Séquence 1 Les grandes questions que se posent les économistes
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Séquence 1 Les grandes questions que se posent les économistes Sommaire 1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ? 2. Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ? 3. Que produit-on et comment le mesure-t-on ? 4. Comment répartir les revenus et la richesse ? 5. L’équilibre emplois ressources Séquence 1 – SE11 1 © Cned - Académie en ligne
Dans un monde aux ressources 1 limitées, comment faire des choix ? Introduction Notions à acquérir Ce premier chapitre du pro- Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro- gramme de première a pour gramme officiel) sont les suivantes : objectif de vous faire découvrir Utilité des éléments sur la manière dont les agents économiques font Contrainte budgétaire leurs choix. Prix relatif ■ Sensibilisation : Quels choix feriez-vous ? Exercice 1 Le choix d’un spectacle Nom Type Prix (euros) Eddy Mitchell Concert 75 Jamel Debouze Humour 48 Claude Monet Exposition 13,5 Mamma Mia Comédie musicale 65 Stéphane Rousseau Humour 49 Cali Concert 35,20 Jean Louis Aubert Concert 45 Mozart l opéra rock Comédie musicale 74 Questions Vous êtes l’heureux gagnant d ’une place de concert/spectacle/ exposition, vous avez le choix entre les événements ci-dessus. Quel choix faites-vous ? Justifiez-le. En panne d’ inspiration pour les anniversaires de votre père et de votre meilleur(e) ami(e), vous décidez de leur offrir une place de spectacle à chacun. Vous les accompagnerez et allez donc acheter deux fois deux places. Quels choix faites-vous ? Qu’est-ce qui les justifie ? En comptant vos économies vous constatez que vous avez, pour vos cadeaux un budget maximum de 50€ par place. Quels sont les déterminants de vos choix ? 2 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
■ Problématique Dans une société où nous sommes sans cesse amenés à consommer nous devons en permanence faire des choix. Comment choisit-on ? Les individus vont choisir ce qu il y a pour eux de meilleur parmi ce qui leur est accessible. On peut se demander ce que signifie être « le meilleur » et « être accessible », deux éléments primordiaux dans l’élaboration de nos choix. A Les individus font des choix en fonction de leur budget et des prix Le revenu disponible est Les individus font des choix qui sont définis et limités, le revenu dont dispose un entre autres, par leur budget. En économie le budget ménage pour consommer est généralement appréhendé par la notion de revenu et épargner. disponible. 1. La notion de contrainte budgétaire Les consommateurs vont choisir les meilleurs biens parmi ceux qu’ils peuvent acquérir. Ces derniers dépendent donc de leur budget. On parle alors de contrainte budgétaire. Supposons qu’il existe une certaine gamme de biens Le panier de biens du (exemple : des places de spectacles) parmi lesquels consommateur (x1, x2) le consommateur peut choisir. Dans la réalité il correspond à quelle quan- existe un grand nombre de biens, mais ici nous rai- tité de bien1 (x1) et sonnerons avec 2 biens (1 et 2) en quantités x1 et x2 quelle quantité de bien2 afin de simplifier l’explication. Nous pouvons alors le consommateur décide représenter simplement les choix du consommateur. d’acheter. Cependant le consommateur est contraint par son bud- get (que nous noterons R), par conséquent si le prix du bi 1 estt p1 bien1 1 ett lle prix du bien 2 est p2, la contrainte budgétaire s’écrira alors: p1 x 1 + p2 x 2 ≤ R. p1 x 1 est la somme que le La contrainte budgétaire consommateur consacre au bien signifie que le montant que 1 p2 x 2 celle qu’il consacre au le consommateur dépense bien 2. pour les deux biens ne peut Tous les paniers de biens ne sont être supérieur au budget donc pas accessibles au consom- total dont il dispose. mateur. Séquence 1 – SE11 3 © Cned - Académie en ligne
L’ensemble des paniers de biens accessibles pour les prix p1 et p2 et un revenu R donnés est appelé ensemble budgétaire du consommateur. Représentation graphique Si le consommateur consacre tout son budget à x2 acheter le bien 1, la quantité maximum x1=R/p1, il R/p2 consommera alors 0 bien2, de la même manière, si le consommateur consacre tout son budget à acheter le Droite de budget bien 2, la quantité maximum x2=R/p2, il consommera alors 0 bien1. La droite de budget est l’ensemble des paniers de R/p1 x1 biens (x1, x2) qui coûtent exactement m. La droite qui relie les 2 quantités maximales de chaque bien que l’individu peut acheter avec R est appelée droite de budget. Elle s’écrit donc : p1x1+p2x2=R L’ensemble budgétaire est composé de tous les paniers de biens qui sont accessibles pour des prix et un revenu donnés. Exercice 2 Faire quelques achats Au marché vous souhaitez acheter des fruits. Vous hésitez entre du raisin à 3€ le kilo et des mandarines à 4€ le kilo. Pour ces courses vous disposez d’un budget de 12€. Questions Quelle quantité maximale de chaque fruit pouvez-vous acheter ? Soit x1 les quantités de raisin et x2 les quantités de mandarines, quelle est la contrainte budgétaire ? Représentez la droite de budget en plaçant en abscisses les quantités de raisin et en ordonnées les quantités de mandarines. Si tout le budget est dépensé, quelle quantité de mandarines pourriez- vous acheter si vous avez déjà acheté 2 kg de raisin ? 2. La contrainte budgétaire varie avec les revenus et les prix Quand les prix et les revenus varient, l’ensemble des biens que le consommateur peut acquérir se modifie également. 4 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
