THIERS, CITÉ MÉDIÉVALE Vacances Livradois-Forez
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Sommaire Introduction .......................................................................... Page 1 Plan de la cité médiévale .......................................... Page 2 Thiers, une cité fortifiée ............................................ Page 3 Les grandes dates.............................................................. Page 5 Visite de la ville ◗ Place de la Mairie ........................................ Page 8 ◗ Rue Conchette ............................................... Page 8 ◗ Les marchands bourgeois ................ Page 14 ◗ Rue du Bourg ............................................... Page 16 ◗ Rue Lasteyras ............................................... Page 19 ◗ Rue du Pirou Place Saint-Genès ..................................... Page 20 ◗ Rue Alexandre Dumas ......................... Page 26 ◗ Rue Grenette Place des Martyrs ..................................... Page 29 ◗ Rue de la Coutellerie ........................... Page 30 ◗ Quartier de la Malorie ......................... Page 33 ◗ Rue Mancel Chabot ............................... Page 34 ◗ Le quartier Saint-Jean ........................... Page 35 ◗ Le Moutier ...................................................... Page 36 Les origines de la coutellerie ............................ Page 39 Les tanneries ...................................................................... Page 40 La papeterie ........................................................................ Page 40 Crédit photos : O.T. Thiers Communauté - Ville de Thiers (L. Graffion) Photo-contact Eric Potte - Justine Mélé - Eleuthère Brassard - Musée de la Coutellerie. Plan : Daniel Parent - P.F. Fournier - Aude Valérien (INRAP) Inventaire Patrimoine Bâti : Bernard Wagon (Architecte) - Valérie Rousset (Archéologue) Fouilles archéologiques Tour Pinhat : Daniel Parent (INRAP Rhône-Alpes / Auvergne) Historiens : Bruno Tournilhac - Alexandre Bigay - Henri Soanen - André Kristos Bruno Phalip - Albert Ojardias - Hermose Andrieu - Philippe Priotti Gérard David Morel - Les Archives Municipales Remerciements à M. Jean Chassaigne (Ancien notaire de vieille famille thiernoise) Rédaction : Philippe Fraboni (O.T. Thiers Communauté) Mise en page : Michel Barbalat (imprimerie Le Point-Thiers) Impression : Imprimerie Le Point-Thiers
remparts, proches des investigations antérieures des historiens : Alexandre Bigay, Henri Soanen,André Kristos. Bernard Wagon et Valérie Rousset émettent l’hypothèse notamment d’une phase de destruction massive au cours de la seconde moitié du XIVe siècle due à la guerre franco-anglaise qui pour- rait expliquer l’absence de traces de maisons antérieures au XVe siècle ainsi que l’implantation d’une grande en- ceinte fin XIVe - début XVe siècle, des- tinée à protéger les faubourgs formés autour du bourg initial. Peut-on faire le lien avec l’incendie dont parle Alexandre Bigay ? Les archéologues ont trouvé trace de cet incendie lors de la campagne de fouilles de la tour Pinhat en 2014. ■ Introduction *La cité médiévale de Thiers vers 1450 LE PLAN DE GUILLAUME REVEL* représentée sur le dessin de l’Armorial de Vue cavalière, plongeante de Thiers merlons et créneaux, fentes étroites des Guillaume Revel, conçu pour le compte de représentée avec ses lignes de fortifica- archères dont certaines ont été identi- Charles 1er duc de Bourbon, duc d’Auvergne tions enserrant le maillage des rues, des fiées par les spécialistes. Un soin tout et comte du Forez, décès en 1456. maisons et des bâtiments cultuels et particulier est apporté aux édifices Le document constitue une représentation seigneuriaux qui la composaient alors, majeurs : l'église Saint-Genès, Saint-Jean de la cité thiernoise campée sur son éperon avec force de détails des demeures, des du Passet et le Château Castral. rocheux, véritable place forte. ruisseaux ou rifs qui s'écoulaient libre- Les travaux de l’architecte BernardWagon ment dans les rues gagnant la campagne et de l’archéologue Valérie Rousset entre hors les murs. Les tours et les portes de 2008 et 2015 ont permis de concevoir la ville sont dessinées avec précision : de sérieux scénarii sur le tracé des -1-
LÉGENDE PLAN 1 Enceinte primitive (castrum) 2 Enceinte bourg primitif 3 Enceinte quartier Conchette et Saint-Jean du Passet 4 Enceinte quartier de la Malorie 5 Enceinte quartier Durolle 1 Porte de la Chancellerie 2 Portal du Bourg 3 Porte Sallaman 4 Porte Neuve 5 Porte de Coagne 6 Porte du Passet 7 Porte de Lyon 8 Porte de la Malorie 9 Porte de la Durolle 10 Porte de la Bout ★ 1 - Tour Pignat ★ 2 - Tour de Maître Reymond ★ 3 - Tour Montaud (non accessible) ★ 4 - Tour de l’Horloge ★ 5 - Tour Allapic ★ 6 - Tour Malorie -2- ★ 7 - Tour de Poule
THIERS, UNE CITÉ FORTIFIÉE ■ PREMIERE ENCEINTE 1 Le Castrum (Xe - XIIe siècles) Un premier noyau,correspondant au cas- trum des seigneurs de Thiers, s’est formé aux premiers temps de la féodalité avec le quartier du chapitre de Saint-Genès. ■ DEUXIEME ENCEINTE 2 Bourg primitif ■TROISIEME ENCEINTE 3 Alexandre Bigay et Traversière. La population, attirée par les libertés et Quartier Conchette L’occupation de ce quartier est attestée la protection des seigneurs, s’installe & Saint Jean du Passet dès la seconde moitié du XVe siècle dans contre le castrum, au nord, pour former le terrier de 1476. un bourg aux XIIe – XIIIe siècles (entre Conchette (au nord). les rues Terrasse, Alexandre Dumas et Le quartier nord s’est constitué au-delà Saint-Jean du Passet (au sud) Fernand Forest). La « muralhe du Bourg » de la porte du Bourg dans le prolongement Le quartier sud se développe en une vient compléter le système défensif du du quartier initial, le long de la rue étroite bande de terrain protégée par la castrum. Celle-ci est doublée sans doute Conchette, de la place Francisque Fay, muraille et la tour de Coagne. Une porte un fossé à l’est, au nord et à l’ouest. des rues de la Bienfaisance, Denis Papin, du même nom en permettait l’accès. -3-
