Arrêté adopté RÉFORME DE L'AIDE AUX AÎNÉS - vie@home
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LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
RÉFORME DE L’AIDE AUX AÎNÉS
Arrêté adopté
Le décret d’Alda Greoli relatif à l’aide
aux aînés en Région wallonne avait
été adopté en février dernier. Mi-mai,
le gouvernement wallon a approuvé
un arrêté qui le met en œuvre. Quels
sont les points clefs de cette réforme ?
@ J.M.
Ils n’ont pas fondamentalement changé depuis que vie@home vous avait pro-
posé un point de la situation dans ses numéros 77 et 78. Le texte prévoit la
création de 11.300 nouvelles places en MR(S) sur la décennie à venir, 1.130
par an à partir de 2019. L’aspect qualité est particulièrement mis en exergue.
Tout établissement devra proposer un projet de vie à chaque résident afin de
lui assurer un bien-être optimal. Il sera aussi prié de rédiger tous les deux ans
un plan qualité incluant entre 3 et 8 objectifs d’amélioration. La concrétisation
de ces intentions sera doublement mesurée (via une auto-évaluation et une
évaluation réalisée par l’AViQ).
Est prévue également par le décret une révision du mode de financement des
infrastructures, qui sera étroitement lié à l’occupation réelle de la place par le
résident. Il y aura par ailleurs une intégration de certains suppléments actuels
dans le prix de base et un contrôle renforcé des prix passant par l’instauration
d’un prix maximum conventionné. Adhérer ou pas à ce tarif sera laissé au choix
des institutions, mais seules celles qui adoptent les prix conventionnés pour-
ront bénéficier du nouveau système de financement des infrastructures. L’es-
poir des autorités est de faire diminuer les prix dans l’ensemble du secteur. @
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14LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
MÉDICAMENTS
Des mesures
pour limiter
l’indisponibilité
Le dossier a fait la Une de nombreux
médias ces derniers mois. La B
elgique
semble en proie à une intensification
d’un phénomène qui n’est pas nou-
veau : les ruptures d’approvisionne-
ment en (certains) médicaments. Une
modification législative pourrait alléger le
problème. @ J.M.
Ce n’est parfois qu’un conditionnement bien précis qui brille par son absence transitoire
dans les officines, ou une spécialité pour laquelle il existe heureusement des alternatives
thérapeutiques. Il n’empêche. Fin avril, VTM Nieuws parlait de 428 produits temporai-
rement manquants. La carence est en partie imputable à des déficits de matières pre-
mières, ce qui enraye la fabrication, mais aussi à l’exportation de certaines spécialités
hors du territoire belge, où leur prix pourrait être plus élevé - avec pour conséquence
l’appauvrissement des stocks destinés aux patients belges.
Il y a peu, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, l’Afmps, a an-
noncé la parution d’une disposition portant modification d’une loi de 1964. Elle ins-
taure une obligation de livraison de médicaments des firmes pharmaceutiques aux
grossistes-répartiteurs, afin qu’ils puissent remplir leurs obligations de service public en
approvisionnant le marché national. En outre, lesdits grossistes-répartiteurs ne sont au-
torisés qu’à livrer aux pharmacies belges (publiques et hospitalières) ou à d’autres gros-
sistes-répartiteurs.
Un futur arrêté d’exécution contiendra une définition plus sévère de l’indisponibilité :
si le fabricant n’est pas à même de fournir les médicaments dans un délai de 3 jours
ouvrables (contre 14 auparavant), il devra le signaler à l’Afmps. Laquelle pourra tirer le
signal d’alarme plus rapidement et, si nécessaire, prendre des mesures supplémentaires.
Elle dispose d’un arbre décisionnel qui décline différentes actions selon la gravité de
l’indisponibilité. Au pire, il est envisageable d’importer depuis l’étranger le produit man-
quant ou un/des médicament/s de remplacement. @
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15LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
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L’aide à domicile, la
bouée anti-placement
A l’issue d’une enquête étayée par une partici-
pation de 2.672 bénéficiaires et de 156 aidants
proches, l’asbl ADMR conclut que le soutien à la
maison retarde la tant redoutée entrée en insti-
tution. C’est davantage une confirmation qu’une
surprise, de fait. LES AIDES FAMILIALES, EST-CE QUE ÇA
AIDE À RESTER DANS SES PÉNATES ?
