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Sexonomia Extrait gratuit www.sexonomics.com/sexonomia Jeux sexonomiques des ordres les plus élevés: Reinessence et Artdentelle Pour notre première démonstration de stratégie sexonomique, nous transigerons avec individus des ordres les plus élevés, un Homme-Quintessence et une Femme-Art de hauts niveaux. Voici leurs données personnelles : Lundquist, Goran Joachim, 40 ans, veuf sans enfants. Citoyen suédois habitant et travaillant à sa villa de St-Raphaël, France. Classé en tant qu’artiste néo-postimpressionniste contemporain suédois. De renommée internationale pour ses expositions. Exposition permanente de ses sept principaux tableaux dans l’aile postimpressionniste du Guggenheim. Deux de ses plus récentes oeuvres, À la santé du crapaud et L’orchestre des grenouilles turquoises, ont récemment été vendues à New York pour plus de six millions de dollars U.S chacune. Détenteur de la Légion d’honneur et de médaille royale suédoise Bernadotte. Plusieurs doctorats honorifiques des plus prestigieuses universités européennes et américaines. Membre à vie du Partie Socialiste Suédois, quoique multimillionaire par héritage (pâtes et papiers, bois de construction) et des suites de la vente d’environ 150 de ses tableaux. Style de vie autrefois dispendieux, incluant un “Piaggio Amphibian” et un yacht de 40 pieds de long : Dame Dagbar. Médaillé d’argent à l’épée aux olympiques de 1990. Capitaine de l’équipe de polo de St- Raphaël. Sérieusement blessé en 1995 lors de l’avalanche de Kitzbühel, il boite encore légèrement. Superbe port, avec le fameux nez-Lundquist. L’un des célibataires européens les plus prisés dans le monde des Arts, il épousa Dagbar Van Soencken, Mademoiselle Danemark 1988 et Top modèle Givenchy 1987. Son épouse périe dans la même avalanche. Pendant plusieurs années il se désola terriblement de sa mort, demeurant à l’écart des femmes, fit don de toute sa fortune à la Fondation Lundquist pour les enfants défavorisés à l’exception de sa villa, du yacht et de 50% des revenues de la vente de ses tableaux. Les rumeurs concernant sa prétendue homosexualité semblent non fonder. Servi par sa domestique de longue date, Magdalena Sophie. Agent de son entreprise, Dagobert Elcken-Hubéry, Paris 16em arrondissement. Banque des Pays-Bas; Sweizer Kommerzbank. La quintessence de la personne de Lundquist n’est que partiellement révélée dans ses données personnelles. La capacité de se passer de standards de vie très matériellement élevés, l’honneur porté à la mémoire de sa défunte épouse et la force de caractère qu’il a su particulièrement démontrer dans sa constante créativité, sont des attributs que beaucoup d’Hommes-Dentelle de haute qualité étaient également considérés posséder. Alors, qu'est-ce qui distinguait Lundquist en tant que véritable Homme-Quintessence? C’est exactement ce que Francine Sharon de Bellemaire aurait à découvrir, car la position de Lundquist au rang de l’ordre des Hommes-Quintessence était de signification cruciale dans sa propre quête afin de remplir son Cœur sexonomique.
De Bellemaire Francine Sharon, 30 ans, divorcée, sans enfants Citoyenne canadienne, Attachée culturelle à l’ambassade du Canada, Paris. B.A. Honeurs Sciences Politiques; B.C.L., LL.B., Université Mc Gill, Montréal. Linguiste, Membre MENSA. Diplômée de haut niveau en 1997 de l’Institut Sexonomique d’Amérique. Diplôme en évaluation artistique de Sotheby, Londres. Fille unique de l’honorable Pierre de Bellemaire, Sénateur, et de Mme Mary née Harding, remariée Osborne, de Benedicti, Loxenfeld, Schoenheit. Ancienne éditrice assistante de Femme Professionnelle. Âgée de seulement 15 ans lors du suicide de sont père suite au gaspillage de la fortune familiale dans la boisson et les femmes, Sharon, adolescente aux longues jambes et au comportement garçonnier qui aimait le ski, le bateau, l’équitation et la création, détestait les escapades de son père et joint une commune une fois sa mère remariée. Brutalisée par le chef, devint enceinte, avorta, traversa une période d’intense consommation de drogue et recouvra sa santé par la suite. Termina le secondaire maintenant une moyenne de A; gagna deux médailles à McGill en tant que classée première graduée en droit: mais ne permit jamais à un homme de la toucher à nouveau tant qu’elle ne décida de marier un professeur de droit intellectuellement remarquable, mais ennuyeux. Demandant le divorce avant la fin de l’année, elle poursuit une quête d’apprendre tout ce qui est possible sur les hommes de grande qualité et leurs besoins sexonomiques et s’inscrit au programme intensif d’un an de l’Institut sexonomique de Montréal et obtint A+++ dans les cours les plus exigeants: Biologie de la sexualité humaine; éthiques humaines et Stratégies et Jeux Sexonomiques; séminaire sur la sexualité et le pouvoir; laboratoire sur les Pratiques Sexuelles Rafinées; Théories de la finance et du comportement sexonomique. Valeurs de premier ordre et les Hommes ( original English :Blue Chips: Stock and Men, I am sure as an economist you know the correct French equivalent of blue chip? Otherwise I would say , “Société hautement cotée en bourse: actions et hommes”) Prit congé pour devenir championne canadienne de voile Laser. Parle couramment les deux langues officielles ainsi que l’espagnol et l’allemand, le poste de Paris suivi un emploi de junior à l’ambassade à Londres, durant lequel elle acquit le diplôme d’évaluation en Art. Suite à son poste à Paris, demeurant une cavalière passionnée, l’adolescente auparavant fougueuse et indisciplinée devint l’une des personnalités remarquablement attrayantes auprès de la jeunesse bien nantie de Deauville. Ses responsabilités à l’ambassade canadienne impliquent principalement des échanges culturels, de la représentation, des échanges artistiques et des expositions. Habite Le Marais, seule, avec une domestique à temps partiel. Détentrice d’abonnements à l’opéra de Paris et membre du Club d’équitation de Paris. Banques: Banque Nationale de Paris; Banque Royale du Canada. Plusieurs comptes- épargnes. Couturiers préférés: Givenchy; Lagerfeld; de Shmorinsky. Le litige sexonomique en question? Lundquist n’avait pas même l’intention de chercher une femme, malgré le fait que récemment, suite aux fréquentes périodes de désespoir suivant la mort de sa femme, il éprouva une angoisse grandissante, pas tant due à la solitude due à la perte de sa bien-aimée, mais plutôt par les moments de vide de sa vie. L’arrivée de nouveaux voisins et de leurs deux adorables enfants l’amena à se demander, même durant ses sessions de peinture les plus intenses, de quoi auraient pu avoir l’air ses propres enfants?
