AGIR POUR L'ENVIRONNEMENT - L'engagement environnemental des jeunes et l'expérience C-Vert
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AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT L’engagement environnemental des jeunes et l’expérience C-Vert Rédigé par Michel Séguin Septembre 2016
TABLE DES MATIÈRES Sommaire en français du rapport de la FFCSB Executive Summary of the CSBFF French Language Report Introduction 4 La FFCSB est une fondation privée dont le mandat principal, depuis sa création I – Définir l’engagement environnemental 4 en 1998, est de créer et d’innover, seule ou en partenariat, auprès de ceux et celles qui souhaitent enrichir leurs connaissances et leurs compétences tant II – Le projet-pilote C-Vert 7 pour eux-mêmes que pour la collectivité. Cette constante préoccupation Préparer et mettre en oeuvre le projet-pilote 7 d’améliorer la qualité de vie individuelle et sociale se fait en imaginant et Les résultats du projet-pilote : les actions et l’évaluation modifient C-Vert 8 en mettant en œuvre des services ou programmes novateurs auprès de clientèles cibles dans le besoin ou au bénéfice de la communauté. Sous la III – C-Vert en action 12 présidence conjointe de Claudine et Stephen Bronfman, la Fondation investit principalement au sein de la communauté montréalaise et à l’intérieur de Préparer C-Vert 12 ses quatre champs d’intervention : l’environnement; les arts et la culture; Vivre C-Vert 15 l’entrepreneuriat; et la vie communautaire juive. La Fondation finance à Évaluer et mesurer les traces de C-Vert 19 l’occasion certaines initiatives ponctuelles qui répondent néanmoins à ses priorités d’intervention. Conclusion 28 Appendice 1 34 Quelques témoignages des jeunes de C-Vert 34 * Dans le présent document, Appendice 2 36 le masculin est utilisé sans Quelques témoignages non sollicités de la communauté 36 discrimination, dans le seul but d'alléger le texte.
mentors, des experts et des personnes d’expérience. gestes publics ont également sensibilisé plusieurs Le rapport documente l’ensemble de la démarche qui, centaines de milliers de citoyens qui ont vu et entendu SOMMAIRE DU RAPPORT DE LA FFCSB annuellement, voyait naître six groupes C-Vert, chacun les actions des nouveaux leaders environnementaux avec une vingtaine de jeunes. Tenu sur un an, C-Vert par l’entremise des médias sociaux et traditionnels. AGIR POUR est gratuit pour les jeunes qui y participent et est Les évaluations indépendantes du projet révèlent, constitué de rencontres hebdomadaires après l’école. elles aussi, l’importance d’un projet comme C-Vert. L’approche intègre aussi des expéditions en nature, au L’ENVIRONNEMENT cœur de la démarche, et est ponctuée d’apprentissages et d’initiatives tout au long de l’année. « En fournissant aux jeunes générations la possibilité de s’approprier des enjeux environnementaux, C-Vert L’ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL Le tout se conclut par un stage d’actions contribue à démocratiser l’environnement »3 « D’une part environnementales dans la communauté d’un mois les jeunes prennent conscience de leurs responsabilités, DES JEUNES ET L’EXPÉRIENCE C-VERT dès la fin des classes. Au total, C-Vert représente une de leurs compétences et du rôle qu’ils peuvent jouer pour moyenne de 370 heures d’engagement annuel par améliorer leur milieu de vie. D’autre part, ils prennent jeune. Ce sont plus de 750 jeunes à travers le Québec conscience de l’importance de l’environnement, mais qui en ont bénéficié entre 2005 et 2015. toujours dans un rapport à l’autrui, à la communauté, D « déconnectée » de tout milieu d’avoir des symptômes dépressifs contribuant par le fait même à renforcer leur sentiment epuis 1998 la Fondation de naturel. La seule réalité que et d’adopter des comportements Les nombreux outils d’évaluation mis en place par d’appartenance à leur quartier. »4 la famille Claudine et Stephen connaissent tant les jeunes que les déviants. À l’adolescence, les la Fondation auprès des participants confirment que, selon eux, ce qu’apporte C-Vert, quoique Le Québec compte maintenant plusieurs centaines Bronfman (FFCSB) se préoccupe de adultes est un rapport virtuel avec activités parascolaires contribuent complémentaire à l’année scolaire, ne se trouve pas là, de jeunes « C-Vert » qui ont acquis de nouvelles l’engagement des jeunes et en fait l’environnement via un écran ce qui à construire l’identité, à développer mais ailleurs. Presque unanimement, les plus de 500 compétences et connaissances environnementales et une priorité au sein de sa mission, en fait, dans la vie de tous les jours, l’autonomie. »2 La Fondation a jeunes qui ont répondu aux questionnaires affirment qui répondent encore plus aux besoins, tant individuels qui se veut de « créer et innover ». quelque chose de plus en plus donc entrepris une recherche, avoir acquis de nouvelles connaissances tant de que collectifs, d’aujourd’hui et de demain. Nous osons La Fondation se pose souvent éloigné de nous. Cette « distance » rencontré des jeunes, des experts l’environnement que des forces vives actives dans leur espérer que leurs actions environnementales vont la question suivante: comment fait en sorte qu’on ne pense pas et des intervenants et retenu un milieu. Selon les répondants, les compétences que le continuer à enrichir leurs communautés. La Fondation faire pour intéresser nos jeunes avoir de rapport individuel, et certain nombre d’éléments. Elle projet apporte inclus la confiance en soi, la capacité partage, avec son rapport, l’essentiel de comment à se préoccuper et à agir face aux encore moins d’engagements, a mené un projet-pilote de 2005 de mener un projet et de travailler en équipe, de elle a mené ses 10 ans « C-Vert » et des résultats défis de notre société, que ce soit à façonner positivement les à 2007, pour ensuite mettre en mieux présenter en public et d’être mieux préparé à obtenus, incluant les faits saillants des actions et en environnement, en culture, enjeux qui caractérisent notre oeuvre, entre 