Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Congrès des FDF Auderghem, le 9 octobre 2011 Discours de Bernard CLERFAYT Vice-Président des FDF Bourgmestre de Schaerbeek et Secrétaire d’Etat. Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain Mesdames, Messieurs, Chers Amis Fédéralistes, Démocrates et Francophones, Chers Amis de Wallonie, de Bruxelles et de ce qu’il faudra peut-être un jour appeler des territoires occupés, On m’a invité à vous parler de la situation économique de notre pays, un sujet qui ne fait pas souvent partie de nos congrès et de nos débats ! Et pourtant ! Et pourtant ! Nos problèmes Nord-Sud ne trouvent-ils pas naissance dans l’écart de développement économique entre la Wallonie et la Flandre ? Est-il faux de dire que les Francophones ont autant besoin de résistance sur les enjeux du respect la démocratie, que sur les Intervention de Bernard CLERFAYT, 1 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
enjeux économiques. Est-il faux de dire qu’ils ont besoin, sur ces deux sujets, d’un discours de la vérité ? Les négociateurs ont paraît-il un accord sur une nouvelle loi de financement des Régions et des Communautés. Nous n’en connaissons aujourd’hui toujours pas les détails. Mais il est certain, de l’aveu même des négociateurs, qu’elle contient des mécanismes qui durablement vont appauvrir Bruxelles et la Wallonie. Les négociateurs l’ont reconnu : Nos deux régions disposent d’un délai de dix ans pour réussir leur rattrapage économique. Cela veut donc bien dire qu’il y a un problème d’appauvrissement qui nous attend. Si dans dix ans, les gouvernements bruxellois et wallons n’ont pas réussi à redresser la barre de l’économie, ils feront face à un appauvrissement durable de leur région. Et croyez-vous que les bons gestionnaires socialistes, et leurs coalisés, vont réussir en dix années le redressement de la Wallonie et de Bruxelles ? Croyez-vous qu’ils vont réussir, en dix ans, le contraire de ce qu’ils ont fait en Wallonie et à Bruxelles ces cinquante dernières années ? Permettez-moi d’être sceptique ! Mes trois années et demi d’expérience à la table du Conseil des Ministres m’ont appris ceci : que ce gouvernement, traversé de multiples contradictions, a pu avec brio faire face à l’urgence de la crise bancaire et financière de 2008 et du risque de recession qui lui a succédé, mais a manqué de l’unité, de l’audace, de la vision nécessaire pour s’attaquer à une série de maux typiquement belge et de réformes structurelles essentielles. Je ne suis pas sûr que les huit coalisés trouveront cette unité nécessaire. Le FDF a choisi l’opposition au futur gouvernement. Je quitterai le gouvernement , fier du travail accompli, prêt à jouer mon rôle dans l’opposition à la future majorité, aux côtés de Damien Thierry et d’Olivier Maingain, et heureux de me consacrer plus encore à la gestion de ma commune, Schaerbeek, qui montre la voie du redressement, d’un vivre ensemble partagé et sans heurts, d’un défi réussi pour faire de ce morceau de la ville un endroit où il fait bon vivre. Intervention de Bernard CLERFAYT, 2 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
Mesdames, Messieurs, nous vivons dans un univers complexe, qui traverse des crises profondes, des mutations partout dans le monde. Un monde qui change sous nos yeux à la vitesse de défilement des écrans dont nos adolescents et nos enfants raffolent. Aujourd’hui, nous vivons à nouveau une période de crise bancaire, avec l’affaire DEXIA (dont le sort se joue cet après-midi à Paris), de crise de la dette souveraine des pays des Etats du Sud de l’Europe. Sommes-nous en train de revivre les évènements de 2008 ? Restons un instant sur DEXIA ! On peut légitimement s’interroger sur la qualité du contrôle exercé par les administrateurs belges, à commencer par le président, Mr Dehaene ! Qu’ont-ils fait pendant toutes ces années ? N’ont-ils pas vu la catastrophe arriver ? La semaine dernière, Dehaene nous disat encore que tout allait bien et que la situation était sous contrôle ! Il faut dire que Dehaene inspire tellement confiance que ses amis CD&V de VILVOORDE ont retiré leur argent de DEXIA durant la semaine ! Aujourd’hui les FDF souhaitent le maintien d’une banque belge DEXIA, qui garantisse les dépôts de ses clients et son rôle de partenaire financier des villes et communes, c’est essentiel ! Mais les FDF demandent que l’on remplace tous les administrateurs belges qui ont failli à leur mission ! La crise économique et financière n’est pas totalement dernière nous, l’actualité ne cesse de nous le