ASSEMBLÉE ANNUELLE 2019 - COOP de FRANCE Déshydratation - Luzernes
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ASSEMBLÉE 2019 ASSEMBLÉE ANNUELLE 2019 COOP de FRANCE Déshydratation RAPPORT D’ACTIVITÉ COOP de France Déshydratation - 43 rue Sedaine - CS 91115 – 75538 Paris Cedex 11 - deshydratation@coopdefrance.coop INSCRITE A LA PREFECTURE SOUS LE N°66/000583 – N° DE TVA INTRACOMMUNAUTAIRE FR 44 784 179 665 Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 1 sur 43
Mesdames, Messieurs, chers amis, Nous avons l’honneur de vous accueillir ce jeudi 19 décembre 2019, à l’assemblée statutaire annuelle de Coop de France Déshydratation. Cet incontournable de notre vie de section nous permet, au-delà du plaisir de nous retrouver avant les traditionnelles fêtes de fin d'année, d'accomplir nos formalités légales obligatoires. Parmi celles-ci, la nécessité pour nous de vous restituer nos actions, bien que le temps consacré nous soit compté. Qu'importe ! Nous complèterons ce rapportage, une fois n'est pas coutume, par une session numérique de notre habituelle journée technique, afin de ne pas multiplier les échéances de début d'année. Car cette année 2020, ce sera celle de notre deuxième symposium luzerne, le 6 février, au Capitole de Châlons-en- Champagne : nous vous y attendons nombreux ! Dans ce rapport d’activité nous traiterons successivement des points suivants : - évolution commentée des productions européennes ; - synthèse de l’activité commerciale de la campagne 2018/2019 ; - composition et activité du Conseil de section ; - travaux menés par le Comité Exécutif Recherche Agronomique ; - recherches effectuées par le Comité Exécutif Nutrition Animale ; - dossiers suivis par le Comité Exécutif Technique ; - recherches & développement menés par le Comité LRD-process ; - activité de communication ; - trame pour l’avenir ; - conclusion. Nous vous souhaitons, Mesdames, Messieurs, chers amis, une belle assemblée de section de Coop de France Déshydratation ! Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 2 sur 43
LES PRODUCTIONS STATISTIQUES La production européenne de fourrages séchés s’élève à 3 179 kT en 2019. Ce chiffre se base sur les données de production de 2018 et de 2019. En effet, les données 2019 de production n’ont pas été communiquées pour l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni au moment du bouclage. Le total de production est donc estimé par cumul des données 2018 pour ces trois pays avec les données 2019 de production communiquées pour l’Espagne, les Pays-Bas et la France. La France et les Pays-Bas ont vu leur production augmenter en 2019 grâce notamment à de bons rendements réalisés en début de saison avec des conditions météorologiques favorables. L’Espagne maintient un niveau de production équivalent à 2018 et ce, malgré des épisodes de sécheresse relativement marqués sur la campagne 2019. EUROPE : ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE FOURRAGES SÉCHÉS (kT) 6000 5000 4000 3000 kt 2000 1000 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019* Total en kt 4609 4599 4720 4421 4515 4571 4897 4405 4348 4459 3616 3874 4058 4463 3277 3306 3385 3161 3236 3412 3122 3179 Figure 1 : Europe : Évolution de la production de fourrages séchés (kT) *données 2019 de production non communiquées pour l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni (report 2018) Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 3 sur 43
É VO LUT I O N RE LAT I VE DE LA PRO DUCT I O N DES Q UAT RE PRI NCI PAUX PRO DUC T E URS E URO PÉ E NS DE FO URRAG ES DÉSHYDRAT ÉS (BA SE 1 0 0 : 2 0 0 8 ) Espagne France Allemagne Italie Europe 180,0 160,0 140,0 BASE 100 EN 2008 120,0 100,0 80,0 60,0 40,0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019* Figure 2 : Europe : Évolution de la production des quatre principaux producteurs européens de fourrages déshydratés (kT) – Base 100 : 2008 *données 2019 non communiquées pour l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni Point par pays L’Espagne CAMPAGNE 2019: DISTRIBUTION Le pays a subi des conditions de sécheresse DE LA PRODUCTION relativement fortes sur la campagne 2019. La EUROPÉENNE DE FOURRAGES SÉCHÉS PAR PAYS production totale est équivalente à l’an passé Pays bas Espagne (1 350 kT) malgré une hausse des surfaces en 4% 42% production. L’Espagne reste le premier producteur de fourrages séchés avec 42% de Italie la production totale européenne. 22% Royaume -Uni Les surfaces dédiées à la culture des fourrages 1% Allemag déshydratés sont en augmentation de 1,72% ne France 6% 25% si l’on compare à l’année 2018, représentant 118 000 ha sous contrat de production avec Figure 3 : Campagne 2019 : Distribution de la production européenne de fourrages séchés par pays 71 usines de déshydratation. *données 2019 non communiquées pour l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni Sur le territoire, les régions de la Catalogne, de l’Aragon, et de Castille la Mancha n’ont pas été trop impactées par la sécheresse Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 4 sur 43
