Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle
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Directives et recommandations Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle Février 2006, État: mars 2019 Office fédéral de la santé publique (OFSP), Commission fédérale pour les vaccinations (CFV), Société suisse de gynécologie et d’obstétrique (SSGO) L’essentiel en bref La rubéole est une infection virale vaccinal de chaque nouvelle pa- les oreillons, ou qui a déjà eu l’une généralement bénigne, dont les tiente et, si nécessaire, à compléter de ces maladies. Il ne présente alors conséquences pour le fœtus et l’en- immédiatement – si la femme n’est aucun risque supplémentaire, les fant sont toutefois souvent dramati- pas enceinte – les vaccinations anticorps spécifiques déjà présents ques lorsqu’elle intervient durant le manquantes au moyen d’un vaccin neutralisant simplement la souche premier trimestre de grossesse. En ROR (rougeole, oreillons, rubéole), vaccinale correspondante. vue de prévenir la rubéole congéni- jusqu’à un total de deux doses. Vu La varicelle contractée pendant la tale, l’Office fédéral de la santé pu- la protection élevée conférée par le grossesse présente un risque accru blique recommande la vaccination vaccin rubéole, il est désormais re- pour la mère comme pour l’enfant. contre la rubéole aux adolescentes commandé de ne plus effectuer de Cette maladie entraîne chez depuis 1973 et aux petits enfants sérologie. La recherche des anti- l’adulte, et tout particulièrement Février 2006 des deux sexes dès 1985. Depuis corps IgG reste seulement recom- chez la femme enceinte, des com- de nombreuses années, les gyné- mandée en cas de grossesse chez plications beaucoup plus fréquentes cologues-obstétriciens évaluent une femme non vaccinée ou au que chez l’enfant, (p. ex. pneumo- la susceptibilité à la rubéole des statut vaccinal inconnu. nie, infec- femmes enceintes, lors de la pre- Une infection rougeoleuse durant tions bactériennes secondaires, mière consultation prénatale. Cette la grossesse présente également un méningite, cerebellite et encépha- pratique contribue à la fois à la risque accru d’avortement spontané lite). En outre, une varicelle qui tou- prévention ultérieure de la rubéole et d’accouchement d’un enfant che la mère dans les cinq jours pré- congénitale, par la vaccination post- mort-né ou prématuré. Elle n’a pas cédant ou les deux jours suivant partum des femmes non immunes, d’effet tératogène mais le risque de l’accouchement peut provoquer et à la confirmation d’une infection complication pour la femme en- une varicelle périnatale, avec un rubéoleuse durant la grossesse ceinte est également accru. Une in- taux de létalité élevé (jusqu’à 30%). recommandations (valeur de référence pour d’autres fection ourlienne en début de gros- Une varicelle contractée durant la résultats de laboratoire, en cas de sesse pourrait également augmen- première moitié de la grossesse suspicion d’infection durant la gros- ter le risque d’avortement spontané. provoque Directives et sesse). La vaccination ROR des futures mè- rarement un syndrome de varicelle Ce dépistage systématique en dé- res permet de protéger les nourris- congénitale (cicatrices cutanées, but de grossesse connaît cepen- sons avant qu’ils ne soient en âge anomalies du squelette, chorioréti- dant deux limites importantes. d’être eux-mêmes vaccinés. Pen- nite, microphtalmie, cataracte et at- D’une part, il ne diminue pas le ris- dant les premiers mois après la nais- teintes du système nerveux cen- que de rubéole congénitale lors de sance, les nourrissons sont particu- tral). la première grossesse, puisque la lièrement vulnérables à la rougeole, Depuis janvier 2005, la vaccination vaccination contre la rubéole est qui peut entraîner des complications contre la varicelle est recomman- contre-indiquée durant la gros- graves du fait de l’immaturité immu- dée aux adolescents et jeunes adul- sesse. D’autre part, il est difficile nitaire. C’est pourquoi la vaccination tes (
