Tendances conjoncturelles - Automne 2021 Encadrés - Die Volkswirtschaft
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Automne 2021 Tendances conjoncturelles Encadrés Importance des exportations en valeur ajoutée pour l’économie suisse Crise du coronavirus : impact sur le BIP en comparaison internationale
Clôture de la rédaction Situation de l’économie suisse : 27.08.2021 Autres chapitres : 09.09.2021 Impressum Rédaction Les Tendances conjoncturelles sont publiées quatre fois par an sur Internet en format PDF et annexées à la revue La Vie économique. La version originale est Fischer Sarah rédigée en langue allemande (Konjunkturtendenzen). Indergand Ronald Kemeny Felicitas ISSN 1661-349X Neuwirth Stefan SECO Pfister Jean-Raphaël Secrétariat d’État à l’économie Pochon Vincent Direction de la politique économique Ragni Thomas Holzikofenweg 36 Schmidt Caroline 3003 Berne Speiser Amélie Wegmüller Philipp tél. 058 462 42 27 Widmer Simon fax 058 463 50 01 www.seco.admin.ch/tendances-conjoncturelles www.seco.admin.ch/konjunkturtendenzen
Situation de Prévisions Environnement l’économie suisse conjoncturelles international et monétaire Aperçu Prévisions pour la Suisse Économie mondiale Suite à l’assouplissement progres- Les perspectives mondiales à La reprise de l’économie mondiale sif des mesures sanitaires à partir court terme apparaissent un peu s’est accélérée au cours du 2e tri- de mars, l’économie nationale moins favorables que prévu. La re- mestre. Dans de nombreux pays s’est remise des revers du se- prise économique devrait se pour- industrialisés, dont la zone euro et mestre d’hiver. Une forte hausse suivre, mais de manière un peu les États-Unis, la progression des de l’activité économique à moins dynamique. Le groupe d’ex- programmes de vaccination a l’échelle nationale a ainsi été en- perts revoit à la baisse ses prévi- coïncidé avec une amélioration de registrée pour la première fois de- sions de croissance pour 2021 la situation épidémique et il s’est puis le 3e trimestre 2020. (3,2 %, taux corrigé des événe- ensuivi un assouplissement des Page 1 ments sportifs). L’économie suisse mesures de confinement. Par la continuerait à connaître ainsi une suite, le secteur des services a Produit intérieur brut croissance bien supérieure à la connu une reprise significative. Au 2e trimestre, le PIB a connu une moyenne, laquelle devrait s’accé- Par contre, le secteur industriel, forte croissance de 1,8 % (corrigé lérer pour atteindre 3,4 % en ralenti par des goulets d’étrangle- des événements sportifs : 1,6 %). 2022. ment dans l’approvisionnement Le secteur des services a été le Page 18 en composants de production im- principal moteur de la croissance. portants, a perdu de son élan au Dans l’industrie, la dynamique Risques niveau mondial. s’est ralentie. Le risque d’un retour en arrière Page 22 Page 2 dans le développement de la pan- démie ne peut être exclu. Aussi, Cadre monétaire Marché du travail les risques liés à la dette souve- La hausse des prix à la consomma- Le chômage a diminué plus que raine et au secteur immobilier na- tion s’est poursuivie au niveau in- prévu au milieu de l’année. À fin tional demeurent. Toutefois, la re- ternational, principalement en rai- juillet, son taux était de 3,0 %. prise pourrait également être plus son d’effets de base très positifs. Page 11 forte vu l’épargne supplémentaire L’inflation de base a également accumulée. augmenté un peu partout. La poli- Prix Page 20 tique monétaire des principaux La hausse des prix à la consomma- pays industrialisés reste expan- tion s’est poursuivie au cours de sive. Dans l’ensemble, les marchés l’été. Produits pétroliers et biens financiers sont confiants quant à domestiques y ont contribué. l’évolution future de l’économie. Page 13 Le franc s’est quelque peu appré- cié au cours de l’été. Page 27 Encadré : L’importance des exportations en valeur ajoutée pour l’économie suisse La Suisse est un pays exportateur. Toutefois, la part des exportations dans le PIB ne peut être assimilée au degré de dépendance de l’économie suisse vis-à-vis de l’étranger, car des intrants intermédiaires sont également importés, qui sont intégrés à la production des biens d’exportation. Les données de l’OCDE permettent une analyse plus approfondie. Page 14 Encadré : La crise du coronavirus et ses effets sur le PIB en comparaison internationale Avec la crise du coronavirus, le monde a connu la plus forte chute du PIB de l’après-guerre. Cependant, les pertes de PIB ont été très différentes d’un pays à l’autre. La Suisse fait partie des pays industrialisés qui, jusqu’à présent, ont traversé la crise en ne subissant que des pertes relativement limitées. Ces différents niveaux d’implication tiennent à de multiples raisons. Page 30
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE Situation de l’économie suisse Aperçu Suite à l’assouplissement progressif, à partir de mars, des établissements, notamment de l’hôtellerie et de la res- mesures de lutte contre le coronavirus, l’économie na- tauration, qui ont rouvert leurs portes ont dû répondre à tionale s’est remise des déboires du semestre d’hiver. une forte demande. Les dépenses de consommation ont Ainsi, pour la première fois depuis le 3e trimestre 2020, fortement augmenté. Dans bien des cas, elles sont ce- une croissance substantielle de l’activité économique a pendant restées en deçà des niveaux d’avant la crise. été enregistrée : le PIB corrigé des effets des manifesta- Néanmoins, la reprise des paiements par carte laisse pré- tions sportives a augmenté de 1,6 % au 2e trimestre (gra- sager, dans les secteurs liés à la consommation au cours phique 1), après deux trimestres légèrement négatifs. des mois d’été, une nouvelle croissance des ventes (gra- phique 1) soutenue par l’évolution positive de l’emploi et La performance économique de la Suisse n’est ainsi infé- de la rémunération des salariés. rieure que de 1 % au niveau d’avant la crise, au 4e tri- mestre 2019. De ce point de vue, la Suisse a traversé la graphique 2 : Activité économique hebdomadaire (AEH) crise sans trop de dommages, du moins en comparaison et transactions 1 avec d’autres pays européens. Le niveau du PIB de l’Alle- par rapport au niveau d’avant la crise ; volume de transactions magne, par exemple, est toujours inférieur de 3 % à celui en présentiel avec cartes de débit ou de crédit, corrigé des va- d’avant la crise. Aux États-Unis, par contre, le niveau riations saisonnières et des valeurs aberrantes 8 40 d’avant la crise a déjà été dépassé au 2e trimestre. 