L’ouvrage disparu est restitué par les historiens à l’intersection des actuelles Litographie du XIXème siècle Vue de Thiers par le Pont de Seychalles, rues de Coagne,d’Alsace et Anna Chabrol. la rue Durolle et donjon médiéval. ■ QUATRIEME ENCEINTE 4 Quartier de la Malorie Le Quartier de la Malorie est englobé par une enceinte qui descendait la rue Chauchat pour rejoindre la tour Malorie qui fut l'une des deux tours de la porte du même nom et remonte vers la porte de Coagne. ■ CINQUIEME ENCEINTE 5 Quartier Durolle Le Quartier Durolle confiné entre la rue Durolle, la porte de Lyon et la porte du Lac fut clos vers 1589. L'enceinte des- cendait vers la rivière jusqu'à la « porte de Seyschal » puis longeait la Durolle jusqu'à Saint-Jean du Passet. Si la muraille a disparu depuis,le « chemin des Murailles » marque toujours son emplacement. -4-
1336 : La Leyde, impôt seigneurial, fait hôtels particuliers fleurissent au cœur de LES GRANDES DATES apparaître que les couteaux sont une la ville.Une nouvelle enceinte englobe le ■ LA FONDATION marchandise venant de l’extérieur quartier Saint-Jean du Passet et la rue VIe siècle : Grégoire de Tours rapporte (Châteldon…). Durolle. en 532 que Thierry, fils Clovis, dans sa 1379 : Ce n’est plus le cas. Ce qui mène 1568 : Malgré les guerres de religions qui campagne d’Auvergne,assiège le castrum à penser que la production est fabriquée secouent la France et le Forez, une juri- de Thiers, il cite la présence de deux sur place. diction consulaire est créée (sorte de tri- édifices religieux, l’un dans plaine et Les barrières douanières tombent grâce bunal de commerce) en 1565 sous l’autre sur la colline. aux Comtes du Forez, maîtres de la cité Charles IX et en 1567, le consulat (mu- Xe siècle : Thiers est détaché du comté thiernoise. Leurs possessions s’étendent nicipalité) est confirmé. L’administration d’Auvergne vers 927. jusqu’à Lyon. Désormais la voie est ou- de la ville échappe définitivement aux XIe siècle : Guy II, baron de Thiers, fait verte aux marchandsThiernois vers cette seigneurs de Thiers ! restaurer en 1016 l’église Saint-Genès et grande place marchande en lien avec 1582 : Avec la création des jurandes par crée un chapitre de chanoines. C’est à l’Italie, la Méditerranée située sur l’axe Henri III, les différents corps de métiers cette époque que Saint-Genès devient reliant le sud et le Nord de l’Europe. s’organisent, le commerce s’étend vers une Collégiale. Ce changement politique va fortement l’Europe du sud, tout particulièrement ■ L’ORGANISATION POLITIQUE contribuer au développement écono- l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la ville 1251 : La ville se développe concomi- mique de l’ancienne baronnie. d’Istanbul, puis vers les colonies hispano- tamment en deux agglomérations : 1371 : C’est avec Anne Dauphine, Com- lusitaniennes ainsi que les Indes françaises. La ville haute dirigée par les Barons de tesse du Forez, épouse Louis II Duc de Les échanges commerciaux de l’intérieur Thiers et le Moûtier administrée par les Bourbon que Thiers va connaître un avec les ports d’Orléans, de Rouen, Lyon Moines de l’Abbaye qui sont sous la pro- développement sans précédent. La bour- et la ville de Paris, vont offrir aux mar- tection du roi, celui-ci établit au Moûtier gade s’agrandit, les Ducs de Bourbon chands bourgeois de nouvelles denrées, une prévôté qui durera de 1251 à 1537. construisent une nouvelle enceinte. L’on des produits manufacturés d’ autres pro- 1272 : Guy VIII octroie une franchise aux commence à paver les rues, les com- vinces (vins, soieries, fil d’or,tissus, draps, habitants,on parlera jusqu’au XVIe siècle merces et l’industrie s’accroissent : habits, objets usuels…) ceux-ci vont de « commis des affaires de la ville » puis gainerie, tannerie, papeterie, chapellerie, s’ajouter à la « clincaille » que les thier- de consuls. fil de chanvre et cartes à jouer… nois écoulent vers les colonies françaises ■ LE DÉVELOPPEMENT ■ LA RENAISSANCE et étrangères. 1301 : Le Baron de Thiers donne à son Grâce au retour des Ducs de Bourbon, 1580-1587 : La peste sévit en pays thiernois. cousin le Comte du Forez ses biens en un temps écartés des affaires, de beaux gage d’un prêt d’argent. -5-
■ XVIIe SIÈCLE Cette tentative de mieux nourrir les 1859 : Passage à Thiers de l’écrivain Le commerce continue de s’accroître et populations (avant l’arrivée de la pomme Georges Sand, qui rédigera, suite à son un collège est créé. de terre) fut un échec avec 800 décès voyage « La Ville Noire » l’un des 1667 : Un grenier à sel est construit dans les trois paroisses. premiers romans traitant de la vie des (droit de gabelle) 1752 : Le coût des barrières douanières ouvriers au XIXe et de l’exode des paysans 1668 : Les trois hôpitaux de la ville sont ne fait qu’augmenter et aucune voie vers les villes. Cette œuvre champêtre et réunis royale ne traversant la province d’Au- réaliste préfigurera de vingt ans celle Suite à la Contre-Réforme, quatre ordres vergne, celle-ci se trouve isolée des axes considérable d’Emile Zola « Les Rougon- religieux s’installent à Thiers : des nouvelles routes créées sous Louis Macquart ». les Capucins (Sous-Préfecture), les XV. 1864 :Visite de l’impératrice Eugénie et Ursulines (la Médiathèque),les Grand- 1754 : Passage de Mandrin à Thiers. de l’Empereur Napoléon III à Thiers, à montains (entre la place de Verdun et 1774 : Grève des ouvriers papetiers la manufacture coutelière de la Maison l’hôtel de l’Aigle de d’Or), les Visitan- 1789 : Le Moutier et la ville Haute de- Sabatier - Courcon (aujourd’hui l’Oran- dines (maisons à l’angle de la Prosper viennent