Appui technique et accompagnement pour le démarrage de cuisines collectives et de cantines scolaires - Regroupement des Cuisines ...
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Appui technique et accompagnement pour le démarrage de cuisines collectives et de cantines scolaires Projet d’économie sociale et solidaire agroalimentaire en Haïti Présenté par Gloria Fernández, Cuisines et vie collectives St-Roch Mercredi, 1 juin 2016 Colloque National
Échange et collaboration • Objectifs • Démarrage des cuisines collectives en 2 régions d’Haïti: Labrousse et Rivière froide (Département de l’Ouest, Haïti) • Étudier des modèles de Cuisines collectives • Contribuer à définir un modèle haïtien • Positionnement futur pour autres projets • Principaux partenaires • UPA DI (agence d’exécution du projet) • FODES 5 et EPPMPH (réalisation terrain) • CVCSR (expert conseil en Cuisines collectives) • L’OEUVRE LÉGER (réseau au Québec et documentation du processus) • GESQ, AQANU, AGRO-PAIX (recherche-action et évaluation participative) • Assistance technique des CVCSR • Mission no. 1 du 22 janvier au 5 février 2014 • Mission no. 2 du 28 janvier au 4 février 2015 • CVCSR (expert conseil en Cuisines collectives et cantines scolaires)
Projet d’économie sociale et solidaire (ÉSS) Québec-Haïti en agroalimentaire Partenaires du projet: CVCSR EPPMPH Rivière Froide
Projet d’économie sociale et solidaire (ÉSS) Québec-Haïti en agroalimentaire GENÈSE DU PROJET • À Labrousse (Haïti), FODES-5 est un partenaire de UPA DI depuis plusieurs années, ayant réalisé les projet Le Savoir des Gens de la Terre (LSGT) de 2009 à 2012 et le projet de Cultures Maraichères de 2012 à 2013. • Trois objectifs du Projet de Cultures Maraichères : i. Aménager des bassins versants et une ferme école à Labrousse, Département de l’Ouest, Haïti; ii. Réaliser des prêts à des collectivités pour des projets agricoles collectifs; iii. Appuyer la création d’une Fédération de paysans.
Projet d’économie sociale et solidaire (ÉSS) Québec-Haïti en agroalimentaire Brève description du projet ÉSS Lieux d’intervention: Labrousse et Rivière-Froide VOLET I: Démarrage de 8 cuisines collectives But: Créer un modèle de sécurité alimentaire solidaire qui permet aux familles de lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans un contexte de très faible pouvoir d’achat VOLET II: Démarrage de 4 cantines scolaires en tant qu’entreprises d’économie sociale. But: Nourrir les enfants et les familles avec les produits locaux et planifier les plantations en fonction des besoins alimentaires des institutions partenaires (écoles, hôpitaux, etc.) VOLET III: Création d’une coopérative d’achats. But: Écouler les produits agricoles sur les marchés locaux et avoir un plus grand pouvoir d’achat pour les produits de base importés (ex: riz)
Les modèle québécois Définition d’une cuisine collective au Québec : • Les cuisines collectives sont composées de plusieurs groupes de personnes qui mettent en commun leurs temps, argent et compétences pour confectionner en quatre étapes des plats économiques, sains et appétissants qu’elles rapportent chez elles. • Quatre étapes d’une CC: • Planification • Achat • Cuisson • Évaluation
Les différents modèles de Cuisines Collectives Le modèle latino-américain: les comedores populares Le mot espagnol « comedor » signifie salle à manger. Il peut également vouloir dire un restaurant ou lorsqu’on lui adjoint l’adjectif « popular », un petit restaurant pour la classe ouvrière. Comme ces endroits devenaient de plus en plus nombreux en Amérique latine, le mot « comedor » a commencé à désigner aussi un « comedor popular ». Comme la raison principale derrière la création des « comedores » est de mettre en commun des ressources pour cuisiner, ils sont des espaces de socialisation et « d’empowerment ».
