10 % des étudiants diplômés en UE sans pratique clinique - Ordre ...
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Septembre 2016 n° 150 Un fonds d’aide pour les victimes de Dentexia p. 9 Une consultation sur la profession et l’Ordre p. 21 L’Ordre recrute des « Référents Violence » p. 20 10 % des étudiants diplômés en UE sans pratique clinique
SOMMAIRE 28 4 L’ÉVÉNEMENT Une grande enquête de l’Ordre sur l’accès aux soins pour tous DOSSIER ACTUALITÉS 10 % des étudiants 9 AFFAIRE DENTEXIA diplômés en UE Un fonds d’aide pour les victimes sans pratique clinique 14 LOI SANTÉ Point d’étape sur la mise en œuvre de la loi Santé JURIDIQUE 19 ÉQUIPE DENTAIRE 34 COUR DE CASSATION Informer le patient sur le risque Assistant dentaire : pour une inscription via l’Ordre d’aggravation de son état dentaire 20 VIOLENCES 37 CONSEIL D’ÉTAT L’Ordre recrute des référents « Violences » Se préparer au préjudice d’impréparation du patient… 21 SONDAGE Une consultation sur la profession et l’Ordre 40 COUR DE CASSATION Un refus d’inscription sur la liste 22 NUMÉRIQUE des experts d’une obscure clarté Ne pas rater le train de l’e-santé bucco-dentaire PORTRAIT 24 APPEL À CANDIDATURES 42 RÉMY ROBERT Élection d’un membre titulaire Cohésion et d’un membre suppléant au conseil interrégional de La Réunion-Mayotte LA LETTRE EXPRESS 25 RÉGLEMENTATION 43 Ce qu’il faut retenir Près de 600 visites de conformité pour votre exercice des cabinets dentaires en 2015 26 EUROPE Deux enquêtes sont présentées dans ce numéro Toujours pas de reconnaissance automatique pour la chirurgie orale pour lesquelles l’Ordre sollicite les praticiens. Il s’agit d’un questionnaire 26 AVIS DE RECHERCHE sur l’accès aux soins (lire p. 4) et d’un sondage sur la profession et l’Ordre (lire p. 21). 27 EN BREF 2 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
L’ÉDITO Alerte 10 % des étudiants en odontologie diplômés dans l’Union européenne n’auraient jamais prodigué de soins à un patient ! C’est l’un des chiffres, étonnant, de l’étude conduite par un jeune confrère français, Marco Mazevet, sur l’apprentissage clinique et pratique de l’odontologie au sein des pays de l’Union européenne. C’est à ce lanceur d’alerte que nous devons ce coup de projecteur, impitoyable, sur les carences du contrôle de la formation initiale exercé dans le cadre de la reconnaissance des qualifications. Pourtant, les normes pédagogiques – prévues par le législateur européen – exigent très clairement un volet clinique minimal dans la formation initiale des chirurgiens-dentistes européens. C’est à l’aune de ces textes, qui garantissent un niveau minimal Gilbert Bouteille de qualité de la formation initiale, que la confiance existe Président entre les pays du Conseil national 10 % des étudiants diplômés de l’Union. dans l’Union européenne Sans n’auraient jamais prodigué cette confiance, de soins à un patient ! la libre circulation des professionnels – et a fortiori des membres de professions médicales – ne pourrait exister. De même qu’il n’y a pas de « marché » sans confiance – et, donc, sans règles ni contrôles –, il ne peut, et encore moins, exister une libre circulation des professionnels médicaux sans garde-fous. Au sein de l’institution ordinale, de tout le territoire français, des échos nous parviennent exprimant une immense consternation. Comment inscrire au tableau des diplômés n’ayant jamais soigné de patients et, ainsi, exposer ces derniers à d’inévitables incidents ? L’Ordre, régulateur de la profession, est le garant de la capacité et de la compétence des praticiens et, partant, de la qualité et de la sécurité des soins. Le Conseil national entend saisir très rapidement les autorités de tutelle et la Commission européenne. LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 3
L’ÉVÉNEMENT QUESTIONNAIRE Une grande enquête de l’Ordre sur l’accès aux soins pour tous Patients en situation de handicap, personnes âgées résidant en Ehpad, patients en situation de grande précarité : quelles sont nos pratiques, quelles sont nos initiatives, associatives ou autres, s’agissant de l’accès aux soins de ces publics ? Courant septembre, l’Ordre va adresser par mail une enquête en ligne visant à dresser un état des lieux précis des dispositifs existants pour, ensuite, proposer des pistes visant à renforcer l’accès aux soins de ces publics à besoins spécifiques. 4 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
L’ÉVÉNEMENT C inq minutes de votre patients en situation de handicap, lien de téléchargement adressé par temps. Cinq minutes personnes âgées dépendantes ou mail à partir du 20 septembre (lire pour répondre à une résidant en Ehpad, patients en si- l’encadré page 6 « Questionnaire : vaste enquête de l’Ordre tuation de grande précarité. En pra- mode d’emploi »). destinée à prendre le pouls de nos tique, dès ce mois de septembre, Cette enquête s’inscrit dans le pratiques, de nos moyens et de nos l’Ordre invite l’ensemble des pra- cadre du chantier prioritaire de initiatives en faveur de l’accès aux ticiens à répondre à un question- l’Ordre en matière d’accès aux soins de trois publics spécifiques : naire en ligne accessible depuis un soins pour tous. LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 5