une seule et même commune. gerie). L’Empereur confortera cette in- Marilhat et de Barante, et parking de l’an- L’abbaye est dissoute par bulle papale de dustrie. La papeterie thiernoise perd son cien Musée de Barante). Pie VI. monopole de fournisseur de l’adminis- 1681 : Grèves des ouvriers papetiers Durant la période mouvementée de la tration française au profit des papeteries 1694-1696 : Graves famines à Thiers Révolution, la France doit repousser de de Montargis. ■ XVIIIe SIÈCLE toutes parts sur ses frontières de 1792 à 1871 : Une insurrection éclate à Thiers 1709 : Avec les guerres de succession 1797, les troupes alliées. Cette situation en soutien aux soulèvements de la Com- d’Espagne et la montée sur le trône qui oppose la jeune République à l’en- mune de Paris. Quinze personnes sont espagnol de Philippe V, petit-fils de Louis semble des états monarchiques européens arrêtées, traduites devant la cour, toutes XIV, les liens se renforcent avec les villes provoque l’anéantissement du commerce sont acquittées. espagnoles de la Castille : Burgos, Valla- des Marchands Bourgeois de Thiers à Au cours du XIXe siècle, des organismes dolid et Salamanca, bien que le traité travers le monde. se créent àThiers :La Caisse d’Epargne, d’Utrecht favorisât les commerçants an- ■ XIXe siècle la Société de Secours Mutuel sur l’ins- glais dans les grands les ports ibériques. 1814 : Occupation de Thiers par les tigation de Mancel Chabot, qui concerne 1741 : Peste du riz : La culture du riz, à troupes autrichiennes. la maladie,les accidents de travail fréquents l’instar du Piémont et du Dauphiné, est 1835 : La majeure partie de l’ancien châ- en coutellerie,forges… introduite àThiers.Les rizières se situaient teau féodal est détruite au profit de entre la Durolle et la Dore. tribunal de Thiers de style Charles X. -6-
■ XXe SIÈCLE 1936 : la population ouvrière de la ville, Néanmoins le contrat collectif pour la 1914-1918 : Thiers participe à l’effort comme dans l’ensemble des villes fran- coutellerie qui englobait les travailleurs de guerre, ses industries ayant la capa- çaises, manifeste pour réclamer l'appli- à domicile reste à faire. De plus les fabri- cité de faire face aux besoins de l’Armée cation de ces accords nationaux sur le cants n'ont pas l’intention de céder sur les Française. plan local. Le mouvement s'étend à de points essentiels des revendications ! 1932-1934 : La crise financière est dure- nombreuses entreprises coutelières comme 1940-1945 : La ville est occupée par les ment ressentie dans les milieux indus- dans d’autres secteurs d’activités. troupes allemandes lorsque le Troisième triels thiernois.Plusieurs entreprises sont Un accord est trouvé entre le syndicat Reich décide d’envahir « la Zone Libre ». contraintes de cesser leurs activités. unique de la coutellerie (CGT) et la Le maquis des montagnes voisines 1934 : Inauguration de l’Ecole Nationale Chambre Syndicale de la Coutellerie, chasse les troupes ennemies et un de Coutellerie par le Président de la organisation patronale. La plupart des tribunal est mis en place pour juger et République de l’époque. usines reprennent le travail à la fin du condamner les personnes accusées de mois de juin. collaboration. -7-
■ ANCIEN COUVENT DES URSULINES ◗ RUE CONCHETTE (Rue Neuve) (Médiathèque) Les hôtels particuliers du quartier C’est au cœur de la cité médiévale que Conchette étaient composés de plusieurs s’implantèrent les Ursulines en 1633. Les propriétés réunies en une seule au cours religieuses durent occuper et transfor- XVII-XVIIIe siècles.L’habitation principale mer des bâtiments antérieurs aux XVe- du marchand Bourgeois se situait en fa- XVIe siècles. La Maison Commune s’est çade, une cour intérieure ou un jardin installée en 1793 jusqu’aux années 1970. d’agrément en surélévation complétait Blason l’espace et enfin des entrepôts pouvaient de Thiers XIXe siècle se trouver sur l’arrière, rue Traversière. Les bâtiments furent largement modifiés dans la première moitié du XIXe siècle lors de l’ouverture de la route de Lyon. VISITE DE LA VILLE ◗ PLACE DE LA MAIRIE ■ PANORAMA DES REMPARTS Sur le fronton de l’actuelle gendarmerie, En se dirigeant vers la rue Terrasse, Les marchés de Thiers se tenaient du le blason de la ville de Thiers représente chacun peut découvrir l’exceptionnel mercredi à 15h jusqu'au vendredi à un bateau qui symbolise la fortune par ensemble panoramique de la Chaîne 9h du matin. Dans le haut de la rue le commerce des marchands bourgeois. des Puys avec notamment le Puy-de- Conchette se trouvait celui du chanvre, De la place une large vue s’offre aux pro- Dôme à 1465 m et le point culminant : de la laine et de la plume et au bas de meneurs sur la Vallée des Usines classée le Puy de Sancy à 1886m. la rue,celui de la vente des chevaux. deux étoiles au guide Michelin en 2015. -8-
■ N°1 CITÉ DES COUTELIERS deux parcelles deviennent une seule appartements du 1er étage. L’escalier La Maison des couteliers se trouve sur propriété. A gauche, en entrant, un monumental est à retour complet à plusieurs parcelles réunies. Ces im- escalier monumental en pierre de Volvic droite, il est formé de deux volées meubles de rapport sont pour partie édifié en 1660, reprend les canons parallèles avec jour central (petite baie en pans de bois des XVe-XVIe siècles. architecturaux de la Renaissance. carrée). Les paliers sont décalés, les 1er étage : sablière de plancher, croix niveaux des deux bâtiments n’étant de Saint-André, poteaux, potelets et pas à la même hauteur. La façade sur poteaux corniers et 2ème étage :sablière cour est décorée de pilastres doriques et de plancher avec petits arcs en acco- ioniques d’arcs rampants qui sont lade soutenus par des aisseliers et disposés au centre de la façade. Les consoles moulurées, croix de Saint- baies sont carrées et jumelées. Une