4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs - 6 Collaboration avec des civils

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4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs - 6 Collaboration avec des civils
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4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs

6   Collaboration avec des civils
    "CONEX 15" et le CR du bat PM 2
4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs - 6 Collaboration avec des civils
Editorial

   Chers membres de la milice,

   Les événements qui ont eu lieu récemment dans le monde entier ne
   sont pas réjouissants. Des frontières étatiques disparaissent, des per-
   sonnes fuyant la guerre et des réfugiés économiques forment des flux
   migratoires, des actes terroristes choquent la population, un avion
   de combat est abattu, des terroristes assassinent femmes et enfants
   en Afrique centrale, et la Corée du Nord aurait testé une bombe à hy-
   drogène. Ainsi va le monde aujourd’hui.

   Ma tâche ne consiste pas à peindre le diable sur la muraille, mais à
   attirer l’attention sur les risques et à tenir l’Armée suisse prête à l’en-
   gagement puisqu’elle est l’unique réserve stratégique de notre pays.

   Je suis d’autant plus reconnaissant au Conseil national d’avoir adopté
   le projet de développement de l’armée (DEVA) à une large majorité le
   2 décembre 2015. Nos autorités politiques ont pris conscience de l’im-
   portance de la sécurité et confirmé que le DEVA représente la bonne

                                                                                 Photo : CME
   voie. Au cours de la session de printemps à venir, le Conseil des Etats
   procédera à l’élimination des divergences. Notre mission consiste-
   ra alors à mettre en œuvre les décisions du Parlement. Le temps des
   discussions est définitivement révolu.

   Les préparatifs en vue de la transition fixée au 1er janvier 2018 devront
   déjà être intensifiés cette année. Il est essentiel que vous connaissiez
   les prochaines étapes. J’ai chargé vos cadres de vous donner des in-
   formations à ce propos.

   Au vu de la situation actuelle, je n’exclus pas que l’armée doive four-
   nir des prestations nécessitant plus que l’engagement de militaires en
   service long et de troupes en CR. Par conséquent, vous devez mettre à
   profit vos services pour un entraînement intensif. Je place une grande
   confiance en vous, chers membres de la milice. Quel que soit le grade
   que chacun de vous revêt, car l’instruction dont vous b  ­ énéficiez est
   sérieuse et complète à tous les échelons. Au besoin, l’Armée suisse
   doit être capable d’appuyer nos excellentes organisations d’interven-
   tion d’urgence.

   Nous devons donc prendre la sécurité très au sérieux parce que la
   ­réalité rattrapera tôt ou tard quiconque enjolive ce sujet. Voyez vous-
    mêmes quelle tournure pourraient prendre les événements en vision-
    nant le clip préparé par l’armée :

   →→ https ://www.youtube.com/user/schweizerarmee

   Il va de soi que nous serions reconnaissants d’échapper à un engage-
   ment en pareilles circonstances. La sécurité et la liberté sont des pri-
   vilèges qu’il faut protéger. Merci de votre contribution !

   Commandant de corps André Blattmann
   Chef de l’Armée

2 armée.ch     Chef de l’Armée   2 / 15
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Sommaire

 4 Vainqueurs à la photo-finish
		Les éclaireurs parachutistes suisses remportent une compétition réunissant
   l’élite internationale

 6	Un travail de police exigeant
		 Des policiers militaires appuient les organes de la police civile

                                                                                          4 	Les éclaireurs parachutistes suisses :
                                                                                              ils affrontent des équipes provenant de
                                                                                              sept nations

                                                                                          6	Police militaire et police cantonale :
                                                                                              ensemble pour la sécurité

Impressum
« armée.ch », le magazine des militaires de l’Armée suisse, édition du chef de l’Armée,
paraît deux fois par année en français, italien et allemand
Prochaine édition :
1/2016 Délai rédactionnel :        21.03.2016
           Parution :              été 2016
Editeur : Communication Défense (D)
Direction de la rédaction : Communication interne et à la troupe D, Publications D,
Stauffacherstr. 65/31b, 3003 Berne
Traduction : Services de traduction du DDPS
Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA
Impression : Druckerei Stämpfli AG, Bern
Changements d’adresse : Par écrit au chef de section de leur lieu de domicile
Copyright : DDPS, domaine Défense
Internet : www.armee.ch

                                                                                                       armée.ch   Chef de l’Armée   2 / 15   3
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   Succès international pour les éclaireurs parachutistes suisses

   Nouveau record grâce à un
   écart de 0,37 seconde
   Cette année également, l’Armée suisse a été invitée au concours international des parachutistes à Stadtallendorf (DEU).
   Treize équipes issues de sept pays étaient présentes. Parmi elles figuraient deux équipes suisses provenant de la compagnie
   d’éclaireurs parachutistes 17. L’une s’est hissée au premier rang de la compétition, l’autre au quatrième.

   Maj Daniel Slongo, chef Communication CFS (milice)   résultats plus que respectables et qui forcent     les concours. Le réglage minutieux du fusil
                                                        même l’admiration sachant que les soldats          d’assaut est décisif, de même qu’une bonne
   La participation suisse au concours inter-           de milice suisses se mesurent à des militaires     condition physique. L’un des participants
   national des parachutistes, organisé par la          professionnels provenant du monde entier.          raconte en rigolant avoir été parfois regardé
   division des forces rapides de la Bundeswehr         La composition des équipes de la compagnie         avec étonnement lorsqu’il accomplissait ses
   allemande à Stadtallendorf, a une longue tra-        d’éclaireurs parachutistes 17 change chaque        longueurs à la piscine en tenue de camouflage.
   dition. En effet, des équipes de la compagnie        année. Les militaires, tous chevronnés, se
   d’éclaireurs parachutistes 17 y participent          préparent en vue des compétitions lors des         De précieuses expériences
   depuis de nombreuses années et figurent              activités hors du service. Dans l’idéal, ils ef-   Les compétitions représentent une plate-
   régulièrement en tête du classement. Des             fectuent déjà quelques sauts par équipe avant      forme propice aux échanges d’expériences

                                                                                                                                                      Photos : ldd

   Epreuve de natation en uniforme.

