Analyse préliminaire Coopération République du Sénégal-BAD - Renow
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Coopération République du Sénégal-BAD Étude d’interconnexion des réseaux électriques Sénégal – Mauritanie – Maroc - Espagne Analyse préliminaire Juillet 2011 Banque africaine de développement Département par pays region ouest B ((ORWB) Bureau regional de la Banque au Sénégal (SNFO)
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Coopération République du Sénégal-BAD Étude d’interconnexion des réseaux électriques Sénégal – Mauritanie – Maroc - Espagne Analyse préliminaire Juillet 2011 1
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Table des matières I. Introduction II. Systèmes électriques nationaux II.1 Situation du secteur de l’électricité au Sénégal II.1.1 Contexte général II.1.2 Evolution de la demande II.1.3 Situation actuelle du parc de production et du réseau de transport II.1.4 Plan d’urgence de rétablissement de l’équilibre offre/demande II.1.5 Sources énergétiques disponibles et moyens de production envisageables II.2 Situation du secteur de l’électricité au Maroc II.2.1 Contexte général II.2.2 Evolution de la demande II.2.3 Situation actuelle du parc de production et du réseau de transport II.2.4 Développement du système de production et de transport II.3 Situation du secteur de l’électricité en Mauritanie II.3.1 Contexte général II.3.2 Evolution de la demande II.3.3 Situation actuelle du parc de production et du réseau de transport II.3.4 Programme de développement du système électrique III Enseignements de l’analyse de la situation actuelle IV Définition des stratégies de développement à long terme des systèmes électriques nationaux V Évaluation des stratégies de développement des systèmes électriques nationaux VI Conclusion et recommandations VI.1 Conclusions VI.2 Recommandations 3
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Liste des abréviations ASER Agence sénégalaise d’Electrification rurale AFD Agence Française de développement APD Avant projet détaillé BAD Banque Africaine de développement BOO Built owership BT Basse tension BTU British Thermal Unit CED Compagnie éolienne du Détroit CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CRSE Commission de Régulation du secteur de l’électricité DAO Dossier d’Appel d’offre DO Diesel Oil EDM Energie du Mali END Energie non distribuée ENF Energie non fournie ENR Energie Nouvelle et renouvelable FL Fuel lourd GNL Gaz Naturel Liquefié GTI Premier producteur Indépendant au Sénégal GWh Un million de kilowattheure HFO Hign Fuel Oil HT Haute Tension IPP Producteur indépendant d’électricité JLEC Jorf Lasfar Energy Compagny Kv Kilovolt Kounoune Power Producteur indépendant au Sénégal Kw Kilowattheure LT Long Terme MT Moyenne Tension MW Mille Kilowatt OMEL Opérateur du marché espagnol de l’électricité OMVG Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie OMVS Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal ONE Office national de l’électricité du Maroc PIB Produit intérieur brut PPA Contrat achat /vente d’énergie PPP Partenariat public privé RI Réseau interconnecté SENELEC Société d’électricité du Sénégal SOMELEC Société Nationale d’électricité de la Mauritanie STEP Système de Transfert d’énergie par pompage TDR Termes de référence UE Union européenne UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest africain USD Dollars des Etats-Unis d’Amérique WAPP West African Power Pool 4
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Liste des tableaux et graphiques Tableau 1 Evolution récente des ventes par type de tension Tableau 2 Réseau interconnecté : Evolution future de la demande annuelle d’électricité Tableau 3 Evolution de la qualité des services et de l’équilibre offre/demande de 2005 à 2010 Graphique 1 Evolution de l’offre et de la demande périodiques en 2011 Graphique 2 Evolution de la réserve périodique en 2011 Tableau 4 Evolution de la demande annuelle d’électricité (scénario de base) Tableau 5 SOMELEC : Evolution de la demande annuelle d’électricité Tableau 6 SOMELEC : Puissance installée et disponible Tableau 7 Scénarios de réalisation de la ligne d’interconnexion Tableau 8 Coûts des ouvrages d’interconnexion Tableau 9 Sénégal : Valeurs totales actualisées par stratégies de développement Tableau 10 Maroc : Valeurs totales actualisées par stratégies de développement Tableau 11 Mauritanie : Valeurs totales actualisées par stratégies de développement 5
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C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Avant-propos Cette étude a été préparée par SNFO et un en charge de la Coopération Internationale, consultant extérieur sous la supervision des Transports aériens, des Infrastructures et générale d’ORWB et de Mme Leila de l’Energie, le Ministère délégué auprès du MOKADEM, Représentant Résidente Ministère d’Etat, chargé de l’Energie, la Régionale, assistée par Gilbert GALIBAKA, Société nationale d’Electricité, les pairs Macroéconomiste Principal à SNFO. Elle évaluateurs, les collègues d’ONEC, d’ONRI et découle de la stratégie d’intégration régionale l’équipe-pays Sénégal. en Afrique de l’Ouest, élaborée par la Banque et se propose de contribuer à un éclairage sur L’équipe voudrait remercier les représentants l’interconnexion électrique des pays retenus. des organisations régionales telles que l’OMVS et l’OMVG, les partenaires techniques Des contributions, commentaires et critiques et financiers multilatéraux et bilatéraux, le d’une grande utilité ont été apporté par les secteur privé et la société civile pour leurs autorités mauritaniennes, marocaine et encadrements, commentaires, informations et sénégalaises notamment le Ministère d’Etat, données. 7