L’ÉVÉNEMENT QUESTIONNAIRE – l’accès aux soins des personnes Questionnaire à usage interne : âgées dépendantes ; mode d’emploi – l’accès aux soins des patients en situation de précarité ; – la formation ; – l’information. Le praticien pourra, par exemple, signaler s’il a recours au Méo- pa ou à l’hypnose ou si son cabi- net dentaire est équipé pour re- cevoir des personnes en fauteuil roulant. Ce questionnaire pour- ra aussi être l’occasion pour le chirurgien-dentiste d’exprimer sa volonté de partager son expé- rience dans le cadre d’une prise en charge de l’un de ces trois pu- blics ou de mentionner son im- plication au sein d’un réseau de soins. Il aura également la possi- bilité de donner, s’il le souhaite, son accord pour que son conseil départemental communique ses coordonnées aux patients rencon- trant des difficultés de prise en charge compte tenu de leur han- dicap. La démarche s’effectue bien entendu sur la base du vo- lontariat. Et, bien évidemment, toutes les données recueillies se- ront confidentielles et ne seront exploitées que par les référents Handicap départementaux, dès lors qu’on les y aura autorisés (lire Le premier jalon en a été posé le et d’étendre au niveau national les l’encadré page 7). 14 avril dernier, au Conseil na- initiatives locales, départemen- L’objectif : réaliser une cartogra- tional, au cours d’une réunion tales et régionales. phie très précise de l’accessibili- à laquelle ont participé les ac- Aujourd’hui, l’Ordre change donc té et des bonnes pratiques des teurs ordinaux et associatifs en- de braquet et sollicite l’implica- chirurgiens-dentistes pour orien- gagés dans cette problématique. tion de tous les chirurgiens-den- ter au mieux les patients. Il s’agit, L’objectif : fédérer les énergies tistes. Les praticiens seront ainsi signalons-le, de valoriser l’acces- et construire un maillage aussi invités à renseigner six théma- sibilité sans stigmatiser la non- dense qu’efficient d’acteurs en- tiques distinctes : accessibilité et de faire valoir, no- gagés afin de répondre aux be- – l’accessibilité du cabinet den- tamment auprès des instances soins de ces trois populations, à taire (ERP) (1) ; gouvernementales, les initia- l’image de ce qui existe déjà dans – l’accès aux soins des patients en tives et le professionnalisme des certains départements et régions, situation de handicap ; chirurgiens-dentistes. 6 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
L’ÉVÉNEMENT Dominique Chave, conseillère na apporter aux patients à besoins spé adresse mail valide (2). À terme, le tionale, présidente de la Commis cifiques l’information la plus com but de cette opération consistera à sion de la vigilance et des théra- plète possible pour leur prise en générer un annuaire uniquement peutiques, insiste sur l’enjeu de charge. » consultable par le référent Handi- cette vaste consultation : « Encore Afin que cette cartographie soit cap du département afin qu’il soit trop de patients à besoins spécifi la plus complète possible, l’Or en capacité d’orienter au mieux ques n’ont pas suffisamment accès dre rappelle aux confrères et aux le patient dans son parcours de aux soins bucco-dentaires qui s’appa consœurs qu’il est essentiel de soins. Plus largement, cet ou- rentent parfois à un véritable par communiquer au conseil dépar- til permettra d’améliorer l’accès à cours du combattant. Il faut pouvoir temental dont ils dépendent une l’information des publics fragiles Le référent Handicap LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 7
L’ÉVÉNEMENT QUESTIONNAIRE et de leurs « aidants » profes- sionnels ou familiaux (lire l’encadré J'ai rendez-vous chez « Les fiches Santé BD »). LE DENTISTE Cette enquête auprès des prati- ciens fait écho à un questionnaire En fauteuil roulant de recensement destiné, cette fois- ci, aux référents Handicap. Il com- porte trois fiches dédiées respective- ment aux trois publics (handicapés, précaires, personnes âgées dépen- dantes). Il s’agit de réaliser un bi- lan départemental très précis des actions et des dispositifs existants : cliniques, réseaux, praticiens libé- raux formés au Méopa, services hospitaliers odontologiques, etc. Enfin, l’Ordre mobilise également SANTE l’échelon régional avec la nomina- BD org tion de « coordinateurs Handicap régionaux » au sein des conseils ré- ® CoActis Santé gionaux ordinaux. Le but : réduire le nombre d’interlocuteurs pour créer un lien pérenne et efficace Les fiches Santé BD entre les autorités régionales de san- té et la profession. On sait en effet que le plan régional constitue le re- lais des politiques nationales par les Agences régionales de santé (ARS) et les Directions régionales de la jeu- nesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS). Les politiques de sécurité sociale sont également re- layées en région, notamment par les caisses primaires d’assurance ma- ladie (CPAM) et les caisses d’assu- rance retraite et de la santé au tra- vail (Carsat). La mutualisation des bonnes volontés fera avancer l’accès aux soins pour tous qui constitue un signe fort en faveur de la santé publique. (1) Établissement recevant du public. Les cabinets dentaires sont des ERP de 5e catégorie. (2) La communication d’une adresse mail valide est d’ailleurs une obligation légale dans le cadre des alertes sanitaires (article L. 4001-2 du Code de la santé publique ; loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016, article 60). 8 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
AFFAIRE DENTEXIA ACTUALITÉS Un fonds d’aide pour les victimes de Dentexia Cinq mois après la fermeture des centres low cost Dentexia, les pouvoirs publics mettent en place des mesures pour la reprise des soins bucco-dentaires des ex-patients de ces structures. Marisol Touraine a annoncé la mobilisation exceptionnelle du fonds d’action sociale de l’assurance maladie pour supporter les coûts. L’Igas, de son côté, estime que les fonds à débloquer représentent entre 3 et 10 millions d’euros et émet dix recommandations pour une reprise rapide des soins bucco-dentaires. M arisol Touraine semble vouloir donner un coup d’accélérateur à la reprise des soins dentaires pour l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) consacré à cette question et rendu public le 27 juil- let dernier (1). De façon issues notamment du rapport de l’Igas – des tinées à renforcer la prise en charge de ces patients, à commencer par une de l’importance des soins à réaliser et de leurs res- sources, des difficultés à assumer ces frais. Le dis- positif sera opérationnel les ex-patients de Den concomitante, la minis « aide financière [qui] avant la rentrée ». Pour texia, et ce dans le pro- tre de la Santé a annon- sera versée aux patients ce faire, comme l’a indi- longement du rapport de cé plusieurs mesures – connaissant, en raison qué la ministre, les pou- LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 9
