Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home

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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                     CHUTES :                  ET SI MAGGIE DE BLOCK   CONCOURS      AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                 REMPILAIT

     CHUTE DES AÎNÉS

     Comment repérer le
     niveau de risque ?
     Il est primordial que le généraliste
     traque tout risque de chute dans sa
     patientèle âgée. De sa position privi-
     légiée de thérapeute disposant d’une
     vue globale de la santé d’un aîné, il
     doit couver d’un œil vigilant l’armoire
     à pharmacie, pour surveiller ce qu’on
     appelle le « risque médicamenteux ». La
     recherche de causes pouvant induire des
     chutes peut être réalisée en collaboration
     avec toute l’équipe paramédicale, et surtout
     avec le patient et ses proches.

     « Nous savons que le vieillissement de la population est
     une réalité dans notre pays et que cette tendance va
     se poursuivre dans les décennies à venir », rappelle
     Quentin Mary. Ce médecin généraliste bruxellois est
     responsable de la cellule personnes âgées de la So-
     ciété scientifique de médecine générale, l’éditeur
     de vie@home. Il assaisonne sa mise en garde de
     quelques statistiques officielles bien parlantes : « se-
     lon le Bureau fédéral du Plan , la part des 65 ans
     et plus devrait passer, en Wallonie, de 18,3% de la
     population en 2018, à 25,8% à l’horizon 2071. Quant
     aux 80 ans, ils représenteront 10,5 % de la population
     wallonne en 2071, pour 5,2 % en 2018. »

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                                                                7
Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE            CHUTES :               ET SI MAGGIE DE BLOCK                    CONCOURS                        AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)       DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…              REMPILAIT

     EVOLUTION DE LA PART DES 65 ANS ET PLUS DANS LA POPULATION
     (EN POURCENTAGE)

                                                                                Sources : Bureau fédéral du Plan ; Statbel ; Calculs : IWEPS

     EVOLUTION DE LA PART DES 80 ANS ET PLUS DANS LA POPULATION
     (EN POURCENTAGE)

                                                                          Sources : Bureau fédéral du Plan (BFP) ; Statbel ; Calculs : IWEPS

                                                                                                          n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                       CHUTES :                    ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS             AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                  DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                   REMPILAIT

     La recette d’un vieillissement réussi est faite d’ingrédients   Facteurs de risque de chute
     tels le maintien d’une autonomie, d’une indépendance et         Quentin Mary nous propose de nous rafraîchir la mé-
     d’un lien social préservé, poursuit-il. « Or, toute chute est   moire au sujet des principaux facteurs de risque de chute
     susceptible d’entraîner des dépendances et de précipiter        chez les patients. « Facteurs pouvant, bien évidement et
     l’isolement social par ses conséquences non seulement           bien souvent, s’additionner ». Il y a les facteurs :
     traumatiques mais aussi psychologiques (peur d’une nou-
     velle chute, sédentarité...). »                                 • PERSONNELS :
                                                                       1) Biologiques :
     Instructives, les observations                                       • Âge > 80 ans,
     de l’entourage                                                       • Affections chroniques
     Pour le Dr Mary, il est dès lors primordial que ses confrères        • Indice de masse corporelle (IMC) :
     dépistent tout risque de chute auprès de leurs patients. Y               → -> bas (carence alimentaire, dénutrition protéi-
     a-t-il des circonstances, des sous-groupes particuliers de                     no-énergétique)
     seniors, où ce dépistage s’avère encore plus nécessaire ?                     • Faiblesse musculaire
     « Il peut être réalisé auprès de tous les patients, mais                      • Troubles de l’équilibre
     principalement en cas de consultation pour cause de                           • Risque d’ostéoporose
     chute (avoir fait une chute augmente le risque de tomber        →        → -> élevé
     à nouveau), quand à l’anamnèse ou à l’hétéro-anamnèse                         • Fatigue musculaire
     il apparait qu’il y a eu au moins 2 chutes dans l’année                       • Douleurs articulaires
     écoulée, quand le patient présente des troubles de l’équi-                    • Trouble du contrôle postural : majoration
     libre et de la marche et lorsqu’on instaure un nouveau                           de l’oscillation du corps
     traitement pouvant entraîner ce genre de troubles. »                 • Trouble somesthésique, proprioceptique
                                                                          • Trouble de la vision (périphérique/central)
     Le responsable de la cellule personnes âgées évoque tout             • Trouble vestibulaire (périphérique/central) et de
     l’intérêt de ne pas être seul intervenant au chevet du pa-              l’oreille interne, y compris l’audition
     tient : les personnes qui gravitent autour de lui, à titre           • Trouble musculosquelettique
     personnel (son entourage) ou professionnel (les acteurs              • Troubles cognitifs
     de soins autres que le médecin de famille) sont de pré-              • Trouble psychiatrique
     cieux relais qui peuvent attirer l’attention du généraliste          • Troubles du rythme ou de la conduction cardiaque
     sur des troubles de la marche et de l’équilibre « pouvant            • Hypotension orthostatique (une chute de la ten-
     être transitoires, circonstanciels voire masqués par les pa-            sion artérielle quand on passe de la position al-
     tients ».                                                               longée à debout qui peut occasionner des pseudo
                                                                             vertiges - à ne pas confondre avec « les vertiges
                                                                             vrais »)
                                                                          • Douleur
                                                                          • Incontinence urinaire (pollakiurie, nycturie, ur-
                                                                             gences mictionnelles)
                                                                          • Troubles du sommeil
                                                                          • Hypovitaminose D
                                                                     2) Comportementaux :
                                                                          ◦ • Sédentarité, manque d’exercice physique
                                                                          ◦ • Chaussures et/ou habits inadaptés
                                                                          ◦ • Comportements à risque, imprudence
                                                                          ◦ • Crainte de chute (régression psychomotrice)
                                                                          ◦ • Consommation d’alcool ou de drogues
                                                                     3) Environnementaux :
                                                                          • Sol glissant, tapis non fixés, obstacles (chaises,
                                                                             fauteuils, animaux domestiques...)
                                                                          • Baignoire ou douche glissantes
                                                                          • Éclairage insuffisant
                                                                     • MÉDICAMENTEUX (effets de la polymédication)
                                                                     • ANTÉCÉDENTS DE CHUTE