André, poteaux, poteaux corniers et seule fenêtre est à croisée (meneau potelets. et traverse). La façade donnant sur la rue est com- posée de baies autrefois à croisées. Au rez-de-chaussée, la porte d’entrée du XVIIe encadrée de deux arcades en anses de panier, est appareillée en pierres de Volvic. Les deux vantaux d’époque sont en bois et surmontés d’un tympan de même facture. Le fron- ton à l’antique est séparé de l’arcade par un entablement encadré de chaque côté de la porte par deux pilastres avec ■ N°4, HÔTEL MARY chapiteaux doriques. Cette demeure fut la propriété de Mar- chands Bourgeois, la famille Mar y, ■ N° 10, HÔTEL BRUGIÈRE-FEDICT associée à celle des Audembron. Dans Elevé entre la fin du XVe et le début du la cour intérieure un escalier monu- A droite, une galerie en arcades autre- XVIIe siècle, l’hôtel est en façade sur mental en pierre de Volvic relie deux fois à claire-voie supporte à l’étage un la rue avec un retour en L à l’intérieur bâtisses construites vers 1480, les couloir dégagement reliant les deux et au fond de la cour, en contre-bas, un -9-
en anses de panier, séparées au milieu ■ N° 16, MAISON DE VILLE par une très belle porte ogivale en arc Bâtisse des XVe-XVIe siècles à pans de brisé, menuiserie XVIIe siècle, donnant bois, à droite de la façade larges murs accès à la cour intérieure. On découvre gouttereaux, au 2éme étage sablière de deux loggias superposées auparavant chambrée moulurée avec accolades, et en partie à claire-voie. écoinçons. Particularité, le pan de bois est à chevrons flèches. ■ HÔTEL MALMENAYDE (cinéma le Monaco) Cette maison patricienne des XVIe- XVIIe siècles était autrefois la demeure de marchands-fabricants de papier,venus à Thiers de la ville voisine d’Ambert vers 1650. Cette famille connut plusieurs branches se partageant différentes François de Fedict 1591-1657 (anobli papeteries dans la vallée des Usines : à en 1647) écuyer, sieur de Rego, fut l’emplacement des forges Delaire au contrôleur général des décimes (taxe Creux Salien près du pont de Seychalles, en faveur du clergé) et président en à l’usine Wichard, autrefois l’usine de l’élection de Riom (circonscription fi- la Croix de Fer et au pont Saint Jean nancière gérant la levée des douaniers royaux : taille, aides, décimes…). Fils corps de bâtiment menant dans un de Raymond Fedict marchand bour- jardin qui touchait la muraille. Cette geois et de Jeanne de Névrezé, il bâtisse est visible depuis la rue de la hébergea durant la peste de l’hiver Bienfaisance. L’édifice a conservé une 1630 son ami Etienne Pascal (dont il certaine unité d’origine, les fenêtres épousera la sœur Gilberte Pascal) venu Renaissance ont perdu leurs croisées avec ses deux filles et son fils Blaise âgé en pierre de Ravel. de 7 ans avant de partir pour Paris. La façade comporte deux larges baies - 10 -
dont la descendance « migra » à Paris ■ N°19 HÔTEL DE RIBEROLLES vers 1836 pour vendre du papier L’hôtel présente une porte monumen- jusqu’en 2008. La famille Malmenayde- tale en pierre de Volvic du XVIIIe siècle, Desroys était propriétaire du château les menuiseries sont en bois surmon- de Palladuc disparu vers 1880. tées d’un tympan ouvragé en fer forgé L’autre partie, à l’arrière du cinéma, coiffé d’un linteau en arc segmentaire abrite aujourd’hui un restaurant au 10 orné de chaque côté d’un pot à feu. rue Denis Papin. A l’intérieur, une cour présente une galerie à balustres en poires carrées d’époque Louis XIV supportée par une colonne en pierre de Volvic. Une belle cheminée du XVIe y figure. ■ N° 18 MAISON DARROT Ces Marchands Bourgeois vendaient toutes sortes d’articles. Les Darrot pos- sédaient un comptoir à Lisbonne. Ils étaient associés sur place avec les Delotz. Leur bâtisse, datant du milieu chargement pour le transport vers le du XVIIe siècle, se situe en retrait de la port fluvial de Puy Guillaume. Depuis rue. Une terrasse offre une vue sur la la rue Conchette, on accède à une cour chaîne des Puys. Cet hôtel particulier intérieure dans laquelle se trouve la possède deux niveaux de caves porte d’entrée du XVIIe siècle. Dans permettant d’accéder à la fois rue les parties nobles un salon est orné de Conchette et rue de la Bienfaisance boiseries milieu XVIIIe dans lesquelles grâce à la déclivité du terrain. Les étaient insérées des toiles peintes de Dans la cour intérieure, on trouve un caves réservées au stockage des mar- 1750 représentant des scènes dédiées bel escalier du XIXe siècle constitué chandises donnant de plain- pied rue à l’enfance au milieu de décors cham- de larges baies en pierre de Volvic sur de la Bienfaisance, facilitaient le pêtres. un mur appareillé de briques. - 11 -
Au fond de la cour, est gravée une date (1715-1786), son père était négociant, 1551, près de l’escalier en vis. Cette il avait acquis une assez belle fortune demeure appartint à Matthie Pascal, en faisant du commerce avec Lisbonne cousine germaine du mathématicien et où une partie de la famille prit souche. philosophe Blaise Pascal, qui la vendit en 1684, à Antoine Riberolles (1648- 1735), Marchand Bourgeois. Cette fa- ■ N°19 HÔTEL MIGNOT mille originaire de Moissat, établie à (au fond de la cour, Thiers au début du XVIIe siècle, s’est la propriété ne se visite pas) enrichie dans le négoce du papier de Passé le couloir de l’hôtel de Riberolles Thiers. Alexandre Vialatte rappelle la menant à la cour, on accède à une autre qualité et la notoriété « Son papier fut parcelle rectangulaire sur laquelle se le premier d'Europe : La Fontaine et trouve une autre maison patricienne, Madame de Sévigné n'en voulaient celle de Mignot, subdélégué de l’inten- à partir d’une maison existante au XVIe pas d'autre. On l'envoyait en Italie dance d’Auvergne, parent des Riberolles. siècle. Elle est composée de quatre bâti- par le passage du Saint-Gothard qui Une grande cour et sa