Biovision De l'urgence à l'autosuffisance Comment Gobane Gamachu a créé ses propres revenus - Biovision Foundation
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Biovision
Lettre d’info, Mars 2016
De l’urgence à l’autosuffisance
Comment Gobane Gamachu a créé ses propres revenus
Un avenir pour tous, naturellement
2 | Thème
Tesfaye Fetenu, chef de projet
Pour résister
ECC-SDCOM
à la faim
A cause de la sécheresse, que Gobane Gamachu a commencé, au prix
de dures privations, à économiser de l’argent.
les habitants de Siraro Ainsi, elle se procurait auprès d’autres pay-
(Ethiopie) dépendent souvent sans des piments ou de l’ail, qu’elle revendait
de l’aide d’urgence. Biovision au marché avec un léger bénéfice. « A partir
de ce petit business, j’ai pu économiser et
« En créant des sources de revenus variées et les aide à renforcer leur acheter des poules, puis un coq. Depuis lors,
en protégeant la nature, les gens augmentent résilience en répartissant je vends aussi des œufs », raconte-t-elle. Avec
leur capacité de résister aux sécheresses. »
leurs revenus sur plusieurs ses gains, elle a acquis deux chevreaux – « un
compte bancaire vivant ». En effet, elle peut
piliers. vendre à tout moment les animaux en cas
Erythrée
Mer Rouge de besoin urgent. Il y a trois ans, Gobane a
Yémen
Soudan
L’Ethiopie semble malheureusement abon- appris l’apiculture. Sa production de miel,
Djibouti Golfe dʼAden née aux famines causées par la sécheresse. très recherché en ville, lui rapporte pas mal
Ethiopie C’est notamment le sort qui frappe le district d’argent. « Je suis en mesure d’épargner da-
Addis-Abeba
de Siraro, à 350km au sud de la capitale vantage et j’ai pu acheter une vache et un
Siraro
Addis Abeba. Depuis 2005, les habitants y bœuf », dit-elle fièrement. Le lait a amélioré
Somalie
ont subi cinq crises alimentaires. De longues la base alimentaire de la famille et a ouvert
files d’attente se formaient devant les cent encore une autre source de revenu.
Océan
Ouganda Kenya Indien
res d’urgence, où la population attendait
patiemment des rations alimentaires : 1,5 kg La clé du succès de Gobane, c’est la diversi-
La sécurité alimentaire de maïs, 1,5 litre d’huile et 1,5 kg de pois fication des possibilités de gains, l’argent
à Siraro chiches par personne et par mois. Soit 2100 mis de côté et l’augmentation à long terme
kilocalories par jour pour chaque membre de des moyens. Elle représente un véritable
A Siraro, les ressources naturelles des la famille. modèle pour notre projet de Siraro, qui est
habitants doivent être revalorisées – mis en œuvre sur place par le « Social Deve-
ce qui réduira leur dépendance de l’aide Dans un projet commun, Biovision et Caritas lopment Coordination Office of Meki » de
d’urgence. Vorarlberg examinent actuellement à Siraro l’Eglise catholique d’Ethiopie (ECC SDCOM).
comment réduire la vulnérabilité de la po En octobre 2015, elle a reçu de Biovision
• Activités jusqu’en 2017 : pulation à la sécheresse ainsi que sa dé trois ruches modernes, grâce auxquelles
– Formation de 1200 ménages dans pendance envers l’aide d’urgence. Gobane elle pourra nettement augmenter la qualité
l’élevage et la production de semences Gamachu, une mère célibataire de Luke Hada et la quantité de son miel.