a. L’impact d’une évolution du revenu Si le revenu s’accroit, la droite de budget va se déplacer. Toutes choses égales par ailleurs (c’est-à-dire si les prix n’ont pas bougé), le consommateur va pouvoir acquérir davantage de biens. x2 R’/p2 Une augmentation de revenu (passage R/p2 Droite de budget de R à R’) entraîne un déplacement Représentation parallèle et vers le haut de la droite de graphique budget. R/p1 R’/p1 x1 b. L’impact d’une variation des prix Prix relatif ou valeur Imaginons une situation où seul le prix d’un bien d’échange d’une marchan- bouge. En d’autres termes ni le revenu ni le prix des dise 1 par rapport à une autres biens ne sont modifiés. On peut alors dire que marchandise 2 est la quan- le prix relatif change. tité de 2 qui s’échange Que se passe-t-il sur la droite de budget ? contre une unité de 1. La pente de la droite de budget indique le prix relatif du bien 1 par rapport au bien 2. Donc si le prix relatif évolue, la pente va elle aussi être modifiée. Exercice 3 Variation de prix, modification de choix Soit x1 du raisin et x2 des mandarines. Le prix des mandarines est de 4€, le prix du raisin, en fin de saison, passe de 3€ (p1) à 4€ (p1’). Le budget maximal est toujours de 12€. Questions Rappelez (cf. exercice n°2) les quantités maximales que vous pourriez acheter aux prix p1 et p2. Représentez graphiquement la droite de budget. Quel est le prix relatif initial du raisin ? Au prix de p’1, quelle quantité maximale de mandarines pouvez-vous acheter ? Au prix de p’1, quelle quantité maximale de raisin pouvez-vous acheter ? Représentez sur le même graphique que pour la question 2 la nouvelle droite de budget. Séquence 1 – SE11 5 © Cned - Académie en ligne
Quel est le prix relatif final du raisin ? Comment a évolué la droite de budget ? x2 Une augmentation du prix du bien 1 R/p2 entraîne un accroissement de la pente Droite de budget de la droite de budget, qui représente Représentation le prix relatif du bien 1 par rapport au graphique bien 2. R/p1’ R/p1 x1 De la même manière, si seul le prix du bien 2 bouge, seules les quantités du bien 2 vont être affectées. x2 Une augmentation du prix du bien 2 R/p2 entraîne une diminution de la pente de Droite de budget la droite de budget. Le prix relatif du bien R/p2’ Représentation 1 par rapport au bien 2 diminue. graphique R/p1 x1 Remarque Si le prix des 2 biens augmente dans les mêmes proportions le prix relatif ne change pas. La pente reste donc inchangée. Cela est équivalent à une baisse du revenu. Exemple, si le prix des 2 biens double c’est comme si le revenu avait été divisé par 2. La droite de budget se déplace mais la pente est conservée. B Les individus font des choix rationnels 1. Les choix des individus dépendent de leurs besoins a. Qu’est-ce qu’un besoin ? Un besoin est le constat d’un manque, d’une carence, d’un sentiment de privation accom- Exemple de besoins : besoin de pagné du désir ou de la nécessité de le faire manger, de se vêtir, de commu- disparaître. Les besoins peuvent être d’ori- niquer, d’être informé gine physiologique, d’ordre affectif, culturel, social, intellectuel ou spirituel. 6 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
■ Comment s’expriment les besoins ? À l’échelle individuelle par un désir ou un sentiment de manque. À l’échelle collective, ils peuvent se manifester sur les marchés et s’expriment alors par une demande. L’analyse économique ne tient ainsi compte que des besoins qui peuvent être satisfaits par l’acquisition et la consommation de biens et de services offerts en quantité limitée (principe de rareté) par l’activité productive. b. Les besoins sont subjectifs et dépendent des circonstances Exercice 4 Faire quelques achats Questions Associez les biens et besoins correspondants : Besoin Biens Se nourrir Louer un appartement Acheter un hamburger Se loger Réserver une chambre d’hôtel Acheter un appartement Épargner Manger dans un restaurant gastronomique Ouvrir un livret A Se divertir Aller au cinéma Répondez par vrai ou faux à chacune de ces 2 affirmations et illustrez par un exemple issu du tableau précédent : – Un bien ne répond jamais à un seul besoin . – Un même besoin peut être satisfait par divers biens. Pour connaître les préférences d’un individu, nous avons besoin de savoir les biens qu’il est susceptible d’acquérir mais aussi, les circonstances dans lesquelles il peut les consommer (l’époque, le lieu, le temps ). En effet un individu peut évaluer un bien de façon différente selon les circonstances. Séquence 1 – SE11 7 © Cned - Académie en ligne
Exercice 5 Choisir selon les circonstances Question Indiquez quel bien vous choisiriez. Type de bien Circonstances Choix Parapluie Parasol Sous l’orage Parapluie Parasol Dans le désert Source (eau) Gisement de diamants Lors d’un forage Un verre d’eau Un diamant Seul(e) dans le désert Les individus classent et hiérar- Les besoins sont essentiellement sociaux et chisent leurs besoins en opposant culturels : ils sont relatifs à une société don- ainsi le nécessaire et le superflu. née, à son niveau de développement, à son Cependant on ne peut construire système social. La notion de besoin est donc une échelle universelle des be- relative. soins. Le superflu et le nécessaire sont eux-mêmes subjectifs. Ainsi un verre d’eau semble davantag davantage nécessaire qu’un diamant si l’on se trouve dans le désert. Ici nous étudierons des choix simples où les circonstances sont assez évidentes. Les hiérarchies relèvent ainsi de la subjectivité et/ou de la culture. c. La hiérarchie des besoins dépend de leur utilité À l’époque victorienne, les économistes parlaient de l’utilité comme un indicateur du bien-être général d’un individu. L’utilité était donc une mesure numérique du bonheur. Dès lors on comprend aisément que les consommateurs font leur choix de manière à maximiser leur utilité c’est- à-dire à être le plus heureux possible. Cependant la mesure de l’utilité n’est pas sans poser L’utilité est désormais de problèmes. Comment évaluer la quantité d’utilité conçue comme une façon associée à différents choix ? L’utilité d’un individu est- de décrire les préférences elle la même que celle d’un autre ? d’un consommateur. Les économistes ont donc abandonné l’idée que l’uti- L’utilité est l’aptitude lité correspondrait à une mesure du bonheur (difficile d’un bien à satisfaire les à appréhender) : dans la théorie microéconomique besoins d’un agent écono- classique, l’utilité d’un panier de biens mesure la sa- mique. tisfaction globale qu’un individu retire de la consom- mation de ce panier de biens. Quelle est la varia variation de l’utilité d’un individu consommant un bien s’il reçoit un peu plus de ce bien ? 8 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