ACTUALITÉS AFFAIRE DENTEXIA voirs publics vont ac- a permis de détecter tionner « la mobilisation plusieurs « anomalies fi- exceptionnelle du fonds nancières et juridiques ». d’action sociale de l’assu- En effet, « le président rance maladie ». de Dentexia exerçait des Autre mesure présen- mandats dans huit socié- tée par la ministre : les tés privées dont trois ont Agences régionales de été placées en liquidation le rapport de l’Igas pointe des anomalies financières et s’interroge sur l’usage systématique de la liquidation judiciaire par le président de Dentexia. santé (ARS) concernées judiciaire (et l’une d’elle « vont renforcer la prise recréée quelques mois en charge par les centres après), deux sont en cours hospitalo-universitaires de liquidation ou en pro- et les facultés dentaires. cédure d’insolvabilité et Les modalités d’accueil trois sont en fonctionne- des patients concernés ment », explique l’Igas qui seront adaptées pour fa- s’interroge sur cet « usage ciliter la prise en charge systématique de la pro- dans les services d’odon- cédure de liquidation ju- tologie. L’objectif est de diciaire, que ce soit dans permettre une reprise l’association Dentexia ou ciennes”, chargées dans personnel médical pesant des soins le plus rapide- dans les sociétés privées ». le même temps de faire sur la qualité des soins ». ment possible ». Une interrogation ren- signer des prêts au sein Des témoignages recueil- Afin de fortifier le dia- forcée par le fait que les même des centres de san- lis par l’Igas font état de logue avec les profes- « comptes font apparaître té. Il était également de- consignes de la part des sionnels et assurer des de nombreux échanges fi- mandé aux patients de gestionnaires des centres échanges avec l’associa- nanciers entre ces struc- signer un certificat attes- adressées aux praticiens tion de patients « Collectif tures ». Par ailleurs, en tant que tous les soins parfois pendant les soins : contre Dentexia », le Pr Ro épluchant les comptes de bert Garcia, doyen de l’association, l’Igas a re- La pression exercée par les gestionnaires l’UFR d’odontologie de levé des « pratiques peu sur le personnel médical, parfois même l’université Paris Diderot conformes à une gestion au cours des soins, pesait éminemment a, par ailleurs, été dési- “non lucrative” » avec des gné par le ministère de « pratiques commerciales sur la qualité de ces derniers. la Santé comme « conseil- qui, pour certaines, pou- ler en charge de la reprise vaient contredire les objec- avaient été réalisés, avant • réduire le nombre de des soins ». tifs assignés par la loi re- de commencer la réalisa- séances consacrées à l’ex- Au-delà de la question de lative aux centres de santé tion du traitement den- traction de plusieurs la reprise des soins, l’en- [loi Bachelot] : la promo- taire ». D’autre part, l’Igas dents ou poser davantage quête de l’Igas – circons- tion des soins était faite a identifié une « pression d’implants en une fois ; crite à l’affaire Dentexia – par des assistantes “clini- des gestionnaires sur le • donner des instructions 10 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
ACTUALITÉS Les dix recommandations de l’Igas L’Inspection générale des affaires sociales a remis son rapport sur l’affaire Dentexia à la ministre de la Santé en juillet dernier. Ci-dessous, les dix recommandations de la mission pour financer la reprise des soins bucco-dentaires des ex-patients de Dentexia. 1 Désigner un délégué ou un conseiller placé auprès de la ministre de la Santé, 5 Pour éventuellement sécuriser les professionnels, il peut être préférable entre 3 et 10 millions d’euros ; seule la réalisation des bilans bucco-dentaires préalables qui sera garant de la reprise des (sans en faire une obligation) à la reprise des soins soins des anciens patients que deux praticiens différents et les nouveaux plans de Dentexia. établissent le certificat bucco- de traitement permettront dentaire avant de réaliser d’ajuster cette fourchette. 2 Tous les patients devront avoir intégré un circuit de soins au plus tard la reprise et la poursuite des soins. 9 Poursuivre la procédure de restitution le 15 octobre 2016 (bilan bucco-dentaire préalable à la reprise des soins 6 Assurer une remontée des données épidémiologiques des dossiers engagée par le Conseil national de l’Ordre des chirurgiens- et nouveau plan de traitement). aux Agences régionales dentistes avec un appui fort de santé (ARS) concernées du ministère de la Santé 3 Réaffirmer les conditions juridiques de la responsabilité par une centralisation des bilans bucco-dentaires notamment. pour que le gestionnaire du logiciel Julie débloque, dans les plus brefs délais, des praticiens et les garde-fous existants ; le Conseil national de l’Ordre des chirurgiens- 7 Prévoir une enveloppe de solidarité nationale de reprise des soins l’accès aux dossiers numériques et, en particulier, à l’imagerie dentaire. Une mobilisation dentistes pourrait assurer ou combiner enveloppe des ARS pourrait s’avérer la diffusion d’un tel message, hospitalière, fonds d’action utile, en fonction des volumes en lien avec les services sociale de l’assurance maladie régionaux de dossiers. du ministère de la Santé. et fonds d’intervention 4 L’intervention du service public hospitalier, dans régional ou tout autre moyen financier pour permettre la reprise et la poursuite 10 La mission recommande aux patients la vigilance avant la signature le cadre de ses missions d’intérêt des soins pour les anciens de protocoles transactionnels général, pourrait accélérer patients de Dentexia. avec les organismes le processus de prise en charge, financiers ou assurantiels sans exclure les chirurgiens- dentistes du secteur libéral et des centres de santé dentaire. 8 L’enveloppe financière actuelle pour mener à bien les soins est estimée qui comporteraient une clause de renonciation à toute voie de recours. LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 11