                                                                                                               n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                       CHUTES :                       ET SI MAGGIE DE BLOCK              CONCOURS            AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                  DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                      REMPILAIT

     L’officine peut compléter le tableau
     « Le médecin généraliste est au carrefour du dépistage
     et de la prise en charge des troubles de la marche et de
     l’équilibre », poursuit Quentin Mary. Et d’illustrer : c’est
     lui qui référera le patient vers le médecin spécialiste ou          LE PHARMACIEN DE RÉFÉRENCE PEUT
     l’aiguillera vers le membre adéquat de l’équipe paramé-           ÊTRE UN ALLIÉ POUR FAIRE LE TOUR DES
     dicale. C’est lui également qui a une vision globale, géné-          TRAITEMENTS, Y COMPRIS EN VENTE
     rale, sur la santé de son patient. Cette position privilégiée
     doit l’amener à veiller sur ce qu’on appelle le « risque mé-                LIBRE, QU’UN SENIOR PREND
     dicamenteux ». « En effet », développe le Dr Mary, « de
     nombreuses chutes sont causées en tout ou en partie par
     la prise d’un médicament. Le risque de chuter augmente
     avec le nombre de médicaments consommés (par action
     directe d’un des médicaments ou par interaction avec les
     autres...) ».                                                     non soumis à prescription médicale – que la personne
                                                                       prend. Pour mémoire, la fonction de pharmacien de réfé-
     Dans cette analyse spécifique, le médecin peut être aidé          rence, assez récente, est une fonction de conseil person-
     par le pharmacien de référence du patient, qui aura éga-          nalisé et de suivi pharmaceutique rapproché, au profit
     lement connaissance des traitements OTC – c’est-à-dire            des malades chroniques ; elle s’exerce dans le cadre d’une

          Le kiné et l’ergo à la rescousse
          « Dans le cadre du dépistage, le médecin généraliste peut en outre être aidé par une équipe paramédicale »,
          souligne le Dr Mary. « Le kinésithérapeute pourra ainsi réaliser un bilan et entamer une prise en charge adaptée
          à la personne. »
          Selon les situations, diverses sous-spécialités de la discipline se révéleront utiles : de la kinésithérapie géné-
          rale si on est face à troubles de la marche d’origine musculosquelettique ; de la kinésithérapie urologique en
          cas d’incontinence urinaire qui entraîne des urgences mictionnelles (et, dans la précipitation, des risques de
          chute) ; ou encore de la kinésithérapie vestibulaire si les troubles de l’équilibre sont d’origine vestibulaire ou si
          les troubles de la marche sont consécutifs à la crainte de faire ou refaire une chute.
          Quant à l’ergothérapeute, il évaluera le fonctionnement de la personne âgée au sein de son domicile en exami-
          nant les facteurs personnels, environnementaux (architecture, revêtement de sol, éclairage, encombrement...)
          et comportementaux (habillage, chaussures, appuis inadaptés...) qui ont une influence sur ses AVJ (activités
          de la vie journalière) et AIVJ (activités instrumentales de la vie journalière). Il proposera une adaptation si né-
          cessaire.

                                                                                                                    n°83 - mai 2019
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LE POIDS DU CHRONIQUE                        CHUTES :                       ET SI MAGGIE DE BLOCK               CONCOURS               AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                   DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                      REMPILAIT