rappeler. Durant la crise bancaire et financière de 2008, nous avons, au sein du Gouvernement, pleinement joué notre rôle pour sauver le système bancaire, garantir l’épargne des déposants et la continuité de l’activité de crédit. Le gouvernement a pris, en 2009, de bonnes mesures de relance qui ont permis de résister correctement à cette crise. Ces mesures ont permis à notre pays de revenir rapidement à son niveau de croissance d’avant la crise. Aujourd’hui, tant notre taux de croissance que notre déficit font de nous de bons élèves à l’échelle européenne. Notre fragilité se situe toujours au niveau de notre dette : La dette publique belge est repassée au-delà de la barre des 100% du PIB faisant courir à notre pays le risque de devenir la cible des spéculateurs. Avons-nous bien compris ce qui s’est passé en 2008 ? En avons-nous tiré les leçons ? Intervention de Bernard CLERFAYT, 3 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
A mon sens, beaucoup se sont cependant trompés, en 2008, en accusant les banques, la finance et les marchés d’être les seules responsables de la crise. Quand on observe les situations italienne, grecque ou espagnole on se rend compte que le problème n’est pas lié aux banques ou aux marchés financiers mais que le problème est un problème de taille de la dette d’états souverains. La seule leçon à tirer ce ces crises, c’est d’en comprendre l’essence même : les dettes excessives, qu’elles soient privées ou publiques. Il nous faut donc quitter le réflexe de tout régler par la dette. Quitter ce réflexe qui a longtemps gagné le gouvernement fédéral, et qui frappe encore aujourd’hui les gouvernements wallons, bruxellois et de la fédération Wallonie-Bruxelles ! C’est quitter la facilité et choisir la voie d’une gestion rigoureuse ! Mais rigueur ne veut pas dire catastrophe : l’Allemagne mène des politiques budgétaires rigoureuses et elle ne s’en porte pas mal sur le plan économique ! Ah si nous avions le taux de chômage de l’Allemagne, si nous avions son taux d’endettement et son rating sur les marchés financiers ! (nous ferions déjà des milliards d’économies budgétaires1 !) Aujourd’hui, il nous faut être rigoureux et tenter de mener des réformes structurelles. (Ce n’est pas en augmentant la pression fiscale, comme les socialistes auraient tendance à le faire, que l’on va s’en sortir. Il nous faut, au contraire, travailler à davantage d’équité fiscale, il nous faut trouver une fiscalité plus juste et plus incitative (càd qui encourage le travail et l’épargne), qui soit plus simple et plus compréhensible (et donc plus facile à contrôler, pour lutter contre la fraude fiscale !) Mais faire un budget d’austérité rigoureuse, d’austérité juste, ou ce que vous voulez ne résoudra rien, et ne convaincra personne, si dans le même temps nous ne sommes pas capables d’engager de profondes réformes structurelles de notre économie. Des réformes qui inscrivent durablement le pays dans la voie de la croissance, durable, partagée et juste. 1 le spread est aujourd’hui au-delà de 200 points de base, soit 2% d’intérêt et la dette atteint les 350 milliards ! Intervention de Bernard CLERFAYT, 4 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
Faire des économies, même de 10, voire 20 milliards, ne sauvera pas la Belgique, comme les coupes budgétaires en Grèce ne sauvent pas la Grèce, quand les mesures prises cassent le croissance économique et entrainent la fuite des capitaux. Tous les pays européens qui se lancent l’un après l’autre dans les programmes d’économies budgétaires sont tous, l’un après l’autre occupés à tuer la croissance, à créer les conditions d’un recul de l’activité, de la hausse du chômage et donc d’une réduction des recettes fiscales ; d’un nouveau déficit budgétaire et de nouvelles économies budgétaires. C’est la spirale de la récession ! Lors du prochain sommet européen de Deauville (Deauville, c’est déjà tout un programme de se réunir à Deauville !), les pays de l’Union seraient bien inspirés modérer cette spirale de décroissance et de travailler de concert à rétablir la confiance, notamment dans le système bancaire et dans les dettes souveraines, mais aussi les conditions d’une croissance économique retrouvée en Europe. Ce moment est donc une opportunité pour tous les Bruxellois et les Wallons de placer notre économie sur un chemin de rattrapage économique par rapport aux autres nations d’Europe. Il n’y a pas de raisons que les Francophones ne soient pas capables de construire une avenir économique et social, qui nous ramène au niveau des nations européeennes les