TOUS MOBILISÉS ! Qualité de l'air - Supplément Qualité de l'air - juin 2018
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lametro.fr Supplément Qualité de l’air Juin 2018 Qualité de l’air TOUS MOBILISÉS ! P.4 P.5 P.6 P.10 L’éclairage “santé” Les 7 actions Vrai ou Faux ? du spécialiste Métropolitains pour la qualité Le point Rémy Slama témoignent de l’air sur 6 idées reçues
2 Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE La Métropole en © Lucas Frangella / Grenoble-Alpes Métropole première ligne pour la qualité de l’air Si elle offre des panoramas exceptionnels, la “cuvette” grenobloise connaît aussi une situation géographique qui influence directement la qualité de l’air. Coincée entre les massifs, l’atmosphère se fige, les masses d’air stagnent. Et les polluants s’accumulent… Il suffit de se rendre sur les hau- la Métropole est partie “en guerre” teurs, à la Bastille par exemple, pour saisir ce voile brumeux au- dessus de la ville. Ce dernier est pour améliorer la qualité de l’air. En 2005, elle fut la première en France à se doter d’un Plan Climat, qui fixe “ Notre rôle est d’accompagner souvent constitué des polluants des objectifs précis au territoire : les habitants dans les plus fréquents dans l’agglomé- -35% pour les gaz à effet de serre, leurs changements ration : dioxyde d’azote (NO2) et particules fines (PM10 et PM2.5). Leur impact sur la santé est bien -40% pour les PM10 ou encore -65% pour le dioxyde d’azote en 2020) et recense les actions à mener. Christophe Ferrari, de pratiques Président de Grenoble-Alpes Métropole ” connu désormais : irritations des Comment tenir ces objectifs ? Dès bronches, infections pulmonaires, les années 90, les industriels ont de chauffage. Avec le dispositif mettre de la cohérence dans la asthme, maladies cardiovascu- fait des efforts pour réduire leurs Mur Mur 2, elle soutient la rénova- planification - urbanisme, mobi- laires, maux de tête, etc. émissions, sous la contrainte de ré- tion thermique des copropriétés lités, emplois - et orienter les in- En France, 60 % de la population glementations sévères. Désormais, privées, des logements locatifs so- vestissements collectifs vers les respire un air altéré. Une pollution c’est au tour des collectivités et ciaux et des maisons individuelles. transports en commun, le vélo et responsable de 48 000 morts pré- des citoyens d’agir. On connait les Elle développe enfin un réseau de la marche ». maturées par an. Dans la métropole deux principaux leviers : le chauf- chauffage urbain plus dense et Avec le SMTC(1), la Métropole a ainsi grenobloise, 3 à 7% des décès (soit fage au bois “non performant”, res- plus propre. pris de nombreuses dispositions 114 morts environ) et 3 à 10% des ponsable de 60% des émissions de Pour réduire la pollution issue des pour renforcer l’offre de transports nouveaux cas de cancer du poumon particules, et le transport routier, transports, la collectivité a ac- (tramway, lignes Chrono, parking- lui sont imputables. Les enfants qui contribue à hauteur de 55% aux tivé tous les leviers qui sont à sa relais…), développer le vélo (flotte et les personnes âgées en sont les émissions de dioxyde d’azote. disposition. Car « il ne suffit pas Métrovélo, réseau Chronovélo…), premières victimes, mais aussi les Concernant le chauffage au bois, d’attendre la fin des moteurs ther- réduire les nuisances du trafic personnes souffrant de pathologies la Métropole a mis en place une “ miques, rappelle Bernard Spindler, (généralisation du 30km/h, zone à chroniques, ainsi que les fumeurs. Prime air bois” pour aider les par- vice-président de la Métropole dé- basses émissions marchandises, Consciente de cet impact sanitaire, ticuliers à renouveler leur appareils légué à l’énergie. Les élus doivent aide à l’achat de véhicules moins polluants…), gérer les pics de pollu- Les efforts payent : un air meilleur tion (certificat Crit’Air) ou encore sensibiliser le grand public à la qua- qu’il y a 10 ans lité de l’air. Entre 2005 et 2014, les émissions 0% d’oxyde d’azote ont diminué de 47% et celles des particules fines -10% de 22%, sous l’influence conju- -20% 24% guée des efforts industriels et des -30% Dioxyde d’azote NO2 politiques publiques. Des résultats 34% encourageants qui soulignent -40% Particules fines PM10 le rôle primordial des collectivi- -50% tés locales. « C’est la preuve que 55% lorsqu’il y a une volonté politique, -60% Particules fines PM2,5 on peut agir sur la qualité de l’air, 10 ANS confirme Christophe Ferrari, prési- dent de Grenoble-Alpes Métropole. 2007 2017
Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE Février Supplément Supplément 3 C’est la raison pour laquelle la Mé- gnait Nicolas Hulot, ministre de la gie, l’agriculture, etc. Forte de son tropole renforce aujourd’hui son Transition écologique et solidaire, expérience, Grenoble-Alpes Mé- action en faveur d’un air pur. Mais lors de sa visite à Grenoble en avril tropole est prête à poursuivre ses on ne peut pas se passer non plus dernier. Je pense que c’est quelque efforts. Les citoyens, eux aussi, de l’action citoyenne. Aujourd’hui, chose dont d’autres métropoles semblent disposés à aller plus loin ce sont nos pratiques quoti- vont s’emparer ». (lire page 5). diennes que nous devons changer, Il reste du chemin à parcourir Maintenant, c’est vers l’État que et cela prend du temps… Notre rôle pour respecter