Vasco Araújo, Mohamed el Baz, Juan Manuel Echavarría, Laurent Grasso, Nora Martirosyan, Ariane Michel.
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CENTRE REGIONAL D'ART CONTEMPORAIN / REGION LANGUEDOC - ROUSSILLON / SETE DOSSIER PEDAGOGIQUE DE L'EXPOSITION VOIX OFF Exposition du 16 octobre au 31 décembre 2005 Vasco Araújo, Mohamed el Baz, Juan Manuel Echavarría, Laurent Grasso, Nora Martirosyan, Ariane Michel. 26, QUAI ASPIRANT HERBER F-34200 SETE / TEL. 33 (0)4 67 74 94 37 FAX 33 (0)4 67 74 23 23/ information.craclr@wanadoo.fr 1
LE LANGAGE, SUJET DES ŒUVRES DE VOIX OFF, QUELQUES EXEMPLES: Vasco Araújo recourt à différents types de langage, codés et connotés différemment en fonction des univers auxquels ils appartiennent : le langage chanté dans l’opéra, le langage signé, le langage mythologique, le langage cinématographique, le langage de la narration orale. La dimension symbolique des œuvres de Vasco Araújo naît de la superposition et du télescopage de ces différents langages. Dans la vidéo Tout est possible de Laurent Grasso, un monologue en voix off exprime le langage de la peur, de la paranoïa. Il fusionne l’intime/le local (la magie, la superstition, l’émigration clandestine, le fantasme), et l’impersonnel/le global (la CIA, les attentats du 11 septembre, les Musulmans, les Chrétiens, les Juifs). Ariane Michel filme des animaux dans leur cadre naturel et traduit à l’image le langage animal. …en classe : 2
η Raconter une même histoire en utilisant différents types de langage : le dessin, l’écriture, le chant, la photographie, l’image en mouvement (film, vidéo), etc. η Prendre différents extraits d’images télévisuelles : un reportage du journal de 20h00, une série, une émission de téléréalité, une publicité. Analyser l’image et décrypter les différents types de narration. LE LANGAGE DU MEDIUM VIDEO ET FILMIQUE • Langage conceptuel : déconstruction de la narration chez Nora Martirosyan et Laurent Grasso L’art de Nora Martirosyan est au cinéma, ce que la poésie est à la littérature. La « texture » poétique et phonétique des images qu’elle crée est très importante. Nora superpose les images imparfaites du film super8 et les image parfaites, mais non réelles, de la vidéo. Le temps, propre à chaque médium, fait l’œuvre. La pratique filmique et vidéo de Nora Martirosyan se situe dans la lignée des perspectives artistiques du cinéaste Robert Bresson (1901-1999) posant une distinction fondamentale entre ce qu’il nommait d’un côté « le cinéma », un ensemble plutôt grossier visant la reproduction de quelque chose et de l’autre, « le cinématographe », un art véritable ayant son langage propre, un art totalement autonome fait du rapport d’images avec d’autres images, le tout corrélé avec le son et les sons eux-mêmes entre eux. Dès lors l’instant de création primordial du film est celui du montage, où s’inventent le rythme et la transformation des images dans le rapport des images et des sons entre eux. 3
« Le seul cours de cinéma que j’ai jamais suivi m’a fait perdre tout intérêt quand le professeur s’est mis à parler de la structure d’un film : conflit, point culminant et résolution. Cette structure dramatique ne m’attire pas dans ma recherche. Le vrai drame naît de plusieurs ingrédients non dramatiques. Si dans la narration il n’y a pas de développement dramatique, pas de crise paroxystique, cela nous donne la possibilité de chercher ailleurs, dans le mouvement, la vitesse, la couleur, le son ». Nora Martirosyan La matérialité des images vidéo de Laurent Grasso permet d’appréhender un autre cadre perceptif. Les points de vue changeants (en plongée au début/en contre-plongée à la fin), les mouvements instables de la caméra glissant dans les feuillages, la luminosité entre-deux, le son musical inquiétant, accompagnent le discours chaotique et contribuent à la perte de repères. • Langage narratif de la vidéo chez Ariane Michel : Les vidéos d’Ariane Michel racontent des histoires. Le traitement de l’image est de l’ordre du documentaire, mais le montage joue avec l’imaginaire du spectateur. …en classe η Dégager les caractéristiques d’un genre cinématographique, par exemple le western (espaces, personnages, actions…). Comparer un western classique (ex : « Le bon, la brute et le 4
truand » de Sergio Leone et un western contemporain (ex : « Dead Man » de Jim Jarmush). L’ART COMME LANGAGE D’UNE EPOQUE : Comme Francisco Goya ou Pablo Picasso en leur temps, Vasco Araújo, Mohamed el Baz, Juan Manuel Echavarría s’inspirent de la violence symbolique et physique qui irrigue notre monde. Vasco Araújo livre au regardeur le point de vue d’une femme noire texane contemporaine - cible potentielle du racisme et du déterminisme social qui en découle - sur une époque de l’histoire, la conquête de 5
