Tous champions de l'innovation - HORS SÉRIE - Grand e-nov
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HORS JUIN 2019
GUIDE
SÉRIE NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT PRATIQUE
Les ingrédients
du succès
L'équipe Fizimed
Tous champions
de l’innovation
en partenariat avec
GROUPE
Hors Série / Le Mensuel Grand Est
Magazine du groupe La Semaine
édité par EDI.M3 sas,
5 a avenue de Blida, 57000 Metz
Actionnaires :
Jean-Pierre Jager, Alliance M, Philippe Bard
03 87 17 29 00
Directeur de la publication :
Jean-Pierre Jager, jp.jager@lasemaine.fr
Rédaction
Hors-série réalisé en collaboration
avec Grand E-nov, contact@grandenov.fr
Directeur de la rédaction :
Stéphane Getto, s.getto@lasemaine.fr
@leMensuelGE
Ont participé à ce numéro :
Baptiste Zamaron, redaction-nancy@lasemaine.fr
Diane Bayle, Nathalie Stey, Lucie Tanneau
Design graphique : L’agence Orange Claire,
claire@orangeclaire.com
Abonnement
03 87 17 22 72
abo-lemensuel@lasemaine.fr
Morgane Jacques, m.jacques@lasemaine.fr
LES CLÉS
Publicité POUR INNOVER
pub-lemensuel@lasemaine.fr
Didier Bauer, d.bauer@lasemaine.fr 4 / COSEI
Nathalie Engel, n.engel@lasemaine.fr Petit guide de survie
Béatrice Vautrin, publicite@lasemaine.fr en milieu mouvant
Impression
Tous champions de l’innovation
7 / JEAN ROTTNER
Roto Champagne (Chaumont)
N°ISSN : 2647-7025 – CPPAP : 1120T93807 L'intelligence collective
Dépot légal : à parution
Le papier de ce magazine est fabriqué en Belgique.
9 / GILBERT STIMPFLIN
Taux de fibres recyclées : 0%. Papier issu de forêts gérées Se réinventer chaque jour
durablement. Eutrophisation : Ptot = 0,01 kg/tonne.
2 2
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0H1O9 R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
Sommaire
26 / Fizimed
L'AVIS TOUS 27 / FM Logistic
DES EXPERTS CHAMPIONS 28 / Haffner Energy
29 / Indigo Connected Retail
30 / La Poste
23 / LILLA MERABET 31 / Mecasem
« Menons notre révolution 10 / INTRODUCTION
12 / 3D Prod 32 / My Food
culturelle »
13 / ARD 33 / Noremat
35 / ETIENNE LEROI 14 / Axon' Cable 34 / Norske Skog
« Le goût de l'innovation 15 / Bioserenity 36 / Orange
des jeunes générations 16 / BPALC 37 / Plant Advanced Technologies
m'enthousiasme » 38 / PLCD
17 / Bürkert
18 / Caisse d'Epargne 39 / Plurial Novilia
Grand Est Europe 40 / R-GDS
19 / Divacore 41 / Rythmes et Sons
20 / Dollfus et Muller 42 / Schmidt Groupe
21 / EDF 43 / Siel Bleu
22 / Enedis 44 / Soprema
24 / Engie 45 / Total
25 / Ferry Captain 46 / Village By CA Alsace-Vosges
3
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
L’innovation
vue par le club
des entreprises innovantes
de Grand E-nov
Petit
guide pratique
de survie
en milieu mouvant
© L'agence Orange Claire
Le Comité Stratégique des Entreprises Innovantes (COSEI) est un club animé par
Grand E-nov qui comprend aujourd’hui 18 entreprises innovantes dans le Grand Est :
Engie, Orange, EDF, Enedis, FM Logistic, Crédit Agricole, La Poste, Caisse d’Epargne
Grand Est Europe, R-GDS, Total, Noremat, ARD, BPALC, Norske Skog, Bürkert, Plurial
Novilia, CIF de Bussy et N.Schlumberger. Les réunions du club représentent une for-
Tous champions de l’innovation
midable opportunité pour ses membres de progresser, entre pairs, sur les tendances
les plus récentes en management de l’innovation, tant en s’appuyant sur des exper-
tises avérées et inspirantes qu’en croisant les retours d’expérience de ses membres,
dans un esprit d’ouverture, de partage et de bienveillance favorisant la créativité, la
collaboration et donc l’innovation.
Par leurs témoignages et leurs premiers travaux, les membres du club COSEI, tous
praticiens chevronnés de l’innovation, vous livrent six ingrédients clés du succès
qu’ils partagent dans leur club et, surtout, pratiquent dans leur entreprise et leur
environnement pour mener à bien leurs projets d’innovation.
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
1 2 Tous champions de l’innovation
Penser nouveauté, Etre conscient du global
valeur et marché ! pour agir local !
L’innovation peut se définir de manière simple : Un autre ingrédient du succès est de comprendre et
introduire quelque chose de nouveau (produit, pro- d’intégrer les défis majeurs – et donc les opportuni-
cess, usage, service…) dans la société. Avec cette tés – auxquels sont confrontées les entreprises dans
définition, on distingue facilement l’invention – faire cette dynamique d’innovation. En voici quatre :
quelque chose de nouveau – de l’innovation – faire
adopter quelque chose de nouveau par la société. Forte croissance et redistribution
La plus grande difficulté pour une entreprise rési- de la population mondiale
dant bien sûr dans cette capacité à comprendre les Des potentiels de marché sans précédent d’ici à 2030
attentes profondes de la société et accessoirement s’offrent aux entreprises qui sauront créer des straté-
de ses clients ! Les causes principales d’échecs des gies d’innovation adaptées, à d’une part une classe
nouveaux produits et services – le sort de 60 % des moyenne mondiale de 5 milliards d’habitants, prin-
innovations – relèvent d’ailleurs principalement cipalement en Asie et, d’autre part, des personnes à
d’une mauvaise compréhension du marché. Les très faibles revenus (3 milliards environ en Inde et
sociétés humaines ont tendance à privilégier la rou- en Afrique). Les concepts d’innovation frugale et
suite...
tine, la continuité et à redouter et même rejeter le inclusive, accessibles à un plus grand nombre de
nouveau et le changement. clients, deviennent centraux dans la pérennité
5
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
des dynamiques d’entreprises. Et pourtant nos
...début
PME n’y pensent que rarement !
