Étude SIG de la corrélation entre exposition indirecte à l'amiante et asbestose
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RECHERCHE Étude SIG de la corrélation entre exposition indirecte à l’amiante et asbestose Perrine de Crouy-Chanel, Ingénieur SIG, Département Santé Environnement / USIS INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE 12 rue du Val d’Osne 94415 Saint-Maurice Cedex France Introduction C’est dans ce contexte qu’en 2003, l’Institut de Veille Sanitaire aux anciens sites producteurs ou transformateurs d’amiante et (InVS) a reçu de sa tutelle, la aux sites d’affleurements naturels L’amiante est classé comme cancé- Direction Générale de la Santé de fibres d’amiante. Différentes rigène chez l’homme depuis 1977 du Ministère de la Santé et des méthodologies ont été déployées par le CIRC, Centre International Solidarités, une saisine pour dans le SIG, afin de construire un de Recherche sur le Cancer ; la étudier l’impact sanitaire sur les score d’exposition qui reflète au principale voie d’exposition à populations riveraines des anciens mieux ce qu’a pu être l’exposition l’amiante connue aujourd’hui est sites industriels producteurs ou réelle des sujets. l’exposition professionnelle des transformateurs d’amiante, ainsi anciens travailleurs de l’industrie que des affleurements naturels productrice ou transformatrice de d’amiante (asbeste). L’objectif Les données ce produit ainsi que des chantiers était d’analyser la relation entre navals, qui en font un très gros la seule exposition environne- utilisées usage. L’exposition à l’amiante mentale aux fibres d’amiante et la peut provoquer, après un délai de survenue de mésothéliomes. Afin Plusieurs sources de données latence important (puisqu’il peut d’y répondre, le Département ont été utilisées afin de tenter de parfois atteindre 30 ans), l’appa- Santé Environnement de l’InVS répondre aux objectifs fixés de rition d’un cancer très spécifique, a lancé deux études, en voie cette étude. le mésothéliome, tumeur maligne d’achèvement à ce jour, dont de la plèvre (on parle également une étude « cas-témoin » 1 ayant Pour les données sanitaires, on d’asbestose). Depuis une dizaine pour objectif de comparer les dispose de la base des individus d’années, l’inquiétude des popula- expositions environnementales à identifiés dans le Programme tions riveraines des anciens sites l’amiante des riverains des anciens National de Surveillance du industriels producteurs ou trans- sites industriels ou des sites natu- Mésothéliome (le PNSM). Ce formateurs d’amiante grandit, rels amiantifères, en séparant les programme recense les cas suite à l’apparition de cas de individus atteints d’un mésothé- confirmés de mésothéliome dans mésothéliome chez des personnes liome (les cas) et les individus non un certain nombre de départe- pour lesquelles aucune exposition atteints (les témoins). Cette étude ments français, et apparie pour professionnelle n’a pu être docu- cas-témoin a nécessité la mise en chaque cas deux témoins. C’est mentée, et donc où l’exposition œuvre d’un SIG afin d’estimer au une base de données riche pour environnementale semble être mieux l’exposition environnemen- les épidémiologistes car elle seule en cause. tale des sujets, cas et témoins, renseigne précisément l’exposition 1 En épidémiologie, une étude cas-témoin part d’une hypothèse sur la cause possible d’apparition d’une pathologie, et cherche à la vérifier ou à la réfuter en appariant des individus atteints de cette pathologie et des individus exempts de cette pathologie sur des critères de ressemblance choisis selon la pathologie étudiée, souvent une ressemblance marquée en termes d’âge, de sexe, de milieu socio-professionnel, de lieu de résidence... En santé environnementale, on cherche le plus souvent à savoir si les individus atteints de la pathologie étudiée sont significativement plus exposés au déterminant environnemental suspecté de leur pathologie que les individus témoins. 28 Géomatique Expert - N° 54 - Décembre-Janvier 2007
professionnelle ou domestique 2. Elle a l’avantage de contenir des informations précises sur l’histori- que des adresses de résidence, de travail et de scolarité des individus recensés. Du fait de la mention des adresses successives des individus, le PNSM permet de reconstituer l’histoire résidentielle/scolaire/ professionnelle des sujets et donc leur exposition, de façon relati- vement précise. Sur la période retenue pour l’étude, le PNSM recense 111 cas et 468 témoins non exposés professionnellement, diagnostiqués ou inclus entre 1998 et 2002. Pour les données concernant les anciens sites industriels producteurs ou transformateurs d’amiante, l’inventaire mis en place par le BRGM en 2001 a été utilisé, complété par les bases de données Carte 1 : Les départements couverts par le PNSM. BASIAS, BASOL, ainsi que des données Infogreffe afin de recen- ser le maximum de ces sites et de rassembler des données suffisam- ment précises pour pouvoir les localiser. L’objectif du recueil de ces données était aussi de dispo- ser d’informations concernant le début et la fin de l’activité de ces sites industriels, afin de pouvoir ne considérer l’exposition des individus que s’ils étaient présents à proximité pendant que ceux-ci étaient en activité. Au total, 553 sites industriels ont ainsi pu être répertoriés. À ces sites industriels se sont ajoutés les 19 sites natu- rels amiantifères, dont le BRGM possède l’inventaire et une couche SIG. L’analyse de l’exposition sous SIG s’est effectuée en deux temps : une première phase plus exploratoire, avant que ne soit réalisé le travail de géocodage précis des adresses des individus du PNSM et des Carte 2 : Localisation des sites industriels et des sujets. 