Afrique : rapport de situation - www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités.

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8e Conférence panafricaine
              Investir en Afrique
              Addis-Abeba, Éthiopie | 19 au 22 octobre 2012

Afrique : rapport de situation

www.ifrc.org
Sauver des vies, changer les mentalités.
Afrique : rapport de situation - www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités.
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge est le plus vaste réseau humanitaire de volon-
taires au monde, qui atteint 150 millions de personnes chaque
année par le biais de ses 187 Sociétés nationales. Ensemble, nous
œuvrons avant, pendant et après les catastrophes et les urgences
sanitaires pour répondre aux besoins et améliorer les conditions
d’existence des personnes vulnérables. Nous agissons de façon
impartiale, sans distinction fondée sur la nationalité, la race, le
sexe, les croyances religieuses, la classe ou les opinions politiques.

Guidés par la Stratégie 2020 – notre plan d’action collectif pour faire
face aux défis humanitaires majeurs de la décennie – nous som-
mes déterminés à « sauver des vies et changer les mentalités ».

Nous tenons notre force de notre réseau de volontaires, du savoir-
faire acquis dans les communautés, de notre indépendance et de
notre neutralité. Nous nous employons à améliorer les normes
humanitaires, en tant que partenaires du développement et en
intervenant en cas de catastrophe. Nous persuadons les décideurs
d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt des personnes vul-
nérables. Ce faisant, nous rendons les communautés saines et
sûres, réduisons les vulnérabilités, renforçons la résilience et en-
courageons une culture de paix dans le monde entier.

© Fédération internationale des Sociétés de
la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, 2012
                                                                          Case postale 372
Toutes les parties de cette publication peuvent être citées, copiées,     CH-1211 Genève 19
traduites dans d’autres langues avec accord préalable de la Fédération    Suisse
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et à condition de citer clairement le nom de la présente publication.     Télécopie : +41 22 733 03 95
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                                                                          Afrique : rapport de situation
Photo de couverture : Nadine Hutton/IFRC                                  1240700 10/2012 F 300
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                                                                                                        Afrique : rapport de situation
                                                                                                   Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

Table des matières
De Johannesburg à Addis Abeba                                                                        4

      Figure 1 : Evolution des fonds FICR non affectés (millions de CHF)                             4

Relèvement des normes humanitaires                                                                   5

Expansion des services Croix-Rouge et Croissant-Rouge
en faveur des personnes vulnérables                                                                  7

      Figure 2 : Evolution des allocations du DREF en Afrique (millions de CHF)                      8

Renforcement de la contribution Croix-Rouge et Croissant-Rouge au développement 9

      Figure 3 : Pourcentage par catégorie de l’appel FICR pour l’Afrique 2008-2011                  9

      Figure 4 : Evolution de l’appel FICR pour l’Afrique 2008-2011 (en millions de CHF) 11

Optimisation de l’influence de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge et du soutien de notre travail                                                  12

Consolidation de notre tradition de solidarité                                                     15

Faire plus, faire mieux et aller plus loin                                                         17

      Figure 5 : Données chiffrées sur l’action Croix-Rouge/Croissant-Rouge en Afrique 18

                                                                                                                                       3
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         Afrique : rapport de situation
         Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

                                              De Johannesburg à Addis Abeba
                                              En agissant ensemble en Afrique, comme nous nous y étions engagés lors de la 7e
                                              Conférence panafricaine à Johannesburg en octobre 2008, nous sommes guidés par
                                              les besoins de nos communautés et par notre objectif commun consistant à bâtir des
                                              communautés plus fortes et plus résilientes à travers tout le continent.

                                            A Johannesburg, 53 Sociétés nationales sub-sahariennes et nord-africaines s’étaient
                                            engagées à mobiliser les communautés, promouvoir la résilience communautaire et soutenir
                                                                                    l’action communautaire. De son côté, votre se-
              Figure 1: Evolution des fonds FICR non affectés (millions de CHF)     crétariat s’était engagé à soutenir les Socié-
                                                                                    tés nationales africaines dans cet effort.
             10

                                                                                     Ces engagements ont été réaffirmés
             8
                                                                                     dans notre Stratégie 2020 adoptée lors de
                                                     7,3       7,7
                      7,3               7,2
             6                                                                       l’Assemblée générale de la Fédération inter-
                                                                                     nationale des Sociétés de la Croix-Rouge et
             4                                                                       du Croissant-Rouge tenue en novembre 2009
                                                                                     à Nairobi, où les Sociétés nationales ont ap-
             2                                                             Afrique
                                                                           Asie      pelé à mettre en oeuvre des solutions plus
                                                                           Europe
             0                                                             Ameriques durables aux problèmes liés à la vulnérabili-
                                                                           Océanie
                      2008            2009          2010      2011
                                                                                     té aiguë et à ses causes sous-jacentes. Les So-
                                                                                     ciétés nationales africaines ont elles-mêmes
                                                                                     réclamé des approches développementales
                                              centrées sur la résilience communautaire, en vue d’améliorer durablement les con-
                                              ditions d’existence des communautés au sein desquelles elles travaillent.

                                              Depuis, des progrès significatifs ont été réalisés, 23 Sociétés nationales africaines1
                                              ayant déjà élaboré des plans stratégiques et commencé à rendre compte des résul-
                                              tats obtenus au regard de la Stratégie 2020. Cinq autres2 ont démarré cette année leur
                                              processus de planification stratégique. En soutien à leurs efforts, une ‘boîte à outils’
                                              sur la planification stratégique a été développée et diffusée et plus de 80 facilitateurs
                                              ont été formés au total. En outre, 239 membres de Sociétés nationales africaines se
                                              sont inscrits au cours d’initiation en ligne sur la Stratégie 2020 proposé dans les qua-
1. Bénin, Burkina Faso, Burundi,
   République centrafricaine,                 tre langues officielles.
   Comores, République démocratique
   du Congo, Ghana, Guinée-Bissau,
   Kenya, Lesotho, Madagascar,                L’engagement du secrétariat sur le continent africain se reflète clairement dans le
   Mali, Mozambique, Niger, Nigeria,
   Ouganda, Rwanda, Sao Tomé et
                                              niveau de fonds non affectés3 qui demeure plus élevé que dans toute autre partie du
   Principe, Seychelles, Somalie,             monde (voir fig. 1).
   Soudan, Swaziland, Tchad.

2. Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Erythrée,
   Liberia, Maurice, Tanzanie.

3. Les ressources non affectées
   incluent les services assurés par les
   membres des Sociétés nationales
   et le soutien aux programmes de la
   FICR.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                        Afrique : rapport de situation
                                                                                                   Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

Relèvement des
normes humanitaires
Au cours des dernières années, la situation générale et les opportunités
d’investissement se sont sensiblement améliorées en Afrique. La plupart des conflits
armés de longue date ont pris fin et les perceptions négatives concernant risques
et menaces ont cédé la place à une appréciation plus positive et équilibrée. Le re-
tour d’une certaine stabilité a favorisé le développement des capacités, y compris en
termes de management et de leadership, et stimulé l’activité commerciale. Combi-
née à des cours favorables pour les produits de base, cette évolution s’est traduite
par une croissance économique soutenue.

Comme dans d’autres parties du monde, les fruits de la croissance n’ont toutefois
pas été partagés de manière équitable. Face aux inégalités qui prévalent, les com-
munautés revendiquent améliorations et changements, ainsi qu’on a pu le voir avec
les récents troubles civils en Tunisie, en Egypte et en Libye. L’élargissement du fossé
entre riches et pauvres a entraîné une demande accrue de services comme ceux of-
ferts par les 54 Sociétés nationales africaines. Hélas, la crise économique mondiale
a également affecté les sources de financement traditionnelles, qui n’ont pas suivi
l’évolution des besoins.

Dans un tel contexte, les Sociétés nationales africaines ont rapidement pris acte de
la nécessité d’améliorer l’efficacité des interventions et d’évaluer les capacités et
performances en vue d’optimiser leur propre développement. Dans cette optique,
11 d’entre elles4 ont déjà mené à bien la phase d’auto-évaluation du processus
OCAC (Organisational Capacity Assesment and Certification – Evaluation et certi-
fication des capacités organisationnelles). Cette nouvelle approche a mis à profit
les enseignements d’initiatives Croix-Rouge et Croissant-Rouge antérieures comme
le NEPARC5 et le concept ‘Des Sociétés nationales qui fonctionnent bien’. En outre,
les bonnes pratiques d’autres organisations bénévoles, donateurs et partenaires du
secteur privé et du monde des affaires ont été prises en considération.

Les Sociétés nationales africaines qui s’engagent spontanément dans cette entreprise
d’auto-développement contribuent à instaurer un climat de confiance et de transpar-
ence. Nous espérons que leur exemple incitera d’autres Sociétés nationales à mener
à bien les différentes étapes du processus OCAC. Si la certification des capacités con-
stitue à l’évidence une sérieuse incitation, il convient de souligner que la démarche en
soi est probablement plus importante encore. Les gouvernements comme les dona-
teurs seront assurément intéressés aussi bien par le processus que par les résultats. Si
nous nous acquittons convenablement de cette tâche, l’OCAC et la Croix-Rouge/Crois-                     4. Bénin, Burkina Faso, Ethiopie,
                                                                                                           Guinée-Bissau, Guinée-Conakry,
sant-Rouge pourraient bien montrer la voie à l’ensemble du système humanitaire.                            Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Togo,
                                                                                                           Tunisie.

Le secrétariat soutient un programme dynamique d’audits organisationnels et                               5. Nouveau Partenariat pour les
opérationnels dans le cadre de notre engagement en faveur du principe de redev-                              Sociétés de la Croix-Rouge et du
                                                                                                             Croissant-Rouge

                                                                                                                                       5
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
         Afrique : rapport de situation
         Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

                                              abilité. Au cours des quatre dernières années, il a également renforcé ses initiatives
                                              de suivi et d’évaluation afin d’optimiser la qualité, la responsabilité et la promotion
                                              des programmes. Nous disposons à présent d’un nouveau cadre de référence pour le
                                              suivi et l’évaluation, ainsi que de politiques et directives relatives à l’évaluation. Une
                                              base de données sur l’évaluation est désormais disponible sur notre site web public,
                                              facilitant le processus d’initiation au niveau mondial. Elle contient six6 évaluations
                                              et études spécifiquement dédiées à des opérations en Afrique.

                                              Conformément à notre engagement de garantie de qualité et d’apprentissage con-
                                              tinu en matière d’intervention lors de catastrophes, le secrétariat de la FICR a insti-
                                              tutionnalisé la pratique des évaluations en temps réel dans le cadre des opérations
                                              de grande envergure. La première de ces évaluations en temps réel a été effectuée
                                              lors des inondations de 2009 en Afrique de l’Ouest, la suivante dans le contexte des
                                              troubles civils de 2011 en Afrique du Nord. En procurant des retours d’information
                                              instantanés durant la phase de mise en oeuvre des programmes, cela a permis aux
                                              praticiens d’optimiser leurs interventions en fonction d’un environnement en con-
                                              stante évolution. Pour aller de l’avant, le secrétariat de la FICR s’apprête à réaliser
                                              une méta-évaluation de récentes évaluations en temps réel et prépare des évaluations
                                              thématiques (par exemple, sur ARCHI 20107) afin de mettre en évidence les éléments
                                              essentiels sur lesquels devraient porter les efforts d’amélioration organisationnelle.

                                              La position de la FICR en tant que leader du marché des services humanitaires et
                                              développementaux n’étant pas immuable ni inébranlable, compte tenu notamment
                                              de la compétition de plus en plus âpre qui sévit parmi les différents acteurs, elle
                                              exige un effort soutenu d’amélioration des compétences et capacités de toutes nos
                                              composantes. Par conséquent, il est crucial pour nous tous d’évaluer et de dévelop-
                                              per en continu à travers des approches complémentaires les connaissances et apti-
                                              tudes professionnelles de nos employés, de nos volontaires et de nos membres en
                                              relation avec nos principaux domaines d’action.

                                              La Plate-forme d’apprentissage de la FICR, qui héberge divers cours de formation et
                                              de certification en ligne, a été mise à jour pour inclure des langues supplémentaires,
                                              accueillir davantage d’utilisateurs et optimiser les échanges. Au total, 2032 utilisateurs
                                              affiliés à 54 Sociétés nationales africaines se sont inscrits depuis 2009 à 7884 cours, le
                                              Kenya, la Tunisie et le Mali comptant le plus grand nombre de participants actifs.