chapelle offre un ments. Côté rue Conchette, on entre est glissant ; les mulets tombaient dégagement procurant de la lumière, le par un couloir voûté, le bâtiment prin- dans l'abîme. » Le premier du nom fut retour en L est bordé d’autres maisons cipal s’agence autour d’un escalier en Nicolas maître-cartier dans le courant et garages entre les rue Denis Papin et vis du XVIe siècle couronné d’un bel- du XVIe siècle.Antoine Barthélémy de Traversière. védère, encadré de deux cours inté- Riberolles, seigneur des Horts et de rieures. La grande cour du XVIIe Landrevy, sera le premier à être anobli dessert l’entrée principale avec dallage par une charge de secrétaire du Roi en en pierre de Volvic et garde-corps de 1736 qu’il exerça jusqu’en 1762. Cela loggias en épingle. La petite cour plus lui permit de se soustraire aux imposi- ■ N°29 HÔTEL CHASSAIGNE La façade sur rue est du XVIIe, les fenê- étroite a conservé ses fenêtres à me- tions arbitraires qui étouffaient neaux du XVIe, la chapelle attenante l’ensemble des industries ! Gilbert de tres et la porte sont à bossage et en pierre de Volvic. Trois devantures en est de la même époque. Sur l’arrière se Riberolles des Martinanches (1749- trouvent un jardin et des communs. 1828) fut élu d é puté du Tie r s-Etat anse de panier dont une à bossage la aux États-G é n é raux de1789. Joseph- complètent.La Bâtisse a été construite sur Just de Riberolles des Martinanches une parcelle touchant la rue Traversière - 12 -
■ N°31 HÔTEL DÉCHELETTE ■ MANDRIN À THIERS Cette troupe se transporta porte Neuve Le bâtiment est construit en L au XVIIe En 1741, ce fut dans une cité prospère chez Mme Mellore et sa fille Mlle Bardin, siècle (1686) avec un jardin doté d’une que Mandrin vint sévir. En effet les « entreposeuses » des tabacs. Celles-ci élégante fontaine en pierre de Volvic du ouvriers gagnaient leur pain, chacun ne pouvant pas payer, Mandrin emmena XVIIIe à l’arrière et une orangerie pouvant cultiver ses légumes et planter la demoiselle Bardin chez Monsieur de composée de baies en arcade du XIXe sa vigne. Les habitants les plus aisés Riberolles, personnage riche et influent. siècle, côté rue Traversière. (Marchands Bourgeois, papetiers…) Celui-ci avait pris la précaution de bien avaient pignon sur rue avec leur hôtel se barricader chez lui avec ses gens particulier dans la ville haute et leur mais devant le nombre d’assaillants il propriété et métairie des campagnes préféra capituler. Une échelle fut placée avoisinantes. Mandrin arriva le 10 contre une fenêtre haute de la rue octobre à Thiers avec 350 hommes. Denis Papin afin d’accéder au jardin de la maison Mignot, subdélégué de l’in- tendance d’Auvergne et entamer les négociations. Au même moment, une partie de la troupe investit le dépôt à sel de la ferme (aujourd’hui la cure de Saint-Genès) tenu par le receveur Mr de Manovelly en lui réclamant 20 000 livres. Mr de Manovelly ne disposant que de 100 pistoles fut emmené lui L’édifice est desservi par un remarquable aussi chez Mr de Riberolles. Ils purent escalier à volées droites.A l’intérieur, une réunir entre tous seulement 4 600 pièce est décorée de boiseries du XVIIIe livres. Après bien des palabres les siècle et toiles peintes (bateaux accos- contrebandiers s’en contentèrent tant dans un port). La façade du XVIIe prenant en plus quelques sacs de bon siècle est composée de baies et d’une tabac. La tradition voulut que cette porte dont les encadrements en pierre de entrevue se terminât par quelques Volvic sont à bossages, linteaux et chan- liqueurs et vins d’Espagne tirés de la frein, au deuxième niveau, gardes-corps cave personnelle de Mr de Riberolles en fer forgé du XVIIe finement travaillés. grand négociant en vin de ce pays. - 13 -
■ LES MARCHANDS BOURGEOIS donne une idée de l’extrême variété Dès le XVIe siècle, les marchands bour- des articles arrivant d’Europe.... Les geois revendaient les articles des indus- marchands évitaient les intermédiaires, Les marchands traitaient directe- tries thiernoises. Cependant, ils furent ils installaient des membres de leur ment avec Lyon pour le fer et l'acier tour à tour leurs clients, fournisseurs et famille dans chaque comptoir. En produit en Dauphiné estampé « fer financiers. Les marchands commerçaient Espagne : à Medina del Campo, Burgos, de Lyon ». Les Dauphinois étaient avec les grands ports fluviaux du pays, Cadix et Séville ; en Italie : à Naples, leurs premiers fournisseurs au Orléans, Rouen, Paris (pour les fils d'or Rome, Gênes, Milan et Istanbul, au XVIIe siècle : les forges d’Allevard et d'argent à la cour de France), sans Portugal à Lisbonne. Ils traitaient avec (Barral de Montferrat), celles de oublier les ports maritimes, Nantes, les armateurs espagnols et portugais Pinsot, du Bréda et de St Hugon. La Rochelle, Bordeaux et Marseille… afin d’être présents dans le marché Vers 1666 la compagnie générale des colonies hispano-portugaises. Aux du Dauphiné, fondée par Dallies Nuancier Indes françaises les échanges s’opéraient de la Tour commissaire royal de de tissus en marge de la Compagnie Française la Marine, incita la Marquise de XVIIIème siècle des Indes Orientales, créée par Colbert. Virieu à édifier les hauts fourneaux Les articles étaient expédiés en gros : de Saint-Gervais pour alimenter dans des caisses, balles, tonneaux ou ses usines de Rives seules aciéries autres barriques. Les marchands four- de France, fournissant notamment nissaient les industries locales en : fer, Saint-Etienne et Thiers. acier, bois précieux, corne, l’écorce de chêne et le chanvre étant produits localement dans leurs métairies ou domaines. Cette « clincaille » était envoyée par ba- Les fabricants thiernois recouraient aux tellerie du port de Puy-Guillaume, par emprunts,prêts hypothécaires et faisaient convois muletiers du pont de Seychalles appel aux Marchands Bourgeois. Ceux- à Lyon. Ils vendaient de tout : la soie, le ci ne réclamaient pas tout leur dû, vin, les draps, le bois, les produits ma- gardant ainsi un contrôle dans les affaires nufacturés. Un imprimé sur les taxes de leur débiteur pour obtenir des prix douanières brésiliennes de 1828, très bas. Peu s’anoblirent se contentant Vue des Fourneaux et Forges du Bréda. conservé aux archives municipales, de charges locales ! - 14 -
