ASSOCIATION DES MEMBRES DE LA DECORES AU PERIL DE LEUR VIE
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ASSOCIATION DES MEMBRES DE LA LEGION D’HONNEUR DECORES AU PERIL DE LEUR VIE Section Languedoc sud BULLETIN DE LIAISON - JUIN 2013 Siège social : 4 rue du LABECH – 34300 CAP D’AGDE 1
SOMMAIRE 1. Le mot du président sortant, Roger Fiorio, p 3 2. Le mot du président, Robert Bayle, p 4 3. Compte-rendu de l’assemblée générale de notre section du 21 mars 2013, p 5 4. Cérémonie du souvenir / MONTADY, p 8 5. Compte-rendu de la réunion du CA du 25 avril-13, p 8 6. La mort d’un chef de réseau, 1944 (article : auteur, Lucien Festor), p 9 7. Compte-rendu de l’assemblée générale extraordinaire de notre section du 20 juin 2013, p 11 8. Vie de notre section, p 13 9. Le Corps franc d’Afrique (article, d’après l’amiral Barjot), p 15 10. La libération de la Corse, 1943 (article d’après Hugues de la Barre de Nanteuil), p 16 11. Missions aériennes en Indochine (article : auteur, Jean-Pierre Molinier), p 17 12. Où va-t-elle, cette déesse, la langue française ? (article : auteur, Paul Blanc), 18 13. 10ème anniversaire de la mort de madame De Lattre, épouse du maréchal (article : auteur, Alexis Laurent), p 19 14. Conseils pratiques pour éviter cambriolages et agressions, p 20 15. Planche photos AG 2013, p 21 2
LE MOT DU PRESIDENT SORTANT Ce n’est pas sans une certaine émotion que j’ouvre aujourd’hui, et probablement pour la dernière fois, la première page de notre Bulletin de liaison. En effet, j’ai décidé de me retirer de ce poste de Président de notre section Languedoc Sud, qui m’a honoré et procuré plus d’une fois de grandes satisfactions et l’honneur non négligeable d’accompagner tant de camarades de valeur, qui ont beaucoup donné pour leur Patrie. Mais six ans, cela fait beaucoup, Et malgré l’aide formidable de mes amis du conseil d’administration, je crois qu’il me faut laisser la place à un autre qui montrera une ardeur nouvelle et « dynamisera » la Section. Rassurez vous tout de même, je n’ai pas perdu la foi dans les DPLV, et je continuerai, si vous le voulez bien, à œuvrer au sein de notre bureau. Je ne vous abandonne donc pas, et je continuerai à me battre avec vous pour la gloire de notre prestigieuse association et pour la France en général. Comment ne pas être inquiet en effet, devant les menaces qui planent sur notre vieux pays sur le plan économique, et surtout sur le plan moral. Comment, précisément ne pas être inquiet devant le laisser aller des principes moraux qui devraient pourtant guider les jeunes d’aujourd’hui, le délitement de l’idée même de famille, qui est à la base de l’attachement à la Patrie pour laquelle tant de nos camarades ont perdu la vie, et pour qui, nous aussi, avons risqué la nôtre sous des cieux différents. C’est pourquoi, guidés par notre belle Légion d’Honneur, nous devons serrer les rangs et continuer à montrer partout notre foi en l’honneur et être des exemples pour les jeunes générations de Français. Vous me permettrez sans doute de rendre un hommage particulier à trois de nos camarades du conseil d’administration. En tout premier lieu, je pense à l’ambassadeur de France Paul Blanc, que la classe et le rayonnement imposait comme président. Il n’a pas voulu le poste mais il a toujours été là lorsque je lui demandais un conseil ou un appui auprès d’autorités. Je n’oublierai jamais l’aide précieuse qu’il m’a apporté. En second lieu, je pense à mon compatriote pied-noir Lucien Moreau. Lui aussi méritait largement la place que j’ai occupée. Or, il est resté un adjoint fidèle et toujours là pour me guider dans telle ou telle action. En outre, il rayonnait sur la région de Béziers, bien loin de moi et de l’action que j’aurai du y entreprendre. Merci aussi à toi, Lucien, pour ce que tu as fait en mon nom. Enfin, je ne remercierai jamais assez mon ami, plus qu’un camarade, Michel Bain. Nous avons le même âge, le même souffle patriotique, et avec la même ardeur, nous avons défendu l’Algérie française. Michel a toujours défendu la cause des DPLV avec une foi incroyable. Lui aussi mériterait largement d’être président. Eh bien ! Non. Il a été là, tout le temps, sans fonction officielle, et en faisait plus que la plupart d’entre nous. Je le dis comme je le pense. Mais son aide matérielle, sur toutes les actions que nous entreprenions, en ont fait un « chargé de mission » irremplaçable. Michel, merci au nom des DPLV/LS. Notre ami Robert BAYLE souhaite reprendre le flambeau à ma place, avec une grande joie et une foi intacte : on peut lui faire confiance pour continuer à guider la section dans le sens de l’effort et de la grandeur. Merci à tous pour l’aide que vous m’avez apportée et de la confiance que vous m’avez témoignée depuis six ans. Roger FIORIO 3
LE MOT DU PRESIDENT Je vais occuper aujourd’hui plus officiellement la fonction et surtout les responsabilités du nouveau président, suite à l’assemblée générale extraordinaire de notre section, car n’ayant pas encore de trésorier pour me remplacer dans mon rôle actuel, il m’était impossible de cumule les deux fonctions. Le problème est donc résolu avec l’élection au conseil d’administration de notre camarade Alexis Laurent qui prend dès maintenant son nouveau poste. J’ai adhéré à la section à l’époque de notre regretté colonel Hubert Foucher et j’ai vécu comme beaucoup d’entre nous, la période mouvementée de cette époque. Comme vous le savez peut-être, je ne suis ni issu des marsouins, ni des légionnaires, ni des paras, mais mes anciennes fonctions militaires m’ont amené à être affecté individuellement dans le domaine particulier du renseignement, et à travailler avec ces différents corps avec lesquels j’ai eu beaucoup de plaisir, et l’honneur de servir en leur compagnie. Notre camarade et ami, le lieutenant-colonel