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C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Résumé Analytique 1. L’étude des réseaux électriques du • En dépit d’un mix de production Sénégal, de la Mauritanie et du Maroc et du d’électricité dominé au Sénégal et en marché espagnol de l’électricité, menée dans Mauritanie par des groupes diesel le cadre du soutien de la BAD aux efforts de fonctionnant aux combustibles développement du secteur de l’énergie du pétroliers, ces deux pays ont Sénégal, porte sur une évaluation préliminaire actuellement recours à la location de la faisabilité technico-économique de particulièrement couteuse de groupes l’interconnexion des systèmes électriques des électrogènes pour faire face à la pire pays considérés, en prélude à cette étude défaillance de leur système de plus approfondie considérant toute la production d’électricité. En revanche, le complexité de la mise en œuvre d’un tel projet Maroc, dont le mix de production est et permettant d’avoir une vision claire, globale particulièrement diversifié, avec toutefois et cohérente sur le développement et une prédominance d’installations l’exploitation de l’interconnexion. Cette fonctionnant au charbon beaucoup plus analyse préliminaire, effectuée sur une période économique, parvient à couvrir la de trois mois allant de février à avril 2011, a demande du pays, à un cout nettement démarré par une mission de collecte de plus faible que celui de sa propre données en février au Sénégal, en Mauritanie production, grâce aux importations et au Maroc. Elle a porté principalement, massives en provenance de l’Espagne. d’une part, sur l’analyse des caractéristiques du système offre/demande électrique de • La demande au niveau des trois pays chacun des trois pays et, d’autre part, sur évoluera de façon soutenu au cours des l’évaluation des stratégies d’expansion du prochaines années à un taux moyen de système de production et de transport dans croissance d’environ 6% selon un chacun des pays et leur interaction avec le scénario moyen de développement développement de l’interconnexion. économique. Le développement de l’offre requise pour satisfaire cette 2. Il ressort de l’analyse de la situation demande, se fait suivant des stratégies actuelle et des perspectives de différentes selon le pays considéré. En développement à court et moyen terme des effet, au Sénégal et en Mauritanie, le systèmes électriques nationaux les plan d’actions porte sur la poursuite considérations suivantes : soutenue de la location de groupes électrogènes en 2011 et 2012, la mise • Les trois pays (Sénégal, Mauritanie et en service massive de groupes diesel de Maroc) ont actuellement en commun grande taille tous fonctionnant aux une dépendance quasi-totale de combustibles pétroliers. l’extérieur pour leur approvisionnement en sources d’énergie modernes. La • La diversification du mix énergétique Mauritanie pourrait cependant à l’avenir n’est attendue au Sénégal qu’à partir de sortir de cette situation si ses réserves 2015 avec la mise en service d’hydrocarbures se confirment. d’installations au charbon, tandis qu’en 9
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Mauritanie, elle dépend de la soit en cours de réalisation ou en cours confirmation des réserves de gaz naturel d’étude. Le seul tronçon qui restera à dont la date de valorisation effective est réaliser à l’horizon 2015, après la mise encore incertaine. En tout état de cause, en œuvre des programmes nationaux la production dans ses deux pays d’investissement 2011-2015, porte sur demeurera couteuse à moyen terme, l’interconnexion sur une distance malgré la mise en service en 2013 la d’environ 350 km entre Nouadhibou au centrale hydroélectrique commune de nord de la Mauritanie et Dahla au sud du Félou dont le productible est Maroc dans le Sahara, par ailleurs en relativement faible face aux besoins cours d’étude par l’ONE. Deux importants. Au Maroc, la stratégie de scénarios d’interconnexions ont été développement à moyen terme de l’offre évalués : porte principalement sur la mise en service d’installations au charbon et au 2.1 Réalisation d’une ligne mono terne gaz, d’énergie renouvelable et 225kV Nouadhibou-Dahla (350 km), l’accroissement des importations prolongeant ainsi, par le nord au Maroc, la d’Espagne. ligne également monoterne 225 kV Laayoune- Boujdour-Dahla et par le sud en Mauritanie, la • L’Espagne est actuellement fortement ligne Nouakchott-Nouadhibou elle-même interconnecté avec le Maroc et dispose prolongeant la liaison monoterne 225 kV d’un marché spot de l’électricité dont Dagana (Sénégal) - Rosso - Nouakchott les prix de gros particulièrement (Mauritanie). Dans ce scénario, la capacité de compétitifs favorisent un transfert massif transit de cette nouvelle liaison limiterait la d’énergie vers le Maroc et capacité d’échanges d’électricité à 150MW éventuellement au sud du Sahara. En au maximum pour des raisons de stabilité de effet, les importations du Maroc à partir l’interconnexion. du réseau espagnol ont atteint un niveau record en 2010. Le prix de gros, 2.2 Réalisation d’une ligne bi terne 225kV égal à moins de 4c€/kWh en Espagne, Nouadhibou-Dahla et renforcement des contre environ 7c€/kWh au Maroc et liaisons mono ternes 225 kV existantes par 18c€/kWh au Sénégal, ouvre de réelles l’addition de nouvelles lignes mono ternes 225 opportunités d’échanges nord-sud. kV Laayoune-Boudjour-Dahla sur le territoire marocain et Nouakchott-Rosso-Dagana- • Le développement du réseau de Sakal-Tobène le long du réseau de l’OMVS. transport d’électricité devant Les pylônes de la liaison Sakal-Tobène matérialiser l’interconnexion Sénégal- conçus en bi terne sont actuellement équipés Mauritanie-Maroc-Espagne est déjà en mono terne ; le renforcement sur ce largement entamé ; des tronçons tronçon ne portera que sur les conducteurs. importants de cette ligne La capacité d’échanges dans ce scénario d’interconnexion, sont soit déjà réalisés, s’élèverait à 300MW. 10