                                              Mettant à profit l’expérience cumulée du Mouvement, la Plate-forme d’apprentissage
                                              de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge propose des cours et certificats peu coûteux,
                                              accessibles et reconnus dans des domaines comme la gestion des catastrophes, la
                                              santé, le développement organisationnel ou la diplomatie humanitaire. Spécifique-
6. Ensemble du continent                      ment conçus pour être en adéquation avec les principaux programmes et activités
   africain, Burkina Faso, Burundi,
                                              de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ils sont également évolutifs et ouverts sur
   Mozambique, Afrique du Nord,
   Zimbabwe.                                  des perspectives de diplômes et autres qualifications professionnelles.

7. L’évaluation de l’Initiative
   Croix-Rouge pour la santé en               Après des phases pilotes couronnées de succès, nous sommes maintenant enga-
   Afrique 2000-2010, dont le                 gés dans les secondes sessions de chacun des trois programmes débouchant sur
   cadre de référence est en cours
   d’élaboration, devrait avoir lieu en       l’obtention d’un certificat: santé (en collaboration avec l’Université de Manchester),
   2013.

         6
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                        Afrique : rapport de situation
                                                                                                   Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

diplomatie humanitaire (DiploFoundation), et leadership dans le secteur social et
bénévole (Thunderbird School of Global Management). A ce jour, des employés, volo-
ntaires et membres de neuf Sociétés nationales africaines – Botswana, Cameroun,
Egypte, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Nigeria et Soudan – ont suivi des cours.

L’expertise des Sociétés nationales africaines a eu un impact positif sur l’élaboration
des cours, en particulier celui dédié au leadership dans le secteur social et bénévole,
avec la contribution de dirigeants de quatre8 d’entre elles.

Un quatrième cursus sanctionné par un certificat est en préparation: celui consacré
à la gestion des catastrophes, élaboré en collaboration avec le Tata Institute of Social
Sciences. La mise en oeuvre en est prévue pour novembre 2012.

Parallèlement à ces nouvelles initiatives, cours de formation et ateliers continuent
d’occuper une place importante également dans le cadre de la mise en oeuvre des
programmes et opérations. En 2011, ils ont représenté 12% des dépenses liées au
développement et aux urgences, et ils restent un outil crucial pour le renforcement
des capacités et de la collaboration à tous les niveaux de la FICR.

Expansion des services
Croix-Rouge et Croissant-Rouge en
faveur des personnes vulnérables
                                                         Les progrès évoqués plus                       Des réfugiés de République centrafricaine
                                                                                                        arrivent en République démocratique du
                                                         haut ont été mis à profit                      Congo. Une opération d’urgence financée
                                                         dans le cadre de nos activités                 en partie par le DREF (Fonds d’urgence
                                                                                                        de la FICR pour les secours en cas de
                                                         de soutien aux interventions                   catastrophe) a été lancé en août 2012.
                                                         d’urgence à travers tout le                    Quelque 1700 réfugiés en bénéficient
                                                                                                        actuellement.
                                                         continent. Depuis 2008, les                    Photo : Croix-Rouge de la République
                                                         Sociétés nationales afric-                     démocratique du Congo
                                                         aines ont été collectivement
                                                         confrontées à une moyenne
                                                         annuelle de 123 catastrophes
                                                         de plus ou moins grande am-
                                                         pleur. Si leur nombre et leur
                                                         gravité ont varié au fil des
                                                         ans, le soutien du secrétariat
n’a cessé de croître depuis 2008, les appels d’urgence publiés par la FICR étant passés
de 9 en 2009 à 17 déjà depuis le début de 2012.

Ces dernières années, les budgets des opérations d’urgence en Asie et dans les Améri-
ques ont fondu au regard de ceux de l’Afrique. Les années où aucune catastrophe de                      8. Namibie, Ouganda, Sénégal, Sierra
                                                                                                           Leone.

                                                                                                                                       7
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Afrique : rapport de situation
Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

                                                                             grande envergure ne frappe d’autres parties
    Figure 2: Evolution des allocations du DREF en Afrique (millions de CHF)
                                                                             du monde, l’Afrique se taille la part du lion
    14                                                                       dans les ressources mobilisées. En 2011, par
    12
                                                              12             exemple, en raison de la sécheresse dans la
                                                  11
                                                                             Corne de l’Afrique et des troubles civils en
    10
                                    9                                        Afrique du Nord, le continent a concentré la
                 8
     8                                                                       moitié du total mondial des fonds recueil-
     6                                                                       lis via des appels d’urgence. Néanmoins,
                                                                             nous savons tous que les appels destinés à
     4
                                                                             l’Afrique sont souvent loin d’être intégrale-
     2                                                                       ment couverts – à hauteur de 33% en moy-
     0                                                                       enne depuis 2008, soit un taux inférieur à
               2008               2009           2010        2011            celui des autres continents. Toujours de puis
                                                                             2008, les appels d’urgence pour l’Afrique ont
                                      ciblé plus de 21 millions de personnes vulnérables, les principaux types de situa-
                                      tions d’urgence visées étant les inondations, l’insécurité alimentaire, la sécheresse,
                                      les mouvements de populations et les troubles civils.

                                     Les fréquentes catastrophes mineures qui affectent le continent se prêtent particu-
                                     lièrement bien à la mise en oeuvre du Fonds d’urgence de la FICR pour les secours
                                     en cas de catastrophe (DREF), à telle enseigne que 46 Sociétés nationales africaines
                                     en ont fait usage pour venir en aide rapidement et efficacement à des communautés
                                     sinistrées. Le nombre des allocations du DREF est passé de 49 en 2008 au chiffre re-
                                     cord de 66 en 2011 et la dotation du fonds a grimpé dans le même intervalle de CHF
                                     8 millions à CHF 12 millions (fig. 2). L’Afrique compte pour la moitié des interventions
                                     du DREF, en nombre comme en valeur.

                                     Durant cette même période de 2008 à 2011, les opérations du DREF ont ciblé quelque
                                     38 millions de bénéficiaires sur le continent, soit 73% du total mondial. Les princi-
                                     paux types d’urgences concernées ont été les inondations, le choléra et autres épi-
                                     démies, les mouvements de populations, les cyclones et autres tempêtes, l’insécurité
                                     alimentaire et les troubles civils.