L’ADMR, « Aide à domicile en milieu rural », est une asbl
qui s’emploie à apporter un soutien à domicile adapté et LA RÉPONSE EST OUI, À 84%.
accessible à tout individu, famille, personne âgée ou han-
dicapée résidant dans des zones moins urbanisées et dé-
sirant continuer à vivre dans son environnement familier.
L’accompagnement se réalise par l’intermédiaire de diffé-
rents métiers formés et qualifiés (aide familiale, aide-mé-
nagère sociale, garde à domicile et ouvrier polyvalent). L’enquête a aussi révélé que l’aide offerte permettait de
L’ADMR a voulu savoir comment ses coups de pouce étaient maintenir une forme d’autonomie « qui sans l’intervention
vécus par les bénéficiaires et les aidants proches. Une éva- de l’ADMR se verrait réduite, rendant l’institutionnalisation
luation de son impact social, en somme. Elle a donc mené davantage inévitable » - institutionnalisation qui apparaît
l’enquête, en s’appuyant sur l’expertise de l’UNamur, au comme « une crainte bien réelle » chez les sondés. A la
moyen d’un double questionnaire suivi, pour la dimen- question : « les aides familiales vous aident-elles à conti-
sion qualitative, par un certain nombre d’entretiens. Forte nuer à vivre chez vous ? », la réponse est oui, à 84%.
des réponses et témoignages de quasi 2.700 bénéficiaires
et d’un bon 150 aidants proches, l’asbl arrive à diverses Par ailleurs, les chercheurs ont noté que l’effet des inter-
conclusions, globalement positives pour son action. ventions de l’ADMR était également perceptible chez les ai-
dants proches (dont 31% n’ont pas choisi ce rôle, et 30% ne
Un cap à admettre le vivent que moyennement bien) : « ils voient leur quotidien
L’enquête confirme notamment que l’entrée dans la dy- transformé, sans qu’il n’y ait de vécu négatif associé ». @
namique d’aide n’est pas chose aisée, et cela d’autant
plus qu’elle est soudaine et imprévue. C’est faire aveu
de vulnérabilité, de moindre indépendance, en somme,
souvent à la suite d’une dégradation de l’état de santé
(une chute et ses multiples fractures induites, une hospi-
talisation de longue durée, un AVC, la progression d’une
Pour creuser
maladie dégénérative, etc.). Du coup, le recours à l’aide Vous pouvez découvrir l’intégralité des enseigne-
familiale est d’emblée lié à de la souffrance physique et
ments de cette enquête sur le site de l’ADMR. Le
psychique. Il faut donc, de la part des professionnels, dé-
ployer pas mal de tact pour aider les gens à surmonter rapport fait une quarantaine de pages.
assez vite cette épreuve de vie, indique le rapport.
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16LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
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CONCOURS DE MAI
Appuyez sur la détente
Qui refuserait une parenthèse de douceur dans ce
monde si pas de brutes, de rythmes effrénés et de
stress permanent ? Pas l’équipe de vie@home ! Mais
c’est exclusivement à vous, lecteurs (si, si !) et lec-
trices, que le cadeau du mois est destiné : un moment
de détente qui peut être un passage-relooking chez
le coiffeur, un soin du corps bienfaisant, un massage
relaxant ou une manucure pour plaire… jusqu’au bout
des doigts.
MRPA, MRS, MRSA…
Comme d’habitude, pour prendre part au tirage au sort
qui désignera l’heureux ou l’heureuse gagnante de la
« Parenthèse de douceur », il faut d’abord trouver la
bonne réponse parmi les propositions multiples ci-des-
sous (et comme d’habitude également, la réponse se
trouve tout simplement dans un article récent).
La prévalence du portage du MRSA (Staphylococ-
cus aureus résistant à la méticilline) dans les mai-
Pour qui, le prix d’avril ?
sons de repos et de soins est passée :
La nouvelle section qui a germé au printemps
sur le site rafraichi du Centre belge d’information A/ de 19% en 2005 à 9% en 2015
pharmacothérapeutique, le CBIP, propose des B/ d
e 16% en 2005 à 9% en 2015
modules d’apprentissage en ligne sur les médi-
caments. Cette nouvelle plate-forme didactique C/ de 19% en 2005 à 6% en 2015
s’appelle l’Auditorium (réponse C).
C’est Hélène Van den Berghe, infirmière à
la Seniorie Ma Maison à Dottignies qui, après vie@home attend vos réponses
jusqu’au 7 juin 2019
avoir coché la bonne réponse, a été désigné/e
par le sort. Elle remporte le coffret WonderBox
Moments en duo qui était en jeu. Bravo !