2007 et 2015, un la recherche d’emploi. Les jeunes nous disent, année des témoignages tant des jeunes que des citoyens en entrepreneuriat ou d’autres environnement. Et cette situation programme avec des éditions après année, qu’ils aiment énormément participer et partenaires. La Fondation espère également que domaines ? C-Vert a été l’une des est encore plus critique pour les dans les villes de Montréal, de au programme, que ce soit pour les ateliers, les son parcours en engagement environnemental des réponses de la Fondation à cette jeunes car les opportunités qu’ils Gatineau et de Québec. Ce rapport expéditions ou le stage. La satisfaction des jeunes, jeunes en inspirera bien d’autres. Elle est plus que question. ont pour agir sont très limitées : présente également comment la leurs nouvelles compétences, connaissances ou jamais convaincue que nous avons tous quelque un jeune sur deux affirme n’avoir Fondation s’est associée avec de Selon des études, une forte actions, se confirme également par le fait que plus de chose à gagner à continuer à développer des espaces aucun accès à des activités nombreux partenaires en vue de proportion de jeunes sont 95 % de ceux-ci sont fiers d’y participer tant au début d’engagement environnemental comme C-Vert et ce, parascolaires en environnement.1 s’enraciner dans la communauté préoccupés pour l’avenir et une qu’à la fin et que plus de 80 % en parlent autour d’eux. tant ici qu’ailleurs. tout en agissant de concert avec révèle que quatre jeunes sur cinq Pourquoi l’engagement serait- Il s’agit non seulement d’un succès, mais aussi d’un les forces vives du milieu, et elle croient que le monde sera moins il important ? Les données le rayonnement important du projet. est toujours reconnaissante de cet respectueux de l’environnement confirment : l’engagement fait apport incontournable au succès d’ici 20 ans. À tout le moins, en sorte que nos jeunes sont Les actions des jeunes ont interpellé et mobilisé du projet. l’engagement serait une façon plus forts. Ceux qui participent directement plus de 125 000 citoyens à échanger et à d’offrir aux jeunes l’opportunité à de telles activités « sont plus Ciblant les adolescents âgés de agir, avec eux, pour la protection de l’environnement. de se créer une autre vision de susceptibles d’avoir de bons 14 à 16 ans, C-Vert est axé sur Et « l’onde C-Vert » est encore plus grande. Tous ces l’avenir. Le défi est important : 80 résultats scolaires et d’être impliqués le « par et pour les jeunes », % de la population québécoise socialement à l’âge adulte. Ils dans un contexte de partage de vit en milieu urbain, souvent risquent moins de décrocher, connaissances et d’actions avec des __________________________ 3. Pierre Hamel et Sandra Rodriguez. Décembre 2008. « C-Vert, Un projet pilote audacieux : rapport d’évaluation », (GRIMS : Département de sociologie, Université de __________________________ Montréal) p.66 1. G. Pronovost et al, Sondage sur les attitudes des jeunes à l’égard de l’environnement et de l’avenir, Fondation Monique-Fitz-Back, février 2009, p.28. 4. Isabelle Bordeleau, Pierre Hamel et Sandra Rodriguez. Octobre 2013. « Un projet par et pour les jeunes 2005-2013 : rapport d’évaluation C-Vert - Sommaire », (GRIMS : 2. S. Allard, ‘Activités parascolaires : des bienfaits?’, La Presse, 17-09-14, p.1 Département de sociologie, Université de Montréal), p.99
community as soon as classes are over. In total, “On the one hand, youth become aware of their C-Vert averages 370 hours of annual environmental responsibilities, their skills and the role they can play in EXECUTIVE SUMMARY OF THE CSBFF engagement per youth. Over 750 young people took their community. On the other hand, they become aware FRENCH LANGUAGE REPORT part in C-Vert throughout Quebec between 2005 and 2015. of the importance of the environment, but always in relationship to others, to the community, contributing in TAKING ENVIRONMENTAL this way to reinforcing their personal attachment to their The Foundation put in place many evaluation tools. neighbourhood.”4 Among the findings is that, according to the participants, ACTION C-Vert’s usefulness, although complementary to the school year, is not to be found there but elsewhere. Quebec now has several hundred « C-Vert » youth that have acquired new environmental skills and Among the over 500 respondents to questionnaires it knowledge. They continue to address both individual YOUTH ENVIRONMENTAL ENGAGEMENT is almost unanimous: teens learned new things about and collective needs and, hopefully, their environmental the environment and about community life in their actions will continue to enrich their communities. The AND THE C-VERT EXPERIENCE neighbourhoods. C-Vert also significantly improved a Foundation shares, with this report, how it lead its 10 number of personal skills including better self-esteem, “C-Vert” years and its results, including the highlights capacity to lead a project and to work on a team, being of youth environmental actions and testimonials from S ince its inception in 1998, the only environmental reality is the one created virtually on a screen. to 2007 and then a program from 2007 to 2015, with editions in the able to present in public and be better prepared for employment. Each year, C-Vert youth tell us they participants, citizens and partners. The Foundation also hopes that its journey in youth environmental Claudine and Stephen Bronfman This lack of connectivity makes cities of Montreal, Gatineau, and really enjoyed being part of the program, whether engagement will inspire many others. It is, now more Family Foundation (CSBFF), whose engagement to try to improve Quebec. The French-language for the workshops, the expeditions or the community than ever, convinced that we all win by developing mission is to “create and innovate”, environmental issues even more report also describes how the environmental actions. This high satisfaction rate environmental engagement spaces like C-Vert, here has made youth