                                     Des stratégies d’intervention régionale ont été soumises aux bailleurs de fonds en
                                     relation avec les récentes crises dans la Corne de l’Afrique et le Sahel. Cette approche
                                     a permis d’optimiser la coordination des efforts en complément des appels individu-
                                     els, sans la complication que présente le lancement d’un appel d’urgence régional.

                                     Au total, appels d’urgence et DREF ont mobilisé CHF 168 millions entre 2008 et
                                     2011. Ces opérations comportent toujours un élément de soutien et de développe-
                                     ment des capacités des Sociétés nationales africaines via des formations sur le tas
                                     encadrées par les spécialistes des équipes régionales d’intervention en cas de catas-
                                     trophe (RDRT), des équipes d’évaluation et de coordination sur le terrain (FACT) et
                                     des unités d’intervention d’urgence (ERU). Elles incluent également des investisse-
                                     ments sous forme de réapprovisionnement des stocks de secours d’urgence et autres
                                     apports matériels. Les capacités d’intervention des Sociétés nationales africaines
                                     s’améliorent, mais certaines crises continueront d’excéder leurs ressources et de né-

8
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                                             Afrique : rapport de situation
                                                                                                                        Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

cessiter l’appui de la FICR. Depuis 2008, 12 équipes FACT ont été déployées pour aider
à évaluer les besoins et 18 ERU ont été mobilisées afin d’optimiser les capacités des
Sociétés nationales.

Afin d’améliorer l’adéquation de la réponse du secrétariat avec des réalités en con-
stante évolution, le bureau de la zone Afrique a récemment analysé les priorités et
lacunes du système de gestion des catastrophes au sein des Sociétés nationales et
des représentations de la FICR sur le continent et formulé des recommandations
en vue de la mise en place d’un cadre de référence global. Par ailleurs, l’effectif en
charge de la gestion des catastrophes en Afrique a été renforcé, y compris dans les
domaines des abris et de la sécurité alimentaire.

Renforcement de la contribution
Croix-Rouge et Croissant-Rouge
au développement
                                                           Bien que notre réputa-
  Figure 3: Pourcentage par catégorie de l’appel FICR pour l’Afrique 2008-2011
                                                           tion soit essentiellement
                                                           associée aux interven-
                                                           tions d’urgence, il con-
                                                           vient de souligner que
                                                           nous consacrons des res-
                                                           sources financières aussi
           56%                                                       44%
                                                           importantes à des pro-
  Développement                                Urgence
                                                           grammes de développe-
                                                           ment qui contribuent à
                                                           améliorer la résilience
                                                           face aux catastrophes
                                                           aux niveaux national,
                                                           communautaire, institu-
                                                           tionnel et individuel. Les
sommes allouées au développement ont représenté plus de la moitié du total (56%)
des contributions aux appels durant la période 2008-2011 (fig. 3).

En raison de la crise financière mondiale, les contributions des donateurs tradition-
nels n’ont pas suivi l’augmentation des besoins. Le niveau de financement des plans
de développement de la FICR pour l’Afrique, notamment, a décru depuis la dernière
Conférence panafricaine, rendant plus évidente que jamais la nécessité de diversifier
les ressources pour garantir la durabilité des efforts développementaux (fig. 4).
                                                                                                                             9. Bénin, Burundi, République
                                                                                                                                centrafricaine, République
Depuis 2008, dix Sociétés nationales africaines ont perçu CHF 1 742 288 du Capac-
                                                                     9
                                                                                                                                démocratique du Congo, Ghana,
ity Building Fund en soutien au renforcement des capacités ou à des programmes et                                               Ethiopie, Liberia, Malawi, Namibie,
                                                                                                                                Seychelles.

                                                                                                                                                            9
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
        Afrique : rapport de situation
        Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

         Des membres de la communauté                                                                   activités de développement.
         expriment leur satisfaction après
      la récolte des choux plantés dans le                                                              En outre, neuf Sociétés na-
     cadre d’une initiative régionale pour                                                              tionales africaines10 ont reçu
    la réduction des risques et la sécurité
         alimentaire. Photo : Croix-Rouge                                                               depuis 2008 des allocations
                                rwandaise
                                                                                                        du Fonds de l’Impératrice
                                                                                                        Shôken pour un montant
                                                                                                        global de CHF 330 417.

                                                                                                       Les fonds alloués au dével-
                                                                                                       oppement se sont chiffrés
                                                                                                       à CHF 48 millions par an en
                                                                                                       moyenne pour la période
                                                                                                       2008-2011. Ils ont été con-
                                                                                                       sacrés principalement à des
                                              programmes de santé (45%) et de réduction des risques de catastrophes/gestion des
                                              catastrophes (29%). En matière de santé, les efforts ont porté en priorité sur le VIH/
                                              sida, l’eau et l’assainissement, le paludisme, la pandémie de grippe aviaire et hu-
                                              maine, la rougeole et la polio, la tuberculose, la santé et les premiers secours com-
                                              munautaires (CBHFA), et la santé maternelle, néonatale et infantile. S’agissant de la
                                              réduction des risques et de la gestion des catastrophes, les dépenses ont été ventilées
                                              en proportions égales entre quatre principaux secteurs:
                                                 1. réduction des risques et prévention des catastrophes au niveau communau-
                                                   taire;
                                                 2. adaptation au changement climatique et réduction des risques afférents;
                                                 3. sécurité alimentaire et moyens de subsistance;
                                                 4. préparation des Sociétés nationales en prévision des catastrophes.

                                              Les activités CBHFA ont mobilisé plus de 11 000 volontaires de 28 Sociétés nationales
                                              qui ont pris part à des projets de longue haleine au bénéfice d’environ 1,4 million de
                                              bénéficiaires vivant au sein de communautés démunies.