     convention volontaire, conclue entre un pharmacien et
     l’un de ses clients répondant à certains critères de sélec-
     tion.
                                                                                   A vos fiches. Prêts ?
     Psychotropes et produits à visée
     cardio-vasculaire
                                                                                   Décelez !
     Mais sur quelles spécialités les médecins doivent-ils plus                    Cet article, assorti de fiches pratiques,
     particulièrement braquer le regard ? « L’attention du géné-                   concourt à une sensibilisation des presta-
     raliste doit se porter principalement sur les psychotropes,
                                                                                   taires soutenue par la Cocof, la Commis-
     car ils perturbent le temps de réaction à une perte d’équi-
     libre, et affectent également la perception de la position                    sion communautaire française de la Région
     du corps dans l’espace. » Font partie de cette famille les                    bruxelloise.
     neuroleptiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques,                    Les deux premières fiches (QUELS SONT LES
     les hypnotiques et les anxiolytiques.
                                                                                   PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE ? et EF-
     Par ailleurs, le généraliste tiendra à l’œil les médicaments                  FET D’UNE APPROCHE MULTIFACTORIELLE
     à visée cardiovasculaire, dont les hypotenseurs (en par-                      POUR LES CHUTES) étaient déjà téléchar-
     ticulier ceux qui provoquent un risque d’hypotension                          geables sur le site de la SSMG (www.ssmg.
     orthostatique), les antiarythmiques, les anticoagulants                       be). Un autre pense-bête pour soignants est
     et la digoxine. Enfin, il restera vigilant à d’autres classes                 depuis lors venu étoffer la collection :
     médicamenteuses comme les analgésiques en particu-
     lier morphiniques, les antiparkinsoniens avec risque de                       • LE RISQUE MÉDICAMENTEUX
     dyskinésies, les antidiabétiques pouvant induire des hypo-
     glycémies et les très nombreux médicaments à effet an-
     ticholinergique (troubles de la vision et somnolence). @

             • Quand     ça ne « marche » plus
             vie@home, dans sa série de fiches téléchargeables « Echelles d’évaluation gériatriques », s’était arrêté il y a
             quelque temps sur les outils intéressants pour apprécier le degré de mobilité (le score Stratify, les tests Timed
             up & go ou One-leg balance…). Cette fiche illustrée est toujours disponible.

             •A   lire ou relire
             Cet article s’inscrit dans le prolongement d’un texte paru dans le vie@home n°74 : « Chutes de la personne
             âgée : repérer les risques et agir en équipe ». Il insistait sur l’exploitation, à bon escient, des expertises croisées
             de professionnels tels que les généralistes, infirmiers, kinés, ergos, pharmaciens… pour déceler proactivement
             le risque. Il plaidait pour une approche multifactorielle.

                                                                                                                      n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
PAUL                      02.03.19 > 05.01.20

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                          PAUL
                          DELVAUX
                          MUSEUM
                          St Idesbald

                            22.02.19 > 05.01.20
      delvauxmuseum.com
Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                        CHUTES :                      ET SI MAGGIE DE BLOCK                      CONCOURS               AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                   DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                     REMPILAIT

     DOMICILE

     Des velléités de
     sur-mesure
     Mi-mai, une Maggie De Block en cam-
     pagne a dévoilé à la presse ses « 12
     engagements » pour que la Belgique
     gagne encore des galons au niveau des
     soins de santé. Dans sa liste, des pro-
     messes qui concernent indirectement
     ou explicitement les aînés, comme pou-
     voir tabler sur des soins de qualité dans
     ses pénates. Ou encore se voir offrir une
     qualité de vie matinée d’autodétermination
     et la possibilité de consulter son médecin en
     ligne. @ J.M.
                                                                                      > La réforme prévoit entre autres une intégration
                                                                                     de certains suppléments actuels dans le prix de base.

     vie@home n’a pas pour l’habitude de relayer des pro-               exemple des patients dialysés ou cancéreux - qui mobi-
     grammes électoraux, d’autant que, quand vous lirez ces             lise des équipes de soins spécialisées et de la technologie.
     lignes, l’échéance du 26 mai sera derrière nous. Il n’em-          Avec son parti, elle promet de les intégrer de manière
     pêche. Quand la libérale flamande a médiatisé les grands           structurelle dans l’offre de soins.
     axes qu’elle se propose de privilégier dans les cinq an-
     nées à venir, il était tentant d’y jeter un œil. Car venant        Cela suppose d’utiliser des applications numériques pour
     de la part d’une ministre sortante, l’inventaire peut être         pouvoir assurer à distance le suivi des patients. D’ailleurs,
     révélateur des dossiers qu’elle considère non entamés              elle envisage aussi de rembourser certaines consultations
     ou inachevés. De plus, le vieillissement s’invitait très vite      en ligne du patient avec son professionnel de santé, faites
     dans son argumentaire. Celui-ci s’ouvrait sur un cocorico          à partir d’une plateforme sécurisée.
     (« nous avons beaucoup investi ces dernières années : en
     2019, près de 5 milliards d’euros de plus qu’en 2014 »)            Ces 68’tards décidés
     et une allusion démographique (« C’était nécessaire car            D’autre part, l’ex-ministre de la Santé prédit que la géné-
     nous vivons plus longtemps. Et plus nous vieillissons, plus        ration d’aînés qui va arriver ne s’en laissera pas compter.
     nous avons besoin de soins »).                                     « D’ici 2030, un Belge sur 5 aura atteint l’âge de 67 ans ou
                                                                        plus. Celles et ceux qui sont montés sur les barricades dans
     A titre indicatif, donc, et sans lui faire de promotion tardive,   les années ‘60 et ‘70 réclament aujourd’hui leur droit à
     voyons dans quels domaines impactant plus spécifiquement           l’autodétermination. » Il faut, dit-elle, qu’ils puissent choi-
     la personne âgée Maggie De Block voudrait aller plus loin.         sir la formule qui leur assure la meilleure qualité de vie,
                                                                        dans la panoplie des soins à domicile, en institution ou
     Santé mobile et téléconsultations                                  dans un autre type de structure comme un hôtel ou une
     Elle trouve tout d’abord que l’encadrement pour être soi-          ferme de soins (« zorghotel of een zorgboerderij »).
     gné à domicile fait défaut, alors que cette solution a la
     préférence du patient, qu’elle réduit le risque d’infections       D’où la promesse de l’Open VLD d’accorder « un bud-
     nosocomiales et qu’elle revient en général moins cher              get santé aux personnes âgées, qu’elles pourront utiliser
     qu’un séjour dans un établissement de soins.                       pour des soins sur mesure ». Partant du principe que les
                                                                        besoins ne s’arrêtent pas la nuit, l’ex-ministre affirme aus-
     Elle se propose donc de poursuivre et d’intensifier les ac-        si vouloir investir dans « des soins à domicile avec horaires
     tuels projets sur l’hospitalisation à domicile - au profit par     flexibles ». @