2 L’exposition domestique est le contact à l’amiante des conjoints des personnes travaillant dans l’industrie productrice ou utilisatrice d’amiante ; c’est le plus souvent l’exposition des femmes ou compagnes des ouvriers, amenées régulièrement à laver et surtout à repasser les vêtements de travail imprégnés de fibres d’amiante de leur conjoint. 3 Le code postal, fourni dans le cas de fichiers recensant des adresses, ne permet pas simplement de revenir au code commune : le découpage du territoire selon le code postal est défini pour les besoins des bureaux distributeurs du courrier de La Poste ; il peut y avoir plusieurs codes postaux pour une même commune dans le cas des grandes villes par exemple, et un seul code postal pour de très nombreuses communes dans des zones rurales peu peuplées. Mais quand des bases de données sanitaires recueillent l’information de l’adresse des patients, c’est l’adresse postale et donc le code postal qu’elles récupèrent : qui en effet connaît par cœur le code « Insee » de sa commune de résidence ? Il est possible cependant, mais pas de façon totalement automatisée, de retrouver le code Insee à partir d’une adresse postale, à condition cependant que l’information sur le nom de la commune soit, elle, correctement renseignée. Ce qui n’est pas toujours le cas non plus… Géomatique Expert - N° 54 - Décembre-Janvier 2007 29
RECHERCHE dans les communes concentrant de nombreux sites susceptibles de générer une exposition à l’amiante et les communes ne comportant qu’un seul site. Les multi-expositions sont donc complètement gommées. Enfin, puisque les données sont agrégées au centre de la commune, et que toute l’information individuelle disparaît, la durée d’exposition, qui a sans doute une influence elle aussi, ne peut être prise en compte. Il s’agit donc vraiment d’une première approche, insuffi- sante dans le cadre d’une étude à l’échelle individuelle comme une étude cas-témoin. Score d’exposition Carte 3 : Score d’exposition par commune en Seine-Saint-Denis (93). en fonction sites industriels ; une deuxième PNSM et dans les bases recensant de la distance phase, tenant compte de la loca- les sites industriels. Les communes lisation précise des sujets et des de résidence/scolarité/vie profes- Seule la localisation précise des sites. C’est l’enchaînement de sionnelle ou bien les communes où individus et des sites permettant ces différentes phases de l’ana- se trouvent les sites ont pu être de prendre en compte les infor- lyse de l’exposition qui va être identifiées. Un premier indicateur mations individuelles sur les sujets détaillée ci-après. Du point de d’exposition assez grossier a donc et les données sur les périodes vue méthodologique, cette étude pu être construit grâce au SIG, de fonctionnement des sites et le présente en effet l’intérêt d’avoir indicateur qui se déclinait selon type d’activité, une prestation de permis d’approcher un problème trois modalités : géocodage a été commandée pour de différentes façons, l’objectif – score à 0 : le sujet se trouve l’ensemble des adresses des sujets ayant été d’affiner au maximum la dans une commune qui ne issus du PNSM et des adresses des modélisation dans le SIG de cette comporte pas de site industriel sites industriels. La société retenue exposition. ou naturel susceptible de générer pour ce travail a renvoyé, quand une exposition à l’amiante, et elle le pouvait, les coordonnées X aucune des communes adjacentes et Y des individus et des sites. A Définition à sa commune de résidence/ partir de ces données localisées scolarité ou vie professionnelle plus précisément, l’exposition de l’exposition ne comporte un tel site ; allait pouvoir être définie de façon – score à 1 : le sujet se trouve plus fine, en tenant compte des Dans un premier temps, et ce dans une commune adjacente distances de dispersion des fibres avant d’avoir fait effectuer le à une ou plusieurs communes d’amiante décrites par la littéra- travail de géocodage des sites comportant un ou plusieurs sites ture. En effet, une étude à montré et des sujets issus du PNSM, une susceptibles de générer une expo- qu’au-delà de 2000 m de la source, première tentative exploratoire sition à l’amiante ; le risque de dispersion des fibres a été conduite afin de savoir s’il – score à 2 : il y a un ou plusieurs d’amiante est trop faible pour que était possible de