du fait de la pratique de l’irrigation. Castille la Mancha est par exemple la région où l’irrigation est la plus développée (99% des surfaces). En revanche, Castille et Leon, qui est une région peu irriguée, a connu une sécheresse sévère qui a entrainé une baisse sensible des rendements. L’Espagne exporte près de 80% de sa production. Les principales destinations de fourrages déshydratés exportés sont les Emirats Arabes Unis, les pays asiatiques avec notamment la Chine, ainsi que l’Arabie Saoudite. De plus, depuis 2017, 58 déshydrateurs ont reçu un agréement pour l’export vers l’Iran. ESPAGNE : ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE FOURRAGES SÉCHÉS (KT) 2500 2000 1500 KT 1000 500 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Total en kt 1667 1769 1955 1812 1882 2058 2166 1794 1912 1782 1528 1732 1804 1920 1439 1650 1469 1450 1528 1450 1350 1350 Figure 2 : Espagne : Évolution de la production de fourrages séchés (kT) Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 5 sur 43
La France La campagne 2019 a connu, dès le mois de février et au printemps, des cond- itions météorologiques favorables au développement et au rendement des premières coupes de luzernes. Un épisode de sécheresse s’est installé dès la mi-juin et durant tout l’été dégradant fortement les rendements. Ces mêmes contraintes estivales ont entrainé un retard à la levée et à l’implantation des luzernières. Des hétérogénéités d’implantation et Figure 3 : Cartographie des régions productrices de de rendement sont observées dans les luzerne déshydratée (vert) zones de production en fonction des rares orages et précipitations au cours de l’été. La production de fourrages séchés s’élève pour la campagne 2019 à 785 kT soit une augmentation de près de 6% par rapport à 2018. La majorité de la production provient de la région Grand-Est (85%) et est issue de coopératives (27 sites de production). FRANCE: ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE FOURRAGES SÉCHÉS (kt) 1600 1400 1200 1000 800 kt 600 400 200 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Total en kt 1346 1304 1225 1167 1094 1193 1175 1056 1007 1108 827 862 814 868 818 720 810 726 745 870 741 785 Figure 4 : France : Évolution de la production de fourrages séchés (kT) Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 6 sur 43
L’Italie L’Italie a connu une année particulièrement humide en 2019. Les fortes précipitations du début de campagne ont impacté sensiblement les récoltes et ont rendu difficile le séchage des produits. Ces intempéries se sont poursuivies toute l’année, affectant la production de fourrages séchés. À la différence des modèles espagnol et français, le modèle italien est articulé uniquement autour de déshydrateurs privés. Les Pays-Bas La production de fourrages séchés au Pays-Bas est en augmentation de 11,8% par rapport à l’année 2018. Les rendements ont été bons pour les premières coupes démarrées au début du mois de mai. Le pays a néanmoins connu des conditions de sécheresse particulièrement intenses durant tout l’été jusqu’à la fin du mois d’août. A partir du mois de septembre, le pays a connu des précipitations importantes, dégradant une partie de la production de fourrages séchés. PAYS-BAS : ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE FOURRAGES SÉCHÉS (kt) 250 200 150 kt 100 50 0 2019 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 * Total en kt 223 194 214 181 203 170 194 164 136 171 113 110 140 121 113 90 108 100 100 130 110 123 Figure 5 : Pays-Bas : Évolution de la production de fourrages séchés (kT) Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 7 sur 43
L'ACTIVITÉ COMMERCIALE Alors que les stocks de Luzerne ont été fortement sollicités par les consé- quences de la sécheresse de 2018, le territoire français a de nouveau connu des conditions très sèches sur l’été 2019, prolongeant la tension sur le marché. Une campagne de production de Luzerne 2019 moyenne. La production 2019 a été marquée par des 1è et 2è coupes très satisfaisantes. Si ce bon démarrage n’a pu pallier la dégradation des rendements en 3è et 4è coupes, il a néanmoins permis de terminer une campagne sur des niveaux légè- rement supérieurs à la moyenne, tant en volume avec un rendement en hausse de 1t/ha par rapport à l’an dernier, qu’en protéine avec un taux à 18,03%. Une campagne commerciale perturbée par la sécheresse, pour la 2e année. Même si la production 2019 a enregistré une légère hausse, avec une produc- tion record de balles, la demande soutenue générée par la sécheresse estivale n’a pas autorisé de reconstitution des stocks : la commercialisation des quanti- tés disponibles de pellets et de balles s’est donc faite de manière prudente et progressive. L’objectif prioritaire de cette fin de campagne est de continuer à accompagner les clients/éleveurs touchés par la sécheresse en assurant les flux jusqu’à la prochaine campagne. Luzerne, fermeté des prix Avec des ressources disponibles à la vente en baisse par rapport à la campagne passée, les niveaux de valorisation de la luzerne sont en progression en 2019 confirmant la persistance d’une fermeté des prix sur tous les produits de la gamme et ce malgré un contexte céréalier plus lourd. Perspectives 2020 : des fondamentaux porteurs 2020 présente donc des gages de fermeté : stocks luzerne restreints, prix du lait rémunérateur (360€/1000l), demandes en croissance (i.e. Asie et au Moyen Orient), de plus en plus qualitatives. Il faudra néanmoins surveiller le complexe matières premières agricoles, stable à ce stade. Ainsi que l’offre céréalière en mer Noire qui s’annonce abondante en 2020, tout comme le niveau élevé des stocks mondiaux actuels en blé, maïs et soja, sont des éléments de vigilance. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 8 sur 43