                                                                                                                              n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                     CHUTES :                    ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS        AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                   REMPILAIT

     RÉFORME DE L’AIDE AUX AÎNÉS

     Arrêté adopté
     Le décret d’Alda Greoli relatif à l’aide
     aux aînés en Région wallonne avait
     été adopté en février dernier. Mi-mai,
     le gouvernement wallon a approuvé
     un arrêté qui le met en œuvre. Quels
     sont les points clefs de cette réforme ?
     @ J.M.

                        Ils n’ont pas fondamentalement changé depuis que vie@home vous avait pro-
                        posé un point de la situation dans ses numéros 77 et 78. Le texte prévoit la
                        création de 11.300 nouvelles places en MR(S) sur la décennie à venir, 1.130
                        par an à partir de 2019. L’aspect qualité est particulièrement mis en exergue.
                        Tout établissement devra proposer un projet de vie à chaque résident afin de
                        lui assurer un bien-être optimal. Il sera aussi prié de rédiger tous les deux ans
                        un plan qualité incluant entre 3 et 8 objectifs d’amélioration. La concrétisation
                        de ces intentions sera doublement mesurée (via une auto-évaluation et une
                        évaluation réalisée par l’AViQ).

                        Est prévue également par le décret une révision du mode de financement des
                        infrastructures, qui sera étroitement lié à l’occupation réelle de la place par le
                        résident. Il y aura par ailleurs une intégration de certains suppléments actuels
                        dans le prix de base et un contrôle renforcé des prix passant par l’instauration
                        d’un prix maximum conventionné. Adhérer ou pas à ce tarif sera laissé au choix
                        des institutions, mais seules celles qui adoptent les prix conventionnés pour-
                        ront bénéficier du nouveau système de financement des infrastructures. L’es-
                        poir des autorités est de faire diminuer les prix dans l’ensemble du secteur. @

                                                                                                             n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                      CHUTES :                    ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS        AGENDA
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     MÉDICAMENTS

     Des mesures
     pour limiter
     l’indisponibilité
     Le dossier a fait la Une de nombreux
     médias ces derniers mois. La B
                                  ­ elgique
     semble en proie à une intensification
     d’un phénomène qui n’est pas nou-
     veau : les ruptures d’approvisionne-
     ment en (certains) médicaments. Une
     modification législative pourrait alléger le
     problème. @ J.M.

                    Ce n’est parfois qu’un conditionnement bien précis qui brille par son absence transitoire
                    dans les officines, ou une spécialité pour laquelle il existe heureusement des alternatives
                    thérapeutiques. Il n’empêche. Fin avril, VTM Nieuws parlait de 428 produits temporai-
                    rement manquants. La carence est en partie imputable à des déficits de matières pre-
                    mières, ce qui enraye la fabrication, mais aussi à l’exportation de certaines spécialités
                    hors du territoire belge, où leur prix pourrait être plus élevé - avec pour conséquence
                    l’appauvrissement des stocks destinés aux patients belges.

                    Il y a peu, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, l’Afmps, a an-
                    noncé la parution d’une disposition portant modification d’une loi de 1964. Elle ins-
                    taure une obligation de livraison de médicaments des firmes pharmaceutiques aux
                    grossistes-répartiteurs, afin qu’ils puissent remplir leurs obligations de service public en
                    approvisionnant le marché national. En outre, lesdits grossistes-répartiteurs ne sont au-
                    torisés qu’à livrer aux pharmacies belges (publiques et hospitalières) ou à d’autres gros-
                    sistes-répartiteurs.