■ N°32 ET 34 MAISONS DE VILLE Cet immeuble de rapport à pans de bois des XVe et XVIe siècles présente une façade homogène avec une sablière de plancher au 1er niveau avec une porte encadrée par deux aisseliers à culots prismatiques. Au 2ème un encorbelle- ment, à croix de Saint-André, une sablière de chambrée soutenue par une série d’aisseliers et culots prismatiques décorés d’écoinçons trilobés. Le 3ème niveau est à pans de bois à grille ou cartes à jouer était réservée à 11 villes colombages. seulement dont Thiers. C’est dans ce contexte que Jean Delotz obtint des Juras de Bordeaux l’autorisation de ■ N°35 L'HÔTEL MOURET DELOTZ reproduire armes et sceaux de la capitale L’immeuble à parements en pierre de de Guyenne (Aquitaine) en 1668, sur les Volvic date de la première moitié du étuis de ses cartes. Dès lors Jean Delotz XVIIe siècle. Les baies du premier niveau Les Delotz, maîtres cartiers depuis le appliqua le Lion emblème de la sont décorées de bossages à chanfrein, XVIe siècle, commerçaient avec Lyon et Guyenne sur la poitrine du valet de ornementation représentative du style Rouen où l’on trouvait à cette époque cœur, éditant ses cartes à jouer sous le Louis XIII. L’encadrement de la porte des maîtres cartiers dès 1440. Nicolas nom de Jean Volay. Thiers gardera le d’entrée lui aussi à bossage présente Delotz reçut le titre de Maître cartier monopole bordelais jusqu’en 1719. Le deux vantaux en bois de la même époque avant 1580. Quant à Gabriel Delotz, son métier, regroupé avec les cartonniers, surmontés d’une fenêtre oblongue. petit-fils (1592- 1654), il fut Châtelain était libre. Il n’existait ni corporation, ni Les arcades des baies de chaque côté de de Thiers en 1646. Jean Delotz (1631- statut. Seuls de grands centres tels que la porte sont à bossages et à claveaux. 1695), l’arrière-petit-fils, étant lui le pre- Nantes,Toulouse, Rouen, Paris ou Lyon A l’intérieur de l’hôtel, un escalier mo- mier éditeur de la famille de 1661 à purent obtenir le groupement en cor- numental dessert les étages. L’hôtel 1692. Il occupa la charge de procureur poration. En 1808 il reste trois cartiers était doté d’un jardin et d’une écurie au du roi au dépôt de sel de Thiers.A cette à Thiers, la profession disparaît définiti- XVIIIe siècle. époque, l’autorisation de fabriquer des vement vers 1838 ! - 15 -
◗ RUE DU BOURG Michel de Montaigne entreprend (Rue des Escuyers) de juin 1580 à novembre 1581 un Un bourg de forme quasi- circulaire s’or- voyage de 17 mois. Alors qu’il est ganise au nord de la forteresse, une en visite à Lucques il apprend muraille flanquée de tours est édifiée aux sa nomination en qualité de XIIIe-XIVe siècles protégeant le centre maire de Bordeaux. Il l’entame urbain primitif.Autour de la rue du Bourg son voyage de retour, passe par s’organise tout un réseau de ruelles. Lyon et s’arrête à Thiers. Le philosophe aurait pu acheter ■ LE PORTAL DU BOURG ses cartes à Lyon chez les Pe- Cité dans les terriers de 1476 et de rouset maîtres cartiers à Lyon 1501 sous le nom de portal de la Bou- entre 1492-1524. Il les cite dans cherie. Guillaume Revel l’a représenté son chapitre 13 du livre III des sous la forme d’une imposante tour Essais. Or il n’en fait rien ! On carrée coiffée de hourds en saillie peut subodorer que Montaigne montés sur des consoles en pierre. connaissait la renommée des Malheureusement l’édifice n’a laissé maîtres-cartiers thiernois, prin- aucune empreinte dans le bâti. cipaux fournisseurs de cette Les murailles étant doublées par un grande ville commerçante dont il fossé, un pont-levis allait être le Maire… défendait le portal. A cet endroit, le rif descendait de la rue Conchette vers les pentes exté- ■ N°44 BÂTISSE XVe ET XVIe rieures de la ville. Maison en pointe d’îlot encadrée par deux murs gouttereaux suivant l’encorbel- Le portal disparu lement, la façade est à pans de bois à croix de Saint-André et à colombages sur dans les construc- les 3ème et 4ème niveaux. Une large sablière de plancher avec une accolade tions urbaines, ses marque à l’origine la porte d’entrée. Les fenêtres ont perdu leurs divisions en fonctions militaires bois. devenues inutiles - 16 -
lorsque le faubourg de la rue Conchette Des menuiseries fut ceint de murs. A l’emplacement de en guillotine ont l’ancienne bijouterie Bergeon, devenue été rajoutées par un magasin de coutellerie, se trouvait au la suite. XVe siècle déjà un orfèvre, Guillaume Deux dates sont Tixier. visibles à l’intérieur 1567 et 1693. ■ N° 4 HÔTEL dit des Franciscains Cet Hôtel particulier du XVIe siècle est composé de trois corps de bâtiments sur l’arrière autour d’une cour princi- Escalier en vis Renaissance de l'Hotel Fontfreyde pale et d’une plus petite servant de puits (Clermont Ferrand) à lumière dans laquelle se trouve un escalier en ■ N° 10 HÔTEL FAVIER vis doté d’un Cette maison patricienne date de la fin portail d’en- du moyen âge (XVe s.) avec une exten- trée encadré sion en encorbellement datant du XVIe de pilastres siècle. Le tympan du portail gothique et chapiteaux flamboyant en pierre de Volvic du corinthiens XVe siècle, est décoré de choux frisés portant les et encadré par deux pinacles qui rappel- le ttre s IHS lent l’influence de l’architecture reli- « Jésus sauve gieuse dans celle des édifices civils. Les les hommes ». nervures du linteau ne se croisent pas Cet escalier avec celles qui descendent sur les monumental piédroits de la porte. est visible de- Au contraire, ces modénatures viennent puis la petite se glisser dans celles-ci formant une cour. La cage courbe des plus gracieuses. Cet Hôtel était ouverte particulier appartint aux Favier, riche à l’origine. famille de marchands à l’instar des - 17 -