les normes euro- Yann Mongaburu, les yeux se tournent. Il est attendu est d’accompagner les habitants péennes, mais aussi celles, encore président du SMTC dans son financement, mais aussi dans leurs changements de com- plus restrictives, de l’Organisation sa réglementation (sur le contrôle portements. » « Se doter d’un plan climat dès 2005, et y intégrer les enjeux de mondiale de la santé(2). « Nous devons impérativement dévelop- per d’autres mobilités moins pol- “ Il faut se désintoxiquer de automatisé des véhicules, les voies réservées au covoiturage…). « On ne peut pas avoir un État qui l’usage individuel ” l’air en 2011 a été porteur d’une dy- luantes, insiste Yann Mongaburu, nous demande de nous engager, de de la voiture namique forte qui s’est concréti- président du SMTC et vice-prési- changer nos comportements, et le sée par de nombreuses dispositifs dent de la Métropole délégué aux même État qui ferme des lignes fer- souvent innovants et précurseurs, déplacements. Il faut continuer à du gaz naturel ou de l’électrique ». roviaires, conclut Yann Mongaburu. ajoute Jérôme Dutroncy, vice-pré- favoriser les modes doux comme Le 17 mai, la Commission euro- C’est le transport le plus efficace sident de la Métropole délégué à la marche ou le vélo, mais aussi péenne a renvoyé la France et pour les trajets du quotidien et l’environnement, l’air et le climat. se désintoxiquer de l’usage indi- cinq autres pays devant la Cour pourtant, il n’y a plus aucun inves- Cela nous place dans le peloton de viduel de la voiture. Il y a 10 ans, de justice de l’Union européenne tissement depuis des années. Nous tête des agglomérations les plus le covoiturage longue distance en raison de manquements répé- avons besoin que l’État mette le engagées.». n’existait pas. Aujourd’hui, tout le tés en matière de lutte contre la paquet sur le ferroviaire ». Longtemps brocardée pour sa monde le pratique. Nous sommes pollution de l’air. Cette décision pollution, l’agglomération est à la veille de la même bascule sur marque peut-être le début d’une (1) Syndicat mixte des transports en désormais citée en exemple. Elle les moyennes distances dans les prise de conscience qui nécessi- commun de l’agglomération grenobloise « est avec Paris l’une des pre- grandes agglomérations. Enfin, il tera, à l’échelle nationale, de nou- (2) L’OMS recommande de ne pas dépas- velles mesures sur le logement, ser 10 μg/m3 d’exposition moyenne an- mières villes qui a mis en place une va falloir se passer des motorisa- nuelle pour les PM2.5, 20 μg/m3 pour les zone à basses émissions, souli- tions les plus polluantes au profit l’économie, les transports, l’éner- PM10 et 40 μg/m3 pour les NO2. La pollution de l’air dans la région grenobloise en 3 points Principaux polluants D’où viennent t-ils ? Quelles conséquences pour la santé ? DIOXYDE D’AZOTE (NO2) • Irritation des bronches • Infections pulmonaires Transports Résidentiel Industrie 52% 27% 19% Agriculture 1% PARTICULES FINES (PM10 / PM2,5) • Irritation des voies respiratoires Résidentiel • Bronchites chroniques Transports 55% 27% Industrie 17% Agriculture • Asthme • Maladies cardiovasculaires 1% • Cancers dont essentiellement le chauffage au bois
4 Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE “ Des centaines © R. Slama de molécules chimiques qui pénètrent dans notre sang Quel est l’impact de la pollution sur notre santé ? Réponse avec le spécialiste grenoblois Rémy Slama, directeur de recherche à l’Inserm1 et responsable de l’équipe d’épidémiologie de l’Institut ” pour l’avancée des biosciences (Inserm, CNRS, UGA). Quelles sont les consé- Que peut-on faire soi-même de la Métropole témoignent d’une quences de la pollution de au quotidien pour s’en grande sensibilité sur ces ques- l’air sur notre santé ? prémunir ? tions, mais les blocages arrivent Même si l’ozone et les oxydes Il y a beaucoup de choses à faire au niveau de Paris ou de Bruxelles, d’azotes ou de souffre ont des pour améliorer la santé globale de dont les normes sont 2,5 fois moins rations préféraient passer sous effets néfastes sur la santé, la l’ensemble des Métropolitains. Par sévères que celles recommandées silence. Pour ce qui est des consul- pollution la plus préoccupante au- exemple, une personne qui rem- par l’OMS(3). On a clairement des tations, on ne peut se contenter jourd’hui est celle due aux parti- place son chauffage au bois non décideurs au niveau national et de les dénombrer. Car si une per- cules fines en suspension. Elles ont performant ou qui change sa vieille européen qui, tout en se disant sonne se présente avec un cancer des effets nocifs avérés sur le cœur, voiture va considérablement amé- préoccupés, laissent perdurer une du poumon, il n’y a pas de signa- la circulation, les poumons, le cer- liorer l’air de son intérieur et celui situation faisant peser un risque ture de la pollution qui permet de veau, et, chez la femme enceinte, de l’ensemble de son voisinage, et colossal sur les citoyens. Si cette dire : « Vous, c’est la pollution qui le placenta. Les chiffres sont clairs : donc de la population. Éviter les lenteur d’action est motivée par a causé la maladie », ou « Vous, ce environ 9% des décès en France embouteillages, la fumée de ciga- des considérations économiques, sont les gènes »… Mais une indi- sont attribuables aux particules rette, l’encens, les bougies parfu- c’est une