Réchauffement climatique et
développement durable
Pour la société dans son ensemble, le réchauffement
climatique est l’un des principaux défis actuels. Tous
les secteurs sont concernés. Cela ouvre la voie à de
multiples innovations, mais surtout oblige les entre-
prises à s’engager dans une véritable transition
énergétique et écologique, et revoir leur modèle
économique. Les consommateurs exigent de plus
en plus des innovations durables et responsables,
respectueuses de la planète !
Urbanisation accélérée de la société
Au rythme actuel et d'après les projections de l'Onu,
65 % de la population sera urbaine en 2025 voire
plus de 80 % dans de nombreux pays (contre 30 %
en 1950). De nombreuses opportunités s’offrent
aux entreprises pour améliorer la vie de ces cita-
© Codesi
dins. De multiples innovations sont attendues
pour entendre et résoudre les problèmes de loge-
ments, de mobilité, d’environnement, de santé,
de sécurité, de qualité de vie... de rôles, les A day in the life... Les méthodes pour Le Club COSEI
invité à Orange Gardens,
questionner comme les interviews d’utilisateurs véritable « village
Un « push technologique » qui renouvelle extrêmes, les narrations d’expérience, dessiner son à innover » de 3 000
les connaissances à un rythme qui s’accélère vécu, five why’s... Les méthodes pour tester comme chercheurs, ingénieurs
Les dépenses de R&D mondiales, en très forte accé- les jeux de rôles en situation réelle, le prototype d’ex- et marketeurs.
lération depuis dix ans, ont dépassé en 2017 et pour périence, le scénario utilisateur ou le story board, les Thématiques abordées :
la première fois dans l’histoire, les 2 000 milliards de outils empathiques, les modèles réduits à l’échelle, comment passer
de l’idée au produit, l’IA,
dollars et doubleront probablement dans les dix ans le bodystorming... l’IOT, la 5G, les chatbots...
qui viennent sous l’influence de l’Inde et de la Chine.
Les poussées technologiques, provenant de tous 4
secteurs potentiels, mais notamment dans le digi-
tal et le numérique (Data, cyber, Cloud, IA, Inter-
net des Objets, 5G...), obligent les entreprises à
Etre dans un état
une veille intelligente et active pour les intégrer à d’esprit d’ouverture
leurs produits, services, process, business model
et même organisation. et de collaboration !
3 Afin de répondre au mieux aux attentes des utilisa-
teurs, les entreprises doivent s’efforcer de synthé-
Etre à l’écoute ! tiser la meilleure combinaison de connaissances
possibles. Dans cette logique, un autre concept cen-
Déjà ardue par le passé pour les entreprises en place, tral a émergé au début des années 2000, celui d’in-
face aux nouveaux entrants potentiels, la nécessité novation ouverte théorisé par Henry Chesbrough,
vitale de rester dans la course et de se maintenir au professeur et directeur du Center for Open Innova-
meilleur état des connaissances oblige les entre- tion à Berkeley.
prises à revoir leurs méthodes traditionnelles d’in- Ouverture en interne d’abord, c’est-à-dire en créant
Tous champions de l’innovation
novation ! les conditions favorisant la participation et l’impli-
Il est aujourd'hui vital de définir les objectifs d’in- cation de tous les collaborateurs aux processus
novation, en lien direct avec les préoccupations d’innovation. Le premier facteur favorisant l’inno-
réelles des individus, quel que soit le type d’inno- vation dans les entreprises est une culture de l’in-
vation déployée : interne (à destination des salariés novation partagée, qui encourage les idées de
et de l’entreprise), innovation de process, d’organi- tous. Devant la nécessité d’innover, toutes les forces
sation ou externe (à destination des clients), innova- vives de l’entreprise doivent s’impliquer.
tion de produits ou innovation de services. Ouverture vers l’externe, ensuite. La poussée tech-
De très nombreux outils et méthodes permettent de nologique récente a incontestablement accéléré le
coller aux préoccupations réelles des individus. Les recours aux partenariats externes : académiques,
méthodes pour apprendre permettent des ana- de recherche, de transfert de technologie, techniques
lyses historiques, des comparaisons interculturelles, et naturellement avec les startups. En complément,
des analyses d’activité ou de flux, des analyses les possibilités de crowdsourcing offertes par les
anthropométriques, des diagrammes d’affinités... plateformes internet se multiplient : les entreprises
suite...
Les méthodes pour observer comme l'observation peuvent inclure dans leurs processus d’innovation
des pratiques réelles, l'ethnographie rapide, les jeux les compétences et savoirs-faire de milliers de cher-
6
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Tous champions de l’innovation
Les clés pour innover
Se réinventer
chaque jour
Jean Rottner,
Président de la Région Grand Est
L
e monde change et les révolutions sont multiples :
transition écologique et énergétique, transforma-
tion digitale, nouveaux modes de production...
Notre façon de concevoir et de produire, tout
comme les attentes des citoyens, en sont profon-
dément impactées. L’ensemble des acteurs économiques
et des organisations publiques sont touchés par ces chan-
gements qui bouleversent notre société.
Face à ce constat, mon ambition – en tant qu’acteur public
responsable – est d’anticiper ces mutations, de les accom-
pagner, voire de les amplifier. C’est pour cette raison que
j’ai souhaité placer l’innovation au cœur de nos priorités
régionales, car elle est facteur de compétitivité écono-
mique d’un territoire, permettant de stimuler l’attracti-
vité et la création d’emplois. Mon objectif est d’intégrer de
façon raisonnée et responsable les enjeux globaux pour
les traduire en opportunités locales, sur tous nos terri-
toires, qu’ils soient urbains ou ruraux. L’innovation est une
© DR
chance pour tous !