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D 3. La comparaison des deux scénarios d’énergie Nord-Sud. Le surcout d’interconnexion envisagés montre une nette d’investissement de la ligne biterne est suprématie économique de la ligne 225 kV compensé par le bénéfice résultant de le prix de biterne sur la ligne 225 kV monoterne. En effet, gros relativement faible de l’énergie produite au le développement d’une infrastructure biterne, Nord et le cout de production particulièrement présentant une capacité de transit deux fois plus élevé des installations thermoélectriques au Sud élevée, permettra de doubler les échanges du Sahara, au Sénégal et en Mauritanie. 11
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D I. Introduction 1. L’étude des réseaux électriques du Sé- marré par une mission de collecte de données négal, de la Mauritanie et du Maroc et du mar- en février au Sénégal, en Mauritanie et au ché espagnol de l’électricité, menée dans le Maroc. Elle a porté principalement, d’une part, cadre du soutien de la Banque africaine de dé- sur l’analyse des caractéristiques du système veloppement aux efforts de développement offre/demande d’énergie électrique de chacun du secteur de l’énergie du Sénégal, porte sur des trois pays et, d’autre part, sur l’évaluation une évaluation préliminaire de la faisabilité des stratégies d’expansion du système de pro- technico-économique de l’interconnexion des duction et de transport dans chacun des pays systèmes électriques des pays considérés, en et leur interaction avec le développement de prélude à une étude plus approfondie considé- l’interconnexion. rant toute la complexité de la mise en œuvre d’un tel projet et permettant d’avoir une vision 2. La carte ci-après présente la zone claire, globale et cohérente sur le développe- d’étude et le tracé indicatif du réseau d’inter- ment et l’exploitation de l’interconnexion. Cette connexion depuis l’Espagne au Nord jusqu’au analyse préliminaire, effectuée sur une période Sénégal au Sud, en passant par le Maroc et de trois mois allant de février à avril 2011, a dé- la Mauritanie. 12
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Zone d’etude et trace indicatif du projet d’interconnexion Sénégal - Mauritanie - Maroc - Espagne 13
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D II. Systemes électriques nationaux II.1 Situation du secteur de besoins élevés de développement et de l’électricité au Sénégal réhabilitation des infrastructures électriques et d’approvisionnement en combustibles II.1.1 Contexte général pétroliers. La configuration actuelle du sous- secteur de l’Electricité résulte des réformes de 3. Le Sénégal, situé à l’extrême ouest de 1998 qui ont conduit à la création d’un l’Afrique de l’Ouest en bordure de l’Océan organisme de régulation et d’une agence Atlantique, s’étend sur une superficie de dédiée à l’électrification rurale, en plus de la 196722 km², limitée au nord par la Mauritanie, SENELEC qui reste l’opérateur principal. La à l’est par le Mali, au sud par la Guinée et la préparation et la mise en œuvre de la politique Guinée-Bissau. Sa population était estimée en générale du secteur ainsi que l’élaboration du 2006 à 12 millions d'habitants, dont prés de Plan national d’électrification et les normes 25% vivent dans la zone de Dakar la capitale. applicables au sous secteur sont de la Cependant, la plus grande partie de la responsabilité du Ministre chargé de l'Energie. population est concentrée sur la côte et les zones rurales. Le taux de croissance annuelle 6. La Senelec coexiste avec deux de la population est estimé à 3% environ. opérateurs privés dans le segment de la Production. Il s’agit de GTI qui exploite depuis 4. Le Produit Intérieur Brut (PIB) était estimé fin 1999 une centrale thermique qui sera en 2009 à près de 6023 milliards de FCFA soit transférée à la Senelec à l’issue d’une période de l’ordre de 12 milliards USD, ce qui de quinze ans et Kounoune Power qui exploite représente un revenu par habitant d’environ également une centrale thermique à transférer 1000 USD. L’économie du Sénégal est à la Senelec. En outre, dans le cadre de caractérisée par la prédominance de l’OMVS, la Société de Gestion de l’Energie de l’agriculture industrielle et vivrière et une forte Manantali (SOGEM) appartenant aux trois Etats dépendance aux produits pétroliers importés membres, livre sur le réseau de la Senelec, dont la flambée des prix entrave depuis juillet 2002, de l’énergie produite par la considérablement la progression économique centrale hydroélectrique localisée au Mali.Le du pays dont le taux de croissance est réduit développement de l’électrification dans les en 2010 à prés de 4%. zones rurales non encore électrifiées est confié à l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale 5. L’un des défis majeurs dont fait face le (ASER). La régulation des activités de Gouvernement du Sénégal aujourd’hui porte production, transport, distribution et de vente sur l’exploitation et le développement du d'énergie électrique sur l’ensemble du territoire système électrique confronté au problème est confiée à la Commission de Régulation du crucial de son financement en raison des Secteur de l’Electricité (CRSE). 14
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Carte électrique du Sénégal 15