– Formation à l’élevage de chèvres (800 (photo de couverture), a montré avec un sens
personnes), de poulets (500 personnes) exceptionnel de l’innovation et des affaires Améliorer les bases naturelles de la vie
ou à l’apiculture moderne (85 personnes) que c’était possible. La préservation des ressources naturelles est
– Formation de 100 mères célibataires à la tout aussi vitale. Trois communautés villa-
culture maraîchère durable, au compostage Privations et indépendance geoises sont chargées de sécuriser les sols
et à la diététique Cette paysanne de 27 ans est finalement par- menacés d’érosion par des monticules de
– Formation de 500 personnes aux mesures venue à survivre aux crises sans aide alimen- terre ensemencée et des canaux d’irrigation
contre l’érosion, au reboisement et à taire. Laissée en plan par son mari (elle était pour faire pousser des arbres et des fruitiers.
l’amélioration de la fertilité des sols la seconde de ses trois épouses, avec six Grâce aux fours économes en énergie, la
– Introduction de fours économes en enfants au total) en 2010, elle s’est créé pas consommation de bois et de tiges de maïs a
énergie dans 500 ménages à pas de nouvelles sources de revenus. Le été réduite. Et chaque tige de maïs non
chemin était ardu. Mais elle a réussi. Mainte- brûlée améliore l’alimentation du bétail. | pl
• Budget du projet 2015 – 2017 : CHF 330’000 nant, ses revenus additionnels lui permettent
d’acheter de la nourriture quand les récoltes Plus d’informations et de photos :
• Dons au ccp 87-193093-4 ne sont pas suffisantes. Cela fait déjà huit ans www.biovision.ch/siraro-f
Dans le district éthiopien de Siraro, la sécheresse et la destruction des ressources
naturelles provoquent des famines (ci-dessus). Une mère célibataire,
Gobane Gamatchu, a pu survivre sans aide humanitaire à une série de crises
grâce à des sources de revenus diversifiées, comme les bovins et le miel.
4 | Commentaire
Avec le changement climatique, nous l’avons
bien senti dans nos projets, les frontières
entre aide d’urgence et développement
s’estompent. Voilà pourquoi nous nous
sommes efforcés, ces dernières années,
d’adapter nos approches et nos méthodes
aux nouveaux défis. Un exemple : le système
Push-Pull a été transformé par notre
partenaire de recherche, icipe, pour mieux
résister à la sécheresse.
Dans le district éthiopien de Siraro, nous
menons une collaboration prometteuse avec
la population touchée et Caritas Vorarlberg,
un partenaire ayant une longue expérience
dans l’aide d’urgence et la reconstruction
du secteur agricole. Nous avons ainsi identifié
L’aide humanitaire
aujourd’hui
et intégré des solutions stables pour
l’utilisation écologique des terres. Ensemble,
nous appuyons les familles dans la zone
du projet afin de renforcer leur résistance
aux crises. Elles peuvent donc réduire leur
dépendance des secours d’urgence et de La situation humanitaire été une force motrice dans le développement
l’aide au développement. Pour cela, elles du droit international humanitaire explique
n’ont pas seulement besoin de constituer
mondiale n’a jamais été aussi la forte tradition humanitaire de notre pays.
des réserves financières à court terme. désastreuse depuis la 2ème
Il s’agit aussi de créer une synergie entre guerre mondiale. A travers le La mission fondamentale de l’aide humani-
les mesures génératrices de revenus et taire de la Suisse est inscrite dans la Consti-
l’utilisation durable des terres. Sans cela,
monde, près de 60 millions tution. Celle-ci charge la Confédération de
il sera difficile d’obtenir un impact à de personnes sont en fuite contribuer à réduire la misère et la pauvreté,
long terme. et des solutions durables aux à veiller aux droits humains, à promouvoir la
démocratie, à la coexistence pacifique des
crises persistantes ne sont peuples et au maintien des bases naturelles
pas en vue. L’aide humanitaire de la vie. L’aide suisse couvre toute une série
de la Suisse continuera à de besoins : aide à la survie, reconstruction,
prévention, coopération au développement,
sauver des vies et à soulager de même que la promotion de la paix, à la-
des souffrances : une tâche quelle collaborent différents départements
qui pourtant ne peut être fédéraux. L’aide humanitaire de la Suisse
soutient les populations dans le besoin par
qu’un premier pas vers une l’envoi d’experts et des équipes d’interven-
solution durable. tion du Corps suisse d’aide humanitaire
(CSA), par du matériel de secours et des
contributions en espèces à nos partenaires
Des catastrophes humanitaires, il y en a humanitaires, tels que le CICR et l’ONU. Et là,
toujours eu. Cependant, le concept de l’aide la priorité est d’offrir une protection aux
humanitaire moderne a été développé il y a personnes dans le besoin et d’assurer leurs
seulement 150 ans. Il a commencé en Suisse nécessités de base par des soins médicaux,
avec Henri Dunant, la fondation de la Croix- de la nourriture, de l’eau potable et un abri.