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entre soldats de différentes forces armées.         cinq d’atterrir dans un périmètre de 100 m        Une équipe soudée
Elles permettent également d’entretenir des         sur 100 aussi simultanément que possible.         Le sergent de la compagnie d’éclaireurs
contacts aussi bien militaires que personnels.      Cette discipline s’inspire des atterrissages      parachutistes 17 Andreas Kehl explique les
Il n’est d’ailleurs pas rare que se nouent ainsi    en patrouille dont le but est, pour des raisons   raisons de ce succès : « Notre groupe était très
des amitiés qui dépassent le cadre des compé-       tactiques, d’atterrir de façon la plus groupée    harmonieux. C’est ce qui a fait la différence. »
titions et de l’armée. Les 13 équipes qui se sont   possible dans un espace restreint. La compa-      Le premier-lieutenant Simon Dysli, chef de
affrontées cette année à Stadtallendorf lors du     gnie d’éclaireurs parachutistes 17 démontre       la délégation suisse, a beaucoup apprécié
20e concours international des parachutistes        régulièrement qu’elle maîtrise parfaitement       cette manifestation sportive : « La division
venaient d’Algérie, du Brésil, du Royaume-          cette technique lors de meetings aériens et       des forces rapides nous a très bien accueillis.
Uni, d’Inde, de Pologne et de Suisse.               d’autres manifestations publiques. Lors du        Parallèlement au concours, nous avons eu
      Au programme de la première journée           concours de cette année, tout s’est joué à        beaucoup de plaisir à discuter avec des pa-
figuraient un 100 m de natation en uniforme,        quelques centièmes de seconde : avec un           rachutistes venant d’autres pays. Tout était
une course de cross-country de onze kilo-           écart de 0,37 seconde entre l’atterrissage du     parfait. »
mètres et une épreuve de tir au fusil d’assaut      premier parachutiste et celui du dernier, la            Si le concours est à nouveau organisé
ou au pistolet. Les deux équipes suisses ont        deuxième équipe de l’Armée suisse a établi un     l’année prochaine et pour autant qu’ils y
très bien commencé la compétition. A la fin         nouveau record. Les deux équipes suisses ont      soient invités, les éclaireurs parachutistes
de ce premier jour, elles occupaient déjà les       ainsi décroché respectivement la première et      suisses sont bien décidés à défendre leur
premières places du classement.                     la quatrième place du classement général –        titre. A noter que les activités hors du service
      Lors de l’épreuve de saut en parachute        une brillante performance.                        des soldats de milice battent déjà leur plein.
du lendemain, il s’agissait pour les équipes de

                                                                                                                            Atterrissage tactique
                                                                                                                            d’une patrouille.

                                                                                                       Les éclaireurs parachutistes :
                                                                                                       une unité spéciale fascinante
                                                                                                       En tant que militaires de milice, les éclaireurs
                                                                                                       parachutistes font partie du Commandement
                                                                                                       des forces spéciales (CFS) de l’Armée suisse
                                                                                                       qui est chargé de leur sélection, de leur ins-
                                                                                                       truction et de leur entraînement. Leur mis-
                                                                                                       sion consiste à acquérir des renseignements
                                                                                                       dans un environnement difficile. Engagés par
                                                                                                       équipe, ils opèrent en toute autonomie et avec
                                                                                                       discrétion. Pour remplir cette tâche extrême-
                                                                                                       ment exigeante, les éclaireurs parachutistes
                                                                                                       suivent un entraînement intensif qui comprend
                                                                                                       les techniques d’exploration, de combat et de
                                                                                                       survie. La formation dure 43 semaines au mi-
                                                                                                       nimum et 59 semaines pour les officiers.

                                                                                                       →→ Pour de plus amples informations :
                                                                                                         www.armee.ch/cfs

                           Epreuve de tir au pistolet.

                                                                                                                  armée.ch    Chef de l’Armée     2 / 15   5
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   CONEX 15 et les nombreuses prestations du bat PM 2

   Un bataillon aux multiples missions
   Le cours de répétition (CR) 2015 du bataillon de la police militaire 2 (bat PM 2) était placé sous le signe de la coopération
   avec les partenaires civils. L’un des points au programme permettait notamment de tester les interfaces entre les organi-
   sations d’intervention d’urgence et l’armée. En outre, le dialogue avec la population a été renforcé lors d’une mission de
   protection accomplie dans le cadre de l’exposition militaire CONEX à Muttenz (en rapport avec l’exercice d’ensemble des
   troupes CONEX 15). En résumé, ce CR aura été on ne peut plus intense pour les militaires du bat PM 2.

                                                                                 Défilé réussi grâce à une préparation minutieuse de l’engagement.

   Of spéc Andreas Zbinden, PIO bat PM 2                                       lice militaire 1 (cp gren PM 1) et dix conducteurs de chiens ont col-
                                                                               laboré avec la police cantonale argovienne. Dans le cadre d’une ac-
   Les missions de collaboration dans le domaine de la formation avec          tion de police criminelle sur l’A1, à proximité de Würenlos, et sur la
   les partenaires civils, notamment la police cantonale argovienne,           route principale en direction de Wettingen, plus de 200 véhicules ont
   avaient déjà été fixées avant le CR. Par conséquent, l’instruction axée     été contrôlés. Cette opération concertée, qui a bénéficié du concours
   sur l’engagement comportait avant tout les modules comptant pour la         de spécialistes du Corps des gardes-frontière et de l’engagement d’un
   certification, et ce afin que les militaires soient prêts à accomplir les   drone, a permis d’arrêter un passeur étranger et quelques conduc-
   différents engagements dans un environnement réel. Ce CR devait             teurs en état d’ébriété.
   également permettre d’introduire de nouveaux appareils et armes,                  Lors de la deuxième semaine de CR, le bat PM 2 a eu une nou-
   tels que la matraque télescopique tactique et le lanceur polyvalent         velle fois l’occasion de coopérer avec la police cantonale argovienne.
   40 mm, ainsi que d’entraîner l’utilisation de corps de diversion et         En effet, des représentants de cette dernière, de la police municipale
   de corps nébulogènes. Les participants ont aussi eu l’occasion de re-       d’Aarau et de la police des transports des CFF ainsi que 21 gren PM
   mettre à niveau leurs connaissances et leurs compétences dans les do-       et trois conducteurs de chiens ont procédé ensemble à des contrôles
   maines de la protection des personnes et du service d’ordre ainsi que       de personnes à la gare d’Aarau. Effectués en collaboration avec la po-
   d’exercer l’engagement mixte avec des conducteurs de chiens et des          lice civile dans un espace public, ces contrôles ont été fort instructifs
   chiens de défense. La pièce maîtresse de cette préparation à l’enga-        pour les membres du bat PM 2. La majorité des personnes interpel-
   gement a toutefois été la consolidation des connaissances juridiques        lées ont bien réagi et se sont montrées coopératives. A la fin de l’opé-
   des militaires en ce qui concerne le recours aux mesures policières         ration, la police cantonale argovienne avait arrêté trois personnes en
   de contrainte, le but étant que chacun ait parfaitement assimilé les        possession de stupéfiants.
   règles d’engagement (Rules of Engagement, ROE) et de comporte-                    La collaboration n’a cependant pas uniquement été entraînée lors
   ment (Rules of Behavior, ROB).                                              de contrôles de police réels. En effet, lors de la deuxième semaine de
                                                                               CR, un cours de quatre jours sur le service d’ordre a également été
   S’entraîner à collaborer                                                    organisé avec la police cantonale argovienne. Au total, près de 250
   Le jeudi de la première semaine de CR déjà, une section d’engagement        policiers cantonaux et 100 gren PM ont ainsi pu accomplir un en-
   de la compagnie d’état-major de la police militaire 2 (cp EM PM 2),         traînement technique et tactique intensif et profiter pleinement des
   une section d’engagement de la compagnie de grenadiers de la po-            compétences de chacun dans le cadre d’un exercice final en commun.