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle Février 2006 Editeur © Office fédéral de la santé publique (OFSP) Version actuelle disponible sur Internet www.bag.admin.ch/infinfo Pour de plus amples informations Office fédéral de la santé publique Unité de direction Santé publique recommandations Division Maladies transmissibles 3003 Berne Téléphone 031 323 87 06 Directives et epi@bag.admin.ch Auteurs Office fédéral de la santé publique Unité de direction Santé publique, Division Maladies transmissibles Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) Société suisse de gynécologie et d’obstétrique (SSGO) Suggestion de citation Office fédéral de la santé publique, Commission fédérale pour les vaccinations, Société suisse de gynécologie et d’obstétrique. Vaccina- tion des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle. Directives et recommandations (précédem- ment Supplément XX). Berne: Office fédéral de la santé publique, 2006 Cette publication paraît aussi en allemand. Numéro de publication 2 BAG OeG 11.06 1500 d 1000 f 20EXT0609/20EXT06010 Imprimé sur du papier blanchi sans chlore
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle à compléter immédiatement – si la ont reçu deux doses certifiées de cinal incomplet au lieu d’effectuer femme n’est pas enceinte – les vac- vaccin varicelle (excepté en cas des sérologies. L’OFSP, la CFV et la cinations manquantes au moyen d’exposition pendant la grossesse). SSGO recommandent en outre aux d’un vaccin varicelle, jusqu’à un to- La recherche des anticorps IgG est gynécologues-obstétriciens de con- tal de deux doses. La vaccination par contre recommandée en cas de trôler le statut vaccinal de chaque contre la varicelle peut être effec- grossesse chez une femme sans nouvelle patiente pour l’ensemble tuée en même temps que la ou les antécédent de varicelle ou au statut des vaccinations recommandées, vaccinations ROR manquantes. Vu vaccinal incomplet ou inconnu. y compris diphtérie, tétanos et hé- la protection élevée conférée par Ces recommandations impliquent patite B, et de les compléter si né- deux doses de vaccin varicelle, il une modification importante de la cessaire. Ainsi, les gynécologues- n’est pas nécessaire d’effectuer pratique: vacciner les nouvelles pa- obstétriciens contribueront à la pré- une sérologie chez les femmes qui tientes non enceintes au statut vac- vention de l’ensemble des maladies Février 2006 recommandations Directives et 3
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle Sommaire L’essentiel en bref 1 Impressum 2 1. Prévention de la rubéole 5 Introduction 5 Prévention de la rubéole congénitale 5 Tableau 1: Caractéristiques de la rubéole et de la rubéole congénitale en Suisse 6 2. Prévention de la rougeole et des oreillons 6 3. Prévention de la varicelle 7 4. Nouvelles recommandations de prévention 7 Tableau 2: Recommandation pour la prévention de la rubéole, de la rougeole, des oreillons et de la varicelle 8 chez les adolescentes et les femmes en âge de procréer 5. Rôle des gynécologues-cbstériciens dans la prévention des maladies évitables par la vaccination 9 Tableau 3: Plan de vaccination suisse 2006 9 Références 10 Février 2006 recommandations Directives et 4
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle 1. Prévention de la ru- dence actuelle de la rubéole clinique adolescents et les jeunes adultes de béole est estimée à 3 pour 100 000 [8]. Pour Suisse, malgré la vaccination et la cir- le contrôle de la rubéole congénitale culation du virus sauvage. En 1995–96, en Europe, l’OMS s’est fixé un objectif parmi 649 élèves de 8e année 84% Introduction de moins de 1 cas pour 100 000 nais- étaient séropositifs pour la rubéole sances vivantes d’ici à 2010 [9]. (vaccinés: 91%, non vaccinés: 70%) La rubéole est une maladie infectieuse Une infection rubéoleuse inapparente [22]. Dans les années 1990 et au début caractérisée par des signes et des (subclinique) chez la femme enceinte des années 2000, 0 à 13% des étu- symptômes non spécifiques incluant peut