Soins douloureux en pédiatrie : avec ou sans les parents ? - Quelques propositions à l'usage des professionnels de santé
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n° 3 texte Soins douloureux en pédiatrie : avec ou sans les parents ? Quelques propositions à l’usage des professionnels de santé Les guides pro SPARADRAP Association SPARADRAP
Préambule INTRODUCTION DU CÔTÉ DES ENFANTS Étude de Poissy texte Ce guide est le livret d’accompa Les soignants considèrent que gnement du film de formation Depuis une dizaine d’années, de nombreux élé CE QUE LES ENFANTS SOUHAITENT la présence des parents a aidé Soins douloureux en pédiatrie : l’enfant dans 68 % des cas. avec ou sans les parents ? Le ments ont permis d’améliorer la prise en charge Les enfants, et principalement les plus jeunes, tiennent script minuté du film est détaillé de la douleur des enfants, qu’elle soit liée à la à ce que leurs parents restent avec eux [1,2], mais des à la page 11. adolescents peuvent également vouloir être accompa Il se veut aussi un petit guide maladie, à un traumatisme, ou provoquée par les pratique et de sensibilisation. Il soins. gnés pour se sentir soutenus en cas de besoin. n’est pas indispensable d’avoir vu le film pour le lire. Un problème reste néanmoins peu abordé, celui CE QUE LES ENFANTS RESSENTENT Extrait du film texte de la présence ou non des parents lors de gestes Quand ses parents sont exclus, un jeune enfant peut douloureux. Dans la majorité des lieux de soins, croire qu’ils l’ont abandonné, au moment même où il Plus les enfants sont petits, quand ils n’ont pas atteint le stade du Étude de Poissy texte ils sont encore considérés comme des “gêneurs” a le plus besoin d’eux et alors qu’il a mal et qu’il ne langage, quand ils ne peuvent et les équipes soignantes restent réticentes à leur connaît personne ! Une telle séparation peut être vécue exprimer leur angoisse, leur hor- De novembre 1998 à février comme un réel abandon. Encourager la présence des 1999, l’équipe des urgences de présence. Les motifs invoqués sont multiples : les reur de l’abandon, leur douleur, parents permet donc d’éviter aux enfants un stress supplé plus le risque de traumatisme exis- l’hôpital de Poissy a réalisé, sous parents les gênent dans leur travail, leur regard est te. Il ne faut jamais, jamais dire, la direction du Dr R. Carbajal, mentaire inutile, voire un traumatisme. difficile à supporter, ils transmettent leur angoisse c’est un tout-petit, ce n’est pas la une étude sur les conséquences peine que sa mère soit là… et la pertinence de la présence à l’enfant, les enfants pleurent plus… LE SENS DES PLEURS ET DES CRIS DES ENFANTS des parents lors de gestes dou Analyse de Stanislas Tomkiewicz, loureux [2,3]*. Certes, il ne s’agit pas de sous-estimer les En présence des parents, le comportement des enfants pédiatre et pédopsychiatre. Il s’agissait d’une étude ran difficultés que peut entraîner dans certains cas la est moins inhibé, ce qui peut se manifester par des domisée. Les parents étaient présence des parents. Mais les faits sont là : lors pleurs [4]. Ceux-ci ne doivent pas forcément être répartis par tirage au sort en qu’un soin douloureux est programmé, enfants et interprétés comme une manifestation d’angoisse car deux groupes, “parents pré parents ne veulent pas être séparés… Il existe des les pleurs constituent un des modes de communication sents” et “parents absents”. “privi légiés“ du jeune enfant. C’est aussi parce qu’il L’étude a concerné 248 enfants solutions pour concilier les besoins des enfants et dont l’âge moyen était de 3 ans se sent “écouté“ par une personne de confiance que des parents avec les impératifs des professionnels l’enfant pleure. S’il en ressent le besoin, il est important et 8 mois. Les gestes douloureux ont été en de santé. Certaines équipes ont décidé de les met qu’il s’exprime de la sorte. grande majorité des ponctions tre en pratique, en