Ossandon, Fédict, Nevrezé (proprié- Au vue de la topographie de la ville, ces taires du château de la Bâtisse à Puy constructions offraient un gain de Guillaume et des Bérauds). Certains place important pouvant comporter membres de la famille Favier furent plusieurs étages. Les thiernois l’appe- chanoines du chapitre de Saint-Genès. laient la pedde du Penalh, ancien nom L'abbé Jean Favier fréquentait un cercle de la rue du Transvaal. d’érudits thiernois les « beaux esprits » au XVIe siècle avec Barthelemy Thélioux, curé de Saint-Genès, auteur ■ N°12 L’HÔTEL PIGNAT d'un traité sur les machines hydrau- Cette bâtisse des XVe-XVIe siècles pos- liques. sède une vaste cave formée de voûtes On trouvait aussi Jean Tinerel, helléniste d’arêtes reposant sur des piliers octo- et Bernard Astier (1587-1655) avocat et gonaux, des ouvertures avec escaliers auteur d'un roman précieux. ayant été obturées possédaient leur L’abbé Favier fut le précepteur de entrée directement sur la rue. L’escalier l'abbé de Rancé, commendataire et en vis est couronné d’un belvédère du réformateur de La Trappe, auquel XVe. La façade a été remaniée au XVIIIe Châteaubriand consacra un ouvrage « la siècle, on peut penser que les niveaux vie de Rancé » en 1844. L’écu porte les supérieurs étaient en encorbellement armes de la famille Dufraisse avec des semblable aux autres immeubles de symboles tels qu’une branche de chêne rapport de la rue du Bourg. La porte évoquant la gothique est décorée de tores et gorge. continuité fami- de ces deux immeubles est une curio- Le tympan est pourvu de deux oculi liale par le travail sité architecturale remarquable que l’on avec motifs à rayons, celui de droite a et la descen- nomme ici une « pedde » ou pontet en été refait à l’identique en bois. En- dance. architecture. Ce type de construction dessous de la niche, le blason est consti- Le pontet, entre reliait deux habitations sans prendre tué d’une pomme de pin de la famille l’Hôtel Favier et appui au sol, évitant ainsi d’être soumis Pinhat (fait-elle référence au pin que celui de la Fa- à l’impôt. La seule règle à respecter certaines familles apposaient sur leur mille Pinhat qui lors de leur construction était qu’un blason au retour des croisades au Liban, fut propriétaire homme à cheval puisse passer dessous. symbolisant le cèdre ?). Au XVe siècle, - 18 -
en 1413, les abbés du Moûtier concé- accolade, est encadrée par deux pilas- ◗ RUE LASTEYRAS dèrent aux marchands drapiers Pinhat tres dont les chapiteaux corinthiens (Rue Pourcharesse) le petit fief de la Gonguilhe et la ferme sculptés portent chacun une tête de Bon Repos qu’ils transformèrent en d’homme à la fine moustache. Sur le ■ N°1 & N°3 HÔTEL LASTEYRAS une bayette (maison fortifiée en Dau- linteau, une fenêtre oblongue offre un A gauche de l’entrée du restaurant, une phiné). Ceux-ci furent propriétaires de éclairage naturel dans le couloir me- porte Renaissance est malheureusement plusieurs édifices dans la rue de Bourg nant à l’escalier en vis. Celui-ci semble martelée. et du Transvaal. Leur activité de fabri- démesuré par rapport à la taille de L’arcade de la cants de drap leurs imposait d’acquérir l’immeuble qu’il dessert. N’est-il pas le porte est enca- d’importantes réserves. témoin d’un édifice plus spacieux drée de deux aujourd’hui disparu ?!... pilastres et ■ N°16 HÔTEL DU XVe-XVIe chapiteaux Présence de boiseries du XVIIIe siècle, Cet Hôtel particulier a conservé en ioniques déco- cheminées XVIe et XVIIIe siècles et partie ses fermes à pannes avec poin- rés d’oves. alcôve. çons. Il est doté d’escaliers en vis du Au-dessus, le XVIe siècle dont l’un est en saillie linteau est orné (comme la maison Daguerre au 16 rue de quatre car- du 4 septembre). touches aux ■N°20, MAISON DITE À « L’ORIEL » motifs très al- Cette Maison patricienne à pans de térés. bois des XVe-XVIe siècles présente Le cinquième deux niveaux au centre a (2ème et 3ème) d i s p a r u , en encorbel- contenait-il lement assez quelques ins- prononcé. criptions ? L’entrée des Des arcades visibles dans le couloir de- XVIe-XVIIe vaient s’ouvrir à l’origine sur la cour au siècles située n°3, dans lequel se situe l’escalier en vis sous un oriel, monumental (XVIe siècle) couronné fenêtre en d’un superbe belvédère à colonnettes. - 19 -
◗ RUE LASTEYRAS ◗ RUE DU PIROU confirme que l’Hôtel du Pirou date au PLACE SAINT-GENES moins de la 1ère moitié du XVe siècle. La charpente à chevrons porteurs, en ■ L’HÔTEL DU PIROU chêne se situe entre la rue Lasteyras et OU HÔTEL BOULIER DU CHARIOL celle des vieilles Ecoles. Elle date de Cette construction est la plus représen- 1454. En ce qui concerne les trois fa- tative et la mieux aboutie du Bâti thier- çades de la place du Pirou, la charpente nois. Des relevés de dendrochronologie à chevrons-formant-fermes débordants prélevés en 2005 sur les charpentes date de 1436. nous révèlent une date : 1436. Celle-ci A cet endroit, une bâtisse fut vendue vers 1341 par le chanoine Chartard de Dans la cour une tourelle semi-circu- Vichy, Prévôt du Chapitre de Saint- laire est montée sur une trompe appa- Genès, au Comte du Forez … reillée. Cet hôtel fut probablement celui de Gervais Lasteyras (1809-1854) député du Puy-de-Dôme de 1848 à 1851, il siégeait à gauche de la Mon- tagne au Parlement. Jean-François Lasteyras, comme son père Docteur en Pharmacie et passionné d’agronomie, installa dans cet immeuble la première apothicairerie de Thiers dans la deuxième moitié du XIXe siècle. ■ N° 4 Au bout de la rue, à la suite de Hôtel du Pirou, a été édifié l’hôtel particulier, vraisemblablement une adjonction tar- dive, de la Duchesse Anne de Beaujeu. Ses larges fenêtres en pierre de Volvic ont perdu leurs croisées, cependant leur alignement rappelle la Renaissance. - 20 -