Concours vie@home (abonnement gratuit) • Un seul prix par gagnant. Une même adresse e-mail ne peut être utilisée qu’une seule fois par concours. • Les lots sont précisés dans la présentation
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1LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
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DÉPENSES LIÉES AU VIEILLISSEMENT
Les poids du chronique
et des hospitalisations
Les mutualités libres (MLOZ) votent pour
un doublement du budget de la pré-
vention, histoire de tenir à distance le
plus longtemps possible les maladies
chroniques, celles qui se cumulent
au grand âge et… font monter l’ad-
dition. Cette recommandation dé-
coule d’une nouvelle étude de leur
part sur le vieillissement. Les MLOZ
pointent le poids des hospitalisa-
tions : un tiers des dépenses totales
de l’assurance maladie chez les plus
de 65 ans. Un autre quart est mobili-
sé pour la dépendance, au travers des
forfaits pour le secteur résidentiel et les
soins infirmiers. @ Johanne Mathy
L’étude « Analyse des prestations de soins de santé des
personnes âgées », sortie il y a une bonne quinzaine, vise
entre autres à « mieux prendre en compte, en tant qu’or- Qui dit de plus en plus âgé dit…
ganisme assureur, les besoins spécifiques » des aînés. Elle La part d’aînés en secteur résidentiel (MRPA, MRS et CSJ)
confirme des phénomènes et tendances dont on pouvait croît de façon exponentielle l’âge avançant, indiquent les
se douter, en leur collant des ordres de grandeur - ce qui MLOZ : à partir de 80 ans, près de 1 personne âgée sur 5
est souvent un exercice parlant. réside dans une structure de soins résidentiels. Idem avec
la prévalence des maladies chroniques : le total de seniors
En 2017, les 65 ans et plus représentent 15,1% des assu- qui en souffrent grimpe aussi fortement avec l’âge : chez
rés MLOZ. Celles-ci observent que globalement, environ : les plus de 80 ans, ce sont plus de 8 personnes sur 10 qui
-7 personnes âgées sur 10 souffrent ont au moins une maladie chronique. Même phénomène
d’1 maladie chronique d’accroissement, encore, au niveau de l’intervention ma-
- 3 sur 10 présentent au moins 2 maladies chroniques jorée : globalement, 2 personnes âgées sur 10 ont droit
- 1 sur 10 en a au moins 3. à ce régime - qui comme on le sait entraîne pour l’as-
surance obligatoire des remboursements plus élevés des
Dans le trio de pathologies chroniques les plus courantes, frais médicaux. Davantage d’aînés encore deviennent des
on retrouve l’hypertension (61,3%), suivie de loin par, BIM en vieillissant. Une explication des mutualités libres :
au coude à coude, la dépression (13,9%) et le diabète « de plus en plus de personnes sont seules et ont donc
(13,6%). des revenus inférieurs (l’octroi du droit est en partie basé
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2LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
sur les conditions de revenu) ». L’accroissement de la dé-
pendance joue aussi.
Sans surprise, au vu du paragraphe qui précède, les dé-
penses augmentent avec l’âge. Un phénomène commun La santé mentale et
dans l’OCDE. Les MLOZ ont chiffré cette progression des
coûts : les dépenses annuelles moyennes en assurance l’insuffisance rénale
obligatoire sont de 1.401 € par personne au-dessous de
65 ans. Passé cette barre, elles montent : 4.531 € par
salent la note
personne chez les 65-79 ans et 8.820 € après 80 ans. Le fait de souffrir d’une maladie chronique
Autrement formulé, les aînés entraînent pour la collec-
entraîne toujours des dépenses mensuelles
tivité des dépenses conséquentes tout en ne constituant
qu’un groupe (certes en croissance mais) restreint de la plus élevées pour les mutuelles. Pour les
population totale. « Les 65-79 ans représentent 22,2% trois maladies chroniques les plus courantes
des dépenses et les plus de 80 ans, 20,8%, alors qu’ils ne - à savoir l’hypertension, la dépression et le
représentent respectivement que 10,2% et 4,9% de nos diabète - les MLOZ trouvent respectivement
membres », illustrent les MLOZ. 109 €, 174 € et 50 €. Il existe également
des pathologies chroniques qui induisent des
Les big five dépenses supérieures de plus de 1.500 €
Quels sont les principaux postes de dépenses consen-
ties au bénéfice des aînés ? Les MLOZ ont choisi de se par rapport à celles consenties pour un as-
concentrer sur les 5 postes qui, ensemble, constituent les suré comparable mais qui en est indemne :
2/3 des dépenses totales de l’assurance obligatoire pour les maladies rares, les problèmes de santé
la population âgée, à savoir : mentale et l’insuffisance rénale.