mieux connaître sites dans la commune même où l’on puisse considérer qu’il existe l’exposition des individus sans les se trouve l’individu. une exposition environnementale. localiser de façon très précise. Dans la mesure où l’on ne pouvait Les sites et les sujets ont donc Ce score, assez grossier, est défini pas, en travaillant sur des sites très été intégrés au SIG par le biais à l’échelle de la commune. Il ne nombreux, divers et répandus sur du code de commune (dit « code tient compte aucunement des l’ensemble du territoire national, Insee »), retrouvé grâce à une dates de validité des adresses effectuer de modélisations de la double recherche sur le code ou de fonctionnement des sites, dispersion des fibres pour chaque postal 3 et le nom de commune et ne fait pas de différence entre site, il fallait s’en tenir à cette des adresses répertoriées dans le des expositions très importantes hypothèse de distance limite 30 Géomatique Expert - N° 54 - Décembre-Janvier 2007
pour estimer l’exposition des individus. À partir des coordonnées précises des sites et des individus, quand les données d’adresse étaient suffisamment précises pour que la société retenue pour effectuer la prestation de géocodage ait pu renvoyer des coordonnées X et Y, on définit quatre zones d’exposition décroissante autour des sites sources : une première zone d’exposition considérée comme la plus forte, entre 0 et 500 m de la source, une seconde zone entre 500 et 1000 m de la source, une troisième entre 1000 et 1500 et une quatrième entre 1500 et 2000 m. En fonction de Carte 4 : Exposition des sujets aux sites industriels. la zone où se trouve l’adresse du Ce score, s’il est plus fin que le sur le site le plus proche en fonc- sujet, un score d’exposition lui est précédent, possède encore de tionnement pendant la période de attribué : nombreuses limites. D’une part, validité de l’adresse, ainsi que la – score à 4 pour les adresses loca- il ne permet pas de connaître distance entre le site et l’adresse. lisées dans une ou plusieurs zones précisément la distance entre le Cependant, là encore, les limites ainsi définies dont au moins une se sujet et le site ; d’autre part, là demeuraient importantes : pour trouvant à moins de 500 m d’un encore, les multi-expositions ne chaque sujet, on ne récupérait site source ; sont pas prises en compte. Ce qu’un seul site, ce qui éliminait – score à 3 pour les adresses score reste assez grossier par totalement les multi-expositions. localisées dans une ou plusieurs rapport aux besoins de préci- Même si on pouvait, en disposant de ces zones dont aucune ne se sion de l’analyse de l’exposition d’informations plus précises sur le trouve à moins de 500 m d’un site pour une étude cas-témoin. Une site, tenter d’affiner la quantifica- source, mais dont au moins une se méthode permettant de connaître tion de l’exposition en identifiant trouve entre 500 et 1000 m d’un la distance précise au site est donc par exemple le type d’activité site source ; envisagée. pratiqué sur le site, le risque était – score à 2 pour les adresses loca- élevé de mésestimer totalement lisées dans une ou plusieurs de ces l’exposition réelle des sujets. zones dont aucune ne se trouve à Troisième Ainsi, par exemple, pour un sujet moins de 1000 m d’un site source exposé à deux sites industriels très mais dont au moins une se trouve approche proches de lui, dont le plus éloigné à moins de 1500 m ; – score à 1 pour les adresses loca- de l’exposition des deux générait l’exposition la plus importante, on aurait attribué lisées dans une ou plusieurs de ces uniquement l’exposition générée zones dont aucune ne se trouve Dans un troisième temps donc, par le site le plus proche des à moins de 1500 m mais dont au disposant des coordonnées deux, à savoir la moins forte des moins une se trouve à moins de précises des sites industriels et deux. L’exposition du sujet aurait 2000 m ; des sujets, il nous a été demandé été sous-estimée. Cette option a – score de 0 pour toutes les de pouvoir connaître, pour chaque donc été écartée. autres adresses. sujet, le site le plus proche, en s’assurant que les dates d’activité Ce score est établi en cons- du site soient cohérentes avec les Approche la plus truisant sous SIG des anneaux dates de validité des adresses des concentriques autour des sites. sujets. Un outil a donc pour cela fine possible L’espacement de ces anneaux a été développé dans ArcGIS, pour été fixé arbitrairement à 500 m. associer à chaque sujet le site le Face à l’insuffisance des différentes Le choix de 2000 m comme limite plus proche en vérifiant la condi- options explorées précédemment pour la zone la moins exposée est tion de validité des dates. En sortie à la demande de l’équipe en charge lié aux indications trouvées dans de ce traitement on obtenait, pour du projet, il a été proposé de la littérature sur la distance de chaque adresse de sujet, l’ensem- rechercher une solution qui, via dispersion des fibres d’amiante. ble des informations disponibles le SIG, permettrait de récupérer, Géomatique Expert - N° 54 - Décembre-Janvier 2007 31