1er confinement 2e confinement 6 30 4 20 graphique 1 : PIB et PMI 2 10 PIB : valeurs réelles désaisonnalisées et corrigées des événe- 0 0 ments sportifs, variation en % par rapport au trimestre précé- -2 -10 dent, PMI : valeurs désaisonnalisées, seuil de croissance = 50 -4 -20 90 8 -6 -30 80 6 -8 -40 70 4 -10 -50 assouplissement durcissement assouplissement -12 -60 60 2 2020 2021 50 0 volume des transactions, en % (échelle de droite) AEH 40 -2 sources : SPS Worldline, SECO, OFSP 30 -4 20 -6 Certains secteurs de l’industrie suisse ont accusé un recul 10 -8 au 2e trimestre, en accord avec l’évolution internatio- 2017 2018 2019 2020 2021 nale. Globalement, la production industrielle et les croissance du PIB (échelle de droite) PMI industrie PMI services échanges de marchandises se sont stabilisés à un niveau sources : SECO, CS/Procure très élevé, les goulets d’étranglement dans certains pro- duits primaires et les transports exerçant en particulier Les fortes impulsions de croissance du 2e trimestre pro- un effet ralentisseur. Dans ce contexte, l’industrie chi- venaient en particulier des secteurs dont l’activité éco- mique et pharmaceutique suisse a une nouvelle fois joué nomique avait été directement limitée au trimestre pré- le rôle de solide pilier de la croissance. cédent par les mesures de lutte contre le coronavirus. Les 1 confinement : situation extraordinaire à partir de la semaine civile 12 2020 ; mesures d’assouplissement : réouverture de certains établissements à la 1 er semaine 18 ; durcissement : premier durcissement à la semaine 43 ; 2e confinement : fermetures de magasins à la semaine 3 2021 ; assouplissement : première étape d’assouplissement, y compris réouverture de magasins à la semaine 9. Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 1
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT Pour l’avenir proche, les indicateurs avancés incitent à niveaux record sur plusieurs années (graphique 1). L’in- l’optimisme. L’indice des directeurs d’achat pour l’indus- dice hebdomadaire de l’activité économique se situe de- trie et le secteur des services ont tous deux atteint des puis fin mai à environ 1 % au-dessus des niveaux d’avant la crise (graphique 2). Produit intérieur brut Production (−3,8 %) ; elle est toujours inférieure au niveau d’avant la La forte augmentation de 1,8 %, au 2e trimestre, du PIB crise. Dans le secteur de la construction, l’évolution laté- (corrigé des effets des événements sportifs : 1,6 %), est rale s’est poursuivie à un niveau élevé. Il en est résulté principalement due à la forte reprise du secteur des ser- une légère baisse de la valeur ajoutée (−0,3 %) au 2e tri- vices suite à l’assouplissement des mesures de lutte mestre. Dans l’ensemble, le secteur secondaire a contri- contre le coronavirus. Au reste, l’industrie a également bué à raison de 0,1 point de pourcentage à la croissance soutenu la croissance (voir p. 8). du PIB, ce qui est proche de la moyenne historique. Le secteur des services, quant à lui, y a contribué à hauteur La valeur ajoutée du secteur manufacturier a enregistré de 1,7 point de pourcentage. Depuis le début de la col- une croissance de 0,9 %, soit d’environ 5 % supérieure au lecte des données en 1980, une impulsion encore plus niveau d’avant la crise. Par rapport aux trimestres précé- forte n’avait été enregistrée qu’au 3e trimestre 2020 lors dents, extrêmement positifs, la dynamique s’est sensi- des mesures d’assouplissement qui ont suivi la première blement ralentie ; à l’exception de l’industrie chimique et vague de la pandémie. À l’exception des services finan- pharmaceutique, la valeur ajoutée du secteur manufac- ciers (−0,7 %), freinés par la faiblesse des taux d’intérêt, turier a légèrement diminué au 2e trimestre. Les entre- tous les secteurs ont enregistré des hausses au 2e tri- prises ont signalé qu’elles avaient de plus en plus de dif- mestre. ficultés à se procurer des intrants : l’indice correspon- dant de l’enquête PMI a atteint un niveau record en mai. graphique 4 : Valeur ajoutée, secteurs des services L’importante industrie chimique et pharmaceutique a de valeurs réelles désaisonnalisées, en % nouveau enregistré une croissance exceptionnellement santé, sociale forte (+4,2 %), sa valeur ajoutée dépassant de 9 % le ni- veau d’avant la crise (graphique 3). Au cours des mois services aux entreprises d’été, les autres secteurs industriels devraient avoir re- finance pris de la vigueur : en juin et juillet, les exportations de marchandises (sans la chimie-pharma) ont enregistré hébergement, restauration une croissance significative. transports et communication graphique 3 : Valeur ajoutée dans le secteur industriel commerce valeurs réelles désaisonnalisées, en % -80 -60 -40 -20 0 20 40 60 énergie croissance au 2ème trimestre 2021 écart par rapport au niveau d'avant la crise source : SECO construction Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, la va- chimie-pharma leur ajoutée a connu une hausse extraordinaire (+48,9 %). Suite aux mesures d’assouplissement prises à industrie manufacturière partir de la mi-avril, l’activité économique a fait un bond (sans chimie-pharma) dans le secteur de la restauration. En conséquence, l’ins- -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 trument du chômage partiel a été moins utilisé : alors croissance au 2ème trimestre 2021 qu’environ 60 % du volume de travail avait été perdu au écart par rapport au niveau d'avant la crise cours du premier trimestre, cette perte n’était plus que source : SECO de 10 % à la fin du mois de juin. L’industrie hôtelière a également profité de la détente et de la mobilité accrue Dans le secteur volatil de l’énergie, la valeur ajoutée a de la population locale. Corrigées des variations saison- baissé pour la première fois après trois bons trimestres nières, les nuitées ont augmenté de 26 % entre