Les différents modèles de Cuisines Collectives Particularités des comedores populaires (cantines populaires) : Groupe comptant environ une centaine de membres Le groupe de 5 à 6 femmes qui cuisinent chaque jour “tourne” Les repas sont donnés aux cuisinières et vendus à coût modique aux membres S’il reste des repas, ceux-ci sont vendus à un coût raisonnable aux non-membres Ils constituent une force de changement social et un poids politique Ils conforment un réseau social qui regroupe les leaders, producteurs, gouvernement, ONGs, organismes de charité, etc.
Vers un modèle haïtien: adaptation possible du modèle *ADAPTATION. Modèle plus près des Comedores populares des pays d’Amérique du sud et du modèle africain (transformation de nourriture - économie sociale) où un groupe plus grand cuisine, à tour de rôle, pour nourrir beaucoup plus de gens, notamment des enfants. « Les 4 ÉTAPES d’une cuisine collective » Planification : formation d’un groupe (groupe de femmes organisées), établir les recettes… *Adaptation possible : étape de planification saisonnière ou annuelle : pour arrimer la production agricole/groupe d’achats avec les besoins des cuisines collectives). Ex: Manger mieux, “manger à l’heure”. Achats : Pouvoir d’achat TRÈS FAIBLE (surtout en région rurale) Adaptation possible : mise en commun des contributions en espèces ou en nature, en service ou en temps. *Importance ici du FOND DE CUISINE. *modèle de la « gratification » utilisé dans l’une et l’autre des régions. Cuisson (séance de cuisine en collectivité) : importance de la CONFIANCE, de l’ÉQUITÉ, et donc des règlements et de la présence d’une animatrice. Évaluation : du processus, des recettes, etc…(*respect des règlements)
Vers un modèle haïtien: les défis et opportunités du terrain • Règlements : une question de justice et d’équité • *Fonctionnement des groupes de CC (à établir en consultation avec les participantes et à faire respecter. ) • *Calendrier de travail (comme pour les jardins) / Grandeur des groupe de (12 à 20 femmes) / Fréquence Les enfants • *Règlements : équivalence et manière équitable de diviser les portions cuisinées. « Ti-moun » = le • « Équité » meilleur incitatif à faire de la cuisine • *Établir une table d’équivalence. (pour les contributions en nature : produits agricole, viandes, collective; pour temps…), faire respecter les règlements, mais aussi faire de la sensibilisation à la notion l’amélioration de d’ «ÉQUITÉ » VS « ÉGALITÉ ». l’alimentation des • Membre = famille familles ! La FAMILLE est membre des cuisines collectives, et non pas seulement l’individu. En Haïti, c’est les enfants/ados qui peuvent venir remplacer leur mère dans les jardins, et certainement dans les groupes de CC aussi.
Vers un modèle haïtien: les opportunités du terrain LES FORCES DU TERRAIN: • LES LEADERS FÉMININES et les groupes de femmes. • RIVIÈRE-FROIDE: Mme Luc, Mme Lemiel et leurs voisines • FODES: femmes étincelles *CLÉ: Capacité de mobilisation Proximité géographique Confiance déjà installée entre les femmes du groupe déjà habituées à travailler ensemble “Plus que de la cuisine”: femmes intéressées par l’aspect éducation populaire… Par ex: Mme Wilfrid aimerait apprendre à cuisiner sans utiliser le bouillon de poulet en cube ! • LES PROJETS COLLECTIFS (surtout dans la région de Labrousse) • Boucherie, moulin, cassaverie • Les jardins collectifs • Les serres