Roger Fiorio, qui pendant plusieurs années a été notre digne représentant officiel avec toutes les obligations que cela comporte es-qualités, a préféré renoncer à ce poste compte-tenu de son état de santé, et je tiens, au nom de tous les adhérents, à le remercier pour l’excellent travail réalisé au sein de notre section des DPLV pendant ces dernières années. Ni le plus jeune, ni le plus vieux de la section, entouré de l’ambassadeur Paul Blanc et du colonel Moreau, nos deux vice-présidents, je vais essayer de le remplacer. Pour ce, je suis assuré du soutien des membres de conseil d’administration qui a toujours travaillé dans un très bon climat d’amitié, et également de l’aide de Michel Bain, notre chargé de mission qui, pour le plus grand profit de la section, continue à assumer courageusement et efficacement les tâches qu’il s’est fixé. Notre section « prend de l’âge ». Si nous voulons perdurer en tant que section Languedoc-sud, il nous faut impérativement trouver de nouveaux adhérents qui nous apporteraient du « sang frais », sans pour autant devenir des vampires. Dans le cade des opérations extérieures, il existe certainement des militaires qui ont reçu notre Légion d’Honneur, mais qui ignorent notre existence. Nous chercherons à les contacter. Il y a aussi d’autres actes de courage qui correspondent dans le domaine civil à nos conditions d’admission. Chacun de vous peut se renseigner, et éventuellement, nous orienter vers une personne que nous aurions plaisir à accueillir dans notre association. Robert BAYLE 4
Compte-rendu de l’assemblée générale ordinaire 2013 de notre section Languedoc sud de l’AMLH / DPLV du 21 mars 2013 à SAUVIAN Nous n’étions pas très nombreux à cette AG, 26 présents et autant de pouvoirs ; notre AG dépassait largement le ¼ des membres nécessaire pour la validité des délibérations. Nombre de pouvoirs étaient assortis d’un mot d’encouragement et de regret de ne pas participer physiquement pour raison de santé. Préambule : L’AG a été précédée par une messe en l’église St Corneille et St Cyprien célébrée par le curé Jean-Marie PARADAN, avec en finale, le dépôt d’un bouquet de fleurs devant la plaque murale des Morts pour la France par le col Lucien MOREAU. A l’issue de cette messe, le lcl Georges BARTOLI a cité les noms des Morts pour la France et pour la Nation en 2012 et début 2013, en OPEX, en France métropolitaine ou d’outre-mer avant que le lcl Roger FIORIO et le 1 er adjoint au maire de la commune procède au dépôt de gerbe au monument Aux Morts voisin de l’église. Puis nous nous sommes retrouvés dans la salle polyvalente autour d’un solide « café/croissant » avant de nous réunir à 11H pour l’assemblée générale proprement dite. AG RAPPORT MORAL : Après le rappel des noms de nos compagnons décédés en 2012 et début 2013, de ceux des soldats Morts pour la France en ce début d’année 2013 au Mali, et une minute de silence, notre président a lu son rapport moral (disponible sur notre site internet) dont voici les grandes lignes : La mobilisation contre la date du 19 mars pour commémorer les combats d’AFN a été un échec ; cette date est maintenant officielle ; notre président national nous invite à ne pas participer aux manifestations organisées ce jour-là et à continuer à « commémorer » le 5 décembre, comme toutes les organisations AC, à l’exception de la FNACA et de l’ARAC. Nos objectifs d’activités 2012 ont été tenus à l’exception notable du recrutement parmi les anciens des OPEX, de la gendarmerie ou de la police. Nos effectifs « titulaires » sont en baisse et notre âge moyen est élevé (83 ans). J’avais envisagé de démissionner de la présidence à cette AG, croyant avoir trouvé un volontaire pour remplacer Robert BAYLE, actuel trésorier, Robert étant volontaire pour prendre la présidence. Mais cet espoir a été déçu, et si vos votes l’autorisent, notre bureau ne devrait pas être modifié avant l’AG 2014, moment où je quitterai la présidence. Nous aurons ainsi le temps de réfléchir sur le devenir de notre section. En attendant nous maintiendrons un programme d’activités proche de celui de 2012. Pour conclure ce rapport moral, je vous donne lecture des impressions générales clôturant le rapport d’activités 2012 que j’ai adressé au siège : « Malgré l’absence d’un secrétaire et l’âge élevé du bureau et de ses membres, la section Languedoc Sud demeure active. Elle est reconnue et respectée dans le monde AC, par les autorités civiles et militaires (DMD, cdt gendarmerie). Son drapeau à tête de mort est à sa juste place dans toutes les cérémonies. Mais les effectifs diminuent d’année en année tout comme les présents à nos activités. Ses membres se sentent bien « compagnons d’armes », fiers de leurs actions au service de la France qui leur ont permis d’accéder à notre 1er Ordre national. ». Quitus donné à l’unanimité RAPPORT D’ACTIVITES Evolution des effectifs 31/12/2011 31/12/2012 Titulaires 98 91 Héritiers 16 14 Associés 5 5 Total 119 110 5