avril et 2 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE juin par rapport aux trois premiers mois de l’année. Mal- commerce de détail s’est fortement redressé au 2e tri- gré cette forte reprise, la valeur ajoutée dans l’hôtellerie mestre (+4,9 %). Les ventes de produits alimentaires ont et la restauration au 2e trimestre était encore inférieure diminué, probablement aussi en raison de la réouverture de 60 % au niveau d’avant la crise (graphique 4). des établissements de restauration. Toutefois, les ventes de produits non alimentaires ont bondi avec la réouver- Le secteur des transports et communications a connu une ture du commerce de détail en mars et se sont mainte- croissance importante (+1,9 %). D’une part, le secteur nues à des niveaux élevés au cours des mois suivants. En des technologies de l’information a connu un développe- conséquence, le climat des affaires est jugé meilleur que ment positif ; d’autre part, la mobilité accrue de la popu- jamais depuis le printemps 2008 (graphique 5). Du fait de lation suisse à la suite des mesures d’assouplissement a la reprise du commerce de détail et de l’industrie, la va- entraîné une certaine reprise des transports publics na- leur ajoutée dans les autres commerces a également en- tionaux. La reprise de la demande intérieure a également registré au 2e trimestre une forte hausse (+4,7 %), soute- soutenu les transports terrestres ainsi que les services de nue notamment par le commerce de gros. courrier express et de messagerie. Tant par le rail que par les airs, le nombre des marchandises transportées a at- L’assouplissement des mesures sanitaires a également teint voire déjà dépassé le niveau d’avant la crise. Dans profité au 2e trimestre au secteur Arts, spectacles et loi- le même temps, la reprise est toujours freinée par les sirs (+52,9 %, corrigé des effets des événements sportifs : voyages internationaux : le nombre des passagers dans +20,7 %). Avec l’étape de réouverture de la fin mai, les les aéroports s’est quelque peu redressé, mais ne repré- grands événements en salle ont été à nouveau autorisés sente toujours qu’une fraction des niveaux de 2019. et les installations de loisirs et de sport ont pu être ou- vertes dans une large mesure. Néanmoins, des traces de Tant les services liés aux entreprises (+1,1 %) que les la pandémie sont très sensibles, surtout dans ce secteur : autres activités de services (+2,0 %) ont enregistré des la perte de travail, de 15 %, due au chômage partiel y est hausses de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée a égale- restée encore bien supérieure à la moyenne. Les activités ment augmenté dans le secteur de la santé et de l’action liées aux grands événements sportifs internationaux de sociale (+0,2 %), mais seulement dans une faible mesure. l’année en cours (championnat d’Europe de football et Dans les hôpitaux, l’activité est revenue à la normale Jeux olympiques d’été) ont encore accru la valeur ajou- après la deuxième vague de la pandémie. Le développe- tée de la branche. À l’inverse, la croissance du PIB s’avère ment du secteur social a été stable. La valeur ajoutée du légèrement plus faible si on la corrige des effets des évé- secteur de la santé et des services sociaux dans son en- nements sportifs (graphique 6). semble a ainsi dépassé de près de 3 % le niveau d’avant la crise. graphique 6 : PIB et grands événements sportifs interna- tionaux graphique 5 : Commerce de détail valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au indice, valeurs réelles désaisonnalisées trimestre précédent 140 8 6 130 4 120 2 110 0 100 -2 90 -4 80 -6 -8 70 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021 PIB PIB corrigé des effets des manifestions sportives alimentation, boissons, tabac source : SECO ensemble des autres groupes (hors carburants) source : OFS Après avoir déjà supporté sans trop de dommages le 1er trimestre, marqué par des fermetures d’usines, le Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 3
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT Dépenses Bien qu’ils mettent en évidence une certaine circonspec- Consommation tion des consommateurs, les derniers résultats des en- Après des baisses marquées au semestre d’hiver, la con- quêtes sur le climat de consommation sont globalement sommation privée s’est rapidement redressée à partir de très positifs. La propension à faire des achats importants mars, suite à l’assouplissement des mesures sanitaires reste inférieure à la moyenne à long terme (graphique 8). (+4,1 % ; graphique 7, ainsi que p. 9 s.) 2. Dans les sec- En revanche, l’indice de l’évolution économique atten- teurs du commerce de détail stationnaire, de l’hôtellerie due a atteint son plus haut niveau historique et les per- et des loisirs, notamment, les dépenses ont augmenté de sonnes interrogées étaient également beaucoup plus manière subite dès la réouverture des commerces. Les confiantes quant à l’évolution du marché du travail qu’au repas préparés à la maison étant à nouveau partielle- cours des trimestres précédents. Dans l’ensemble, le cli- ment remplacés par des visites au restaurant, les dé- mat de consommation s’est nettement amélioré par rap- penses consacrées à l’alimentation ont légèrement dimi- port aux niveaux d’avant la crise. nué. En matière de mobilité, les dépenses ont évolué de manière hétérogène : dans les transports publics inté- Partant d’un niveau déjà élevé en raison de la pandémie, rieurs, une certaine reprise s’est manifestée avec la mo- les dépenses de consommation publique ont enregistré bilité accrue de la population, tandis que les immatricu- au 2e trimestre une nouvelle hausse sans précédent lations de voitures et le nombre des passagers aériens (+5,5 % après +3,0 % au 1er trimestre ; graphique 9). La ont connu une évolution modeste. Dans l’ensemble, le Confédération, en particulier, a dû engager d’impor- niveau de la consommation privée était encore de bien tantes dépenses extraordinaires supplémentaires pour 2 % inférieur à celui d’avant la crise à la fin 2019. faire face à la pandémie. Il s’agissait d’une part des dé- penses concernant les tests, en forte augmentation, no- graphique 7 : Consommation privée tamment dans le cadre de l’extension de la stratégie de valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs test (par exemple tests collectifs dans les écoles et les en- 12 98 treprises). D’autre part, la vaccination généralisée d’une 9 95 grande partie de la population à partir du mois de mai a 6 92 entraîné une augmentation importante, mais probable- 3 89 ment temporaire, des dépenses. 