                                              D’après les statistiques de 2011, l’investissement Croix-Rouge et Croissant-Rouge
                                              dans le domaine de la réduction des risques et de la gestion des catastrophes s’est
                                              chiffré à CHF 27,2 millions depuis 2009 et le nombre de personnes touchées par
                                              ces efforts est passé dans l’intervalle de 13,5 à 20,3 millions, soit une hausse annu-
                                              elle moyenne de 2,1 millions. Au total, 29 pays sont engagés dans des programmes
                                              d’aide et de sécurité alimentaires et de soutien des moyens de subsistance. En 2009,
                                              14 enquêtes ont été menées parmi diverses communautés d’Afrique occidentale et
                                              centrale11 , australe12 et orientale13 ; elles ont aidé à planifier les interventions et à
10. Afrique du Sud, Bénin, Burundi,           diversifier les activités dans le cadre d’une approche intégrée prenant en compte le
    Cap-Vert, Comores, Mozambique,
    Sénégal, Sierra Leone, Tunisie.
                                              changement climatique et les initiatives de réduction des risques.

11. Burkina Faso, République                  Pour aider les Sociétés nationales du monde entier à mieux comprendre et à optimiser
    démocratique du Congo, Mali,
    Mauritanie, Niger.                        leurs réseaux de volontaires, le secrétariat de la FICR a commandé en 2010 une étude
                                              phare intitulée ‘La valeur des volontaires’. Les résultats publiés l’année suivante pour
12. Lesotho, Malawi, Namibie,
    Swaziland, Zambie.                        marquer l’Année internationale des volontaires + 10 ont révélé que l’Afrique subsa-
                                              harienne affichait le deuxième ratio le plus élevé de volontaires pour un employé ré-
13. Ethiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda.

        10
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                          Afrique : rapport de situation
                                                                                                     Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

munéré avec un score de 327, soit largement          Figure 4: Evolution de l’appel FICR pour l’Afrique 2008-2011 (en millions de CHF)
plus que la moyenne mondiale qui s’établissait
à 20 pour 1. L’étude nous a également appris        100
que l’Afrique subsaharienne comptait au total
quelque 1,4 million de volontaires Croix-Rouge       80

et Croissant-Rouge actifs, dont près d’un mil-                  33                  30
                                                                                                       24                       55
                                                     60
lion (57%) de jeunes de 18 à 30 ans.
                                                     40
En 2011, 20 Sociétés nationales africaines14                 56         50          48                                          37
sur 2815 ont déclaré avoir mis en place une          20

politique nationale de la jeunesse. Mieux
                                                      0
encore, 65% des conseils de direction des So-               2008       2009        2010                                        2011
ciétés nationales africaines16 comptaient en
                                                                                                               Développement     Urgence
leur sein un représentant des jeunes comme
membre à plein titre. De plus, cinq Sociétés nationales africaines17 ont entamé un
processus d’actualisation de leur politique relative aux volontaires.

Les engagements de Johannesburg insistaient sur l’importance d’une prévention pro-
active de la violence à travers la promotion des valeurs humanitaires. C’est devenu un
des trois buts stratégiques de la Stratégie 2020. Suite à des consultations intensives
avec les Sociétés nationales, la FICR a formulé une stratégie de prévention, de réduc-
tion et de réponse à la violence qui a été adoptée en 2011 par son conseil de direction.
                                                                                                            14. Afrique du Sud, Algérie, Cameroun,
La mise en valeur des jeunes comme moteurs du changement est cruciale pour pro-                                Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana,
                                                                                                               Kenya, Lesotho, Malawi, Maroc,
mouvoir une culture de non-violence et de paix, tout spécialement en Afrique où l’on                           Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda,
compte la proportion de jeunes la plus élevée du monde. Lancée en 2008, l’initiative                           Sierra Leone, Swaziland, Togo,
                                                                                                               Tunisie, Zambie, Zimbabwe.
intitulée ‘Les jeunes comme agents du changement de comportement’ (YABC) est
le cadre de référence de la FICR pour la promotion d’une culture de non-violence                            15. Afrique du Sud, Algérie, Burkina
                                                                                                               Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert,
et de paix à travers l’éducation mutuelle et le développement de compétences re-                               Comores, République démocratique
lationnelles comme l’écoute active, la communication non violente et la médiation,                             du Congo, Côte d’Ivoire, Gambie,
                                                                                                               Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi,
autant de techniques qui favorisent une interaction harmonieuse parmi toutes les                               Maroc, Maurice, Mauritanie, Namibie,
personnes engagées dans cet effort. Le continent africain recense à ce jour 76 jeunes                          Niger, Nigeria, Ouganda, Sierra
                                                                                                               Leone, Swaziland, Tchad, Togo,
éducateurs communautaires issus de 18 Sociétés nationales18, 27 éducateurs spé-                                Tunisie, Zambie, Zimbabwe.
cialisés issus de 4 Sociétés nationales19 appelés à devenir formateurs YABC, et 6
                                                                                                            16. Afrique du Sud, Algérie, Burundi,
formateurs YABC appartenant à 5 Sociétés nationales20.                                                          Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie,
                                                                                                                Ghana, Kenya, Lesotho, Maurice,
                                                                                                                Niger, Ouganda, Sierra Leone,
Le secrétariat de la FICR et le réseau des éducateurs YABC ont élaboré ensemble un                              Swaziland, Togo, Zambie,
manuel et des directives en arabe et en anglais pour les éducateurs communau-                                   Zimbabwe.

taires. Depuis 2008, des centaines de personnes ont été touchées par des activités                          17. Burundi, Malawi, Mali, Sierra Leone
de développement des capacités des volontaires, de mobilisation et d’intégration                                Sud-Soudan.
menées dans le cadre de l’initiative.
                                                                                                            18. Afrique du Sud, Algérie, Côte
                                                                                                                d’Ivoire, Egypte, Erythrée, Gambie,
Les effets bénéfiques de ces activités combinées sont évidents. Une analyse coûts-                              Lesotho, Liberia, Libye, Malawi,
                                                                                                                Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie,
avantages de programmes de réduction des risques de catastrophes au Soudan a                                    Niger, Sénégal, Togo, Tunisie.
mis en lumière l’efficacité et la rentabilité de programmes communautaires inté-
                                                                                                            19. Algérie, Libye, Maroc, Tunisie.
grant des éléments de sécurité alimentaire, de soutien des moyens de subsistance,
de santé, de développement des capacités et de préparation aux catastrophes. Hélas,                         20. Egypte, Ghana, Ouganda, Sierra
                                                                                                                Leone, Tunisie.