aussi causer des malformations diants en médecine étaient séronéga- un exanthème maculopapulaire, des congénitales chez l’enfant, bien que le tifs [19, 23, 24]. En 1990–91, 6% des adénopathies, des arthralgies, une risque semble moindre qu’après une femmes en âge de procréer étaient conjonctivite et une fièvre modérée. infection symptomatique avec une susceptibles de développer la rubéole Chez l’adulte, elle se présente le plus éruption [10]. Une infection du fœtus [18]. En Europe, la proportion des fem- souvent sous une forme peu sévère, à sans aucun signe de rubéole congéni- mes non immunes de 15 à 19 ans est fièvre modérée, avec ou sans exan- tale malformative peut se produire à tantôt plus élevée (France 12%, Italie thème. Jusqu’à 50% des infections n’importe quel moment de la gros- 10%, Allemagne 8%), tantôt plus restent cliniquement silencieuses. sesse [11]. Bien que la rubéole procure basse (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Toutefois, jusqu’à 50% des femmes généralement une immunité à vie, une Finlande: 1 à 3%) qu’en Suisse; ces infectées souffrent d’arthralgies ai- réinfection rubéoleuse – générale- différences résultent largement des guës ou d’arthrites. En raison de la fai- ment asymptomatique – peut parfois disparités de couverture vaccinale ble spécificité du tableau clinique de la survenir, chez les personnes vacci- [25]. Les jeunes femmes étrangères rubéole, toute suspicion de rubéole nées comme chez celles qui ont déjà ou nées à l’étranger sont significative- doit être confirmée par des examens eu la maladie [10]. Le risque de SRC ment plus à risque d’être non immu- de laboratoire. chez les enfants nés de mères réin- nes pour la rubéole et de donner nais- Une infection rubéoleuse durant la fectées avec la rubéole durant la gros- sance à un enfant souffrant de SRC. première moitié de la grossesse, sur- sesse paraît faible [11–13]. Les enfants Cela est aussi vrai en Suisse (10 à 13% tout pendant les 12 premières semai- infectés in utero peuvent excréter le de femmes non immunes parmi les nes, peut être dévastatrice pour le fœ- virus jusqu’à l’âge d’un an environ [14]. femmes étrangères), qu’en Grande- Février 2006 tus et l’enfant. Le risque d’avortement Bretagne (jusqu’à 16% de non immu- spontané, de naissance d’un enfant nes chez les femmes originaires du Sri mort-né ou prématuré, et de rubéole Prévention de Lanka), en Espagne (58% des cas lors congénitale malformative appelée la rubéole congénitale d’une récente épidémie à Madrid aussi syndrome de rubéole congéni- étaient d’origine étrangère, latino- tale (SRC) (atteintes sensorielles, car- La prévention de la rubéole congéni- américaine surtout) ou aux Etats-Unis diaques, neurologiques et autres, dé- tale constitue le premier objectif de la (en 1997–99, 91% des enfants avec un tectables à la naissance ou plus tard vaccination contre la rubéole. C’est SRC avaient une mère née hors des [1]) est alors d’autant plus élevé que pourquoi, elle a d’abord été recom- Etats-Unis) [18, 26–32]. Les femmes l’infection est précoce (cf. tableau 1). mandée aux adolescentes (dès 1973 provenant de régions sans pro- Une infection plus de 12 jours avant en Suisse). Cette stratégie ciblée n’a gramme de vaccination contre la ru- les dernières règles ou après 20 se- cependant pas permis de contenir la béole ou avec un programme récent maines de grossesse ne comporte au- sont particulièrement à risque d’être recommandations circulation du virus et l’infection de cun risque connu [2–4]. Les avorte- femmes enceintes non immunes n’a non immunes (Afrique, Amérique la- ments thérapeutiques constituent une pas été empêchée. La vaccination a tine, Asie). La rubéole confirmée par Directives et issue fréquente d’une infection rubéo- donc ensuite été étendue à tous les un examen de laboratoire chez une leuse durant la grossesse. Ils sont en petits enfants (dès 1985 en Suisse) femme enceinte ou un nouveau-né, géné-ral une dizaine de fois plus fré- [20, 21]. Le plan de vaccination actuel de même que la