Intelligence et efficacité collectives
semble de l’écosystème de recherche, d’enseignement
Parce que l’innovation est par nature ouverte et collabo- supérieur, de transfert technologique.
rative, la Région Grand Est accompagne avant tout une Au-delà de ces dispositifs, et parce que l’Europe s’invente
dynamique et une « intelligence collective » – j’allais dire en Grand Est, j’ai également souhaité inscrire cette vision
une « efficacité collective » – où chaque acteur apporte ses de l’avenir dans un cadre européen, de « Dunkerque à
outils et ses moyens selon une vision partagée. Bâle », en mobilisant activement tous nos voisins fronta-
Dans ce cadre, la Région a mis en place une politique liers afin de créer une Vallée de l’innovation au cœur de
forte et ambitieuse afin de construire l’économie du futur l’Europe.
: une économie compétitive, connectée et de haute tech- Notre Région doit compter sur la carte française et mon-
nologie. diale de la Tech. Je souhaite que nos territoires soient le
Très concrètement, à travers notre agence régionale d’in- cœur battant de l’innovation ! Et aujourd’hui, grâce à l’en-
novation, Grand E-nov, nous avons souhaité offrir un semble des acteurs régionaux, le Grand Est est une terre
ensemble d’outils permettant l’émergence, l’incubation d’audaces et d’initiatives, où nous préparons l’avenir et où
et l’accélération de projets, d’initiatives et d’activités sur nous faisons confiance à nos talents !
notre territoire : financements, appui aux primo-inno-
vants, industrie du futur, renforcement des filières straté-
giques telles que la bioéconomie, la santé, les matériaux
ou l’énergie, animation et mise en cohérence de l’en-
7
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
cheurs et inventeurs dans le monde, à coûts limités, l A tous les niveaux, la culture
...début
sur des problématiques ou compétences pointues, ce de l’entreprise favorise et sou-
qui augmente considérablement leur potentiel créa- tient l’innovation et la montée
tif. en puissance des compétences
Manager l’innovation de nos jours, c’est favori- notamment dans le domaine du
ser – voire forcer ! – ce brassage culturel en uti- digital et des soft skills (capacité
lisant tous les recours possibles dans un esprit à apprendre).
d’ouverture : living labs, incubateurs, clusters, l Le leadership est fortement
hackhatons, plateformes d’innovations, co-working, impliqué dans les programmes
co-living, communautés, clubs de pratiques, clubs liés à l’innovation. Il cultive
d’échanges... l’esprit d’entreprenariat-intra
preneuriat, l’aisance face à l’am
5 biguïté, le renforcement de la
confiance en soi, l’humilité et la
Placer l’utilisateur création de liens favorisant la
confiance en l’autre pour colla-
dès la conception borer.
l Les processus d’innovation,
© Codesi
Mais le mouvement d’ouverture va encore plus loin. les ressources et compétences
Au-delà des professionnels de l’innovation, les entre- y afférentes, la culture ainsi que
prises ont de plus en plus tendance à avoir recours les modèles économiques,
aux utilisateurs eux-mêmes dans la co-conception notamment l’accès aux marchés internationaux, Le Club COSEI
organisait le 22 février
de leurs offres d’innovation (phénomènes grandis- conjuguent cinq éléments clés favorisant la compé- dernier un atelier autour
sants de crowdsourcing et crowdfunding). On est titivité et la globalisation : la digitalisation, la servi- de « l'Innovation frugale »
passé de stratégies de conception de produits et tisation, l’ouverture, l’usage de plateformes via des dans les locaux de Noremat
de services « pour » à une stratégie de conception communautés et la multitude et l’approche durable à Ludres (Meurthe-
« avec et par » les utilisateurs et les clients. Identi- et responsable pour innover. et-Moselle).
fier et valider les besoins et les usages au cœur de l L’innovation est basée sur le recueil d’informa-
la conception de solutions devient un ingrédient tions directement auprès des utilisateurs finaux et
clé du succès des projets d’innovation. bénéficiaires : résolution de problèmes, curiosité,
L’un des basculements majeurs récents, en manage- écoute, empathie et créativité pour concevoir des
ment de l’innovation, consiste donc à placer l’utili- solutions.
sateur au démarrage du processus d’innovation, l Favoriser l’innovation du modèle économique.
illustrant ainsi les croyances avant-gardistes de Elle constitue un levier majeur pour innover dura-
Steve Jobs : « Si vous partez des technologies en leur blement et va de pair avec un écosystème innovant
cherchant des applications, c'est sans espoir… Il faut et une communication appropriée pour créer de la
partir des individus, de leur vie, de leurs attentes valeur au profit de toutes les parties prenantes : Win
et mettre à leur service des solutions fondées sur la More, Win More.
meilleure combinaison technologique possible ». l La sélection rigoureuse des projets pendant le
processus d’innovation est maîtrisée. Trop de POC
Les entreprises ont ainsi dû remplacer leurs tradi- tuent les POC !
tionnelles études de marché par des approches de l La diversité, l’interculturalité, l’intersectorialité et
type Design Thinking (observations focalisées sur les l’interdisciplinarité, bref la transversalité, sont cri-
pratiques réelles, ressentis empathiques), afin de se tiques en situation d’innovation.
centrer sur l’expérience utilisateur, concept cen- l La dynamique et l’état d’esprit des startups sont
tral dans les processus d’innovation actuels. Ces incorporés dans le mode de fonctionnement des
approches représentent de très puissantes sources entreprises.
d’innovation ! l Le développement de partenariats avec les
clients est primordial. Les techniques de type
6 Design Thinking, Lean Startup, Expérience Usager et
Tous champions de l’innovation
Approche Agile sont les plus utilisées.