LE CONSEIL DE SECTION Le Conseil de Section est l’organe de pilotage de la section déshydratation de COOP de France. Il est composé d’élus des CONSEIL coopératives adhérentes à la section. Le comité de section est composé de 15 membres : Bureau : Président : Éric MASSET, Sun Déshy Vice-Président : Philippe ÉTIENNE, Déshyouest Vice-Président : Benoît LAMPSON, Luzeal Trésorier : Didier MAUDOUX, Capdéa Secrétaire : Thierry GUÉRIN, GRASASA Membre du bureau : Michel FREYERMUTH, Sun Déshy Autres membres : Gérard BEAUVALLET, Sidésup Olivier MORANT, Tereos Brice BIJOT, Tereos Claude NOCQUARD, Haute-Seine Nicolas DURAND, UCDV Thierry TISSUT, Capdéa Vincent GAUVAIN, Luzeal Benoit VACHEZ, Luzeal Hervé LHOTELLIER, Déshyouest Le conseil s'est réuni à six reprises en 2019, parmi lesquelles un séminaire sur le thème de l'avenir de la filière s'est tenu à Bruxelles à l'automne. L'occasion pour chacun de partager sa vision stratégique de la filière pour les prochaines années, d'évoquer les structures, les hommes qui la feront demain. Un fort taux de participation à ces réunions a permis d'entretenir des échanges constructifs autour de sujets aussi variés que les fondamentaux des marchés, la politique agricole commune, les projets de recherche autour du segment équin notamment ou encore la stratégie d'influence des élus auprès des instances. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 9 sur 43
LE COMITÉ EXÉCUTIF DE RECHERCHE AGRONOMIQUE Les travaux du CERA permettent d’améliorer différents aspects de la culture de la luzerne : le rendement, les taux de protéines et de fibres, les techniques de désherbage et de fertilisation, la limitation de l’impact de la culture sur la biodiversité et la qualité CERA des sols. Le Comité a aussi un rôle d’expert-conseiller en ce qui concerne les problématiques de terrain. Il assure la communication auprès des coopératives adhérentes, des partenaires de la filière, des organisations professionnelles et des prescripteurs. Ce rôle est renforcé par la gestion de l’enquête Agroluz+. Les travaux du CERA bénéficient à la fois aux quelques 65 000 ha de luzerne destinés à la déshydratation, mais aussi aux 300 000 ha de luzerne cultivés en France. Le CERA compte 19 membres : Vincent BÉGUIER, Union Française des Semenciers, Directeur scientifique, Jouffray-Drillaud Baptiste BERT, Chargé de mission, COOP de France Déshydratation Régis BERTHELOT, Direction scientifique, Arvalis Aymeric BRASIER, Administrateur, LUZEAL Romain CARPENTIER, Chargé de relations adhérents, Déshyouest Didier COULMIER, Directeur R&D, Désialis Émeline DENJEAN, Chargée de relations adhérents, SUN DÉSHY François GASTAL, Directeur Unité de Recherche Pluridisciplinaire Prairies et Plantes Fourragères, INRA LUSIGNAN Éric GUILLEMOT, Directeur, COOP de France Déshydratation Aline LAPIERRE, Chef de projet, CEREOPA Damien LARBRE, Conseiller spécialisé luzerne, Chambre d’agriculture Marne Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 10 sur 43
Mylène MAUDIER, Chargée de relations adhérents, TEREOS Nutrition Animale Didier MAUFFROY, Administrateur, CAPDÉA Olivier MORANT, Membre du Conseil de Section, COOP de France Déshydratation, Administrateur, TEREOS Nutrition Animale Stéphanie MORET, Responsable des performances industrielles et agronomiques, LUZEAL Marie NIESS, Chargée de relations adhérents, CAPDÉA Aurélie OLIVIERO, Responsable agronomie, UCDV Hervé PACQUETET, Direction agricole, TEREOS Nutrition Animale Claude PANNET, Administrateur, SUN DESHY. Le CERA s’est réuni à 5 reprises en 2019. Avec 19 membres permanents, le CERA est un comité où de nombreuses voix peuvent s’exprimer. Depuis octobre 2012, le CERA est présidé par Claude PANNET, agriculteur à Marson (51), administrateur de SUN DÉSHY, coopérative de déshydratation de la Marne. Didier MAUFFROY, agriculteur dans l’Aube et administrateur de la coopérative de déshydratation CAPDÉA est Vice-président du comité depuis septembre 2014. Depuis septembre 2019, Baptiste BERT remplace Cédric BRICE en qualité de chargé de mission agronomie & nutrition animale chez Coop de France Déshydratation. Baptiste BERT est ingénieur en agro-développement international, diplômé de l’ISTOM. Il a assuré la fonction de business development manager en Turquie en contribuant notamment à la distribution et au support technique d’un produit de protection des plantes sur plusieurs cultures. Sa dernière expérience passée à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a concerné le développement et la mise en place technique de projets dédiés à l’amélioration et à la diversification des systèmes de culture. Baptiste BERT est chargé de la préparation des contenus et de la réalisation des dossiers du CERA. Émeline DENJEAN, chargée de relations adhérents chez SUN DÉSHY et Aymeric BRASIER, administrateur chez LUZEAL ont intégré le CERA cette année. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 11 sur 43