Rouge internationale et des Conventions de
Samuel Ledermann Genève. L’idée de base de Dunant – aider Les crises toujours plus complexes
Responsable de projets de terrain les blessés et les nécessiteux des deux côtés et persistantes
en Afrique de l’Est d’un conflit armé – est toujours valable au- L’aide humanitaire de la Suisse est une des
jourd’hui. De même, le fait que la Suisse a domaines de la Direction du développement
Contexte | 5
Manuel Bessler, Ambassadeur
Vice-directeur, délégué à l’aide humanitaire et
chef du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA),
Direction du développement et de la coopération
(DDC)
et de la coopération (DDC) ; elle est axée sur tion rapide (SET), qui évalue la situation, loppement. Les projets de reconstruction ont
l’aide d’urgence là où des besoins pressants entame les premiers secours, élabore les ainsi été intégrés dans des projets d’infra
se manifestent. Au cours des deux dernières contacts avec les partenaires et les autorités structure à long terme, en assurant une tran-
décennies, la nature des conflits et des crises locales et prépare la coordination de l’aide à sition sans heurts. Par exemple, pour les ponts
a fortement changé, et donc aussi l’engage- venir. L’exemple le plus récent est du Népal. et les routes, on a mis l’accent sur la répara-
ment humanitaire. Les crises sont devenues Au printemps 2015, deux tremblements de tion des infrastructures endommagées. De
plus complexes, elles durent plus longtemps terre dévastateurs ont détruit une vaste par- même pour l’agriculture, la priorité allait à la
et impliquent souvent une grande variété tie du pays. Déjà le premier jour de la catas- fourniture de semences. L’exemple du Népal
d’acteurs. Les points chauds comme la Syrie, trophe, le gouvernement népalais a sollicité montre comment l’humanitaire et le déve
l’Irak ou la Corne de l’Afrique réclament l’aide internationale. La Suisse a réagi rapi- loppement doivent être coordonnés afin de
souvent une aide de plusieurs années sur dement et envoyé en moins de 24 heures une se compléter l’un l’autre.
plusieurs lignes de front. Ainsi en Syrie, équipe sur place. Grâce aux contacts et à
l’aide humanitaire suisse a été active depuis l’expérience résultant de 60 ans de coopéra- En associant l’urgence aux programmes à
avril 2011, et dans la Corne de l’Afrique, de- tion au développement avec le Népal, on a pu long terme, l’aide humanitaire suisse ren-
puis 1990. mettre en place une aide rapide et efficace. force la durabilité de son engagement sur
place. Avec l’expérience, la compétence et
L’intervention de la Suisse vise à être aussi Une fois les besoins immédiats de la popu l’adhésion dont jouit notre action, ainsi que
rapide que possible, avec une aide appro- lation touchée largement couverts, l’aide notre vaste réseau à l’extérieur, nous sommes
priée à l’endroit où elle est nécessaire. Elle d’urgence a été interrompue et le mandat bien positionnés pour continuer à sauver des
essaie aussi de renforcer les sociétés civiles, pour une aide humanitaire à moyen et à long vies et à soulager la souffrance humaine dans
les organisations et les institutions locales, terme a été remis à la coopération au déve- le monde. | Manuel Bessler
afin qu’elles puissent prendre en charge les
besoins de base. Elle cherche à promouvoir
la résilience de la population civile contre les
crises futures. Ici, le transfert de connais-
sances et le développement de capacités
locales jouent un rôle central : c’est seulement
ainsi qu’un pays affecté peut également
s’aider lui-même et continuer à se développer
lorsque l’aide étrangère aura quitté les lieux.