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Militaires du bat PM 2 pendant le défilé à Zofingen.

Contrôle des personnes assuré avec le concours de la police
cantonale argovienne.

Contrôle de la circulation effectué en collaboration avec la police
cantonale argovienne.

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A la rencontre de la population                                            faire preuve de proportionnalité et rendre service à la collectivité.
   A la même période, et ce du 19 au 22 septembre, s’est tenue l’exposi-      Le commandant a i du bat PM 2, le major EMG Mario Fässler, a par
   tion CONEX sur le site de Feldreben à Muttenz. Les visiteurs ont pu        conséquent lancé les deux défis ci-après au début du CR et évalué les
   y découvrir les tâches et les moyens d’engagement du bat PM 2 et de        prestations de la troupe en conséquence à la fin du service.
   six autres bataillons à un stand d’information ainsi que dans le cadre
   d’une démonstration mobile. Dans un décor spécialement construit           Premier défi : unité dans la diversité
   pour l’occasion, la section Oppliger de la cp gren PM 2/1 a présenté au    La situation de départ du bat PM 2 n’aurait pas pu être plus hétéro-
   public l’éventail des engagements de la PM, notamment des contrôles        clite. Du petit détachement de quatre personnes au bataillon de près
   policiers de personnes et de véhicules, la protection militaire renfor-    de 200 militaires, tous les ordres de grandeur étaient représentés. Des
   cée de personnes et une intervention policière. Les visiteurs ont suivi    engagements de sûreté individuels aux missions de contrôle pluridis-
   avec beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme les différentes prestations      ciplinaires, les militaires ont dû assurer toutes les formes d’interven-
   qui ont été saluées par des applaudissements nourris.                      tion. Certaines opérations n’ont impliqué que des grenadiers, alors
        Pendant toute la durée de l’exposition, la compagnie de protec-       que d’autres étaient des dispositifs complexes englobant de nombreux
   tion de la police militaire 2/3 a assuré la sécurité des visiteurs, des    intervenants (spécialistes des transmissions, sanitaires, automobi-
   militaires et du matériel. Pour ce faire, elle a procédé à des contrôles   listes, soldats de renseignement, etc.) qui ont tous contribué au suc-
                                                                                                         cès des diverses missions. Selon le comman-
                                                                                                         dant a i : « Malgré le caractère hétérogène de
                                                                                                         ce CR, les militaires du bat PM 2 ont évolué
                                                                                                         comme une seule et même unité. Ils ont ain-
                                                                                                         si parfaitement appliqué le préambule de la
                                                                                                         Constitution fédérale et montré leur volon-
                                                                                                         té de vivre ensemble leurs diversités dans le
                                                                                                         respect de l’autre et l’équité ».

                                                                                                         Deuxième défi : des actions policières
                                                                                                         légales et légitimes
                                                                                                           Selon le commandant a i, la question de sa-
                                                                                                           voir si le bat PM 2 a toujours agi en toute lé-
                                                                                                           galité et légitimité revêt pour ce CR une im-
                                                                                                           portance particulière étant donné que les
                                                                                                           missions de collaboration dans le domaine
                                                                                                           de l’instruction et les engagements de pro-
                                                                                                           tection des troupes impliquées se sont dé-
                                                                                                           roulés dans un environnement civil. S’agis-
   Un policier militaire du bat PM 2 pendant le défilé à Zofingen.                                         sant du respect de la légalité, la réponse est
                                                                                                           simple : conformément à l’art. 92 de la loi
   d’accès, effectué des patrouilles et mis en place des postes de surveil-   sur l’armée (LAAM ; RS 510.10) qui définit les pouvoirs de police
   lance. Lors d’une manifestation de la Jeunesse socialiste, le bat MP 2     de l’armée, et sur la base des dispositions d’exécution y relatives de
   a entre autres dû prouver qu’il était à même de réagir de façon idoine.    l’ordonnance concernant les pouvoirs de police de l’armée (OPoA ;
   En favorisant le dialogue et en attribuant un lieu pour la manifesta-      RS 510.32), les éléments engagés du bat PM 2 sont, en tant qu’organe
   tion, la liberté d’expression, l’ordre militaire et le bon déroulement     militaire de police, habilités à exercer des compétences policières du-
   de l’exposition ont à tout moment été garantis.                            rant le service d’instruction. L’expérience a montré que ces bases lé-
                                                                              gales constituent aux yeux de la population civile et des militaires un
   Un défilé de clôture réussi                                                fondement solide pour ces engagements d’instruction ou d’autres en-
   En raison de cette manifestation, le gros du bat PM 2 a été chargé, en     gagements similaires.
   tant qu’élément principal, d’assurer la sécurité du défilé de clôture de          Quant à la question de la légitimité, il apparaît plus difficile d’éva-
   l’exercice d’ensemble des troupes, et ce en collaboration avec la po-      luer si la société, les camarades et les supérieurs estiment que le bat PM
   lice cantonale argovienne, un détachement professionnel de la Sécu-        2 a agi de manière proportionnée aux circonstances et toujours opté
   rité militaire (Séc mil) et l’hôpital de Zofingen. A la suite d’un pro-    pour la mesure policière la moins lourde possible afin d’atteindre l’ob-
   cessus de planification de l’action intensif et efficace, les compagnies   jectif légitime visé. Les manifestations sur le site de l’expo CONEX ont
   ont déjà pu être convoquées mardi soir pour le vendredi.                   pu être canalisées grâce au dialogue. La police militaire et, partant,
         La mission consistait à garantir la protection sur l’ensemble du     ­l ’armée n’ont pas donné matière à critique, évitant ainsi toute atteinte
   parcours, à contrôler les personnes civiles et militaires dans les envi-    à leur image médiatique. En outre, les contrôles effectués avec la po-
   rons immédiats, à sécuriser le terrain d’atterrissage pour hélicoptère      lice cantonale argovienne et les missions menées pour assurer la pro-
   ainsi que le poste de commandement commun du bat PM 2, de la po-            tection de l’armée n’ont fait l’objet d’aucune plainte. Ces deux exemples
   lice cantonale argovienne, des services sanitaires et du détachement        démontrent que le principe de la proportionnalité a bel et bien été res-
   professionnel de la Séc mil, de même que de présenter le bat PM 2 lors      pecté pendant le service.
   du défilé. Un étroit réseau d’agents a permis de marquer une présence             Sur la base de cette appréciation et des feed-back positifs des parte-
   dissuasive et d’éviter toute perturbation déjà avant le début du défilé.    naires civils et militaires, le commandant a i du bat PM 2 a déclaré, lors
                                                                               de la remise du drapeau, être fier des prestations accomplies par ses sol-
   Bilan positif du commandant                                                 dats. Même les quelques épisodes fâcheux ne sont pas parvenus à ternir
   Pour garantir un travail de police légitime, il faut non seulement ap-      son impression générale : « Je suis confiant pour l’avenir et je me réjouis
   pliquer de bonnes tactiques et agir en toute légalité, mais également       du prochain engagement ou service d’instruction avec le bat PM 2. »