RENFORCEMENT DE LA RIGUEUR SCIENTIFIQUE Cette année, le CERA a intégré Aline LAPIERRE comme vacataire de COOP de France Déshydratation. Aline LAPIERRE est ingénieure agronome et chef de projet au CEREOPA. Elle a apporté son expertise à la préparation et à l’animation de 2 réunions du CERA. Son soutien est précieux pour le renfort de la rigueur scientifique, technique et méthodologique des sujets traités en comité mais aussi pour son réseau relationnel. En outre, son parcours et ses expériences professionnelles passées permettent d’apporter une analyse critique sur la méthode à adopter pour hiérarchiser et conduire les dossiers du CERA ou encore intégrer de nouveaux dossiers aux activités du comité. SOUS-GROUPES DE TRAVAIL Afin de valoriser les compétences de chaque personne présente au sein du comité, certains sujets sont abordés en sous-groupes de travail : • Groupe de travail sur les produits phytosanitaires et solutions de désherbage : veille et innovations techniques. • Essais agronomiques : mise en place de nouveaux essais agronomiques. • Variluz : participation aux essais Variluz en collaboration avec l’INRA et les semenciers. • Terrasolis : représentation de Coop de France Déshydratation auprès du projet Terrasolis (anciennement connu sous le nom Ferme 112). • Agroluz+ et relations avec les adhérents : optimiser et pérenniser l’outil AGROLUZ+, améliorer la communication auprès des adhérents. Cette organisation en sous-groupes ad hoc et un comité plénier permet de rendre opérationnels les travaux du CERA en les transformant en actions concrètes au service des adhérents de Coop de France Déshydratation. LES TRAVAUX DU GT-DÉSHERBAGE En 2019, deux dossiers relatifs aux produits phytopharmaceutiques particulièrement épineux ont été abordés. • LENTAGRAN : la matière active Pyridate du Lentagran a été réhomologuée par la Commission Européenne jusqu’en 2030. Cependant, un retrait d’usage sur légumineuses fourragères ne permettra pas l’utilisation du Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 12 sur 43
produit sur luzerne en 2020 et le produit n’est plus disponible à la vente depuis la mi-juillet. Une procédure d’urgence a été mise en place par l’EFSA1, le dossier a de nouveau été soumis en juillet 2019. Coop de France et BELCHIM ont travaillé conjointement pour soutenir la validation de la molécule sur la luzerne. Celle-ci devrait pouvoir être à nouveau utilisée à l’été 2020 si la procédure suit son court. Le cas contraire, Coop de France ferait une demande d’usage orphelin de la molécule auprès de la DGAL2. • EMBUTONE RL 400 : l’EFSA a indiqué à l’entreprise NUFARM (productrice de l’Embutone) que les doses autorisées devaient être revues à la baisse. La réduction des doses conseillées nécessite que l’entreprise réalise des essais aux champs qui sont relativement coûteux. Considérant la réduc- tion de dose demandée par l’EFSA et le marché associé pour la molécule, la société NUFARM a choisi de ne pas réaliser les essais. La fin de la commercialisation du produit est prévue pour le 30 avril 2020 et la fin d’utilisation pour le 30 avril 2021. L’Embutone est une molécule que les luzerniers français utilisent beaucoup (90% d’après l’enquête Agroluz+ 2018-19). La perte de cette molécule présente un gros risque pour la filière française, les agriculteurs pouvant se reporter sur des solutions moins efficaces à l'impact environnemental supérieur. À ce jour, la profession n’a pas pu permettre de maintenir la commercialisation de la molécule. ESSAIS LUZERNE EN ASSOCIATION Les essais de luzerne associés à des mélanges multi espèces ont été implantés en 2019. L’objectif est de mettre au point des pratiques innovantes d’association à la luzerne dès le semis afin de limiter les adventices concurrentielles et d’anticiper la réduction de plus en plus notable des produits herbicides. Différents traitements multi espèces avec par exemple des graminées (fétuque, fléole, raygrass) sont donc actuellement testés. Les résultats de productivité et qualité sont comparés à la luzerne pure. 1 EFSA : Autorité européenne de sécurité des aliments 2 DGAL : Direction Générale de l’Alimentation Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 13 sur 43
CONTINUITÉ DES ESSAIS DOSES DE SEMIS Les essais implantés en 2017 se sont poursuivis cette année. L’objectif est de mesurer les critères de qualité et de productivité en fonction de la dose de semis en graines nues ainsi que l’effet des deux traitements de semences (éléments nutritifs et Rhizobium) sur la vitesse d’installation de la luzerne, sur la productivité et la qualité du produit récolté. Pour rappel, suite à l’observation de pratiques utilisant des doses de semis inférieures à 25 kg/ha (par le biais de l’enquête Agroluz+) et des rendements associés qui paraissaient n’être que peu impactés, il avait été décidé d’observer le comportement des parcelles semées avec des doses allant de 10 kg/ha à 25 kg/ha en semences nues ou enrobées. Les deux premières années, il n’y a pas eu de différences majeures constatées sur le rendement et l’analyse de qualité entre les basses doses de semis (10-15 kg/ha) et les plus fortes doses (20-25 kg/ha). Ces essais vont être poursuivis une 3è année afin de constituer davantage de données et avoir l’intégralité des références sur les trois années de luzerne. RESTITUTIONS LORS DE LA JOURNÉE TECHNIQUE Au cours de la journée technique du 6 février 2019, organisée à Châlons- en-Champagne et qui a réuni près de 90 personnes, le CERA a présenté et développé plusieurs sujets. Ces interventions sont en ligne sur la chaine YouTube COOP de France Déshydratation. Étaient à l’ordre du jour les points suivants : • Essais d’association au trèfle blanc qui ne donnent pas satisfaction pour une mise en place durable en sols de craie de Champagne. Cela répond néanmoins au contexte de Bretagne et de Normandie en apportant une solution alternative au désherbage. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 14 sur 43