Activités : conforme aux prévisions arrêtées en AG 2012 à l’exception du recrutement en direction des anciens des OPEX, de la gendarmerie et de la police et du baptême d’une rue ou place « Légion d’Honneur ». Activités patriotiques : 1. Activités particulières :Le CEDAC, Marc Laffineur, à Sérignan (19 mars) - Inauguration stèle Camerone/Agde (19 mai) - Obsèques du Mdl Pierre-Olivier Lumineau, mort au combat en Afghanistan/St Gély du Fesc (15 juin) - Souvenir « harkis »/camp du Larzac (23 juin) - Inauguration stèle Bigeard/Carcassonne (29 juin) - Dépôt des cendres de Bigeard au Mémorial des anciens d’Indochine à Fréjus (20 novembre) - Participation aux hommages organisés par l’ODAC34 aux soldats Morts pour la France au cours de l’année. 2. Activités « classiques » : une délégation et les 2 drapeaux de notre section sont présents aux cérémonies officielles sur Montpellier et Béziers (et à d’autres... Dont la commémoration de l’attentat du Drakkar à Béziers). Merci à nos porte-drapeaux. Solidarité : 2 bulletins de liaison par an – nouvel annuaire 2012 – MEP d’un maillage téléphonique de solidarité – présence aux obsèques des membres avec remise de la plaque mortuaire à la famille et rappel de la carrière du défunt si souhaité par cette dernière - visite aux anciens et malades. Convivialité : en sus du repas de l’AG 2012 (effectif, 67), deux repas au clos de l’hirondelle à Montpellier (effectif autour de 25). Rayonnement : deux présentations de la LH pour 80 élèves environ au collège Max Rouquette de St André de Sangonis. Réunion du conseil d’administration : 4 Prévisions d’activités 2013 : au mieux, identiques à celles réalisées en 2012. Quitus donné à l’unanimité RAPPORT FINANCIER : bilan détaillé 2012 et prévisions 2013 sur notre site internet. Bilan 2012 : avoir sur CCP au 31/12/2013 : arrondi, 4 300€ - avoir « boutique », autour de 2 000€ Un ordinateur portable et une imprimante ont été achetés en 2012 Contrôle du commissaire aux comptes : « Situation financière saine – comptabilité informatisée bien tenue – pas de remarque particulière ». DON : pour Terre Fraternité (aide aux blessés de l’armée de terre) : 500€ Quitus donné à l’unanimité RENOUVELLEMENT du CA : Le colonel MOREAU a poussé un vigoureux coup de gueule faisant appel à candidature pour les postes de trésorier et secrétaire, sans succès immédiat. - tous les membres du CA sont reconduits – 2 candidats y sont admis : Lucette BRISSON et Paul HUBERSON. CA composé comme suit : Bureau, Roger FIORIO, président – Paul BLANC, 1er vice-président – Lucien MOREAU, 2ème vice-président – Robert BAYLE, trésorier. Membres, Jacques BOUTHIER, Lucette BRISSON, François DERRIEN (porte-drapeau), Paul HUBERSON, Raymond MARTINEZ (porte-drapeau), Jean-Bernard MONCHOTTE. CONCLUSIONS du président Roger FIORIO : « Notre section est demeurée active en 2012. Sa visibilité dans le paysage AC de l’Hérault est bonne. Ses relations avec les autorités civiles et militaires, les autres associations le sont aussi. Notre président national, l’amiral Martin, apprécie notre section pour son action, ses propositions et son excellente gestion. Une inquiétude : le devenir de notre section qui n’attire pas les jeunes. Un problème : le choix d’un nouveau président et trouver un secrétaire. Nous restons fiers d’appartenir à cette association très particulière. Vous comme moi, nous espérons trouver de nouvelles bonnes volontés et des jeunes pour la faire vivre. En attendant, vivons au mieux l’année 2013. » L’assemblée générale 2013 est déclarée close vers 12H 6
En marge de l’AG : Mr l’ambassadeur Paul BLANC nous a rappelé brillamment en 10 minutes ce qu’était l’Organisation Internationale de la Francophonie, qui regroupe 57 pays membres et 20 observateurs avec un potentiel de 890 millions de locuteurs, insistant sur la qualité de notre langue et regrettant qu’elle soit moins pratiquée dans le monde bien que ceux qui la parlent augmentent en nombre. Nous étions 45 convives au fort agréable repas qui a suivi. La traditionnelle tombola a rapporté environ 300€ grâce à l’énergie de Juliette DRUINOT (ATDM34). REMERCIEMENTS A Mr le maire de Sauvian, Bernard AURIOL qui nous a accueillis dans sa commune, a mis à notre disposition la salle polyvalente gracieusement, et a accédé à toutes nos demandes. A Mr le curé de la paroisse, Jean-Marie PARADAN, venu dire la messe pour nous dans l’église de Sauvian, ainsi qu’à Mme CABE, maîtresse de chants et à Mr HOUARD, organiste. Aux présidents d’association (autres que ceux membres de notre section) présents avec leurs drapeaux à nos différentes activités, en particulier à notre hommage aux soldats tués au combat récemment aux monuments aux Morts de toutes les guerres : Paul de LARTIGUE, pdt de la SMLH34, Paul CHASSAGNEUX, pdt del’ATDM34, Jean QUARANTA, pdt des AC de Sauvian, le cne Jean VILLE, représentant le pdt de la section Languedoc nord. Au traiteur Denis RIGAL pour l’excellente qualité de sa prestation. 7
Cérémonie du Souvenir, MONTADY, 20 avril-13 Ce samedi 20 avril, devant le monument aux morts de Montady, s'est tenue une cérémonie marquée d'une grande dignité. Elle était dédiée à la mémoire des militaires qui, à la fin des combats en Algérie, ont agi à contre-courant politique pour sauver et replier sur la métropole leurs compagnons harkis. A l'origine de ce rassemblement, l'association des officiers de réserve de Béziers / Saint-Pons, en liaison avec une amicale des harkis et la FOPAC locale, a regroupé autour d'elle de nombreuses associations patriotiques de la région parmi lesquelles une délégation des anciens élèves- officiers d'active et de réserve de la célèbre école militaire de Cherchell qui devait donner naissance à l'École d'Application de l'Infanterie (EAI) de Montpellier. Drapeaux en tête, le cortège s'est déplacé de la mairie au monument aux Morts où, après l'allocution du président de l'Association, et les différentes sonneries réglementaires, plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées. Par la suite les participants, anciens combattants, invités et élus se sont retrouvés, dans une excellente ambiance, autour d'un vin d'honneur offert par la municipalité qui a ainsi facilité les retrouvailles de bon nombre « d'anciens » perdus de vue depuis longtemps. Conseil d’administration du 25 avril 2013 Après six ans de bons et loyaux services, et quelques ennuis de santé, Roger Fiorio, notre président de section, souhaitait vivement avoir un successeur. D’autre part notre ami, Alexis Laurent, demandait son admission au sein du conseil d’administration. Compte-tenu de ce qui précède, les membres du bureau étaient convoqués ce jeudi 25 avril au clos de l’hirondelle à Montpellier, pour une réunion de travail au cours de laquelle le président, en ouvrant la séance, devait rappeler différents articles du règlement intérieur concernant le fonctionnement de la section. Interventions, suggestions, propositions ont animé le débat. En conclusion, il était convenu : 1. De soumettre la candidature d’Alexis Laurent au vote des adhérents lors d’une prochaine assemblée générale. 