engagement a difficult. This situation is much Foundation collaborated with a concerning new skills, knowledge and actions, is also and everywhere. priority. The Foundation often more critical for youth as their number of partners in order to confirmed by the fact that over 95 % of participants are asks itself the following question: opportunities to act are limited: take root in neighbourhoods, while proud of having been part of C-Vert and that over 80 %, how do we get young people one out of two students’ states also acting in concertation with whether at the start or the end of the program, talk interested in and willing to act having no access to after-school community leaders, both of which about it in their social circles. This can be considered a upon the challenges of our society, environmental activities.1 were an integral part of C-Vert’s success that “radiates”. be they environmental, cultural, success. entrepreneurial or in other areas ? Why is engagement important? Actions by youth also directly mobilized over C-Vert was one of the answers of Facts confirm that engagement Targeting teens aged between 125 000 citizens who interacted with them – and then the Foundation to this question. makes our youth stronger. Those 14 and 16 years old, C-Vert is acted – on behalf of environmental protection. And that participate in engagement predicated on “for and by youth”, the C-Vert “wave” is even bigger when you consider According to numerous studies, actions: “are more likely to get better in a context of sharing knowledge the many hundreds of thousands of citizens who saw many young people are worried school results and to be engaged and actions with mentors, experts these new environmental leaders in action through about the future; one reveals that socially as an adult. They are less likely and persons of experience. The social and traditional media. four out of five youth believe that to drop-out, be depressed or adopt report documents the steps taken in 20 years, the world will be less deviant behaviors. For teenagers, that led, each year, to six new C-Vert Independent evaluations of the project reveal the respectful of the environment after-school activities contribute to groups, each with twenty teens. importance of a project like C-Vert as well. “By than it is now. Environmental self-worth and to the development For C-Vert youth participants, the providing younger generations the possibility of mastering engagement is a way to allow youth of autonomy.”2 The Foundation led free annual program begins with environmental issues, C-Vert contributes to environmental to create another worldview of the a number of extensive initiatives, weekly after-school meetings. empowerment.”3 future. This remains a challenge: including research and meeting Nature expeditions, at the heart 80 % of the population of Quebec with youth, experts and intervenors of the program, as well as several lives in cities, often disconnected in order to determine what an environmental knowledge and from any natural environment. environmental youth engagement initiatives throughout the year, For most adults and youth, the program would look like. This lead to its conclusion: a month __________________________ led to a pilot-project from 2005 of environmental actions in the 3. Translated by the author. Original text : « En fournissant aux jeunes générations la possibilité de s’approprier des enjeux environnementaux, C-Vert contribue à démocratiser l’environnement» Pierre Hamel et Sandra Rodriguez. Décembre 2008. « C-Vert, Un projet pilote audacieux : rapport d’évaluation », (GRIMS : Département de sociologie, __________________________ Université de Montréal) p.66 1. G. Pronovost et al, Sondage sur les attitudes des jeunes à l’égard de l’environnement et de l’avenir, Fondation Monique-Fitz-Back, février 2009, p.28. 4. Translated by the author. Original text : «D’une part les jeunes prennent conscience de leurs responsabilités, de leurs compétences et du rôle qu’ils peuvent jouer pour améliorer 2. Translated by the author. Original text : « sont plus susceptibles d’avoir de bons résultats scolaires et d’être impliqués socialement à l’âge adulte. Ils risquent moins de décrocher, leur milieu de vie. D’autre part, ils prennent conscience de l’importance de l’environnement, mais toujours dans un rapport à l’autrui, à la communauté, contribuant par le fait d’avoir des symptômes dépressifs et d’adopter des comportements déviants. À l’adolescence, les activités parascolaires contribuent à construire l’identité, à développer l’autonomie. même à renforcer leur sentiment d’appartenance à leur quartier. » Isabelle Bordeleau, Pierre Hamel et Sandra Rodriguez. Octobre 2013. « Un projet par et pour les jeunes » S. Allard, ‘Activités parascolaires : des bienfaits?’, La Presse, 17-09-14, p.1 2005-2013 : rapport d’évaluation C-Vert - Sommaire », (GRIMS : Département de sociologie, Université de Montréal), p.99
C-VERT INTRODUCTION I. DÉFINIR L’ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL Depuis 1998 la Fondation de la famille Claudine et Stephen Bronfman (FFCSB) se préoccupe de Nos jeunes ont-ils besoin d’être engagés l’engagement des jeunes et en fait une priorité environnementalement au sein de leur communauté ? au sein de sa mission, qui se veut de « créer et Un recensement torontois effectué auprès de plus de innover ». La Fondation se pose souvent la question 100 000 adolescents confirmait que trois sur quatre suivante : comment faire pour intéresser nos jeunes sont toujours ou souvent préoccupés par l’avenir et à se préoccuper et à agir face aux défis de notre qu’un sur trois est peu ou pas confiant de cet avenir.1 société, que ce soit en environnement, en culture, en Une étude québécoise révèle elle aussi un certain entrepreneuriat ou d’autres domaines ? C-Vert a été pessimisme contemporain des jeunes. Quatre jeunes Malheureusement,l’environnement est de plus en plus Alors que faut-il considérer pour encourager l’une des réponses de la Fondation à cette question. sur cinq croient que le monde sera moins respectueux « extérieur » à notre réalité quotidienne pour au moins l’engagement environnemental chez les jeunes ? La Fondation a mené C-Vert entre 2005 et 2015 et ce de l’environnement d’ici 20 ans.2 trois raisons liées les unes aux autres : L’engagement, en soi, peut être compris comme qui suit documente son expérience. Nous débutons faisant partie d’un processus social observable 1. 