                    Un futur arrêté d’exécution contiendra une définition plus sévère de l’indisponibilité :
                    si le fabricant n’est pas à même de fournir les médicaments dans un délai de 3 jours
                    ouvrables (contre 14 auparavant), il devra le signaler à l’Afmps. Laquelle pourra tirer le
                    signal d’alarme plus rapidement et, si nécessaire, prendre des mesures supplémentaires.
                    Elle dispose d’un arbre décisionnel qui décline différentes actions selon la gravité de
                    l’indisponibilité. Au pire, il est envisageable d’importer depuis l’étranger le produit man-
                    quant ou un/des médicament/s de remplacement. @

                                                                                                              n°83 - mai 2019
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Comment repérer le niveau de risque ? - CHUTE DES AÎNÉS - vie@home
LE POIDS DU CHRONIQUE                      CHUTES :                    ET SI MAGGIE DE BLOCK             CONCOURS             AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                 DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                   REMPILAIT

     L’aide à domicile, la
     bouée anti-placement
     A l’issue d’une enquête étayée par une partici-
     pation de 2.672 bénéficiaires et de 156 aidants
     proches, l’asbl ADMR conclut que le soutien à la
     maison retarde la tant redoutée entrée en insti-
     tution. C’est davantage une confirmation qu’une
     surprise, de fait.                                                    LES AIDES FAMILIALES, EST-CE QUE ÇA
                                                                             AIDE À RESTER DANS SES PÉNATES ?
     L’ADMR, « Aide à domicile en milieu rural », est une asbl
     qui s’emploie à apporter un soutien à domicile adapté et                       LA RÉPONSE EST OUI, À 84%.
     accessible à tout individu, famille, personne âgée ou han-
     dicapée résidant dans des zones moins urbanisées et dé-
     sirant continuer à vivre dans son environnement familier.
     L’accompagnement se réalise par l’intermédiaire de diffé-
     rents métiers formés et qualifiés (aide familiale, aide-mé-
     nagère sociale, garde à domicile et ouvrier polyvalent).       L’enquête a aussi révélé que l’aide offerte permettait de
     L’ADMR a voulu savoir comment ses coups de pouce étaient       maintenir une forme d’autonomie « qui sans l’intervention
     vécus par les bénéficiaires et les aidants proches. Une éva-   de l’ADMR se verrait réduite, rendant l’institutionnalisation
     luation de son impact social, en somme. Elle a donc mené       davantage inévitable » - institutionnalisation qui apparaît
     l’enquête, en s’appuyant sur l’expertise de l’UNamur, au       comme « une crainte bien réelle » chez les sondés. A la
     moyen d’un double questionnaire suivi, pour la dimen-          question : « les aides familiales vous aident-elles à conti-
     sion qualitative, par un certain nombre d’entretiens. Forte    nuer à vivre chez vous ? », la réponse est oui, à 84%.
     des réponses et témoignages de quasi 2.700 bénéficiaires
     et d’un bon 150 aidants proches, l’asbl arrive à diverses      Par ailleurs, les chercheurs ont noté que l’effet des inter-
     conclusions, globalement positives pour son action.            ventions de l’ADMR était également perceptible chez les ai-
                                                                    dants proches (dont 31% n’ont pas choisi ce rôle, et 30% ne
     Un cap à admettre                                              le vivent que moyennement bien) : « ils voient leur quotidien
     L’enquête confirme notamment que l’entrée dans la dy-          transformé, sans qu’il n’y ait de vécu négatif associé ». @
     namique d’aide n’est pas chose aisée, et cela d’autant
     plus qu’elle est soudaine et imprévue. C’est faire aveu
     de vulnérabilité, de moindre indépendance, en somme,
     souvent à la suite d’une dégradation de l’état de santé
     (une chute et ses multiples fractures induites, une hospi-
     talisation de longue durée, un AVC, la progression d’une
                                                                            Pour creuser
     maladie dégénérative, etc.). Du coup, le recours à l’aide              Vous pouvez découvrir l’intégralité des enseigne-
     familiale est d’emblée lié à de la souffrance physique et
                                                                            ments de cette enquête sur le site de l’ADMR. Le
     psychique. Il faut donc, de la part des professionnels, dé-
     ployer pas mal de tact pour aider les gens à surmonter                 rapport fait une quarantaine de pages.
     assez vite cette épreuve de vie, indique le rapport.

                                                                                                               n°83 - mai 2019
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               (ÉTUDE MLOZ)                              DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                                REMPILAIT

                   CONCOURS DE MAI

                   Appuyez sur la détente
                   Qui refuserait une parenthèse de douceur dans ce
                   monde si pas de brutes, de rythmes effrénés et de
                   stress permanent ? Pas l’équipe de vie@home ! Mais
                   c’est exclusivement à vous, lecteurs (si, si !) et lec-
                   trices, que le cadeau du mois est destiné : un moment
                   de détente qui peut être un passage-relooking chez
                   le coiffeur, un soin du corps bienfaisant, un massage
                   relaxant ou une manucure pour plaire… jusqu’au bout
                   des doigts.

                                                                                      MRPA, MRS, MRSA…
                                                                                      Comme d’habitude, pour prendre part au tirage au sort
                                                                                      qui désignera l’heureux ou l’heureuse gagnante de la
                                                                                      « Parenthèse de douceur », il faut d’abord trouver la
                                                                                      bonne réponse parmi les propositions multiples ci-des-
                                                                                      sous (et comme d’habitude également, la réponse se
                                                                                      trouve tout simplement dans un article récent).