Le taux de variation de l’utilité du bien 1 quand sa L’utilité marginale désigne quantité augmente est appelé utilité marginale. l’utilité de la dernière unité L’individu compare seulement les utilités marginales : de bien consommée. le diamant étant beaucoup plus rare que l’eau, son utilité marginale, donc sa valeur, est supérieure à celle de l’eau. l’eau Cependant Cep comme nous l’avons déjà évoqué, l’utilité est fonction de l’échelle de préférence de l’individu et il n’existe pas une échelle universelle des préférences. Exemple Un individu a un besoin : boire de l’eau. Utilité marginale (Supplément d’utilité procuré Nombre de verres Utilité totale par la dernière unité de bien consommée) 1 10 10 2 18 8 3 24 6 4 27 3 5 28 1 6 28 0 L’utilité marginale diminue avec la satisfaction du besoin. La loi fondamentale de satisfaction des besoins est l’utilité marginale décroissante. Les agents économiques font des calculs afin d’obtenir le maximum de satisfaction pour le minimum d’effort ou le minimum de ressources utilisées. Les ressources sont les moyens de satisfaire les besoins. Il existe ainsi des ressources primaires : matières premières, énergies primaires, et des ressources produites : biens de production et biens de consommation. Si en ce qui concerne les ressources primaires, le caractère limité est aisément perceptible : exemple épuisement des réserves pétrolières, il en peut en être de même pour tout type de ressources. Ainsi les biens et services offerts le sont généralement en quantité limitée. Séquence 1 – SE11 9 © Cned - Académie en ligne
2. Les choix dépendent de la rareté a. Qu’est-ce que la rareté ? Il existe des ressources en quantité La rareté est « ensemble de toutes choses, suffisante (ex : le soleil, l’air…), matérielles ou immatérielles, qui sont sus- pour ces éléments, il n’y a pas de ceptibles d’avoir un prix parce qu’elles sont rareté. rares, c’est-à-dire à la fois utiles et limitées Ces biens sont appelés biens en quantité, forme la richesse sociale ». libres et sont peu nombreux. La Walras plupart des biens sont rares. LLa rareté té estt une ttension i entre t les l besoins b et les ressources disponibles pour les satisfaire. De ce point de vue, tout est rare : les ressources naturelles, l’argent, le temps, l’information… par conséquent, la rareté d’une ressource implique ainsi son rationnement, ce qui nécessite de faire des choix, de calculer, de se comporter de façon rationnelle. Le choix des ressources pose alors la question de la rationalité économique : il faut maximiser la satisfaction sous la contrainte de la rareté. Les individus vont donc devoir procéder à un ou des arbitrages (entre travail et loisir par exemple) afin de déterminer leurs préférences. b. Les conséquences de la rareté Exercice 6 Rareté et prix Des producteurs de fruits produisent des pommes et des poires. Quelque soit le fruit, ils ont le même rendement c’est-à-dire que dans le même temps ils peuvent produire 1 kg de poires ou 1 kg de pommes. Un parasite s’attaque aux pommiers et nuit à leur production : il faut désormais 1 kg de poires pour obtenir 0,5 kg de pommes. Questions Quel est le prix relatif des pommes en termes de poires ? Quel est le nouveau prix relatif des poires en termes de pommes ? Complétez le texte suivant : Les .................................. (pommes/poires) sont relativement sont plus rares que les .................................. (pommes/poires), donc leur prix exprimé en équivalant poires .................................. (augmente/diminue). Ce qui est rare est donc .................................. (cher/bon marché). 10 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
À retenir L’économie est donc la science des choix, elle étudie la façon dont s’effec- tuent les choix des agents économiques en fonction des ressources dispo- nibles et de leurs besoins. Rareté Ressources besoins Pour lutter contre la rareté les agents peuvent procéder à l’échange : cela va être l’objet du chapitre n°2. Séquence 1 – SE11 11 © Cned - Académie en ligne
2 Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ? Introduction Notions à acquérir Ce second chapitre invite à découvrir des éléments sur la Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro- manière dont les agents éco- gramme officiel) sont les suivantes : nomiques font des choix et ce Échange marchand dans une dimension macro- Spécialisation économique contrairement à l’approche microéconomique du Gain à l’échange premier chapitre. ■ Sensibilisation : Faire soi-même ou faire-faire ? Exercice 7 Que feriez-vous ? Je l’achète Je sais le faire Je ne sais pas le Je le fais généralement moi-même faire moi-même moi-même à d’autres Préparation du petit-déjeuner Confection d’un croissant Confection d’un repas de midi Fabriquer un jeans Coudre un ourlet Établir un entraînement sportif Établir un diagnostique médical Questions Complétez le tableau ci-dessus. Pourquoi alors ne produit-on pas tout ce dont on est capable nous- même ? Il y a donc des biens que nous sommes incapables de produire nous même faute de moyens, de compétences pour ces biens, il n y a qu’une seule solution pour se les procurer : échanger. L’échange peut être fait sous forme de troc (un bien contre un bien), mais la plupart du temps dans nos sociétés il prend la forme d’un échange 12 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