80 % de la population québécoise vit en milieu avec quelques paramètres définissant l’engagement Et, ce qui est possiblement encore plus préoccupant: qui se met en œuvre lorsqu’un individu participe urbain, souvent « déconnectée » de tout milieu environnemental des jeunes pour ensuite présenter les « L’index du pire ne cesse de s’accroitre à mesure qu’ils bénévolement, de façon significative et soutenue, à naturel. C’est la seule réalité que connaissent faits saillants menant d’un projet-pilote à des éditions avancent en âge, doublant presque pour ce qui est des une (ou plusieurs) action(s) collective(s) d’éducation, plusieurs jeunes qui, dans bien des cas et successives de C-Vert dans diverses communautés questions environnementales (…) L’indice de confiance en de protection ou de conservation de l’environnement. contrairement à leurs parents, n’ont pu vivre québécoises pendant une décennie. l’avenir du monde chute de moitié entre 10 et 17 ans . »3 À Quant à lui, l’engagement environnemental des jeunes aucune expérience formatrice en nature ou même tout le moins, l’engagement serait une façon de contrer doit répondre à des besoins immédiats, être adapté au avoir des contacts ponctuels avec elle. ce pessimisme et offrirait aux jeunes l’opportunité de groupe d’âge et privilégier une approche « par et pour se créer une autre vision de l’avenir. 2. Notre rapport avec l’environnement est en les jeunes ».6 changement et on le vit surtout virtuellement via l’écran. La notion d’environnement dans la vie de En voici des éléments incontournables selon une tous les jours devient alors quelque chose d’éloigné fondation: et ce, même si nous vivons tous avec les mêmes Pourquoi enjeux environnementaux quotidiennement. • une pensée critique permettant de jauger quels sont les comportements environnementaux à l’environnement Cette « distance » fait en sorte qu’on ne pense adopter et contribuant au développement d’une pas avoir de rapport individuel, et encore moins éthique de l’environnement; serait-il important d’engagements, à façonner positivement les enjeux • de multiples perspectives pour apprendre et ce qui caractérisent notre environnement. pour les jeunes ? tant localement qu’au niveau global; 3. La situation est encore plus critique pour les • un travail authentique qui permet au jeune de jeunes : les opportunités qu’ils ont pour agir sont comprendre que sa contribution aide à changer très limitées. Selon une étude québécoise : si trois les choses; adolescents sur quatre disent « on parle souvent Voici la réponse du gouvernement du Québec : d’environnement dans les cours », c’est un sur deux • une approche authentique renforçant le message « le contexte environnemental actuel apporte son lot de défis aux jeunes Québécoises et Québécois. Les qui affirme qu’il n’y a « pas d’accès à des activités à tous les points de vue, incluant, par exemple, changements climatiques sont en tête des phénomènes qui auront des répercussions de plus en plus grandes parascolaires reliées à l’environnement ».5 sur leurs vies, mais la prévention de la contamination de l’eau, de l’atmosphère et du sol, la conservation des écosystèmes et de la biodiversité ainsi que la réduction, la mise en valeur et la gestion des matières résiduelles __________________________ sont aussi des questions qui demeurent plus que jamais d’actualité. »4 5. G. Pronovost et al, Sondage sur les attitudes des jeunes à l’égard de l’environnement et de l’avenir, février 2009, Fondation Monique-Fitz-Back, p.28. Et ce en dépit du fait que 97 % des Canadiens et des Canadiennes croient que les écoles devraient participer à des projets d’action environnementale dans la communauté ; voir Sondage Canadian Teachers’ Federation – Fédération canadienne des enseignants et enseignantes, 2008. __________________________ 6. Pour la FJFNB, le jeune qui se situe au centre d’une dynamique d’engagement doit pouvoir mieux répondre autant à la question « Qui suis-je ? » qu’à la question « Où 1. Toronto District School Board, 2011 Student Census Grades 7-12 : Previews, 2013, voir p.24 et 23. vais-je? ». Pour la Fédération, « le plus important est de se sentir interpelé par l’activité et de savoir qu’elle a un sens.» La Fédération ajoute : « Les étudiants qui participent 2. G. Pronovost et al, Sondage sur les attitudes des jeunes à l’égard de l’environnement et de l’avenir, Fondation Monique-Fitz-Back, février 2009, p.28. à des activités parascolaires étaient moins enclins à décrocher que les étudiants qui ne participaient pas, surtout chez les jeunes issus de milieux défavorisés et qui avaient des 3. Idem, p.24 faibles aptitudes sociales et académiques. Ces jeunes étaient 5 fois moins enclins à décrocher que les autres moins engagés. » Voir FJFNB, C’est MA communauté – Guide 4, SAJ, Ensemble pour les générations futures, gouvernement du Québec, 2015, p.12 d’engagement jeunesse, 2008, 56p. Les extraits utilisés ici proviennent des p.15 et 22. -4- -5-