Paris Étape I: Cupidon et le moment de vérité De Bellemaire avait vu le travail de Lundquist au Musée des Beaux-Arts de Montréal pour la première fois, environ un an avant son voyage en poste à Paris et expérimenta un moment d’une profondeur et d’une intensité saisissantes. Une révélation instantanée qui lui causa une grande anxiété et descendit jusqu’à ses mollets, lui donnant des frissons. Telle une hirondelle, elle s’envola pour New York, souhaitant assister à la vente aux enchères de deux des plus fameux tableaux de Lundquist à la galerie Silverstein. Une fois de plus elle ressentit cette sensation de vertige inexplicable. Suite à son arrivée à Paris, elle fut assignée à la promotion de l’Art canadien et à l’organisation des expositions en France, plus particulièrement des artistes canadiens-français. Cherchant un moyen d’encourager Lundquist à quitter sa vie de semi-reclus à St- Raphaël pour une autre raison que ses affaires personnelles, elle eut l’idée d’organiser l’exposition des lauréats d’un concours parmi les jeunes peintres canadiens étudiants en Europe et d’inviter trois artistes de renom en tant que juges, un desquels serait le Suédois. Sa motivation: les deux dits tableaux furent achetés au nom d’un multimillionaire de Vancouver. Se rappelant un des trois principes les plus exclusifs à l’instruction de l’Institut sexonomique, soit de s’informer entièrement de la valeur estimée du futur partenaire sexonomique, laquelle consisterait en la confirmation des traits de caractère de Lundquist, la vérification de ses priorités sociopolitiques, la mise à jour de l’information concernant ses avoirs et revenues prévisibles, la compilation d’un dossier sur ses perceptions en ce qui a trait aux relations avec les femmes, incluant leurs cadeaux préférés et parfums personnalisés. Si toutes ces données devaient lui convenir, elle pourrait alors, six mois avant l’exposition, utiliser un intermédiaire de haut niveau dans le but de tendre l’invitation avec le maximum de chance de succès. Elle aurait également à penser tant à son rôle officiel qu’au fait qu’elle est une femme: quels sont ses goûts, ses aversions? Ses plaisirs, ses déplaisirs? Comment pourrait-elle attirer son attention? Comment les mains apparemment si sensibles de cet homme tenant le pinceau du peintre et projetant des images si opaques dans leurs tons de pastels translucides pourraient être ressenties, touchant son visage en tentant de dessiner chacune des vibrantes étoiles bleues azure de ses yeux? Saura-t-il apprécier sa compétence en voile et l’invitera-t-il sur son yacht? Même s’il le faisait, elle n’embarquerait jamais à bord de Lady Dagbar. Constatant que sa propension à la passion menaçait d’échapper à sa propension au contrôle, de Bellemaire se souvint du second principe exclusif au sage comportement sexonomique : Contrairement à une LUSSEY, une Dame LUSSEY n’émettra jamais la moindre fragrance personnelle, pas même au plus qualifié et excitant soupirant avant que la raison de sa propriétaire n’en donne le signal. Ce signal sera donné uniquement si l’on peut s’attendre à ce que la relation apporte une augmentation du bonheur sexonomique total. Critiquant ses propres moments de faiblesse, de Bellemaire, fidèle à sa nature de femme-Art du plus haut niveau, se ressaisit en accomplissant ses tâches professionnelles hautement rationnelles et se consacra à l’organisation de l’exposition. Elle décida cependant de découvrir l’eau de Cologne favorite de la défunte Miss Danemark et, après un moment de réflexion empli de convoitise, procéda à l’application de la plus infime gouttelette d’Anaïs Anaïs de Cacharel au centre de l’invitation écrite de sa propre main.