2. De retenir la proposition de Robert Bayle, actuel trésorier, de succéder au président Roger Fiorio appelé à d’autres fonctions au sei du conseil d’administration. 3. D’envisager une assemblée générale extraordinaire le jeudi 20 juin-13 en un lieu qui reste à définir. En outre, les participants ont souligné la nécessité de rechercher activement de nouveaux adhérents pour contrer la tendance actuelle au non-renouvellement systématique des légionnaires décédés. Cette réunion qui s’est déroulée dans une excellente ambiance, a été suivi d’un repas pris en commun au clos de l’hirondelle. Elle réunissait autour du président Roger Fiorio et de son épouse, l’ambassadeur Paul Blanc, Lucien Moreau, Robert Bayle, Mme Lucienne Brisson, Jacques Bouthier, Paul Huberson, Jean-Bernard Monchotte et Mme, Alexis Laurent, Jean- Pierre Bel, Mmes Marthe Azéma, Gisèle Puyal et Fernande Valette. Journée studieuse et conviviale qui a paru donner satisfaction à chacun des convives. 8
LA MORT D’UN CHEF DE RESEAU Lucien Festor Avant propos Le département des Basses Alpes a été virtuellement libéré le 19 août 1944. Le responsable militaire du département était Michel BONNAIRE, devenu le Colonel Noël, reconnu officiellement le 4 août 1944. Son pouvoir était illimité. Il était juge et exécuteur ayant un droit de vie et de mort sur ses concitoyens. L'arrivée d'un Préfet, Édouard ORLIAC, Français Libre, n°33.695, ne modifia en rien sa manière de « gouverner ». Il l'assigna en résidence à la Préfecture. Noël contrôlait donc tous les rouages du département et particulièrement les télécommunications. Comme tout transitait par lui, le Préfet était à sa merci. -------------------- Après les divers évènements du 19 août, mon agent de liaison GUERTON, descendait à Nice avec les premiers comptes-rendus de la situation pour le Chef de Réseau. La réponse fut immédiate, rompre l'isolement préfectoral et lui permettre de rétablir l'ordre républicain; éviter la mainmise du parti communiste sur le Département. Ordre donc de se mettre à la disposition du Préfet, seule autorité légale … Ce qui fut fait ; j'allais devenir l'agent de liaison entre le Préfet et le pouvoir central à Marseille. Cela allait devenir un va et vient constant et confidentiel. Cependant Noël détenait le pouvoir et ne tenait pas à le partager. Peu importait le courrier descendant, mais la confidentialité du retour l'intéressait. Nous allions avoir pour mission de protéger le courrier confidentiel qui nous était confié. Nous avions conscience de son importance et de nos responsabilités. Il allait falloir nous méfier des barrages édifiés sur les routes par des résistants en mal de vérifications et pouvoir modifier nos itinéraires et horaires de déplacements. Je constituais donc une équipe de protection avec un chauffeur de qualité, Paul CASSIN, et de deux de mes élèves de terminale, GUIEN et CROCHARD, intelligents, dynamiques, dévoués à la cause, prêts à en découdre. Naturellement tout ce monde était armé jusqu'aux dents, mitraillettes, grenades amorcées à la ceinture. J'en souris aujourd'hui, c'était folklorique … mais à 20 ans, cela rassure. Notre première mission commençait le 24 août : un pli cacheté, à remettre en mais propres, à un destinataire « RICHARD », ancien responsable GALLIA de Nice devenu patron à Marseille. Je retrouve dans mes archives deux adresses, il y en a eu d'autres. Villa Hifht Mary - 1 Bd des Fauvettes -Avenue de Beaumont – Rt de St Julien – Intendance Armée B. et aussi 4 rue Plégiers. Toujours est-il que nous partions début de l'après-midi dans le véhicule Renault n°4849 AR 1 qui m'avait été offert à Sisteron, le 19 août, par le colonel américain PEDDINGTON pour services rendus. CASSIN, chauffeur interprète, et moi à l'avant, GUIEN et CROCHARD en couverture protection à l'arrière. Sur le chemin nous nous arrêtions à la Brillanne chez mon agent DONNADIEUU, directeur d'école. C'est lui qui avait accueilli les premiers Américains et me les avait amenés à St Auban, au terrain d'aviation. Il me demandait de passer d'urgence à Forcalquier où un autre de mes agents, M. Laurent, instituteur, voulait me contacter d'urgence. Nous poussions jusque là et, effectivement, nous comprîmes cet état d'urgence. Parmi les nombreux suspects arrêtés et détenus il y en avait un, inconnu dans le pays, supposé milicien qui devait être fusillé. Le bonhomme se défendait comme un diable dans un bénitier 9
et il affirmait appartenir à un réseau de résistance. Mr LAURENT avait été troublé par ses propos et il me demanda d'aller lui rendre visite. Muni de mes ordres de mission, je pus voir le condamné virtuel et après quelques réponses il ne faisait aucun doute, il connaissait toutes les ficelles des réseaux. Il se présenta comme chargé de mission de l ère classe, colonel BERNARD dans la clandestinité, chef du Réseau PHALLANX à Marseille. Il me demandait de le sortir du guêpier dans lequel il s'était fourré et de lui permettre de regagner au plus vite son Q.G. Avenue du Prado. Face à ces révélations j'acceptais la responsabilité de sa prise en charge, tout en le prévenant qu'il devait se considérer momentanément comme étant notre prisonnier. J'obtins qu'on me le confie, et après avoir donné toutes garanties aux responsables locaux, nous l'embarquâmes pour Marseille. Il était flanqué à l'arrière de la voiture entre mes