erreur, puisque améliorer cation sur les niveaux de pollution fines, les 4/5e de ces décès étant mées et aérer régulièrement son la qualité de l’air c’est aussi, sur le permet de répondre indirectement liés à des pathologies cardiaques intérieur permet aussi de réduire plan économique, une très bonne à cette question. Or on s’aperçoit ou à des accidents vasculaires son exposition à une pollution décision qui soutient l’innovation, que pour beaucoup des principaux cérébraux, et 10% des cancers du conséquente. Mais il n’y a pas de le développement des réseaux de polluants, la situation s’améliore poumon sont liés à la pollution. vaccination contre la pollution : si transport, l’isolation thermique... globalement. La réalité, c’est donc beaucoup de monde et d’acteurs qu’il y a une amélioration lente, Quel est le mécanisme à ne réagissent pas, la situation ne Grenoble est loin mais régulière et que l’impact sani- l’œuvre? changera que très lentement… La d’être l’agglo- taire de la pollution de l’air est pro- Lorsque ces particules mesurent vraie solution réside dans l’intelli- bablement en train de diminuer ou plus de 10 micromètres de dia- gence et l’effort collectifs. mération la plus va diminuer. Mais on n’est pas en- mètre(2), elles sont stoppées par polluée de France core dans une zone verte puisque les voies aérodigestives. Mais Les Métropolitains sont-ils pour l’ensemble des polluants, on quand elles font de l’ordre de un suffisamment sensibilisés ? Les individus sont-ils plus se situe 50% au-dessus des va- touchés dans notre métro- micromètre de diamètre ou moins, elles peuvent arriver jusqu’au fond Il y a une sensibilisation forte de la population métropolitaine avec pole qu’ailleurs ? Les consul- leurs recommandées par l’OMS. • de l’arbre pulmonaire et passer une prise de conscience de la tations liées à la pollution (1) Institut national de la santé et ont-elles augmentées ? de la recherche médicale dans la circulation sanguine. Ainsi nécessité d’agir – les études du Grenoble fait partie des villes très (2) Soit 10 millionièmes de mètre ou 10 pénètre un mélange de centaines sociologue grenoblois Stéphane millièmes de millimètre, c’est-à-dire tout de molécules chimiques, dont Labranche l’ont montré. Malheu- polluées en Europe, mais elle est à fait microscopiques… plusieurs sont des cancérigènes reusement, mon expérience est loin d’être la ville la plus polluée de (3) Organisation mondiale de la santé reconnus, et qui peuvent atteindre que plus on monte dans l’échelle France. Elle se situe derrière Paris, Dernier ouvrage paru : les principaux organes. des responsabilités politiques, Marseille ou Lyon. On a la chance ici “Le Mal du Dehors, l’influence plus il y a des réticences vis-à-vis d’avoir un réseau de surveillance de l’environnement sur la santé” d’actions qui nous sont présen- de la qualité de l’air ancien et actif, (Ed. QUÆ, 2017) tées comme impossibles à mettre qui a eu le courage d’admettre le en œuvre : les maires ou les élus problème que d’autres agglomé-
Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE 5 pollution de l’air : qu’en pensent les Métropolitains ? Ont-ils conscience du problème ? Sont-ils inquiets ? Que pensent-ils des actions mises en œuvre ? Se sentent-ils suffisamment informés ? Est-ce une priorité pour eux ? Six habitants de la métropole nous livrent leur sentiment. “ Si on n’agit pas à l’échelle individuelle, rien ne se fera ” © Julie Fontana Franck Pizot, 52 ans, habitant de Grenoble, cadre © Julie Fontana Anne Budillon, 34 ans, © Marie Cesaroni Marie Cesaroni, 26 ans, Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’impact d’une mauvaise qualité de habitante de Grenoble, habitante DE St-Martin- l’air sur la santé des enfants. Les collectivités impulsent des ac- infirmière d’Hères, consultante tions, mais il me semble que si on n’agit pas à l’échelle individuelle, en communication “ Je ne me sens pas rien ne se fera. J’ai changé un certain nombre d’habitudes, en limi- assez informée ” La qualité de l’air à Grenoble tant l’utilisation de ma voiture par exemple. La politique actuelle nous sensibilise. Nationalement et localement, on est de plus en plus informés, même si parfois, il faut aller chercher l’information.• “ Je trouve les actions trop me préoccupe. L’an dernier, j’ai été marquée par le fait de ne limitées ” La qualité de l’air est un sujet pas voir les montagnes, avec le nuage de pollution. Quand je fais du sport à Grenoble, je sens “ C’est aux comportements et à La qualité de l’air, je la constate dès que je m’éloigne de Gre- noble. La différence est fla- récurrent ici. Je pense que nous devrions être davantage infor- més sur ce que nous pouvons l’égoïsme qu’il faut que j’ai des difficultés à retrou- grante ! Et ce n’est pas en col- mener au quotidien, par exemple ver mon souffle. Des actions publiques sont menées, avec s’attaquer ! ” lant des vignettes Crit’Air sur les pare-brise qu’on va régler sur le chauffage de notre habitat, qui est une cause importante les limitations de vitesse des le problème, on ne fait que le d’émission de particules fines. voitures et la facilité de rouler à déplacer. Des vieilles voitures Je trouve que les actions menées vélo. Mais dès qu’on arrive aux bien entretenues roulant peu par les collectivités vis-à-vis des limites de Grenoble, c’est beau- polluent moins que ces gros transports sont trop limitées. coup moins évident. Je me sens 4x4 qui vont partout. C’est Réduire considérablement le peu informée sur le sujet par les Cassandra Martins, plutôt aux comportements et à prix des tickets de bus et facili- collectivités. • 19 ans, vit entre l’égoïsme qu’il faut s’attaquer. C’est une question de sensibi- ter l’accès au centre-ville ou la traversée de Grenoble pour tous GrenoblE et Meylan, lycéenne lisation, les médias devraient les habitants de la périphérie, se- en parler tous les jours car la raient plus incitatif.