Sa réponse ne tarda pas à arriver. Laissé perplexe par l’entête de lettre le sceau du Canada ainsi qu’instantanément perceptif du doigté exquis de la femme, Lundquist ne pouvait échapper à la fragrance et regarda, intrigué, le portrait de son épouse, encadré de noir et apposé au mur tout juste derrière son chevalet préféré. Puis, il regarda à nouveau la note manuscrite. Il explora les hauts et les bas de la lettre comme s’il tentait de percevoir la spiritualité de l’auteure. Il éleva alors la lettre vers son nez distinctement aquilin et, soudainement profondément peiné, redirigea son regard vers son épouse. Sur son visage, l’ombre laissée par l’affliction engendrée par sa mort surpassa le parfum si charmant qui émanait de la main de cette femme encore complètement inconnue. Demeurant immobile pendant un impénétrable moment personnel de solitude, Lundquist se dirigea vers son chevalet, jeta un coup d’œil à sa panoplie de tubes de peinture et en choisit trois: ultramarin français, rouge cadmium profond et ocre doré. Postimpressionniste typique, il essaya par la suite d’associer le parfum et la couleur, ce qui lui donnerait une idée de la nature de cette femme canadienne ayant signé la lettre : De Bellemaire. En un instant, ses pensées défilèrent à toute allure: la vente de New York! De Bellemaire, cette grande, élancée, châtaigne brunette aux jambes légèrement arquées qui avait enchérit à deux reprises, souriante, exaltante, invitante, seulement pour se retourner abruptement et quitter les lieux, ayant attiré son regard, laissant derrière la lueur vibrante de millions d’éternelles étoiles bleues royales. Pendant le plus bref instant, elle sembla sans défense, puis elle disparut. Il y a trois ans presque jour pour jour. Une fois de plus, Lundquist regarda son épouse, puis pressa une goutte d’ultramarine et un tout petit peu de rouge cadmium. Il les mêla si légèrement, transféra une parcelle de bleu sur la paume de sa main gauche ainsi qu’une touche de rouge sur sa paume droite. Il demeura alors immobile regardant à nouveau son épouse et joint ses paumes presque comme s’il la suppliait de lui accorder son pardon. La douleur s’évada de ses yeux, son visage se détendit alors qu’il fit quelques pas vers le portrait et leva son annuaire vers le visage de son épouse pour caresser ses lèvres doucement. «Merci ma bien-aimée de m’avoir donné un signe». Il se retourna ensuite et se dirigea vers son bureau, résolu à accepter l’invitation. Il regarda ses paumes ouvertes: les deux couleurs s’étaient parfaitement fondues en millions d’étoiles bleues royales. Paris: Étape Deux: L’éveil - réveiller le corps, mais alerter l’esprit Le troisième principe spécifique du comportement sexonomique dans sa longue tradition est de signification particulière aux femmes de qualité: une femme provenant des deux plus hauts ordres de femmes n’acceptera jamais un premier rendez-vous galant, à moins que le soupirant ne se soit vu accorder trois occasions d’être officiellement présenté, temps requis pour Cupidon d’agir ou de refuser d’agir. Si Cupidon refuse d’agir, même si un intérêt s’est développé par l’échange des regards, il doit se voir accorder trois chances de plus afin d’initier le moment de vérité, malgré le fait qu’il devra parfois être aidé en cours de route. Profondément impressionné par les étoiles bleues royales, Lundquist se retrouva face au pressentiment que sa vie allait subir un changement dramatique - mais inévitablement positif. Lundquist prit un vol vers Orly le matin de l’ouverture de l’exposition, et fût escorté à l’ambassade par le troisième secrétaire. De Bellemaire décida prudemment non seulement de se conformer au protocole, mais également de ne pas s’exposer aux
coups directs des flèches de Cupidon, dans le salon de réception de l’aéroport. Les femmes-Art n’avaient aucune affaire à agir comme les réceptionnistes, même pour une affaire de Coeur; et particulièrement pas si elles désiraient s’élever au niveau exclusif et unique des femmes-Lotus. Elle l’attendrait plutôt dans le couloir de l’entrée principale à l’ambassade, portant un pantalon de soie bleu foncé Givenchy avec de légères bordures grises ainsi qu’une blouse à haut collet de couleur gris moyen avec un collier de trois rangs de perles naturelles. Mais contrairement à la coiffure classique de son épouse dotée d’une séparation centrale, ses cheveux tirés vers l’arrière et rassemblés en un chignon serré dans le creux de son cou, de Bellemaire décida de coiffer ses cheveux en douces vagues afin de mieux accentuer le plein lustre de leur brillance naturelle châtaigne aux reflets pourpres, attachés en un nœud peu serré et fixé à l’aide d’une pince à cheveux perle naturelle assortie. Cupidon n’eut nul besoin de trois chances affin d’accomplir sa tâche. En fait, il n’eut même pas besoin de lancer la première flèche, car le bleu gris nordique des yeux de Lundquist se cristallisa d’abord puis se fondit en une fluide anticipation dès le moment où il débarqua de la voiture officielle et aperçut cette Québécoise aux jambes légèrement arquées se tenant dans le portail de l’entrée. Sa tenue révéla qu’elle avait le courage de défier les formalités rigides des standards diplomatiques, alors que son choix pour le bleu lui confirma qu’elle comprenait que la couleur offrait tant une expérience esthétique qu’émotionnelle. Il se demanda à cet instant si elle avait du sang Suédois ou si elle était déjà allée en Suède, car la rare nuance de gris moyen de sa blouse aurait pu provenir des aciéries de Carstens, fameux pour la texture et résilience de ses alliages et possédant le monopole mondial dans la mélodieuse coloration dépareillée de leurs produits haute technologie. Ses yeux confirmèrent son inquiétude quant au parfum: cette femme connaissait le meilleur de