plus prospères ! Nous jouissons d’une position géographique extraordinaire (même Bernard Tapie le dit, lui qui veut investir 200 mio à Liège !) La situation présente de crise économique et financière, de nouveaux transferts de compétences, d‘une nouvelle loi de financement, dangereuse pour nos deux régions, tout ce contexte doit nous conduire à un sursaut, à une révolution. - OUI J’OSE LE MOT- la révolution des esprits qui doit présider à notre avenir, celui de notre Wallonie, celui de notre ville-région de Bruxelles, celui de tous les citoyens francophones. Chers Amis, je vous propose de réfléchir sur les principes de société et de gestion économique sur lesquels nous voyons reposer notre nation. En premier lieu, nous proposons de remettre en avant les idées pertinentes du regretté Professeur Duvigneaud qui établissait que nos territoires sont notre environnement de Intervention de Bernard CLERFAYT, 5 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
vie et de richesse. Plus nous soignerons notre environnement, mieux nous vivrons et plus nous créerons de nouvelles richesses et de nouveaux emplois. Il ne s’agit évidemment pas de suivre les idées décadentes de décroissance, ou de croissance négative, prônées par quelques écolos ou anti-capitalistes en mal de suffrages d’extrême-gauche mais il s’agit d’investir dans des technologies durables, propres, dans une agriculture plus amie de la Nature et dans des formations pourvoyeuses d’avenir. Cela impliquera aussi de transformer notre fiscalité qui pénalise trop le travail et qui ne pénalise pas assez ce qui nuit à notre environnement et à notre santé, de mettre en place une fiscalité verte et incitative qui taxe plus ce que nous brûlons (l’énergie fossile qui émet du CO2 et cause le réchauffement climatique) et qui taxe moins ce que nous produisons, le revenu de notre travail. C’est ce que j’ai appelé le “Green Tax Shift” : augmenter la fiscalité sur l’énergie et réduire celle sur le travail pour encourager les comportements vertueux : réduire notre consommation d’énergie et promouvoir le travail, seule source de progrès et de pouvoir d’achat. La Commission européenne vient de remettre une proposition semblable et un récent sondage indique qu’une majorité d’Européens, dans les 27 pays de l’Union, sont favorables à un tel changement fiscal. Il existe un formidable potentiel de création d’emplois, dans le secteur du bâtiment, et un potentiel d’amélioration du pouvoir d’achat de tous les Belges dans un programme global d’isolation de nos immeubles. Savez-vous que le niveau moyen d’isolation des maisons privées en Belgique est identique à celui de la Grèce ou de l’Espagne ! Malheureusement, nous n’avons pas le climat de la Grèce et de l’Espagne ! Nos maisons sont globalement très mal isolées et nos factures de chauffage sont excessives. Il y a là un formidable gisement d’emplois et de réduction de nos factures de chauffage. Encouragons ce changement par des hausses de prix sur l’énergie, des réductions d’impôts sur le travail et des réductions fiscales ciblées sur les travaux économiseurs d’énergie. Etendons le prêt vert à tous ces types de travaux, le prêt vert c’est un instrument de crédit accessible à tous, aidé par l’Etat, qui permet de financer vos travaux économiseurs d’énergie ! En deuxième lieu, nous proposons de réexaminer les rôles des services publics. Vaste débat qui doit être mené démocratiquement avec tous. Disons le clairement, l’Etat que Intervention de Bernard CLERFAYT, 6 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
certains appelaient providence et que d’autres, au Nord, appelaient Etat- CVP et que d’autres encore, au Sud, appelaient Etat-PS, cet Etat n’a plus les moyens d’assurer toutes les tâches qu’il s’est approprié. A titre d’exemple, pensez-vous vraiment que l’Etat doit encore maîtriser le capital de Belgacom ? A mon avis, non. A titre d’exemple toujours, pensez-vous que l’organisation de la SNCB, éclatée en trois entitées aux super-managers, excessivement bien payés, soit une réussite ? N’est-il pas possible de repenser les structures pour plus d’efficacité plutôt qyue de penser à supprimer des trains ? N’est-il pas temps de réfléchir à des adossements trans-frontaliers avec nos voisins proches ? La qualité de l’administration, voilà encore un mot qui semble “révolutionnaire” aujourd’hui. Est-ce un “gros mot” de parler d’efficacité de l’administration ? Les Scandinaves y parviennent bien : analyser et mesurer objectivement l’efficacité des services publics pour garantir l’atteinte des objectifs et la