Les défis du terrain … • La crainte des “MAINS ÉTRANGÈRES” (le vaudou) • *importance de la CONFIANCE • “MANGER AU JOUR LE JOUR” avec ce que l’on a… • En fonction des productions de la terre (difficile production, catastrophe naturelle…) • Un avantage de la cuisine collective, et élément favorisant l’autonomie alimentaire = PLANIFICATION. • ÉCHANGE: Possibilité limitée de PARTAGE (en espèces ($), en nature, en temps) • Défis/avantages : Horaires différents des marchandes et des paysanNEs. • *Importance du fond de cuisine, planification de la production agricole, groupe d’achats, entreposage / transformation de produits agricoles. • Les “bouches à nourrir “: La question de hétérogénéïté des groupes. • Les familles nombreuses VS les familles avec moins d’enfants et, justement, plus de moyens…
Réalisations lors des 2 missions Première voyage du 28 janvier au 4 février 2015: • PRISE DE CONTACT AVEC LES PRINCIPAUX PARTENAIRES IMPLIQUÉS ET AVEC LE MILIEU • PRÉSENTATION des modèles de CUISINES COLLECTIVES • Projection du film « Pas si différentes que cela! Mission • Mini-conférences/questions sur le fonctionnement des Cuisines collectives • FODES 5: plusieurs rencontres avec les paysans ainsi qu’avec les techniciens/agronomes et employés de FODES. • CRÉER un lien avec la formatrice-animatrice de FODES • CRÉER un lien avec certaines leaders communautaires et le groupe l’Étincelle à Labrousse • FORMER les participants aux principes de base des CC
Opportunités de cuisiner … • Avec les femmes engagées comme traiteur pour la fédération de paysans • Avec la jeune femme chargée du programme professionnel en hôtellerie chez FODES-5 AU MENU: Petit mil (millet), sauce pois et cabri (chèvre) en sauce. La fameuse soupe au giraumon (courge)
Démarrage des cuisines collectives en Haïti Les groupes de cuisines collectives ont démarré en octobre 2014 La fondation FODES-5 a engagé une responsable pour la gestion du projet (Mme Betty David), gestionnaire des cuisines collectives et des cantines scolaires 2 autres animatrices ont été engagées. Elles ont reçu la formation pour le fonctionnement des cuisines collectives, des cantines scolaires et également pour l’hygiène et salubrité
Deuxième voyage Mission du 28 janvier au 4 février 2015 : Encadrement, conseils, matériels et outils donné par les Cuisines et vie collectives Saint-Roch Échanger avec les femmes en charge de la gestion et le fonctionnement des cuisines collectives, des cantines scolaires et observer leurs pratiques. Échanger avec l’ensemble des intervenants: femmes animatrices, directeurs des écoles, FODES-5 sur leur impression face au projet le degré d’avancement et les difficultés
Fonctionnement des cuisines collectives en Haïti À Labrousse, 14 femmes représentent les familles, elle se rencontrent deux fois par mois, les vendredis à partir 17h30. Les cuisines se font en rotation, le groupe est divisé en deux, 7 femmes à la fois. À Rivière Froide, 20 femmes représentent les familles, elle se rencontrent deux fois par mois. Le groupe est divisé en deux, 10 femmes à la fois Au 31 août, le nombre de femmes impliquées aux CC est de 91
Une journée de cuisine collective… Les femmes se rencontrent pour faire la planification afin d’établir les recettes, la quantité et collecter la contribution des participantes (150 gourdes chacune), la division des portions est égale entre les participantes car le montant est pareil pour toutes. Il y a deux personnes qui se chargent de faire les achats Les achats sont effectués un jour à l’avance avec les producteurs locaux, alors que pour certains produits, ça se fait la même journée surtout la viande pour assurer la fraîcheur. La cuisine se fait avec du bois et du charbon La cuisines est équipée de quelques ustensiles Les femmes doivent apporter de l’eau à chaque cuisine pour laver la vaisselle, elles utilisent de l’eau traitée pour l’élaboration des aliments
Les produits les plus consommés Maïs, petit mil, pois, café, riz, haricots, fruits, agrumes. Les recettes les plus cuisinées sont : riz national, sauce à base de viande, sauce à base de poisson, salade de betteraves et patates . Du jus de fruits. La viande : porc, poulet, bœuf et poisson.