rougeole (confirmée quents que le nombre d’enfants nés pour les ROR est rappelé dans le ta- ou non) sont à déclaration obligatoire. avec une rubéole congénitale malfor- bleau 1. En Suisse, comme dans la Le vaccin ROR, et en particulier sa mative [3, 5]. Avant l’introduction de la plu-part des pays européens, le con- composante anti-rubéoleuse, est effi- vaccination en Angleterre et au Pays trôle de la rubéole et de la rubéole con- cace et très sûr [33]. Une dose induit de Galles, on estimait à 200–300 le génitale est ainsi actuellement en pre- une séroconversion supérieure à 95% nombre de cas de SRC et à environ mier lieu assuré par la vaccination des pour la rubéole [10]. Une deuxième 740 celui des interruptions de gros- jeunes enfants. Comme la couverture dose (à un intervalle minimum de 4 se- sesse consécutives à une infection vaccinale (cf. tableau 1) est malheu- maines), augmente cette protection à [6]. Transposée à la Suisse, cette esti- reusement encore insuffisante pour plus de 98% [34, 35]. Lors d’épidé- mation serait de 25 à 35 cas de SRC et bloquer totalement la circulation du vi- mies, une dose a offert une protection 90 interruptions de grossesse par an rus (immunité de groupe), il est essen- de 90% à 100% [10, 11]. Le vaccin con- [7]. On compte actuellement en tiel que les femmes en âge de pro- fère une protection à long terme, Suisse environ un cas de SRC tous les créer effectuent les vaccinations de même en l’absence du virus sauvage 2–3 ans. Le nombre d’interruptions de rattrapage éventuellement nécessai- ou en cas de diminution avec le temps grossesse en raison d’une infection res. de la concentration des anticorps [36– rubéoleuse pendant la grossesse n’y Diverses études ont montré que la sé- 44]. Si les douleurs articulaires post- 5 est pas connu précisément (un cas dé- roprévalence des anticorps antirubéo- vaccinales sont exceptionnelles chez claré depuis 1999). En Suisse, l’inci- leux était relativement basse chez les les enfants (0 à 3%), jusqu’à 26% des
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle Tableau 1 Caractéristiques de la rubéole et de la rubéole congénitale en Suisse Période d’incubation 13–23 jours Période de contagiosité De 7 jours avant à 7 jours après l’éruption Contagiosité: taux de reproduction de base1 avant la vaccination [15] Elevée: 7–8 Prévention [16], dès 2019: Vaccination Enfants: 1ère dose à 9 mois 2e dose à 12 mois Rattrapage: en tout temps, avec 2 doses pour toute per- sonne née après 1963 ou si désir d’enfant Couverture vaccinale (Suisse, 1999–2003) [17] 24–35 mois: 81% Entrée école: 87% (≥1dose) 36% (≥2 doses) Sortie école: 91% (≥1 dose) [garçons: 88%, filles: 93%] 50% (≥2 doses) [garçons: 46%, filles: 50%] Proportion de non immuns parmi les jeunes adultes 6% chez les femmes, en 1990–91 [18] 8% chez les étudiants en médecine, en 1999–2003 [19] Incidence des cas cliniques de rubéole (estimations Sentinella) [8] 163/100 000 hab. en 1989 (max. depuis 1986) 3/100 000 hab. en 2004 (min. depuis 1986) Risque de transmission intra-utérine après une rubéole >12 jours avant les dernières règles: nul symptomatique confirmée par un examen de laboratoire 16 semaines: 40% Risque de rubéole congénitale malformative chez un enfant dont 20 semaines: pas de risque Février 2006 Risque de complications pour la mère Arthralgies aiguës, arthrites: jusqu’à 50% Intervention possible Avortement thérapeutique Nombre de rubéoles confirmées durant la grossesse 2 cas entre 1999 et 2004 (selon la déclaration obligatoire) Nombre d’avortements provoqués suite à une infection rubéoleuse 1 cas entre 1999 et 2004 (selon la déclaration obligatoire) Nombre de nouveau-nés avec une infection rubéoleuse 0 cas entre 1999 et 2004 (selon la déclaration obligatoire) Nombre de nouveau-nés avec un syndrome de rubéole congénital 4 cas (2 certains, 1 possible, 1 suspect) entre 1995 et 2004 selon la Swiss Paediatric Surveillance Unit (SPSU) 1 Le taux de reproduction de base R0 est le nombre de cas secondaires entraînés par chaque cas de rubéole, dans