• Avancement de l’essai dose de semis qui ne montrent pas de différences notables entre les doses de traitement et qui nécessite de connaître les résultats en 3ème année de production pour dresser un bilan définitif. D’autres interventions filmées et disponibles peuvent être retrouvées sur la chaine YouTube COOP de France Déshydratation : • Premiers résultats des essais Variluz, • Premières conclusions de l’initiative EUCLEG. CIRCULAIRES AGRONOMIQUES Un total de 6 circulaires agronomiques a été publié cette année. Ces circulaires sont disponibles sur le site internet culture-luzerne (www.culture-luzerne.org). Ces circulaires sont à destination des agriculteurs et sont relayées par les chargés de relation adhérents des coopératives. Elles sont également diffusées aux professionnels de la filière via par exemple la newsletter CDF Déshy. Ces circulaires ont un rôle crucial dans l’apport de recommandations pour l’amélioration des pratiques et des modes de conduite de la luzerne. En particulier les sujets abordés cette année comme le désherbage post-levée, les méthodes alternatives de désherbages, le choix variétal des semences donnent des indications importantes pour le raisonnement de l’itinéraire technique de l’agriculteur. Ces circulaires ont aussi un rôle d’information par exemple sur l’évolution des règlementations des produits phytosanitaires. Figure 6: exemples de circulaires agronomiques Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 15 sur 43
AGROLUZ+ : ENQUÊTE SUR LA CAMPAGNE 2018 Créée en 2014, l’enquête Agroluz+ permet aux adhérents des coopératives de comparer leurs pratiques agricoles et les rendements associés en culture de luzerne. Cette année, l’enquête a été remplie par 282 agriculteurs répartis principalement en régions Grand-Est et Normandie. L’enquête AGROLUZ+ poursuit deux objectifs : • Permettre à chaque producteur, en sélectionnant des filtres personnalisés (zone géographique, usines, type de production), de comparer ses résultats aux moyennes et quarts supérieurs et inférieurs du panel sélectionné, et ainsi identifier les zones de progrès. Et de modifier ses pratiques en conséquence dans le but de faire progresser ses rendements et/ou baisser ses coûts. • Collecter (sans intérêts marchands) une information fiable, harmonisée et de qualité, afin de suivre l’évolution des pratiques ainsi que disposer de données tangibles pour soutenir des dossiers de développement et de soutien de la filière luzerne auprès des pouvoirs publics. Coop de France Déshydratation remercie les nombreux agriculteurs qui contribuent à ce travail en acceptant d’y consacrer un peu de leur temps. L’enquête a reçu près de 2 400 réponses depuis sa création. Une nouvelle interface AGROLUZ+ a été créée en novembre 2019. L’enquête est ouverte depuis le 15 novembre 2019 et se poursuivra jusqu’au 1er mars 2020. L’intérêt de l’outil étant pour l’agriculteur de pouvoir comparer ses résultats au groupe de répondants et d’avoir un suivi des données et des pratiques de production à l’échelle de la filière. L’outil se présente sous la forme d’un site internet intégrant des comptes agriculteurs dans lesquels se trouve un nouveau questionnaire simplifié. AGROLUZ+ est plus ergonomique et la conservation de l’historique chaque année va permettre d’apporter une évolution plus personnalisée. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 16 sur 43
EUropean China LEGumes program (EUCLEG) : COOP de France Déshydratation est partie prenante Parmi les projets financés dans le cadre de l’appel à projets européen Horizon 2020, le projet EUCLEG présente un intérêt majeur pour la filière. Il s’agit d’un consortium de travail sino- européen regroupant 29 pays et dont le but est de génotyper de nombreuses variétés de légumineuses (incluant trèfles, pois, soja et surtout la luzerne). En comparant les résultats obtenus avec les phénotypes des plants cultivés, ces données pourront permettre à terme de réduire le temps nécessaire aux semenciers pour obtenir de nouvelles variétés et potentiellement mieux cibler les variations génétiques souhaitées afin de répondre à certaines demandes du marché (réduction du taux de lignine, meilleure teneur en Oméga 3, résistance à différents stress abiotiques…). Coop de France Déshydratation participe à ce projet en tant que partie prenante. Il s'agit d'apporter aux chercheurs un regard tourné vers l’utilisateur final (le fameux retour sur investissement), en rappelant les réalités du terrain parfois différentes de celles observées en institut de recherche. Un rapport final d’essais est attendu courant 2021. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 17 sur 43
LE COMITE EXÉCUTIF EN NUTRITION ANIMALE Le CENA, Comité Exécutif de Recherche en Nutrition Animale a pour objectif d’expertiser et promouvoir les pistes de nouveaux débouchés ou valorisations de la luzerne déshydratée. Il a aussi pour rôle de renforcer les débouchés actuels. Le CENA est ouvert à toute personne intéressée par ces thèmes, désireuse de faire bénéficier au groupe de son expertise. Le CENA compte 12 membres : Baptiste BERT, Chargé de Mission, COOP de France Déshydratation Christophe BESANÇON, Directeur Général, SUNDESHY Olivier CAMAU-FRANCOIS, Directeur Nutrition Animale, TEREOS CENA Hugues CHAUVEAU, Responsable valorisation fourrages, ARVALIS Didier COULMIER, Directeur R&D, DESIALIS Philippe ETIENNE, Président, DÉSHYOUEST Eric GUILLEMOT, Directeur, Coop de France Déshydratation Aline LAPIERRE, Chef de projet, CEREOPA Cyril LECHARTIER, Enseignant-Chercheur en Productions Animales, ESA ANGERS Samuel MAIGNAN, Directeur, DÉSHYOUEST Aurélie OLIVIERO, Responsable Agronomie, UCDV Benoit ROUILLÉ, Ingénieur Conseil, IDELE En 2019, le Comité s’est réuni à 3 reprises. Le CENA est présidé par Philippe ÉTIENNE depuis 2018. Depuis septembre 2019, Baptiste BERT remplace Cédric BRICE en qualité de chargé de mission agronomie & nutrition animale chez Coop de France Déshydratation. Baptiste BERT est ingénieur en agro-développement inter- Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 18 sur 43