particulier celles de pédiatrie et veineuses (236), des sutures des urgences de l’hôpital de Poissy. de plaies (11) et une réduction D. R. orthopédique de fracture. L’association SPARADRAP, qui milite pour amé Ces gestes ont été réalisés : liorer la prise en charge des enfants malades – par les infirmières à 95 % ; Prendre en charge la douleur et la peur – par des médecins seniors à et hospitalisés, a souhaité faire connaître plus texte 3%; largement les résultats de cette initiative. Avec le Le caractère douloureux de certains actes (prélèvement sanguin, pose de perfusion, ponction lombaire, points – par les internes à 2 %. soutien de la Fondation CNP, elle a réalisé le film de suture, etc.) est parfaitement prévisible. Grâce aux différentes techniques ou médicaments disponibles Les parents qui sont restés pré aujourd’hui, et à la mise en place de protocoles antidouleur, la douleur associée à certains soins peut être sents n’ont pas reçu de consignes Soins douloureux en pédiatrie : avec ou sans les maîtrisée dans la plupart des cas. particulières quant au comporte parents ? et rédigé ce document qui l’accompagne, Mais cette prise en charge médicamenteuse ne supprime pas la peur ni la mémorisation de la douleur ! ment qu’ils devaient avoir avec pour prolonger la réflexion et contribuer à la sen Or la peur, l’incompréhension, la surprise, l’inconfort augmentent la perception douloureuse. leur enfant pendant le geste. De très nombreux actes de soins en pédiatrie peuvent être mal vécus par les jeunes enfants du fait de l’absence Vous trouverez au fil des pages sibilisation et à la formation des soignants. ou de l’échec de la prise en charge de la douleur mais aussi du caractère “impressionnant” du geste, c’est de ce livret des résultats de cette ainsi que même une simple radiographie peut devenir une épreuve pour un jeune enfant. première étude française sur le Ce document et le film de formation veulent bien sûr sensibiliser sur l’intérêt de la présence des parents lors des soins sujet. présumés douloureux, mais cette réflexion pourrait s’appliquer finalement à tous les soins prodigués à l’enfant. * Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie p. 10. 2 3
Étude de Poissy texte DU CÔTÉ DES PARENTS LES COMPÉTENCES DES PARENTS Une grande majorité des parents pensent que leur Étude de Poissy texte Il est intéressant de noter que lors Comportement des parents pen de la présentation de l’étude par CE QUE LES PARENTS SOUHAITENT présence auprès de leur enfant le réconforte, et que dant le geste douloureux : l’équipe soignante, certains parents cette présence pourrait même aider le médecin [4]. – 1 % s’énervent ou crient contre ont réalisé qu’il leur était possible Lors de la réalisation des gestes douloureux courants, Ce sont eux qui connaissent le mieux leur enfant et ils leur enfant. de rester auprès de leur enfant : tels que les ponctions veineuses, la quasi-totalité des prédisent mieux que les soignants son comportement et – 23 % restent figés sans rien certains ont refusé de participer parents préfère rester auprès de l’enfant [2], même si à l’étude de peur de se retrouver son degré de coopération au moment d’un soin. Ils sont dire. une première expérience s’est avérée difficile à vivre. dans le groupe “parents absents” des porte-parole indispensables. – 56 % aident à tenir leur enfant. à la suite du tirage au sort. Mais, parfois, du fait de propos entendus (plus ou – 67 % rassurent leur enfant. moins exacts) ou d’expériences antérieures très désa 70 % des parents ayant participé GUIDER LES PARENTS à l’étude pensent que leur enfant gréables, certains parents ne souhaitent pas rester. Il est ou eux-mêmes doivent donner leur alors utile de savoir ce qui les inquiète, de les informer Les parents ne savent pas toujours spontanément avis sur la présence des parents et de les rassurer, et éventuellement de proposer des comment aider leur enfant et il