une population entièrement non immune pour la rubéole. jeunes femmes présentent des ar- tion [47]. Parmi plus de 1000 femmes et les transmettre à son enfant, l’in- thralgies post-vaccinales et 15% ont enceintes susceptibles d’attraper une fection vaccinale reste asymptomati- recommandations des signes d’arthrite [45, 46]. Les rubéole qui ont été vaccinées par inad- que [10, 11]. Les virus vaccinaux ROR douleurs articulaires disparaissent ha- vertance durant les premiers mois de ne se transmettent pas de la personne Directives et bituellement en deux semaines. Un grossesse, aucun cas de rubéole con- vaccinée aux contacts non immuns passage à la chronicité n’est pas à génitale n’a été enregistré [7]. La gros- [10]. Aussi la vaccination ROR est-elle craindre [33]. sesse peut donc être poursuivie sans particulièrement recommandée aux Les contre-indications à la vaccination crainte même si une femme enceinte enfants et aux conjoints des femmes ROR sont détaillées ailleurs [7]. Cette a été vaccinée par mégarde ou si une enceintes non immunes, afin de limi- dernière est en particulier contre-indi- femme devient enceinte dans le pre- ter pour ces dernières le risque d’ex- quée durant la grossesse, en raison du mier mois suivant la vaccination [48]. position au virus sauvage [11]. risque théorique d’embryopathie. Les femmes non ou incomplètement Avant de procéder à une vaccination, il vaccinées souhaitant un enfant de- est important de savoir si la femme vraient d’abord se faire vacciner. Il est est enceinte, surtout à un stade pré- recommandé aux femmes qui n’au- coce. Un test de grossesse n’est tou- raient pas pu recevoir une vaccination 2. Prévention de la tefois pas nécessaire [11]. Les fem- manquante en raison de leur gros- rougeole et des oreillons mes devraient, si possible, éviter de sesse de se faire vacciner rapidement devenir enceintes pendant le mois sui- après l’accouchement. La femme qui vant la vaccination ROR; il convient de allaite peut être vaccinée. Les anti- Les conséquences, pour la mère et les informer de ce délai [11]. Cepen- corps transmis au nourrisson par l’al- l’enfant, d’une rougeole durant la gros- dant, malgré de rares observations laitement ne compromettent pas la sesse sont souvent sous-estimées. 6 d’infection transplacentaire par le virus vaccination ROR de ce dernier. Bien Une infection rougeoleuse chez une vaccinal, aucune maladie congénitale qu’une femme puisse excréter des femme enceinte peut entraîner un n’a été rapportée suite à une vaccina- virus rubéoleux vaccinaux dans le lait avortement spontané et la naissance
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle d’un enfant mort-né ou prématuré 3. Prévention environ 12% des vaccinés, restent bé- [49–52]. Elle ne cause pas d’embryo- de la varicelle nignes (80% des personnes vaccinées une raison de leur grossesse de se faire protection complète et dans >90% vacciner rapidement après l’accouche- des cas une protection contre des ma- Les nouvelles stratégies recomman- ment. L’allaitement ne représente pas ladies graves ou moyennement dées pour prévenir la rubéole, la 7 une contre-indication. graves [69, 70, 72]. Les varicelles, qui rougeole, les oreillons et la varicelle surviennent malgré la vaccination chez chez les adolescentes et femmes en
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle Tableau 2 Recommandation pour la prévention de la rubéole, de la rougeole, des oreillons et de la varicelle chez les adolescentes et les femmes en âge de procréer Femme non enceinte • ROR • Contrôle systématique du statut vaccinal ROR lors de la première consultation gynécologique (seules les vaccinations prouvées par un carnet de vaccination sont prises en compte). Le secrétariat médical doit demander à la patiente de prendre son carnet de vaccination lors du premier contact. – Rattrapage des vaccinations manquantes (sauf si contre-indication) selon le plan de vaccination (première dose immédiatement, deuxième dose après au minimum 4 semaines d’intervalle). Les femmes devraient, si