national, diplômé de l’ISTOM. Il a assuré la fonction de business development manager en Turquie en contribuant notamment à la distribution et au support technique d’un produit de protection des plantes sur plusieurs cultures. Sa dernière expérience passée à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a concerné le développement et la mise en place technique de projets dédiés à l’amélioration et à la diversification des systèmes de culture. Baptiste BERT est chargé de la préparation des contenus et de la réalisation des dossiers du CENA. RENFORCEMENT DE LA RIGUEUR SCIENTIFIQUE Cette année, le CENA a intégré Aline LAPIERRE comme vacataire de COOP de France Déshydratation. Aline LAPIERRE est ingénieure agronome et chef de projet au CEREOPA. Elle a apporté son expertise à la préparation et à l’animation de 2 réunions du CENA. Son soutien est précieux pour le renfort de la rigueur scientifique, technique et méthodologique des sujets traités en comité mais aussi pour son réseau relationnel. En outre, son parcours et ses expériences professionnelles passées permettent d’apporter une analyse critique sur la méthode à adopter pour hiérarchiser et conduire les dossiers du CENA ou encore intégrer de nouveaux dossiers aux activités du comité mais aussi pour son réseau relationnel. Un dossier qui concerne l’alimentation des chèvres est actuellement en train d’être développé. Ce dossier requiert notamment une méthodologie rigoureuse de départ. Figure 9 : 1ère de couverture du rapport DESHY 2020 Le rapport Prospective DÉSHY 2020, auquel le CENA avait activement participé, reste un guide d’orienta- tion des différents travaux du comité. Que le question- nement soit l’amélioration des connaissances en termes de nutrition animale ou encore l’ouverture de nouveaux marchés, le CENA étudie soigneusement les opportunités qui se présentent à la filière. LUZERNE ET ALIMENTATION ÉQUINE L’année dernière lors du démarrage des travaux sur l’alimentation des chevaux et la luzerne, un dossier de Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 19 sur 43
financement a été déposé auprès de la région Grand-Est. Les travaux avaient pu commencer dès le mois de juin et les premiers résultats ont été présentés à la journée technique de février 2019. Lors de cette même journée, la région Grand- Est nous a annoncé que le dossier était validé avec un financement à hauteur de 104 k€. En préparation de la suite des essais sur le cheval, un second dossier a été déposé auprès de FranceAgriMer dans le cadre de l’ « Appel à Projets Expérimentations ». Le dossier a reçu, à son tour, une réponse positive octroyant un financement de 299 k€ pour les essais qui ont débuté à l’été 2019. L’objectif de ce projet est de faire progresser les connaissances et les pratiques en alimentation équine pour la promotion de l’utilisation de la luzerne sur les segments santé et performance sportive. Les derniers résultats sur les essais conduits par la société Lab To Field indiquent que la luzerne est parfaitement compatible avec l’alimentation du cheval. Son pouvoir tampon se révèle être un atout majeur dans la lutte contre les troubles digestifs du cheval. Les prochains essais sont actuellement en train d’être mis en place. Ils portent sur l’évaluation de l’effet de la luzerne sur la performance sportive ainsi que sur la prévention et la guérison des ulcères gastriques du cheval athlète. PARTICIPATION AU TRAVAUX CONCERNANT LES GAMMES DE LAIT Il existe aujourd’hui une offre de lait croissante en termes de gamme. On relève cette année une apparition de laits certifiés sans OGM3, qui résulte d’animaux n’ayant pas reçu d’aliments OGM, ainsi que de laits « de pâturage » indiquant que les animaux ont passé du temps en pâture. Ces différents produits font l’objet de cahier des charges mis en place par les coopératives laitières. Des discussions ont démarré en 2018 avec le CNIEL4 afin de s'assurer que ces cahiers des charges n’excluent pas la luzerne déshydratée. 3 OGM : Organisme Génétiquement Modifié 4 CNIEL : Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 20 sur 43
ESSAI SUR L’ALIMENTATION BIO DES VACHES LAITIÈRES EN HIVER Cet essai a été conduit durant l’hiver 2018-19 en partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne à la station expérimentale Trévarez. L'enjeu à travers cet essai était d’évaluer l’autonomie des éleveurs Bio sur les rations hivernales et de parvenir à une production laitière performante dans un contexte d'agriculture biologique. L’apport de 3 kg de luzerne déshydratée dans la ration montre l’effet bénéfique sur l’équilibre énergie/azote ainsi que sur la production laitière (+1,9 kg/VL/j) avec un arrière-effet (+1,3 kg/VL/j) durant les 2 semaines qui ont suivi l’arrêt de l’apport de luzerne. En outre, les résultats de l’étude montrent que dans le contexte de primes et de coûts actuels, faire déshydrater de la luzerne bio produite sur son exploitation s’avère être une solution à privilégier si on en a la possibilité. OUVERTURE DU DOSSIER CAPRIN Le Comité a entamé des discussions avec l’IDELE 5 afin d’approfondir les atouts techniques de la luzerne déshydratée et cerner les points qui limitent l’acceptabilité de la luzerne par les chèvres. Pour rappel, Désialis et Déshyouest ont deux manières différentes d’appréhender les produits destinés aux caprins, l’un utilisant des luzernes de 3è/4è coupes (de fin août à fin septembre) et l’autre plutôt des luzernes de 1è et début de 2e coupes. Les chèvres sont actuellement le meilleur vecteur de communication car leur sélectivité en fait des animaux difficiles à satisfaire. C’est pourquoi le CENA souhaite s’approprier ce dossier et débute des réflexions avec des experts de l’IDELE, de l’INRA et d’AgroParisTech pour améliorer l’appétence de la luzerne déshydratée pour ces animaux. 5 IDELE : Institut de l’Elevage Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 21 sur 43