la bouffe offerte, le type d’énergie utilisée, les matériaux du II. LE PROJET-PILOTE C-VERT et d’une ressource financière pour combler les lacunes projet choisis, etc.7 de financement qui empêchent la réalisation de ces Préparer et mettre en œuvre le projet-pilote projets. »11 Pourquoi l’engagement environnement serait-il important ? Afin de donner suite à l’idée d’encourager l’engagement • En s’investissant au sein d’un espace social d’engagement La Fondation a retenu un certain nombre d’éléments environnemental des jeunes mais avant de lancer environnemental, un qui permet de mieux se connaître tout en pour le projet-pilote. Les jeunes qui seraient ciblés le projet C-Vert, la Fondation a déterminé ce que les donnant un sens à l’action concrète dans la communauté, on sont ceux qui ont le moins accès à tout programme, experts et les chercheurs estimaient être l’état de la en est transformé positivement, et « l’estime de soi est reconnue soit ceux âgés de 14 à 16 ans, et l’approche serait axée situation et a pris le temps de visiter divers projets, comme un fondement du pouvoir d’action (empowerement). »8 sur le « par et pour les jeunes », dans un contexte de rencontrer plusieurs organismes et discuter avec des partage des connaissances avec des mentors, des • L’engagement fait en sorte que nos jeunes sont plus forts, jeunes actifs pour constater ce qui se faisait de mieux experts et des personnes d’expérience. La Fondation individuellement. « C’est démontré, les élèves qui participent à dans ce domaine. a aussi précisé davantage les éléments qu’elle jugeait des activités en dehors des heures de classe sont plus susceptibles L’étude du terrain a révélé qu’il y avait une grande comme étant incontournables pour la réussite du d’avoir de bons résultats scolaires et d’être impliqués socialement pénurie de programmes pour les jeunes et surtout projet du point de vue des participants. Ceux-ci étaient à l’âge adulte. Ils risquent moins de décrocher, d’avoir des pour adolescents. Aussi, il existait quelques de trois ordres : symptômes dépressifs et d’adopter des comportements déviants. programmes qui amenaient les adolescents à vivre • l’acquisition de compétences et connaissances À l’adolescence, les activités parascolaires contribuent à construire quelque temps dans la nature, mais ces programmes individuelles; l’identité, à développer l’autonomie. »9 étaient ponctuels et n’avaient aucun suivi une fois • L’engagement est aussi une façon de mieux comprendre son • l’acquisition de compétences environnementales que le jeune revenait chez lui. Il y avait aussi certains milieu de vie et ce qu’il est possible d’y faire. « Il y aurait lieu en vue de la planification et de la mise en oeuvre programmes d’engagement pour les jeunes en ville, de développer l’implication créative (expériences significatives, d’actions collectives; mais très peu abordaient l’environnement. Les experts projets collectifs, réalisations) et le suivi personnalisé » ce qui et les chercheurs ont aussi attiré l’attention sur • la capacité de réfléchir et d’agir, individuellement peut aussi aider les jeunes au sein de leur cheminement d’autres enjeux, comme le fait que les parents sont de et collectivement, en fonction des résultats académique et professionnel : « les jeunes ont davantage besoin plus en plus craintifs à l’idée de laisser leur enfant sans obtenus. de perfectionnement pratique et de ‘coaching’ pour développer supervision après l’école. En d’autres termes, souvent En plus de l’ensemble de ces mesures, la Fondation leur autonomie dans le contexte actuel très exigeant de l’emploi ce sont les adultes qui exigent que leur enfant soit a déterminé ses outils d’évaluation : elle mesurerait atypique. »10 toujours en « sécurité », donc à l’école ou à la maison, les impacts avec une panoplie d’outils, mais elle ferait mais non ailleurs. Il y avait donc un besoin, repéré aussi appel à des chercheurs indépendants en vue de L’écocitoyenneté, les actions individuelles et collectives qui résultent dans la littérature de recherche et confirmé par les jauger l’impact de l’engagement environnemental de de l’engagement environnemental, aurait donc un impact positif intervenants, mais celui-ci n’était pas comblé. C-Vert auprès des jeunes eux-mêmes.12 tant pour l’éventuel écocitoyen lui-même que sur son milieu de vie, enrichissant ainsi la communauté. La Fondation a donc décidé de mener un projet- Avec tout cet appareillage en place, le projet-pilote, pilote d’engagement environnemental d’adolescents. maintenant baptisé « C-Vert », pouvait démarrer et La Fondation tenait également à bien documenter et le canevas développé et présenté au tout début du évaluer la démarche. Elle a annoncé publiquement projet-pilote est résumé au Tableau 1 à la page 10. La __________________________ ses intentions dès le début : « En mettant sur pied ce Fondation a choisi d’investir le quartier Saint-Michel 7. Deux autres aspects sont aussi importants à signaler: « An understanding of environmental issues, and programme, nous espérons tirer parti de projets existants au sein de l’arrondissement Villeray – Saint-Michel – building the knowledge and skills to resolve issues of concern, is a key aspect of effective youth environmental engagement. Action projects are a growing feature of many environmental education programs, and skill et de ressources de la communauté. Nous voyons le rôle de Parc-Extension. Ce quartier est parfois qualifié comme building and action orientation are characteristics of excellent environmental education, according to the North American Association of Environmental Education (…) Effective youth environmental engagement la Fondation comme celui d’un animateur de partenaires étant parmi les plus défavorisés au Canada, mais il occurs over time. Research indicates that programs of longer duration have a greater impact, and that potentiels, d’un facilitateur de leur collaboration, d’un bénéficie aussi d’une très forte et riche mobilisation follow-up support and programming is a key aspect of sustaining youth involvement in environmental and sustainability practices and projects. » Les soulignés sont ceux des auteurs. Alberta Emerald catalyseur capable de développer de nouveaux types de communautaire. Foundation, Backgrounder on Youth Environmental Engagement in Alberta, February 2008, p.4-5. programmes ajoutant de la valeur à ceux qui existent déjà 8. M. Boulet et al, ‘La construction d’une citoyenneté environnementale au sein des programmes d’insertion socioprofessionnelle de jeunes en grande difficulté d’apprentissage ou d’adaptation’, Revue des sciences de l’éducation, vol.35, no.1, p.115. De façon générale, c’est la fierté, la satisfaction et la valorisation pour les actions et les gestes posés qui peuvent mener à une véritable __________________________ écocitoyenneté. Les jeunes renforcent leur identité menant au sentiment que « je peux »; participent 11. Notes de travail et invitation aux partenaires, «Un projet en développement : Relier les jeunes, l’environnement et la communauté – Un programme expérientiel conçu pour à des rituels (des rencontres, des habitudes et des expériences partagées avec leurs pairs), ce qui renforcent l’idée que « je veux »; et, en le faisant avec ses amis et collègues, permets de donner un développer le potentiel personnel et l’engagement communautaire et environnemental chez les jeunes de quartiers populaires », FFCSB, 2005. sens concret à la démarche : «j’agis». 