ACTUALITÉS AFFAIRE DENTEXIA visant à ne pas expliquer S’agissant du montant dré page 11). Reste à savoir rifs réduits qui leur sont au patient les actes prati- de l’aide financière, de si la ministre les suivra. proposés initialement. La qués au fur et à mesure son déploiement et de sa Enfin, l’Igas mentionne mission attire l’attention des soins dispensés dans mise en œuvre concrète, dans son rapport l’ouver- des décideurs sur la né- une même séance. le f lou règne. Aucun ture de nouveaux centres, cessité de définir rapide- Le constat de l’Igas est montant n’a été commu- dont « les pratiques sont ment des critères de vi- sans appel : « La gestion niqué du côté de la mi- présentées comme simi gilance pour activer des structurellement défici- nistre. Après le recense- laires à celles de Dentexia ». contrôles ciblés et asso- taire de l’association et ment des ex-patients de L’Igas proposera dans un ciant, en tant que de be- l’augmentation du mon- Dentexia et de leur situa- deuxième rapport des soin, les autres services tant des dettes [qui, en tion bucco-dentaire, l’Igas mesures pour « éviter que de l’État compétents, sur de tels fonctionnements tout centre dentaire pré- Un deuxième rapport de l’Igas ne se renouvellent, pour sentant un risque de dé- garantir la sécurité des rive commerciale ». On ne proposera des mesures pour éviter patients, qui ne disposent saurait mieux dire. que de telles pratiques ne se reproduisent pas toujours des infor- et garantir la sécurité des patients. mations utiles avant de (1) Intitulé « Impacts sanitaires sur les patients commencer un traite et propositions », ce rapport est téléchargeable à partir 2014, s’élevaient à 8,3 mil- estime dans son rapport ment dentaire et se trou du lien www.igas.gouv.fr/spip. lions d’euros] ont abou- le budget dédié à la re- vent alléchés par les ta- php?article546. ti à la liquidation ju- prise des soins bucco-den- diciaire prévisible de taires des 2 200 victimes sept des structures gé- à une enveloppe comprise rées directement ou in- entre « 3 et 10 millions directement par l’asso- d’euros ». L’Igas propose ciation Dentexia. » Et que « le financement de d’ajouter : « Le fonction- la reprise des soins relève nement des centres gé- de la solidarité nationale, rés par Dentexia a ainsi par un système d’avance conduit inéluctablement de frais (qui pourrait en- à leur fermeture, sans suite conduire à une ac- que celle-ci n’ait été anti- tion récursoire) ; ce qui cipée par les personnes permettrait d’afficher clai- supposées tirer les son- rement que la responsabi- nettes d’alarme, notam- lité des conséquences sa- ment – mais pas seule- nitaires relève totalement ment – le commissaire de Dentexia et de son aux comptes. Les pa- président ». Par ailleurs, tients avaient encore toujours selon l’Igas, moins les moyens de l’an- le nombre de patients ticiper. » Des conclusions concernés de façon prio- qui laissent entendre que ritaire pourrait être esti- ce désastre sanitaire tou- mé en juin 2016 à 500 au chant plus de 2 200 vic- maximum. Au total, l’Igas times aurait pu être évi- émet dix recommanda- té. Comme l’a dit en son tions pour pallier ce dé- temps l’Ordre. sastre sanitaire (lire l’enca- 12 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
ACTUALITÉS Recourir au CSBD L’ Ordre se félicite sentes avant la reprise DOCUMENT À CONSERVER IMPÉRATIVEMENT que le ministère CERTIFICAT DE SITUATION BUCCO-DENTAIRE CACHET DU CHIRURGIEN-DENTISTE OU DE L’ETABLISSEMENT des soins par un autre prenne l’exacte praticien. Le CSBD est mesure de l’urgence. De Je soussigné(e), docteur __________________________________________________, pris en charge à 100 % son côté, et depuis juillet chirurgien-dentiste, certifie avoir examiné le _______________________ à ____heure____, A (lieu de l’examen)________________________________________________________, M. Mme Nom et prénom) _________________________________________ par l’assurance mala- dernier, l’institution ordi- Né(e) le (date en toutes lettres) ________________________________________________ (Eventuellement) Accompagné(e) de ____________________________________________ die, le montant forfai- nale réitère son message Faits rapportés par la personne (commémoratifs) « ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- taire étant avancé par le auprès des chirurgiens- --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- patient, sauf en cas d’ap- --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- dentistes reprenant les ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ plication du tiers payant soins des ex-patients de Dans quel centre les soins ont-ils été exécutés ? ------------------------------------------------------- Date du dernier soin effectué dans ce centre par le Dr -------------------------- sur une base volontaire. Y a-t-il eu des soins exécutés ailleurs par un praticien depuis cette date ? oui � non � Dentexia : en aucune ma- Y a-t-il une demande d’expertise par le patient ? oui � non � en cours ☐ Deux actes sont facturés Implant (s) ? oui � non � Nombre : ------ nière ils ne peuvent voir Position : --------------------------------------------------------------------------------- Ont-ils été posés durant la dernière année? oui � non � (30 euros pour la consul- leur responsabilité enga tation et 24 euros pour la Examen clinique : gée automatiquement du - Examen exobuccal : radio panoramique). Ces fait de fautes commises /Visage : deux actes peuvent être /Lèvres : par le praticien intervenu /ATM : éventuellement effectués précédemment. L’Ordre /Ouverture buccale : par des praticiens diffé- appelle l’ensemble de la /Chaine ganglionnaire : rents (chirurgien-den- - Examen endobuccal : profession à se mobiliser /Intérieur des lèvres : tiste et radiologue). Pour pour prendre en charge /Intérieur des joues : permettre le rembourse- /Langue : ces patients. « L’urgence de /Plancher de la langue : ment de cette avance de la reprise des traitements /Palais : soins aux patients, ceux- des patients des anciens /Vestibule : ci utiliseront un « bon de /Muqueuses : centres de Dentexia n’a /Hygiène bucco-dentaire : bonne / Moyenne / Mauvaise prise en charge », qui leur jamais été aussi impé- aura été remis par leur rieuse », déclare Gilbert l’Ordre. La réalisation pré- subir le patient au regard caisse d’assurance mala- Bouteille, président du alable du CSBD est forte- des traitements réalisés die. Ce bon de prise en Conseil national. « Les ment préconisée afin que avant cette reprise. charge doit être deman- dossiers s’accumulent et la responsabilité du pra- Ce CSBD sera versé au dé par le patient auprès dépassent désormais, et ticien qui assurera la re- dossier du patient ; il de l’ARS ou de la CPAM. de très loin, l’estimation Après établissement du initiale des patients en at- Grâce au CSBD, la responsabilité du praticien CSBD, il reviendra au tente de soins et, souvent, assurant la reprise des soins ne saurait être praticien de compléter ce dans une situation bucco- engagée du fait des manquements imputables bon et de le remettre au dentaire et/ou humaine à l’auteur des traitements antérieurs. patient afin que celui-ci le intolérable », insiste-t-il. retourne à la caisse d’as- Rappelons-le : un modèle prise des soins ne soit contiendra une radio pa- surance maladie dont il de Certificat de situation pas mise en jeu du fait noramique et, en cas dépend, ce qui lui per- bucco-dentaire (CSBD) des éventuels soins man- d’expertise judiciaire ul- mettra d’obtenir le rem- est disponible en télé- quants et/ou des dom- térieure, permettra d’ap- boursement par l’assu- chargement sur le site de mages qu’auraient eu à précier les lésions pré- rance maladie. LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 13
ACTUALITÉS LOI SANTÉ Point d’étape sur la mise en œuvre de la loi Santé Dossier médical partagé, développement professionnel continu, refus de soins… De nombreux décrets résultant de la loi Santé promulguée en janvier dernier ont été publiés au JO cet été. Le point sur les dispositifs impactant directement les chirurgiens-dentistes. C inq décrets – pa- rus au JO cet été – pris en applica- tion de la loi de moderni- sation de notre système DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ (DMP) Un décret d’application publié au JO le 5 juillet définit les « conditions ladie. Neuf départements vont tester le DMP à par- tir de septembre. Sa gé- néralisation est prévue au printemps 2017. de servir la coordination, la qualité et la continui- té des soins, y compris en urgence, notamment l’état des vaccinations, de santé promulguée en et modalités de création Concrètement, le DMP les synthèses médicales, janvier 2016 instaurent et de mise en œuvre du est créé pour tout bénéfi- les lettres de liaison, les des mesures impactant dossier médical partagé » ciaire de l’assurance ma- comptes rendus de biolo- directement la profession. (DMP) (2). Le DMP est ladie sous réserve du gie médicale, d’examens Il s’agit du dossier médi- un dossier médical nu- consentement exprès et d’imagerie médicale, d’ac cal partagé, du contrôle mérique sécurisé regrou- éclairé de l’assuré. Il en tes diagnostiques et thé- des refus de soins, du dé- pant toutes les données devient alors le titulaire. rapeutiques ainsi que les veloppement profession- de santé. Il vise à favori- En pratique, il peut no- traitements prescrits. Ces nel continu, des condi- ser la prévention, la quali- tamment être créé direc- informations sont versées tions d’échange et de té, la continuité et la prise tement par l’assuré ou par dans le DMP le jour de la partage d’informations en charge coordonnée des l’intermédiaire de tout consultation, de l’examen professionnel de santé (3). ou de son résultat, à l’ori- • Données du DMP gine de leur production Le DMP n’a pas vocation à se substituer Le DMP contient entre et au plus tard le jour de au dossier du patient établi autres : la sortie du patient après par chaque professionnel de santé. – Les données relatives à une hospitalisation ; l’identité et à l’identifica- – Les données consignées entre professionnels de soins des patients. Il n’a tion du titulaire ; dans le dossier par le titu- santé et autres profes- pas vocation à se substi- – Les données relatives laire lui-même ; sionnels des champs so- tuer au dossier que tient à la prévention, à l’état – Les données néces- cial et médico-social et chaque professionnel de santé et au suivi so- saires à la coordination de la transmission d’in- de santé, y compris les cial et médico-social que des soins issues des pro- formations au sein d’une chirurgiens-dentistes. La les professionnels de san- cédures de rembour- équipe de soins (1). Le dé- mise en œuvre et l’admi- té estiment devoir être sement ou de prise en tail de ces dispositifs est nistration du DMP sont partagées dans le dos- charge, détenues par l’or- présenté ci-après. confiées à l’assurance ma- sier médical partagé, afin ganisme d’assurance ma- 14 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