Le CET intervient en support aux conditions d’exploitation des usines de la filière, notamment liées aux réglementations nationales et européennes. Il s’appuie sur les compétences techniques de COOP de FRANCE Déshydratation, de ses membres adhérents et d'organismes tiers pour interagir avec l’Administration. Alessandro PALERMO, Directeur opérations, TEREOS N.A. Frédéric ANDRÉ, Directeur production, DÉSHYOUEST Jean-Marie BÉLIÈRES, Directeur opérations, SIDESUP Christophe BESANÇON, Directeur général, SUN DÉSHY Christophe COLLIGNON, Directeur général, GRASASA Hervé GRASER, Directeur procédés, CRISTAL UNION Éric GUILLEMOT, Directeur, COOP DE FRANCE Thierry HAMEREL, Directeur général, LUZEAL Thomas LAVENU, Directeur, UCDV Samuel MAIGNAN, Directeur, DÉSHYOUEST Yann MARTINET, Directeur adjoint, COOP DE FRANCE François-Xavier MOONS, Directeur général, CAPDÉA Étienne PLANCQ, Responsable production, LUZEAL Patrick ROIRON, Responsable veille industrielle, CRISTAL UNION Sylvain ROUBALLAY, Responsable QSE, TEREOS N.A. Ludovic VERVAEKE, Directeur industriel, SUN DÉSHY - la mise en oeuvre du réexamen des autorisations des installations de la filière auxquelles les conclusions du BREF Food, Drink & Milk sont opposables ; - la préparation de la période 2021-2030 d'échange de quotas de gaz à effet de serre dans le cadre de la révision de la Directive 2003/87/CE dite ETS ; - le cadrage de la démarche de décarbonation des filières IAA initié par la DGE dans le cadre du lancement par le Gouvernement du Pacte Productif 2025. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 22 sur 43
Cette année de transition a été marquée par l'attente de la publication des conclusions du référentiel Food, Drink & Milk, maintes fois repoussée, avant que le dernier trimestre ne consente à poser plus en avant la démarche de réexamen. Coop de France Déshydratation se félicite de disposer désormais, pour ses installations de séchage de fourrages verts, d'un corpus réglementaire solide. Celui-ci lui permet de se projeter sur une dizaine d'années : idéal, tandis que pointe la mise à jour de sa démarche prospective Déshy'2020 ! Mais cela ne doit occulter ni les difficultés liées à la transposition des conclusions en droit français, ni les innovations réglementaires qui animeront encore les réunions du Comité en 2020. Le Comité l'a l'identifié dès l'amorçage de la démarche de révision en 2014 : les émissions de poussières sont les principales ciblées par cette réglementation, de même que le sont les émissions de SOx et de COVNM pour les sites en périmètre sucrier. La publication - tardive - de l'arrêté national à la mi-décembre a ouvert un nouveau chantier pour ces derniers, avant que ne puisse être lancée la démarche de réexamen en tant que telle. 2019 a donc permis de mettre à niveau les sites concernant l'analyse de l'état de leur environnement et, pour le Comité, de poser les jalons d'une démarche d'amélioration concernant ses rejets de poussières au travers Figure 10 La filière souhaite reproduire la méthode d'une indispensable étape analytique liminaire européenne pour autoévaluer ses performances. de ses performances. Au-delà de la seule mise en conformité des installations par rapport à ce référentiel, le plus exigeant qu'il soit en matière de surveillance environnementale, cette démarche intégrée doit permettre de placer au même niveau que les autres produits la fabrication de granulés de bois. Celle-ci souffrait jusqu'ici d'un déficit réglementaire non approprié à la définition de prescriptions réglementaires adaptées. D'où les sites concernés ont pu initier dès la fin 2019 la révision de leurs arrêtés préfectoraux, Coop de France Déshydratation s'attachant à ce que ne soit appliqué que le strict contenu des textes Figure 11 La filière a produit en 2019 près de 80 000 négociés au niveau européen. tonnes de granulés de bois sur une dizaine de sites. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 23 sur 43