la France et de son génie, et était capable de faire ses propres choix. Inévitablement, il baisa sa main et fût alors dérouté en remarquant que ses pupilles s’étaient instantanément et manifestement agrandies. Combien elle était mince, une taille huit parfaite, grande! Elle n’aurait certainement pas à s’attendre à ce qu’un homme se penche pour l’embrasser, mais il était curieux de remarquer qu’elle portait des talons de hauteur moyenne, comme si elle n’était pas certaine de la grandeur qu’il avait, critère d’importance cruciale au premier échange de leurs regards. De Bellemaire aurait amplement le temps d’étudier toutes les caractéristiques et traits de son visage pendant l’exposition et les délibérations concernant les artistes gagnants. Elle remarqua rapidement le chagrin persistant, particulièrement aux coins de ses yeux et en ce qui semblait être une récente, mais inhabituelle, ligne austère entre ses sourcils. Toutefois, toutes ses manières, du baiser de la main jusqu’à l’agilité de ses mouvements, révélèrent non seulement un sens du toucher exceptionnellement fin, mais également une douceur typique possédée uniquement par les les hommes détenant les quatre conditions fondamentales de la quintessence et qui par conséquent sont en plein contrôle de leurs moyens: sagesse, savoir, autorité, mais tendresse. Suite à l’ouverture festive de l’exposition et durant la majorité de la portion officielle, laquelle inclurait éventuellement la cérémonie de remise des prix, de Bellemaire dévoua la plupart de son temps au service des dignitaires invités, lesquels incluaient les trois juges de la compétition. Elle réussit à éviter minutieusement plusieurs moments de cohue autour de la personne de Lundquist, qui était occupé à signer des autographes. Au cours du thé de dix-sept heures, elle réussit finalement à s’asseoir à ses côtés; c’est alors qu’elle réalisa à quel point il était hâve, pratiquement sous-alimenté. Son complet semblait être un Pierre Cardin taillé sur mesure, mais en plus de ne pas être la coupe la plus récente,
il semblait trop grand, de même que le col de son chandail. Ses mains non plus, portant si typiquement les traces de nombreuses teintes de peinture à l’huile, ne pouvaient demeurer immobiles. Supercréativité ou hypersensibilité? Son cœur chavira soudainement, émettant un chaud et affectueux faisceau d’énergie et le transmettant à cet homme qui n’avait même pas perçu le besoin qu’une femme aimante s’occupe de lui. Elle réussit cependant à contrôler cette explosion de sentiments et planifia les prix, la réception en soirée, et son départ prévu le matin suivant. À nombreuses reprises durant les formalités, leurs regards se croisèrent, la vigilance initialement défensive cédant place graduellement à une expression de curiosité puis à une manifestation de confiance. Finalement, peu après une heure, Cupide accéléra le tempo: Madame de Bellemaire, je suis maintenant informé du fait que je dois reporter mon départ d’au moins vingt-quatre heures; une situation inattendue s’est produite et à laquelle je dois porter une attention immédiate. Avec mes profondes félicitations pour la magnifique organisation de cette portion officielle de l’exposition, puis-je compter sur votre aide, principalement au niveau de mon travail? L’une de ces «entreprises» consistait du désir de Lundquist de rencontrer en personne le jeune lauréat québécois du premier prix et de l’inviter à séjourner à St-Raphaël pour une période de quelques mois afin de tenter des oeuvres postimpressionnistes. L’autre concernait son désir de monter une exposition très privée à Londres et aussi de communiquer avec Sotheby grâce au réseau de la dame. Un très grand projet humanitaire fut mis sur pied suite au passage de l’Ouragan Hugo sur St-Kitts, qui détruisit toutes les écoles primaires et rendit une multitude d’enfants orphelins. Il souhaitait établir un fonds spécial d’un million de dollars et aurait à vendre, aussitôt que possible, mais sans souffrir de pertes significatives, deux de ses très personnels tableaux, lesquelles il n’avait jamais prévu vendre, ces derniers se trouvant dans sa villa de St-Raphaël. De Bellemaire organisa son départ pour le matin suivant et rencontra Lundquist et Jules Lagacé, le talentueux québécois, pour le déjeuner. Elle communiqua par la suite avec le représentant parisien de Sotheby, et amena ses invités à la Gare du Sud. Quittant le terminus, il prit sa main, toucha chacun de ses doigts et regarda dans ses yeux avec la douceur que seuls les hommes de qualité ayant beaucoup souffert peuvent exprimer : «Au moment opportun, vous viendrez à St-Raphaël?», pendu à ses lèvres tel un petit garçon qui mourra s’il ne reste pas même une miette de gâteau lorsque l’assiette lui est enfin passée. Une fois de plus, de Bellemaire fut envahie par cette sensation de vertige ouvrant un immense abysse tout autour d’elle excepter là où il se tenait. Elle eut de la difficulté à se souvenir lequel des principes fondamentaux de l’Institut sexonomique s’appliquait lors de ce très précieux moment particulier à la Gare du Sud. Elle regarda à nouveau vers lui et ensuite vers ses doigts. Il avait embrassé uniquement l’un d’eux, l’annulaire. «J’irai, lorsque ce sera le bon moment. Dépendamment des arrangements pris par Sotheby et si vous vous sentez plus à l’aise si j’agit en tant qu’expéditrice.» Engourdie depuis plusieurs années, le rayonnement qu’elle n’avait ressenti qu’une fois auparavant commençait à se propager dans son être entier en tant que femme. Il était grand temps pour lui de monter à bord de l’express Riviera. Pendant qu’elle retournait à son bureau, elle eut le temps de démêler et d’analyser ses sentiments – toute une tâche dans le désordre de la circulation de Paris. À l’Institut sexonomique, elle avait passé plusieurs tests importants concernant ses talents innés et l’état de son bonheur sexonomique. Les résultats des tests et éventuellement la qualité de ses travaux et examens la placèrent au plus haut rang de l’ordre des femmes-Art. Tout ce temps