RECHERCHE pour chacun des sujets, tous les tenté de construire un indicateur fibres pour chacun des sites. Cela sites ayant fonctionné pendant la d’intensité de l’exposition sur les dit, si cette dernière méthode a période de validité des adresses, caractéristiques des sites indus- semblé la plus appropriée, elle et situés dans un rayon inférieur à triels. Ces différentes informations ne demeure pas sans limite, la 2 km, puisque telle est la distance sur l’intensité de l’exposition aux principale étant quand même le limite au-delà de laquelle on peut différents sites, ainsi que la durée manque relativement fréquent considérer que les fibres d’amiante d’exposition et la distance entre de l’information sur les dates ont une probabilité quasi nulle de site et sujet ont été combinées d’activité des industries, qui nous se disperser. Il n’existe pas en stan- dans un score d’exposition, ainsi a conduit à écarter un certain dard dans ArcGIS de fonctionna- construit : nombre de sites de l’étude. lité permettant de récupérer cette – le score d’exposition est calculé information. Cependant, la boîte pour chaque adresse des différents à outils Hawths Tools Analysis, sujets selon la formule suivante : Résultats développée par un consultant (intensité/distance)*durée américain en écologie spatiale, – quand une adresse est exposée et conclusion permet, entre autres nombreuses à plusieurs sites, on somme ces fonctions, de générer une matrice scores d’exposition calculés pour Le manque de puissance statis- des distances entre les points chaque site situé à moins de tique de l’étude – on disposait d’une même couche ou entre les 2 km ; d’un nombre insuffisant de cas points de deux couches distinctes. – enfin, on somme l’ensemble des de mésothéliomes non liés à une La procédure proposée au chargé scores d’exposition de toutes les exposition professionnelle pour du projet a donc été : adresses d’un même sujet afin de pouvoir conclure – a fait que – de générer une matrice de reconstituer un score qui reflète l’on n’a pu aboutir à des résultats distance sous ArcGIS pour connaî- le plus fidèlement possible son significatifs sur le plan statistique tre, pour tout sujet, la distance à exposition aux sites industriels pour conclure à une exposition tous les sites ; susceptibles de générer une plus importante des cas que des – sous Access, de traiter le ficher exposition environnementale à témoins. de sortie (très volumineux au vu l’amiante, tout au long de sa vie. du nombre de points dans chacune L’étude fait néanmoins apparaî- des deux couches sites et sujets), On a donc au final un score d’ex- tre une tendance qui pourrait en sélectionnant, d’abord, les position E sur toute l’histoire de devenir significative avec de plus seules couples site/sujet distants l’individu calculé comme suit : nombreux sujets. Le délai d’ap- de 2 km ou moins, puis en effec- E = Si [(I/d)*D] parition de cette pathologie est tuant une seconde requête sur le où I est l’intensité de l’exposition, long et il est probable que l’on ne critère des dates pour ne retenir, D, la durée de l’exposition, et de disposera d’une population suffi- pour chacun des sujets, que les la distance entre l’adresse du loge- sante pour mener pareil travail que sites ayant fonctionné pendant la ment, de l’école ou du travail de dans quelques années. Cependant, période de validité des adresses. l’individu et le site industriel. si elle n’a pas permis de conclure en infirmant ou en confirmant Cette dernière solution, qui a C’est donc en modélisant ainsi l’hypothèse de départ, cette étude finalement été retenue, a permis, l’exposition des sujets aux cas-témoin a néanmoins été l’oc- par rapport aux autres pistes anciens sites industriels suscepti- casion d’aborder la problématique explorées, de prendre en compte bles d’avoir généré une exposition de l’exposition sous des angles les multi-expositions des sujets, ce environnementale à l’amiante que divers, en fonction de la précision qu’aucune autre option ne permet- l’on a au mieux approché ce que des données disponibles, et elle a tait. Elle présente en outre l’avan- fut la réalité, au vu des données été l’occasion de développements tage d’être très ouverte, puisque disponibles et de l’étendue géogra- méthodologiques tout à fait inté- en connaissant les informations phique de l’étude qui rendait ressants, et tout spécialement dans relatives aux différents sites et à totalement inenvisageable des l’apport de la démarche géographi- leurs activités, on a en parallèle modélisations de dispersion des que et du SIG à un tel travail. n Cette étude a été réalisée au Département Santé-Environnement de l’Institut de Veille sanitaire par : Stéphanie Vandentorren (Médecin épidémiologiste, chargée du projet), Sarah Goria (Statisticienne), Stéphanie Leng (Monitrice d’étude), Delphine Lauzeille (Epidémiologiste), et Perrine de Crouy-Chanel (Ingénieur SIG). 32 Géomatique Expert - N° 54 - Décembre-Janvier 2007
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