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D II.1.2 Evolution de la demande 8. Le profil de la consommation d’électricité met en évidence la nette prédominance des 7. L’énergie totale livrée par la Senelec à sa clients basse tension (BT) par rapport aux clientèle s’est élevée en 2010 à 2056 GWh, en autres types de clients moyenne et haute progression de prés de 7% par rapport à 2009. tension, (MT et HT). En effet, durant les cinq L’énergie non fournie a atteint 153 GWh (dont dernières années, les usagers BT comptent 146 GWh provoqué par des délestages par pour prés de 60 à 65% de la consommation manque de production, 7 GWh pour les globale du Sénégal. Les usagers MT viennent effacements et le reste concerne les en deuxième position avec une moyenne de manœuvres et autres incidents sur le réseau) 29% tandis que les usagers HT sont loin contre 90 GWh en 2009 ; soit une hausse de derrière avec moins de 10% de la 63 GWh (+70,5%) traduisant une sévère consommation totale. Malgré la croissance dégradation de la qualité de service. soutenue de la demande, la consommation Tableau 1 Evolution récente des ventes par type de tension (GWh) Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 BT 575 675 739 830 831 996 1067 1122 1225 1245 1319 MT 389 418 426 456 412 490 503 491 542 562 607 HT 185 202 187 159 158 172 158 122 100 122 130 Total 1149 1295 1352 1445 1401 1658 1728 1735 1867 1928 2056 d’électricité reste faible sur l’ensemble du pays. paramètres déterminants prenant en compte Environ 44% seulement des ménages entre autres : sénégalais étaient électrifiés en 2006. Cependant, l’électrification est très avancée, • L’augmentation de la population, dépassant les 90% dans certaines zones l’important potentiel d’extension du urbaines en 2009. À Thiès, par exemple, le taux réseau pour atteindre les 56% de d’électrification est d’environ 93%, tandis qu’à population non encore desservie et le Dakar, l’électrification est presque complète potentiel de développement (99% en 2009). Le taux d’électrification dans économique, axé sur une Stratégie de les zones rurales (16%) demeure très faible Croissance Accélérée (SCA) fixée à 7% malgré les importants progrès réalisés ces en vue de réduire de moitié l’incidence dernières années. Il varie de 4% à Kolda au sud de la pauvreté à l’horizon 2015, du pays à 35% au centre du pays. conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement; L’accroissement de la consommation d’énergie électrique, prévu à moyen et long terme par la • La mise en œuvre d’un programme Senelec dans le cadre de l’élaboration de son volontariste de maitrise de la demande plan directeur de développement du système à travers l’intensification de l’utilisation électrique, est fondé sur l’évolution des des lampes à basse consommation. 16
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Tableau 2 Réseau interconnecté : Evolution future de la demande annuelle d’électricité PUISSANCE DE TAUX ENERGIE APPELEE borne TAUX FACTEUR DE ANNE POINTE(MW) de CROISSANCE centrale (GWH) DE CROISSANCE CHARGE (%) E (%/an) (%/an) 2011 461 2699 66,83 2015 601,88 7,28 3574,697 7,11 67,8 2020 808,107 5,57 4763,231 5,49 67,29 2025 1061,224 5,62 6231,717 5,54 67,03 II.1.3 Situation actuelle du parc de kV). Les centrales régionales concernent production et du réseau principalement la centrale de Tambacounda de transport (près de 1% de la capacité totale) et celle de Boutoute à Ziguinchor 2% de la capacité 9. La production d'énergie électrique au totale). Les centres secondaires concernent Sénégal, en dehors de l’hydroélectricité en une vingtaine de centres autonomes provenance de Manantali dans le cadre de représentant au total près de 2,4% de la l’OMVS, est assurée par des moyens capacité totale du système, et sont exclusivement thermiques, alimentés caractérisés par leur éloignement par rapport principalement par des hydrocarbures au R.I. et aux centrales régionales et par le importés, et répartis en trois sous-ensembles niveau relativement faible de leur charge. fonction du type de réseau desservi à savoir: i) les centrales du réseau interconnecté ; ii) les II.1.4 Plan d’urgence de rétablissement de centrales régionales et iii) les centrales l’équilibre offre/demande secondaires. 11. L’évolution de l’équilibre offre/demande 10. Les centres de production du réseau au cours de ces dernières années 2005-2010 interconnecté (R.I.), concentrés dans la région est caractérisée par une profonde nord-ouest du Sénégal, couvrent plus de 95% dégradation de la qualité de service qui a de la demande d'électricité et sont répartis atteint en 2010 une énergie non fournie à la dans les régions de Dakar (75.7% de la clientèle de 176,5 GWh, niveau record depuis capacité totale exploitable du R.I. y compris la création de la Senelec, soit plus de 100 les centrales privées) de Kaolack (11.66%), et fois le niveau de défaillance maximal Saint Louis (1% de la capacité totale du R.I.). admissible et prés de 15 fois la norme L’apport de Manantali au R.I. représente contractuelle d’énergie non fournie. 11,66% de la capacité totale exploitable. Le L’évolution récente de l’équilibre réseau interconnecté dessert les régions de offre/demande montre une situation Dakar, Thiés, Fatick, Diourbel et Louga. Il particulièrement critique avec un niveau faible s’étend aux régions de Kaolack, de Saint-louis de réserve de capacité qui s’est et de Matam le long du fleuve Sénégal. Il progressivement détérioré de 2008 à 2010 comprend principalement d’un réseau HT comme l’illustre le tableau ci-après mettant en avec deux niveaux de tension (90 kV et 225 évidence la situation des niveaux de réserve 17