L’aide de la Suisse après le tremblement
de terre au Népal
Notre aide humanitaire a un mandat global.
On doit s’assurer avant les opérations en cas
de catastrophe que notre assistance apporte
une valeur ajoutée. Serons-nous sur place en
temps utile? Avons-nous les compétences
L’aide suisse va des secours d’urgence (page 4, Ukraine en 2015)
requises? Avons-nous l’accès aux victimes? à la reconstruction (en haut, séismes au Népal, 2015),
Si oui, nous envoyons une équipe d’interven- à la coopération au développement jusqu’à la promotion de la paix.
6 | Projets
Vous achetez durable ?
Vous êtes au magasin devant le rayon des
pâtes à gâteau. Quel produit choisir?
Le « Leisi » conventionnel ? « Betty Bossi »
en qualité bio ? Une préparation maison?
Vous optez pour la solution bio.
À la caisse, c’est la désillusion. Même si vous
avez choisi avec la meilleure conscience
écologique. Pourtant, cette pâte prête à
l’emploi n’est pas aussi durable qu’on pourrait La mouche des fruits
est sous contrôle
le croire. Elle contient de l’huile de palme.
Certes, elle répond aux critères de la « Table
ronde pour l’huile de palme durable » (RSPO)
et a été préparée selon les normes de Bio
Suisse. Mais les palmiers ont pu être cultivés La lutte intégrée contre la Pour l’évaluation, on a comparé les rende-
sur des sols autrefois couverts de forêt ments des cultures, le coût des produits
tropicale. Notre recommandation : pétrir soi- redoutable mouche de chimiques ou autres utilisés et les revenus
même la pâte à partir de farine suisse et la mangue a rapporté aux des ventes de fruits.
de beurre biologique.
agriculteurs une hausse
Meilleurs résultats avec la lutte intégrée
Avec notre nouveau « magasin » en ligne moyenne de 48 % de leur La comparaison a montré que les diverses
(pour l’instant seulement en Allemand), revenu par rapport à combinaisons d’IPM ont conduit dans chaque
nous vous offrons la possibilité de tester chez cas à une réduction des pertes de récolte et
la lutte conventionnelle.
vous votre comportement d’achat, sur votre une augmentation des revenus par rapport
écran. Vous pouvez comparer les différents C’est ce que montre une aux meures conventionnelles. Dans l’IPM,
produits sur un graphique d’araignée et évaluation scientifique. l’utilisation de guêpes parasites combinée
vérifier la durabilité environnementale et avec les biopesticides et l’élimination des
sociale de votre liste d’achats avant vos mangues infestées a donné les meilleurs ré-
prochaines courses. En 2013 et 2014, dans le cadre du projet sultats. La lutte intégrée a permis en moyenne
Biovision « Contrôle de la mouche des fruits », un revenu de 48 % plus élevé pour les pro-
Nous vous aidons à améliorer vos achats en 828 productrices et producteurs de man- ducteurs de mangues. Les pertes de récoltes
contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs gues ont participé à une évaluation d’impact ont été réduites de 19 % en moyenne. | pl
mondiaux de développement. | pl menée par l’Institut de recherche sur les
insectes de Nairobi (icipe). Ils ont été sélec- L’évaluation d’impact de Murithi et al. (2015),
tionnés par un système aléatoire. 694 pro- en anglais seulement :
ducteurs appliquant les méthodes de lutte www.biovision.ch/fruitfly-impact
intégrée (Integrated Pest Management IPM)
Pâte à gâteau bio à l’essai contre la mouche de la mangue et 134 appar-
Plus la surface est grande tenant au groupe de contrôle traitant leurs
dans le graphique araignée, fruits avec des méthodes conventionnelles
plus le produit est (produits chimiques). Les mesures IPM ap-
durable et équitable.