possible, éviter d’être enceintes pendant le mois suivant la vaccination ROR. Il convient de s’assurer – sans pratiquer un test de grossesse – que la femme n’est pas enceinte avant de procéder à une vaccination. Les vaccins ROR et varicelle peuvent être donnés simultanément ou à un intervalle minimum de 4 semaines. Pas de sérologie de contrôle ni avant ni après la vaccination. • Varicelle • Contrôle systématique de l’anamnèse de varicelle et du statut vaccinal lors de la première consultation gynécologique (seules les vaccinations prouvées par un carnet de vaccination sont prises en compte, l’anamnèse de varicelle est très fiable). Le secrétariat médical doit demander à la patiente de prendre son carnet de vaccination lors du premier contact. • En l’absence d’anamnèse certaine de varicelle et d’un statut vaccinal comprenant deux doses de vaccin varicelle, – Effectuer le rattrapage des vaccinations manquantes (sauf si contre-indication) selon le plan de vaccination (première dose immédiatement, deuxième dose après au minimum 4 semaines d’intervalle). Les femmes devraient, si possible, éviter d’être enceintes pendant le mois suivant la vaccination varicelle. Il convient de s’assurer – sans pratiquer un test de grossesse – que la femme n’est pas enceinte avant de procéder à une vaccination. Les vaccins varicelle et ROR peuvent être donnés simultané- ment ou à un intervalle minimum de 4 semaines. – Comme alternative pour les femmes non vaccinées, il est aussi possible d’effectuer d’abord une sérologie IgG contre la varicelle et de vacciner ensuite avec deux doses en cas d’absence d’IgG; en effet, lorsque l’anamnèse de varicelle est négative, la sérologie se révèle souvent positive. Février 2006 Femme enceinte • ROR • Contrôle systématique du statut vaccinal ROR lors de la première consultation prénatale (seules les vaccinations documentées sont prises en compte). – Si la femme n’a reçu aucun vaccin ROR ou antirubéoleux et antirougeoleux documenté: effectuer une sérologie avec recherche des IgG antirubéoleux et antirougeoleux (valeurs de référence pour interpréter d’autres analyses de laboratoire suite à une éventuelle exposition durant la grossesse). – En cas de sérologie négative: administrer une dose d’un vaccin ROR rapidement après l’accouchement et une deuxième dose au moins 4 semaines après. En cas de sérologie rubéole négative en début de grossesse, une sérologie de contrôle recommandations peut être effectuée vers la 20e semaine. – Si la femme est vaccinée avec une dose documentée d’un vaccin ROR: pas de sérologie, administrer la seconde dose ROR peu Directives et après l’accouchement. – Si la femme est vaccinée avec deux doses documentées d’un vaccin ROR: aucune mesure. • Varicelle • Contrôle systématique de l’anamnèse et du statut vaccinal pour la varicelle lors de la première consultation prénatale (seules les vaccinations documentées sont prises en compte). – Si la femme n’a pas eu la varicelle et n’a reçu aucun vaccin documenté: effectuer une sérologie avec recherche des anticorps IgG spécifiques de la varicelle (valeur de référence pour interpréter d’autres analyses de laboratoire et déterminer les méthodes de prévention nécessaires suite à une éventuelle exposition durant la grossesse). – En cas de sérologie négative: administrer une dose de vaccin varicelle rapidement après l’accouchement et une deuxième dose au moins 4 semaines après. – Si la femme a été vaccinée avec une dose documentée de vaccin contre la varicelle: effectuer une sérologie (susceptibilité pendant la grossesse ?) et administrer la deuxième dose de vaccin varicelle rapidement après l’accouchement. – Si la femme a été vaccinée avec deux doses documentées de vaccin contre la varicelle: effectuer une sérologie en cas d’exposi- tion durant la grossesse. – Si la femme a une anamnèse certaine de varicelle: aucune mesure. 8 • La vaccination ROR ou varicelle est contre-indiquée durant la grossesse et le mois précédant la conception en raison d’un risque théorique d’embryopathie.