gaspillé dans la commune et l’avortement subséquent lui causèrent tant de tourments que pour un instant, elle perdit la notion de croire en elle-même. Elle savait que quelques membres de l’ordre des femmes-Art rechercheraient une compensation aux périodes de grands stress en s’engageant dans des rapports sexuels inhabituellement nombreux, principalement avec ces hommes-Vulpins qui sont très talentueux à ce niveau, et qui sont extrêmement heureux de pouvoir offrir cette rescousse sexuelle gratuitement. Quelques femmes-Art iront même jusqu’à se tourner vers les drogues, mais rarement pour plus de trois mois. La femme-Lotus n’utiliserait jamais de drogue, mais la femmes-Art oui. Cependant, contrairement à plusieurs femmes-Conque, les femmes-Art n’en deviennent jamais dépendantes. Le fait que de Bellemaire fut incapable de résister aux drogues espérant résoudre ses problèmes suite à la mort de son père était la preuve qu’en dépit de ses nombreuses qualités innées, elle ne possédait pas la perfection de la femme-Lotus. Elle n’en devint pas dépendante, mais le fait qu’elle en prit alors qu’elle aurait dû savoir s’en abstenir lui procura un énorme sentiment de culpabilité. Avoir des rapports avec les hommes de la commune, étudier l’art pratique de faire l’amour et ses nombreuses techniques en détail ainsi que son mariage avec le professeur de droit constituait, après coup, un ensemble de liens intimes avec des hommes qui lui étaient inférieurs – même son mari –, mais c’était le prix à payer pour la poursuite de sa tentative de comprendre sa sexualité et son rôle dans la vie en tant que femme. Toutefois, à l’age adulte, elle réalisa qu’elle ne s’abaisserait jamais plus à avoir des rapports avec de tels hommes qui la laissaient vide et froide, en dépit de l’occurrence régulière de nombreux d’orgasmes dans le sens purement technique, mais érotique et vulgaire, lors de ses sessions de labo à l’Institut, puis, avec son mari. Seulement récemment réalisa-t-elle qu’elle ne pourrait atteindre l’accomplissement sexonomique à moins qu’elle ne soit avec un homme qui constituerait un prolongement d’elle-même, un homme avec lequel la disposition naturelle biologique atteindrait une luminescence paradisiaque. Dans cette situation, le partage d’amour atteint un rayonnement céleste et la fusion des raisons et des esprits prend une dimension créatrice perpétuelle. Un tel homme peut uniquement appartenir à l’ordre des hommes-Quintessence. Avec un tel homme, ce n’est jamais le « coup de foudre », mais un lent processus prémédité d’apprentissage de la manière et des raisons de l’aimer. Toutefois, ce processus devrait être déclenché lors de la première rencontre avec cet homme par une intensive fusion initiale au plus profond d’elle-même en tant que femme, une fusion que sa raison devra s’avérer capable de contrôler. Ce moment survint lorsqu’elle rencontra Lundquist pour la première fois à New York. Elle avait alors 28 ans et du quitter dans une terrible hâte parce qu’elle ne voulait pas qu’il s’aperçoive qu’elle éprouvait cette fusion, à ce moment particulier et pour la première fois de sa vie. Elle avait depuis ce temps mûri en une femme-Art de trente ans qui savait par expérience que l’ensemble de ses qualités et son exquise féminité, attireraient même l’attention des hommes des plus hauts ordres. Mais, son corps se languissant de désir pour Lundquist, son esprit se demandait si cet homme raffiné pouvait comprendre ses escapades d’adolescente? Lundquist pourrait t-il seulement comprendre? Et pourrait-il aussi lui pardonner? Sans réfléchir, de Bellemaire décida de tout lui dire lorsque le moment propice se présenterait. S’il n’était qu’un Homme-Dentelle, elle pourrait le perdre sur le champ. Mais il était de Quintessence, car il possédait la sagesse et la richesse spirituelle, ce qui
signifiait qu’il manifesterait la qualité de générosité. Chaque fois qu’il la regardait, elle savait qu’il comprendrait et pardonnerait. Il le ferait parce qu’il avait dû remarquer sa réelle distinction et découvert qu’elle possédait la plupart des prés requis pour se qualifier en tant que femme-Lotus - SA femme-Lotus. Toutefois, même s’il faisait tout cela, elle devrait tout de même faire face à un handicap personnel majeur: à plusieurs reprises depuis cette fusion initiale, propulsée par son désir ardent, elle surprit chez elle, la tentation de faire les premiers pas vers lui. Elle ne le fit cependant pas, car elle ne savait que trop bien qu’une femme-Lotus ne s’élançait jamais vers un homme. Se sentant parfois comme une femme-Lotus, elle s’attendait à ce que même les hommes de haute qualité entreprenne la conquête. Elle constatait avec amplement d’évidence qu’aucune femme, incluant la femme-Lotus, ne pourrait maintenir sa valeur sexonomique si elle renversait les rôles et essayait ouvertement de devenir la chasseresse. Dotées d’une disposition naturelle à une rationalité sexonomique des plus finement réceptive complémentée par l’expérience et l’entrainement sexonomique, la femme-Lotus et la femme-Art du plus haut niveau savent instinctivement induire un homme de qualité à entamer les enchères. Évidemment, si elle devait avoir, ne serait-ce qu’une chance, de jouer une partie gagnante avec Lundquist, elle devrait convaincre sa qualité de contrôle que pour le moment, ses élans de passion devaient être contenus, et ce, de manière absolue. Suite au stationnement de sa voiture dans le garage de l’ambassade, de Bellemaire s’était convaincue que la curiosité de Lundquist avait été éveillée à la