• situation est grave. • “ J’ai appris à faire mes courses à pied, avec un chariot adapté Albert Gimel, 90 ans, ” “ Unpour effort collectif © Julie Fontana habitant de Domène, retraité Olivier Prod, 42 ans, diminuer habitant du Fontanil- ” J’ai vu les choses changer au fil des décennies. Avec l’urbanisation Cornillon, infirmier la pollution de la vallée et des collines, le trafic a énormément augmenté et aux heures de pointe, l’air devient désagréable. On ne fait pas encore La qualité de l’air, j’y pense forcement quand il y a les pics de pol- assez de choses pour améliorer la qualité de l’air. En ville, il faudrait lution, ou quand je prends de la hauteur par rapport à l’agglomé- augmenter le nombre de zones limitées à 30km/heure. Et encourager ration. Cela m’évoque un danger pour la santé, mais aussi un acte d’autres modes que la voiture, à moins de généraliser l’usage des vé- solidaire citoyen : le fait de faire un effort collectif pour diminuer hicules propres. A 90 ans, je n’ai plus de voiture et j’ai appris à faire la pollution. Pour cela, je prends le tram quand je peux, et ce n’est mes courses à pied, avec un chariot adapté. Je pense qu’on peut le pas du tout une contrainte. Par contre, je trouve qu’on est peu faire aussi plus jeune, ça entretient la forme ! • informés, en dehors des pics de pollution justement. •
6 Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE 7 actions © Fotolia © Patrick Hendry de la Métropole pour améliorer la qualité de l’air Autopartage, développement des modes doux, incitation au chauffage “performant“, transition vers des véhicules propres… depuis de nombreuses années, la Métropole, avec ses partenaires dont le Syndicat des transports en commun de l’agglomération grenobloise (SMTC), ont pris de nombreuses initiatives en faveur de la qualité de l’air. Des mesures répertoriées dans la feuille de route “qualité de l’air” récemment remise au Ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, qui en a loué la qualité, appelant les autres territoires français à s’en inspirer. Les pages qui suivent vous présentent les principales. Favoriser un chauffage Polluants concernés PM10, PM2,5 (particules fines) 1 au bois plus propre Contexte • Principales actions Le chauffage au bois dit engagées “non performant” reste la La principale mesure consiste en la principale source de par- mise en place d’une Prime Air Bois, ticules fines dans notre sorte de prime à la casse visant à agglomération : il est res- ponsable de 75% de cette encourager le renouvellement de pollution en période hiver- son équipement : vous vous en- nale ! Cheminée à foyers gagez à remplacer votre ancien ouverts, poêles à bois d’an- appareil par un nouveau doté du cienne génération… Ces label “flamme verte 7 étoiles”, en équipements de chauffage échange de quoi la Métropole vous doivent laisser la place à des verse une prime de 800 € à 1200 € appareils plus efficaces, qui selon vos ressources. Le Pays Voi- © Fotolia ne laissent pas s’échapper ronnais et le Grésivaudan ont mis ces particules fines dé- en place une mesure similaire. Les létères. Car le chauffage • Pour aller plus loin professionnels du secteur (instal- bois reste un atout en ma- tière de développement des lateurs, ramoneurs, fournisseurs La Métropole demande à l’Etat énergies renouvelables et il de bois…) sont également mis à « d’engager une réflexion natio- n’est donc pas question de contribution via des campagnes nale afin d’interdire totalement s’en passer. de sensibilisation et la signature la vente d’appareils non perfor- d’une charte de bonnes pratiques. mants. » •
Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE 7 Covoiturage, 3 autopartage, autostop… Partager les voitures © Grenoble Alpes-Métropole Polluants concernés micile-travail n’est que de PM10, PM2,5 (particules fines) 1,06 personne (pour 4 à 5 et NO2 (dioxyde d’azote) places disponibles !). Deux Composter, personnes qui font du co- Contexte 2 au lieu de brûler voiturage, c’est une voiture On le sait, il y a trop de voi- en moins qui pollue. L’ambi- tures et pas assez de passa- tion est donc de faire de la gers : le taux de remplissage voiture partagée un nouvel des voitures individuelles outil de transport plus per- dans le cadre de trajets do- formant. • Principales actions Polluants concernés engagées PM10 , PM2,5 (particules Puisqu’il y aura toujours des dé- • Principales actions • Pour aller plus loin fines) et autres polluants : chets verts, autant encourager engagées La Métropole travaille, aux côtés HAP, Benzène… une solution intelligente qui Déjà actionnaire depuis 2014 de de nombreux partenaires publics amène un gain, en l’occurrence, l’opérateur Citiz (ex-Citélib) qui et privés, à un projet de grande Contexte le broyage et le compostage, propose de nouvelles formes d’au- ampleur dans le cadre de l’appel à Bien