deux cerbères … mais cette garde à vue lui semblait préférable au cauchemar auquel il venait d'échapper. Hélas de multiples barrages nous empêchèrent ce soir là de dépasser Aix-en-Provence. A notre grande surprise, notre prisonnier semblait satisfait de ce contretemps. Il allait pouvoir nous donner les premiers gages de sa sincérité. Alors que nous ne sachions où aller pour passer la nuit, il nous offrit l'hospitalité chez un de ses parents habitant la ville. Il nous conduisit rue Papassodi. Au l er étage d'un immeuble bourgeois, nous fûmes reçus par un avocat et sa famille. L'aventure prenait un tour moins dramatique et, après un repas frugal, nous passions la nuit à même le sol dans la salle de séjour. Aux premières heures de l'aube nous étions debout et repartions pour Marseille. Presque toutes les routes étaient coupées, on se battait ferme dans la ville ; que de cadavres nous avons côtoyés! Grâce à sa connaissance des lieux Bernard nous fit progresser rapidement, par des itinéraires impossibles. Après de multiples alertes nous atteignîmes le Prado et le Q.G. Phallanx, dans un café, à l'angle d'une rue. Inutile de décrire l'explosion de joie chez Bernard et les siens. Depuis plusieurs jours il avait disparu et au moment où Marseille se libérait son absence était incompréhensible. Accueillis comme son sauveur, nous fûmes traités comme tels. La journée fut extraordinaire pour tous, assaisonnée de bombardements et de course-poursuite sur les toits pour débusquer des francs-tireurs. Bernard prit rapidement son réseau en mains et, reconnu par ses pairs, participa à la libération de la ville. Pour me permettre de circuler plus facilement en ville et dans le département, il me fit établir le 30 août le premier ordre de mission signé de sa main sous le contrôle de l'Etat-major. Je le revis encore quelques fois lors de mes passages à Marseille. Son réseau, comme bien d'autres, avait à faire face aux dangers sournois de l'après libération. Politiques, rivalités de clans, règlements de comptes, noyautage, trafic en tout genre, Marseille n'allait pas trahir une certaine réputation. C'est ainsi que quelques mois plus tard on retrouvera son cadavre, une balle dans la nuque. C'est CASSIN qui ayant conservé avec lui des relations amicales devait m’apprendre la triste nouvelle. BERNARD n'avait fait que différer la date de sa mort … mais, hélas!, le destin avait voulu qu'il disparaisse, abattu par une main française. FESTOR Lucien FFL n° 29 643 N.B. Acteurs encore vivants : Paul CASSIN avenue de la Corse Marseille Claude GUIEN chirurgien Marseille René CROCHARD Ancien directeur de Péchiney Manosque Lucien FESTOR chef réseau Gallia Basses Alpes à Bouzigues 10
COMPTE-RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE DU 20 JUIN-13 LIEU : POUSSAN / RESTAURANT-BRASSERIE « LE MIKHENEZ » HORAIRE : 10H30 Avant l’ouverture de cette AGE, le président sortant a présenté sous les applaudissements les deux nouveaux promus de mai 2013 de notre section au grade de CDR/LH, les colonels Pierre LOPEZ et Lucien MOREAU (voir « vie de la section »). Une minute de silence a été observée en mémoire de nos camarades récemment décédés, les Lcl Gérard CLEMENT (DCD le 31 mars-13) et Armand CAZALET (DCD le 16 mai- 13). Puis trois de nos camarades ont été officiellement reçus dans nos rangs après un bref rappel des faits qui leur ont permis d’être membres de notre association ; Pierre LOPEZ (adhérent 2011) ; Jean-Pierre BEL (adhérent 2012) – Marcel COMPE (adhérent 2013) ont maintenant épinglé sur le revers de veston notre insigne « tête de mort ». Roger FIORIO a tenu à remercier tous ceux qui l’ont aidé pendant ses 6 années de présidence. Cette AGE a été déclarée statutairement valide par le colonel Lucien MOREAU, vice-président en charge des élections, le quorum de la moitié des membres présents ou ayant donné pouvoir, à jour de cotisations, ayant été atteint. Elle avait pour but de prendre acte de la démission du lieutenant-colonel Roger FIORIO, président jusqu’à ce jour et de faire approuver la nomination à ce poste du capitaine Robert BAYLE, seul candidat, mais qui était déjà trésorier. Après son élection au CA en séance, Mr Alexis LAURENT qui s’est porté volontaire pour prendre les fonctions de trésorier, Robert BAYLE a été choisi par les membres du CA comme président de la section. La composition du Conseil d’administration de la section est donc la suivante : Cne BAYLE Robert, président – Amba. BLANC Paul, vice-président – Col MOREAU Lucien, vice-président, délégué du biterrois – Mr LAURENT Alexis, trésorier – Membres : Adc BOUTHIER Jacques– Mme BRISSON Lucienne – Cch DERRIEN François (porte-drapeau) – Lcl FIORIO Roger - Adc Paul HUBERSON – Adc MARTINEZ Raymond (porte-drapeau) - Adc MONCHOTTE Jean-Bernard. Le nouveau CA de Gà D : MARTINEZ Raymond – LAURENT Alexis – FIORIO Roger – BRISSON Lucienne – BAYLE Robert (président) – MONCHOTTE 11 J-Bernard (assis) – Paul BLANC – MOREAU Lucien – BOUTHIER Jacques. Ne figurant pas sur la photo (absents excusés) : DERRIEN François – HUBERSON Paul
L’appel de Lucien MOREAU à candidature au poste de secrétaire devrait trouver sa solution quand Mme Evelyne CAVE, candidate héritière (dossier en cours), sera admise dans notre association ce qui ne devrait poser aucun problème. Est venue l’heure des cadeaux : à G, Robert BAYLE – à D, Roger FIORIO L’AGE a été déclarée close par notre nouveau président vers 11H15 après qu’il ait rappelé les objectifs qu’il s’était à G, Marie-Luce FIORIO – à D, Gisèle BAYLE fixé et ce qu’il attendait des membres de la section et en particulier de ceux du CA. Puis le Lcl (R) Charles JANIER, délégué départemental de l’ASAF, nous a fait une présentation « au débotté » de son association avec toute sa foi, sa conviction et son lyrisme. 12H : Le colonel MOREAU Lucien est fait CDR/LH par l’ambassadeur Paul BLANC après que ce dernier ait rappelé les faits nouveaux justifiant cette promotion et lu quelques extraits des citations du récipiendaire. Celui-ci a exprimé sa joie de porter désormais la « cravate », longtemps espérée, reçue des mains de notre ambassadeur. C’était l’heure du champagne généreusement offert par le récipiendaire du jour (col MOREAU) De G à D, Paul BLANC, Lucien MOREAU, Claude FALCOU et celui du 8 juin (col LOPEZ). Merci à eux ! Nous étions une cinquantaine au sympathique repas qui a suivi. 12 Les présents autour des col MOREAU et LOPEZ