• les frais de séjour et de soins à l’hôpital (hors médi-
caments, prestations techniques et honoraires des
médecins) ;
• les forfaits pour les centres de soins résidentiels (l’in-
tervention de l’assurance maladie pour l’assistance aux
activités quotidiennes des résidents, les soins corporels,
les soins infirmiers, la (ré)activation, la revalidation et la
(ré)intégration sociale) ;
• les médicaments remboursés ;
• les soins infirmiers, essentiellement à domicile (hono-
raires forfaitaires, prestations techniques - toilette,
soins de plaies... - et consultation infirmière) ;
• les consultations (des médecins généralistes et
spécialistes).
Médecin et pharmacien
fort visités
Tous les aînés ne « consomment » pas forcément
tous ces postes, ou pas autant. Bien sûr, rares
sont ceux qui ne consultent pas dans l’année ou
qui ne prennent aucun médicament remboursé, par
exemple. Parmi les plus de 65 ans, environ 95% ont
vu un médecin sur 2017. Et pour ce qui est des médica-
ments, il n’y a que 6% des 65-79 ans et 2,4% des plus 80
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La TàU à l’œuvre : - 10% de dépenses par an
en médicaments pour les résidents
Les dépenses en médicaments représentent 15,2 % des dépenses totales de l’assurance maladie en 2017, ont
calculé les mutualités libres. Entre 2010 et 2017, ces dépenses augmentent fortement pour les moins de 65
ans et les 65-79 ans, mais plus faiblement pour les plus de 80 ans. « Cela peut s’expliquer par l’introduction
de la tarification à l’unité [TàU] en 2015. Les dépenses annuelles moyennes en médicaments pour les résidents
diminuent de 10,2 %, passant de 1.129 € à 1.013 € entre 2010 et 2017. »
qui ne se sont rien vu prescrire sur l’année (contre 29% LES ¾ DES PERSONNES
des moins de 65 ans). INSTITUTIONNALISÉES COURANT 2017
ONT SÉJOURNÉ AU MOINS UNE NUIT
En revanche, il n’y a pas autant d’aînés à faire appel à
des soins infirmiers à domicile ou à se retrouver admis à À L’HÔPITAL DURANT LES DEUX
l’hôpital : on parle de +/- 20%. Et ils sont encore moins SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉ LEUR
nombreux à séjourner dans un centre de soins résiden- INSTITUTIONNALISATION
tiels (+/- 10%). Cela étant, même peu fréquents, les sé-
jours à l’hôpital et l’institutionnalisation constituent pour
la collectivité des dépenses beaucoup plus élevées. Les
interventions pour séjour hospitaliers représentent plus
d’un tiers (35%) des dépenses totales de l’assurance obli-
gatoire pour les personnes âgées.
De l’hôpital à la MRS
Les MLOZ épinglent que l’importance relative des
cinq postes majeurs ci-dessus varie considérable-
ment selon l’âge. « Par exemple, 40% des dé-
penses des personnes de plus de 80 ans concernent
des forfaits pour les centres de soins résiden-
tiels et les soins infirmiers, alors que ce pourcen-
tage est beaucoup plus faible chez les 65-79 ans
(10%) et les moins de 65 ans (2%). »
Prenons justement les maisons de repos. En 2017, 8,4%
des personnes âgées y ont séjourné pendant au moins
une partie de l’année. La part des dépenses les concernant
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Top 5 des médicaments qui comptent le plus d’utilisateurs, 2017
90,0% 140.000.000
79,0%
80,0%
118.994.449 120.000.000
70,0%
62,0% 62,0% 100.000.000
60,0% 55,0%
50,0% 47,0% 80.000.000
45,0%
41,0% 41,0%
38,0% 39,0%
40,0% 36,4%
60.000.000
53.496.532
30,0% 44.914.584
40.000.000
20,0% 14,2%
11,8% 25.159.466
20.000.000
10,0% 6,4% 5,2%
4.313.346
0,0% 0
antihypertenseur antibiotique antiagrégant inhibiteur pompe à statines
protonsLE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
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Après les
modélisations, les
recommandations
L’étude des MLOZ n’a pas pour voca-
tion de stigmatiser, de « culpabiliser » les
aînés qui y apparaissent comme de gros
consommateurs - malgré eux : les mutua-
lités libres se servent des ordres de gran-
deurs qu’elles ont plaqués sur des tendances
pour formuler des recommandations. @ J.M.