qualité de service auxquels les usagers ont droit. Mais pour cela il faut vouloir une administration efficace et impartiale, mettre fin au lotissement de l’Etat par certaines factions politiques. Une fonction publique qui retrouve le sens du service au public, qui puisse fonctionner de manière dépolitisée, sur base de recrutements objectifs, de formation professionnalisée et de règles d’avancement fondées sur le résultat. Oui, les FDF se battront toujours pour une administration exempte de toute intervention politicienne ! Et qui, au niveau fédéral, garantisse une égale promotion des fonctionnaires francophones, car il existe aujourd’hui un déséquilibre flagrant entre F et N, un trop grand mépris, par les Flamands, de l’obligation de respecter la minorité francophone, dans la fonction publique aussi ! Rien qu’au Ministère des Finances, quand mon directeur de cabinet ne sera plus là, le Comité directeur ne comptera plus qu’un seul francophone sur douze membres, au mépris de la loi qui exige la parité ! A cet égard, il saute aux yeux qu’il convient de travailler à la simplification des organismes d’intérêt public, des para-régionaux, des intercommunales et tutti quanti, à Bruxelles et en Wallonie : toutes ces structures, souvent opaques qui échappent trop souvent au débat public sur leur résultat et leur efficacité. Sur le territoire de la Région bruxelloise, que je connais mieux, les négociateurs viennent de décider de réduire de moitié le nombre de sociétés de logements sociaux. Je n’en Intervention de Bernard CLERFAYT, 7 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
connais pas mes détails, je ne suis pas certain du résultat ! C’est un pas dans la bonne direction, mais pourquoi n’a-t-on pas rationnalisé les d’opérateurs régionaux de la politique du Logement à Bruxelles ? Il y en a moins six : la SLRB, la SDRB, les AIS, la Régie foncière, la SRIB et le Fonds du logement sont tous actifs sur ce terrain en Région bruxelloise. Que l’on ne s’étonne pas que la politique régionale du Logement manque de dynamisme et de cohérence ! Les FDF ont déjà proposés qu’on améliore les dispositifs de la plitique économique d’accueil et d’aide aux entreprises : la région bruxelloise compte cinq structures différentes : la SDRB, la SRIB, le ministère de la Région bruxelloise, Brussels-export, le Fonds de garantie, l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise… Pourquoi ne pas créer une seule administration Bruxelles-Entreprendre ? Et je n’ose pas m’aventurer sur ce terrain en Wallonie ! Cela nous prendrait trop de temps ! Par contre, là où nous devons exiger un investissement continu, c’est dans l’éducation. Car de la qualité de l’enseignement et de ses performances dépend non seulement la vitalité démocratique d’une nation, mais aussi sa vitalité économique ? Savez-vous que l’on a pu mettre en évidence qu’un retard de 50 à 60 points dans les classements PISA cause un retard de croissance économique de 0,9% ! Car des jeunes mieux formés, ce sont des travails plus performants, et donc une productivité et une croissance supérieures : faut-il voir dans ces résultats une explication de l’écart de croissance entre la Wallonie et la Flandre ? Il ya t-il là une des causes du retard wallon et bruxellois ? Comment accepter que les élèves des écoles de la Communauté française, pardon de la Fédération Wallonie-Bruxelles, obtiennent des résultats systématiquement inférieurs à ceux des élèves flamands ? Et cela, alors que la dépense publique par élève est sensiblement la même au Nord et au Sud du pays ? Nous devons avoir la ferme volonté de redresser l’enseignement de la Communaté française, pas à coups de décrets inutiles comme le fameux Robin des Bois, mais en s’inspirant de ce qui fonctionne comme le modèle finlandais par exemple qui promeut Intervention de Bernard CLERFAYT, 8 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