8 armée.ch   Chef de l’Armée   2 / 15
4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs - 6 Collaboration avec des civils
2   La « 4 Daagse Nijmegen »
                                                                                  La délégation suisse couronnée de succès

2 / 15

4 Les arguments de l’Armée suisse vis-à-vis du monde économique

6 La collection de munitions du préposé à l’élimination des munitions non explosées

8 64 bit : de nouveaux moyens informatiques pour la troupe
4 Les éclaireurs parachutistes suisses sortent vainqueurs - 6 Collaboration avec des civils
Une expérience inoubliable :

   La « Marche de quatre jours de Nimègue »
   Près de 200 militaires ont franchi la ligne d’arrivée des « Quatre jours de Nimègue » la semaine dernière. Tous les
   participants suisses sont rentrés avec la prestigieuse médaille. Avec 46 000 marcheurs, dont 6000 militaires,
   la « Marche de quatre jours de Nimègue », en Hollande, est la plus grande manifestation du genre au monde. Les
   performances sportives remarquables accomplies par les groupes de marche dans un cadre magnifique attirent
   environ deux millions de spectateurs pendant toute la semaine.

   Divisionnaire Hans-Peter Kellerhals,              tronçons du parcours étant dépassées. La           la relève est également un élément particu-
   commandant de la rég ter 4                        « Marche de Nimègue », dont c’était la no-         lièrement réjouissant.
                                                     nante-neuvième édition, est le plus grand                Pour cette édition, le bataillon de marche
   La « Marche de quatre jours » :                   événement du genre au monde.                       suisse avait emmené avec lui la société de
   un événement gigantesque                                                                             musique de Niedergösgen et les tambours
   Pour décrocher une médaille, les groupes de       Le bataillon de marche suisse :                    d’Erlinsbach. Les musiciens ont contribué
   marche militaires doivent parcourir 40 km         un modèle d’organisation                           à l’ambiance festive en jouant en plein air et
   par jour pendant quatre jours consécutifs,        En qualité de membre d’une nation leader,          en défilant à certains endroits du parcours
   avec un paquetage de dix kilos et une limite de   l’Armée suisse jouit de certains privilèges.       réservés à cet effet. La société de musique et
   temps. Les 40 000 participants civils, jeunes     Réunis dans un bataillon suisse placé sous         les tambours se sont joints aux marcheurs
   et moins jeunes, concourent dans différentes      direction helvétique, les treize groupes de        pour le défilé de clôture, ce qui a fait forte
   catégories.                                       marche peuvent s’organiser de façon auto-          impression auprès du public et a valu au ba-
         Les étapes commencent et finissent          nome et indépendante, et bénéficier d’un hé-       taillon une salve d’applaudissements.
   chaque jour au même endroit : les groupes de      bergement en tant qu’unité. Le colonel Edgar
   marche militaires partent du camp militaire       Gwerder, commandant du bataillon, ainsi            Le centenaire en 2016 !
   et les civils d’une place centrale de Nimègue.    que son état-major, ont largement contribué        Quiconque souhaite participer à la centième
   Le parcours forme un circuit en étoile autour     au succès des groupes suisses en alliant fer-      « Marche des quatre jours de Nimègue » avec
   de cette ville hanséatique de l’est des Pays-     meté, habileté et grande expérience.               le bataillon suisse doit s’y prendre assez tôt,
   Bas. Les quelque deux millions de specta-               En tant que commandant de la rég ter 4,      car tous les groupes de marche helvétiques
   teurs qui suivent ce gigantesque événement        j’ai accompagné cette année le bataillon de        doivent suivre un entraînement régulier et
   réservent aux participants un accueil des plus    marche avec le colonel EMG Pius Segmüller,         ciblé pour obtenir le feu vert de la SAHS.
   enthousiastes. Pendant toute la semaine, les      chef de la Section des activités hors du service   Pour moi, il ne fait aucun doute qu’un tel
   marcheurs évoluent dans une ambiance de           (SAHS). Nous avons été particulièrement            entraînement est indispensable pour venir à
   fête populaire grandiose et communicative.        impressionnés par le comportement militaire        bout d’une marche aussi difficile !
         Vu l’augmentation continue du               irréprochable, la conduite remarquable du
   nombre de participants ces dix dernières          bataillon et de tous les groupes de marche
                                                                                                         100. Nijmeegse Vierdaagse :
   années, il a fallu poser la limite à 46 000       ainsi que par la superbe ambiance qui régnait
                                                                                                         19 – 22 juillet 2016
   marcheurs, les capacités de certains              dans le camp suisse. La force numérique de