Louis II de Bourbon (1337-1410) aban- La bâtisse est sur trois niveaux desser- ■ LA DONATION CALAMY : donnant le vieux château médiéval, vis par un escalier en vis monumental. Dans cette exposition permanente au aurait acquis cette demeure ou son em- De chaque côté, on trouve de belles 1er étage, on peut voir deux cheminées placement pour y bâtir un Hôtel parti- baies du XVe siècle à croisées de pierre monumentales. Dans un mur de la pièce, culier dit » du Perron en 1403. Rue côté rue des Vieilles Ecoles. Un mur de on remarque une fenêtre rectangulaire Lasteyras, on devine le blason des Bour- refend sépare les 2 parcelles sur toutes aujourd’hui obturée. bon sur le linteau de la porte en arc leurs longueurs entre les deux rues. brisé qui mène vers l’escalier en vis. Contre celui-ci sont accolées les deux Jean 1er Duc de Bourbon, vendit autres parties à pans de bois et croisées l’Hôtel du Pirou à Guillaume Boulier du de bois constituant la façade place du Chariol en 1424. Celui-ci entreprit sa Pirou. La deuxième partie sur la gauche restauration. Sa descendance ajouta est en encorbellement à couvert, mon- par la suite les parties construites en tée sur deux poteaux à aisseliers. Côté pans de bois. rue des Vieilles Ecoles, le mur pignon Sur le plan Revel (1450) on ne distingue encorbellé de pierre et de pans de bois aucun édifice cossu à pans de bois. est pourvu d’un soubassement de Quant à celui que les historiens décri- pierre sur deux niveaux permettant à Il s’agit d’une ouverture en biais appe- vent, il se trouve en face de la porte de la grande salle d’avoir un foyer de che- lée hagioscope permettant de voir le la chancellerie et non sur son lieu minée. Ce soubassement en encorbel- maître-hôtel de l’oratoire installé dans actuel. Cependant le dessin de Guil- lement est soutenu par une série de une pièce voûtée en plein cintre à laume Revel représente l’ancien Hôtel corbeaux en quart de rond et méplat. La l’arrière du bâtiment, actuellement modeste avant restauration dont la troisième partie entre la rue du bourg 1er étage de la parfumerie. charpente suit l’alignement actuel de la et la rue Lasteyras n’est pas au même toiture entre la rue Lasteyras et la rue niveau que la précédente cela est dû à des Vieilles Ecoles,le mystère reste entier ! la déclivité du terrain. Elle est divisée Le logis est composé de trois parties par un mur de refend en encorbelle- séparées par plusieurs murs de refend. ment qui maintient les pans de bois. La partie du fond correspond à la charpente de 1454, les p i gnons sont orientés nord/sud. - 21 -
■ PLACE DU PIROU l’axe nord-sud, 165 m de longueur par raître aux archéologues que le socle Ici se tenait le plus grand marché 85 m de largeur. Le site est naturellement rocheux qui en assurait la base. La tour de la ville. On y trouvait les grains, défensif grâce l’éperon rocheux.Véritable du Refuge fut détruite avant le XVIIe les produits agricoles, les draps, les piedmont entre la plaine de la Limagne siècle. Le logis seigneurial aujourd’hui cuirs, les souliers, les sabots, les et celle du Forez dans laquelle se trouve disparu est représenté dans l’Armorial meubles, le fer en barre, les outils, Montbrison autrefois capitale comtale par quatre corps de logis couverts de le sel, les fourrures, les verres, les du Forez. On peut deviner l’intérêt à la toitures aiguës aux murs ponctués de cordes, les couvertures, les harengs, fois stratégique, économique et militaire fenêtres à croisées et dont la porte est les épices, les marmites, les articles pour un seigneur de contrôler une telle défendue par une bretèche. de mercerie et les couteaux. « marche » reliant Clermont au Lyonnais. ■ LA TOUR DE L’HORLOGE Thiers comptait 170 couteliers en 1567 Possession du seigneur laïc, l’édifice fut puis 335 maîtres couteliers en 1615. détruit avant 1825. La tour de l’horloge ou du Reloge a été D'autres couteliers sont recensés autour Il figure en bonne place dans le dessin remaniée au XIXe siècle, cependant elle de Thiers, 58 à St-Remy, 18 à Celles, 21 à de Guillaume Revel sous la forme d’un est l’unique témoignage du castrum. Paslières et 53 à Escoutoux. quadrilatère composé de deux tours L’édifice comportait des mâchicoulis rondes : la tour de l'Horloge ou du couverts par une toiture conique. Sur le ■ LE CHASTEL DE THIERS Reloge, et le donjon circulaire de 9, 50 m plan de 1666 apparaissait déjà l’horloge. Le château correspond au castrum établi de diamètre, nommé la tour de « l’Hyris- En prolongement de celle-ci, se trouve par les seigneurs de Thiers dès la fin du son » couronnée d'un chemin de ronde une partie de l’enceinte du XIIe siècle muni de créneaux que portait un ban- (pour la voir, entrez dans la cour au N°5 deau de pierre en encorbellement place du Palais - portail en fer). continu à double ressaut. Son entrée était défendue par une porte dépourvue ■ LA TOUR PORTE DE de herse, les vantaux en bois étaient LA CHANCELLERIE vraisemblablement armés de piques La tour porte mentionnée dans le terrier pour en assurer la défense. Des sondages de 1476 est la seule à adopter un plan archéologiques entrepris dans la cour du carré due à sa fonction de porte donnant Palais de Justice par Fabrice Gantier en accès au château. Ses dimensions inté- mai 2010 ont montré que les travaux du rieures sont de 9,6m2. Xe siècle sur une plate-forme rocheuse XIXe siècle avaient fait table rase des Celle-ci est conservée sur 10 mètres de rectangulaire, légèrement inclinée dans fondations de la tour ne laissant appa- hauteur. L'édifice à l’origine est percé au - 22 -
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