l’autonomie encadrée, qui est plus juste et plus efficace que le nôtre. Sachons investir dans l’enseignement, en accordant plus d’autonomie, de la liberté aux acteurs de l’éducation et en valorisant mieux les enseignants. En troisième lieu, nous pensons que le pire gaspillage auquel les nations européennes doivent faire face, c’est le chômage. Est-il normal ,quand la Flandre connaît un taux de chômage de 5%, que celui de la Wallonie soit de 12% et de Bruxelles de 19% ? Payer des gens à ne rien faire est indigne, surtout lorsque ce chômage s’inscrit dans la durée, que dis-je la longue durée ! A Bruxelles, en Wallonie, depuis longtemps, les chômeurs sont abandonnés à leur propre sort. Leur donner 1000€ par mois n’est pas suffisant… Ce n’est pas de cette manière qu’on va relancer l’économie de notre pays, et encore moins le marché de l’emploi. Ce qu’il faut ce sont des véritables politiques de remise au travail, de vraies politiques ambitieuses et structurelles. Comment peut-on abandonner tant de gens dans le chômage alors qu’il existe tant de métiers en pénurie ? Il faut de plus ambitieuses politiques de requalification professionnelle. Il faut aussi créer les conditions pour plus de création d’emplois, et pour cela il faut réduire la fiscalité sur le travail, qui en Belgique l’une des plus élevée au monde. Une récente étude de l’OCDE vient de confirmer que la Belgique est le troisième pays le plus taxé en Europe, avec un taux de 57% du PIB, mais surtout le pays où le travail est le plus taxé ! Il faut agir de deux manières (1) Nous plaidons pour une dispense effective de cotisations sociales pour les premiers emplois crées par chaque indépendant ou PME. (2) Nous plaidons pour une réduction de la taxation à l’IPP qui est trop élevée. Elle est compliquée et les pièges à l’emploi sont une réalité. Savez-vous par exemple que seuls 10% des travailleurs ne disposent pas en Belgique d’avantage extra-légal ? La progressivité de l’impôt est une blague. Il faut simplifier l’impôt, le rendre plus progressif (-> reexaminer les tranches), valoriser le travail par une réduction de la taxation sur la première tranche de revenus. Enfin, laissez-moi rappeler deux évidences : on n’encouragera pas les entreprises à créer de l’emploi en Belgique en augmentant la fiscalité sur les entreprises ! Les sociétés c’est d’abord des PME en Belgique. Il faut les aider aussi à travers la fiscalité. La contribution des PME au budget de l’Etat est faible (ce sont les grandes entreprises qui font le rendement de cet impôt). Réduire l’impôt des PME est donc une mesure très efficace et modérément coûteuse pour promouvoir l’économie et encourager l’emploi. Intervention de Bernard CLERFAYT, 9 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
Elle est un signal clair et performant. Pourquoi ne pas instaurer un taux réduit non conditionnel à l’impôt des sociétés pour toutes les PME qui crée au moins un emploi? Une baisse nette de l’impôt des sociétés pourrait être compensé partiellement par une hausse de l’impôt mobilier à un taux unique de 20%. C’est une façon de répondre à deux prérogatives : un déplacement de la fiscalité des revenus professionnels vers celle des revenus mobiliers et une simplification globale de cette fiscalité. Voilà, j’ai été fort long peut-être. La crise économique que nos vivons forme un contexte difficile ! On nous annonce des milliards d’économie ou des hausses d’impôts ! Rien de cela ne sera crédible ! Rien de cela ne sera juste ! Rien de cela ne sera porteur d’avenir si nous ne sommes pas capables, au niveau de la Belgique, comme au niveau des régions francophones, Bruxelles et la Wallonie, de mettre en place des politiques structurelles qui corrigent les causes de notre mauvais développement économique. Nos deux régions, Bruxelles et la Wallonie ne manquent pas d’atouts : nous représentons aujourd’hui 44 % du PIB, c’est-à-dire de la création de richesses du pays (et pour mémoire, nous représentons 40% des habitants du pays !). Nous devons prendre notre destin en main, profiter de notre position géographique extraordinaire en Europe, de la présence des institutions européennes à Bruxelles et profiter de la crise pour engager les réformes essentielles qui contribueront à une reprise de la croissance durable : réduction de notre consommation d’énergie, développement de nouvelles filières, réforme de la fonction publique, investissement et amélioration de l’enseignement, lutte contre le gaspillage qu’est le chômage, par la requalification professionnelle et l’incitation à la création d’emplois. Ce n’est qu’avec de telles politiques volontaires que nous ferons face à la crise budgétaire et crise de la dette que nous connaissons, que nous inscrirons nos territoires wallons et bruxellois dans un chemin de rattrapage économique avec les régions les plus prospères d’Europe. Steve Jobs, l’inventeur de la marque Apple, dont le monde entier vient de célébrer le génie et le caractère visionnaire, Steve Jobs disait, lors une conférence aux étudiants de Harvard : « Soyez insatiables, soyez fous ». C’est tout l’avenir que je nous souhaite. Intervention de Bernard CLERFAYT, 10 Situation socio-économique générale de la Belgique et défis de demain
Vous pouvez aussi lire