0 86 -3 83 graphique 9 : Consommation de l’État valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs -6 80 6 25 -9 77 5 24 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 4 23 variation en % par rapport au trimestre précédent niveau (échelle de droite) 3 22 source : SECO 2 21 1 20 graphique 8 : Climat de consommation 0 19 valeurs désaisonnalisées, moyenne à partir de 1972 = 0 -1 18 40 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 30 variation en % par rapport au trimestre précédent 20 niveau (échelle de droite) 10 source : SECO 0 -10 Investissements -20 Les investissements dans la construction se sont stabili- -30 sés au 2e trimestre à +0,1 %, légèrement au-dessus du ni- -40 veau d’avant la crise (graphique 10). Cependant, les dif- -50 férents secteurs de l’industrie de la construction présen- 2017 2018 2019 2020 2021 tent une certaine hétérogénéité. Dans le génie civil, la va- climat de consommation grandes acquisitions leur ajoutée était encore inférieure de près de 10 % au situation économique à venir (échelle de droite) niveau d’avant la crise, tandis que la construction rési- source : SECO dentielle n’a guère été touchée par la crise. Les condi- tions de financement toujours très favorables y ont con- tribué. En outre, la demande d’accession à la propriété a 2 Y c. la consommation des organisations privées sans but lucratif. 4 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE augmenté pendant la crise, ce qui se reflète également services informatiques et machines. En revanche, les in- dans l’augmentation des prix des biens résidentiels. La si- vestissements ont diminué dans deux autres rubriques : tuation est différente sur le marché du logement locatif : informatique et autres véhicules. dans certaines régions, le nombre des logements vacants est considérable, ce qui indique une offre excédentaire Certains effets de rattrapage ont pu contribuer à la crois- d’appartements locatifs après la forte activité de cons- sance des investissements en biens d’équipement au truction de ces dernières années. En conséquence, pour 2e trimestre après la légère baisse du trimestre précé- le 17e trimestre consécutif, les loyers demandés pour les dent. Toutefois, vu l’amélioration des perspectives éco- appartements ont diminué au 2e trimestre, atteignant nomiques mondiales, les entreprises sont probablement leur niveau le plus bas depuis le début 2011. devenues beaucoup plus confiantes. Selon les indica- teurs disponibles, la situation actuelle est très favorable, graphique 10 : Investissements dans la construction ce qui laisse présager une poursuite de la reprise (gra- valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs phique 13). Au 2e trimestre, tant les prévisions des en- 6 17.5 trées de commandes chez les producteurs de biens 4 17.0 d’équipement que l’utilisation des capacités de produc- tion dans l’industrie ont atteint des niveaux record. Enfin, 2 16.5 la part des entreprises ayant des difficultés de finance- 0 16.0 ment a continué de diminuer au 3e trimestre. -2 15.5 -4 15.0 graphique 12 : Investissements en biens d’équipement valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs -6 14.5 12 33 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 10 32 8 31 variation en % par rapport au trimestre précédent 6 30 niveau (échelle de droite) 4 29 source : SECO 2 28 0 27 -2 26 Les indicateurs de confiance dans le secteur de la cons- -4 25 -6 24 truction se sont récemment améliorés de façon significa- -8 23 tive (graphique 11). Les carnets de commandes et les at- -10 22 tentes concernant l’activité de construction laissent no- 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 tamment présager une évolution positive. variation en % par rapport au trimestre précédent niveau (échelle de droite) graphique 11 : Construction, indicateurs de confiance source : SECO soldes désaisonnalisés, demande et activité de construction : attentes pour les 3 prochains mois graphique 13 : Indicateurs, industrie 20 valeurs désaisonnalisées 10 36 87 0 27 85 -10 18 83 -20 9 81 -30 0 79 -40 -9 77 -50 -18 75 -60 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -70 entrées de commandes attendues, biens d'invest., solde 2017 2018 2019 2020 2021 part des entreprises ayant des difficultés de financement, en % demande activité de construction volume des commandes utilisation des capacités de production, en % (échelle de droite) source : KOF source : KOF Les investissements en biens d’équipement ont aug- Commerce extérieur menté de 1,6 % au 2e trimestre (graphique 12). Une forte Au 2e trimestre 2021, le commerce extérieur a apporté croissance a été enregistrée dans trois des quatre caté- une contribution légèrement positive à la croissance du gories les plus importantes : recherche-développement, PIB (v. aussi p. 9 s.). Le commerce des biens comme celui Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 5