galerie de Silverstein et qu’elle pouvait dorénavant s’attendre à ce que la deuxième étape, l’Éveil, entreprenne la voie idéale vers l’accomplissement sexonomique. Elle entra dans son bureau avec une telle radiance que connaisseur de l’intimité humaine observateur qualifierait de beaucoup plus que d’une femme en amour : une femme en amour qui sait qu’un échec ne peut résulter de sa stratégie! Au cours de la semaine suivante, personne à l’ambassade ou parmi ses amis ne remarqua l’inquiétude grandissante de de Bellemaire à propos du manque de communication provenant de St Raphaël. Sotheby London répondit le troisième jour suivant son départ : aucun encan ne serait nécessaire puisqu’un acheteur fiable s’y trouverait pour voir lesdits tableaux, possiblement au courant de la semaine. Le jour suivant, un fax de Lundquist soulignant les conditions de visite de Jules Lagacé arriva. Il était adressé à de Bellemaire, avec la demande qu’elle accompagne le québécois et demeure sur place quelques jours afin de revoir et de classifier ces tableaux, ces derniers n’avaient jamais quitté la villa et il ne voulait pas les mettre sur le marché. Exception faite de «Mes meilleurs voeux», le fax ne contenait aucune salutation. De Bellemaire aurait préféré une signature plus personnelle, mais en tant que femme- Art souhaitant gravir les échelons plus élevés, elle savait que l’homme-Quintessence ne devrait et ne devait jamais être brusqué. Puisqu’elle désirait vraiment cet homme, elle devait faire preuve d’une prudence extraordinaire dans la poursuite de sa stratégie. Elle n’avait d’autre choix que de réaffirmer la primauté de sa fonction de contrôle afin de neutraliser et de freiner la menace instiguée par ses besoins de plaisir de qualité qui risquaient d’attiser sa DAME LUSSEY en une passion enflammée et débridée. St Raphaël: Étape Trois: Une histoire de succès sexonomique – Première Partie :
Quoiqu’il menait une vie très privée et était très confortable dans son état d’isolation volontaire, Lundquist aimait se mêler aux foules, particulièrement les plus volumineuses. Contrairement aux mœurs des colonies de fourmis en quête de nourriture, chez lesquelles aucune n’ose sortir des rangs, les individus se déplaçant en foule, comportent une qualité unique et démontrent des objectifs qui leur sont propres. Contrairement à un regroupement désordonné pargageant un but commun, les amenant à emboîter le pas et les menaçant de se consumer, une assemblée d’individus en déplacement ressemble aux actions désordonnées d’un kaléidoscope dont le mouvement est dépourvu de but ultime – en fait, une planche de jeu d’échec géante sur laquelle les pièces se déplacent aléatoirement plutôt qu’au commandement des adversaires, une situation où les joueurs ne perdront ni ne gagneront la partie. Lundquist ne ressentit jamais l’empressement de découvrir les pouvoirs suprêmes d’une reine d’échec, puisque, l’aurait-il souhaité, il aurait possiblement dû avoir à consentir de soumettre sa liberté à la volonté de la reine et aux règles de son jeu, le « jeu royal ». Son épouse avait compris et l’avait laissé demeuré lui-même, avec ses ultramarines françaises, ses rouges cadmium profonds et ses émeraudes Windsor, mais jamais le brun et ivoire ou le noir et blanc des planches de jeu d’échec traditionnel. Lors des deux occasions, de Bellemaire était apparu dans sa vie, vêtue de deux des trois couleurs typiques de ses deux premières périodes: le rouge et le bleu. À son arrivée à St Raphaël, serait-elle vêtue du vert pastel faisant sensation chez Lagerfeld et qui constituerait un choix complètement inattendu pour la saison 2001? Il se rappela la robe soleil portée par de Bellemaire à la galerie Silvesrtein: une jupe Shantung d’un rouge flamboyant tombant de façon relâchée jusqu’à ses genoux et révélant environ un tier de l’extérieur de ses cuisses alors qu’elle avançait vers l’encanteur. Sa démarche semblait issue un croisement entre une ballerine et une cavalière: sur la pointe des pieds tout en déplaçant ses longues jambes vers l’avant comme si elle était en harmonie avec la foulée des purs sangs. Il avait déjà vu et admiré la poésie de quelques une des jambes les plus raffinées de grandes femmes, particulièrement de femmes Nordiques ayant l’intention de laisser leurs empreintes sur toute la Riviera; mais les jambes de de Bellemaire étaient parfaitement équilibrées et en parfait contrôle. L’équilibre d’une femme d’une posture extraordinaire, le contrôle d’une femme d’ordre supérieur, une femme qui savait comment agir avec les hommes sans leur voler leur liberté; une femme qui, recherchant une fusion ébranlant l’esprit, n’ouvrirait jamais les jambes même au plus élevé des hommes – pas même montant son propre étalon vainqueur -, à moins qu’il ne soit décoré de ses propres couleurs, couleurs choisies méticuleusement pour chaque unique occasion. À bord de vol de retour de New York à Paris, il fût incapable de diriger ses pensées vers autre chose que ses cuisses et leurs prolongements internes vers sa région pubienne. Fermeté, résilience, résolution, autorité; mais aussi compacité, légèreté, résonance, esprit. Une femme extraordinaire! Lundquist se souvint avoir lu sur les qualités traditionnelles des femmes-Lotus: «Un corps doux comme les pétales, une peau délicate et belle comme le parfum du pollen…». Sa raison interrompit momentanément toute autre rêvasserie parce qu’il demeurait trop engagé à sa défunte épouse. Toutefois, au milieu de l’Atlantique, un soubresaut mental inattendu lui remémora, et même citer à voix haute, mot à mot: «…une DAME LUSSEY ressemblant au bourgeon du lotus sur le point de s’épanouir…!», révélation de laquelle résulta une éruption d’énergie entre les deux poches de son pantalon en velours côtelé d’une étonnante soudenaité.