S’informer, s’inspirer
et échanger Les travaux du COSEI ne sont pas destinés à être
statiques. Comme le progrès et les démarches d’in-
sur certaines bonnes novation sont par nature collaboratifs et placent
l’Humain au cœur des réussites, n’hésitez pas à
pratiques adoptées nous faire remonter vos ingrédients du succès afin
par les champions que l’on enrichisse ce premier panorama et que cha-
cun, par le partage, puisse améliorer ou adapter
Rejoignez-les !
de l’innovation sa recette d’innovation. L’équipe de Grand E-nov,
experte en ce domaine, est naturellement à votre
Si vous souhaitez
adhérer au club COSEI
l La stratégie d’innovation – incluant désormais fré- écoute ! ou tout simplement poser
quemment la transformation digitale – est en étroite une question,
concordance (bon alignement) avec la stratégie glo- vous pouvez le faire auprès
de Guillame Favre,
bale de l’entreprise.
g.favre@grandenov.fr
8
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
Tous champions de l’innovation
Les clés pour innover
L’intelligence
collective
Gilbert Stimpflin,
Président de la CCI Grand Est
F
ace aux opportunités ouvertes par les ruptures
technologiques et les ouvertures de marché à
l’international, une condition de succès pour
nos entreprises du Grand Est consiste à définir
de nouvelles stratégies d’innovation adaptées
à ce nouveau contexte.
Vous le savez tous, l’innovation se réinvente chaque
jour dans les entreprises à la recherche d’un avantage
concurrentiel sur un marché ou qui souhaite adresser
de nouveaux clients à la recherche de solutions compé-
titives.
En s’alliant avec la Région Grand Est et en créant par
exemple l’Agence régionale d’innovation Grand E-nov,
les Chambres de Commerce et d’Industrie jouent pleine-
ment leur rôle pour l’accompagnement des entreprises
du territoire en proposant un appui sur :
l le management de l’innovation qui permet d’intégrer
une vision stratégique et de gérer concrètement des
projets ou des produits en s’appuyant sur des méthodes
nouvelles telles le design thinking ;
l l’accompagnement, et le financement, des projets
d’innovation pour les rendre sécurisés, viables et ren-
tables.
Vous retrouverez dans les témoignages de ces entre-
prises championnes, des innovations de produits ou des
services, mais aussi des innovations d’organisation, de
démarches marketing ou commerciale, ou encore des
innovations de modèle d’affaires.
Ce panorama de l’innovation n’est pas destiné à iden-
tifier la recette miracle pour mener à bien l’innovation
dans votre entreprise mais d’illustrer des ingrédients du
succès qui ont permis de développer des solutions inno-
vantes.
Ce panorama est aussi destiné à stimuler, éclairer, par-
tager et développer l’innovation par l’échange, la créa-
tivité et le partage d’expérience, ce qui est, en soi, un
premier pas vers une innovation réussie.
Innover dans le Grand Est, c’est considérer que nos
entreprises, de tout secteur et de toute taille, peuvent
© DR
toutes être championnes de l’innovation. Bonne lec-
ture !
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9
Tous champions de l’innovation
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9Portraits
Tous champions de l’innovation
Tous
champions
Ce premier hors-série sur l’innovation n’est ni un pal
marès ni un classement ni un tableau d’honneur. Plutôt,
une illustration, une sélection, forcément subjective et non
exhaustive. Son objectif : démontrer que l’innovation n’est
pas réservée à une élite, mais qu’elle se conjugue désormais
au présent dans toutes les entreprises du Grand Est.
A travers ces 33 portraits, Le Mensuel et Grand E-nov ont
donc souhaité donner la parole à des acteurs qui se sont
appropriés avec succès l’innovation, chacun à leur manière,
chacun dans leur secteur d’activité. Startup, PME, ETI ou
grand groupe, ils nous expliquent quels sont leurs priorités,
leurs méthodes et leurs process, internes comme externes,
pour gagner grâce à l’innovation. Et faire du Grand Est une
région où tout est possible !
La rédaction du Mensuel
© Engie
11
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 93D PROD
« L’innovation commerciale,
c’est de la valeur ajoutée »
Spécialiste de l’impression 3D indus-
trielle, la société 3D Prod mise sur l’inno- « Nous avons
vation commerciale pour se différencier digitalisé l’entretien
sur un marché très concurrentiel. Avec client. Le rendez-vous
notamment une interface en ligne par commercial à distance
laquelle passe un devis sur cinq ou débute par un entretien
vidéo classique et ensuite on
encore une visio mobile pour des visites emmène le client, le prospect,
d’ateliers à distance. avec une visio mobile visiter
l’entreprise, les ateliers. »
Q
Quentin Kiener
uentin Kiener ne s’en cache pas : le marché
de l’impression 3D est devenu extrêmement
concurrentiel, même sur le segment des tech-
nologies industrielles sur lequel est positionnée son
entreprise 3D Prod installée à Raon-l’Etape (Vosges).
« Nos clients sont quasi exclusivement des professionnels 3D PROD
qui ont besoin de prototypes pointus, avec des exigences
© DR
plus fortes. On leur fournit une petite quantité, une pièce EN 5 POINTS
unitaire pour un prototype, une maquette, quelques
pièces ou de la petite série, 100 ou 1 000 pièces », précise dans le process commercial permettent d’apporter de Création : 2005
le président fondateur de la PME. la valeur ajouté au client », estime Quentin Kiener. Activité : impression 3D
Evidemment, chez 3D Prod l’innovation se conjugue Les prospects ou clients peuvent ainsi découvrir à Chiffre d’affaires :
au quotidien, mais pas au niveau de la conception distance la nouvelle technologie acquise par 3D 3 millions d’euros
même de l’outil de production – « ce sont nos fournis- Prod, pour laquelle l’entreprise a été référente en Effectif : 20
seurs qui s’en chargent » – mais au niveau du proces- France. « Le groupe HP s’est positionné comme un Localisation :
sus commercial. Pour Quentin Kiener, c’est l’une des nouvel acteur de l’impression 3D et nous avons été le Raon-l'Etape (Vosges)
clés du succès. premier site pilote du pays. Nous avons contribué à
L’entreprise a figuré parmi les premières, par tester leur machine et nous venons d’en adopter une
exemple, à mettre au point une interface en ligne qui deuxième », se félicite le président. A découvrir donc
permette de réaliser des devis entièrement person- en visio mobile.
nalisables. Une gageure pour une entreprise qui ne Stéphane Getto
réalise par définition que du sur-mesure et des pièces
uniques. « Le prospect ou le client charge ses fichiers
en ligne, choisit sa techno, sa matière, et obtient une
Tous champions de l’innovation
visualisation, un délai et un budget. C’est extrême-
ment complexe car le produit n’est jamais le même »,
explique Quentin Kiener. Aujourd’hui, 20 % des devis
de l’entreprise passent par ce canal.