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT des services y ont contribué. Les exportations de mar- D’un point de vue régional, les États-Unis et la zone euro, chandises (sans les objets de valeur et le commerce de partenaires commerciaux les plus importants, ont no- transit, +2,6 %) ont connu une croissance nettement su- tamment contribué à la croissance des exportations, ce périeure à la moyenne pour le quatrième trimestre con- qui est en conformité avec leur évolution économique sécutif ; le niveau d’avant la crise a été nettement dé- positive. Les exportations de marchandises vers ces ré- passé (graphique 14) 3. gions de débouché ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne pour le quatrième trimestre graphique 14 : Commerce extérieur de marchandises consécutif et ont clairement dépassé leur niveau d’avant valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2012 = 100 la crise (graphique 16). 150 140 graphique 16 : Exportations de marchandises, divers 130 partenaires commerciaux 120 valeurs nominales désaisonnalisées, moyenne 2012 = 100, 110 entre parenthèses : quote-part respective en 2020 100 90 200 80 180 70 160 60 140 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 120 exportations totales importations totales sans chimie-pharma sans chimie-pharma 100 source : SECO 80 60 Se démarquant une fois de plus des autres catégories, les 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 exportations de produits chimiques et pharmaceutiques zone euro (43%) États-Unis (18%) y ont contribué par leur forte croissance. Pour les autres Bric (10%) UE sans zone euro (5%) catégories, on observe globalement une légère baisse au autres (25%) 2e trimestre. Sous l’influence du ralentissement de la source : SECO production industrielle et du commerce mondial, les ex- portations de certains produits industriels, tels que les Les importations de marchandises (sans les objets de va- machines et les métaux, se sont particulièrement affai- leur, +0,2 %) ont à peine augmenté au 2e trimestre ; leur blies (graphique 15). niveau d’avant la crise demeure inégalé (graphique 14). Certaines catégories d’importation ont pu renouer avec graphique 15 : Exportations de marchandises, diverses ru- la croissance, comme celles des produits chimiques et briques pharmaceutiques, des produits agricoles ou des métaux. valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2018 = 100, En revanche, les importations de véhicules, de machines entre parenthèses : quote-part respective en 2020 et d’articles de bijouterie ont diminué. 140 120 Les exportations de services ont enregistré un dévelop- pement positif dans presque toutes les catégories. Dans 100 l’ensemble, elles ont augmenté de 3,2 %, mais elles res- 80 tent de 11 % inférieures au niveau d’avant la crise (gra- phique 17). Les exportations liées au tourisme et au di- 60 vertissement continuent de souffrir particulièrement de 40 la faible activité dans le domaine des voyages internatio- naux. Les nuitées des hôtes étrangers ont stagné ces der- 2018 2019 2020 2021 niers mois à environ 20 % du niveau d’avant la crise. Alors chimie, pharma (54%) précision, horlogerie (16%) que les pays voisins ont connu une augmentation à un machines (13%) métaux (5%) faible niveau au cours des derniers mois, les nuitées en autres (11%) provenance de la région de l’Asie du Sud-Est, par source : SECO exemple, ont à nouveau diminué (graphique 18). En re- 3 Ci-après, sauf indication contraire, sont commentées les exportations et importations de marchandises à l’exclusion des objets de valeur et du commerce de transit. En raison de différences dans les définitions et le mode de déflation, les chiffres présentés ici ne correspondent pas à ceux de l’Administration fédérale des douanes. Dans les graphiques sont utilisées les formes abrégées suivantes : chimie, pharma : produits de l’industrie chimique et pharmaceu- tique ; machines : machines, appareils et électronique ; précision, horlogerie : instruments de précision, horlogerie et bijouterie. 6 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE vanche, les exportations de services financiers et de ser- graphique 18 : Nuitées selon la provenance des touristes vices aux entreprises ont dépassé depuis plusieurs tri- valeurs désaisonnalisées, moyenne 2019 = 100 mestres déjà le niveau d’avant la crise. 120 100 Les importations de services ont augmenté de 1 % au 2e trimestre, et se retrouvent donc à un niveau de 12 % 80 inférieur à celui d’avant la crise. La plupart des secteurs ne se sont pas encore remis de l’effondrement lié à la 60 crise. Les importations liées au tourisme et au divertisse- 40 ment sont les plus touchées. Les impulsions positives du 2e trimestre sont venues notamment des services finan- 20 ciers et de la recherche-développement. 0 2019 2020 2021 graphique 17 : Commerce extérieur de services valeurs réelles désaisonnalisées, en milliards de francs total étranger Allemagne France Italie 36 source : OFS (désaisonnalisation : SECO) 34 32 30 28 26 24 22 20 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 exportations importations source : SECO Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 7
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT tableau 1 : Produit intérieur brut selon l’approche par la production valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au trimestre précédent 2020:3 2020:4 2021:1 2021:2 Industrie manufacturière 6.2 1.8 5.1 0.9 Construction 7.3 -0.4 0.3 -0.3 Commerce 7.4 -0.3 -4.6 4.8 Hébergement, restauration 120.8 -22.7 -45.9 48.9 Finance, assurances 0.3 0.6 0.2 -0.2 Services aux entreprises 3.4 0.0 -0.7 1.1 Administration publique 0.2 0.4 0.7 0.0 Santé, social 9.0 0.9 -0.4 0.2 Arts, spectacles, activités récréatives 73.3 -10.9 -2.7 52.9 Autres 10.1 -1.1 -0.9 1.3 Produit intérieur brut 6.4 -0.1 -0.4 1.8 Produit intérieur brut corrigé des événements sportifs 6.5 -0.1 -0.4 1.6 source : SECO graphique 19 : Contribution des secteurs à la croissance du PIB valeurs réelles désaisonnalisées, variation en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 2017 2018 2019 2020 2021 industrie manufacturière commerce finance, assurances admin. publique, santé, social services aux entreprises arts, spectacles, activités récréatives autres PIB (variation en %) source : SECO Industrie manufacturière : Noga 10 à 33 ; Construction : Noga 41 à 43 ; Commerce : Commerce, Réparation d’automobiles et de motocycles, Noga 45 à 47 ; Hébergement, restauration : Noga 55 à 56 ; Finance, assurances : Activités financières et d’assurance, Noga 64 à 66 ; Services aux entreprises : Activités immobilières, Activités spécialisées, scientifiques et techniques, Activités de services administratifs et de soutien, Noga 68 à 82 ; Administration publique : Administration publique et défense, Sécurité sociale obligatoire, Noga 84 ; Santé, social : Santé humaine, Action sociale, Noga 86 à 88 ; Arts, spectacles, activités récréatives : Arts, spectacles et activités récréatives, Autres activités de service, Noga 90 à 93. 