VIE DE NOTRE SECTION A l’honneur : ont été promus au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur par décret du 3 mai 2013 (NOR : DEFM1309430D) paru au JORF N°0105 du 5 mai 2013. Colonel Lucien MOREAU, né le 22 octobre 1925 – officier ESMIA (1950) - ART – CG TOE, 2 citations (1 division, 1 brigade) ; CVM, 3 citations (1 corps d’armée, 2 brigade) – Indochine/Tonkin (1953/54), Algérie/Médéa, Chréa (1955/62), fait CDR/LH par l’ambassadeur de France Paul BLANC le 20 juin-13. Colonel Pierre LOPEZ, né le 20 août 1929- officier de réserve « activé » – CG TOE, 2 citations (1 brigade, 1 régiment) ; CVM, 3 citations (2 brigades, 1 régiment) - Indochine, 2 séjours (1949/1952, 1954/1955) – Algérie/10ème DP (1955/62) – campagne d’Egypte (1956), fait CDR/LH par le gal (A) IRASTORZA le 8 juin-13 au sein de l’UNP34 La section adresse aux nouveaux promus ses chaleureuses félicitations et participe à leur joie. In memoriam Chef d’escadron Fernand FERAUD (né en 1920) décédé le 22 novembre 2012. Engagé volontaire en 1939, démobilisé après l’armistice, notre camarade a rejoint l’Algérie et l’école de Cherchell d’où il est sorti aspirant et artilleur. Il était CH/LH, titulaire de la CG 39/45 et de trois citations (3 D) – campagnes d’Italie et de France avec la 3ème DIA, dont les fameux combats du Garigliano – Algérie – Sahara – Il avait commandé une section de l’ESM/St CYR, promotion « Garigliano ». Lieutenant ( ?) Maurice PETITCOLAS (né en 1923) décédé le 16 décembre 2012. Cadre à la SNCF, résistant déporté, OFF/LH, titulaire de la CG 39/45 et de deux citations. Notre camarade a participé au « sauvetage » de plus d’une centaine de prisonniers dont des aviateurs alliés. Il a poursuivi sa carrière au sein de la SNCF après la guerre 39/45 tout en s’impliquant dans la transmission de la mémoire combattante au près des jeunes. Général (B) Pierre GRASSER (né en 1923) décédé le 14 mars 2013. « Monté » au maquis en 1943 (ORA) et s’engage en août 1944 au 2ème Bataillon de Choc de la 5ème DB – rejoint St Cyr/Cherchell (promotion Rome et Strasbourg) et choisit les « Alpins » - Notre camarade était CDR/LH et CDR/ONM, titulaire de la CG 39/45, de la CG TOE, de la CVM, de 6 citations dont 2 palmes - 2 blessures – campagne d’Alsace, Indochine (1946/49, 1er et 21ème RIC – 52/54, au prestigieux BMI), Algérie (2 séjours), Bizerte (1962) – Breveté de l’Ecole de guerre supérieure (1963), il a commandé le 38ème Groupe de chasseurs et a été chef de la mission CC/FFA à Bonn. Lieutenant-colonel Gérard CLEMENT (né en 1930) décédé le 31 mars 2013. Engagé à 19 ans au 7ème Bataillon colonial commando parachutiste. Fait campagne en Indochine avec son bataillon (1950-1952). Rengage dans la gendarmerie qu’il quittera à sa retraite en 1989 ( ?).A effectué plusieurs missions en Afrique du Nord de 1955 à 1961. Notre camarade était OFF/LH, MM, CH/ONM, titulaire de la CG TOE avec 2 citations, de la CVM avec 1 citation – 2 blessures – port de la fourragère TOE à titre individuel. Lieutenant-colonel Armand CAZALET (né en 1920) décédé le 15 mai 2013. St Cyrien de la promotion « Croix de Provence » (Aix en Provence/1942), il rejoint les chantiers de jeunesse après la fermeture de l’Ecole, part au maquis puis s’engage pour la durée de la guerre et termine sa formation d’officier à Cherchell. Notre camarade, très brillant combattant, était CDR/LH, CDR/ONM, titulaire de la CG/TOE, de la CVM et totalisait 11 citations (1A, 3CA, 5D, 1B, 1R) – Indochine (2 séjours, 2ème REI, 1er RTA) – Maroc, Algérie. Notre section présente ses sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches. Nouveaux adhérents 13
Colonel (INF) André GEYRES (né en 1930) – OFF/LH, CDR/ONM – titulaire de la CG TOE, de la CVM, 2 citations – 1 blessure – cité à l’ordre de la Nation – Indochine, Algérie. Notre camarade a servi dans les SAS en Algérie. Il a été longtemps président de la section héraultaise de l’ANAAI (anciens d’Indochine) dissoute et de la SEMLH34. Il est toujours président des anciens des SAS (sections administratives spéciales) et vient de recréer une association départementale des anciens et amis de l’Indochine. Commandant (INF) Marcel COMPE (né en 1932) – CH/LH, MM, CH/ONM – titulaire de la CG TOE, 2 citations (1CA, 1B) ; de la CVM, 1 citation (1B). – Indochine – Algérie – Berlin. Après 27 ans sous les armes, notre camarade a fait une deuxième carrière comme cadre dans le transport logistique. Il a été maire de sa commune de Ginestas (Aude) pendant 15 ans. Il est toujours conseiller municipal. Notre section est heureuse est fière de les compter parmi ses membres titulaires. Madame Marie-Thérèse FERAUD, né en 1926, dans l’Ariège, veuve du chef d’escadron Fernand FERAUD, a souhaité devenir membre héritier de notre section par attachement pour les valeurs qu’elle partageait avec son époux. Elle a fait une carrière d’opérante dans un négoce en matériaux de construction. Nous la remercions de son adhésion et souhaitons être « à la hauteur » de son attente. Activités patriotiques : présence de délégations et de nos drapeaux à Montpellier et Béziers le 8 mai (capitulation Allemagne), le 8 juin (Indochine). Présence du pdt Fiorio et du drapeau à St