contre de la monnaie. Dans les deux cas, pour que l’échange se fasse, il faut qu’une valeur ait été attribuée aux marchandises échangées : – un prix (en € par exemple) dans le cas d’un échange d’un bien contre de la monnaie, – une quantité d’un autre bien dans le cas du troc. On dit alors que l’échange est marchand : Échange marchand = mode de circulation des biens et ser- vices impliquant une évaluation, une négociation, un accord de deux volontés et un transfert entre les parties. C’est une transaction entre partenaires par laquelle sont cédés des biens et des services contre d’autre biens et services estimés équivalents. Cependant il existe aussi des biens que nous sommes capables de produire. Dans certains cas nous allons les produire nous-mêmes dans d’autres nous allons le faire-faire par d’autres et en général cela se traduit aussi par un échange marchand. À l échelle d un pays, tous les biens ou presque La spécialisation est le peuvent être produits. Et pourtant, nos voitures processus par lequel une viennent parfois d’autres pays européens, nos unité économique (une vêtements d’Asie. Et certains pays se sont même entreprise ou un pays par spécialisés dans la production de certains biens. exemple) se consacre à la production d’un éventail ■ Problématique plus restreint de biens et de services que la gamme Ainsi on peut se demander pourquoi alors que de biens et de services presque tous les biens peuvent être produits, fait- qu’elle consomme. on pourtant appel à des importations ? En d’autres termes : quels avantages procurent l’échange ? A Les avantages théoriques de l’échange 1. Échanger peut procurer des gains individuels (microéconomiques) Acheter des plats cuisinés, faire appel à une femme de ménage, faire garder ses enfants par une nourrice sont autant d’activités que l’on décide de faire-faire par d’autres alors que nous pourrions nous-mêmes Séquence 1 – SE11 13 © Cned - Académie en ligne
cuisiner, faire le ménage ou encore garder nos enfants. Comment, au point de vue individuel cela peut-il se justifier ? Une première justification peut être subjective : nous aimons ou pas faire tel ou tel type d activité. Une seconde justification peut tenir au fait d’un « manque de temps ». Cet argument souvent rencontré peut en fait être étudié de manière économique en s’intéressant à ce qu’on peut faire de notre temps et ce qu’on peut en tirer comme gain. Exercice 8 L’avocat et la secrétaire Maître Dupont est avocate, lorsqu’elle travaille sur ses dossiers, elle facture aux clients des honoraires de 200€/heure. Elle est aussi très rapide pour taper ses lettres et comptes rendus puisqu’en 1 heure elle est capable de saisir 10 pages. Une secrétaire postule à son cabinet et indique sur son CV qu’elle tape 5 pages à l’heure. Maître Dupont la ren- contre et lui demande ses prétentions salariales qui sont de 20 € de l’heure. Questions En quoi Maître Dupont dispose-t-elle d’un avantage par rapport à la secrétaire pour faire du traitement de texte. Complétez le tableau ci-dessous : Coûts liés au Gain lié au travail Gain/perte travail de saisi de d’avocat global(e) 10 pages Maître Dupont tape elle-même Maître Dupond embauche Montrez que Maître Dupont a cependant intérêt à embaucher cette secrétaire. Échanger peut donc se montrer intéressant même pour une personne ne possédant a priori pas d’avantage spécifique. Des économistes ont tenté de justifier l’échange en s’intéressant non pas aux comportements individuels mais en étudiant l’échange au niveau d’une nation. Nous allons donc à partir d’ici, et contrairement au chapitre précédent et à ce qui vient d’être fait dans l’introduction raisonner de manière macroéconomique. Nous allons donc nous intéresser non pas aux comportements d’un ou de quelques agents économiques, mais nous allons raisonner à une échelle plus globale. 14 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
Les différentes théories économiques expliquent les échanges par des différences entre les pays, différences qui se traduisent dans les prix relatifs des biens (cf. chap. 1 pour la notion de prix relatif). Chaque pays a alors intérêt à participer aux échanges et à se spécialiser dans les activités où il est relativement plus efficace que les autres. 2. Échanger peut procurer des gains collectifs (macroéconomiques) a. Échanger génère des avantages absolus selon Smith Un pays dispose d’un avan- A. Smith (1723-1790), économiste classique, raisonne tage absolu sur son parte- dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que naire dans un bien lorsqu’il deux biens. Les coûts de production unitaire des deux peut le produire avec biens sont mesurés en nombre de travailleurs. moins de travail. Exercice 9 L’exemple du drap et du vin chez Smith Quantités de travailleurs nécessaires à la production d’une unité de chacun des biens Portugal Royaume-Uni Drap 80 20 Vin 40 60 Questions Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité de drap ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la production de drap ? Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité de vin ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la production de vin ? Sachant que nous échangeons des biens de valeurs équivalente et qu’ici la valeur est mesurée par le nombre de travailleurs : Quelle quantité de drap faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1 unité de vin ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d’ache- ter du vin ? Quelle quantité de vin faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1 unité de drap ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d acheter du drap ? Séquence 1 – SE11 15 © Cned - Académie en ligne