                                                                                      La prévalence du portage du MRSA (Staphylococ-
                                                                                      cus aureus résistant à la méticilline) dans les mai-
   Pour qui, le prix d’avril ?
                                                                                      sons de repos et de soins est passée :
   La nouvelle section qui a germé au printemps
   sur le site rafraichi du Centre belge d’information                                A/ de 19% en 2005 à 9% en 2015
   pharmacothérapeutique, le CBIP, propose des                                        B/ d
                                                                                          e 16% en 2005 à 9% en 2015
   modules d’apprentissage en ligne sur les médi-
   caments. Cette nouvelle plate-forme didactique                                     C/ de 19% en 2005 à 6% en 2015
   s’appelle l’Auditorium (réponse C).
   C’est Hélène Van den Berghe, infirmière à
   la ­Seniorie Ma Maison à Dottignies qui, après                                                                                              vie@home attend vos réponses
                                                                                                                                                       jusqu’au 7 juin 2019
   avoir coché la bonne réponse, a été désigné/e
   par le sort. Elle remporte le coffret WonderBox
   ­Moments en duo qui était en jeu. Bravo !

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                                                                                                                                                              n°83 - mai 2019
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Le média des professionnels de l’accompagnement de la personne âgée

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Isabelle André                                                                         Editeur responsable
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LE POIDS DU CHRONIQUE                      CHUTES :                       ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS             AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                 DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                      REMPILAIT

   DÉPENSES LIÉES AU VIEILLISSEMENT

   Les poids du chronique
   et des hospitalisations
   Les mutualités libres (MLOZ) votent pour
   un doublement du budget de la pré-
   vention, histoire de tenir à distance le
   plus longtemps possible les maladies
   chroniques, celles qui se cumulent
   au grand âge et… font monter l’ad-
   dition. Cette recommandation dé-
   coule d’une nouvelle étude de leur
   part sur le vieillissement. Les MLOZ
   pointent le poids des hospitalisa-
   tions : un tiers des dépenses totales
   de l’assurance maladie chez les plus
   de 65 ans. Un autre quart est mobili-
   sé pour la dépendance, au travers des
   forfaits pour le secteur résidentiel et les
   soins infirmiers. @ Johanne Mathy

   L’étude « Analyse des prestations de soins de santé des
   personnes âgées », sortie il y a une bonne quinzaine, vise
   entre autres à « mieux prendre en compte, en tant qu’or-          Qui dit de plus en plus âgé dit…
   ganisme assureur, les besoins spécifiques » des aînés. Elle       La part d’aînés en secteur résidentiel (MRPA, MRS et CSJ)
   confirme des phénomènes et tendances dont on pouvait              croît de façon exponentielle l’âge avançant, indiquent les
   se douter, en leur collant des ordres de grandeur - ce qui        MLOZ : à partir de 80 ans, près de 1 personne âgée sur 5
   est souvent un exercice parlant.                                  réside dans une structure de soins résidentiels. Idem avec
                                                                     la prévalence des maladies chroniques : le total de seniors
   En 2017, les 65 ans et plus représentent 15,1% des assu-          qui en souffrent grimpe aussi fortement avec l’âge : chez
   rés MLOZ. Celles-ci observent que globalement, environ :          les plus de 80 ans, ce sont plus de 8 personnes sur 10 qui
   -7 personnes âgées sur 10 souffrent                             ont au moins une maladie chronique. Même phénomène
      d’1 maladie chronique                                          d’accroissement, encore, au niveau de l’intervention ma-
   - 3 sur 10 présentent au moins 2 maladies chroniques             jorée : globalement, 2 personnes âgées sur 10 ont droit
   - 1 sur 10 en a au moins 3.                                      à ce régime - qui comme on le sait entraîne pour l’as-
                                                                     surance obligatoire des remboursements plus élevés des
   Dans le trio de pathologies chroniques les plus courantes,        frais médicaux. Davantage d’aînés encore deviennent des
   on retrouve l’hypertension (61,3%), suivie de loin par,           BIM en vieillissant. Une explication des mutualités libres :
   au coude à coude, la dépression (13,9%) et le diabète             « de plus en plus de personnes sont seules et ont donc
   (13,6%).                                                          des revenus inférieurs (l’octroi du droit est en partie basé

                                                                                                                 n°83 - mai 2019
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LE POIDS DU CHRONIQUE                          CHUTES :                     ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS         AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                     DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                    REMPILAIT

   sur les conditions de revenu) ». L’accroissement de la dé-
   pendance joue aussi.

