SEMAINE INTERNATIONALE DE LA JUSTICE RESTAURATIVE - 16 21 NOVEMBRE 2020 La Réunion
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
S E MA IN E IN T E RN A T IO N A L E DE L A JUS T IC E RE S T A URA T IVE 16 > 21 NOVEMBRE 2020 La Réunion
REMERCIEMENTS Chaque année, la 3ème semaine de novembre est consacrée à attirer l’attention sur la justice restaurative. Elle réunit partout dans le monde, des chercheur.e.s, des praticien.ne.s autour d’événements afin d’informer largement les professionnel.le.s et le grand public sur ce sujet. En Europe, elle a été impulsée par le Forum Européen pour la Justice Restaurative. Depuis 2017, l’Institut Français pour la Justice Restaurative s’attache à en faire un moment fort en France. En 2020, la pandémie mondiale de COVID-19 a eu un impact préjudiciable sur le monde de l’évènementiel. La semaine internationale de la justice restaurative (RJWeek) n’a pas été épargnée, toutefois grâce à l’implication de l’ensemble des actrices et acteurs, cette semaine a été une réussite sur le territoire réunionnais. Au départ de la réflexion sur l’organisation de la RJWeek pesait la menace de restrictions sanitaires voire d’un nouveau confinement face à la seconde vague de coronavirus. Cela a abouti à privilégier l’organisation de plusieurs micro-évènements afin de pouvoir faire face à l’incertitude de la situation sanitaire. Nous avons donc ciblé nos actions afin que les personnes directement concernées par une infraction bénéficient d’une information sur la justice restaurative et les intervenants et intervenantes sont allés auprès de ces personnes ; du tribunal jusqu’à la détention. Sans oublier les professionnels et le grand public. Ainsi 8 évènements ont été organisés sur le département et ont été relayés par les médias locaux. Cette semaine n’aurait pas connu un tel succès sans l’implication des bénévoles et professionnels. J’adresse en ce sens mes sincères remerciements aux nombreux intervenants et intervenantes bénévoles et partenaires. Leurs activités sont compilées dans ce document afin de mettre en avant la qualité de leurs actions et l’ampleur de leur implication. Mes remerciements vont aussi au cinéma Cristal de Saint-Benoit et à Ophélie ARMAND qui nous a accueilli, aux personnels des villes de Saint Paul et de Saint-Benoit. A Bruno KARL, Président et Eric TUFFERY, Procureur de la République pour leur appui au Tribunal judiciaire de Saint-Denis. A Frédéric DURAND, directeur du STEMO. Je tiens enfin à remercier le SPIP, l’ARIV et l’IFJR pour leur soutien continu et les moyens alloués. Océane LABURRE Coordinatrice de l’ARCJR et de l’Antenne de l’IFJR à la Réunion 1
STAND D’INFORMATION > Tribunal judiciaire à Saint-Denis Avec le soutien précieux de Bruno KARL, Président du tribunal judiciaire de Saint-Denis et la collaboration d’Eric TUFFERY, Procureur de la République, les bénévoles ont pu organiser des permanences durant toute la semaine aux abords du Tribunal. Sur les 8 demi-journées occupées par les bénévoles, 88 personnes ont pu découvrir le stand. Des professionnels, des justiciables et des visiteurs ont ainsi pu échanger avec les bénévoles Chantal, Laetitia, Laurent, Louann, Marie-Laure, Océane et Sylvie au sujet de cette justice complémentaire au procès pénal. Le président du Tribunal a par ailleurs sollicité les médias afin de couvrir l’évènement1. L’équipe de bénévoles a réalisé des statistiques et nous fait part de ses retours démontrant d’abord l’intérêt d’informer les personnes sur la justice restaurative et ensuite l’implication croissante des professionnelles et professionnels dans l’information auprès de leur public. professionnel.le auteur.e victime visiteur.se 36 44 3 5 Voici des extraits de leurs retours : Des personnes avaient beaucoup de mal avec les termes « restaurative » et « communauté ». « Il y avait une grande confusion avec le domaine de la restauration, d'ailleurs un des membres du personnel du TJ nous a indiqué qu'ils avaient eu un mail les informant de l'événement mais que beaucoup de ses collègues ne se sentaient pas concernés pensant que la JR était relative au milieu de la restauration. » Le terme de communauté est « un terme qui fait peur de prime abord car connoté pour certaines personnes ce mot est davantage excluant qu’incluant et s’inscrit dans un contexte de sectarisme » « Certaines personnes avaient des idées préconçues sur le dispositif, par exemple, impossible à mettre en œuvre pour toutes les infractions, existence d’objectifs thérapeutique ou judiciaire. Elles formulaient de nombreuses représentations négatives sur les parties concernées, par exemple, l’auteur qui ne peut pas reconnaitre ses torts et la victime qui ne peut que nourrir des sentiments de vengeance à l’égard de l’auteur. » 1 Voir p.10 s. « communication - médias » 2
« Au-delà de la présentation de la JR, de ses principes fondamentaux et de ses caractéristiques pratiques, ces temps d’échanges nous ont donc permis d’expliciter et d’éclaircir les termes qui prêtaient à confusion, de déconstruire les représentations et les idées reçues sur la Justice de manière générale et la JR en particulier. » Concernant les professionnels, une majorité « était très réceptive voire convaincue par la JR, j'ai souvent entendu des phrases comme " c'est bien ce que vous faites ", " c'est essentiel " » « Plusieurs professionnels connaissaient la JR et étaient impliqués dans sa promotion auprès de leurs usagers/clients » « De nombreux professionnels ont exprimé leur souhait de bénéficier de formations collectives » 3
ATELIER D’INFORMATION – 16/11 > Centre pénitentiaire à Domenjod Fabienne, Martine (conseillères d’insertion et de probation au SPIP de Saint-Denis) et Valérie (bénévole) ont organisé deux sessions d’information et ont pu partager leurs retours à retrouver ci- dessous. « La semaine internationale de la justice restaurative nous a donné l’occasion d’animer deux sessions informations collectives, auprès de personnes incarcérées. Une session à destination des femmes (3 participantes) a eu lieu le matin et une autre à destination des hommes (10 participants) s’est tenue l’après-midi. Un tour de présentation individuel, avant de commencer nos échanges, nous a permis de constater que la plupart des participants n’ont jamais entendu parler de Justice restaurative. Pour autant, ils ont pu dresser une liste intéressante d’idées sur ce que ce terme leur évoquait. Nous leur avons délivré une première information sur la justice restaurative et sa mise en œuvre, ce qui les a conduit à envisager « l’infraction » sous l’angle de ses conséquences pour toutes les personnes qu’elle concerne. Les échanges sur leurs ressentis ont été riches, les participants discutaient sur l’utilité de la justice restaurative, la place de la parole dans le procès, les notions de « réparer » et « se reconstruire ». Chez les hommes, les prises de paroles étaient moins rythmées, moins personnelles et plus courtes que chez les femmes ; mais ils nous ont indiqué que leurs silences été dus au fait que le sujet abordé les amenaient à réfléchir. Nous avons pu leur expliquer les différents cadres/mesures (RDV / RCV / MR) dans lesquels les échanges entre personnes auteurs et victimes d’infraction peuvent se dérouler et leur apporter des informations sur les garanties mises en place pour assurer leur sécurité tout au long des mesures et de leurs préparations. La projection du film réalisé par l’INAVEM a permis de concrétiser les idées abordées et de conforter l’idée que dans la justice restaurative, la bienveillance à l’égard des participants est la même, qu’ils soient victimes ou auteurs. Quelques participants ont commencé à se projeter dans une mesure de justice restaurative ; nous leur avons indiqué à tous de s’adresser à leur CPIP ou à l’antenne réunionnaise de coordination de la justice restaurative selon le moment où ils souhaiteront s’orienter vers la justice restaurative. » 4