8 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE tableau 2 : Produit intérieur brut selon l’approche par la dépense valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au trimestre précédent 2020:3 2020:4 2021:1 2021:2 Consommation des ménages 9.3 -1.6 -3.1 4.1 Consommation des administrations publiques 0.1 2.7 2.4 5.5 Investissements dans la construction 5.1 -0.1 0.3 0.1 Investissements en biens d’équipement 10.3 1.1 -0.9 1.6 Exportations de biens sans objets de valeur 9.2 -0.3 2.6 0.3 Exportations de biens sans obj. val. et commerce de transit 10.3 3.6 4.8 2.6 Exportations de services 2.2 12.2 -4.9 3.2 Importations de biens sans objets de valeur 11.7 0.0 1.2 0.2 Importations de services 7.7 7.6 -4.5 1.0 Produit intérieur brut 6.4 -0.1 -0.4 1.8 source : SECO tableau 3 : Contributions à la croissance du PIB valeurs réelles désaisonnalisées, variation en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent 2020:3 2020:4 2021:1 2021:2 Demande intérieure finale 6.8 -0.4 -1.4 3.0 Variation des stocks y compris erreur statistique 0.0 -0.3 0.5 -1.6 Balance commerciale sans objets de valeur -0.4 0.6 0.5 0.4 source : SECO Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 9
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT graphique 20 : Composantes de la demande intérieure finale contributions à la croissance du PIB en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent, valeurs réelles désaisonnalisées 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 2017 2018 2019 2020 2021 consommation privée consommation de l'État invest. dans la construction invest. en biens d'équipement demande intérieure finale source : SECO graphique 21 : Composantes de la balance commerciale contributions à la croissance du PIB en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent, valeurs réelles désaisonnalisées, exportations et importations de marchandises sans les objets de valeur 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 2017 2018 2019 2020 2021 exportations de biens exportations de services importations de biens importations de services balance commerciale source : SECO 10 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE Marché du travail De la fin avril à la fin juillet 2021, le taux des demandeurs mais à des degrés sensiblement différents (graphique 23, d’emploi et le taux de chômage 4 ont tous deux baissé de graphique 24). D’une manière générale, les secteurs 0,3 point de pourcentage sur une base désaisonnalisée, dans lesquels le taux de chômage était déjà plus élevé en soit nettement plus que ce qui avait été prévu il y a trois février 2020 ont d’abord subi une augmentation du taux mois. À la fin du mois de juillet, ils atteignaient respecti- de chômage plus importante (en points de pourcentage), vement 5,0 % et 3,0 % (graphique 22). Par rapport au mais ils ont ensuite connu une reprise d’autant plus mois précédent, le nombre des chômeurs, corrigé des va- forte. Cette évolution peut s’expliquer par le fait que, riations saisonnières, a diminué de quelque 3 250 pour bien que les secteurs aient été touchés de manière iné- s’établir à environ 138 960 à la fin du mois de juillet 2021, gale par le choc du coronavirus, la convergence vers leurs tandis que le nombre des demandeurs d’emploi a baissé valeurs d’avant la crise progresse maintenant, depuis en- de quelque 5 830 pour s’établir à environ 229 780. viron un trimestre, avec la même intensité dans pratique- ment tous les secteurs. Le secteur de l’hôtellerie et de la graphique 22 : Demandeurs d’emploi et chômage restauration a été particulièrement touché : ayant dû taux, valeurs désaisonnalisées, en % de la population active faire face à une augmentation plus forte que tous les 5.5 autres secteurs, il a ensuite enregistré la plus forte baisse. En février 2021, le taux de chômage corrigé des 5.0 variations saisonnières dans les hôtels et restaurants 4.5 était de 9,8 %, soit plus du double du taux de 4,8 % enre- 4.0 gistré en février 2020. Fin juillet, il était tombé à 6,7 %, mais il occupait toujours la première place dans une com- 3.5 paraison intersectorielle. Dans l’industrie de la construc- 3.0 tion, le taux de chômage, en données corrigées des va- 2.5 riations saisonnières, a évolué latéralement au cours des derniers mois, à un niveau qui, comme dans les autres 2.0 industries, reste nettement supérieur à celui d’avant la 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 crise. taux de demandeurs d'emploi taux de chômage source : SECO graphique 24 : Taux de chômage, divers secteurs valeurs désaisonnalisées, en % de la population active graphique 23 : Taux de chômage, divers secteurs 11 valeurs désaisonnalisées, en % de la population active, entre parenthèses : codes Noga des secteurs économiques 9 10 7 9.8 7.6 8 5.9 6.1 6 1.9 4.8 4.7 5 1.0 4.2 4.2 4.2 3.9 1.3 4 1.0 0.6 0.7 0.7 0.7 0.5 0.8 3 2 4.8 4.9 3.9 3.7 3.4 3.1 2.9 2.7 2.6 2.6 0 1 services admin ind. automobile (Noga 2652) héb., restauration électro, optique récré. (Noga 90-93) (Noga 41-43) (Noga 24-25) (Noga 45-47) (Noga 49-53) construction arts, spect. et act. métallurgie (Noga 77-82) horlogerie (Noga 29-30) transports (Noga 26-27) commerce 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 (Noga 55-56) ind. manufact (Noga 10-33) héb., restauration (Noga 55-56) construction (Noga 41-43) commerce (Noga 45-47) santé, sociale (Noga 86-89) source : SECO augmentation entre février 20 et juillet 21 fin février 2020 maximum entre février 20 et juillet 21 Par rapport au pic atteint pendant la crise du coronavirus source : SECO le taux de chômage désaisonnalisé, à la fin du mois de juillet 2021, a sensiblement diminué dans pratiquement Depuis mars 2020, la crise due au coronavirus a eu un impact négatif sur tous les secteurs du marché du travail, 4 Les demandeurs d’emploi comprennent les chômeurs inscrits auprès d’un office régional de placement (ORP) et les demandeurs d’emploi non chômeurs. Ces derniers comprennent les personnes qui occupent toujours un emploi aux termes d’un contrat ayant fait l’objet d’un préavis de résiliation, qui dispo- sent d’un revenu intermédiaire, qui participent à une mesure active du marché du travail (p. ex. un programme d’emploi temporaire ou une formation complémentaire) ou qui, en raison par exemple d’une maladie, ne sont pas immédiatement disponibles. Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 11