Autre innovation, toujours dans le domaine com-
mercial, la visio mobile. « Nous avons souhaité digi-
taliser l’entretien client. Le rendez-vous commercial
à distance débute par un entretien vidéo classique
et ensuite on emmène le client, le prospect, avec une
visio mobile pour visiter l’entreprise, les ateliers. »
Ainsi, en l’espace de 30 à 45 minutes, le client a qua-
siment autant d’informations que s’il était sur place.
Le chargé d’affaires, équipé d’un smartphone avec
stabilisateur d’image et un micro avec filtreur de
bruit, peut présenter in situ un process, un matériau,
un point particulier, etc. « Pour nous, ces innovations
© DR
12
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9Tous champions de l’innovation
© DR
ARD
La pépite agricole championne
de l’innovation
Acteur historique de la bioraffinerie
en France, ARD – pour Agroindustrie
recherche et développement – fête ses
trente ans cette année. Ce qui fait de
cette pépite agricole une championne
de l’innovation, vient de son intérêt – et
de ses trouvailles – pour la bioécono-
mie, secteur en vogue, mais surtout de
ses recherches pour valoriser les co-pro-
duits agricoles.
« C’est en mixant
L
les compétences internes
’histoire a commencé avec un pôle R&D puis et externes que l’on avance :
avec une startup réellement active depuis
quatre ans. « ARD a développé des innovations
on ne peut pas décider seul
pour les coopératives agricoles et nous produisons d’être innovant, c’est vraiment
deux molécules utiles dans les détergents, les phy- la conjugaison d’un problème,
tosanitaires, les cosmétiques. Nous ne sommes pas de compétences, de coopéra-
les seuls dans le monde, mais il s’agit tout de même tions que l’on peut proposer
© DR
d’une innovation », décrit Jean-Christophe Duval, le une idée. »
directeur général.
Jean-Christophe Duval
ARD apporte surtout des solutions d’innovation à tences internes et externes que
ses clients, startups mais aussi grands groupes fran- l’on avance : on ne peut pas décider
çais, européens ou américains. « Nous leur permet- seul d’être innovant, c’est vraiment
tons de passer du laboratoire à l’industrialisation, de la conjugaison d’un problème, de compé-
20 à 180 000 litres de produit, grâce au parcours que tences, de coopérations que l’on peut proposer une
nous avons nous-mêmes connu et réalisé », raconte idée », croit le DG qui mesure l’innovation à ses
le DG. « On doit rester à la pointe de l’innovation résultats en termes de chiffre d’affaires.
pour les aider à avancer. » Chacun des 100 salariés Si l’anticipation est source de valeur, dans le futur,
est qualifié, avec beaucoup de profils ingénieurs. ARD, avec ses bio-intrants devrait se faire la place
ARD a également acquis en 2018 un pilote de bio- belle sur le marché alors que l’intérêt pour les pro-
masse pour développer des sucres, alcools ou bioé- duits biosourcés grandit. « Les molécules propo- ARD
thanols de deuxième génération, et participe à un sées ne doivent pas valoir cinq fois plus cher que ce EN 5 POINTS
programme régional de recherche sur le bioéthanol qui existe sur le marché : l'objectif d'une entreprise
et les bio-intrants. innovante est d’être compétitive », conclut le directeur Création : 1989
En interne, avec les acteurs régionaux, des coo- général. Activité : R&D
pératives agricoles, des centres de recherches et Lucie Tanneau Chiffre d’affaires :
l’université de Lorraine notamment, la société 15 millions d’euros
multiplie les programmes de recherches et s’en-
Effectif : 100
toure ensuite d’investisseurs pour financer la mise
Localisation : Pomacle
à l’échelle industrielle. « C’est en mixant les compé-
(Marne)
13
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9AXON’ CABLE
Toujours
un coup
d’avance
Après les années euphoriques du câblage
de la France entière par VGE pour le télé-
phone fixe, les entreprises spécialisées
ont dû trouver une idée pour survivre.
C’est le cas d’Axon’ Cable dans la Marne.
«
A
l’époque, il était impossible de se battre sur
les prix, il fallait donc augmenter la tech-
nicité », raconte Joseph Puzo qui décide
dès 1981 de créer un service R&D. Sur le modèle
© Joseph Puzo
des Goretex®, un textile technique très isolant, les
ingénieurs imaginent un teflon rempli de bulles
d’air à base de fluor afin d’augmenter la vitesse des « Aujourd’hui la R&D
signaux : le Celoflo. Puis Axon’ Cable développe un représente 10 % de notre
teflon résistant à des températures élevées et tra- chiffre d’affaires. Mais les
vaille avec la DGA pour développer une protection
équipes ne sont pas décon-
des câbles contre les interférences électriques.
Pour tous ces chantiers, la société établit des parte- nectées du terrain : quand on
nariats avec des universités (Montpellier, Limoges). installe une machine en produc-
Un travail coopératif vanté aussi auprès des clients tion, la R&D en garde toujours
pour faire avancer les dossiers en co-ingeenering. un exemplaire afin de
« Cela permet de monter en gamme et de toucher suivre ce qui se passe. »
les marchés plus rapidement. » Joseph Puzo décide Joseph Puzo
ainsi dès 1985 de signer un rachat de l’entreprise
par les salariés, une innovation entrepreunariale
rendue possible par la loi de 1984. Axon’ Cable est
la plus ancienne société de cette nature en France.