qu’interdit, le brûlage permettant de récupérer un ma- topartage, au travers du nouveau manifestation d’intérêt national des déchets verts reste lar- tériau (broyat ou compost) qui ira gement pratiqué alors qu’il service Yea! ou du dispositif Ma “Territoire d’innovation de grande protéger et nourrir les plantes et chère auto, la Métropole entend ambition”. Baptisé GREAT (pour contribue largement à la pol- les cultures. fortement développer toutes les Grenoble Alps Together,) le projet lution de l’air… Brûler 50 kilos de végétaux émet autant de Pour encourager ces pratiques, la opportunités de partage des véhi- porte notamment sur le dévelop- pollution qu’une voiture die- Métropole offre désormais (de- cules sur le territoire. Depuis 2017, pement massif du covoiturage des sel qui parcourt 6 000 km ! puis mai 2018) les bacs à compost ont été lancées diverses opérations courtes distances. Appelant de ses aux particuliers qui le souhaitent. expérimentales, comme le stop or- vœux le “big bang de la voiture par- Rendez-vous sur lametro.fr pour ganisé avec l’opérateur Rezopouce tagée”, la Métropole entend multi- votre commande. Dans les sec- dans le sud grenoblois ou le covoi- plier par 5 les trajets domicile-tra- teurs les plus ruraux, elle met des turage couplé à une ligne de bus vail en covoiturage. Un projet basé broyeurs à disposition dans une avec le dispositif Tag&Car (sur la sur l’exploitation de données nu- quinzaine de communes. ligne 65 Vizille-Eybens). mériques et l’aménagement d’in- frastructures intelligentes dédiées • Pour aller plus loin La pratique du brûlage étant en- (voies et stationnement). • core très répandue, un renforce- ment des contrôles serait indis- pensable pour faire respecter les arrêtés préfectoraux. • © Studio Bambam
8 Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE Polluants concernés 4 Favoriser les modes doux PM10, PM2,5 (particules fines) et NO2 (dioxyde d’azote) • Principales actions taine et Saint-Martin-le-Vinoux, extension envisagée de la ligne ©Grenoble-Alpes Métropole/T. Vianney engagées Contexte Sur ce sujet, il y en a pour tous Chrono 1 vers Montbonnot… des les goûts. La démarche “Cœurs investissements qui vont progres- Utiliser des modes de dépla- cement moins polluants, les de Ville, Cœurs de Métropole” en sivement voir le jour dans les mois fameux “modes doux” (vélo, cours dans plusieurs communes et années qui viennent. marche, transports en com- vise ainsi à redéfinir le partage des Enfin, la sensibilisation n’est pas mun…), c’est faire en sorte espaces publics, notamment pour oubliée : l’opération “Je plaque de diminuer le nombre de favoriser la pratique des modes ma caisse” menée par Métromobi- sans crainte… Outre le réseau de moteurs en fonctionnement lité ambitionne de convaincre 1000 doux… La “Métropole à 30 km/h” voies dédiées Chronovélo en cours sur le territoire. Des modes utilisateurs de véhicules polluants qui peuvent aussi permettre poursuit aussi pour partie cet ob- d’aménagement, elle poursuit le jectif. Des voitures qui vont moins d’aller vers d’autres solutions, tan- des gains en matière de coût, développement du service Métro- vite, c’est des piétons et des cy- dis que le SMTC soutient les entre- de santé ou de qualité de vie, vélo et multiplie les points de sta- clistes plus rassurés… prises dans l’élaboration de leurs ou les trois à la fois ! 80 % tionnement, arceaux ou consignes Le vélo fait d’ailleurs l’objet d’une Plans de mobilité. des déplacements de 1 à 5 km sécurisées de diverses tailles. Pour sont réalisés en voiture alors attention toute particulière : une l’anecdote, les deux récents parcs à • Pour aller plus loin qu’ils pourraient être faits à grande portion du territoire s’y vélo de la gare (1150 places), sont les Il n’y a pas que le vélo ou le bus : vélo par exemple. Oui, mais prête, le coût pour l’usager est plus grands de France. le fer aussi ou le téléphérique sont voilà, il faut avoir un vélo, ne faible et les bénéfices en terme de Du côté des transports en com- air-compatible ! Encore faut-il y in- pas avoir peur de se risquer santé sont indéniables. Pour at- mun, même politique de déve- vestir. La Métropole souhaite ainsi sur la route avec (c’est le teindre ses objectifs (multiplier par loppement tous azimuts menée des investissements ambitieux frein n°1) et si possible dis- poser d’un tracé qui ne soit 3 les déplacements à vélo), la col- par le SMTC : prolongement de pour le ferroviaire, ainsi qu’un sou- pas un parcours d’obstacles. lectivité ne ménage pas ses efforts : la ligne A de tramway jusqu’à tien plus fort de l’Etat aux projets stationnement, location, réseau Pont-de-Claix et bientôt de la de transport par câble ou la créa- cyclable, et même des ateliers de ligne E vers le stade Lesdiguières, tion d’un dispositif fiscal incitatif « remise en selle » qui vous aident à création d’une liaison téléphé- pour développer les Plans de mobi- reprendre le guidon en milieu urbain, rique (le Métrocâble) entre Fon- lités des entreprises. • 5 Gérer les épisodes de pollution • Principales actions des premières collectivités locales équipés de LED pour être visible par engagées à mettre en place la circulation dif- tous, piétons comme automobi- Polluants concernés férenciée (Crit’Air), qui interdit la listes. Un premier équipement sera La gestion des pics de pollution PM10, PM2,5 (particules fines) circulation des véhicules les plus testé pendant toute la période n’est pas nouvelle dans l’agglo- et NO2 (dioxyde d’azote) polluants en cas de forte pollution. estivale. Les autres totems de- mération puisqu’elle est encadrée depuis 2014 par un arrêté inter- En outre, lors de ces pics, le SMTC vraient être installés courant 2019 Contexte La pollution est responsable préfectoral régional. Un nouveau renforce son offre sur certaines lignes de bus et de tramway, et met un peu partout sur le territoire.