   Sans surprise, au vu du paragraphe qui précède, les dé-
   penses augmentent avec l’âge. Un phénomène commun                         La santé mentale et
   dans l’OCDE. Les MLOZ ont chiffré cette progression des
   coûts : les dépenses annuelles moyennes en assurance                      l’insuffisance rénale
   obligatoire sont de 1.401 € par personne au-dessous de
   65 ans. Passé cette barre, elles montent : 4.531 € par
                                                                             salent la note
   personne chez les 65-79 ans et 8.820 € après 80 ans.                      Le fait de souffrir d’une maladie chronique
   Autrement formulé, les aînés entraînent pour la collec-
                                                                             entraîne toujours des dépenses mensuelles
   tivité des dépenses conséquentes tout en ne constituant
   qu’un groupe (certes en croissance mais) restreint de la                  plus élevées pour les mutuelles. Pour les
   population totale. « Les 65-79 ans représentent 22,2%                     trois maladies chroniques les plus courantes
   des dépenses et les plus de 80 ans, 20,8%, alors qu’ils ne                - à savoir l’hypertension, la dépression et le
   représentent respectivement que 10,2% et 4,9% de nos                      diabète - les MLOZ trouvent respectivement
   membres », illustrent les MLOZ.                                           109 €, 174 € et 50 €. Il existe également
                                                                             des pathologies chroniques qui induisent des
   Les big five                                                              dépenses supérieures de plus de 1.500 €
   Quels sont les principaux postes de dépenses consen-
   ties au bénéfice des aînés ? Les MLOZ ont choisi de se                    par rapport à celles consenties pour un as-
   concentrer sur les 5 postes qui, ensemble, constituent les                suré comparable mais qui en est indemne :
   2/3 des dépenses totales de l’assurance obligatoire pour                  les maladies rares, les problèmes de santé
   la population âgée, à savoir :                                            mentale et l’insuffisance rénale.
   • les frais de séjour et de soins à l’hôpital (hors médi-
      caments, prestations techniques et honoraires des
      ­médecins) ;
   • les forfaits pour les centres de soins résidentiels (l’in-
       tervention de l’assurance maladie pour l’assistance aux
       activités quotidiennes des résidents, les soins corporels,
       les soins infirmiers, la (ré)activation, la revalidation et la
       (ré)intégration sociale) ;
   • les médicaments remboursés ;
   • les soins infirmiers, essentiellement à domicile (hono-
       raires forfaitaires, prestations techniques - toilette,
       soins de plaies... - et consultation infirmière) ;
   • les consultations (des médecins généralistes et
       spécialistes).

   Médecin et pharmacien
   fort visités
   Tous les aînés ne « consomment » pas forcément
   tous ces postes, ou pas autant. Bien sûr, rares
   sont ceux qui ne consultent pas dans l’année ou
   qui ne prennent aucun médicament remboursé, par
   exemple. Parmi les plus de 65 ans, environ 95% ont
   vu un médecin sur 2017. Et pour ce qui est des médica-
   ments, il n’y a que 6% des 65-79 ans et 2,4% des plus 80

                                                                                                                   n°83 - mai 2019
                                                                        3
LE POIDS DU CHRONIQUE                       CHUTES :                   ET SI MAGGIE DE BLOCK            CONCOURS           AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                  DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                  REMPILAIT

          La TàU à l’œuvre : - 10% de dépenses par an
          en médicaments pour les résidents
          Les dépenses en médicaments représentent 15,2 % des dépenses totales de l’assurance maladie en 2017, ont
          calculé les mutualités libres. Entre 2010 et 2017, ces dépenses augmentent fortement pour les moins de 65
          ans et les 65-79 ans, mais plus faiblement pour les plus de 80 ans. « Cela peut s’expliquer par l’introduction
          de la tarification à l’unité [TàU] en 2015. Les dépenses annuelles moyennes en médicaments pour les résidents
          diminuent de 10,2 %, passant de 1.129 € à 1.013 € entre 2010 et 2017. »

   qui ne se sont rien vu prescrire sur l’année (contre 29%                              LES ¾ DES PERSONNES
   des moins de 65 ans).                                                  INSTITUTIONNALISÉES COURANT 2017
                                                                            ONT SÉJOURNÉ AU MOINS UNE NUIT
   En revanche, il n’y a pas autant d’aînés à faire appel à
   des soins infirmiers à domicile ou à se retrouver admis à                     À L’HÔPITAL DURANT LES DEUX
   l’hôpital : on parle de +/- 20%. Et ils sont encore moins                 SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉ LEUR
   nombreux à séjourner dans un centre de soins résiden-                               INSTITUTIONNALISATION
   tiels (+/- 10%). Cela étant, même peu fréquents, les sé-
   jours à l’hôpital et l’institutionnalisation constituent pour
   la collectivité des dépenses beaucoup plus élevées. Les
   interventions pour séjour hospitaliers représentent plus
   d’un tiers (35%) des dépenses totales de l’assurance obli-
   gatoire pour les personnes âgées.