l’Ouest américain, qui a fondé la nation américaine et ses valeurs. Ce témoignage n’est pas direct car s’interposent deux modes de représentation, le film et l’opéra, qui par leurs exacerbations des sentiments et des caractères ont leur propre mythologie. Différentes conceptions et représentations des droits de l’homme se superposent. Dans l’installation Bricoler l’incurable. Détails. Niquer la mort/Love suprême, Mohamed el Baz confronte son univers intime, personnel, à une représentation médiatique et conflictuelle du monde. Des photographies, emblèmes de notre monde médiatique, suspendues et alignées telles des drapeaux, coexistent avec d’autres photographies, portraits de la sphère privée de l’artiste (portrait féminin et autoportrait ; blason du Maroc, verres de bière et poupées, références à son pays d’origine, le Maroc). La collision privé / public perd de sa frontalité dans l’espace constitué par l’établi et les vidéos. Des portraits en buste nu d’individus nous renvoient à notre propre individualité. Dans la série Bocas de ceniza de Juan Manuel Echavarría, des hommes et des femmes afro-colombiens, témoins et survivants de massacres survenus dans les départements de Chocó et de Magdalena, en Colombie, racontent leur histoire en chantant a cappella des chansons qu’ils ont composées. Le chant, comme mode d’expression et exutoire à la violence de la guerre civile, s’est imposé d’autant plus naturellement aux paysans des côtes colombiennes qu’ils sont des sans-voix ni vote. Écrire et chanter leur douleur est une véritable catharsis. Le travail d’Echavarría traite de la violence de la guerre civile qui secoue son pays, la Colombie, depuis 50 ans. Son art réside dans le contraste entre la dimension esthétique des œuvres qu’il crée et les images mentales de la violence auxquelles renvoient leurs sujets. 6
…en classe : η Regarder un dessin animé ou un film de Walt Disney. Faire plusieurs groupes d’enfants. Au sein de chaque groupe, un enfant raconte aux autres l’histoire et présente les personnages (les bons /les méchants). Comparer les comptes- rendus préalablement enregistrés. Y a-t-il une place pour l’interprétation personnelle ? Analyser le message du film, son parti pris idéologique. η Choisir, dans les journaux, des images d’événements de l’actualité récente qui vous ont marqués ; les mettre en relation avec des images plus personnelles (famille, amis, animaux, objets…) et réaliser un journal de bord. η À l’aide d’un calque, dessiner les contours d’images de l’actualité extraites des journaux (silhouette des personnages, des architectures, des objets…) et les reporter sur une grande feuille afin de constituer un répertoire de formes. η Étudier certains événements marquants de l’histoire et de la géopolitique de ces pays : la Colombie (guerre civile), l’Arménie (le génocide ; le démantèlement de l’Union Soviétique et l’indépendance des États de l’Est), le Maroc (la décolonisation). η Choisir un courant artistique du XXème siècle (Futurisme, Dada, Pop Art, Actionnisme viennois, …) ; étudier le contexte historique correspondant ; établir des liens. η Étudier la bande dessinée « Maus » d’Art Spiegelman (autobiographie, témoignage, histoire des camps de concentration, représentation animalière des personnages). η Recueillir la description orale du témoin d’un événement du passé (guerre, grève, résistance, exil, exode…) ou d’un événement contemporain marquant. Tenter de restituer par le dessin le plus scrupuleux, lieux et circonstances d’un épisode précis (planche, schémas, vignettes), en fonction de ses indications. Intégrer la dimension subjective de son témoignage. Rectifier à l’aide du témoin, confronter à des documents visuels de l’époque. 7
INFORMATIONS PRATIQUES LIEU Centre Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon 26 quai Aspirant Herber 34200 SETE Tel. 04 67 74 94 37 Fax. 04 67 74 23 23 http://crac.lr.free.fr HORAIRES Ouvert tous les jours de 12h30 à 19h00 Fermé le mardi Week-end de 14h00 à 19h00 Entrée libre SERVICE ÉDUCATIF Visites dialoguées, gratuites, sur rendez-vous. Responsable du service éducatif : Vanessa Rossignol Enseignante arts plastiques : Christine Dolbeau Tel. 04 67 74 59 57 Email : se.craclr@wanadoo.fr 8
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