• protocole d’alerte (niveau 0, 1, 2 © Lucas Frangella / Grenoble-Alpes Métropole de 48 000 décès par an en en place des mesures tarifaires France, dont 114 dans l’ag- et 2 aggravé) a été mis en place en janvier 2018 avec un certain préférentielles, allant jusqu’à la glomération grenobloise. nombre de mesures : abaissement gratuité totale au 5e jour de pic. Cette surmortalité est constatée notamment pen- de la vitesse de 20 km/h, encou- dant les pics de pollution qui ragement à utiliser les transports • Pour aller plus loin surviennent en hiver et en doux, interdiction du débrous- Afin d’informer la population sur été principalement. saillement par le feu, etc. la qualité de l’air, la Métropole va Grenoble-Alpes Métropole fut l’une déployer une dizaine de totems
Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE 9 Passer du diesel © Guillaume Rossetti / Grenoble-Alpes Métropole 7 au GNV ou à l’électrique Polluants concernés grandes agglomérations. Il est PM10, PM2,5 (particules fines) donc indispensable de favoriser et NO2 (dioxyde d’azote) d’autres motorisations, plus propres en matière d’émissions Contexte de polluants : le Gaz naturel Créer une Zone Les moteurs thermiques des pour véhicules (GNV), l’hybride 6 à basses émis- véhicules sont largement en ou le tout électrique, ou encore cause dans la pollution des demain, l’hydrogène. • Principales actions transforment leur parc roulant : sions (marchandises) engagées De nombreux freins limitent le déve- le SMTC dispose désormais de 56 bus hybrides et de 120 bus au GNV quand la Métropole remplace pro- loppement du véhicule électrique : • Principales actions le coût, l’autonomie, les possibilités gressivement les camions de col- Polluants concernés engagées de recharge… Du côté des construc- lecte de déchets au diesel par des Depuis 2017, une ZBE marchandises teurs, l’offre évolue - et va encore modèles GNV. PM10, PM2,5 (particules fines) et NO2 (dioxyde d’azote) était expérimentée sur le centre- évoluer – à vitesse grand V. ville élargi de Grenoble. En 2019, Pour les bornes de recharge, les • Pour aller plus loin Contexte elle s’étendra sur 9 communes collectivités, les opérateurs de Malgré tous leurs efforts, les Le transport de marchan- (Échirolles, Eybens, Grenoble, La l’énergie et le monde industriel se collectivités se heurtent aussi dises représente localement Tronche, Poisat, Pont-de-Claix, saisissent du dossier : un réseau de à des contraintes financières. un quart des kilomètres par- Saint-Égrève, Saint-Martin-d’Hères 41 bornes électrique est en cours Elles souhaitent que l’Etat courus quotidiennement, de déploiement dans la métropole et Saint-Martin-le-Vinoux) et le Do- puisse les accompagner plus mais plus d’un tiers des émis- maine Universitaire. À l’horizon 2025, et 2 nouvelles stations GNV seront massivement tant pour le re- sions de polluants du secteur des transports. Et le trafic seuls les transports de marchandises installées à Saint-Egrève et La nouvellement de leurs flottes augmente régulièrement, les moins polluants seront autorisés Tronche d’ici 2019. Du côté de l’hy- (un bus hybride ou GNV, c’est conséquence du commerce à y circuler. Une réglementation qui drogène, l’expérimentation HyWay plus de 150 000 euros !) que pour en ligne qui engendre tou- sera mise en œuvre progressivement rassemble la plus grande flotte le déploiement des bornes de re- jours plus de livraisons à do- micile. La solution consiste à avec l’interdiction des CQA5 en 2019, des CQA4 en 2020, etc. de véhicules hydrogène d’Europe autour de stations de recharge si- charge. • limiter progressivement l’en- tuées à Grenoble et à Lyon. trée des véhicules les plus • Pour aller plus loin Un dispositif d’aides financières polluants dans un périmètre à l’achat de véhicules moins pol- défini. Deux évolutions sont attendues de la part de l’Etat. D’abord la mise luants vient également d’être lancé en œuvre du contrôle automatique pour les professionnels de l’agglo- (caméras…) pour favoriser le res- mération (lametro.fr/sefinancer), pect de la règle dans les ZBE (que cumulable avec les aides de l’Etat. la législation française n’autorise Enfin, la Métropole et le SMTC pas encore), ensuite l’assouplisse- ment de la règlementation pour fa- voriser l’élargissement progressif du périmètre. • © Studio Bambam