12. Ceci se ferait dans le contexte de la recherche participative. Ce type de recherche a une riche histoire en sciences sociales. Issue de la recherche-action, la recherche 9. S. Allard, ‘Activités parascolaires : des bienfaits?’, La Presse, 17-09-14, p.1 participative propose, dans une démarche transparente auprès des intervenants et des partenaires, de faire une collecte de données et une analyse de celles-ci dans un contexte de collaboration. C’est l’approche privilégiée de plusieurs chercheurs en écocitoyenneté : « La recherche doit repérer différentes formes d’action collective tout en 10. CDEC Centre-Nord, État de situation des jeunes du Centre-Nord 2002, p.94 Voir aussi Voir : tentant d’analyser comment et pourquoi une telle action a pu être posée. C’est sur cette base que le travail sur le terrain et la collecte de données peut amener de nouveaux EnviroCompétences, Diagnostic industriel et de main-d’oeuvre en environnement, Comité sectoriel éclairages sur les enjeux. Ajouter cette démarche à l’analyse de documents et de recherche, la recherche participative ouvre alors sur des aspects nouveaux des enjeux sans de main-d’œuvre de l’environnement, 2013, p.94; ‘Le secteur environnemental en manque de main-d’œuvre’, Argent (Québécor), 06-03-13; I.Nath « The Forecast for Environmental Jobs in compter la richesse accrue des entretiens ouverts, semi-dirigés ou dirigés, ou encore des questionnaires qui peuvent en découler. En fait, alors que l’analyse et la recherche Canada » 03 09-12, Career Incubator.; CSMO-ESAC, Les repères en économie sociale et en action de documents peuvent servir à mieux définir certaines problématiques environnementales, la recherche-participative quant à elle peut servir à mieux comprendre les enjeux communautaire, édition 2012. environnementaux.» Voir M. Séguin et F. Tremblay, ‘La recherche participative et l’écocitoyenneté’, Nouvelles Pratiques Sociales, 18(01), Université du Québec à Montréal, 2005. -6- -7-
La Fondation a aussi tenu à s’associer avec des dans la communauté, ont marqué tant les participants • Grâce aux commentaires des jeunes, la démarche serait en lien direct avec leur vie quotidienne et leur partenaires. Pourquoi ont-ils décidé de participer à un que les partenaires et le grand public. Il restait donc à principale réalité, qui est l’école. Dorénavant, le projet serait calqué sur l’année scolaire de 12 mois et non nouveau projet ? tirer les leçons de la démarche. sur 18 mois comme le projet-pilote ; • Certains ont investi le projet puisqu’ils savaient L’évaluation indépendante du groupe de recherche de • L’input des jeunes a aussi fait en sorte que l’engagement formel de déposer un plan d’action auprès des qu’il portait sur l’engagement environnemental l’Université de Montréal a confirmé l’importance de la élus serait remplacé avec la planification et la mise en œuvre de leur propre plan d’action environnemental et ainsi, qu’il comblait, au moins partiellement, un contribution du projet auprès des jeunes : « C-Vert a dans la communauté (ce qui n’empêchait pas, bien au contraire, de rencontrer, de discuter et de rallier les besoin réel auprès des jeunes. fourni les ressources, les moyens, le contexte et la perspective partenaires, dont les élus !). La conclusion du programme serait maintenant un stage de quatre semaines • D’autres étaient plutôt rassurés du fait qu’il indispensables pour qu’une disposition se transforme en dès le début des vacances d’été en vue de maximiser encore plus les actions environnementales des jeunes s’agissait d’un projet clé en main mené par la capacité d’action et emprunte le chemin d’une expression dans la communauté. Fondation qui faisait appel à plusieurs bailleurs concrète. »14 Il s’agit de la création d’un « nouvel espace Le dernier ajustement apporté grâce au projet-pilote et provoqué par les jeunes ? Plusieurs participants de fonds, ce qui réduisait le risque. public » et « d’empowerment » dont l’importance ne peut souhaitaient continuer à se rencontrer et à agir pour l’environnement. La Fondation a donc créé « C-Vert + », un • Enfin d’autres ont compris que le projet occupait être négligée : « En fournissant aux jeunes générations la autre espace d’engagement, de mentorat et d’action qui permettrait aux ‘diplômés’ intéressés de continuer, de une nouvelle niche : C-Vert permettait non possibilité de s’approprier des enjeux environnementaux, façon un peu plus autonome mais toujours en lien complémentaire avec C-Vert, d’agir. seulement de combler un vide auprès des jeunes, C-Vert contribue à démocratiser l’environnement (…) En mais il laissait envisager de nouvelles possibilités apportant des éléments de connaissance et d’action de la d’actions concertées dans la communauté, part d’acteurs généralement négligés et exclus du débat d’intérêt certain pour des initiatives déjà en place public, il oblige à revoir les termes usuels de l’engagement ou en vue d’en imaginer de nouvelles. civique et communautaire (…) De plus, il offre aux jeunes l’opportunité d’obtenir des ressources et des moyens pour La démarche de la Fondation a rassuré l’ensemble élargir le débat social et politique sur les