est parfois néces lors d’un soin douloureux. aménagements pour faciliter leur présence : les installer saire de les guider. Il faut les informer précisément L’anxiété des parents était nette de telle sorte qu’ils ne voient pas le geste, leur proposer du déroulement du geste et des moyens antalgiques ment supérieure lorsqu’ils n’étaient prévus, leur proposer des pistes pour aider l’enfant pas auprès de leur enfant lors du un rôle précis… Dans tous les cas, il importe de respec geste… La satisfaction des parents ter leur choix et de ne pas les culpabiliser. pendant et après les soins. Il est important de les présents était meilleure que celle prévenir que l’enfant peut pleurer et que c’est normal des parents absents. qu’il exprime son désaccord. D. R. CE QUE LES PARENTS RESSENTENT L’exclusion du lieu de soin est difficile à vivre. Il est très CE QUE LES PARENTS PEUVENT FAIRE éprouvant pour les parents d’entendre les pleurs ou les cris de leur enfant derrière la porte car ils peuvent faci ● S’installer à proximité de l’enfant. Témoignage de parents texte lement imaginer le pire. Que le temps semble long dans ● Le toucher, lui tenir la main, ce qui est très rassurant Extrait du film texte On a dû faire une prise de sang ces moments-là ! Comment distinguer, derrière la porte, dans le cas d’un champ opératoire sur le visage. On me dit, non, elle n’a pas à Joachim : c’était la première les pleurs liés à la peur, à la colère ou à la douleur ? fois de sa vie. L’infirmière m’a ● Lui parler, l’écouter et l’encourager. souffert mais je n’en sais rien et formellement interdit de l’ac- Il est vrai que certains parents sont très anxieux encore maintenant je me pose ● Chanter pour ou avec lui. des questions, il y a des fan- compagner dans la salle de lorsque leur enfant est malade et les soignants peuvent soins. Quand j’ai enfin réussi à Lui raconter une histoire, lui lire un livre. tômes à ce niveau-là. […] on craindre qu’ils ne transmettent leur anxiété à l’enfant. ● n’était pas à cinq minutes, on y entrer, les infirmières tenaient Mais est-ce à eux d’en juger ? Personne ne peut dire Le distraire, blaguer, faire des bulles de savon… aurait pu en discuter, j’aurais et traitaient Joachim comme un ● “morceau de viande”, sans le si, même dans ce cas, la présence du parent n’est pas été moins casse-pied par la suite moindre effort pour le calmer, préférable pour lui et pour l’enfant… ● Le consoler et le féliciter après le soin. pendant l’hospitalisation. par des gestes ou des mots… Propos de Caroline Ragon, la mère Les conséquences d’une mise à l’écart des parents ne d’une petite fille à qui on a fait une CE QUE LES PARENTS NE DOIVENT PAS FAIRE sont pas à négliger : ponction lombaire sans qu’elle soit ● Mentir à l’enfant, en particulier au sujet de la douleur prévenue, pendant qu’elle allait faire – Les parents se sentent rejetés et trahis. Ils perdent les formalités d’admission. Extrait du film texte si elle est prévisible. confiance dans l’équipe et risquent de devenir sus Quelquefois, quand un parent picieux et revendicatifs. ● Gronder l’enfant ou le menacer de quitter la pièce s’il ne veut pas rester, justement, on – Ne sachant pas ce qui s’est passé exactement, ils ne pleure ou crie. fait exprès de laisser la porte savent plus quelle attitude adopter envers leur enfant. ● Réaliser une contention trop “musclée” de leur enfant. ouverte. Pour qu’il ait la liberté À retenir texte de rentrer, même s’il doit se La culpabilité se conjugue avec la colère. L’immobilisation, parfois nécessaire à la réussite d‘un forcer et faire un effort sur son soin, doit être faite avec la plus grande douceur. La base d’un réel parte angoisse et son anxiété… nariat, c’est de demander Propos d’Évelyne Maclart, puéricultrice leur avis aux enfants et à l’hôpital de jour de pédiatrie de Poissy. aux parents et d’en tenir compte… 4 5