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Interview du divisionnaire Kellerhals

« La victoire, c’est terminer la marche »
Communication Défense                                                        Avez-vous aussi marché ?
                                                                             Kellerhals : Oui, bien sûr. Mais je n’ai pas reçu de médaille, car je n’ai
Monsieur le divisionnaire, vous étiez chef de délégation lors de             pas pu effectuer tout le parcours de la marche avec un groupe : mes
la nonante-neuvième « Marche internationale de quatre jours de               obligations officielles ne m’en ont pas laissé le loisir !
Nimègue » en Hollande. Quelles impressions en gardez-vous ?
Divisionnaire Hans-Peter Kellerhals : En résumé, trois choses : pre-         Quel est le pourcentage de Suisses a avoir terminé les quatre marches
mièrement, une ambiance de fête populaire indescriptible dans toute          de A à Z ?
la région de Nimègue. Deuxièmement, des soldats de milice suisses            Kellerhals : 100 % ! Et un tel résultat n’est pas facile à obtenir. Les Suisses
ayant volontairement revêtu l’uniforme pendant leurs vacances pour           étaient manifestement très bien entraînés.
fournir un effort physique considérable de manière extraordinaire-
ment disciplinée. Troisièmement enfin, un bataillon helvétique qui,          Comment est la concurrence entre les patrouilles des différents pays ?
grâce à une excellente conduite, a gagné le respect de tous.                 Kellerhals : Il n’y a pas de concurrence, et surtout pas entre les pa-
                                                                             trouilles. S’il s’agissait de gagner ou de perdre, il n’y aurait certai-
En quoi consiste le rôle de chef de délégation ?                             nement pas cette ambiance indescriptible. La victoire appartient à
Kellerhals : Le bataillon de marche était dirigé par un commandant           quiconque réussit à tenir avec le groupe pendant les quatre jours,
et un état-major. Mon rôle se limitait à des tâches de représentation.       depuis le départ jusqu’à l’arrivée.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement impressionné ?                         Vu de loin, on a un peu l’impression que la marche de quatre jours est
Kellerhals : Le grand nombre de jeunes soldats, auquel je ne m’attendais     une affaire de passionnés du monde militaire, disons d’un certain âge.
absolument pas, et l’enthousiasme communicatif d’une population              Est-ce exact ?
résolument festive.                                                          Kellerhals : Il est vrai qu’ici en Suisse, nous avons une image totalement
                                                                             erronée de cette gigantesque fête de marche populaire. En réalité, on
A quoi ressemblait une journée typique ?                                     y croise des gens de tout âge. On marche tous les jours et on fait la
Kellerhals : Très tôt, entre trois et quatre heures du matin, je prenais     fête tous les jours. Et les jeunes soldats dominent nettement dans les
congé des groupes de marche suisses ; ensuite je me rendais sur le           groupes de marche militaires !
parcours de la course pour les accompagner, et le soir, je les accueillais
à nouveau à leur retour au camp. Sans oublier diverses obligations           Que faut-il faire pour participer à la marche ?
officielles dont je devais m’acquitter.                                      Kellerhals : Toutes les informations utiles se trouvent sur le site Internet
                                                                             de l’Armée suisse, (Forces terrestres > Thèmes > Tir et activités hors
                                                                             du service > Activités hors du service > Marche internationale de 4
                                                                             jours de Nimègue). Mais je pense que la meilleure chose à faire est
                                                                             d’intégrer un groupe de marche suisse.

                                                                             Quels sont les critères de participation ?
                                                                             Kellerhals : Chaque participant doit pouvoir prouver qu’il a accompli
                                                                             l’entraînement règlementaire en Suisse.

                                                                             Pourquoi devrait-on participer?
                                                                             Kellerhals : Tout simplement pour le fort esprit de camaraderie, la
                                                                             satisfaction d’atteindre un objectif ambitieux, et la joie d’être célébré
                                                                             par une foule immense et totalement conquise.

                                                                              Faits et chiffres 2015

                                                                              Participants inscrits                      42 684 (dont 17 393 femmes)
                                                                              Participants enregistrés                   46 000
                                                                              Participants militaires                    4652 (dont 607 femmes)
                                                                              Nombre de pays d’origine avec plus de      56
                                                                              huit participants (militaires et civils)
                                                                              Nombre de pays d’origine des               29
                                                                              marcheurs militaires
                                                                              Participants militaires venus de Suisse    191 (8e plus grande nation)
                                                                              Participants ayant accompli la totalité    40 092 (dont 4391 militaires)
                                                                              de la marche des quatre jours
                                                                              Participants ayant participé à la marche 8444
                                                                              des quatre jours pour la première fois

                                                                                                                                          armée.ch       2 / 15   3
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    Société et armée

    Dialoguer pour favoriser
    la compréhension
    Mettre en évidence le lien direct qui existe entre la sécurité, la liberté et la croissance économique
    ainsi que le rôle de l’armée en tant que meilleure école de Suisse en matière de formation pratique
    à la conduite : c’est avec cet objectif en tête que le chef de l’Armée entretient depuis un certain
    temps un dialogue systématique avec les groupes d’intérêt de l’armée. Le commandant de corps
    André Blattmann a le sentiment que la compréhension mutuelle ne cesse de progresser.