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D de capacité. La réserve minimale devrait • Location de mi 2011 mi 2012 d’une permettre de couvrir la demande en cas de capacité de production de 150 MW au contingence N-2, soit en cas de perte des DO ; deux plus grosses unités de production • Implantation en Mars 2012 d’une correspondant ici à GTI (50MW) et Manantali centrale de 70 MW au fuel lourd à (60MW) lié au Réseau interconnecté de la Tobène; Senelec par une ligne simple terne de plus de • Extension de 60 MW début 2012 des 900 km. Dans ces conditions, la réserve en centrales de Kahone 2 et CVI de Bel Air; 2010 est inexistante et fait plutôt apparaitre • Arrivée des deux centrales barges de 60 un important déficit. Si l’on considère toutes MW au FO à Bel Air en mi 2012 ; les contraintes de maintenance des • Mise en service de la première tranche installations thermiques et les indisponibilités Charbon à Sendou début 2015 ; fortuites, particulièrement importantes en nombre et en durée, le déficit de réserve de 13. La mise en œuvre de ce plan d’action capacité devient insoutenable tel qu’il est mis d’urgence devra améliorer progressivement la en évidence par le niveau de puissance situation de l’équilibre offre/demande et délestée. conduire au rétablissement satisfaisant de l’équilibre avant à la période de forte demande. 12. La situation de dégradation chronique Les courbes ci-après illustrent l’évolution de la qualité de service de l’électricité a mensuelle en 2011, de l’offre et de la demande poussé le Gouvernement à élaborer le plan ainsi que les niveaux de réserve de capacité d’urgence du secteur de l’énergie ou plan tenant en compte les contraintes de Takkal envue du rétablissement rapide à court maintenance des installations thermiques et les terme de l’équilibre offre/demande. Ces exigences de couverture de la demande en cas mesures qui portent essentiellement sur le de contingence N-2, ici en cas de perte des parc de production sont déclinées ci-après : deux plus grosses unités de production. 18
Energie non fournie (END) suite Energie non fournie suite indis- Puis-sance De- indisponibilité END to- Année ponibilité du réseau de trans- max déles- Offre mand Reserve totale du système de production (GWh) tale port et de distribution (GWh) tée e Part C o o p é r a t i o n Déles- Manque Conges- Manœu- % Efface- Déficit Inci- tage di- de com- tion ré- vres & GWh (MW) (MW) (MW) (MW) % N-2 ments total dents rect bustible seau Travaux 19 2005 16 5 21 12 6 - 2 30 101,50 420 374 59 12 -17 r é p u b l i q u e d u 2006 77 9 86 46 7 - 2 95 121,50 481 387 109 24 -4 2007 51 7 58 17 13 1 3 76 128,41 443 387 70 15 -14 S é n é g a l 2008 86 5 91 47 10 0 3 104 151,85 541 407 151 33 6 - 2009 66 7 73 23 13 1 2 90 189,79 505 424 97 19 -7 B A D 2010 146 7 153 98 17 3 4 176 155,00 499 429 85 16 -9 Tableau 3 Evolution de la qualité de service et de l’équilibre Offre/demande de 2005 à 2010
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D 20
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D II.1.5 Sources énergétiques disponibles et peuvent offrir un appoint déterminant pour la moyens de production production d’électricité. Ce potentiel offre des envisageables perspectives économiques encore incertaines et devrait faire l’objet d’accords 14. Le choix des sources d’alimentation des régionaux pour son exploitation. Ainsi des zones desservies par la Senelec, pour la études ont permis d’identifier, plusieurs sites satisfaction des besoins futurs en énergie dans le cadre de l’OMVS, dont Félou et électrique, est fortement lié à la valorisation Gouina au Mali, respectivement en cours de des ressources énergétiques du pays et/ou construction et de développement, et d’autres de la région. Le Sénégal dispose de peu de dans le cadre de l’OMVG. ressources locales d’énergies fossiles commercialement disponibles avec 16. Dans le cadre de sa politique de cependant des réserves potentielles encore diversification des sources d’énergie incertaines ; il dispose également d’un importées, le Sénégal envisage le potentiel hydroélectrique relativement développement d’une centrale au charbon, important dans les bassins des fleuves exploitée sous forme BOO. Une première Sénégal et Gambie. Le pays bénéficie en tranche de 125 MW est prévue en 2015 sur outre d’un potentiel significatif en énergie le site de Sendou à proximité du futur port solaire et éolienne, encore peu exploité, ainsi minéralier de Bargny dans la région de Dakar, d’une biomasse relativement importante, mais suivie d’une extension de la centrale d’une menacée par la déforestation. Les moyens de deuxième tranche de même capacité en production envisageables dans la présente 2016. A moins d’une découverte significative étude, consommant des produits pétroliers, de réserves de gaz naturel, le développement sont limités aux groupes diesel ; l’objectif à d’installations de production au charbon sera terme est de réduire de façon drastique poursuivi au-delà de 2015. l’utilisation des produits pétroliers. II.2 Situation du secteur de 15. La disponibilité de gaz naturel en l’électricité au Maroc quantité suffisante, permettrait d'envisager l’installation de turbines à gaz en cycle II.2.1 Contexte général combiné avec des turbines à vapeur dans le cadre de la production indépendante. 17. Le Maroc, peuplé d’environ 33,5 millions L'utilisation massive de gaz naturel permettrait d'habitants, s’étend sur une superficie de 706 de l'indexer éventuellement sur le prix du 550 km2 bordée au nord par la mer marché international. L'impact d'une Méditerranée, à l’ouest par l’océan Atlantique, disponibilité importante de gaz naturel sera au sud par la Mauritanie au-delà du Sahara- examiné et évalué. Il sera en particulier évalué Occidental et à l’est par l’Algérie. En raison de l’impact de l’importation de gaz naturel liquéfié sa situation géographique particulièrement GNL. Les ressources hydrauliques des fleuves favorable comme trait d’union entre l’Europe Sénégal et Gambie avec un potentiel de 1000 et les pays de l’Afrique Subsaharienne, le MW à partager entre les pays riverains Maroc occupe une position stratégique qui en 21