De Paris, il prit ensuite un vol en direction de Nice. Profondément enfoui dans son siège de classe affaires appréciant une entière intimité, il se demanda quelle sorte de femme il fallait pour chevaucher son homme de la même façon qu’elle montait son étalon? Arrivant à sa villa et se sentant de plus en plus coupable de ses pensées vagabondes, il couru littéralement vers le portrait de son épouse espérant qu’elle le gronderait. Ses yeux rayonnaient leur chaleur veloutée habituelle et le regarda avec la sérénité d’une femme aimante qui comprenait que son mari était un être humain vivant et, par conséquent, ressentant le besoin de quelque chose qu’elle ne pourrait jamais plus partager avec lui. Éventuellement, ses intenses sentiments de remords diminuèrent; pendant que la curiosité de son esprit et l’excitation de sa région bupienne se calmèrent également. Deux ans auparavant, Lundquist avait enterré Dagbar Van Soenken. Quatre ans après New York, il rentra chez lui suite à l’exposition de Paris, et attendit six jours suite à l’envoi du fax au sujet de la visite de Lagacé et de de Bellemaire. Deux jours de plus passèrent, pendant lesquels il tenta de se forcer à se concentrer sur son travail. Son esprit ne voulait cependant pas coopérer. Il commença plutôt à trier quels tableaux il voulait mettre en vente à Londres: Sept tableaux, excluant les deux qui se trouvaient dans sa voûte. Ces derniers devaient attendre jusqu’à l’arrivée de de Bellemaire. Finalement, et suite à ce qui parut comme une interminable matinée, la confirmation arriva par fax. Londres serait heureux d’organiser le voyage pour la semaine suivante. Elle pourrait le rejoindre à Orly pour prendre le vol vers Heathrow. Sur le chemin de retour, ils passeraient prendre Lagacé et ses effets personnels et se dirigeraient ensuite vers St Raphaël. Elle ne pouvait cependant pas y séjourner plus de deux semaines – la moitié de son allocation annuelle de vacances. Lundquist prendrait le vol en partance de Nice le lundi matin suivant. Il ferait escale à Orly et prendrait le vol vers Heatrow à 11 heures. Ils pourraient être à Sotheby pour 13 heures et retourner à Paris à 19 heures, ils décideraient alors s’ils continuaient directement vers Nice ou s’ils y demeuraient jusqu’au matin suivant. Anticipant sa visite, il demanda à Magdalena Sophie de prévoir une aidante supplémentaire qui s’occuperait de l’entretien général et qui préparerait les deux chambres de la maison d’invités située derrière les jardins et dotée d’une vue splendide sur le levé du soleil sur la méditerranée. Il se dirigea ensuite vers la voûte et sortit deux des trois tableaux. Il observa chacun soigneusement, un à la fois, puis retenu le troisième un très long moment : premier portrait de son épouse, elle y était vêtue d’un filet de pêcheuse avec les cheveux ébouriffés et mouillés si typiques des femmes attendant l’arrivée de leur mari pêcheur sur le quai à quatre heures et redoutant terriblement, les jours de tempête, qu’ils ne réussissent jamais à rentrer. Il avait été marié pendant douze ans. Envisageant un mariage durant toute sa vie, il ne fît que deux portraits d’elle, et savait depuis le début qu’il ne se séparerait jamais ni de l’un ni de l’autre. Le premier portrait avait été peint sur fond rouge cadmium si typique des couchers de soleil de la Riviera française et couleur thématique de base de sa première période, la période «rouge». Il amena le tableau à son atelier et traça le contour des lèvres des deux tableaux de son annulaire puis posa sa main droite sur le coeur du premier portrait de son épouse. Pendant un moment, il sembla engagé dans un dialogue silencieux, son visage immobile et ses yeux paisibles. Il rapporta le premier portrait à la voûte et revint avec les deux autres tableaux, l’un provenant de sa période « rouge » et l’autre de la « bleue » : «Sérénade aux papillons dansants» et «Guet-apens du papillon nocturne royal». Les deux furent offerts en cadeau à son épouse, rappelant
deux incidents amusants et inoubliables lors de leur premier et cinquièmes anniversaires. Les malles de Lundquist furent prêtent vendredi soir, phénomène complètement inhabituel pour lui et il souffert d’un sommeil agité déchiré entre les images de son épouse qui le hantaient et les visions fascinantes de de Bellemaire. Il vu son épouse revenir à la vie, secouant la neige de son corps et lui tendre la main pour ensuite disparaître dans la profondeur des neiges. Il ressentit alors une vague de chaleur se diffuser dans son corps entier au moment où il observait le mouvement de sa main se déplaçant sur la cuisse de de Bellemaire s’arrêter sur sa poitrine par la suite. Soudain, sa blouse se détacha et les mamelons érigés de sa poitrine furent pleinement exposés comme s’ils l’invitaient à les caresser. Une poitrine magnifique, pleine, promesse de vie; une poitrine créée pour être mordillée, pour nourrir les enfants désirés, ses enfants. Il fût environ cinq heures lorsqu’il en eût assez, et se leva. Samedi matin constituait un moment parfait pour courir cinq kilomètres le long de la plage et ainsi rétablir son équilibre intérieur. De retour une heure plus tard, il se doucha, se rasa, eût une autre conversation silencieuse avec le portrait de son épouse, prit son petit déjeuner, descendit jusqu’à son hangar à bateau et s’assit près de l’amarre. Il fixa la mer pendant un long moment puis dirigea son regard vers Lady Dagbar. Bercé par le doux mouvement de son yacht tanguant selon la marée montante, il se sentit appelé et fut tenté de monter à bord et d’amener le navire là où les eaux de baignade n’étaient point polluées. Mais tout à coup, la solitude l’envahit et se tourna vers la villa, débarquant d’une lenteur délibérée. Entrant dans l’alcôve, il demeura immobile un moment puis se dirigea vers son atelier. Il prit les neuf tableaux, les classa par grandeur et les inséra dans deux