controverses et des intervenants qui devenait ainsi partie prenante du les conflits environnementaux. »15 projet. En plus des résultats obtenus et grâce aux mesures Le projet-pilote et ses résultats : les actions d’évaluations internes et indépendantes en place, le et l’évaluation modifient C-Vert projet-pilote avait également révélé des éléments et des volets qui nécessitaient des ajustements : Deux jeunes sur trois ont participé tout au long du • Il fallait renforcer la tension dynamique entre projet-pilote de 2005 à 2007 et, grâce à leurs actions, le « par et pour les jeunes » et l’encadrement ils ont mobilisé plus de 3000 jeunes et adultes. Ce nécessaire en vue de permettre à un groupe sont des centaines de milliers d’autres personnes de prendre des décisions collectives. Certaines qui ont été sensibilisées aux actions des jeunes « règles du jeu » seraient clarifiées dès le début grâces à l’importante couverture médiatique de ces grâce à un « code de vie de groupe », discuté, évènements. La Commission scolaire de Montréal adapté et adopté à l’unanimité, en vue de (CSDM) a confirmé que ce projet parascolaire était maximiser la collaboration. en lien direct avec ce qui se faisait dans les écoles secondaires et, impressionnée suite au dépôt du • En vue de tenir compte des réalités familiales plan d’action des jeunes, est devenue un partenaire distinctes, les parents seraient maintenant financier du projet.13 Le leadership environnemental invités officiellement à quelques reprises pour des jeunes et les impacts tangibles de leurs actions rencontrer l’équipe et échanger directement avec environnementales, qui ont laissé des traces durables eux et les jeunes sur le projet ; __________________________ 13. «Les cinq thématiques du Projet C-Vert se retrouvent clairement à travers le Programme de Formation de l’École Québécoise. La faune en milieu urbain, la réduction des déchets, la pollution et la surconsommation, l’alimentation viable et les transports actifs sont des objectifs identifiables à travers les cinq domaines généraux de formation, les neuf compétences transversales et les cinq domaines d’apprentissage. » J. Deslauriers (conseillère pédagogique), Projet C-Vert pour le Réseau Nord CSDM, décembre 2008. 14. Le professeur Hamel se basera, entre autres choses, sur l’ouvrage de L. Van Campehnhoudt et al, La méthode d’analyse en groupe – Applications aux phénomènes sociaux, Dunod, Paris, 2005 un groupe d’une dizaine d’intervenants partenaires de C-Vert se réunira sur une période de deux jours afin d’analyser, en groupe, les résultats obtenus par le projet. Cette démarche sera encadrée et analysée par le professeur Hamel et son équipe en collaboration avec la direction du projet C-Vert et serait complétée avec des rencontres à huis clos avec les jeunes participants eux-mêmes. Pierre Hamel et Sandra Rodriguez. Décembre 2008. « C-Vert, Un projet pilote audacieux : rapport d’évaluation », (GRIMS : Département de sociologie, Université de Montréal) p.66 15. Ibid, p.72 -8- -9-
TABLEAU 1 - PROPOSITION DE PROJET PILOTE C-VERT 2005 ÉTAPES OBJECTIFS APPRENTISSAGE Maîtriser les concepts de base par l’expérience. Distinguer les enjeux (problématiques et défis) des actions (pistes de solutions) en environnement. Établir les liens entre nature, écosystème et développement durable. MOYENS : Vivre des expériences en nature et échanger avec des écologistes, des décideurs et des entrepreneurs modèles (local, régional, national et international). OBJECTIFS CONSULTATION Élaborer la première version du plan d’action. ET JUSTIFICATION Valider les priorités du plan d’action auprès d’autres jeunes de 14 à 16 ans. Approfondir et défendre les choix effectués. Déterminer les étapes et les fonds nécessaires. MOYENS : Enrichir les choix identifiés, les étapes et les ressources choisies auprès des jeunes par Internet, par les médias et par des rencontres stratégiques tout en poursuivant les expériences d’apprentissage ciblées en fonction des priorités. OBJECTIFS FINALISATION Finaliser le plan d’action en fonction des expériences et des ET ACTION processus de consultation. Diffuser le plan d’action auprès des partenaires et de la communauté. Présenter le plan d’action aux décideurs élus. Mettre en œuvre concrètement au moins une partie du plan d’action. MOYENS : Diffuser le plan d’action au sein de tribunes politiques et médiatiques et faire connaître les priorités et les interventions du plan d’action tout en assurant de perpétuer une nouvelle tradition démocratique et environnementale par et pour les jeunes. - 10 - - 11 -
C-VERT EN ACTION • des rencontres avec des experts, des formations de premiers soins et avec d’autres intervenants appropriés, que ce soit en éducation relative en environnement ou encore que faire en cas d’urgences; Fort du succès du projet-pilote, de 2007 à 2011 le projet a « grandi », reprenant chaque année une édition à • la participation à des colloques et séminaires, en vue l’arrondissement Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension et, successivement d’année en année, à Côte-des-Neiges de partager et perfectionner les connaissances et les – Notre-Dame-de-Grâce, Mercier – Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Laurent, pour ensuite s’établir également dans compétences dans le domaine de l’animation et de les villes de Gatineau et de Québec. À compter de 2011, ce sont donc six projets C-Vert qui commençaient chaque l’engagement environnemental; année, de même que des groupes C-Vert+ partout où C-Vert était présent, ce qui va continuer jusqu’en 2014-15 • des rencontres de planification stratégique, de sous la direction de la Fondation. développements d’outils d’évaluation ou, lorsqu’approprié, avec des partenaires de gestion, financiers ou d’actions; PRÉPARER C-VERT d’autres de l’environnement, mais tous avaient à • des réunions dédiées à la mise en commun, aux bilans et cœur de transmettre la passion de la protection aux évaluations, en vue de cerner tant les « bons coups » Il a fallu