ATELIER D’INFORMATION – 16/11 > Centre de détention du Port Karine (Directrice pénitentiaire d’insertion et de probation) Marthe (bénévoles) et Isabelle (conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation) ont organisé deux actions d’informations au centre de détention du Port. Une dizaine de personnes détenues étaient présentes à chaque intervention. Les intervenantes reviennent sur leur atelier : Les échanges ont commencé par un brainstorming sur la justice restaurative. « Certains participants ont une idée plutôt proche de ce processus ». Cet exercice a fait ressortir des mots tels que « échanger », « se restaurer », « se réparer », « dialoguer » . « L'un des participants a partagé sa volonté d'écrire à sa victime mais se posait la question des conséquences et répercussions sur cette dernière. Il s'inquiétait de comment allait être pris et interprété sa démarche. » « Beaucoup d'entre eux ont manifesté un réel intérêt pour cette mesure. » « Le film a été regardé avec beaucoup d'attention. Il a été un bon moteur pour impulser des questions. » « Des questions sur la façon de faire pour se saisir de cette mesure et être plus informé s'ils souhaitaient s'inscrire dans cette démarche. Certains participants ont émis l'idée que la justice restaurative pouvait être une façon de ne pas récidiver ou aussi ne pas faire de victimes. Un bel espace d'échanges avec quelques moments d'égarement vers leurs conditions de détention et leur sentiment d'être victimes eux aussi. » 5
CINE-DEBAT – 19/11 > Cinéma Cristal à Saint-Benoît Avec le soutien de la ville de Saint-Benoît qui a pu mettre à disposition de l’ARIV le cinéma Cristal, un ciné-débat a pu être organisé par les bénévoles. Jean François CAU, directeur pénitentiaire d’insertion et de probation, Océane LABURRE, coordinatrice de Justice restaurative, Pascaline ROUSSEL, présidente de l’ARIV nous ont fait l’honneur d’être présentes et présent pour cette après-midi d’échanges. Après la diffusion du film de Maïana BIDEGAIN et Sébastien KOEGLER la complémentarité de cette autre justice avec notre système actuel, les bénéfices pour les personnes, les différents dispositifs existants à la Réunion ont pu être abordés avec le public composé d’une vingtaine de personnes. 6
CINE-DEBAT - 20/11 > Salle polyvalente de l’Éperon La salle polyvalente de l’Éperon, nous a été gracieusement mise à disposition par la ville de Saint-Paul, afin d’organiser cette soirée sur le thème de la Justice restaurative en la présence de 4 intervenantes de choix. Marie Françoise WONG-WAH, administratrice de l’ARIV a ouvert le débat après la projection du film, Rencontre avec mon agresseur, de Maïana BIDEGAIN et Sébastien KOEGLER, produit par 416 Prod. Puis Nathalie BOISSIERE, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, Océane LABURRE, coordinatrice de Justice restaurative et Geneviève PAYET, présidente du Réseau VIF ont pu répondre aux questions du public. Une trentaine de personnes ont ainsi pu bénéficier du retour d’expérience de Nathalie BOISSIERE et Geneviève PAYET animatrices de rencontre condamnés-victimes lors de la session organisée en 2016. Des thèmes tels que les mineurs, l’orientation des personnes, les bénéfices et la vision nationale ont pu être abordés. Concernant l’orientation des personnes, des professionnels se questionnent sur les conditions préalables ; Il n’y a ni âge, ni profil particulier. L’information doit être systématique car il s’agit d’un droit pour toutes personnes concernées par une infraction de se voir proposer ce dispositif, le seul obstacle à l’orientation sera le refus de la personne étant donné que la participation est volontaire. Un nuance toutefois pour les personnes qui ont commis une infraction, elles doivent reconnaitre a minima les faits pour lesquels elles souhaitent s’inscrire dans cette démarche. 7