Cuisine collective Constats: à LABROUSSE • Un groupe de CC a démarré en octobre 2014, les cuisines ont débuté avec la participation de 10 femmes • Actuellement 14 femmes du groupe l’Étincelle participent aux cuisines collectives • Accompagnement d’une animatrice locale et d’une ressource FODES • Formation de base en hygiène et salubrité, gestion des aliments • Cuisine située dans l’école, servant aussi à la cantine scolaire • Chauffé au bois et au charbon – chaleur et fumée intense
Constats: à Rivière Froide • À Rivière Froide, 8 groupes de cuisine ont été prévu à démarrer dans deux endroits différents: l’école Fatima et le village de Dufresnay • Deux groupes de 10 femmes ont démarré dans les installations de l’école Fatima, elles se rencontrent deux fois par mois aux cuisines collectives • Nous avons visité Dufresnay, malheureusement nous n’avons pas pu observer une cuisine collective, mais les gens sont venus nous rencontrer. • La responsable de groupe nous a expliqué la problématique de faire la cuisine et le manque de collaborations de certaines participantes • Les groupes ont bien démarré en octobre 2014, mais ils ont arrête en décembre par manque de financement pour les dépenses dans le temps de fêtes, les participants avaient la misère de payer la somme de 150 gourdes! • les ont décidé de faire une réunion pour voir si elles vont continuer et sensibiliser les femmes qui comprennent mieux le fonctionnement de la cuisine collective
Cuisines collectives Impacts sur les familles Encourager la production locale. Augmenter les revenus. Meilleure santé pour les familles. Augmenter l’autonomie et le pouvoir décisionnel des familles. Réseau d’entraide entre les familles, échanges entre les familles, partage des expertises, apprendre à travailler en groupe, permettre aux femmes se socialiser. Faire des économies, augmenter le pouvoir d’achat. Expérimenter, prendre des initiatives pour le développement de la communauté, démarrage des autres projets (épicerie communautaire, achats en gros, etc.) Avoir un repas équilibré, favoriser l’autonomie et la prise en charge individuelle et collective.
Recommandations pour renforcer les cuisines collectives I. Poursuivre et accroître la formation et l’accompagnement pour les animatrices et les femmes à Labrousse et à Rivière Froide II. Réaliser d’autres missions d’appui technique pour soutenir la démarche. III. Créer des outils de formation et sensibilisation en Créole IV. Faire un plan d’aménagement et installer une CC à Rivière Froide V. Ventiler la cuisine à Labrousse pour faire sortir la fumée et la chaleur VI. Trouver une meilleure façon pour transporter l’eau à Labrousse VII. Évaluer les CC existantes afin de les consolider et les répliquer ailleurs
Les cantines scolaires dans le monde Définition d’une cantine scolaire : • C’est un local qui dépend d’une école située généralement dans un village ou à proximité d’une ville où les élèves appelés communément les rationnaires, prennent leur repas à midi. On le nomme aussi réfectoire d’une communauté.
Les cantines scolaires HAÏTI • La cantine scolaire dans l’école de Labrousse permet de nourrir 120 élèves avec une portion de nourriture de 300 à 350 g et un verre de jus. • La cantine scolaire dans l’école Fatima (Rivière Froide), permet de nourrir 120 élèves de cinquième et sixième année. le cinquième et sixième degré
Fonctionnement de cantines scolaires À Labrousse et Rivière Froide Les cantines sont opérationnelles à chaque journée scolaire Les portions varient selon l’âge et la taille des élèves La teneur calorique des repas varie selon les jours Au début de chaque mois, des frais de motivation de 2500 gourdes sont versés aux femmes participant à la cantine scolaire Les femmes veillent à préparer les menus le vendredi de chaque semaine Une ou deux femmes s’occupent des achats Pour éviter que ce soit toujours le mêmes femmes qui participent à la préparation des repas, il y a un système de rotation
Fonctionnement de cantines scolaires À Labrousse et Rivière Froide À la fin de chaque mois, on évalue le budget entre les dépenses (l’achat des aliments) et les revenus (les frais de repas payés par le projet et la contribution parentale de 50 gourdes/élève). Le surplus du budget est distribué entre une caisse de prévoyance pour le fonctionnement, le restant est divisé entre les femmes comme salaire pour le mois. Ce modèle assure un revenu stable de 2500 gourdes par mois à chaque femme
Recommandations pour renforcer les cantines scolaires I. Accroître la communication avec les parents pour qu’ils contribuent II. Impliquer les parents et les enseignantes au projet III. Contrôler la production agricole utilisée pour la consommation de la cantine IV. Renforcer les liens avec le PAM pour faciliter d’autres accès
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