Office fédéral de la santé publique Vaccination des femmes en âge de procréer contre la rubéole, la rougeole, les oreillons et la varicelle âge de procréer sont décrites dans le groupe due à l’augmentation de la tableau 2. Outre la vaccination généra- couverture vaccinale des femmes lisée des petits enfants avec le vaccin dès l’adolescence; ROR, et la vaccination des adoles- 4. diminution des coûts liés à des séro- 5. Rôle des gynécologues- cents non immuns contre la varicelle, logies inutiles pour la rubéole, sou- obstétriciens dans la pré- elles reposent sur une couverture vac- vent répétées à chaque grossesse vention des maladies cinale ROR et varicelle très élevée des [11]. L’évaluation de la protection jeunes femmes, dès qu’elles sont en contre la rubéole par la mesure des évitables par la vaccination âge de procréer. Alors que dans la pra- anticorps est d’ailleurs difficile, en tique actuelle les gynécologues-obsté- particulier lorsque les titres sont fai- triciens effectuent, généralement en bles [10, 38, 84–87]. En tant que prestataires de soins spé- début de grossesse, un dépistage des La recherche des IgG spécifiques de la cialisés, mais aussi souvent de soins femmes non immunes, il est désor- rubéole, de la rougeole et de la vari- de premiers recours – et cela parfois mais recommandé de vacciner systé- celle doit par contre être effectuée de manière exclusive – pour les ado- matiquement avant la grossesse les chez les femmes enceintes pas du lescentes et les jeunes femmes, les femmes sans preuve d’une vaccina- tout vaccinées. Ce résultat sérologi- gynécologues-obstétriciens portent tion ROR complète (les données que sert de point de référence en cas une responsabilité particulière en ma- anamnestiques de vaccination ou de de suspiction ultérieure d’infection tière de prévention des maladies évi- maladies ne sont pas fiables et ne doi- durant la grossesse. Il permet égale- tables par la vaccination. Cette respon- vent pas être prises en compte) et/ou ment, si la femme se révèle non im- sabilité ne s’arrête pas à la prévention sans preuve d’une anamnèse de vari- mune, de lui recommander: de la rubéole congénitale ou de la vari- celle ou d’une vaccination complète • d’éviter tout contact avec des per- celle pré- ou périnatale: elle s’étend à contre la varicelle. L’avantage de cette sonnes infectées ou susceptibles l’ensemble des vaccinations de base, stratégie est quadruple: de l’être. La vaccination du conjoint diphtérie-tétanos et hépatite B com- 1. protection du premier enfant contre et des enfants doit être envisagée pris. L’OFSP, la CFV et la SSGO recom- l’infection rubéoleuse congénitale et et le personnel de santé des deux mandent ainsi aux gynécologues-obs- le SRC ainsi que contre la rougeole sexes, en particulier dans les cabi- tétriciens de saisir l’opportunité de et la varicelle pendant la grossesse, nets et cliniques de gynéco-obstétri- leur accès privilégié à cette clientèle, Février 2006 alors qu’avec la pratique actuelle que, devrait être au bénéfice d’une par ailleurs souvent en bonne santé, seuls les éventuels futurs enfants immunité prouvée contre la pour évaluer systématiquement et d’une mère non immune pourront rougeole, la rubéole, les oreillons et complètement le statut vaccinal de être protégés par une vaccination la varicelle; chaque nouvelle patiente, et, le cas post-partum de la mère, d’où de • de recevoir deux doses de vaccin échéant, effectuer les vaccinations nombreuses occasions manquées ROR et/ou varicelle rapidement manquantes (cf. tableau 3). Ces re- [28, 79, 80]; après l’accouchement. Afin d’éviter commandations impliquent une modi- 2. protection passive de l’enfant con- les opportunités manquées, il fication importante de la pratique: tre la rubéole, la rougeole, les oreil- convient dès connaissance d’une vacciner les nouvelles patientes non lons et la varicelle durant les pre- sérologie négative de planifier ces enceintes au statut vaccinal incomplet miers mois de vie, par transmission vaccinations rapidement après l’ac- au lieu d’effectuer des sérologies. à travers le placenta des anticorps couchement, à la maternité ou chez Ainsi, les gynécologues-obstétriciens maternels [81–83]; le gynécologue-obstétricien [88-92]. contribueront à la prévention de l’en- recommandations 3. renforcement de l’immunité de semble des maladies évitables par la vaccination chez les femmes en âge Directives et de procréer [93]. Tableau 3 Plan de vaccination suisse 2006 (résumé, ne pas actualisé). Cf. plan actuel sous: www.bag.admin.ch/plandevaccination Vaccin Nombre de doses Age Rattrapage adultes Rappel adultes non vaccinés Diphtérie, Tétanos 6 2 mois – 15 ans dT: 3 doses (0, 2, 8 mois) dT: tous les 10 ans Coqueluche 5 2 mois – 7 ans Haemophilus influenzae b 4 2–24 mois Poliomyélite 5 2 mois –7 ans 3 doses (0, 2, 8 mois) Rougeole, Oreillons, Rubéole 2 12–24 mois 2 doses (0, ≥1 mois) Hépatite B 2à3 11–15 ans 3 doses (0, 1, 6 mois)1 9 Varicelle 2 11–15 ans 2 doses (0, ≥1 mois) 1 Selon recommandations pour la vaccination contre l’hépatite B [94].
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