> Un suivi à domicile par une équipe de première ligne
Ainsi demandent-elles tout d’abord aux autorités d’agir, coordonnée est souhaitable également, « en respectant
ou plus exactement : d’anticiper. Il faudrait investir plus la liberté de choix du patient », insistent les MLOZ.
pour garder à distance ces pathologies longue durée
qui, seules ou en combinaison délétère, alourdissent la
facture. Elles plaident pour « une norme de croissance
passant de 1,5 à 2,2 % à partir de 2020 et pour une
augmentation de 50 % des ressources consacrées à la
prévention ». But visé : augmenter le nombre d’années Le cohousing (intergénérationnel) est aussi d’après les
de vie en bonne santé. MLOZ de nature à aider les personnes âgées à rester
plus longtemps dans leur foyer. « Il faut donc rendre ce
Les aidants et les TIC à la rescousse système plus attractif fiscalement », par exemple avec
Pour comprimer les coûts d’hospitalisation, il faudrait des déductions pour les personnes physiques qui ont
une transition plus fluide entre l’hôpital et les soins à choisi de cohabiter avec un proche dépendant de plus
domicile. Ceci nécessite « davantage d’investissements de 75 ans.
dans les soins de suivi prodigués à l’hôpital, dans les
centres de convalescence et de revalidation, et dans les La 1re ligne aux taquets
soins transmuraux ». Un suivi à domicile par une équipe de première ligne
coordonnée est souhaitable également, « en respec-
La mutualité propose d’encourager les formes de lo- tant la liberté de choix du patient ». Toujours au niveau
gement permettant aux aînés de continuer à vivre de de la première ligne, les MLOZ en appellent les MG et
manière autonome le plus longtemps possible, « de les pharmaciens (notamment de référence, les obser-
préférence dans leur propre habitation avec une aide vateurs officiels des traitements au long cours) à « se
professionnelle pendant la journée ou à l’aide d’outils compléter encore davantage » dans l’information du
électroniques ». Elle songe à des innovations comme senior sur son traitement médicamenteux. D’ailleurs,
des solutions de communication et de télésurveillance chez les patients polymédiqués, il devrait y avoir se-
« faciles à utiliser et abordables ». Et de proposer de lon elles formalisation d’un schéma de médication et
stimuler, en parallèle, les soins informels – notamment « edication review » régulière (c’est-à-dire une analyse
par le renforcement du statut d’aidant proche, avec critique de l’ensemble de la médication, pour l’alléger
octroi de droits spécifiques (congé spécial, dédomma- ou l’adapter au besoin). Et en MRS, une collaboration
gement direct, avantages fiscaux, soutien administratif multidisciplinaire peut également contribuer à assurer
et psychosocial…) l’adéquation des prescriptions aux résidents. @
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CHUTE DES AÎNÉS
Comment repérer le
niveau de risque ?
Il est primordial que le généraliste
traque tout risque de chute dans sa
patientèle âgée. De sa position privi-
légiée de thérapeute disposant d’une
vue globale de la santé d’un aîné, il
doit couver d’un œil vigilant l’armoire
à pharmacie, pour surveiller ce qu’on
appelle le « risque médicamenteux ». La
recherche de causes pouvant induire des
chutes peut être réalisée en collaboration
avec toute l’équipe paramédicale, et surtout
avec le patient et ses proches.