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D fait un pays de transit, ce qui a facilité la II.2.2 Evolution de la demande réalisation d’interconnexions électriques et gazières entre les deux continents. 20. Au cours la dernière décennie (1999- 2009), le secteur de l’électricité a enregistré 18. Le Maroc, peu doté en ressources une croissance moyenne de 6,5% par an ; énergétiques conventionnelles, dépend quasi l’énergie nette appelée est passée de 13 265 totalement de l’extérieur, à plus de 95%, pour GWh en 1999 à 25 016 GWh en 2009. Il est son approvisionnement en sources d’énergie à noter, toutefois, qu’à cause de la crise modernes pour satisfaire sa demande économique internationale, la demande en croissante inhérente à son essor économique électricité en 2009, a enregistré un faible taux et à sa progression démographique. Au de croissance (4,2%), contre (7,4%) enregistré niveau national, l’Office National de l’électricité sur la période 2003-2008. (ONE), placé sous la tutelle du Ministère de l'Energie et des Mines, constitue le principal 21. En outre, la puissance appelée à la opérateur du secteur de l’électricité. pointe, a atteint 4375 MW en 2009, soit une hausse de 4,7% par rapport à celle Il intervient au niveau de la production, du enregistrée à fin décembre 2008 transport et de la distribution et veille au correspondant à une puissance additionnelle respect de l’équilibre entre l’offre et la de 195 MW. Entre 1999 et 2009, la demande demande. Dans le souci de répondre aux aux heures de pointe a cru de près de 1 981 exigences de la compétitivité et de la MW, soit 6,2% en moyenne annuellement et promotion industrielle, des réformes ont été ce, du fait, notamment, de la forte engagées en matière de libéralisation, de augmentation de la consommation restructuration des secteurs pétrolier et résidentielle. Les ventes d’électricité de l’ONE électrique et de participation du secteur privé (en quantité) ont enregistré un taux à la réalisation de grands projets. d’accroissement annuel moyen de 6,6% au cours des cinq dernières années, attribuable 19. Dans le cadre de la modernisation du à la très forte progression des ventes secteur et de sa libéralisation, il est prévu de d’électricité aux clients directs de l’ONE (qui mettre en place un marché libre et un marché représentent plus de 55% des ventes globales réglementé avec des possibilités d’échange de l’ONE). En effet, les ventes d’électricité aux en matière d’approvisionnement entre ces clients directs de l’ONE ont enregistré un taux deux marchés. Le premier marché serait de croissance annuel moyen de 8,2% entre destiné aux gros consommateurs (haute et 2004 et 2009 alors que celles aux clients très haute tensions) et les clients alimentés en Distributeurs ont enregistré une augmentation moyenne tension. Le second desservirait les annuelle moyenne de 4,7%. clients de la basse tension et continuerait à être garanti et protégé par l’Office National de 22. A moyen terme, les prévisions de la l’Electricité. demande traduisent principalement 22
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D l’expression des besoins des clients industriels technique, le développement de nouveaux de l’ONE et des sociétés privées de distribution usages de l’électricité, les parts de marché d’électricité des principales villes du pays. Ces entre énergies, les actions de maîtrise de prévisions portent également sur l’évaluation l’énergie, etc. du marché de la Distribution ONE correspondant essentiellement aux zones 23. Le scénario de base retenu s’appuyant rurales. Ainsi, le taux d’accroissement prévu principalement sur les réformes économiques, pour 2010–2013, est de 6% environ. Pour le est axé sur une évolution du PIB de l’ordre de long terme, l’évolution de la consommation 5,5%, sur la période 2009-2015. Ce scénario d’électricité résulte de la conjugaison de dit de l’émergence, retenu comme scénario facteurs de natures très diverses : l’activité de référence pour l’élaboration du plan économique, la démographie, le d’équipement de l’ONE, se traduit par une comportement des utilisateurs, le progrès croissance de 6% à long terme. Tableau 6 ONE_RI: Évolution de la demande annuelle d’électricité (scénario de base) PUISSANCE DE TAUX DE CROIS- ENERGIE APPE- TAUX DE CROIS- FACTEUR DE ANNEE POINTE(MW) SANCE(%) LEE(GWH) SANCE(%) CHARGE(%) 2011 5167 29440 65,04 2015 6391,98 5,5 36799,86 5,76 65,72 2020 8384,799 5,62 48772,99 5,82 66,4 2025 11051,64 5,71 64795,75 5,86 66,93 II.2.3 Situation actuelle du parc de centrales thermiques totalisant une puissance production et du réseau installée de 4 166 MW, de centrales de transport hydrauliques ayant une puissance installée de 1 284 MW, d’une STEP (Station de Transfert 24. La demande d'électricité du pays est d’Energie par Pompage) dont la puissance est couverte par les centrales hydrauliques et de 464 MW et d'un ensemble de parcs thermiques de l'ONE, les centrales éoliens totalisant 222 MW. thermiques privées de Jorf Lasfar, le parc éolien du Détroit et les interconnexions avec 25. La puissance installée s’est élevée à l'Espagne et l'Algérie. L'ONE dispose de 24 6135,2 MW à fin décembre 2009 contre 5292 usines hydroélectriques, 12 centrales MW en 2008 soit une augmentation de 15,9% thermiques à vapeur, un parc éolien et due à la mise en service partielle de la centrale quelques centrales diesel. Le parc de Ain Béni Mathar (300 MW), la mise en service production de l'ONE est constitué de partielle du parc éolien de Tanger (107 MW) et centrales électriques ayant une puissance les mises en service du groupe diesel de Tan totale installée à fin 2009 de 6 135 MW, dont Tan (116,5 MW), des turbines à gaz de 4 385 MW exploités par l’ONE et 1 750 MW Mohammedia (3x100 MW) et de la centrale par des opérateurs privés. Il est composé de hydraulique de Tanafnit (18 MW). 23