prévoir toute une série d’éléments pour le bon de l’environnement aux jeunes. Il fallait surtout que les « défis à améliorer ». roulement de C-Vert, don : perfectionner annuellement choisir ceux et celles capables de mener une les outils de présentation et de recrutement du démarche « andragogique », c’est-à-dire qui partait Un intranet sécurisé, à même le site internet, a aussi permis projet; mettre à jour les autres documents comme le des expériences des jeunes en vue de cheminer à l’équipe d’échanger rapidement, facilement et en tout formulaire d’inscription, celui à remplir conjointement dans l’action, plutôt que ceux habitués à une temps. Ainsi tous les documents, outils ou guides virtuels pour par le participant choisi et ses parents ou tuteurs; démarche pédagogique, où on apprend plutôt à renforcer le bon déroulement du projet, étaient toujours mis modifier le « guide du participant » que chaque jeune partir de présentations formelles qui inculquent les en commun et disponibles à chaque membre de l’équipe. devait signer et qui présentait les « règles du jeu » connaissances en vue d’expériences ultérieures. Et il préliminaires16, axées surtout sur le respect, la sécurité fallait conjuguer le tout à une activité parascolaire qui Les partenariats ont continué à faire l’objet d’une attention et la solidarité auprès du groupe. Il fallait aussi prévoir devait être dynamique : après des heures de cours particulière afin d’assurer une pérennité à C-Vert et à son les rencontres avec les parents, à l’automne et à l’hiver, pendant toute la journée à l’école, il fallait bouger, enracinement dans chaque communauté où il était présent. rencontres parfois très courues.17 Le site internet apprendre, agir et s’amuser, tout en même temps. Les partenaires de gestion du projet incluaient les organismes C-Vert, consulté des milliers de fois par année, offrait Et s’il y avait une vingtaine de jeunes participants par qui se sont joints à la Fondation pour mener des projets C-Vert. aussi une vitrine sur le projet tant pour les jeunes qui groupe C-Vert, il n’y avait qu’un seul animateur… La TOHU, les YMCA du Québec et Enviro-Éduc-Action sont les y contribuaient régulièrement que pour les parents, organismes qui ont hébergé des projets locaux C-Vert avec la La Fondation a assuré que les animateurs ne se Fondation. Des rencontres régulières avec ces partenaires, en les partenaires et les autres intervenants ou citoyens sentent jamais isolés au sein de la démarche mais vue d’assurer la codirection, le bon déroulement et l’avenir des intéressés.18 Enfin, notons que la police d’assurance bien comme faisant partie d’un réseau. Un volumineux éditions subséquentes, assuraient ainsi que tous étaient sur nécessaire pour le projet a elle aussi évolué pendant guide d’animation, expliquant le projet, offrant un la même longueur d’ondes. Les partenaires de gestion étaient son déroulement. En plus des clauses habituelles de cheminement type et une série d’outils, constituait un aussi des investisseurs financiers de C-Vert. responsabilité civile et de cas d’accidents, de nouvelles ouvrage de référence important en début de mandat. ont été ajoutées par les assureurs en vue de cas De plus, des rencontres hebdomadaires de gestion, Notons que le bailleur de fonds principal du projet, sans lequel potentiels de harcèlement et d’autres incidents graves. en personne ou en vidéoconférence, étaient axées C-Vert n’aurait pas pu prendre son envol, le Secrétariat à la Heureusement, les 10 ans de C-Vert à la Fondation se sur les échanges, les discussions et la planification, Jeunesse du gouvernement du Québec a, dès 2010, intégré sont passés sans avoir recours à aucune de ces clauses. ce qui permettait non pas d’imposer une seule C-Vert comme volet environnement de sa nouvelle Stratégie La Fondation savait également que l’animation était façon d’animer, mais bien d’assurer le partage des d’action jeunesse 2009-2014. Parmi les autres bailleurs de l’une des clés de succès du projet. Un important meilleures pratiques pour que la démarche connaisse fonds, la Fondation a ciblé les instances municipales. La dispositif a été créé afin d’assurer son succès. un déroulement positif et harmonieux. La direction Fondation souhaitait que les élus partagent sa vision et voit en Les animateurs ont d’abord été choisis en menait aussi des séances de perfectionnement ce programme le développement de futurs « ambassadeurs » fonction de leur capacité de créer les conditions professionnel trimestrielles, modulées en fonction des de leurs communautés; leaders éventuellement capables d’apprentissage expérientiel en environnement. besoins, dont : d’interpeler et de mobiliser en vue d’améliorer l’environnement Certains étaient issus d’une formation scientifique, et la qualité de vie de tous. De plus, les élus, en connaissant et __________________________ en investissant dans le projet, pourraient ainsi être encore plus 16. Ce qui veut dire avant l’adoption collective du code de vie de groupe qu’entame chaque groupe C-Vert en début d’année et qui est ensuite enrichit avec les modalités encouragés à échanger et à collaborer avec les jeunes. distinctes et pratiques propre à chaque groupe. 17. Et même si les parents ou tuteurs ne se présentaient pas, ils recevaient de trois à cinq fois par année des mises à jour directement envoyées par la poste et des appels Un autre type de partenariat était très important à C-Vert : celui téléphoniques pour les informer d’évènements. de l’ensemble des organismes locaux ou autres intervenants, 18. La direction de C-Vert a élaboré, conjointement avec les jeunes du projet, une politique concernant l’utilisation des médias sociaux. Nous avons convenu d’une page Facebook privée, réservée uniquement aux jeunes et aux animateurs et renouvelée d’année en année. Le site internet C-Vert constituait donc la seule vitrine publique du projet. soit les « forces vives du milieu » auxquels les jeunes - 12 - - 13 -
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