« Nous savons que le vieillissement de la population est
une réalité dans notre pays et que cette tendance va
se poursuivre dans les décennies à venir », rappelle
Quentin Mary. Ce médecin généraliste bruxellois est
responsable de la cellule personnes âgées de la So-
ciété scientifique de médecine générale, l’éditeur
de vie@home. Il assaisonne sa mise en garde de
quelques statistiques officielles bien parlantes : « se-
lon le Bureau fédéral du Plan , la part des 65 ans
et plus devrait passer, en Wallonie, de 18,3% de la
population en 2018, à 25,8% à l’horizon 2071. Quant
aux 80 ans, ils représenteront 10,5 % de la population
wallonne en 2071, pour 5,2 % en 2018. »
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7LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
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EVOLUTION DE LA PART DES 65 ANS ET PLUS DANS LA POPULATION
(EN POURCENTAGE)
Sources : Bureau fédéral du Plan ; Statbel ; Calculs : IWEPS
EVOLUTION DE LA PART DES 80 ANS ET PLUS DANS LA POPULATION
(EN POURCENTAGE)
Sources : Bureau fédéral du Plan (BFP) ; Statbel ; Calculs : IWEPS
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(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
La recette d’un vieillissement réussi est faite d’ingrédients Facteurs de risque de chute
tels le maintien d’une autonomie, d’une indépendance et Quentin Mary nous propose de nous rafraîchir la mé-
d’un lien social préservé, poursuit-il. « Or, toute chute est moire au sujet des principaux facteurs de risque de chute
susceptible d’entraîner des dépendances et de précipiter chez les patients. « Facteurs pouvant, bien évidement et
l’isolement social par ses conséquences non seulement bien souvent, s’additionner ». Il y a les facteurs :
traumatiques mais aussi psychologiques (peur d’une nou-
velle chute, sédentarité...). » • PERSONNELS :
1) Biologiques :
Instructives, les observations • Âge > 80 ans,
de l’entourage • Affections chroniques
Pour le Dr Mary, il est dès lors primordial que ses confrères • Indice de masse corporelle (IMC) :
dépistent tout risque de chute auprès de leurs patients. Y → -> bas (carence alimentaire, dénutrition protéi-
a-t-il des circonstances, des sous-groupes particuliers de no-énergétique)
seniors, où ce dépistage s’avère encore plus nécessaire ? • Faiblesse musculaire
« Il peut être réalisé auprès de tous les patients, mais • Troubles de l’équilibre
principalement en cas de consultation pour cause de • Risque d’ostéoporose
chute (avoir fait une chute augmente le risque de tomber → → -> élevé
à nouveau), quand à l’anamnèse ou à l’hétéro-anamnèse • Fatigue musculaire
il apparait qu’il y a eu au moins 2 chutes dans l’année • Douleurs articulaires
écoulée, quand le patient présente des troubles de l’équi- • Trouble du contrôle postural : majoration
libre et de la marche et lorsqu’on instaure un nouveau de l’oscillation du corps
traitement pouvant entraîner ce genre de troubles. » • Trouble somesthésique, proprioceptique
• Trouble de la vision (périphérique/central)
Le responsable de la cellule personnes âgées évoque tout • Trouble vestibulaire (périphérique/central) et de
l’intérêt de ne pas être seul intervenant au chevet du pa- l’oreille interne, y compris l’audition
tient : les personnes qui gravitent autour de lui, à titre • Trouble musculosquelettique
personnel (son entourage) ou professionnel (les acteurs • Troubles cognitifs
de soins autres que le médecin de famille) sont de pré- • Trouble psychiatrique
cieux relais qui peuvent attirer l’attention du généraliste • Troubles du rythme ou de la conduction cardiaque
sur des troubles de la marche et de l’équilibre « pouvant • Hypotension orthostatique (une chute de la ten-
être transitoires, circonstanciels voire masqués par les pa- sion artérielle quand on passe de la position al-
tients ». longée à debout qui peut occasionner des pseudo
vertiges - à ne pas confondre avec « les vertiges
vrais »)
• Douleur
• Incontinence urinaire (pollakiurie, nycturie, ur-
gences mictionnelles)
• Troubles du sommeil
• Hypovitaminose D
2) Comportementaux :
◦ • Sédentarité, manque d’exercice physique
◦ • Chaussures et/ou habits inadaptés
◦ • Comportements à risque, imprudence
◦ • Crainte de chute (régression psychomotrice)
◦ • Consommation d’alcool ou de drogues
3) Environnementaux :
• Sol glissant, tapis non fixés, obstacles (chaises,
fauteuils, animaux domestiques...)