Complétez le texte suivant : Si le Portugal se spécialise dans la production de vin, c’est-à-dire transfère les travailleurs occupés à la production de drap vers la pro- duction de vin, il y aura ................ unité de drap en moins de produite mais ................ unités de vin en plus de produites. Au total, au Portugal il y aura ................ unité de drap et ................ unités de vin produites. De même, si le Royaume-Uni se spécialise dans la production de drap, il peut produire ................ draps en plus pour ................ unité de vin en moins. Au total au Royaume-Uni il y aura ................ unité de vin et ................ unités de drap produites. À retenir Les pays se différencient par des productivités du travail différentes dans les deux biens. Repère : – La productivité est la production divisée par la quantité de facteur de production nécessaire à celle-ci. – La productivité du travail est donc la production divisée par la quantité de travail nécessaire à cette production. Pour Adam Smith (1723-1790), chaque État a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation de produits pour lesquels il dispose d’avantages absolus c’est-à-dire de coûts de production plus faibles qu’à l’étranger. À quantité de travailleurs donnés, il est donc possible d’obtenir par la spécialisation internationale une production de biens supérieure à celle obtenu en situation d’autarcie. Quantité de draps Quantité de vin Autarcie Portugal 1 1 Royaume-Uni 1 1 Total 2 2 Après spécialisation Portugal 0 3 Royaume-Uni 4 0 Total 4 3 16 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
Smith affirme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir. La spécialisation et l’échange international sont un jeu à somme positive, c’est-à-dire que chacun gagne à échanger. Parallèlement, l’échange serait aussi un instrument de pacification des rapports sociaux. Exercice 10 Productivité et avantages absolus Nombre de travailleurs nécessaires pour produire une unité de bien Pays A Pays B Bien 1 10 12 Bien 2 50 40 Questions Exprimez la productivité du travail pour chacun des biens dans chaque pays. Pour chaque bien, quel est le pays le plus productif ? Complétez les propositions suivantes : Le pays A dispose d’un avantage absolu dans la production du bien ...... Le pays B dispose d’un avantage absolu dans la production du bien ...... ■ Limite de la théorie des avantages absolus Que se passe-t-il si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu ? Exercice 11 L’avocat a-t-il besoin d’une secrétaire ? Un avocat envisage de recruter une secrétaire pour dactylographier ses rapports, courriers et autres documents qu’il doit produire dans le cadre de son activité professionnelle. Il rencontre plusieurs secrétaires, cha- cune subissant un test de dactylographie. Il réalise suite à ces tests que les candidates au poste sont moins perfor- mantes dans ce domaine que lui-même. Séquence 1 – SE11 17 © Cned - Académie en ligne
Questions Que préconise la théorie des avantages absolus ? En quoi cela peut-il sembler illogique ? À retenir Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux échanges. C’est pour lever cette limite que Ricardo a développé un modèle d’avan- tages comparatifs (ou relatifs). b. Échanger génère des avantages comparatifs selon Ricardo Pour Ricardo (1772-1883), à la différence de Smith, tout pays peut participer à l’échange même s’il ne dispose pas d’un avantage absolu. Il reprend les hypothèses de Smith (2 pays, 2 biens) Exercice 12 Comprendre les avantages comparatifs Quantité de travailleurs nécessaires à la production d’une unité de chacun des biens Portugal Royaume-Uni Drap 90 100 Vin 80 120 Drap/vin Vin/drap Questions Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ? Calculez les rapports vin/drap et drap/vin pour chaque pays et com- plétez le tableau. Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats : Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à ................. unité de drap et le Royaume-Uni à ................. unité de drap. Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à ................. unité de vin et le Royaume-Uni à ................. unité de drap. 18 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ? Dans quelle production le Royaume-Uni est-il le moins inefficient ? Complétez le texte suivant : Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production de ................. et le Royaume-Uni dans la production de .................. En effet, en se spécialisant et en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1 unité de vin jusqu’à ................. drap au lieu de ................. en autarcie. De même, le Royaume-Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, jusqu’à ................. unité de vin contre ................. en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de l’échange. À retenir Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avantages absolus dans la plupart des activités, il doit néan- moins se spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose d’avantages comparatifs. Un avantage comparatif consiste, pour les produc- teurs les plus efficaces, à produire un bien ou un ser- vice au coût unitaire relatif (c’est-à-dire comparé aux coûts unitaires des autres producteurs) le plus bas ou, pour les producteurs les moins efficaces, au coût uni- taire relatif le plus faiblement supérieur. La théorie des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où ils disposent de l’avantage comparatif le plus fort (ou du désavantage comparatif le plus faible). Ainsi les quantités de biens obtenues au niveau mondial sont supérieures en situation de libre-échange aux quanti- tés obtenues en situation d’autarcie. Pour Smith et Ricardo, la spécialisation et l’ouverture sont préférables à l’autarcie car les pays ne peuvent perdre à l’échange, même si la répartition du gain de l’échange peut être inégale entre pays. Séquence 1 – SE11 19 © Cned - Académie en ligne