MARCHÉ DU TRAVAIL tous les sous-groupes observables. Jusqu’à présent, la re- graphique 26 : Emploi en équivalents plein temps prise a été supérieure à la moyenne, surtout chez les valeurs désaisonnalisées jeunes chômeurs et, dans une moindre mesure chez les 1.0 4.5 étrangers ainsi qu’en Suisse romande et au Tessin. Elle a 0.8 4.4 0.6 4.3 été inférieure à la moyenne surtout chez les personnes 0.4 4.2 âgées, bien que la hausse précédente ait été moins pro- 0.2 4.1 noncée dans cette tranche d’âge. Le taux de chômage 0.0 4.0 (corrigé des variations saisonnières) des classes d’âge de -0.2 3.9 50 à 64 ans était de 3,0 % à la fin du mois de juillet 2021, -0.4 3.8 ce qui correspond à la moyenne de toutes les classes -0.6 3.7 -0.8 3.6 d’âge. -1.0 3.5 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 graphique 25 : Chômage partiel comptabilisé depuis 2020 nombre d’employés en milliers variation en % par rapport au trimestre précédent 1400 emploi en équivalents plein temps, en mio (éch. de droite) source : OFS (désaisonnalisation : SECO) 1200 1000 Au 2e trimestre 2021, l’emploi en équivalents plein 800 temps a progressé de 0,3 % par rapport au trimestre pré- 600 cédent (graphique 26). Il faut tenir compte du fait que les 400 salariés en chômage partiel sont enregistrés comme « sa- 200 lariés » en vertu de leur statut contractuel. La nouvelle 0 réduction du chômage partiel au profit de la main- 20 21 d’œuvre régulière au 2e trimestre signifie donc que la autres héb., restauration (Noga 55-56) main-d’œuvre effective a augmenté de manière encore commerce (Noga 45-47) ind. manufact (Noga 10-33) plus significative. source : SECO La croissance de l’emploi au 2e trimestre 2021 a été por- En avril 2020, 1,4 million de travailleurs avaient bénéficié tée par l’évolution positive de l’emploi (+0,4 %) dans le de l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail secteur tertiaire (graphique 27). La croissance du secteur (RHT), soit un bon quart de la population active. Par la tertiaire est due notamment à la forte progression de suite, les demandes d’indemnités RHT ont diminué, pas- l’emploi dans le secteur de la location de personnel. Ce- sant à 254 000 en octobre. Lors de la deuxième vague de pendant, le secteur des arts, du divertissement et des loi- pandémie, la demande a de nouveau augmenté : en jan- sirs, qui a été durement touché par la crise, a également vier et février 2021, quelque 500 000 employés ont tou- connu une reprise significative de l’emploi. L’emploi dans ché une indemnité de chômage partiel. En mai 2021, en- le secteur secondaire est resté constant par rapport au viron 257 000 salariés ont bénéficié d’indemnités de chô- trimestre précédent. mage partiel (graphique 25). À titre de comparaison, pendant la crise financière, le chômage partiel avait at- graphique 27 : Équivalents plein temps, secteurs secon- teint un maximum d’environ 90 000 salariés en mai 2009. daire et tertiaire Le chiffre actuel du mois de mai augmentera quelque variation en % par rapport au trimestre précédent : valeurs peu, mais devrait rester inférieur au chiffre de 342 000 désaisonnalisées salariés en chômage partiel enregistré en avril 2021. L’in- 1.5 tensité du recours à la RHT dans les entreprises en mai 2021 était également légèrement inférieure à celle 1.0 d’avril : la perte de travail moyenne dans les entreprises 0.5 recourant à la RHT était de 41 % en mai, contre 44 % le mois précédent. Pendant les mois d’été, parallèlement à 0.0 l’évolution du chômage, il faut s’attendre à une nouvelle -0.5 baisse de la demande d’indemnités de chômage partiel. -1.0 -1.5 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 secteur secondaire secteur tertiarie source : OFS (désaisonnalisation : SECO) 12 Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE Les indicateurs courants du marché du travail laissent graphique 28 : Perspectives d’emploi tous présager une reprise imminente de l’emploi (gra- PMI : valeur mensuelle ; autres indices : valeurs trimestrielles phique 28). Les perspectives d’emploi de la Statem et standardisées l’indice du marché de l’emploi d’Adecco se sont de nou- 80 3 veau nettement améliorés au 2e trimestre. Si l’on exa- 70 2 mine de plus près, secteur par secteur, les perspectives 60 1 d’emploi de la Statem, on constate également que tous 50 0 les secteurs sont axés sur la croissance. Une forte aug- 40 -1 mentation de l’emploi est attendue notamment dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, qui était en- 30 -2 core affecté par d’importantes restrictions au 2e tri- 20 -3 mestre. 10 -4 2017 2018 2019 2020 2021 L’indicateur de l’emploi du KOF pour le 3e trimestre a PMI emploi (éch. de gauche) Adecco indice des emplois également enregistré une progression et se situe désor- Statem prévision de l'emploi KOF indicateur de l'emploi mais nettement au-dessus de sa moyenne à long terme. sources : CS/Procure, Adecco, OFS, KOF Corrigé des variations saisonnières, le sous-indice PMI des directeurs d’achats de l’industrie relatif à l’emploi confirme, à un niveau historiquement élevé de 61,2 points en juillet, les perspectives positives du marché du travail. Prix L’inflation des prix à la consommation en Suisse a conti- Ventilés par groupes de produits, les principaux contribu- nué d’augmenter au cours des trois derniers mois (juil- teurs à la hausse de l’inflation ont été les rubriques Loge- let : +0,7 % ; graphique 29). D’une part, les produits pé- ment et Transport. La hausse du prix du pétrole y a con- troliers ont contribué davantage à l’inflation en raison de tribué, touchant à la fois le mazout (+27,7 % sur un an) et la nouvelle hausse des cotations sur les marchés mon- les carburants (+22,1 %). Dans le même temps, les prix diaux. D’autre part, et pour la première fois, les biens in- des voitures d’occasion ont sensiblement augmenté digènes ont également apporté une contribution positive (+6,4 %). Cette tendance, que l’on peut observer dans le (graphique 30). Cela se reflète également dans l’inflation monde entier, est attribuée aux goulets d’étranglement sous-jacente, qui a de