Étude de Poissy texte DU CÔTÉ DES SOIGNANTS QUELQUES PROPOSITIONS CE QUE L’ON PEUT DIRE ET FAIRE Extrait du film texte Pour le groupe des parents pré Il faut avoir les parents présents sents, 94 % des soignants ont CE QUE LES SOIGNANTS FONT “Nous allons faire une ponction lombaire à votre lorsqu’ils sont d’accord et que jugé que cette présence était une l’enfant le demande quel que bonne idée. Actuellement, il persiste de grandes différences selon enfant, c’est un geste douloureux mais nous avons soit l’apparente gravité du geste La présence des parents a rendu les établissements de soins et les services (urgences, prévu différents moyens pour qu’il n’ait pas mal… si et quelle que soit la “bobine” les soignants “nerveux” dans hospitalisation, laboratoire en ville…) votre enfant et vous-même le souhaitez, vous pouvez des parents, qu’elle nous plaise seulement 8 % des cas. De nombreuses équipes ont commencé à accueillir rester avec lui…” ou qu’elle ne nous plaise pas Le tableau suivant présente le d’avance… les parents en salle de soins, principalement dans les LES PARENTS ONT BESOIN D’ÊTRE GUIDÉS ET RASSURÉS nombre de tentatives nécessai Les parents “emmerdants”, ça hôpitaux de jour pédiatriques où les soins douloureux res pour réussir une ponction “Voilà comment nous allons procéder pour faire la existe, mais c’est une question veineuse, selon que les parents sont pratiqués de façon courante. de formation. Si les soignants ponction… Vous pouvez nous aider en rassurant votre étaient présents ou absents. À l’hôpital, la mise à l’écart des parents est encore trop apprenaient dès le début à les enfant et en essayant de le distraire pendant le soin… comprendre, à les manier, à souvent présentée comme non négociable : “c’est interdit, Nous avons des jouets, des livres…” vivre avec, ils les supporteraient nombre parents parents c’est le règlement, c’est contraire à l’hygiène…” (alors mieux. Et puis, les soignants de tentatives absents présents que les textes officiels disent le contraire !). DONNER UN RÔLE AUX PARENTS SANS LES CULPABILISER sont payés pour supporter ces Mais il est des stratégies plus subtiles : ne pas s’adresser “Si vous avez peur d’être vous-même impressionnés parents, eux ne sont pas payés 1 79 % 79 % pour supporter les soignants… directement aux parents, ne pas tenir compte ou mettre et de ne pas pouvoir venir en aide à votre enfant, vous 2 15 % 15 % Analyse de Stanislas Tomkiewicz, en doute les informations qu’ils donnent, fermer la porte, n’êtes pas obligés de rester, vous serez utiles après le pédiatre et pédopsychiatre. 3 4% 5% les envoyer faire l’admission tandis que l’on fait une prise soin pour le consoler et le féliciter…” plus de 3 2% 1% de sang… Les performances des soignants CE QUE LES SOIGNANTS REDOUTENT lors des ponctions veineuses n’ont pas été modifiées par la Les arguments avancés par les soignants qui n’accep présence parentale et le nombre tent pas la présence des parents sont généralement : Textes officiels texte de tentatives pour réussir le soin ● Un manque d’habitude et de formation. Le carnet n’est pas supérieur. “Douleur pédiatrique” ● La difficulté à travailler sous le regard des parents. Diffusé depuis septembre 2000 ● La peur d’être jugés et d’avoir à rendre des comptes. par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité, il doit être remis ● Un stress supplémentaire, la peur d’être moins perfor Extrait du film à toutes les familles avec le livret mants ou de faire des erreurs si les parents sont pré Quand je suis arrivée ici, j’avais plutôt tendance à me dire, je préfère d’accueil de l’établissement : sents. que les parents soient dehors parce que si je rate, si je n’y arrive pas, “[…] Votre présence à côté de eh bien, ça m’embête qu’ils soient là. lui et en particulier lors de soins ● Le manque de temps pour accueillir les parents : le douloureux est un soutien pour Et puis en fait, au fur et à mesure, on a eu la crème EMLA®, on a soignant doit expliquer ce