   De l’hôpital à la MRS
   Les MLOZ épinglent que l’importance relative des
   cinq postes majeurs ci-dessus varie considérable-
   ment selon l’âge. « Par exemple, 40% des dé-
   penses des personnes de plus de 80 ans concernent
   des forfaits pour les centres de soins résiden-
   tiels et les soins infirmiers, alors que ce pourcen-
   tage est beaucoup plus faible chez les 65-79 ans
   (10%) et les moins de 65 ans (2%). »

   Prenons justement les maisons de repos. En 2017, 8,4%
   des personnes âgées y ont séjourné pendant au moins
   une partie de l’année. La part des dépenses les ­concernant

                                                                                                              n°83 - mai 2019
                                                                   4
LE POIDS DU CHRONIQUE                         CHUTES :                          ET SI MAGGIE DE BLOCK                 CONCOURS              AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                    DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                         REMPILAIT

    Top 5 des médicaments qui comptent le plus d’utilisateurs, 2017

   90,0%                                                                                                                            140.000.000
                        79,0%
   80,0%
                         118.994.449                                                                                                120.000.000
   70,0%
                  62,0%                                                62,0%                                                        100.000.000
   60,0%                                       55,0%

   50,0%                                  47,0%                                                                                     80.000.000
                                                                                               45,0%
                                                                  41,0%                                           41,0%
                                                                                          38,0%                       39,0%
   40,0%                              36,4%
                                                                                                                                    60.000.000
                                                                         53.496.532
   30,0%                                                                                                                  44.914.584
                                                                                                                                   40.000.000
   20,0%                                                                              14,2%
              11,8%                                                                              25.159.466
                                                                                                                                    20.000.000
   10,0%                                                      6,4%                                             5,2%
                                                 4.313.346
    0,0%                                                                                                                            0
            antihypertenseur           antibiotique           antiagrégant        inhibiteur pompe à             statines
                                                                                        protons
LE POIDS DU CHRONIQUE                      CHUTES :                       ET SI MAGGIE DE BLOCK                    CONCOURS                 AGENDA
     (ÉTUDE MLOZ)                 DIS-MOI CE QUE TU PRENDS…                      REMPILAIT

    Après les
    modélisations, les
    recommandations
   L’étude des MLOZ n’a pas pour voca-
   tion de stigmatiser, de « culpabiliser » les
   aînés qui y apparaissent comme de gros
   consommateurs - malgré eux : les mutua-
   lités libres se servent des ordres de gran-
   deurs qu’elles ont plaqués sur des tendances
   pour formuler des recommandations. @ J.M.

                                                                                  > Un suivi à domicile par une équipe de première ligne
   Ainsi demandent-elles tout d’abord aux autorités d’agir,                       coordonnée est souhaitable également, « en respectant
   ou plus exactement : d’anticiper. Il faudrait investir plus                      la liberté de choix du patient », insistent les MLOZ.
   pour garder à distance ces pathologies longue durée
   qui, seules ou en combinaison délétère, alourdissent la
   facture. Elles plaident pour « une norme de croissance
   passant de 1,5 à 2,2 % à partir de 2020 et pour une
   augmentation de 50 % des ressources consacrées à la
   prévention ». But visé : augmenter le nombre d’années             Le cohousing (intergénérationnel) est aussi d’après les
   de vie en bonne santé.                                            MLOZ de nature à aider les personnes âgées à rester
                                                                     plus longtemps dans leur foyer. « Il faut donc rendre ce
   Les aidants et les TIC à la rescousse                             système plus attractif fiscalement », par exemple avec
   Pour comprimer les coûts d’hospitalisation, il faudrait           des déductions pour les personnes physiques qui ont
   une transition plus fluide entre l’hôpital et les soins à         choisi de cohabiter avec un proche dépendant de plus
   domicile. Ceci nécessite « davantage d’investissements            de 75 ans.
   dans les soins de suivi prodigués à l’hôpital, dans les
   centres de convalescence et de revalidation, et dans les          La 1re ligne aux taquets
   soins transmuraux ».                                              Un suivi à domicile par une équipe de première ligne
                                                                     coordonnée est souhaitable également, « en respec-
   La mutualité propose d’encourager les formes de lo-               tant la liberté de choix du patient ». Toujours au niveau
   gement permettant aux aînés de continuer à vivre de               de la première ligne, les MLOZ en appellent les MG et
   manière autonome le plus longtemps possible, « de                 les pharmaciens (notamment de référence, les obser-
   préférence dans leur propre habitation avec une aide              vateurs officiels des traitements au long cours) à « se
   professionnelle pendant la journée ou à l’aide d’outils           compléter encore davantage » dans l’information du
   électroniques ». Elle songe à des innovations comme               senior sur son traitement médicamenteux. D’ailleurs,
   des solutions de communication et de télésurveillance             chez les patients polymédiqués, il devrait y avoir se-
   « faciles à utiliser et abordables ». Et de proposer de           lon elles formalisation d’un schéma de médication et
   stimuler, en parallèle, les soins informels – notamment           « edication review » régulière (c’est-à-dire une analyse
   par le renforcement du statut d’aidant proche, avec               critique de l’ensemble de la médication, pour l’alléger
   octroi de droits spécifiques (congé spécial, dédomma-             ou l’adapter au besoin). Et en MRS, une collaboration
   gement direct, avantages fiscaux, soutien administratif           multidisciplinaire peut également contribuer à assurer
   et psychosocial…)                                                 l’adéquation des prescriptions aux résidents. @

                                                                                                                           n°83 - mai 2019
                                                                 6
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