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D 26. L’ONE exploite sur l’ensemble du 33% de la puissance installée à fin 2009 et territoire national un réseau de transport d’une 14% de celle installée en 2020, permettra longueur totale de prés de 20 350 km, dont d’assurer, en phase de croisière, une capacité 1361 km de lignes 400kV, 7 724 km de lignes de production annuelle de 4 500 GWh, soit 225kV, 147 km de lignes 150Kv et 11 118 km 18% de la production nationale actuelle, de lignes 60kV. Au cours de la dernière d’économiser annuellement un million de décennie, l’ONE a poursuivi son programme tonne équivalent pétrole (TEP) et d’éviter des de renforcement du réseau national de émissions de CO2 de l’ordre de 3,7 millions transport qui comprend les dorsales et les de tonnes par an. interconnexions avec les pays voisins. Ces réalisations avaient pour objectif de renforcer 29. Programme marocain de l’énergie la fiabilité et la sécurité du réseau de transport éolienne (2 000 MW) :Ce grand projet national, et d’augmenter les échanges avec les pays qui contribuera à la mise en valeur du potentiel voisins dans la perspective de l’ouverture à la considérable du Maroc en énergie éolienne, concurrence du marché électrique national et comprend la réalisation de : de son intégration dans le marché Euro- Maghrébin. • 280 MW déjà réalisés et 720 MW en cours de développement par le privé ; 27. Ainsi, les réalisations en lignes de • 1000 MW à construire sur cinq transport très haute tension (400 et 225 kV) et nouveaux sites choisis pour leur grand haute tension(150 et 60 kV) ont dépassé les potentiel et qui seront mis en service 4500 Km. Pour ce qui est des interconnexions entre 2014 et 2019. avec les pays voisins, le renforcement de l’interconnexion Maroc-Espagne a été rendue 30. Développement du réseau de transport nécessaire pour permettre d’augmenter la et des interconnexions : L’ONE a entrepris un capacité d’importation. Quant à l’interconnexion important programme de développement de avec l’Algérie, la réalisation d’une 3ème liaison son réseau de transport d’électricité dont le 400 KV de l’oriental jusqu’à Bourdim a porté la plan d’action s’articule autour de projets capacité de transit à 1200 MW. 400kV visant le développement des échanges régionaux d’énergie électrique, le II.2.4 Développement des moyens de renforcement de la sécurité d’alimentation du production et de transport pays en électricité et son intégration dans le marché EURO-MAGHREBIN. Les principaux 28. Projet marocain de l’énergie solaire (2 projets prévus dans le cadre du 000 MW) : Ce projet national vise la mise en développement du réseau 225 kV portent sur place à l’horizon 2020 d'une capacité de 2 le raccordement en 225 kV des futurs autres 000 MW de production d’électricité à base ouvrages de production, et la poursuite de d’énergie solaire. Cette capacité de l’extension du réseau 225 kV au reste du production, qui représente respectivement territoire national. 24
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D II.3 Situation du secteur gisement gazier, ce qui devrait certainement de l’électricité en Mauritanie lui permettre à moyen terme, de jouer un rôle important dans l’approvisionnement II.3.1 Contexte général énergétique des pays voisins. 31. La Mauritanie, peuplé d’environ 3,5 34. Le secteur de l’électricité a été réformé millions d'habitants, s’étend sur une superficie en 1998 et est régi par le code de l’électricité de 1,03 million de km² bordée, à l’ouest par de 2001. Cette réforme a eu comme principal l’océan Atlantique, au nord-ouest par le Maroc objectif la libéralisation du secteur qui devait par le Sahara-Occidental, au nord par se traduire par la suppression du monopole l’Algérie, à l’est et au sud-est par le Mali et au de la fourniture d’électricité, la participation sud-ouest par le Sénégal. Cette situation accrue d’opérateurs privés dans le secteur et géographique fait de la Mauritanie, un « pont la fixation de tarifs reflétant le coût du service. » entre l’Afrique sub-saharienne et le Cette réforme a été stoppée net par l’échec Maghreb. Les deux tiers du territoire de la privatisation en 2002 de la société mauritanien se trouvent dans le Sahara. national en charge de l’électricité. Environ 40% de la population du pays vit en zone urbaine. Les deux principales villes du 35. Depuis, le secteur de l’électricité évolue pays, Nouakchott et Nouadhibou, difficilement sous la supervision de la Direction compteraient respectivement 750 000 et 100 de l’Electricité créée en 2002 et chargée de 000 habitants. l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et stratégies de l’Etat dans le 32. Comptant parmi les pays les moins secteur de l’Electricité. La SOMELEC a en avancés, la Mauritanie voit son économie à charge la production, le transport, la l’aube d’un bouleversement avec la distribution, l’achat et la vente de l’électricité découverte au début des années 2000 de en milieu urbain. La SOMELEC est détenue à ressources en pétrole dont l’exploitation