qu’il fait et ceci peut deve fait des études dans le service prouvant que la présence des parents, votre enfant, surtout lorsqu’il est nir une contrainte dans des services surchargés. ça n’était finalement pas si mal et que ça pouvait même beaucoup petit. Vous pouvez le rassurer, le distraire, l’encourager, le conso D. R. nous aider. Et, à partir de ce moment-là, j’ai commencé à m’habituer ● La peur de voir les parents “s’effondrer” et d’avoir à avoir les parents. ler […]” À retenir texte à s’occuper d’eux. Alors au début, je choisissais un petit peu, je me disais, bon alors ceux-là, Circulaire sur l’hospitalisation Réaliser un soin doulou ● La peur que l’enfant soit plus difficile (pleurs) ou moins ça a l’air d’aller, bon alors ceux-là, ils peuvent rester, puis ceux-là, ils sont des enfants de 1983 un peu plus difficiles et, à ce moment-là, j’essayais de les faire sortir. reux, c‘est le quotidien “docile” et donc moins facile à soigner. Article 5 : “[…] les parents doi Mais, maintenant, je laisse venir systématiquement les parents quand pour un soignant. Toutes ces craintes sont réelles et non négligeables, je fais un soin, parce que je me sens plus à l’aise, et puis je me suis vent pouvoir assister aux soins médicaux et infirmiers s’ils le C’est une expérience mais avec le temps et la pratique elles tendent à aperçue que les parents étaient très utiles auprès de l’enfant. souhaitent et si, à l’expérience, bien souvent nouvelle et s’effacer. Les équipes ont alors la satisfaction de tra Propos de Régine Piollat, infirmière aux urgences à Poissy. leur présence ou leur compor inquiétante pour l’enfant vailler dans de meilleures conditions, tout en répondant tement ne s’avère pas gênant […]” et ses parents. aux attentes et aux besoins des familles. 6 7
L’expérience de Poissy texte TENTER LE CHANGEMENT… CONCLUSION À retenir texte Pour l’équipe des urgences de Les conditions à réunir Poissy, plusieurs facteurs ont LA FORMATION favorisé le changement et sa Les différentes études et l’expérience montrent pour un soin “réussi” : pérennisation : La présence des parents est rarement abordée de que la présence des parents n’est pas un obstacle – une prise en charge – La connaissance par l’équipe façon spécifique lors de la formation initiale ou continue aux soins, mais au contraire un atout. Il peut arriver antalgique, d’une étude américaine réalisée des personnels de santé. Elle est pourtant essentielle que cette présence soit source de difficultés et de sur le sujet. – une bonne technicité et dans la pratique des équipes soignantes et elle pourrait conflits. Mais la préparation de l’équipe soignante – Le développement des moyens la maîtrise du geste, désamorcer de nombreuses situations conflictuelles au antalgiques et la mise au point à la gestion de ces situations, et le souci permanent – un moyen de distraction, d’un protocole de tri des patients quotidien. Elle pourrait aussi contribuer à limiter le syn drome d’épuisement. de prévenir et de traiter la douleur sont des éléments – la présence des parents. destiné à l’infirmière d’accueil et d’orientation‑(IAO). Selon certains importants pour surmonter ces écueils. critères préétablis, celle--ci peut LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR estimer nécessaire d’appliquer de Pour des équipes de plus en plus nombreu la crème anesthésiante avant la La prise en charge de la douleur et la présence des ses, l’accueil des parents en salle de soins est consultation médicale en prévi parents sont intimement liées. Il est incontestable que aujourd’hui une évidence, à la grande satisfaction sion d’une ponction veineuse ; l’utilisation courante des moyens antalgiques existants, cela évite aussi une attente sup des enfants et des parents eux-mêmes. Une fois le des anesthésiques locaux, du glucose ou du saccharose à plémentaire aux familles. changement installé, les soignants ne conçoivent visée antalgique chez les nouveau-nés, de la crème anes thésiante et du M.