des caisses situées près du mur arrière. Il se lava les mains, entra dans sa chambre à coucher et commença à faire sa valise. Quelques instants plus tard, il arrêta, se rendit au téléphone et composa le numéro de Paris. Pas de réponse. Il se souvint alors que les ambassades sont fermées les samedis. Apparemment perturbé par le fait qu’il ne put faire son appel, il se dirigea vers sa voiture, embarqua et conduisit jusqu’à sa station-service. Il devait absolument se rendre à Paris avant le lundi suivant. Paris: Étape Quatre: Une histoire de succès sexonomique, Deuxième Acte Le vol de Lundquist atterrit à Orly dimanche à 16h25. Il confirma alors son vol pour Londres et organisa le transport des caisses contenant ses tableaux. Il prit par la suite le CNCF vers Paris et sortit à son hôtel habituel, «Le Adelbert», quatrième arrondissement, dont les propriétaires étaient ses amis depuis plus de vingt ans et dont la cuisine avait toujours été en parfait accord avec ses papilles gustatives. Une fois installé et n’ayant avoir le numéro personnel de de Bellemaire, il appela l’ambassade espérant qu’elle y travaillerait; mais il n’obtint pas de réponse. Son intuition lui suggéra d’essayer au Club d’Équitation : «Oui, Monsieur. Madame de Bellemaire vient d’arriver. Mais elle est déjà en route avec Posséidon, pour la course d’obstacles». Ce qui distinguait les hommes-Quintessence, peut-être le plus, des hommes des ordres inférieurs, c’était leurs esprits exubérants et leur apparente jeunesse éternelle. Contrairement aux autres hommes, le champ énergétique des hommes-Quintessence rayonne d’une abondance de force qui nourrit la multitude de ceux qui ont besoin d’y puiser. Cette abondance accorde à ces hommes un dynamisme unique et les propulse
vers une incessante créativité. Ils n’envahiront jamais autrui, car ils n’ont nul besoin de vivre aux dépens des d’autres ou de leur source d’énergie. Leur esprit est tel qu’après avoir prît conscience que par le véritable magnétisme de la fémininité de Madame de Bellemaire, – cependant toujours méconnu d’elle-même – elle avait découvert la clef – magie de son propre être. Cet homme-Quintessence particulier bondit hors de la cabine téléphonique de l’hôtel et exécuta, à ce moment même, les cinq premiers pas de la quadrille royale suédoise, flottant sur un cousin de bonheur et trébuchant presque sur sa jambe gauche légèrement infirme. Ayant 40 ans, mais cependant toujours assez adolescent pour redécouvrir que les bourgeons de l’amour, innés aux humains et toujours prêts à s’épanouir, constituent le pont entre l’éternité de notre esprit et l’immortalité de notre identité personnelle et physique. Ses hôtes observaient cet inhabituel interlude avec des airs condescendants si typiques des Gaulois lorsqu’ils sont confrontés, sur leur propre territoire, à des étrangers et leurs habitudes incompréhensibles. «N’oubliez pas, Monsieur Lundquist, le dîner est servi à neuf heures!» «Mais, Alphonse, je dois partir!» Et le voilà parti, dansant vers le bas de l’escalier puis en traversant le square pour se rendre au Métro, direction Bois de Boulogne. De Bellemaire était en effectivement allée au Club Équestre autant pour le dressage hebdomadaire de Posséidon que pour son propre conditionnement physique. Toutefois, ce jour-là, elle sentait qu’elle devait également évacuer un sentiment de frustration puisqu’elle trouvait beaucoup plus difficile de faire face à la présence érotique croissante de Lundquist dans sa sublime vie depuis son retour à Paris que ne le supposait son instruction sexonomique. Ce qui la contrariait le plus à propos d’elle-même, était le fait que sa DAME LUSSEY avait pris les devants et déclaré qu’elle n’accepterait dorénavant que la sexualité de cet homme à l’exclusion totale de tous les autres, et ce, malgré le fait que sa très personnelle propriétaire ne détenait que très peu d’informations à son sujet. Lorsqu’elle vivait à la commune, de Bellemaire avait cessé de croire au miraculeux chevalier galopant sur son cheval blanc. Elle ne savait même pas si Lundquist avait déjà enfourché un cheval. Elle découvrit toutefois qu’il fût médaillé d’argent olympique à l’épée; et qu’un homme qui savait manier l’épée serait certainement capable de manœuvrer même la plus pure des juments! Fidèle à la coutume, le Club exigeait le port de vêtements appropriés dès l’arrivée ainsi que de l’utilisation de l’équipement approprié pour le dressage. Elle se dirigea vers la salle des dames, y entra, alla à son casier et revêtit ses couleurs: rouge et bleu, diagonalement divisé, un foulard turquoise et un casque d’équitation; des bottes noires à talons bas aux bordures turquoises. Pendant qu’elle se changeait, elle se regarda dans le miroir de façon encore plus critique qu’à l’habitude. Avoir trente ans ne l’avait jamais rendue anxieuse; mais cet homme d’allure glorieuse ne pouvait pas possiblement avoir plus de quarante-cinq ans – une situation urgente requérant une attention particulière. Ses jambes expérimentées dépassaient même les performances de celles des cavaliers dans leur jeune vingtaine; elles n’avaient absolument aucune trace de cellulite; il n’y avait pas non plus la moindre ride dans son visage qui pouvait attester du début de l’âge mûr. Toutefois, abaissant ses yeux et avançant très près du miroir sur pied, elle scruta sa poitrine avec la plus grande attention et porta ensuite son regard sur sa région pelvienne. Il y trouva définitivement une cause de malaise: un affaissement à peine perceptible juste sous ses mamelons; un ramollissement le long de l’intérieur de ses cuisses. Une femme-Lotus ne démontrerait jamais de telles imperfections avant l’âge de quarante-cinq ans. Elle tenta de se consoler. Elle n’avait pas eu de rapport sexuel depuis le septième mois suivant son mariage; elle n’avait pas non plus désiré personne
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