• Baignoire ou douche glissantes
• Éclairage insuffisant
• MÉDICAMENTEUX (effets de la polymédication)
• ANTÉCÉDENTS DE CHUTE
n°83 - mai 2019
9LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
L’officine peut compléter le tableau
« Le médecin généraliste est au carrefour du dépistage
et de la prise en charge des troubles de la marche et de
l’équilibre », poursuit Quentin Mary. Et d’illustrer : c’est
lui qui référera le patient vers le médecin spécialiste ou LE PHARMACIEN DE RÉFÉRENCE PEUT
l’aiguillera vers le membre adéquat de l’équipe paramé- ÊTRE UN ALLIÉ POUR FAIRE LE TOUR DES
dicale. C’est lui également qui a une vision globale, géné- TRAITEMENTS, Y COMPRIS EN VENTE
rale, sur la santé de son patient. Cette position privilégiée
doit l’amener à veiller sur ce qu’on appelle le « risque mé- LIBRE, QU’UN SENIOR PREND
dicamenteux ». « En effet », développe le Dr Mary, « de
nombreuses chutes sont causées en tout ou en partie par
la prise d’un médicament. Le risque de chuter augmente
avec le nombre de médicaments consommés (par action
directe d’un des médicaments ou par interaction avec les
autres...) ». non soumis à prescription médicale – que la personne
prend. Pour mémoire, la fonction de pharmacien de réfé-
Dans cette analyse spécifique, le médecin peut être aidé rence, assez récente, est une fonction de conseil person-
par le pharmacien de référence du patient, qui aura éga- nalisé et de suivi pharmaceutique rapproché, au profit
lement connaissance des traitements OTC – c’est-à-dire des malades chroniques ; elle s’exerce dans le cadre d’une
Le kiné et l’ergo à la rescousse
« Dans le cadre du dépistage, le médecin généraliste peut en outre être aidé par une équipe paramédicale »,
souligne le Dr Mary. « Le kinésithérapeute pourra ainsi réaliser un bilan et entamer une prise en charge adaptée
à la personne. »
Selon les situations, diverses sous-spécialités de la discipline se révéleront utiles : de la kinésithérapie géné-
rale si on est face à troubles de la marche d’origine musculosquelettique ; de la kinésithérapie urologique en
cas d’incontinence urinaire qui entraîne des urgences mictionnelles (et, dans la précipitation, des risques de
chute) ; ou encore de la kinésithérapie vestibulaire si les troubles de l’équilibre sont d’origine vestibulaire ou si
les troubles de la marche sont consécutifs à la crainte de faire ou refaire une chute.
Quant à l’ergothérapeute, il évaluera le fonctionnement de la personne âgée au sein de son domicile en exami-
nant les facteurs personnels, environnementaux (architecture, revêtement de sol, éclairage, encombrement...)
et comportementaux (habillage, chaussures, appuis inadaptés...) qui ont une influence sur ses AVJ (activités
de la vie journalière) et AIVJ (activités instrumentales de la vie journalière). Il proposera une adaptation si né-
cessaire.
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10LE POIDS DU CHRONIQUE CHUTES : ET SI MAGGIE DE BLOCK CONCOURS AGENDA
(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
convention volontaire, conclue entre un pharmacien et
l’un de ses clients répondant à certains critères de sélec-
tion.
A vos fiches. Prêts ?
Psychotropes et produits à visée
cardio-vasculaire
Décelez !
Mais sur quelles spécialités les médecins doivent-ils plus Cet article, assorti de fiches pratiques,
particulièrement braquer le regard ? « L’attention du géné- concourt à une sensibilisation des presta-
raliste doit se porter principalement sur les psychotropes,
taires soutenue par la Cocof, la Commis-
car ils perturbent le temps de réaction à une perte d’équi-
libre, et affectent également la perception de la position sion communautaire française de la Région
du corps dans l’espace. » Font partie de cette famille les bruxelloise.
neuroleptiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques, Les deux premières fiches (QUELS SONT LES
les hypnotiques et les anxiolytiques.
PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE ? et EF-
Par ailleurs, le généraliste tiendra à l’œil les médicaments FET D’UNE APPROCHE MULTIFACTORIELLE
à visée cardiovasculaire, dont les hypotenseurs (en par- POUR LES CHUTES) étaient déjà téléchar-
ticulier ceux qui provoquent un risque d’hypotension geables sur le site de la SSMG (www.ssmg.
orthostatique), les antiarythmiques, les anticoagulants be). Un autre pense-bête pour soignants est
et la digoxine. Enfin, il restera vigilant à d’autres classes depuis lors venu étoffer la collection :
médicamenteuses comme les analgésiques en particu-
lier morphiniques, les antiparkinsoniens avec risque de • LE RISQUE MÉDICAMENTEUX
dyskinésies, les antidiabétiques pouvant induire des hypo-
glycémies et les très nombreux médicaments à effet an-
ticholinergique (troubles de la vision et somnolence). @
• Quand ça ne « marche » plus
vie@home, dans sa série de fiches téléchargeables « Echelles d’évaluation gériatriques », s’était arrêté il y a
quelque temps sur les outils intéressants pour apprécier le degré de mobilité (le score Stratify, les tests Timed
up & go ou One-leg balance…). Cette fiche illustrée est toujours disponible.