Le câblage d’Ariane 5, grâce à une miniaturisation
© DR
maximale des composants, attire ensuite les fabri-
cants de satellites.
Mais la crise de 2008 fragilise les clients. Si les concur- Aujourd’hui, plusieurs enveloppes Soleau et quatre
Tous champions de l’innovation
rents économisent sur les équipes de recherche, à cinq brevets sont déposés chaque année. Axon’
Joseph Puzo décide lui de « continuer la R&D pour Cable construit aussi un projet d’usine aéronau-
préparer la sortie de crise, d’accélérer les projets, de tique du futur et travaille sur la connectique très
doubler de nombre de salons et de créer un groupe de miniaturisée pour l’aéronautique ou le médical et le
travail pour développer la polyvalence des salariés, cœur artificiel Karma par exemple. Axon’ Cable est
ce qui permettra d’augmenter la productivité dès la ainsi devenu le fournisseur unique pour 80 % de ses AXON’CABLE
reprise », parie-t-il. Un management innovant qui se clients. EN 5 POINTS
révèle payant : Axon’ Cable décroche plusieurs com- Lucie Tanneau
mandes de la Nasa. « Aujourd’hui la R&D représente Création : 1965
10 % de notre chiffre d’affaires et les équipes ne sont Activité : câblage et
pas déconnectées du terrain : quand on installe une connectique
machine en production, la R&D en garde toujours un Chiffre d’affaires :
exemplaire afin de suivre ce qui se passe. » Le travail 150 millions d’euros
en équipe pluridisciplinaire et selon la méthode Effectif : 2 250
agile Scrumm permet aussi un développement
Localisation :
continu des collaborateurs. Montmirail (Marne)
14
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9« Il s’agit de développer
quelque chose qui n’était
pas possible avant. C’est une
nouvelle entreprise sur un
nouveau marché qui propose
de nouveaux usages »
Marc Frouin
© DR
BIOSERENITY
Tous champions de l’innovation
Nouveaux
usages,
nouveaux
marchés
© Marc Froin
Bioserenity a réalisé 8 millions d’euros
sur des technologies liées au numérique (cloud, inter-
de chiffre d’affaires en 2018. Son objec- net, IA) : c’est une nouvelle entreprise sur un nouveau
tif pour 2019 est de 40 millions. Com- marché qui propose de nouveaux usages », résume
ment est-ce possible ? La petite boîte est Marc Frouin.
La société développe par exemple des circuits impri-
sur un marché porteur, avec des innova- més directement dans le tricotage des vêtements.
tions arrivées à maturité. Bioserenity travaille aussi avec de gros laboratoires
N
pharmaceutiques (Servier, Sanofi, Pierre Fabre) : BIOSERENITY
« ous concevons des produits textiles uti
lisés comme instruments de mesure médi
« cela nous permet de toucher plus rapidement le
monde entier », explique Marc Frouin qui compte EN 5 POINTS
cale », décrit Marc Frouin, le créateur de déjà 120 hôpitaux-clients en France et 70 aux USA
l’entreprise Bioserenity. Des bonnets, sous-vête- et a mis sur pied deux équipes différentes. L’une Création : 2014
ments, pantalons connectés pour piloter le par- réfléchit à la faisabilité technique, sans penser aux Activité : conception
de produits textiles pour le
cours de soins, limiter les risques ou effectuer le contraintes de mise sur le marché pourtant très
marché de la santé
suivi de cinq pathologies en cardiologie, neurolo- lourdes dans le secteur médical. Et l’autre recherche
Chiffre d’affaires :
gie, troubles du sommeil, urologie, ainsi que pour les moyens de coller aux agréments et normes et tra-
8 millions d’euros
le suivi de grossesse. Certains médicaments aug- vaille à industrialiser les inventions. « Une équipe de
Effectif : 250
mentent par exemple le risque cardiaque : un tee- data-sciences analyse aussi les signaux recueillis sur
shirt connecté, comme une seconde peau, permet les personnes et réfléchit à une médecine différente Localisation : Nancy
(Meurthe-et-Moselle)
de suivre l’activité du patient. par la programmation », complète Marc Frouin. et Troyes depuis 2015
L’entreprise se partage entre la recherche et le déve- Le résultat commercial est la meilleure mesure de (Aube)
loppement d’une part – pour imaginer les vête- l’innovation : « Il faut créer l’appétence des clients
ments techniques avec des partenariats industriels pour que l’innovation en soit une », résume le créa-
comme Petit Bateau notamment et développer la teur. « Mais aujourd’hui, la demande est supérieure à
plateforme numérique de suivi adaptée aux normes l’offre : le produit est attendu, avec un résultat vraiment
contraignantes de la médecine – et la startup d’autre win-win-win : pour l’hôpital, le patient et nous. »
part pour mettre sur pied les solutions. Lucie Tanneau
Bioserenity emploie aussi du personnel médical. « Il
s’agit de permettre le développement de mesures au
pied du patient, quelque chose qui n’était pas pos-
sible avant. On s’appuie sur des textiles innovants et
15
H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9BPALC
Banquier
mais pas que
La Banque Populaire Alsace Lorraine
Champagne s’est imposée comme l’un
des acteurs majeurs du financement
de l’innovation dans le Grand Est. En se
© DR
transformant et en se rapprochant des
écosystèmes locaux. BPALC
S
EN 5 POINTS
i vous pensez que les banquiers ne com- offres dédiées Next Innov ou Next International,
prennent toujours rien à l’innovation, revoyez mais également en renforçant sa présence au sein Création de la première
votre jugement avec la Banque Populaire des principaux fonds d’investissements régionaux, Banque populaire : 1878
Alsace Lorraine Champagne (BPALC). La banque comme l’ILP et le fonds Invest Création 5.0. Activité : banque et
régionale, dirigée par Dominique Wein, a entamé La BPALC va aussi plus loin en étant un acteur actif assurances
depuis plusieurs années sa transformation. Certes, majeur des écosystèmes régionaux. Cette banque du Produit net bancaire :
comme d’autres, la mue est en cours mais le chan- groupe BPCE a accentué ses participations et parte- 557 millions d’euros
tier est bien avancé. nariats avec les incubateurs et les accélérateurs de la Effectif : 2 657
En interne tout d’abord, la BPALC est en ordre de région en privilégiant les outils de la French Tech sur Siège : Metz (Moselle)
marche, avec entre autres la mise en place d’une les différents sites régionaux comme Bliiida, Syner-
direction de la Transformation, qui réunit ses dépar- gie, le PeeL, Scal'E-nov et le C2IME à Metz, le Thi’Pi
tements DSI, Data, Ecosystèmes du digital et Accom- à Thionville, le Paddock et l’Incubateur Lorrain à
pagnement au changement. Sur ce dernier point, Nancy, Technopole de l’Aube et l’ESC Troyes Yec, le
l’acculturation des 2 657 collaborateurs est d’ail- Bloc, l’Université de Reims à Reims, le Thinc’lab de
leurs une priorité, notamment avec la digitalisation Châlons, etc.