                                                                                                                                           11
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Afrique : rapport de situation
Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

                                     les donateurs privilégient parfois des approches sectorielles à court terme qui ne
                                     contribuent guère à l’amélioration durable de la résilience. Ci-dessous, quelques ex-
                                     emples de programmes intégrés conduits par la FICR sur le continent africain.

                                     L’Initiative du Bassin du Fleuve Zambèze, lancée en 2009 conjointement par les So-
                                     ciétés de la Croix-Rouge de l’Angola, du Botswana, du Malawi, du Mozambique, de la
                                     Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe, contribue au renforcement de la résilience
                                     communautaire grâce à des programmes intégrés de préparation aux catastrophes et
                                     de réduction des risques, de santé, de prévention du VIH, d’eau et d’assainissement,
                                     et de développement des capacités.

                                     Le Programme du Lac Victoria, qui regroupe les Sociétés de la Croix-Rouge du Bu-
                                     rundi, du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie, combine des activités
                                     visant à réduire la pauvreté ainsi que la vulnérabilité aux catastrophes et aux ris-
                                     ques sanitaires. Toutes les Sociétés engagées dans cette initiative ont mis en place
                                     des projets de préparation aux catastrophes et de réduction des risques, de santé, de
                                     sensibilisation et de développement des capacités. En 2011, la FICR a pris en main la
                                     coordination du Programme jusqu’alors assurée par la Croix-Rouge suédoise.

                                     L’Initiative du Bassin du Fleuve Sénégal cible 220 communautés vulnérables du Séné-
                                     gal, de la Mauritanie, de la Guinée Conakry et du Mali. Elle a pour objectif de renforcer
                                     les capacités de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation au changement
                                     climatique afin d’améliorer la sécurité et la résilience des populations concernées.

                                     L’Initiative Ubuntu, lancée en octobre 2011, a pour but de réduire les risques et vul-
                                     nérabilités liés aux migrations au Lesotho, au Mozambique, en Afrique du Sud, au
                                     Swaziland et au Zimbabwe grâce à des approches novatrices de la santé communau-
                                     taire, de la préparation aux catastrophes, de la réduction des risques et des inter-
                                     ventions d’urgence, combinées à des services de recherche et de rétablissement des
                                     liens familiaux. En outre, elle encourage et favorise l’intégration sociale au sein des
                                     communautés d’origine et d’accueil des migrants.

                                     Optimisation de l’influence de
                                     la Croix-Rouge et du Croissant-
                                     Rouge et du soutien de notre travail
                                     La Stratégie de mobilisation de ressources pour l’ensemble de la Fédération a été
                                     approuvée en novembre 2011 par l’Assemblée générale. Sur les neuf sources de fi-
                                     nancement mentionnées, quatre sont plus particulièrement adaptées à l’Afrique.

                                     Multilatéral – L’établissement par le bureau de la zone Afrique d’une représentation
                                     auprès de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba a permis la signature en janvier 2012

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                         Afrique : rapport de situation
                                                                                                    Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

d’un Accord de coopération, accordant à la FICR le statut d’observateur permanent. A
ce jour, USD 3 millions ont été obtenus pour les opérations dans la Corne de l’Afrique.
Plus important encore, la relation ainsi établie offre aux Sociétés nationales africaines
une précieuse plate-forme pour dialoguer avec tous les Etats membres et optimiser
notre influence et le soutien apporté à notre travail. Un accord similaire a été conclu
avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dégageant des
possibilités de financement pour les programmes de sécurité alimentaire à long terme
des Sociétés nationales des pays membres. Des négociations ont en outre été ouvertes
dans la même perspective avec la Commission économique des Nations unies pour
l’Afrique et le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sa-
hel. En tant qu’acteurs de la réponse à la crise alimentaire dans le Sahel, la FICR et la
Commission de l’UA ont convenu d’oeuvrer conjointement à l’intensification des plans
et stratégies de développement visant à garantir la sécurité alimentaire et à combat-
tre la faim en Afrique. A cet effet, les deux institutions ont organisé un forum à haut
niveau qui a rassemblé des représentants du secteur privé, de la communauté des
organisations internationales, des institutions économiques régionales, de la société
civile, des instituts de recherche et des gouvernements donateurs. Elles ont à cette oc-
casion renouvelé leur appel en faveur d’une approche combinant les interventions de
sécurité alimentaire de longue haleine et l’aide d’urgence.

Un Mémorandum d’accord a été signé avec la Banque africaine de développement
pour l’allocation d’un montant de USD 1 million (CHF 937 250) au Croissant-Rouge
des Comores au titre de l’appel d’urgence pour les victimes des inondations. La FICR
a parallèlement continué de consolider sa relation avec l’ECHO21 dans le cadre de ré-
cents appels d’urgence. Presque exclusivement limité à la direction générale de l’ECHO
(le département de l’aide humanitaire), le partenariat stratégique de la FICR avec l’UE
s’est par ailleurs progressivement élargi au niveau de la Commission européenne.

Récemment, des négociations avec le Fonds mondial ont abouti à ce que la FICR au
Niger soit désignée comme premier destinataire des traitements contre la tubercu-
lose dans le pays.

Financements publics nationaux – Si, à l’heure actuelle, peu de Sociétés nationales
africaines bénéficient d’un soutien significatif de leurs gouvernements respectifs, la
plate-forme récemment constituée auprès de l’UA permettra à la FICR d’accéder aux
communautés économiques régionales (CEMAC, CEDEAO, IGAD, COI, SADC)22 et par
leur truchement aux gouvernements membres, ouvrant ainsi d’intéressantes pos-                            21. Bureau de l’aide humanitaire et de la
sibilités de dialogue pour traiter du soutien gouvernemental aux Sociétés nationales                         protection civile de la Commission
                                                                                                             européenne
africaines et valoriser leur rôle d’auxiliaires des pouvoirs publics.
                                                                                                         22. Les cinq institutions économiques
                                                                                                             régionales du continent africain
Le secrétariat de la FICR a récemment produit et distribué un guide à l’usage des par-                       sont la Communauté Economique
lementaires sur le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge destiné                   et Monétaire de l’Afrique centrale
                                                                                                             (CEMAC); la Communauté
à aider les Sociétés nationales à développer leurs relations avec les parlementaires et                      Economique des Etats d’Afrique
à mettre en place des plates-formes de dialogue avec les futurs gouvernements sur la                         occidentale (CEDEAO); l’Autorité
                                                                                                             intergouvernementale pour
nécessité d’assurer un soutien financier conforme au rôle d’auxiliaires des pouvoirs                         le développement (IGAD); la
publics assumé par leurs organisations Croix-Rouge et Croissant-Rouge. Cela vaut                             Commission de l’Océan Indien
                                                                                                             (COI); et la Communauté de
pour les fonds multilatéraux qui sont généralement canalisés par les gouvernements.                          Développement d’Afrique australe
                                                                                                             (SADC).