DEBAT – 21/11 > Bibliothèque Alain LORRAINE à Saint-Denis Chantal GENEVOIS de la Protection Judiciaire de la Jeunesse a pu organiser avec la collaboration de la bibliothèque Alain LORRAINE situé dans le quartier de la Source, un débat pour les dionysiens et dionysiennes. La place était limitée à 10 personnes, le débat s’est donc tenu à « guichet fermé ». Un débat sur les bénéfices de la Justice restaurative a pu être engagé après la diffusion des vidéos réalisées par le Réseau VIF. Les animatrices ont recueilli le témoignage des participants et participantes 8 mois après la rencontre détenus - victimes du Port de 2016. La question de ce qui reste de notre humanité après la commission d’une infraction a été apportée par le public Il a pu être rappelé que la justice restaurative pouvait participer à la reconnaissance de cette humanité aux yeux de soi-même, de l’autre et de la société2. 2 Pour plus de détail voir IFJR, Enquête Nationale auprès des participants auteurs et victimes à la justice restaurative, 2019, p.11 : http://www.justicerestaurative.org/wp-content/uploads/2020/05/Enquête- nationale-JR-mesures.pdf 8
COMMUNICATION - MEDIAS La semaine internationale de la Justice restaurative est aussi l’occasion de diffuser l’information de ce droit dans les médias locaux. Cette année, la coordinatrice de Justice restaurative a été interviewée par Radio Pikan, dont le live a été publié sur Facebook3. L’activité du stand d’information de justice restaurative a pu mettre en lumière les dispositifs de justice restaurative et l’implication de nos partenaires et bénévoles. Deux articles de presse lui ont été consacré par le Quotidien et le JIR, relayée sur clicanoo.fr4 3 https://www.facebook.com/radiopikan974/videos/475265346784918 4 https://www.clicanoo.re/Faits-Divers/Article/2020/11/21/La-justice-restaurative-ca- repare_619295?fbclid=IwAR2mEqHhFzf8L1FG17EwKGKblxwRLSfBvz6v7-ZLK5_tvNunX-1GyBxNPwk 9
Une interview d’Eric TUFFERY avec l’apport d’Océane LABURRE a été diffusée sur le site de Zinfos9745 ` Merci aux journalistes de renforcer plus encore la visibilité de la justice restaurative. 5 https://www.zinfos974.com/Video-Quand-victimes-et-auteurs-d-infractions-se- rencontrent_a162892.html?fbclid=IwAR13V3uuAcK4wJiMnGkrMKMoZu2CZKTMjP4bLNIi3O1Vpq521qHPW193 wv0 10
AUTRES EVENEMENTS… REUNION D’INFORMATION > STEMO de Saint-Denis Chantal et David ont organisé au sein du STEMO de Saint Denis une présentation auprès des partenaires, institutions et professionnels qui prennent en charge des mineurs sous-main de justice. CANAL INTERNE > Centre de détention du Port Romain a pu apporter son soutien à la semaine internationale de la Justice restaurative en diffusant sur le canal interne une première information sur la thématique. Il a également réalisé un enregistrement vidéo de l’intervention d’Isabelle et Marthe afin de la rediffuser sur la chaine. AFFICHAGE & INFORMATION > Tribunal judiciaire à Saint-Pierre Yvonna NAYAGOM, responsable de l’antenne de l’ARAJUFA dans le Sud a demandé au greffe du SAUJ du Tribunal de Saint Pierre de procéder à un affichage informatif dans le hall du Tribunal. Ainsi professionnels et justiciables auront pu avoir accès à l’information via cette présentation. 11
CONTACT Océane LABURRE Coordinatrice de justice restaurative ARCJR / IFJR coordination.reunion@justicerestaurative.org 0693 802 803 12
Vous pouvez aussi lire