des offres. Stéphane Getto
Ces évolutions ont bien sûr pour objectif d’accom-
Tous champions de l’innovation
pagner voire d’anticiper les mutations extérieures.
Pour son directeur général Dominique Wein, la stra-
tégie peut se résumer ainsi : « Nous gardons comme
priorité notre métier de banquier et d’assureur, en
accompagnant au plus près nos clients, et notam-
ment les entreprises. Que ce soient des PME elles-
mêmes en pleine transformation, des entreprises « Nous gardons comme
innovantes ou des startups. » « Nous accélérons priorité de faire notre métier de
notre collaboration avec les startups et nous banquier, mais en accompagnant au
nous transformons pour continuer à rester le plus près nos clients, et notamment les
banquier préféré des entrepreneurs du Grand entreprises. Que ce soient des PME en
Est », commente Jacqueline Schneider, res pleine transformation, des entreprises
ponsable du Pôle écosystèmes de l’innova
tion et du digital.
innovantes ou des startups. »
Pour ce faire, la BPALC joue toujours pleine- Dominique Wein
ment son rôle de financeur, via par exemple ses
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9Tous champions de l’innovation
BÜRKERT
Le codéveloppement
moteur
de croissance
L’entreprise spécialisée en gestion
des fluides est née en Allemagne il y
a soixante-dix ans. Les 36 filiales de BÜRKERT
Bürkert à travers le monde emploient EN 5 POINTS
2 800 personnes et 8,4 % de son effec- Création : 1946
tif sont déployés dans la R&D. A Triem- Activité : production
bach-au-Val, ce sont 50 ingénieurs qui de systèmes de régulation
des fluides
© DR
travaillent sur l’innovation. Chiffre d’affaires :
490 millions d’euros
«
N
Effectif : 2 800
ous proposons des produits haut de gamme, évoquant l’atout majeur qui fait de Bürkert un leader dans le monde
nous nous devons d’apporter une valeur européen : sa complémentarité. Localisation :
ajoutée et cela passe par l’innovation. Capable de fournir une solution intégrale, l’entre- Triembach-au-Val
L’avance technologique sur les concurrents se paye », prise propose de combiner les fonctions de son (Bas-Rhin).
introduit Fréderic Rufi, responsable R&D du site catalogue pour livrer un système adapté clé en Siège à : Ingelfinden
français de Bürkert, à Triembach-au-Val dans le Bas- main. Parmi ces innovations, la création d’un outil (Allemagne)
Rhin. La société produit des systèmes de régulation de mesure pour l’oxygénation des prématurés.
des fluides, comprenant des électrovannes, vannes Entre open-innovation et développement interne,
de process et régulation, pneumatiques, capteurs et 100 % du portefeuille des brevets de la recherche
appareils de régulation et de contrôle. et développement sont détenus par la famille
Depuis 2010, elle est entrée dans une démarche d’in- Bürkert. « On doit être proches de nos clients pour être
novation et a développé un pôle de recherche ainsi à l’écoute de leurs besoins, et avoir les bonnes tech-
qu’un réseau de collaborations. L'entreprise travaille niques qui en découlent », conclut Frédéric Rufi, qui
avec les universités françaises dans un rayon de projette de généraliser à toute l’entreprise, la possi-
moins de 500 km, notamment l’université de Stras- bilité de participer à l’innovation. Chaque employé
bourg, mais aussi à Karlsruhe où un centre de R&D a pourrait donc prochainement être force de proposi-
été ouvert en 2012. tion et pourquoi pas, faire émerger un
L’entreprise créée ses propres ma chi projet.
nes et salles blanches et elle déve- Diane Bayle
loppe ses projets à moyen et long
termes. « Nous accompagnons
des startups dans la phase « Nous accompa-
d’industrialisation, lors- gnons des startups dans
qu’elles ont terminé le la phase d’industrialisation,
développement et qu’elles lorsqu’elles ont terminé le
sont au stade du proto-
développement et qu’elles
type. Nous sommes le
lien entre elles et le client, sont au stade du prototype.
qui a une demande Nous sommes le lien entre
très précise », explique elles et la demande précise
Frédéric Rufi, en citant du client. »
comme exemple le projet Frédéric Rufi
FloWave, un outil de mesure
de fluide issu de la nouvelle
technologie qui a demandé cinq
années de recherches. « Innover, c’est
résoudre une problématique que les concurrents
© DR
n’arrivent pas à gérer », continue le responsable,
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9CAISSE D’ÉPARGNE
GRAND EST EUROPE
La culture digitale
Innovations clients et acculturation des alertes en fonction de critères totalement para-
métrables.
interne vont de pair pour la Caisse
Pour embarquer l’ensemble des collaborateurs
d’Epargne Grand Est Europe. Qui mul- dans cette dynamique, des innovations sont
tiplie les nouveautés digitales tout en aussi déployées dans leur environnement de tra-
vail quotidien. Le volet formation a également été
poursuivant son intégration aux écosys-
repensé pour mixer des séquences plus interac-
tèmes locaux. tives type « serious games » avec des propositions
de e-learning et un dispositif récent d’académie
U
digitale pour acculturer tous les collaborateurs sur
© DR
n an après sa création, la Caisse d’Epargne le sujet. Dernière innovation en date : la gestion des
Grand Est Europe continue de mettre le cur- notes de frais via une application mobile à base
seur sur l’innovation et sur le digital. Objectif : d’intelligence artificielle.