É.O.P.A. (Mélange équimoléculaire pas de revenir en arrière. oxygène protoxyde d’azote) a souvent pour conséquence Cette évolution devrait permettre d’éviter certai une intégration plus aisée des parents dans le processus nes séquelles psychologiques et faciliter le travail D. R. de soin. On a moins peur de travailler sous le regard des équipes soignantes. L’enjeu est plus important des parents lorsque l’on a prévu ce qu’il fallait pour que qu’il n’y paraît. Un soin difficile à vivre pour un l’enfant n’ait pas mal ou ait le moins mal possible… enfant et ses parents peut avoir des répercussions sur le long terme et compliquer leur relation avec L’ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES D. R. le monde médical. À l’inverse, les familles bien Le dialogue et la communication doivent d’abord – La volonté hiérarchique d’amé accueillies une première fois dans un lieu de soin Persévérer… texte liorer les pratiques dans ce être établis pour que l’information soit accessible aux domaine. familles. Il faut informer les parents, les aider à se déter y reviennent plus détendues. La mise en place de nou – L’organisation du service, les miner, leur laisser une place en mettant en valeur leurs velles pratiques induit obli membres du personnel travaillant compétences, leur exposer clairement ce que l’on attend exclusivement aux urgences. gatoirement des difficul d’eux et ce qu’ils ne sont pas censés faire. tés, des questionnements, – La présence de nombreuses jeunes mamans parmi le person et parfois des retours en nel soignant. L’AMÉNAGEMENT DES LIEUX Étude de Poissy arrière ou des échecs… – Enfin, le dialogue induit par Même si ce facteur n’est pas prépondérant, l’aména La présence des parents ne modifie pas l’anxiété des enfants ni celle Une équipe qui s’engage la présentation de l’étude aux gement des lieux, la taille de la salle de soins, jouent des soignants lors des gestes douloureux courants tels que les ponc dans un processus d’intégra parents et l’observation des un rôle dans l’intégration des parents. Il faut pouvoir tions veineuses. Ceux qui restent auprès de leurs enfants sont moins tion des parents lors des soins résultats ont permis à l’équipe anxieux que ceux qui sont invités à sortir. Leur présence ne nuit pas de réaliser l’intérêt et les avan disposer d’un espace assez grand, de chaises en nom ne doit pas tout abandonner à la performance du geste. L’immense majorité des parents pensent tages de cette communication bre suffisant, de jeux pour les enfants, d’une décoration que leur présence a aidé leur enfant. La satisfaction des parents est devant certaines difficultés, accrue avec les parents. adaptée : poster, mobile, livres, musique… améliorée lorsqu’on leur permet de rester auprès de leur enfant durant comme l’évanouissement ou les gestes douloureux. l’agressivité d’un parent, par Il n’existe pas de raison d’empêcher les parents qui le souhaitent de rester avec leur enfant lors des gestes douloureux mineurs. exemple. 8 9
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Analyse de Stanislas Tomkiewicz. Nettoyage de la plaie, administration de M.É.O.P.A. et Ce qui est important, c’est de proposer un choix aux parents AUTRES RÉFÉRENCES injection de l’anesthésique local, suture. Commentaires de et à l’enfant. Accepter les parents, c’est une question de GABEL M., JESU F., MANCIAUX M. “Maltraitances institu l’enfant et de son père. formation. Les soignants sont payés pour ça… ANNEQUIN D. “La douleur chez l’enfant”, Masson, 2002, tionnelles. Accueillir et soigner les enfants sans les maltraiter”, 183 p. Fleurus, 1998, 307 p. SCÈNE 6 - 07 min 03 s SCÈNE 18 - 18 min 18 s Interview de Hany Mankarios, senior urgentiste. Ponction lombaire sur Robin, 3 ans. ASSOCIATION SPARADRAP “Enquête nationale sur la GALLAND F., ANNEQUIN D., HAMON R., “Pour en Discours mitigé sur la question. Administration du M.