•A lire ou relire
Cet article s’inscrit dans le prolongement d’un texte paru dans le vie@home n°74 : « Chutes de la personne
âgée : repérer les risques et agir en équipe ». Il insistait sur l’exploitation, à bon escient, des expertises croisées
de professionnels tels que les généralistes, infirmiers, kinés, ergos, pharmaciens… pour déceler proactivement
le risque. Il plaidait pour une approche multifactorielle.
n°83 - mai 2019
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(ÉTUDE MLOZ) DIS-MOI CE QUE TU PRENDS… REMPILAIT
DOMICILE
Des velléités de
sur-mesure
Mi-mai, une Maggie De Block en cam-
pagne a dévoilé à la presse ses « 12
engagements » pour que la Belgique
gagne encore des galons au niveau des
soins de santé. Dans sa liste, des pro-
messes qui concernent indirectement
ou explicitement les aînés, comme pou-
voir tabler sur des soins de qualité dans
ses pénates. Ou encore se voir offrir une
qualité de vie matinée d’autodétermination
et la possibilité de consulter son médecin en
ligne. @ J.M.
> La réforme prévoit entre autres une intégration
de certains suppléments actuels dans le prix de base.
vie@home n’a pas pour l’habitude de relayer des pro- exemple des patients dialysés ou cancéreux - qui mobi-
grammes électoraux, d’autant que, quand vous lirez ces lise des équipes de soins spécialisées et de la technologie.
lignes, l’échéance du 26 mai sera derrière nous. Il n’em- Avec son parti, elle promet de les intégrer de manière
pêche. Quand la libérale flamande a médiatisé les grands structurelle dans l’offre de soins.
axes qu’elle se propose de privilégier dans les cinq an-
nées à venir, il était tentant d’y jeter un œil. Car venant Cela suppose d’utiliser des applications numériques pour
de la part d’une ministre sortante, l’inventaire peut être pouvoir assurer à distance le suivi des patients. D’ailleurs,
révélateur des dossiers qu’elle considère non entamés elle envisage aussi de rembourser certaines consultations
ou inachevés. De plus, le vieillissement s’invitait très vite en ligne du patient avec son professionnel de santé, faites
dans son argumentaire. Celui-ci s’ouvrait sur un cocorico à partir d’une plateforme sécurisée.
(« nous avons beaucoup investi ces dernières années : en
2019, près de 5 milliards d’euros de plus qu’en 2014 ») Ces 68’tards décidés
et une allusion démographique (« C’était nécessaire car D’autre part, l’ex-ministre de la Santé prédit que la géné-
nous vivons plus longtemps. Et plus nous vieillissons, plus ration d’aînés qui va arriver ne s’en laissera pas compter.
nous avons besoin de soins »). « D’ici 2030, un Belge sur 5 aura atteint l’âge de 67 ans ou
plus. Celles et ceux qui sont montés sur les barricades dans
A titre indicatif, donc, et sans lui faire de promotion tardive, les années ‘60 et ‘70 réclament aujourd’hui leur droit à
voyons dans quels domaines impactant plus spécifiquement l’autodétermination. » Il faut, dit-elle, qu’ils puissent choi-
la personne âgée Maggie De Block voudrait aller plus loin. sir la formule qui leur assure la meilleure qualité de vie,
dans la panoplie des soins à domicile, en institution ou
Santé mobile et téléconsultations dans un autre type de structure comme un hôtel ou une
Elle trouve tout d’abord que l’encadrement pour être soi- ferme de soins (« zorghotel of een zorgboerderij »).
gné à domicile fait défaut, alors que cette solution a la
préférence du patient, qu’elle réduit le risque d’infections D’où la promesse de l’Open VLD d’accorder « un bud-
nosocomiales et qu’elle revient en général moins cher get santé aux personnes âgées, qu’elles pourront utiliser
qu’un séjour dans un établissement de soins. pour des soins sur mesure ». Partant du principe que les
besoins ne s’arrêtent pas la nuit, l’ex-ministre affirme aus-
Elle se propose donc de poursuivre et d’intensifier les ac- si vouloir investir dans « des soins à domicile avec horaires
tuels projets sur l’hospitalisation à domicile - au profit par flexibles ». @
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