10 Supplément Février 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE VRAI OU FAUX ? La pollution de l’air perd du terrain… Vrai ou faux ? Spécialiste de la qualité de l’air dans le bassin grenoblois, Camille Rieux, référent sud-Isère d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, observatoire régional de la qualité de l’air, nous aide à y voir plus clair sur l’état de notre atmosphère et l’efficacité des actions mises en place. Notre agglomération est sont encore exposés à des dépas- les plus polluants par d’autres, aux contraignantes ont été imposées l’une des plus polluées de sements…. Concernant le dioxyde motorisations plus vertueuses. aux industriels : changement de France. d’azote, polluant très lié au trafic Le plan concernant le transport de combustibles, de processus de routier, qui touche majoritaire- marchandises (voir p.9) est un élé- fabrication, systèmes de dépol- VRAI ET FAUX ment les riverains des grands axes, ment très pertinent d’un plan d‘ac- lution… Autant de mesures qui « Le bassin grenoblois connaît des on estime qu’environ 5 000 habi- tion global : la zone à basses émis- ont contribué aux améliorations conditions de dispersion difficiles tants sont exposés à des dépasse- sions constitue une nouveauté en constatées: il y a 30 ans, le dioxyde liées à son encaissement. Toutefois, ments du seuil européen. » France – Paris est parti, Grenoble se de soufre était certainement la contrairement à une idée reçue te- lance, d’autres métropoles y réflé- préoccupation la plus importante nace, cette situation est loin d’être Le chauffage au bois indivi- chissent – mais c’est assez banal ici. Aujourd’hui, ça n’est plus un exceptionnelle pour une agglomé- duel représente une bonne en Europe qui en compte déjà 220 ! problème. On ne peut pas dire qu’il ration de cette taille (1). Une étude partie du problème (et de la n’y a plus d’efforts à demander montre ainsi que si on considère les solution). ÇA PARAÎT ÉVIDENT aux industriels, mais les princi- niveaux moyens de polluants sur MAIS, MOINS pales marges de progrès résident plusieurs années, l’agglomération VRAI aujourd’hui dans les questions de grenobloise est classée 5e pour les « Le chauffage au bois individuel non IL Y AURA mobilité et de chauffage au bois. particules fines et 11e pour le dioxyde performant est la principale source DE VÉHICULES d’azote. Mais, au-delà de la compa- de particules fines du territoire. SUR LES ROUTES L’action de chacun d’entre raison avec d’autres, il est important La Prime Air Bois constitue donc MOINS ON ÉMETTRA nous est indispensable. de souligner qu’à l’intérieur même une action-clé d’amélioration (voir DE POLLUANTS VRAI d’une agglomération, les niveaux p. 6). Mais le dispositif ne marche d’exposition sont très variables. Cer- pas encore à plein. Les citoyens doi- Avec un périmètre suffisant, un On l’a vu, l’amélioration de la qua- taines zones, notamment en proxi- vent y recourir davantage. Au-delà accompagnement et un contrôle lité de l’air demande d’agir en mité immédiate de grands axes, sont du remplacement des appareils, adaptés - généralement automa- priorité sur le chauffage au bois et sensiblement plus exposées. » il faut souligner l’importance de tique, avec des caméras - l’expé- les transports routiers. Ces leviers la qualité du bois et de la mainte- rience montre que c’est efficace. d’actions sont entre les mains de Notre qualité de l’air se nance de l’installation. Il faudrait Un pas supplémentaire pourrait chacun d’entre nous et il convient dégrade. aussi pouvoir aller plus loin, des être franchi en ciblant aussi les donc de nous interroger sur nos progrès importants peuvent encore véhicules des particuliers. Mais pratiques. Le rôle des pouvoirs pu- FAUX être réalisés concernant la régle- blics est d’assurer les conditions cela pose d’autres questions, no- « Sur le long terme, on observe mentation et le contrôle. D’autres tamment en matière d’accompa- de ces changements. En fixant une tendance à l’amélioration tant pays, comme la Suisse, l’Allemagne gnement. S’agissant du transport des règles et en s’assurant de leur pour le dioxyde d’azote que pour ou le Québec sont beaucoup plus de personnes, il faut des mesures respect, en créant des infrastruc- les particules fines. Mais cela ne avancés en la matière. » qui permettent d’accompagner tures qui nous permettent d’être veut pas dire que la situation est la réduction de la dépendance à la moins dépendants de la voiture - bonne ! Concernant les particules Se désintoxiquer de la voi- voiture individuelle “solo”. Le Plan parcs-relais, trains, plateformes de fines, il n’y a pas eu de dépasse- ture, c’est essentiel si l’on de déplacements urbain à horizon covoiturages, pistes cyclables… ment de la valeur réglementaire veut des résultats. 2030(2) va dans ce sens, avec des - et en proposant des dispositifs européenne dans le bassin greno- blois depuis 2014. Cependant, si VRAI objectifs de développement des d’accompagnement adaptés. • transports en commun, du covoi- on considère les seuils préconisés « Sur la mobilité, il faut d’abord vi- turage, des mobilités actives, etc.. par l’Organisation mondiale de la ser la réduction du volume de trafic. santé (OMS), plus exigeants, alors En gros, moins il y aura de véhicules On ne demande aucun (1) 11e agglomération de France avec plus de 90% des métropolitains (essence ou diesel) sur les routes, effort aux industriels. 450 000 habitants moins on émettra de polluants. (2) Elaboré par le SMTC, le Plan de Ca paraît évident, mais c’est la FAUX Déplacements Urbains (PDU) a pour but d’anticiper et de programmer l’évolution première chose à faire. Le 2e levier Très tôt, dès les années 70, des des déplacements dans une aggloméra- consiste à remplacer les véhicules règles européennes ou locales tion : smtc-grenoble.org