B Les échanges à l’origine d’une division internationale du travail source d’inégalités 1. Les échanges favorisent la division internationale du travail Les échanges qu’ils soient entre individus ou internationaux sont nécessaires puisque : – d’une part un individu ou un pays n’est pas en mesure de tout produire lui-même, – il est généralement plus intéressant de se spécialiser là où on est le meilleur (ou le moins mauvais). Ainsi, si on raisonne au niveau des pays, certains ont La DIT : la Division Interna- des besoins de matières premières qui n’existent pas tionale du Travail désigne la chez eux alors que d’autres souhaitent obtenir des répartition des différentes produits de haute technologie. Chaque pays peut spécialisations entre tous donc se spécialiser dans la production d’un certain les pays du monde. type de biens et pratiquer des échanges avec des pays disposant d’une autre spécialisation. Celle-ci Celle jamais figée même si pendant longtemps elle fut fondée ci n’est jama sur l’échange de matières premières et de produits de base provenant des pays en développement contre des produits manufacturés exportés par les pays industriels. A cette DIT dite traditionnelle a succédé une DIT moins rigide puisque de nouveaux pays (ex. les NPI) peuvent rapidement jouer un rôle important dans les échanges. 2. Les gains de l’échange ne sont pas les mêmes pour tous a. L’échange peut être inégal et générateur de dépendances L’échange est dit inégal lorsqu’il maintient les pays en développement dans la production de produits de base (d’origine agricole et minière) et les condamne à servir de débouchés aux produits manufacturés des pays industrialisés. La spécialisation peut conduire à une forme de dépendance. Ainsi si les partenaires de l’échange qui servent de débouchés connaissent un ralentissement de leur activité, les pays producteurs qui exportaient verront leurs commandes diminuer et leur activité ralentir. 20 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
b. Des spécialisations qui ne se valent pas toujours Les pays (les PMA) qui sont spécialisés dans des productions (matières premières) dont les cours peuvent varier n’ont peu eu les mêmes gains à l’échange. Ainsi en augmentant la quantité exportée (exportations en volume) ils n’augmentent pas forcément leur revenu dans la mesure où la valeur de cette production chute. Ceci est une limite à la théorie des avantages comparatifs car toutes les spécialisations ne se valent pas. Exercice 13 Des spécialisations génératrices d’inégalités ? Doc. 1 Les travaux sur la spécialisation internationale parviennent à un même constat commun : les pays les plus dynamiques apparaissent comme étant ceux qui sont spécialisés dans les produits dont la demande mon- diale progresse le plus rapidement. Les pays d Asie orientale et du Sud se trouvent dans cette situation. Ils ont avantageusement amélioré leur potentiel d’échanges dans les produits à forte demande [ ] et se sont désengagés des produits en régression. [ ] Inversement la spécialisation d’autres pays du Sud apparaît comme non pertinente [ ]. La spécialisation des pays anciennement industrialisés est-elle particu- lièrement significative de la dérive actuelle de la division internationale du travail. En effet, ils reculent dans les produits les plus dynamiques, comme l’électronique qu’ils abandonnent aux pays émergents. En revanche, ils renforcent leurs avantages dans les produits à haute teneur en innovation et à forte valeur ajoutée (mécanique, chimie, pharmacie, aéronautique ) qui restent hors d’atteinte non seulement des économies dynamiques, mais aussi a fortiori hors de portée de la majorité des PED. L. Abdelmalki, R. Sandretto, « La nouvelle géographie du commerce international », Cahiers français n°325, 2005. Questions Donnez des exemples de produits à forte demande. Quels pays évoquent le passage souligné ? Comment se sont-ils spé- cialisés ? Qu’ est-ce qu’une « bonne » spécialisation ? Être spécialisé dans une production pour laquelle la demande régresse est pénalisant pour l’économie qui voit la croissance de ses revenus ralentir. Ainsi les NPI ont modifié leur spécialisation et se sont concentrés sur des productions porteuses (ex : l’électronique, chantiers navals, textile). Les pays les plus industrialisés se sont tournés vers la production de biens à haute technologie telles que l’aéronautique, la chimie pour lesquels ils ne sont pas encore concurrencés par les NPI et les P.E.D. Cette dernière affirmation peut cependant être relativisée du fait de la capacité de l’Inde grâce à une main-d’œuvre qualifiée (capital humain) à produire des médicaments et réussir une industrialisation par « le haut » car ces secteurs font face à une demande croissante. Séquence 1 – SE11 21 © Cned - Académie en ligne