Transition également sur le terrain des émissions de gaz à effet de serre, puisque fin 2020 s'achèvera la troisième période d'échange de quotas prévue par la Directive ETS. Et comme toute transition, celle-ci se prépare, nécessite de revoir plans de surveillance et indicateurs de suivi ; pour déboucher sur une nouvelle allocation, dynamique cette fois, de quotas. Coop de France Déshydratation, après avoir fait valoir l'exposition du secteur aux fuites de carbone dès 2012, n'a pu jusqu'alors que conserver ce statut pour la déshydratation des pulpes de betterave. Le Comité s'est donc résolument tourné vers l'avenir et surtout cette quatrième période qui verra la raréfaction, puis la disparition à terme des quotas gratuits. Une formation a été organisée au printemps, les actions d'influence concernant le statut de fuites de carbone se sont poursuivies, puis un accompagnement personnalisé a été proposé à chaque concerné pour réaliser ses différents plans de surveillance. Mais le resserrement des contraintes n'en est pas moins perceptible et pourrait même s'accentuer à mi-période, ce dès 2025. Cette nouvelle donne carbone apparaît d'autant plus forte qu'elle est assortie d'une inflation sans précédent du prix du quota qui a frôlé les 30 €/t avant de s'infléchir à l'automne. Coop de France Déshydratation a donc proposé Figure 12 La filière est entrée dans le dispositif ETS une approche plus prospective de ce sujet. en 2013, 85% de ses sites sont dans ce périmètre. S'appuyant sur son très laborieux travail introspectif réalisé avec le CITEPA au cours Déshy'2020, la filière a tout d'abord fait valoir qu'elle ne pesait plus désormais que 4,4% des émissions de GES du secteur agroalimentaire, bilan Figure 13 Émissions dans l'air de GES et contribution des sous- certifié par le centre national de secteurs au secteur de l'agroalimentaire en ktCO2e. référence en la matière. Puis elle s'est positionnée dans la démarche initiée par la Direction Générale des Entreprises dans le cadre du Pacte Productif 2025. Celle-ci vise à établir les feuilles de route et les plans d’action de décarbonation des principales filières industrielles françaises et fixe plusieurs paliers de réduction sur la base des émissions de l'année 2015. Paliers qui pour le secteur agroalimentaire sont fixés à -26% en 2025, -40% en 2039 et -96% en 2050, en ligne avec les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone dont s'est dotée l'État français. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 24 sur 43
C'est un fait : toutes ces ambitions reposent sur le système intégré de rapportage des données environnementales que le secteur a mis en place au cours de Déshy'2020. Il assoit sa crédibilité dès lors qu'un nouveau projet est engagé : il est unique parmi l'ensemble des filières agroalimentaires (cf. figure 13). En cela, il est indispensable de l'améliorer, l'étendre à de nouvelles installations. En 2019, ce rapportage a concerné 28 sites et un module de projection aux horizons 2020 et 2025 a été développé. Il a aussi permis de contribuer à la préservation de taux réduits fiscaux. Et demain, il pourrait aider à identifier, voire même actionner des leviers de décarbonation (soutien aux investissements, incitations diverses). Qui consulte le mix énergétique de la filière peut constater qu'il n'a plus rien à voir avec celui d'il y a 15 ans. La seule consommation de charbon a reculé de 2/3, l'énergie consommée est passée sous les 8 000 TJ (13 600 TJ base 2005). Mais qui consulte les objectifs français - et bientôt européens - de neutralité carbone à l'horizon 2050 mesure aussi le chemin qu'il reste à parcourir. Après avoir atteint cette maturité du sujet et sécurisé autant que possible son cadre réglementaire, la filière, au travers des éclairages livrés en CET, a actionné les leviers de la transition énergétique mis à sa disposition : fonds chaleur ADEME, élargissement récent des CEE aux installations sous ETS. Figure 14 Consommations énergétiques de la filière extraites de l'inventaire national des émissions (source CITEPA/MTES). Toutefois, pour accompagner cette transition, Coop de France Déshydratation s'est montré vigilant concernant certains taux réduits fiscaux attaqués dans le PLF 2020 et dont le bénéfice conditionne la compétitivité même de la filière ; elle qui est toujours si exposée aux aléas énergétiques en sa qualité d'électro-intensive. Il faudra l'être encore plus à l'avenir pour éviter qu'ils ne soient assimilés à des niches fiscales non écologiques. D'autant plus que le gouvernement appelle désormais à un débat public autour de la fiscalité environnementale. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 25 sur 43
LRD prend en charge tout dossier lié à la recherche et au développement des process, intégrant tant les chantiers de plaine que les matériels industriels. Il s’appuie sur les compétences techniques de COOP DE FRANCE Déshydratation, de ses membres adhérents et d'organismes tiers pour augmenter son expertise. Alessandro PALERMO, Directeur opérations, TEREOS N.A. Frédéric ANDRÉ, Directeur production, DÉSHYOUEST Jean-Marie BÉLIÈRES, Directeur opérations, SIDESUP Christophe BESANÇON, Directeur général, SUN DÉSHY Christophe COLLIGNON, Directeur général, GRASASA Hervé GRASER, Directeur procédés, CRISTAL UNION Éric GUILLEMOT, Directeur, COOP DE FRANCE Thierry HAMEREL, Directeur général, LUZEAL Thomas LAVENU, Directeur, UCDV Samuel MAIGNAN, Directeur, DÉSHYOUEST Yann MARTINET, Directeur adjoint, COOP DE FRANCE François-Xavier MOONS, Directeur général, CAPDÉA Étienne PLANCQ, Responsable production, LUZEAL Patrick ROIRON, Responsable veille industrielle, CRISTAL UNION Sylvain ROUBALLAY, Responsable QSE, TEREOS N.A. Ludovic VERVAEKE, Directeur industriel, SUN DÉSHY - l'identification de pistes d'optimisation énergétique du séchage de luzerne et de pulpes de betteraves via le support de SOFIES et ARMINES ; - la réalisation d'un benchmark des performances des cyclones de la filière visant à déboucher sur un plan d'atténuation des rejets de poussières ; - une réflexion sur la définition d'axes de recherche et de développement pour les années futures et l'ébauche commune d'un plan d'actions. Rapport d’activité 2019 – COOP de France Déshydratation Page 26 sur 43
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