pliquées comprenaient dans tous les cas le
lâchage de guêpes parasites qui déciment les
foyers de mouches des fruits, suivi de l’élimi-
Climat nation des fruits malades. Ces interventions
Pollution ont été complétées par d’autres mesures,
Ressources comme les pièges olfactifs, le sprayage ponc-
Biodiversité tuel d’arbres avec un produit attractif pour Grâce à la gestion intégrée des ravageurs,
les productrices et producteurs de mangue ont
Élevage d’animaux les organismes nuisibles (biopesticide) ou le
nettement réduit leurs pertes de récolte dues
Santé contrôle des larves de mouches par des aux mouches des fruits et augmenté d’autant
spores fongiques. leurs revenus.
En long et en large | 7
Rencontrez Biovision La Suisse et l’alimentation
à Pfäffikon (ZH) mondiale
Biovision offre à plusieurs reprises chaque Le 27 mai aura lieu le 11e eco.congrès nature 2030/2050 : quels investissements pour
année l’occasion d’entrer en contact direct à Bâle, placé cette année sous le titre « La l’agro-alimentaire ? »
avec ses collaborateurs et d’avoir une idée Suisse et l’alimentation mondiale ». Hans
plus précise sur le travail des projets. Cette Herren s’y exprimera comme orateur princi-
année, Biovision est invité dans le cadre pal. Biovision organise conjointement avec
du programme « L’année sans été – 1816 » au l’Office fédéral de l’agriculture un atelier :
Chesselhuus de Pfäffikon/ZH. Nous expli- « Alimentation de la population mondiale
quons des liens intéressants entre l’aide
d’urgence dans les situations de crise et les
projets agricoles durables comme moyens
de se prendre en main. Cette rencontre des
Züri Oberland aide
membres aura lieu le mercredi 25 mai 2016
à 19 h 30, pendant environ une heure. Par la Il y a 200 ans, l’Oberland Zurichois a connu A ce sujet, l’action « Züri Oberland aide »
suite, tous les participants sont invités à sa dernière grave famine. Dans certaines com- soutiendra au cours de l’été 2016 deux
un apéritif. munes, jusqu’à 10 % des gens mouraient. projets agricoles écologiques de Biovision,
Cette crise suivait un été humide et froid Pain pour le Prochain et Action de Carême,
qui déboucha sur de mauvaises récoltes. en Ethiopie et au Guatemala. Là, des gens
L’année 1816 est restée longtemps dans les aux conditions de vie déjà précaires sont
mémoires comme « l’année sans été ». Co-res- particulièrement touchés par le changement
ponsable de cet accident météorologique – climatique. Le projet de Biovision à Siraro
on le saura un siècle plus tard – l’éruption veut assurer des moyens de subsistance
du volcan indonésien Tambora en avril 1815 durables pour les populations locales après
avait causé plus de 100’000 victimes là- qu’elles aient reçu une aide d’urgence de la
bas. Les recherches récentes montrent aussi part d’autres organisations.
des liens surprenants entre les événements.
L’association Projet 1816, avec la devise Les trois organismes présenteront leurs deux
« Commémorer hier, réfléchir aujourd’hui, projets dans les écoles, lors d’événements
imaginer demain », veut populariser ces con associatifs et de collectes de fonds.