Clément de Rivière (dépôt de gerbes à l’issue de la marche/souvenir Pic St Loup, le 12 mai... 3 camarades paras faits CDR/LH le même jour : Présence du président de section et du drapeau pour la remise de la Cravate de CDR/LH à nos camarades de l’UNP dont le col Pierre LOPEZ, membre de notre section, le 8 juin en mairie de St Clément de Rivière, tous trois faits CDR par le général (A) IRASTORZA à 19H30. De G à D Assis : 3 anciens de Dien Bien Phu : Adc MONCHOTTE – Adc Robert GRAFFTE (fait CDR) – Adj Henri CEZERAC (fait CDR) er 1 rang debout : gal MAURENCE – Jean- Claude BONNAIRE, pdt UNP34 – gal (A) IRASTORZA – François DERRIEN – col Pierre LOPEZ (fait CDR) – gal PERRY. Réunion du CA de la section le 25 avril (clos de l’Hirondelle/Montpellier : elle avait pour but de réfléchir sur le devenir de notre section, de prendre acte de la démission du président Roger FIORIO et de décider la convocation d’une assemblée générale extraordinaire (CR dans le bulletin). Activités conviviales : à l’issue de la réunion du CA du 25 avril, un repas a suivi pour une quinzaine de convives. 14
LE CORPS FRANC D’AFRIQUE Le Corps d'Afrique est l'héritier direct du mouvement de libération du 8 novembre 1942 Les chefs militaires de l'Armée d'Afrique, qui avaient été arrêtés par le putsch d'Alger ou de Rabat répugnaient à admettre les hommes qui les avaient arrêtés pour les empêcher d' obéir à Vichy. Il fallait canaliser ces énergies et c'est ainsi que, le 25 novembre 1942, fut créé un « Corps Franc », par le général Giraud, en accord avec le général Eisenhower. Cette formation devait être formée d'engagés volontaires, n'ayant pas leur place, pour des raisons diverses dans des corps réguliers, provenant de tous les horizons, gaullistes notamment mais surtout jeunes gens voulant reprendre rapidement le combat contre les forces de l'Axe. Le général Goaslard de Monsabert fut chargé de sa mise sur pied. Il sut communiquer sa flamme à cette unité, qui, en Tunisie et plus tard, pendant la campagne de France, prouva maintes fois sa valeur militaire... L'instruction fut, en partie, « commando ». Le Corps Franc devait comprendre trois bataillons qui seront armés par les Alliés en matériel britannique. Le 1 er bataillon fut mis sur pied le 28 décembre 1942, à Oued Zenati, près de Constantine. Les volontaires s'appelleront des « vélites ». L'afflux des engagements devint tel que les effectifs atteignirent 4.500 et que le général Giraud dut, le 5 janvier 1943, suspendre provisoirement les engagements, et interdire toute propagande dans la presse. Néanmoins, en mars 1943, il fallut se résigner à créer un quatrième bataillon. Après le départ du général de Montsabert, le colonel Flipo assura le commandement par intérim du C.F.A. en attendant au début de février, l'arrivée du colonel Pierre Magnan désigné pour le commander. Les opérations du Corps Franc d'Afrique débutent dès la fin de janvier où il occupa le secteur du front de Tunisie situé en bordure de mer, entre la Calle et le Cap Serrat. Le Corps Franc d'Afrique n'avait pratiquement pas de voitures, mais il était gonflé à bloc. Dès le 26 janvier il repousse une contre attaque de deux bataillons allemands appuyés par de l'artillerie lourde, à qui, par « une manœuvre habile et hardie, il fait prisonniers trois officiers et 180 soldats, s'emparant de 8 mitrailleuses lourdes, de 19 légères, et d'un important matériel de guerre ». Le 8 mars, il renouvelle cet exploit et, le 25 mars, le général Giraud le cite à l'ordre du jour de l'Armée. L'offensive du Corps Franc d'Afrique - qui devait le conduire du Cap Serrat à Bizerte - fut liée à celle de la 9° Division US (général Eddy). Offensive déclenchée le 23 avril sur un front de 45 kilomètres, compris entre le cap Serrat et le cours supérieur de l'oued Sedjenane. Les Vélites avaient à parcourir un terrain coupé de buissons, en direction de collines fortifiées, hautes de 300 à 500 mètres, qui barraient la route de Bizerte. Grâce à une infiltration habile, le Corps Franc progresse de plusieurs kilomètres et les positions allemandes de Jefna furent ainsi débordées par le nord. Dès le 29 avril, les Vélites du CFA apercevaient le lac Iskheul. Le 1 er mai, le Corps Franc enlève alors le Djebel Toro qui commande la route de Mateur à Bizerte. Bien que ne possédant que quelques voitures (la 1 ère compagnie la plus favorisée disposait d'une jeep et de 4 camions), le Corps Franc précéda l'avance des colonnes de chars américains, et, le 7 mai, les Vélites bivouaquaient devant Bizerte, dans la carrière Ben Tabed. Le lendemain matin, 8 mai, ils enlevaient le fort de Koudiat qui domine tout Bizerte, entraient dans la ville et, franchissant le canal, mettaient en fuite les derniers allemands. Ainsi le 8 mai 1943, cinq mois jour pour jour après la capitulation du 8 décembre 1942 (1), le Corps Franc d'Afrique reprenait Bizerte D’après l'Amiral BARJOT (1) le 8 décembre 1942 les Allemands obtenaient la capitulation de Bizerte et disposaient, désormais, d'une solide tête de pont en Tunisie. 15