a 100% par l’Etat et est en position d’exclusivité commencé en 2006. En effet, le premier baril absolue sur son périmètre d’intervention ; elle du brut de Chinguetti, gisement pétrolier a signé avec l’Etat un contrat-programme en découvert en 2001 dans les eaux profondes, 1995 pour une durée de 3 ans et reconduit fut extrait en février 2006, augmentant ainsi de depuis. façon spectaculaire les revenus budgétaires de l’Etat à partir de 2006. II.3.2 Evolution de la demande 33. La découverte des gisements pétroliers 36. Sur les 45 centres urbains que compte et gaziers dans l’offshore et la mise en la Mauritanie, 26 sont inclus dans le périmètre exploitation du premier gisement pétrolier a de la SOMELEC, sauf Zouerate, la ville relancé l'intérêt des compagnies pétrolières minière, dont le service public de l’électricité internationales. La Mauritanie forte de sa est assuré encore par la SNIM. La SOMELEC position géographique et stratégique, intervient dans 26 centres urbains qui envisage de mettre en production son premier représentent plus de 85% de la population 25
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D urbaine totale. Le taux de desserte sur le plan directeur. Elle a pris en considération les périmètre SOMELEC a augmenté de plus de 8 projets industriels et immobiliers en cours à points au cours des 8 dernières années, mais Nouakchott. demeure toutefois faible dans les principales villes en particulier pour Nouakchott et II.3.3 Situation actuelle du parc Nouadhibou. Malgré le faible taux de desserte de production et du réseau de transport actuel, la demande a fortement augmenté depuis de l’année 2000, à un rythme moyen 38. Le parc de production alimentant les de plus de 10% par an. La demande réseaux de SOMELEC totalise actuellement majoritairement concentrée à Nouakchott et à en 2010 prés de 167 MW de puissance Nouadhibou qui représentent à eux seuls prés installée. Plus de 65% de cette puissance est de 90% du chiffre d’affaires de la SOMELEC. destinée à l’alimentation de Nouakchott. Les deux principales villes du pays, Nouakchott et 37. Seule la ville de Nouakchott a fait l’objet Nouadhibou, représentent 87% de la d’une étude, déjà assez ancienne (2004), de puissance installée. Les 24 autres centres se prévision de la demande. Les projections partagent moins 13%. Les centres de Boghe, SOMELEC dans le cadre de la mission Kaédi et Rosso alimentés par Manantali sont énergie de la Banque Mondiale (février 2008) pris en compte dans le réseau de Nouakchott. semblent la plus pertinente pour la ville de La puissance disponible a été au cours de ces Nouakchott dans l’attente de l’actualisation dernières années nettement inférieure à la de la demande qui sera faite dans le cadre du puissance installée. Tableau 7 SOMELEC : Évolution de la demande annuelle d’électricité ANNEE PUISSANCE DE TAUX DE ENERGIE TAUX DE FACTEUR DE POINTE(MW) CROISSANCE(%) APPELEE(GWH) CROISSANCE(%) CHARGE(%) 2011 92 0 476,76 0 59,16 2015 144,215 8 735,687 8 58,23 2020 211,89 8 1080,895 8 58,23 2025 311,323 8 1588,085 8 58,23 26
C o o p é r a t i o n r é p u b l i q u e d u S é n é g a l - B A D Tableau 8 Puissance installée et disponible sur le périmètre SOMELEC Puissance ins- Puissance disponible (MW) PARC tallée (MW) en 2010 2007 2008 2009 2010 Parc SOMELEC 107 58 60 60 70 OMVS / SOGEM* 40 19 22 22 22 Centrales privées 20 7 10 10 10 TOTAL 167 84 92 92 102 39. Il convient toutefois de noter qu’en partir pays en gaz naturel. En attendant cette de 2010, la puissance disponible a augmenté certification, un projet de construction significativement avec notamment la mise en d’une centrale équipée de groupes service de nouveaux groupes diesel dans la électrogènes dual fuel, d’une capacité centrale d’Arafat. Le réseau de transport est totale de 120MW, a été retenu. Cette actuellement constitué des infrastructures centrale fonctionnera dans un premier réalisées dans le cadre de l’OMVS. Il temps au fuel lourd et pourra utiliser le correspond aux 900 km de lignes 225 kV gaz naturel quand celui-ci sera entre Manantali et Nouakchott et des 186 km disponible. de lignes 90 kV entre le poste de Matam et le - Développement du réseau centre de Boghé. Quatre postes HT/HTA interconnecté HT : Nouakchott- relient les centrales de Nouakchott (75MVA), Nouadhibou en 225 kV (étude en cours Rosso (20MVA), Boghé (10MVA) et Kaédi avec l’ONE, 140 M€), Nouakchott-Atar- (10MVA) au réseau interconnecté de l’OMVS. Akjoujt-Zouerate (225 kV, 200 M€) ; - Construction et connexion au réseau de II.3.4 Programme de développement du centrales éoliennes (25 MW à système électrique Nouakchott et 10 MW à Nouadhibou) (études à actualiser, 40 M€) ; 40. Pour atteindre les objectifs visés par les - Construction et connexion au réseau de pouvoirs publics en 2015, un programme de centrales solaires (régions continentales) développement a été élaboré pour les cinq pour une capacité globale de 100 MW prochaines années d’un cout total de 500 (étude en cours de lancement, 150 M€) ; milliards UM. Il porte sur la réalisation des - Interconnexions HT : zone minière du projets suivants : Nord, Sélibaby – Kiffa (225 kV), Kiffa – Aioun – Néma (225 kV) ; - Construction d’une grande centrale au - Projets financés dans le cadre de l’OMVS gaz de 350 MW d’ici 2014 (étude en : Construction des barrages de 2ème cours d’achèvement, budget génération de l’OMVS au Mali, ligne prévisionnel 400 M€) ; ce projet dépend Bakel – Sélibaby (90 kV, marché attribué), de la certification en court de la (Développement du réseau HT de disponibilité suffisante des réserves du l’OMVS sur la rive mauritanienne. 27
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