Supplément Juin 2018 / GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE 11 Mobilité et pollution de l’air : que font nos voisins européens ? Les grandes villes européennes n’ont pas attendu la France pour bouger. Depuis plusieurs années, elles ont agi, certaines misant sur les véhicules électriques, d’autres sur le vélo ou les péages urbains. Tour d’horizon de quelques initiatives… COPENHAGUE “ Des embouteillages... de vélo ” TURIN Depuis plus de 20 ans, la capitale danoise investit massi- vement dans le vélo. Elle s’est ainsi dotée de près de 400 “ Une zone à trafic limité ” km de pistes cyclables sécurisées et d’une flotte de vé- los électriques en libre-service dotés de GPS. Sans ou- blier un mobilier urbain adapté, d’immenses garages à vé- À l’instar de nombreuses villes OSLO los et des ponts réservés aux deux-roues… Les vélos sont “ italiennes possédant un centre désormais plus nombreux que les voitures dans les rues de la Le paradis historique, Turin dispose d’une zone à trafic limité (ZTL). Autori- capitale : 265 000 contre 252 000. Et la ville veut aller plus loin : de la voiture ” elle vise 50 % de déplacements à bicyclette d’ici à 2025 (contre électrique sée aux riverains, celle-ci est in- 41% à ce jour). Revers de la médaille, la ville connaît ses premiers terdite aux véhicules extérieurs dépourvus d’un permis d’accès embouteillages (de vélos !) aux heures de pointe… • Avec 100 000 véhicules élec- triques en circulation, la Nor- payant. Les accès sont contrô- vège est le premier pays au lés par des caméras qui relèvent monde à avoir parié sur la mo- les plaques minéralogiques des bilité électrique, et ce dès les véhicules, avec des contra- années 90. Les nombreuses ventions à la clé pour les au- BERLIN incitations gouvernementales tomobilistes en infraction. Les “ Une zone verte (gratuité des péages urbains touristes mal informés (même et du stationnement dans étrangers) en sont pour leurs frais ! Vous voilà prévenu. • en cœur de ville ” les parkings, exonération de taxes…) ont permis de rendre le Régulièrement soumise à des coût des véhicules électriques pics de pollution, la capitale très compétitif par rapport au allemande a instauré en 2008 diesel ou à l’essence. Résultat, une “zone verte” - plus vaste en 2018, une voiture neuve sur que Paris et comptant 1 million deux est électrique ou hybride d’habitants ! - dans laquelle et le pays s’est fixé comme LONDRES ne peuvent entrer que les objectif d’interdire la vente de “ Un péage urbain renforcé pour véhicules répondant aux der- nières normes européennes voitures à moteurs thermiques en 2025. • ” les polluants en matière d’émissions. La majorité des grandes villes al- Instauré en 2003, le péage urbain impose une taxe journalière de lemandes (Brême, Francfort, Régul 11,50 £ (13 €) aux automobilistes qui souhaitent accéder à l’hy- Munich, Bonn…) appliquent leman per-centre de la ville entre 7h et 18h en semaine. Depuis fin 2017, ce système de zones à basses Paris e des frais supplémentaires sont facturés aux véhicules les plus pol- luants. D’autres mesures telles que le retrait progressif des bus et émissions. • vent e ropéen taxis roulant au diesel et l’introduction d’une zone à ultra basse allema émission (Ulez) verront le jour en 2019. • tème d
1 500 € de à 13 000 €* f e s s io n n els, selon le véhicule Pro tre a c h e t e z vo véhicule lluant moins po r ! moins che pole lpes Métro Grenoble-A aides financières s propose de ition d’un is pour l’acqu itaire ou u t il véhicule à m otorisation -l o ur d poids az Naturel c t r iq u e , G éle ou ules (GNV) pour Véhic . hydrogène Pour qui ? Quels véhicules ? Comment ? Les professionnels Les véhicules à usage professionnel Pour plus d’informations et retirer votre domiciliés dans la et à motorisation vertueuse pour dossier de demande, connectez-vous Métropole grenobloise. l’environnement. sur lametro.fr/sefinancer Action inscrite dans le cadre de l’appel à projets « Villes respirables en 5 ans », financé par le Ministère de la Transition Énergétique et Solidaire Toute la mobilité sur la Métropole Grenobloise * le dispositif d’aide est éligible jusqu’à 2020 et est susceptible d’être révisé au bout d’un an. Les aides de la Métropole sont cumulables avec les aides d’État. Aide accordée dans la limite de l’enveloppe annuelle disponible. GRDF, partenaire de Grenoble-Alpes Métropole, apporte une bonification de l’aide de 3 000 euros pour vous équiper d’un poids-lourd supérieur à 7 tonnes roulant au gaz naturel comprimé, soit une aide totale cumulée de 13 000 euros. Aide GRDF dans la limite de 13 véhicules. Encart pub 190x253.indd 1 25/05/2018 18:20 Directeur de la publication : Christophe Ferrari Directeur de l’information : Jean-Marc Lesaulnier Rédacteur en chef : Emmanuel Chion Rédaction : Nathalie Anula, 3, rue Malakoff - 38 031 Grenoble Cedex 01 Julie Fontana, Richard Gonzalez, Mickaël Penverne, Guillaume Rossetti Design graphique et mise en page : Florence Conti Assist. de direction et administration : Nadine Téléphone : 04 76 59 59 59 Bertoncello Impression : Imprimerie BLG (Berger-Levreau Graphique) Distribution : Géo Diffusion Dépôt légal à parution - Distribution toutes boîtes aux lettres Dépôt en Contact : lametro.fr nombre : mairies et équipements métropolitains Tirage : 215 000 exemplaires Papier certifié PEFC 70 % issu de gestion durable de la forêt Illustration de couverture : facebook.com/grenoble.alpes.metropole © Studio Bambam.
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