nouveau enregistré des valeurs po- de l’approvisionnement en semi-conducteurs, lesquels sitives pour la première fois depuis le début de la pandé- entraînent des retards de production dans l’industrie mie (juillet : 0,2 %). En comparaison internationale, l’évo- automobile et, de ce fait, une pénurie de voitures. Con- lution de l’inflation en Suisse reste toutefois modérée. trairement à ce qui se passe aux États-Unis, il n’y a pas de signes de hausse des prix des voitures neuves en Suisse. graphique 29 : Indice des prix à la consommation (IPC) variation sur un an en %, inflation sous-jacente : sans les graphique 30 : Contributions à l’inflation produits frais et saisonniers, l’énergie ni les carburants variation sur un an en points de pourcentage 1.5 1.5 1.0 1.0 0.5 0.5 0.0 0.0 -0.5 -0.5 -1.0 -1.0 -1.5 -1.5 2017 2018 2019 2020 2021 2017 2018 2019 2020 2021 produits domestiques importations sans pétrole inflation inflation sous-jacente produits pétroliers IPC (variation en %) source : OFS source : OFS Tendances conjoncturelles SECO │Automne 2021 13
ENCADRÉ Encadré : Importance des exportations en valeur ajoutée pour l’économie suisse L’économie suisse dépend fortement de l’étranger : grand impact sur la quote-part des services dans les ex- d’une part, la demande étrangère pour les produits portations : cette dernière n’est que de 29 % en termes suisses stimule les exportations et est ainsi génératrice bruts 8, alors qu’elle s’élève à 60 % en valeur ajoutée. de prospérité. D’autre part, de nombreux biens sont im- portés de l’étranger, que ce soit en tant que biens finaux Le taux de participation en amont de la Suisse reste ce- ou intermédiaires. Toutefois, lorsqu’il s’agit de détermi- pendant largement supérieur à celui de grandes écono- ner avec précision le degré de dépendance de l’écono- mies comme les États-Unis ou la Russie : alors que la Rus- mie suisse vis-à-vis de l’étranger, la prudence est de sie exporte principalement des matières premières, qui mise. Ainsi, la part des exportations au PIB ne peut pas nécessitent peu d’intrants, les États-Unis possèdent des être interprétée en tant que degré de dépendance de chaînes de production nationales plus longues et expor- l’économie suisse envers l’étranger. En effet, ce procédé tent en grande partie des services qui nécessitent égale- ne tient pas compte du fait que les exportations contien- ment peu d’intrants. nent non seulement de la valeur ajoutée indigène, mais aussi étrangère par le biais des intrants importés. Comme graphique 31 : Part de valeur ajoutée étrangère, l’économie d’exportation suisse participe fortement aux comparaison internationale chaînes de valeur mondiales, certains produits exportés en % des exportations totales suisses contiennent une part importante de valeur ajou- 35 tée étrangère. C’est notamment le cas des produits hau- 30 tement spécialisés tels que les produits pharmaceu- 25 tiques, les machines ou les instruments de précision. 20 15 Les tableaux Input-Output (IOT) 5 permettent de distin- 10 guer la valeur ajoutée indigène de celle en provenance 5 de l’étranger et d’obtenir ainsi des exportations « en va- leur ajoutée ». En se basant sur les IOT de plus de 0 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 60 pays, dont la Suisse, l’OCDE et l’OMC ont mis sur place Suisse Allemagne Autriche la base de données « Trade in Value Added (TiVA) » qui États-Unis Russie moyenne OCDE englobe de nombreux indicateurs du commerce en va- source : OCDE leur ajoutée 6. En ce qui concerne la part des importations dans les ex- Exportations : part importante d’intrants étrangers portations de l’Allemagne, elle n’est que légèrement in- Si l’on se penche sur la part de valeur ajoutée étrangère férieure à celle de la Suisse, malgré la taille de son éco- dans les exportations 7 (participation en amont), il existe nomie. Ceci provient du fait que l’Allemagne possède une de grandes disparités entre les pays industrialisés importante industrie manufacturière, à l’image du sec- (graphique 31). La participation en amont de la Suisse dé- teur automobile, dont elle est la première exportatrice passe légèrement les 25 % en moyenne sur la période au monde : la production de voitures requiert de nom- 2005-2015 et s’inscrit ainsi dans la moyenne de l’OCDE. breuses étapes qui sont souvent réparties dans de nom- Le fait que ce taux ne soit pas plus élevé pour la Suisse breux pays. s’explique en particulier par la grande importance des services qui requièrent relativement peu d’intrants : Les exportations génèrent 40 % du PIB suisse… d’une part, la Suisse exporte de nombreux services à La participation en amont permet de calculer les expor- haute valeur ajoutée tels que les services financiers et les tations en valeur ajoutée, c’est-à-dire composées uni- droits de licences. D’autre part, de nombreux services quement de valeur ajoutée indigène. Ce sont précisé- entrent dans le processus de production des marchan- ment ces exportations qui peuvent être comparées au dises, à l’instar des services informatiques ou de re- PIB pour évaluer l’importance des exportations pour cherche et développement. Ces deux éléments ont un l’économie d’un pays. En se basant sur les données TiVA, 5 Les IOT permettent de connaître les quantités de biens et de services utilisés comme produits intermédiaires (Input) afin de produire d’autres biens et services (Output). Pour la Suisse, les IOT sont publiés tous les trois ans par l’OFS, cf. https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/economie- nationale/input-output.html. 6 Les dernières données disponibles ont été publiées en 2018 et couvrent la période de 2005-2015. Elles sont disponibles sous : https://www.oecd.org/fr/industrie/ind/mesurerlecommerceenvaleurajoutee.htm. La prochaine édition comprendra des indicateurs pour un plus grand nombre de secteurs d’activité et couvrira la période de 1995-2018. 7 Y compris les services et les objets de valeur. 8 Les statistiques officielles du commerce extérieur total (en termes bruts) sont disponibles dans les comptes nationaux sous : www.seco.admin.ch/pib. 14 Tendances conjoncturelles SECO │ Automne 2021
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