c. L’impact des termes de l’échange Les termes de l’échange sont un rapport entre les prix Indice des termes de des exportations d’un pays ou d’un groupe de pays et l’échange (TDE) = indice les prix des importations de ce même pays ou groupe des prix des exportations/ de pays. Ils représentent le pouvoir d’achat des indice des prix des impor- exportations. tations × 100. Si cet indice augmente cela signifie que le prix des exportations augmente plus vite que le prix des importations Ains il lui faut exporter moins pour obtenir le même panier importations. Ainsi de biens importés. Cela correspond à une amélioration des termes de l’échange. À l’inverse si cet indice diminue, cela signifie que le prix des exportations augmente moins vite que le prix des importations, et il faut exporter plus pour obtenir le même panier de biens importés. Cela correspond à une dégradation des termes de l’échange. Exercice 14 Exercice d’application sur les termes de l’échange Soit un pays qui n’exporte qu’un bien : X et n’importe qu’un bien : M Indice des Prix des biens X et M en € 2000 2010 X 100 110 M 100 120 Questions Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2000. Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2010. Interprétez l’évo- lution des termes de l’échange. À retenir Les économistes « tiers mondistes » ont souvent fait de la question de la dégradation des termes de l’échange des pays en voie de développement un argument central prouvant que l’échange est inégal. Cependant, il faut comparer cela au type de spécialisation : certains pays selon leurs spéciali- sations (gagnantes) ne subissent pas une dégradation des TDE et d’autres (spécialisations perdantes) la subissent… 22 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
C Les effets des échanges 1. Échanger accroît la compétitivité L’échange international permet aux producteurs de produire à plus grande échelle et de réaliser ainsi des économies d’échelle. Ces économies d’échelle permettent d’être plus compétitif du point de vue du prix. C’est l’effet taille des marchés ou effet de dimension. D’autre part, l’échange permet la mise en concurrence des producteurs ce qui les incitent à diminuer leurs marges et/ou rechercher des gains de productivité afin d’améliorer la compétitivité-prix des produits. Enfin en se spécialisant, les producteurs vont réaliser des effets d’apprentissage, ce qui va aussi leur permettre de baisser leurs coûts de production et donc d’accroître leur compétitivité-prix. Remarque La compétitivité ne se joue pas que sur les prix mais également sur la qualité, l’image de marque du produit. Ainsi la compétitivité hors-prix est un élément important dans les échanges. La concurrence stimule donc aussi la compétitivité hors prix. Une économie d’échelle signifie que plus la quantité produite augmente plus le coût unitaire de production diminue. La compétitivité désigne la capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché. La compétitivité prix : Lorsque la compétitivité porte sur des produits comparables en termes de qualité, la compétitivité dépend du prix des produits. La compétitivité produit ou hors prix tient à ce qu’un produc- teur se maintient ou progresse sur un marché en raison de la nature de ses produits. 2. Échanger permet la diversification Doc. 2 Songez à toutes les choses dont nous disposons aujourd’hui parce que nous pouvons les importer [ ]. Songez aussi aux choses dont dis- posent les habitants d’autres pays parce qu’ils les achètent chez nous, ou ailleurs. Regardez autour de vous et voyez tout ce qui disparaîtrait si nous ne pouvions plus importer. Grâce aux importations nous avons un plus grand choix de produits et de services aux caractéristiques plus variées. [ ] Séquence 1 – SE11 23 © Cned - Académie en ligne
Ce ne sont pas seulement les consommateurs de produits finis étrangers qui ont plus de choix. Les importations sont utilisées comme matériaux, composants et équipements pour la production locale. La gamme des produits finals fabriqués par les producteurs nationaux et les services qu’ils fournissent s’en trouve élargie. [ ] Parfois, le succès d’un produit ou d’un service importé sur le marché intérieur peut aussi encoura- ger des producteurs locaux à entrer en lice, ce qui élargit le choix des consommateurs.[ ] OMC, 10 avantages du système commercial de l’OMC, 2003. Commentaire Selon l’OMC, un des principaux avantages des échanges internationaux pour les consommateurs est l’accroissement des produits susceptibles d’être consommés. Ainsi, par le biais des importations nous pouvons consommer des fruits, des légumes variés quel que soit la saison, du café ou du chocolat ce qui serait impossible en autarcie. De la même manière quantité de biens : musique, films, séries TV, textile proviennent du reste du monde. Les importations, qui pour partie, Consommation intermédiaire = bien incor- constituent aussi des consomma- poré ou détruit au cours du processus de tions intermédiaires vont per- production. mettre aux producteurs nationaux de diversifier leur offre. Enfin, face à la concurrence des importations les producteurs nationaux vont tenter de résister en améliorant l’offre de la concurrence et/ou en innovant. À retenir Échanger Effet Effet Augmentation Effet de dimension d’apprentissage de la concurrence de diversification La gamme des biens Baisse des prix et services produits Le consommateur choisit dans une gamme plus vaste 24 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
Ainsi les consommateurs bénéficient d’un choix plus large à des prix plus bas. Ils voient alors leur satisfaction augmenter. L’importation de produits permet de bénéficier d’une production moins chère (ex : textile) et favorise ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs du pays importateur. Séquence 1 – SE11 25 © Cned - Académie en ligne