naissances – notamment auprès des jeunes –
Lors de cette rencontre, le président de Biovision
Hans Rudolf Herren et toute l’équipe seront pour faire face aux problèmes d’aujourd’hui
disponibles pour vos questions. et de demain. www.biovision.ch/siraro-f
Impressum
Lettre d’info No 39, mars 2016, © Fondation Biovision,
Zurich
Éditeur Biovision, Fondation pour un développement
écologique, Heinrichstrasse 147, 8005 Zurich
Rédaction Peter Lüthi
Texte Peter Lüthi, David Fritz, Ueli Würmli
Traduction Daniel Wermus (français), Sue Coles (anglais)
Image de couverture Gobane Gamachu, du projet de
Biovision à Siraro, a réussi à survivre aux sécheresses sans
aide d’urgence. Photo : Peter Lüthi/Biovision
Crédit photos Toutes les photos sont de Peter Lüthi/
Biovision sauf p. 4–5 en haut (CSA/DDC), p. 5 (Keystone/
LAIF/Jürgen Escher)
Mise en page Binkert Partner, Zurich
Impression Koprint Alpnach AG, Alpnach
Papier Cyclus Offset (100 % recyclé)
La lettre d’info Biovision paraît cinq fois par an. Elle est
comprise comme abonnement pour tout don dès CHF 5.–. Artiste inconnu : Humains et animaux au pâturage. Toggenburg Musée Lichtensteig.
Un jour dans la vie d’Elizabeth Ngina Maive
J’ai survécu à deux maladies mortelles
107 ans : c’est l’âge de l’arrière-grand-mère au moins un membre. La plupart d’entre eux, part n’osaient pas. « J’étais très recherchée
du village kenyan de Kianjugu, selon ses on ne les a jamais revus. » parce que mon père était riche. » Elle a
descendants, comme nous l’avons raconté donc refusé beaucoup d’hommes. Cela avait
en première partie dans la dernière lettre « Les maladies étaient mauvaises, rapporte été accepté par ses parents. Finalement,
d’info (No 38). Voici la suite. l’aïeule. La plus dévastatrice c’était le elle s’est mariée : « Mon prix était 60 chèvres,
Dhungu qui prenait beaucoup de vies. Mais 2 bœufs et 2 vaches. La fête a duré une
« Quand les Blancs le Mukambi ou le Musale semaine entière. Tout le monde a apporté
sont arrivés sur notre « J’étais une mariée envoyaient beaucoup de de la nourriture, et on dansait au rythme
territoire, beaucoup gens à la mort. Moi-même, des grands tambours. » Le point culminant,
de choses ont com-
superbe. Tout le monde j’ai survécu au Dhungu », c’était la cérémonie. Ils devaient compa-
mencé à changer. Ils m’aurait voulue ! » dit-elle. Dans son cas, on raître devant les anciens du village et boire
venaient de l’Europe, avait renoncé au traitement la Muratina, un breuvage alcoolisé très fort à
montaient à cheval, et se méfiaient de nous traditionnel par des épines. Ce fut peut-être base de miel fermenté et de sève des arbres.
parce qu’ils pensaient que nous faisions de sa chance, parce que les bosses ont guéri. « Un goût abominable », grimace Elizabeth.
la magie noire, se souvient la vieille femme. De même, elle a résisté au Mukambi.
Ils nous amenaient leur café à moudre, et Quand on lui demande si elle était une belle
nous, les enfants, nous leur chipions tou- Parmi les très bons souvenirs, son mariage mariée, ses yeux commencent à briller : « Oh
jours quelques haricots que nous mâchions bien sûr : « Quand un jeune homme voulait oui, j’étais superbe. Tout le monde m’aurait
comme des bonbons. » Mais Elizabeth a aussi épouser une fille, son père devait discuter voulue ! » | pl
des mauvais souvenirs : « Les Européens en- avec le père de la jeune fille. Les deux négo-
voyaient des chefs noirs qui prenaient nos ciaient le prix de la mariée, puis le jeune
hommes pour les envoyer à la guerre des couple était uni. Les filles pourraient rejeter Toute l’histoire de la vie d’Elizabeth sur
Blancs. Chaque famille devait leur donner le candidat, mais c’était très difficile. La plu- www.biovision.ch/elizabeth-f
Stiftung für ökologische Entwicklung
www.biovision.ch www.facebook.com/biovision Fondation pour un développement écologique
Pour vos dons : ccp 87-193093-4 Foundation for ecological development
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