                                                                                                                                     13
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         Afrique : rapport de situation
         Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

Des participants au Forum sur la sécurité                                                             D’un abord facile, ce guide
  alimentaire organisé conjointement par
la FICR et l’Union africaine en avril 2012                                                            dispense des conseils sur la
 à Dakar, au Sénégal. De gauche à droite,                                                             façon dont les Sociétés natio-
   Youssouf Traore, président de la Croix-
 Rouge de Guinée et président du Groupe                                                               nales peuvent aider les auto-
Sahel; Bekele Geleta, secrétaire général de
                                                                                                      rités à s’acquitter de leurs de-
  la FICR; Jacques Diouf, ancien directeur
    général de l’Organisation des Nations                                                             voirs et responsabilités ainsi
 unies pour l’alimentation et l’agriculture
                       (FAO). Photo : FICR
                                                                                                      que des idées pratiques sur le
                                                                                                      genre de soutien que les par-
                                                                                                      lementaires peuvent apport-
                                                                                                      er à leur Société nationale.

                                                                                                      Suite à une réunion entre
                                                                                                      les dirigeants de la FICR et
                                              le Premier Ministre du Sénégal en avril 2012, le gouvernement sénégalais s’est en-
                                              gagé à travailler avec sa Société nationale en vue de créer une quote-part fixe pour
                                              le financement de la préparation aux catastrophes (par ex. 10%) dans les appels
                                              d’urgence, conformément à la décision de l’Assemblée générale de 2011 de la FICR.

                                              Financements de gouvernements étrangers – Depuis 2008, plusieurs partenariats
                                              ont été consolidés avec des gouvernements et leurs Sociétés nationales, comme la
                                              Croix-Rouge britannique et le département du Royaume-Uni en charge du dével-
                                              oppement international, la Croix-Rouge irlandaise et Irish Aid, la Croix-Rouge améri-
                                              caine et le département des Etats-Unis en charge de l’aide extérieure en cas de catas-
                                              trophe, ou la Croix-Rouge du Japon et son gouvernement. La Croix-Rouge du Japon,
                                              par exemple, couvre désormais 3% de tous les appels de la FICR. Des arrangements
                                              similaires sont en cours d’élaboration avec les gouvernements et les Sociétés nation-
                                              ales de Corée et de Chine. Récemment, deux forums Croix-Rouge sur la coopération
                                              humanitaire ont rassemblé des responsables de Sociétés nationales, du partenariat
                                              NEPARC, du CICR et de la FICR qui ont débattu de nouvelles opportunités et stratégies
                                              pour développer la coopération humanitaire entre la Chine et le continent africain.
                                              La première de ces réunions s’est tenue en mai 2012 en Chine avec des participants
                                              de 21 Sociétés nationales africaines23 et la seconde a rassemblé en juillet au Kenya
                                              des représentants de 11 Sociétés nationales africaines24. Les participants ont passé
                                              en revue la situation actuelle de l’aide humanitaire en Afrique et mis en place une
                                              plate-forme d’échanges d’idées, d’expériences et de bonnes pratiques.

                                              Secteur commercial – Les Sociétés nationales africaines ont pris acte du fait que le
                                              secteur commercial représente une source de financement de plus en plus impor-
23. Algérie, Burundi, Tchad, Côte             tante. Le modèle de simple charité qui prévalait par le passé tend à disparaître, les
    d’Ivoire, Cameroun, République            entreprises souhaitant aujourd’hui faire des contributions plus riches de sens pour
    d’Afrique centrale, Egypte, Ethiopie,
    Ghana, Kenya, Libye, Mozambique,          leur personnel et au regard de leurs compétences et expertise. De grandes compagnies
    Niger, Nigéria, Sénégal, Afrique
                                              multinationales ciblent désormais leur engagement social et nouent des partenariats
    du Sud, Soudan, Tanzanie, Togo,
    Uganda et Zimbabwe                        stratégiques de longue haleine en vue d’augmenter l’impact et l’échelle de leurs con-
                                              tributions, combinant souvent dialogue et prestation de services au niveau local.
24. Burundi, République centrafricaine,
    République démocratique du
    Congo, Côte d’Ivoire, Guinée              Par le biais de notre partenariat mondial avec Coca-Cola Company, les Sociétés na-
    Conakry, Kenya, Mozambique,
    Ouganda, Sénégal, Tanzanie,               tionales ont l’opportunité de nouer des partenariats avec l’entreprise au niveau lo-
    Zimbabwe.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
                                                                                                        Afrique : rapport de situation
                                                                                                   Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

cal. La Croix-Rouge du Kenya, par exemple, collabore depuis des années avec Coca-
Cola dans l’approvisionnement en eau de populations vulnérables, avec le soutien
des Sociétés nationales norvégienne et finlandaise. Durant la sécheresse de 2011, elle
a reçu USD 1,4 million de Coca-Cola, une contribution sans précédent de la part de
la compagnie pour une catastrophe à évolution lente. La Croix-Rouge du Kenya, la
Croix-Rouge américaine et la FICR ont également mobilisé des fonds en faveur des
Sociétés nationales éthiopienne et somalienne, ouvrant ainsi de nouvelles possibili-
tés de partenariats locaux avec Coca-Cola.

De même, le partenariat mondial avec Nestlé a procuré depuis six ans un soutien
local à la Croix-Rouge ivoirienne dans le domaine de l’approvisionnement en eau et
de l’assainissement, ainsi que pour le développement de ses propres capacités. Ce
partenariat, qui a atteint un montant de CHF 500 000 par an en Côte d’Ivoire, pourrait
certainement être reproduit dans d’autres pays où la multinationale est implantée.