ACTUALITÉS ladie obligatoire dont re- fessionnels de santé aux- des règles de gestion des • Traçabilité lève chaque bénéficiaire. quels le titulaire a interdit droits d’accès fixées par la Toutes les actions réa- – Les données relatives à l’accès à son DMP. Caisse nationale de l’assu- lisées sur le DMP, quel la dispensation de médi- • Accès au DMP rance maladie des travail- qu’en soit l’auteur, sont caments, issues du dos- Le DMP est accessible aux leurs salariés (Cnamts), tracées et conservées dans sier pharmaceutique ; professionnels de santé en collaboration avec les le DMP, notamment la – Les données relatives à par voie électronique, no- Conseils nationaux des date, l’heure et l’identi- l’identité et aux coordon tamment depuis un site Ordres des professionnels té de la personne qui a nées des proches du titulaire Internet ou via des logi- de santé et après avis de créé ou modifié le DMP. à prévenir en cas d’urgence; ciels respectant les réfé- la Commission nationale Ces traces sont acces- – Les données relatives à rentiels d’interopérabi- de l’informatique et des sibles au titulaire du dos- l’identité et aux coordon- lité et de sécurité. Ces libertés. sier, au médecin traitant, nées du médecin traitant ; professionnels ont accès Ces règles seront publiées aux professionnels de – La liste actualisée des aux informations stric- sur le site Internet de la santé et au professionnel professionnels de san- tement nécessaires à la Cnamts. Il est également de santé auteur des infor- té ayant déclaré être au- prise en charge du titu- accessible à son titulaire mations faisant l’objet de torisés à accéder au DMP laire du dossier médical par voie électronique de- ces traces. ainsi que la liste des pro- partagé dans le respect puis un site Internet. Le titulaire du DMP ne LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 15
ACTUALITÉS LOI SANTÉ peut pas supprimer les données portées par un professionnel, « sauf mo- tif légitime », mais il peut décider à tout moment de clôturer son DMP. Une fois clôturé, le DMP est conservé pendant une du- rée de dix années. DPC Paru le 8 juillet, le décret sur le développement pro- fessionnel continu (DPC) donne vie à l’Agence na- tionale du DPC (4). Les principales mesures qui impacteront les chirur- giens-dentistes sont les suivantes : 1. Le Conseil national professionnel des chirur- giens-dentistes (CNP) dé- finit pour chaque pro- fession ou spécialité le parcours de DPC, qui constituera une recom- fie de son engagement, mande du chirurgien- classées par ordre chrono- mandation pour le prati- au cours d’une période dentiste, attester que le logique, que le praticien a cien. Ce parcours décrit de trois ans, soit dans une parcours réalisé par le suivies ; « l’enchaînement des ac- démarche d’accréditation, praticien est conforme au – Les éléments de preuve tions de formation conti- soit dans une démarche parcours qu’il a défini. attestant de la réalisation nue, d’analyse, d’évalua- de DPC comportant des 3. Le document de tra- de ces actions ; tion et d’amélioration des « actions de formation, pratiques et de gestion d’évaluation et d’amélio- Une commission chargée d’évaluer des risques estimé né- ration des pratiques et de les pratiques de refus de soins cessaire par la profession gestion des risques. La peut recourir à des tests de situation pour le maintien, l’ac- démarche doit compor et à des enquêtes auprès des patients. tualisation des connais- ter au moins deux de sances et des compé- ces trois types d’actions çabilité, anciennement – Une synthèse annuelle tences, et l’amélioration et au moins une action nommé « portfolio », reste et triennale de ces actions ; des pratiques », détaille s’inscrivant dans le cadre toujours consultable sur – Le cas échéant, les élé- le décret. des orientations priori- le site de l’Agence natio- m e nt s c o mp l é m e n - 2. L’obligation de DPC est taires ». Le praticien peut nale du DPC. Il contient taires définis, pour sa remplie (tous les trois ans) également faire valoir les éléments suivants : spécialité ou sa profes- dès lors que le praticien se les formations suivies – Les données relatives à sion, par le CNP des conforme au parcours dé- à l’université. l’identité du praticien ; chirurgiens-dentistes ; fini par le CNP ou justi- Le CNP pourra, à la de- – Les différentes actions, – Le cas échéant, le do- 16 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
ACTUALITÉS dition des organisations de la profession représen- tatives, cette commission remet un rapport annuel au ministre de la Santé, au plus tard le 30 juin. Le Conseil national rend ce rapport public dans un délai d’un mois à compter de sa transmission au mi- nistre de la Santé. 14 membres composent la commission : – Le président du Conseil national ou son représen- tant ; – Six chirurgiens-dentistes ; – Cinq représentants des associations d’usagers du système de santé agréées (7); – Le directeur du Fonds de financement de la pro- tection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie ou son représentant ; cument fourni au prati- éléments du document de de soins par les moyens – Le directeur général de cien par le CNP attestant traçabilité attestant du res- qu’elle juge appropriés ». la Cnamts ou son repré- de la conformité du par- pect de son obligation de Elle peut notamment re- sentant. cours du professionnel à DPC. courir à des études, des Sa présidence est assu- ses recommandations. tests de situation et des rée par le président du Un contrôle peut être éga- REFUS DE SOINS enquêtes auprès des pa- Conseil national ou son lement effectué à tout Le décret relatif aux « mo- tients. Elle analyse ces représentant. La commis- moment, selon des mo- dalités d’évaluation des pratiques, leur nature, sion se réunit au mini- dalités fixées par l’autorité pratiques de refus de leurs causes et leur évo- mum deux fois par an et de contrôle. soins » est paru au JO le lution et produit des don- peut prévoir l’audition de 4. Le contrôle du DPC est 23 juillet dernier (6). Il ins- nées statistiques sur la toute personnalité quali- réalisé par le conseil dé- taure la création d’une base de ces analyses. Elle fiée dont la consultation partemental de l’Ordre commission, placée au- émet des recommanda- lui paraît utile. dont relève le praticien, près du Conseil national tions visant à mettre fin à par l’employeur ou par le de l’Ordre, chargée d’éva- ces pratiques et à amélio- ÉCHANGES Service de santé des ar- luer les pratiques de re- rer l’information des pa- ENTRE PROFESSIONNELS mées pour les chirur- fus de soins opposés par tients. Notons qu’elle ne Le décret relatif aux «condi- giens-dentistes mili- les chirurgiens-dentistes. statue pas sur les situa- tions d’échange et de par- taires (5). Pour ce faire, il Cette commission évalue tions individuelles. tage d’informations entre communique à l’autorité « le nombre et la nature D’autre part, sur la base professionnels de santé et en charge du contrôle les des pratiques de refus de ses travaux et après au- autres professionnels des LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 17