CAISSE améliorer la satisfaction client, se développer sur ses Pour Christine Meyer-Forrler, membre du directoire,
D'ÉPARGNE territoires et assurer une meilleure efficacité opéra- pôle entreprises et institutionnels, « la culture digi-
GRAND EST tionnelle. « Dans ce contexte, l’innovation digitale tale, c’est aussi un état d’esprit d’ouverture et de
EUROPE devient un réel levier pour répondre à ces enjeux », co-construction de solutions. Pour cela, il est impé-
indique Geoffroy d’Anselme, directeur transforma- ratif d’être intégré dans l’écosystème numérique
EN 5 POINTS
Tous champions de l’innovation
tion, innovation et satisfaction client. des territoires ». Depuis cinq ans, la Caisse déploie
Face au changement de comportement des consom- Néobusiness, une offre complète de solutions
Création de la première
mateurs et à la concurrence des néobanques, plu- bancaires à destination des startups, avec un réseau
Caisse d’Epargne : 1818
sieurs innovations ont vu le jour. Geoffroy d’Anselme de chargés d’affaires entreprises spécialisés. Elle est
Activité : banque
cite volontiers le site mobile entièrement revu tant également partie prenante dans un grand nombre
et assurances
dans son ergonomie que dans les fonctionnalités d’incubateurs et outils de capital-risque sur ses
Produit net bancaire :
offertes aux clients : augmentation des plafonds de territoires : Strasbourg, Reims, Charleville, Châlons,
516 millions d’euros
carte bancaire en temps réel, souscription d’un cré- Nancy, Metz, Thionville, Epinal, Troyes, Forbach…
Effectif : 3 000
dit entièrement en ligne, sécurisation des virements et renforce, en 2019, son soutien à des entreprises
Siège : Strasbourg en temps réel, accès à l’offre Apple Pay, etc. innovantes en accélération, pour les aider à franchir
(Bas-Rhin)
D’autres pistes d’innovation sont à l’étude, comme un nouveau cap.
la mise à disposition d’un coach budgétaire pour Stéphane Getto
optimiser ses dépenses ou la possibilité de recevoir
« La culture
digitale, c’est aussi un
état d’esprit d’ouverture et
de co-construction de solutions.
Pour cela, il est impératif d’être
intégré dans l’écosystème
numérique des territoires. »
Christine Meyer-Forrler
© DR
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9DIVACORE
La clé du time
to market
© DR
Divacore, le spécialiste du son grand public sont aujourd’hui référencés chez tous les
grands distributeurs français : la Fnac-Darty, Bou-
Tous champions de l’innovation
public, s’est imposé sur le marché fran-
langer, Orange, les boutiques SFR et Bouygues, etc.
çais, notamment grâce à ses fameux Il s’agit, en résumé, pour David Grosso et son équipe
écouteurs Antipods. Un succès qui s’ex- d’identifier les tendances à venir en matière d’inno-
vation audio, de choisir les bons partenaires indus-
plique par le triptyque veille techno-
triels en veillant à la qualité d’exécution, d’ajouter une
logique, qualité de l’offre et rapidité touche de design made in France et de miser ensuite
d’exécution. sur un bouche à oreille savamment orchestré.
« Mais surtout être hyper réactif et très bon dans
D
le time to market. Sortir le bon produit au bon
avid Grosso en est persuadé : le marché des moment. Quelques mois pour nous, là où les grands
écouteurs 100 % sans fil va doubler tous les groupes passent en moyenne deux ans depuis le
ans d’ici à 2024. Et Divacore, que ce passionné développement jusqu'à la mise sur le marché. Cette
de son a créé en 2011 à Metz, compte bien en pro- réactivité nous permet en plus d’upgrader nos pro-
fiter. Grâce d’une part à ses écouteurs AntiPods duits jusqu’au dernier moment », insiste David
lancés malicieusement dans la foulée des fameux Grosso.
Earspods d’Apple. Et d’autre part, en proposant dans Bien sûr, la rapidité ne suffit pas, il faut que la qua-
les prochains mois de tels produits destinés spéci- lité soit au rendez-vous. Et c’est le cas : les produits
fiquement aux gamers et aux voyageurs. « Le mar- Divacore trustent régulièrement les premières
ché des joueurs est évidemment énorme, inutile de places des classements qualité/prix réalisés par la
le préciser... Quant aux voyageurs, il s’agit de lancer presse spécialisée.
des écouteurs sans fil compatibles avec les systèmes Cette alchimie, qualité de l’offre/rapidité de mise en
audio et vidéo des avions de ligne », précise l’ancien marché, lui permet d’apparaître aujourd’hui sur son
guitariste de Métal. créneau comme le sixième vendeur en volume sur
Cette ambition résume bien la stratégie qui a fait le le marché européen, entre Sony et JBL. Alors même
succès de Divacore, au point que ses produits grand que Divacore réalise 90 % de ses ventes en France ! DIVACORE
L’internationalisation est donc le
EN 5 POINTS
prochain défi de David Grosso,
© DR
qui souhaiterait donc « se staf-
Création : 2011
fer notamment d’un point de vue
Activité : électronique
commercial ». Pour continuer de grand public
faire la nique aux plus grands.
Effectif : 5
Stéphane Getto
Chiffre d’affaires :
non communiqué mais
multiplié par deux tous
les ans
Localisation : Metz
(Moselle)
« Il s'agit d'être hyper
réactif et très bon dans
le time to market. Sortir le
bon produit au bon moment.
Quelques mois pour nous
alors qu'il faut deux ans
aux grands groupes. »
David Grosso
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H O R S - S É R I E Le Mensuel / J u i n 2 0 1 9Vous pouvez aussi lire