La Croix-Rouge britannique et la FICR collaborent avec Land Rover depuis 2007. Cette
année, la compagnie a mobilisé GBP 1 million (CHF 1,5 million) en soutien à des pro-
grammes d’eau et d’assainissement de la Croix-Rouge de l’Ouganda.

Lors des inondations de 2011 en Afrique du Sud, BHP Billiton a offert une contribu-
tion de USD 2 millions (CHF 1,87 million) à la Croix-Rouge sud-africaine. Tous ces
exemples montrent bien comment des contacts noués avec des entreprises com-
merciales dans des situations d’urgence peuvent évoluer en partenariats de longue
durée pour soutenir les activités courantes et le développement des capacités des
Sociétés nationales.

Le soutien du secrétariat de la FICR ne se limite toutefois pas à la mobilisation de res-
sources. Ainsi, son programme sur le droit international relatif aux interventions lors
de catastrophes (IDRL) a permis à sept Sociétés nationales africaines25 de s’engager
aux côtés de leurs gouvernements dans le cadre de la mise en oeuvre des directives
afférentes et de leur apporter des conseils pour l’adoption de nouvelles législations
relatives à la gestion des catastrophes. Au Rwanda, la FICR a même directement aidé
le gouvernement à élaborer sa législation sur la gestion des catastrophes. En outre,
environ 80 députés africains ont participé à une présentation sur le modèle législatif
de la FICR organisée à Kampala par le programme et par l’Union interparlementaire.

Consolidation de notre tradition
de solidarité
Les Sociétés nationales africaines exercent une influence croissante aux niveaux ré-
gional et mondial. Des dirigeants du Botswana, du Burundi, du Liberia et du Kenya
font partie du groupe de consultants du secrétaire général sur le développement des
                                                                                                        25. Afrique du Sud, Botswana,
Sociétés nationales qui s’est réuni à quatre reprises26 depuis sa création en 2011. Ce                      Mozambique, Namibie, Ouganda,
                                                                                                            Seychelles et Sierra Leone.

                                                                                                                                    15
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
        Afrique : rapport de situation
        Addis Abeba, 19-22 octobre 2012

                                             groupe a débattu de questions comme la mise en place d’un cadre de référence du
                                             Mouvement pour le développement de Sociétés nationales fortes, la revitalisation de
                                             notre Fonds de développement des capacités ou le soutien aux Sociétés nationales
                                             du Brésil, de l’Ethiopie, du Soudan et du Sud-Soudan, notre plus récent membre.

                                             Le Forum des dirigeants africains offre aux membres des conseils de direction des
                                             Sociétés nationales africaines une plate-forme de dialogue sur les tendances hu-
                                             manitaires émergentes et sur la manière de collaborer en vue de relever les défis
                                             présents et à venir. Depuis 2008, il s’est réuni à Johannesburg, à Youndé, à Dakar et
                                             à Addis Abeba.

                                             Après une phase pilote de la méthodologie OCAC couronnée de succès, la formation
                                             de facilitateurs en Afrique va donner aux Sociétés nationales les moyens d’étendre
                                             leur expertise en vue d’une mise en application à l’échelle du continent.

                                             Au titre de nos efforts pour «aller plus loin», nous avons lancé en 2010 l’initiative
                                             sur le fossé numérique visant à donner à toutes les Sociétés de la Croix-Rouge et du
                                             Croissant-Rouge la possibilité de tirer le meilleur parti des technologies modernes
                                             d’information et de communiation pour réaliser leurs objectifs humanitaires et tenir
                                             leur place de premier plan dans l’aide humanitaire et développementale aux com-
                                             munautés vulnérables. Pas moins de 120 Sociétés nationales ont répondu à un ques-
                                             tionnaire sur leurs capacités actuelles en matière de technologie de l’information et
                                             de la communication (TIC). Des mémorandums d’accord ont été signés et des projets
                                             pilotes ont été menés en 2011 au sein de cinq Sociétés nationales africaines27 afin de
                                             renforcer leurs capacités de TIC au regard de la formation, de la communication avec
                                             les sections, de la présence sur le web et des systèmes financiers. En 2012, 16 Sociétés
                                             nationales africaines28 supplémentaires ont été sélectionnées pour bénéficier d’un
                                             soutien similaire en 2012-2013.

                                             Dans le cadre du programme mondial de lutte contre le paludisme, le secrétariat
                                             de la FICR a joué un rôle de pionnier en utilisant de manière novatrice la téléphonie
                                             mobile pour collecter rapidement et à faible coût des données épidémiques sur
                                             le terrain. A ce jour, cette méthode a permis de réaliser des enquêtes très perfor-
                                             mantes au Kenya, en Namibie et au Nigeria. Cette approche offre un riche potentiel
                                             d’applications et devrait contribuer à optimiser les capacités des volontaires sur le
                                             terrain en mettant à profit la solide infrastructure de téléphonie cellulaire du con-
                                             tinent africain. Nous comptons bien développer l’utilisation de cette méthode très
                                             rentable pour le suivi et l’évaluation des programmes.

26. Septembre 2011 à Londres;
    Novembre 2011 à Genève; Mars             FedNet, l’extranet de la FICR, a été remanié en profondeur. Ce réseau, qui regroupe
    2012 à Genève; Octobre 2012 à            aujourd’hui près de 19 000 utilisateurs du monde entier, appartenant tant aux So-
    Addis Abeba.
                                             ciétés nationales (employés et volontaires) qu’à la FICR et au CICR, constitue notre
27. Burundi, Cap-Vert, Mali, Namibie,        principale plate-forme d’échange de connaissances. Le lancement en mai 2012 de la
    Sud-Soudan.
                                             nouvelle fonctionnalité de communautés de pratiques s’est traduit par un renforce-
28. Botswana, Comores, Côte d’Ivoire,        ment notable de l’engagement direct des utilisateurs, en mettant à leur disposition
    Ethiopie, Ghana, Liberia, Libye,         un outil unique en son genre pour le partage de connaissances et la collaboration
    Mauritanie, Niger, Sierra Leone,
    Somalie, Soudan, Togo, Tunisie,          avec des collègues du monde entier. FedNet offre également de précieux outils et res-
    Zimbabwe.                                sources de communication et de formation destinés à faciliter le travail de tous les

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