ACTUALITÉS LOI SANTÉ champs social et médico- sionnels du secteur mé- tion, d’exercice partagé ou béral et de toute autre per- social et à l’accès aux infor- dico-social et social, le de coordination sanitaire sonne morale associant mations de santé à carac- patient doit être informé ou médico-sociale dans des professionnels de san- tère personnel » est paru au préalablement : lesquelles peuvent exercer té libéraux, lorsqu’elles JO le 20 juillet dernier (8). – De la nature des infor- les membres d’une équipe ont pour objet la prise en Il détermine les catégo- mations devant faire l’ob- de soins » est paru au JO charge médicale coordon- ries de professionnels du jet de l’échange ; le 20 juillet dernier (9). née des patients. champ social et médico- – Et soit de l’identité du Rappelons que l’équipe social habilitées à échan- destinataire et de la caté- de soins est un ensemble (1) D’autres décrets sont ger et partager avec les gorie dont il relève, soit de de professionnels qui par- encore attendus, notamment professionnels de san- sa qualité au sein d’une ticipent directement au celui consacré aux lettres de liaison. Nous y reviendrons té, y compris les chirur- structure précisément profit d’un même patient dans le prochain numéro giens-dentistes, des in- définie. à la réalisation d’un acte de La Lettre. diagnostique, thérapeu- (2) Décret n° 2016-914 tique, de compensation du 4 juillet 2016 relatif Tout échange entre professionnels du handicap, de soulage- au dossier médical partagé. du secteur médical et médico-social suppose ment de la douleur ou de (3) http://www.dmp.gouv.fr/ une information préalable du patient. prévention de perte d’au- (4) Décret n° 2016-942 tonomie, ou aux actions du 8 juillet 2016 relatif De plus, il est précisé que à l’organisation formations nécessaires à nécessaires à la coordina- du développement la prise en charge d’une lorsque ces profession- tion de plusieurs de ces professionnel continu personne ainsi que les nels sont membres d’une actes. Lorsque ces profes- des professionnels de santé. modalités de l’échange et même équipe de soins, sionnels appartiennent à (5) Mentionnés à l’article du partage : ils tiennent compte pour la même équipe de soins, L. 4112-6 du Code de la santé 1. La liste des profession- la mise en œuvre de ce ils peuvent partager les publique. nels avec lesquels cet partage des recomman- informations strictement (6) Décret n° 2016-1009 du 21 juillet 2016 relatif échange est possible est dations élaborées par la nécessaires à la coordina- aux modalités d’évaluation fixée à l’article R. 1110-2 Haute Autorité de san- tion et à la continuité des des pratiques de refus de soins. du Code de la santé té (HAS) avec le concours soins ou au suivi médico- (7) En application de l’article publique. des Ordres professionnels, social d’une même per- L. 1114-1 et désignées 2. Une double limite est en particulier pour ce qui sonne. Ces informations par arrêté du ministre chargé concerne les catégories de la Santé. posée à cet échange : sont réputées confiées par – Les seules informations d’informations qui leur la personne à l’ensemble (8) Décret n° 2016-994 du 20 juillet 2016 relatif strictement nécessaires sont accessibles. de l’équipe. aux conditions d’échange à la coordination ou à la 4. Ce décret tire égale- Ce décret a pour objet et de partage d’informations continuité des soins, à la ment les conséquences de définir la liste des entre professionnels de santé prévention ou au suivi mé- des nouvelles modalités structures de coopération, et autres professionnels des champs social dico-social et social de la- d’accès aux informations d’exercice partagé ou de et médico-social et à l’accès dite personne peuvent être de santé d’une personne coordination sanitaire ou aux informations de santé échangées ou partagées ; après son décès, appli- médico-sociale dans les- à caractère personnel. – L’échange a lieu dans la cables aux concubins et quelles les professionnels (9) Décret n° 2016-996 limite du périmètre des partenaires liés par un sont réputés être membres du 20 juillet 2016 relatif à la liste des structures de missions des profession- pacte civil de solidarité. d’une équipe de soins. coopération, d’exercice nels concernés. Cette liste fait notamment partagé ou de coordination 3. Dans le cadre d’un ÉQUIPES DE SOINS état des maisons et des sanitaire ou médico-sociale dans lesquelles peuvent échange entre profession- Le décret relatif à « la liste centres de santé ainsi que exercer les membres d’une nels de santé et profes- des structures de coopéra- des sociétés d’exercice li- équipe de soins. 18 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