É.O.P.A, proposition à la mère de rester, place des parents à l’hôpital. 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In : Congrès d’humanisation des In : Santé des enfants : la place des parents, INPES, La santé Interview d’Évelyne Maclart, puéricultrice à l’hôpital de soins, Liège, Belgique, 17 septembre 1998, 79 p. de l’homme, n°367, septembre 2003, pp. 38-46. jour. SCÈNE 23 - 23 min 54 s Si le soin se passe mal, c’est le dialogue qui est essentiel. “Clip” de fin, différentes scènes de soins avec commentaire COHEN-SALMON D., SASTRE D. “Quand les parents UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES de conclusion. témoignent... Pour réfléchir sur l’hospitalisation des enfants”, “Hôpital et parents : l‘histoire d‘une alliance indispensable” In : SCÈNE 11 - 12 min 08 s SPARADRAP, 2003, 52 p. Enquête témoignages parents : enquête hôpital enfants, UNAF, Retour à Mathis et ses parents. 2004, 40 p. Téléchargeable sur le site : http://www.unaf.fr Deuxième tentative de prélèvement au bras droit et pleurs DERVILLERS M., MATSUSHITA H., SOCIETE FRANCAISE de l’enfant. Explication aux parents de l’échec par Thérèse DES INFIRMIERS EN SOINS INTENSIFS, SOCIETE DE Vous pouvez consulter l’ensemble des publications mention Karam, pédiatre. REANIMATION DE LANGUE FRANCAISE. “La présence nées au centre de documentation de SPARADRAP. Vous y SCÈNE 12 - 13 min 57 s des familles en réanimation pédiatrique : comment concilier trouverez également un complément de bibliographie en Analyse de Stanislas Tomkiewicz. les besoins des enfants, des parents et des soignants ?” langue anglaise et pourrez y visionner d‘autres films. Il est faux de dire : plus on est petit, plus on oublie vite… In : Enseignement supérieur en soins infirmiers adultes et pédiatriques, Elsevier, 2004, pp.251-256. Accueil gratuit sur rendez-vous. 10 11
Ce livret accompagne le film Soins douloureux en pédiatrie : avec ou sans les parents ? La grande majorité des parents souhaitent rester auprès de leur enfant lors d’un soin douloureux. Mais de nombreuses équipes soignantes sont encore réticentes à cette présence. Ce film présente dif férents soins doulou Il existe pourtant des solutions pour concilier les besoins des enfants reux réalisés en pré et des parents avec les impératifs des professionnels de santé. Ce guide sence des parents. Des soignants témoi veut aider les équipes qui souhaitent s’investir dans cette démarche. gnent de leur pra tique, des enfants et des parents expriment leurs points de vue, et S. Tomkiewicz, pédia tre et pédopsychiatre, analyse ces images. Un document Association SPARADRAP Un film produit et dif réalisé et diffusé 48, rue de la Plaine fusé par l’association 75020 Paris par l’association Tél. : 01 43 48 11 80 SPARADRAP, et réalisé par R. Hamon. SPARADRAP Fax : 01 43 48 11 50 contact@sparadrap.org À l’origine, en 2000, ce document a été créé, édité et diffusé www.sparadrap.org grâce au soutien de la Fondation CNP. © Association SPARADRAP Auteurs : Françoise GALLAND, Dr Ricardo CARBAJAL et Dr Didier COHEN-SALMON Novembre 2000 Réalisation graphique et illustration de couverture : Sandrine HERRENSCHMIDT Edition actualisée Remerciements à Valérie BOUCHET pour son aide précieuse à la réalisation du film et du livret. en mai 2007 Autres éléments de réflexion sur le sujet, disponibles sur www.sparadrap.org : n° ISBN : • Les résultats de “L’enquête nationale sur la place des parents à l’hôpital”, 978-2-912096-19-7 enquête réalisée par SPARADRAP avec le soutien de la Direction Générale de la Santé mars 2018 et de la Société Française de Pédiatrie - octobre 2004. • Les actes du colloque “Parents d’enfants hospitalisés : visiteurs ou partenaires ?” organisé par SPARADRAP - octobre 2004. Tous droits de traduc tion, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Reproduction, même partielle interdite.
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