    Heinz Müller, Communication Défense                                           possibilité, dans
                                                                                  le cadre de ces en-
    Il y a encore quelques années, le dialogue entre la société et l’armée        tretiens person-
    s’instaurait presque automatiquement. Divers facteurs ont conduit au          nels, de décrire
    fait que c’est aujourd’hui à l’armée de chercher activement à ouvrir le       plus en détail les
    dialogue. Par exemple, en raison de la mondialisation économique,             menaces et les
    de plus en plus de postes clés au sein des entreprises suisses sont oc-       risques actuels,
    cupés par des cadres étrangers qui ne connaissent pas le fonctionne-          ses interlocuteurs
    ment du système de milice de l’Armée suisse. De plus, l’armée a per-          comprennent ra-
    du en visibilité à la suite de la nette réduction de ses effectifs. Enfin,    pidement que la
    la menace est souvent considérée comme moindre en Suisse, raison              Suisse entretient
    pour laquelle la sécurité et l’armée figurent parmi les sujets considé-       des liens très forts
    rés comme secondaires. Or, André Blattmann se bat justement pour              avec la scène in-
    qu’il n’en soit plus ainsi. Il veut remettre la sécurité à l’ordre du jour,   ternationale, ce
    si possible dans tous les secteurs de la société. Son but n’est pas d’ef-     qui la rend éga-
    frayer, mais de sensibiliser.                                                 lement très vulné-
                                                                                  rable.
    Multiplicité des plateformes                                                  En raison de la
    L’armée dispose de nombreuses plateformes pour promouvoir ce dia-             plus-value qu’elle ap-
    logue. En 2015, l’exposition «Ton armée » lui permet par exemple de se        porte aux entreprises, la
    présenter à un large public. Par ailleurs, le chef de l’Armée rencontre       formation au commande-
    régulièrement des décideurs de différents milieux et régions du pays          ment militaire a toujours le
    pour des discussions informelles. Il informe également les cadres di-         vent en poupe auprès des re-
    rigeants de multinationales implantées en Suisse et les responsables          présentants de l’économie (voir
    du personnel lors de manifestations auprès de la troupe (voir l’encadré       l’interview). Toutefois, il est là
    « Informations de première main »). S’y ajoutent des dizaines de visites      aussi nécessaire de continuer à
    à des associations économiques, des clubs services ou des entreprises.        mettre en évidence cet atout de l’ar-
                                                                                  mée, comme l’explique le comman-
    Utilité du dialogue                                                           dant de corps André Blattmann : « En
    L’évolution du dialogue avec les milieux économiques apporte la               diffusant des informations sur le pro-
    preuve que cet engagement est utile. Si, au début, certains représen-         cessus de conduite militaire, nous ren-
    tants de l’économie ont parfois accueilli le chef de l’Armée avec scep-       dons également service à tous les officiers
    ticisme, les portes lui sont aujourd’hui grandes ouvertes : « La sécuri-      et sous-officiers actifs. En effet, leurs chefs
    té et la stabilité sont des facteurs décisifs pour la qualité d’une place     civils connaissent ainsi la plus-value que
    économique. Elles constituent le fondement d’une Suisse prospère.             leurs collaborateurs apportent à l’entreprise, ce qui
    Les représentants de l’économie et moi-même nous accordons sur                renforce la position professionnelle des chefs militaires. »
    ce point. » Lorsque le commandant de corps André Blattmann a la
                                                                                  →→ Plus d’informations : www.armee.ch/eco

 « Les cadres militaires apprennent à résoudre les
  problèmes de manière analytique et structurée,
ce qui constitue une grande plus-value pour nous,
                                 les employeurs. »
                                Christoph Suter, Responsable RH Stadler Rail

 4 armée.ch    2 / 15
Rubriktitel

« La formation au commandement militaire
m’a appris à prendre des décisions rapides
      et à assumer des responsabilités. J’en
                profite encore aujourd’hui. »
  Markus Ronner, Responsable du centre de compétence Industrie
                                       Mercuri Urval Suisse SA

                                                                 Informations de première main

                                                                 Le chef de l’armée préfère chercher le dialogue avec ses groupes d’inté­
                                                                 rêt, par exemple avec ceux de l’économie, directement sur place, a­ uprès
                                                                 des troupes. En septembre 2015, 50 responsables du personnel issus
                                                                 de l’économie et de l’administration, tous membres de la Zürcher Gesell­
                                                                 schaft für Personalmanagement, ont ainsi répondu à son invitation et vi­
                                                                 sité le bataillon de grenadiers 20, qui effectuait son cours de répétition à
                                                                 Walenstadt.
                                                                 Après une introduction du commandant de corps André Blattmann consa­
                                                                 crée à la sécurité et au développement de l’armée, les responsables du
                                                                 personnel ont eu un aperçu du fonctionnement de l’instruction au ­combat
                                                                 assistée par ordinateur, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui dans l’ar­
                                                                 mée. Au cours d’une séquence d’entraînement du bataillon de grena­
                                                                 diers 20, les invités ont pu suivre de près la formation militaire au com­
                                                                 mandement sous la forme d’une simulation en temps réel sur le terrain.
                                                                 ­Christoph Suter, responsable des ressources humaines au sein de l’en­
                                                                  treprise Stadler Rail, a commenté l’exercice militaire auquel il a assisté :
                                                                  « Nous avons pu voir une instruction moderne, caractérisée par une forma­
                                                                  tion intensive donnée à tous les participants, qu’ils soient soldats, sous-of­
                                                                  ficiers ou officiers. »
                                                                  A la fin de la journée, visiteurs et organisateurs ont engagé des discus­
                                                                  sions au sujet de la plus-value de la formation militaire au commandement
                                                                 pour l’activité professionnelle civile. Leur conclusion commune est qu’une
    « Pour nous Suisses, la sécurité est                         formation militaire au commandement, grâce à son approche structurée
                                                                 permettant de résoudre des problèmes sous la pression du temps, consti­
   importante. Je pense que l’armée y                            tue un atout remarquable dans la vie professionnelle de tous les jours.
                                                                 Toutefois, il est nécessaire d’intensifier le dialogue entre l’économie et l’ar­
                contribue largement. »                           mée afin de pouvoir mettre en évidence plus clairement encore cet atout.

        Isabelle Fleig, Experte en RH Avaloq Evolution SA

                                                                                                                               armée.ch     2 / 15   5
Formation militaire

   Un atout sur le marché du travail
   En tant qu’employeur en Suisse, l’entreprise Kaba connaît et reconnaît la valeur ajoutée qu’apporte un perfectionnement
   militaire, explique Susanne Grund, vice-présidente déléguée aux ressources humaines à la division Access and Data
   ­Systems EMEA de Kaba.

   Communication Défense

   Madame Grund, à l’invitation du chef de l’Armée, vous avez rendu

                                                                                                                                  Photo : ldd
   visite cette année au bataillon de grenadiers 20 lors de son CR, une
   occasion de voir concrètement l’intérêt pour la société civile d’une
   formation militaire au commandement. Quelles sont vos impressions ?
   Dans l’ensemble, elles sont très positives. J’ai apprécié la diversité
   des thèmes abordés, la transparence et le professionnalisme de l’or-
   ganisation. Une simulation en temps réel nous a permis d’observer
   une situation de combat en découvrant de manière réaliste une part
   essentielle de la formation. Les interventions et les discussions étaient
   constructives, ouvertes, variées.