ÉQUIPE DENTAIRE ACTUALITÉS Assistant dentaire : pour une inscription via l’Ordre C’est la dernière ligne droite avant la publication du décret d’application de la loi de santé sur les assistant(e)s dentaires. Le Conseil national milite pour que l’Ordre devienne le guichet d’inscription de ces nouveaux professionnels de santé. O n ne parlera dé sormais plus de « métier », mais de profession d’assistant dentaire. Le décret résul nouveau modèle de forma tion dédié à la profession. Par ailleurs, un article du projet de décret confie l’en registrement des assistants tant de la loi Santé entre dentaires aux Agences ré dans sa phase finale de ré gionales de santé (ARS). daction (1). Il concrétise le L’Ordre milite auprès du mi fait que les assistants den nistère pour que cette tâche taires vont devenir des pro incombe aux conseils dé fessionnels de santé à partementaux de l’Ordre. part entière. Pour des raisons d’efficaci Des référentiels d’activités, té, il paraît en effet oppor également en cours de fina tun que les membres de lisation, sont publiés dans l’équipe dentaire soient en la foulée. Ils devront Six grands groupes d’activi mise en œuvre de la traçabi registrés par une autori comporter, entre autres, les tés ont été définis : lité dans le cadre de la struc té unique, à l’instar d’autres éléments suivants : • L’assistance du praticien ture de soins; pays européens. • La définition de la profes dans la réalisation des gestes • L’accueil et l’accompagne Concrètement, l’Ordre pour sion; pré, per et postsoins; ment des assistants den rait ainsi disposer d’une • Les notions globales de • L’accueil et la communica taires en formation ou meilleure visibilité des per respect de la personne ain tion auprès des patients; des nouveaux arrivants sonnels exerçant au sein des si que des règles de bonnes • L’entretien de l’environne dans la structure et l’amé cabinets dentaires. Dans l’in pratiques d’hygiène et de sé ment de soins et des maté lioration des pratiques térêt de la santé publique, curité, sans oublier les règles riels liés aux activités ainsi professionnelles. l’Ordre pourrait également de confidentialité et de se que la gestion du risque in Cependant, ces textes n’élar vérifier que chaque membre cret professionnel; fectieux; gissent pas encore stricto de l’équipe dentaire dispose • La notion de protocole de • La gestion et le suivi de sensu le champ des capa des qualifications requises soins; l’agenda et du dossier du pa cités et des compétences et in fine que chacun res • La veille technique et ré tient; des assistants dentaires pecte bien son champ de ca glementaire dans le champ • Le recueil, puis la trans puisqu’il s’agit de jeter les pacité. d’exercice de l’assistant mission des informations bases de l’instauration, d’ici (1) Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation dentaire. par écrit et par oral et la à deux ou trois ans, d’un de notre système de santé. LA LETTRE NO 150 Septembre 2016 19
ACTUALITÉS VIOLENCES L’Ordre recrute des référents « Violences » Des référents départementaux en matière de violences faites à autrui seront chargés de délivrer les informations nécessaires et d’orienter les praticiens vers les bons interlocuteurs en cas de violences subies ou détectées sur leurs patients. L’ Ordre travaille depuis plusieurs années sur les violences dont sont vic- times les chirurgiens-dentistes et leur personnel au sein des L’Ordre sollicite donc les conseils départementaux afin qu’ils désignent un référent départemental en matière de violences faites à autrui. Ce cabinets dentaires, de même dernier doit être un chirur- que sur les violences subies gien-dentiste inscrit à leur ta- par les patients. C’est pour- bleau, sans nécessairement quoi l’Ordre lance un appel à être membre élu du conseil. S’il candidatures auprès de l’ensemble femmes contre les violences et la n’existe pas de profil type pour de- des chirurgiens-dentistes pour nom- lutte contre la traite des êtres hu- venir référent « Violences », justifier mer un référent « Violences » unique mains (Miprof), qui conduit de- d’une expertise particulière dans ce dans chaque département chargé puis près de deux ans des travaux domaine et faire preuve de pédago- d’informer, d’orienter et de former avec les chirurgiens-dentistes visant gie, avec idéalement une implication les praticiens dans le cas de vio- à faciliter le repérage et la prise en locale dans le cadre d’associations lences subies par leurs patients. Tout charge des femmes victimes de vio- aux victimes, seraient autant d’atouts chirurgien-dentiste peut déposer sa lences. Dans ce cadre, la loi a ins- dans l’appréciation des dossiers. Les candidature auprès de son conseil titué une obligation de formation candidatures doivent être déposées départemental dès lors qu’il est ins- pour tous les professionnels de san- au plus tôt, c’est-à-dire courant sep- crit au tableau de l’Ordre. té, et, en particulier, les chirurgiens- tembre. Une première réunion de Ses missions consisteront à : dentistes. Elle sera délivrée par le ré- formation des référents « Violences » • Collecter les informations néces- férent « Violences » aux praticiens sera organisée par la Miprof le 7 dé- saires et les transmettre aux prati- de son département. cembre 2016 à Paris. n ciens du département (obligations générales de signalement en matière Pour aller plus loin de violences, démarche pour établir • Signalement des maltraitances : http://www.ordre-chirurgiens- un certificat médical initial et un cer- dentistes.fr/chirurgiens-dentistes/sécurisez-votre-exercice/relations- tificat d’aggravation, rencontre avec le patients/signalement-des-maltraitances.html praticien victime de violences, etc.) ; • Violences faites aux femmes : http://www.ordre-chirurgiens- • Orienter les praticiens vers les dentistes.fr/chirurgiens-dentistes/securisez-votre-exercice/relations- bons interlocuteurs lorsqu’ils sont patients/violences-faites-aux-femmes.html confrontés à de tels faits. Des outils sont déjà à disposition des praticiens : note explicative sur les violences faites aux femmes et le certificat initial, modèle Par ailleurs, l’Ordre s’est enga- de certificat médical initial et de certificat médical d’aggravation, gé aux côtés de la Mission intermi- affiche pour le cabinet dentaire. nistérielle pour la protection des 20 LA LETTRE NO 150 Septembre 2016
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