LIBERATION DE LA CORSE – 1943 Aujourd'hui, 70 ans plus tard, nous retiendrons qu'une des plus brillantes réussites de l'Armée d'Afrique a été la libération de la Corse, occupée alors par 5 divisions italiennes (80.000 hommes) stationnées à l'ouest de l'Ile et par 12 à 15.000 Allemands répartis à l'est. Aux uns et aux autres la Résistance – soutenue par Alger – rendait la vie difficile. Le 8 septembre, alors que l'Italie déposait les armes et acceptait un armistice, le général Giraud -en liaison avec les chefs de maquis corses et avec l'accord du général Eisenhower pour qui la libération de la Corse n'entrait pas dans les plans des Alliés- décide ce jour même d'envoyer à Ajaccio le bataillon de Choc et un régiment de Tirailleurs marocains. Ne disposant, au nom de la France, que de faibles moyens il en ordonne l'acheminement par le sous-marin Casabianca sous les ordres de son pacha le célèbre commandant Lerminier, et par deux torpilleurs, le Fantasque et le Terrible. Le 13 septembre, avant le jour, ces troupes débarqueront à Ajaccio accueillies par une population débordant d'enthousiasme. Les maquis corses ayant engagé une lutte très vive contre les Allemands, les Marocains dès le 17, poussent vers l'est de la capitale avant de se lancer sur Bastia, seul port que les Allemands pourraient emprunter pour l'Italie. Mais il n'y a toujours ni mulets, ni camions, ni artillerie, ni ambulances, rien de ce qu'il faut pour lutter contre les Allemands encore puissamment armés, motorisés et blindés.... Qu'à cela ne tienne, une partie importante des cinq divisions italiennes est prête à nous aider au titre de cobelligérants. Et aussitôt, « chocs, tirailleurs et goumiers » sont aidés et supportés comme par une armée alliée. Bien mieux la 225° division italienne participe elle aussi à l'opération. Pendant que l'ensemble des troupes se portait d'Ajaccio sur Bastia entre les 21 et 29 septembre, « chocs » et maquisards accrochaient les Allemands en de très nombreux points du sud au nord de la côte est, en sorte que le 30 septembre les Allemands ne tenaient plus que la tête de pont de Bastia longue de 30 kilomètres du nord au sud et large de cinq à dix kilomètres. L'attaque déclenchée, ce 30 septembre, dura quatre jours. La brigade SS « Reich führer » soutenue par des chars, de l'aviation et des chalands-canonnières, défendit sa zone avec acharnement mais finalement l'évacua dans la nuit du 3 au 4 octobre, ne laissant entre nos mains que 200 prisonniers mais un très important stock de vivres et d'essence. Ainsi en l'espace de trois semaines, grâce à l'esprit de décision du général Giraud, sans l'accord des Américains, un département français tout entier était libéré, au prix de pertes peu élevées. Dans la pénétration vers la France, dans l'aide apportée aux Résistants, la réduction des distances était considérable. La Provence au lieu de se trouver à 700 kilomètres d'Alger n'était plus qu'à 150 kilomètres de Calvi. De plus des contacts fructueux avaient été pris avec la Résistance, qui permettaient de mieux envisager ce qu'il faudrait faire lorsqu'on débarquerait sur le continent D’après Hugues de la Barre de Nanteuil 16
MISSIONS AERIENNES EN INDOCHINE Jean-Pierre Molinier Le douze octobre 1951, j'effectuais ma première mission de bombardement C'était sur un Junker 52. Ce type d'avion, lors de la guerre d'Espagne avait servi à l'armée allemande pour bombarder Guernica. A l'époque, pour les Allemands, les bombes étaient bien adaptées aux lance-bombes. Mais pour nous, en Indochine, elles ne l'étaient plus. Et nos services techniques - auxquels il faut rendre hommage- devaient effectuer de nombreuses modifications sur ce matériel périmé. . Ainsi ce brave avion était doté de vingt lance-bombes répartis sous ses plans et sous son fuselage. Un circuit électrique les reliait à un viseur type Norden fixé à travers le plancher de la soute à bagages. Chaque lance-bombe supportait une bombe de cinquante kilos. L'appareil doté de telles structures extérieures était très lourd au décollage, et sa vitesse de croisière bien amoindrie. Elles ne nous empêchaient pas néanmoins d'effectuer nos tirs avec une extrême précision, mais par contre elles nous rendaient très vulnérables aux tirs de la DCA. Souvent nous revenions plus ou moins gravement atteints. Parfois quelques bombes « refusaient » de se détacher de leur support.. Dans ce cas nous allions au dessus de la mer, dans une zone déterminée, et effectuions des séries de piquets et de ressources pour les en détacher. Si le résultat était négatif, ces bombes, toujours arrimées à l'appareil, constituaient un vrai danger lors de l'atterrissage. Opération peu recommandée. Régulièrement nous accomplissions des missions spéciales. Je me souviens que pour une catégorie d'entre elles, un treuil était installé à la place du viseur de bombardement, permettant de dérouler un long cordage au bout duquel une grosse chaîne était fixée. Il nous fallait traîner tout ce dispositif à très basse altitude afin de détruire les lignes téléphoniques installées par l'ennemi sur des bambous plantés en terre. Il est inutile de dire qu'aucun équipage n'appréciait ce genre de mission, les lignes téléphoniques se situant en bordure de collines ce qui gênait nos présentations et, d'autre part, permettait aux Viets de nous tirer plus facilement. Nous les baptisions « missions PTT ». Petit à petit, nos troupes abandonnaient les positions situées dans les zones montagneuses avec pour conséquence la perte du contrôle de la frontière chinoise et la livraison, à notre ennemi, d'un armement toujours en plus grand nombre, et de plus en plus sophistiqué. Bon nombre d'erreurs étaient commises par le haut commandement.. Ainsi l'abandon de Langson, position clé. Sans aucune résistance, le Viet étant pourtant assez loin de ce lieu. En outre, après ce départ, il nous fallut bombarder notre dépôt de munitions que le Chef de cette position n'avait pas détruit. Et pourtant, ce dernier n'oubliait pas de recommander à « l'aviateur » quelques biens personnels. Mais après concertation de l'équipage, notre commandant de bord refusait l'embarquement d'un piano et autres pièces de mobilier. Ce qui nous valut la vindicte de l'officier responsable de l'embarquement avec une éventuelle sanction à la clé. Rien ne modifia notre décision. Nous ne pouvions admettre cette méthode, et agissant de la sorte nous évitions à quelques hommes une marche forcée et périlleuse de plusieurs centaines de kilomètres. Jean-Pierre MOLINIER 17
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