   Pour une spécialiste des RH comme vous, quelle peut être l’utilité
   concrète d’une formation militaire au commandement dans la vie
   professionnelle civile ?
   Dans les tâches de commandement militaire, l’accent est mis
   comme dans le quotidien professionnel sur les compétences
   sociales. C’est un point très positif. Par ailleurs, la formation
   militaire prépare concrètement aux situations de stress : il faut
   prendre des décisions alors que le contexte évolue en permanence            « J’apprécie la culture de l’erreur, qui permet
   et comporte des inconnues, exactement le genre de défi qui se pose          une approche factuelle, ouverte et constructive
   dans l’économie privée. Un autre aspect m’a impressionnée, c’est            des problèmes. » : Susanne Grund
   la capacité à traduire les intentions du supérieur sous la forme de
   questions ciblées, qui permettent de juger de la faisabilité d’un            Portrait :
   projet et d’anticiper les problèmes éventuels. Ensuite, chacun
                                                                                Susanne Grund est membre de la section zurichoise de la Société pour la
   peut ainsi assumer sa part et contribuer à la réalisation du mandat
                                                                                gestion du personnel. Depuis mai 2014, elle est vice-présidente déléguée
   global. Ce processus, déterminant pour le succès d’une entreprise,           aux ressources humaines à la division Access and Data Systems EMEA de
   est souvent négligé dans les autres formations. Or, il est très utile        Kaba. Le 1er septembre 2015, Kaba a fusionné avec Dorma, une entre­
   d’apprendre à fractionner une stratégie en plusieurs volets, à               prise établie en Allemagne, pour former le groupe dorma+kaba, qui, avec
   déléguer chaque partie séparément afin de réaliser l’ensemble.               un effectif de quelque 16 000 collaborateurs, devient l’une des trois plus
   Et, dernier point, j’apprécie la culture de l’erreur, qui permet une         grandes entreprises du marché des techniques de sécurité et des solu­
   approche factuelle, ouverte et constructive des problèmes lors de            tions d’accès. Son chiffre d’affaires vient de passer la barre des deux mil­
                                                                                liards de francs suisses.
   la discussion d’exercice.

   Quand vous sélectionnez des candidats, prêtez-vous attention à la
   carrière militaire, et si oui pourquoi ?
   Nous attachons de l’importance à la diversité, raison pour laquelle         soutien au système de milice, et a relayé cette information au sein
   nous engageons des gens de tous horizons, y compris évidemment              de l’entreprise aussi. C’est pourquoi je conseille à chacun de suivre
   des femmes et des personnes qui ne sont pas de nationalité suisse et        ses convictions, en s’engageant à fond, dans le respect de ses propres
   qui n’ont pas forcément suivi une instruction militaire en Suisse.          valeurs. C’est le genre de traits de caractère qu’un employeur apprécie
   Pour tous les candidats, ce sont des facteurs comme la person-              en général.
   nalité, les compétences sociales, la formation et l’expérience qui
   comptent. Mais, à qualifications égales, une formation militaire            De votre point de vue, comment l’armée pourrait-elle encore aug-
   peut être un plus.                                                          menter le profit d’une formation militaire au commandement pour le
                                                                               monde professionnel civil ?
   Que conseillerez-vous à un jeune qui voudrait poursuivre sa formation       Toute société repose sur un socle de culture et de valeurs com-
   militaire, mais craint d’être pénalisé dans le monde du travail par ses     munes, à commencer par la confiance et la solidarité. L’Armée
   absences à répétition ?                                                     suisse est par tradition bien ancrée dans la société civile, dont elle
   En tant qu’employeur en Suisse, l’entreprise Kaba connaît et reconnaît      est un élément moteur, directement comme indirectement. Elle
   la valeur ajoutée qu’apporte un perfectionnement militaire. Nos             peut donc apporter sa contribution à l’économie et à la société en
   processus, nos structures ont été adaptés en conséquence. Comme             approfondissant ses échanges avec ces deux autres piliers et en
   de nombreuses autres sociétés du pays, Kaba Suisse a déclaré son            éclairant les débats publics.

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Un nouvel outil du géoportail de la Confédération : des géodonnées militaires

Informations utiles à afficher sur la carte de Suisse
Où se trouve la station d’essence BEBECO la plus proche ? Quel centre logistique de l’armée est responsable de l’empla-
cement de mon prochain service ? L’introduction du nouveau thème « Défense » sur le géoportail de la Confédération, à
l’adresse internet map.vtg.admin.ch, permet de trouver facilement et rapidement une réponse à ces questions et à bien
d’autres encore.

Michael Bühler, stagiaire universitaire géo mil    Parmi les nouveau dossiers prévus pour 2016 :      préférences. On peut télécharger les parties
                                                   les régions et les sites de la Police militaire,   souhaitées et les utiliser hors ligne.
Le géoportail de la Confédération est riche en     les centres de recrutement, les itinéraires
(géo)information et en (géo)données utiles         des déplacements de chars. Actualisées en          Exemple d’une planification de marche
et passionnantes sur notre pays. Distinguée        permanence, ces informations sont donc             La carte interactive comprend aussi quantité
à plusieurs reprises, la carte interactive de ce   toujours adaptées aux besoins. Il suffit de        de fonctions très utiles. Ainsi, si on trace un
portail fournit un accès aux géodonnées de         cliquer sur un bouton pour ouvrir une fe-          itinéraire sur la carte de son choix, le système
nombreux offices fédéraux et donc à quantité       nêtre d’information (infobox) contenant une        calcule automatiquement les distances et le
de thématiques, qu’on peut consulter en ligne      légende, des commentaires et des liens pour        profil d’altitude. Veut-on enrichir le parcours
ou imprimer dans une bonne qualité. Dispo-         obtenir des informations complémentaires           d’événement culturels qu’il est possible de
nible depuis le début du mois d’octobre 2015,      et des métadonnées.                                faire apparaître les sites d’importance natio-
le thème « Défense » contient déjà les dossiers                                                       nale et d’adapter l’itinéraire en conséquence,
suivants, qui seront adaptés en continu et         Soutien aux missions                               en faisant halte par exemple au pied d’une
complétés par d’autres:                            La carte interactive peut être utilisée pour       forteresse en ruine dont on peut alors conter
• régions territoriales                            effectuer certaines tâches de manière              l’histoire puisqu’il suffit d’un clic sur un lien
• centres logistiques de l’armée (CLA) et          simple, efficace et économique pendant             fourni avec la carte pour tout savoir à son
    secteurs logistiques des CLA                   un service. Par exemple, pour connaître            sujet. Les nombreux jeux de géodonnées,
• postes de rétablissement                         l’emplacement d’un CLA en vue d’y reti-            les fonctionnalités, la recherche intégrée
• stations-service BEBECO                          rer du matériel, il suffit d’aller sur le site     par attribut, la possibilité d’utilisation hors
• Mil Airspace Chart (carte thématique             map.vtg.admin.ch et de cliquer sur le jeu          ligne, la bonne qualité d’impression font du
    de l’aviation militaire)                       de géodonnées pertinent pour le trouver            thème « Défense » un outil utile à tous les
• zones protégées MIL (zones protégées             facilement, avec son adresse et son numéro         militaires.
    d’après la publication militaire des obs-      de téléphone, ainsi que la station BEBECO
    tacles à la navigation aérienne)               la plus proche. Les géodonnées demandées
• carte ZEUS (dispositif de base Zeus)             s’inscrivent sur fond de carte topogra-             →→ map.vtg.admin.ch
• tracé de la Patrouille des Glaciers.             phique, routière, aérienne, etc. selon les