3 Que produit-on et comment le mesure-t-on ? Introduction Notions à acquérir Dans ce chapitre nous adopterons un point de vue Les notions à découvrir et à macroéconomique c’est-à-dire que nous étudierons acquérir (d’après le programme les relations existant entre les agrégats économiques officiel) sont les suivantes : principaux que sont le PIB, le revenu, la consomma- tion ou l’investissement ; la comptabilité nationale Productionmarchande et non nous offre ce cadre, c’est-à-dire une représentation marchande. schématique et quantifiée de l’activité économique Valeur ajoutée et sa mesure. d’un pays. Nous répondrons au préalable aux trois PIB et la critique de cet indica- quetions suivantes : teur. A. Qui produit ? B. Comment mesure-t-on la production ? C. Qu’est-ce que le PIB? Et les limites du PIB. A Qui produit ? 1. Les secteurs institutionnels Les différents acteurs de la vie éco- La production est l’activité humaine condui- nomique sont regroupés dans des sant à la création de valeur. Plus précisé- ensembles considérés comme ment la définition qu’en donne l‘INSEE est pertinents. Les unités, dites insti- la suivante : tutionnelles, constituent les uni- Activité exercée sous le contrôle et la res- tés de base de la comptabilité ponsabilité d’une unité institutionnelle qui nationale : ce sont des unités sus- combine des ressources en main-d’œuvre, ceptibles de posséder elles- capital et biens et services pour fabriquer mêmes des actifs, de souscrire des biens ou fournir des services, et résul- des engagements, de s’engager tat de cette activité. Les processus pure- dans des activités économiques et ment naturels, sans intervention ou contrôle de réaliser des opérations avec humain, ne font pas partie de la production. d’autres unités. Les secteurs institutionnels regroupent les unités institutionnelles ayant des comportements économiques similaires caractérisés par leur fonc- tion principale et la nature de leur activité. 26 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
On distingue cinq secteurs institutionnels résidents : (résidents veut dire personnes ou institutions qui résident en france, sur le territoire natio- nal). Les sociétés non financières : les SNF. Les sociétés financières : les SF. Les administrations publiques : les APU. Les ménages. Les institutions sans but lucratif au service des ménages : les ISBLSM. L’ensemble des unités non-résidentes, dans la mesure où elles entre- tiennent des relations économiques avec des unités résidentes, sont regroupées dans le reste du monde. Le reste du monde est donc le 6e secteur institutionnel. (5 résidents et un non-résident). Les SNF que l’on désigne souvent par « les entreprises » ont donc pour fonction principale la production. Les SF ont pour fonction principale de fournir des services d’intermé- diation financière (comme les banques et assurances) ; la fonction principale des banques par exemple est de collecter l’épargne et de distribuer des crédits ; pour les assurances prélever des primes et indemniser. Les APU regroupent les administrations d’état (justice, police, armée, éducation nationale, trésor public etc.), les administrations locales (toutes les administrations de la commune, du département, et de la région) et l’administration de sécurité sociale. Leur fonction principale est de fournir des services non marchands et de prélever impôts et taxes pour les financer. Les Ménages sont des individus ou groupes d’individus considérés tant dans leur fonction de consommateurs que dans celle, éventuelle, d’entrepreneurs produisant des biens marchands ou des services marchands ; (les ménages consomment et seule une partie d’entre eux sont à leur compte et produisent. Exemple Les agriculteurs exploitants, artisans, entrepreneurs individuels). Les ISBLSM : Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) regroupent l’ensemble des unités privées qui produisent des biens et services non marchands au profit des ménages. Leurs ressources principales proviennent de contributions volontaires en espèces ou en nature effectuées par les ménages en leur qualité de consommateurs, de versements provenant des administrations publiques, ainsi que de revenus de la propriété. Séquence 1 – SE11 27 © Cned - Académie en ligne
Il s’agit donc d’ associations sportives et culturelles, de syndicats, de partis politiques, d’églises etc Le reste du monde : Les comptes du reste du monde retracent les relations économiques entre les unités qui font partie du territoire économique et celles qui n’en font pas partie. Tous les secteurs institutionnels ont des relations avec le reste du monde ; on inscrit dans ce compte l’ensemble de ces relations : ainsi pour une entreprise qui exporte la valeur de ses exportations sera inscrite dans lecompte reste du monde. À retenir En résumé : nous pouvons caractériser les secteurs institutionnels de la manière suivante : Secteurs institutionnels Fonction principale Ressource principale Les SNF Le chiffre d'affaires réalisé Produire des biens et services (les entreprises au sens c'est-à-dire le résultat marchands large) de leurs ventes Consommer (et produire pour Les ménages ceux qui produisent des biens Les revenus perçus (y compris les ménages et services marchands à leur de leur travail entrepreneurs) compte) Impôts et taxes c'est-à-dire Produire des services APU les prélèvements non marchands obligatoires Produire des services Cotisations des adhérents, ISBLSM non marchands pour les ménages dons et subventions Produire des services financiers- Dépôts bancaires, épargne, marchands c'est à dire financer et placements des ménages et Sociétés financières assurer les activités entreprises primes (pour les économiques. assurances) Sert à comptabiliser les importations et exportations Reste du monde entre la France et le reste du monde 2. Le circuit économique Nous pouvons mettre en évidence les interdépendances entre secteurs institutionnels sous la forme d’un circuit économique : 28 Séquence 1 – SE11 © Cned - Académie en ligne
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