La carte thématique de l’aviation militaire telle qu’elle apparaît dans le thème « Défense » du géoportail.

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   Visite de la collection de munitions du commandement DEMUNEX

   Des projectiles venant des quatre coins du monde
   Le commandement DEMUNEX gère la plus importante collection de munitions de Suisse. Composée de près de quatre mille
   pièces, elle se révèle d’une grande utilité, notamment pour les préposés à l’élimination des munitions non explosées, qui y
   trouvent des objets de référence pour leur travail quotidien.

                                                                                                                                                         Photo : Cen comp NBC-DEMUNEX
   Adj maj Daniel Dänzer, Centre de compétences NBC-DEMUNEX

   Nous nous trouvons juste en dessous de Rugen, près d’Interlaken, une
   région au sous-sol riche en calcaire siliceux. L’adjudant sous-officier
   Jürg Luginbühl, chef du détachement d’engagement 1 chargé de
   l’élimination des munitions non explosées, nous a ouvert les portes
   d’une collection très particulière. En effet, celle-ci se trouve sous terre,
   dans le poste de commandement du général Guisan entre 1941 et 1944.
   L’adj sof Lunginbühl, responsable entre autres de la plus importante
   collection de munitions de Suisse, répond à nos questions.

   Quelle est la fonction de cette collection pour les spécialistes de
   l’élimination des munitions non explosées ?
   C’est une référence, notamment pour identifier des munitions encore
   inconnues. Elle nous fournit alors de bonnes indications et nous
   renvoie parfois vers des objets similaires, voire identiques. De plus,
   elle est également très importante pour l’instruction de nos hommes,
   par exemple lorsqu’ils s’entraînent à certaines manipulations délicates,
   ou qu’ils doivent chercher des objets dans le sol à l’aide de détecteurs.

   Quelles sont les pièces essentielles ?
   Aujourd’hui, nous disposons d’environ quatre mille pièces, qui vont
   des boulets de canon datant du Moyen-âge aux missiles les plus mo-
   dernes. Nous collectionnons toutes les munitions ayant été utilisées
   en Suisse, de même que des pièces provenant d’autres continents.               L’adj sof Jürg Luginbühl avec un boulet de canon datant du
   Nous avons des projectiles, des grenades, des roquettes, des missiles,         Moyen-âge et un missile Sidewinder moderne.
   des mines de toutes sortes, ainsi que les dispositifs d’allumage cor-
   respondants.                                                                   Les munitions ne cessent d’évoluer : comment faire pour que la
                                                                                  collection reste à jour?
   Comment ces objets se sont-ils retrouvés ici, dans les sous-sols               Nous devons participer aux processus d’acquisition afin d’obtenir
   de Rugen ?                                                                     aussi bien des versions prototypes que les modèles définitifs pour
   Chaque pièce a sa propre histoire. Beaucoup d’entre elles ont été récu-        chaque type de projectiles. Si nous voulons rester à jour, il faudrait
   pérées lors d’engagements de la Centrale nationale d’annonce des ratés,        dédier également un budget aux munitions étrangères. En tout cas,
   ou ont été trouvées lorsque des maisons ont été entièrement vidées.            nous apprécions toujours de recevoir de nouvelles pièces pour enrichir
   Sans oublier des munitions d’armasuisse et de RUAG, provenant soit             notre choix.
   de tests, soit de surplus de collections. Et nous avons aussi quelques
   pièces de la Base logistique de l’armée.                                       Avez-vous un objet préféré, ou y en a-t-il un qui sort du lot ?
                                                                                  Pour moi, chaque objet a sa valeur. Mais je dois avouer avoir un petit
   Les objets, dans leur état actuel, sont-ils dangereux ?                        faible pour le missile Sidewinder.
   Ces objets sont sans danger car toutes les substances nocives et
   explosives qu’ils contenaient ont été extraites avant leur intégration à       Dernière question : comment devient-on chef d’un détachement
   notre assortiment. Nous gravons sur chacun l’inscription « INERTE »,           d’engagement DEMUNEX ?
   puis nous les enregistrons dans la base de données avec leur photo,            J’ai fait un apprentissage de mécanicien sur véhicule à moteur. Dès
   leur masse, leur poids, et de nombreuses autres indications. En cas de         mon entrée à l’armée, j’ai été préposé à l’élimination des munitions
   besoin, la Centrale d’annonce des ratés, que nous gérons aussi, y trouve       non explosées. J’ai beaucoup appris par moi-même, pendant les enga-
   une mine d’informations et peut s’aider de l’image pour identifier le          gements. Aujourd’hui, les jeunes reçoivent une formation autrement
   type de projectile. Face à une munition inconnue, la règle est la même         plus sérieuse, aussi bien en Suisse par le biais de stages de formation de
   pour tous : éviter de la toucher, marquer l’emplacement de manière             haut niveau (l’instruction de base dure environ un an), qu’à l’étranger
   visible et appeler la police en composant le 117. Depuis peu, on peut          (en Allemagne, en Belgique, en Autriche, etc.), où ils sont préparés
   également utiliser l’application « Annonce ratés », qui se télécharge          méthodiquement à leurs tâches. Cela dit, les engagements restent la
   gratuitement sur les smartphones.                                              meilleure des écoles pour enrichir son expérience.

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