Avril 2021 Ranto Rabeantoandro Direction des études économiques - La Banque Postale
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Vue d’ensemble Les conditions de crédits sont nettement plus favorables en ce début d’année Début 2021, le marché de l’ancien est resté dynamique après une année 2020 particulièrement résiliente dans un contexte exceptionnel de crise sanitaire et économique. Les prix dans l’ancien ont encore progressé de manière soutenue en moyenne sur l’année. Après une décélération sur les trois premiers trimestres, un net rebond a été observé au 4ème trimestre 2020. Du côté du neuf, les mises en chantier dans la construction résidentielle sont toujours en repli. Il en est de même pour la commercialisation de logements neufs particulièrement affectée par la crise sanitaire. En outre, la progression des prix dans le neuf s’est modérée tout au long de l’année passée. La production de crédits nouveaux n’a que faiblement baissé en 2020 et est encore en léger repli depuis le début de l’année. Par ailleurs, le taux moyen des crédits immobiliers a retrouvé son niveau le plus bas en mars 2021 et les conditions d’octroi recommandées par les autorités prudentielles se sont aussi assouplies. Courant 2021, on pourrait observer un effritement du volume de transactions et une décélération des prix même si le coût du crédit resterait attractif. Cela tiendrait aux effets retardés de la détérioration de la situation économique liée à la crise sanitaire. A l’horizon 2022, le taux moyen pourrait légèrement remonter suivant le très faible redressement du rendement de l’OAT. Les banques assoupliraient légèrement les critères d’octroi de crédits à l’habitat à la suite des nouvelles recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Achevé de rédiger le 28/04/2021 MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 2
Tendances récentes Marché de l’ancien • Transactions : début d’année 2021 dynamique • Prix : rebond au 4ème trimestre 2020 après une décélération tout au long de l’année Marché du neuf • Ventes et mises en vente : très fort recul commercialisation de logements neufs • Stocks des promoteurs : stock de logements neufs et délais d’écoulement en baisse • Construction de logements : mises en chantier toujours en repli • Prix : progression au ralenti sur l’ensemble de 2020 Crédit à l’habitat • Crédits nouveaux : quasi-stabilité en 2020 et léger repli début 2021 • Taux des crédits : taux des crédits immobiliers au plus bas • Critères d’octroi : conditions d’octroi de crédits un peu plus favorables • Demande de crédits perçue par les banques : demande de crédits en baisse MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 3
Perspectives Marché de l’ancien • Transactions : effritement possible en 2021 suite aux conséquences de la crise sanitaire notamment la hausse du taux de chômage • Prix : décélération progressive à l’horizon 2022 Marché du neuf (d’après l’enquête trimestrielle dans la promotion immobilière de l’Insee) : • Volumes : possible redressement des transactions en 2021 en correction du fort recul en 2020 mais repli attendu dans la construction résidentielle • Prix : possible relance des prix en 2021 en lien avec la hausse des coûts de la construction Crédit à l’habitat • Taux des crédits : stabilisation à un bas niveau jusqu’à l’été 2021 puis petite remontée sous l’hypothèse d’un faible redressement du rendement de l’OAT 10 ans • Critères d’octroi : assouplissement en soutien au marché affecté par la crise sanitaire sur recommandation du HCSF (taux d’effort à 35 %, durée de crédit jusqu’à 27 ans) • Crédits nouveaux : possible effritement courant 2021 en liaison avec l’évolution des transactions et des prix MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 4
TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES
Marché de l’ancien - National (transactions) Début d’année 2021 dynamique Le marché de l’ancien a été résilient en 2020 malgré un contexte exceptionnel de crise sanitaire et économique. Au total, 1 024 000 transactions ont été réalisées sur toute l’année, soit seulement une baisse de 4,0 % par rapport au record atteint en 2019. La reprise de l’activité au second semestre a corrigé la forte baisse observée durant le 1er confinement. Le reconfinement intervenu fin octobre était moins contraignant. L'investissement dans la pierre reste très prisé par les Français surtout en période de fortes incertitudes où les placements financiers sont plus risqués. En ce début d’année, le marché de l’ancien est toujours très dynamique. D’après nos estimations, le volume de transaction sur les deux premiers mois de l’année est en hausse de 13,1 % par rapport à la même période de 2020. Le marché reste soutenu par des conditions d’emprunt globalement favorables notamment des taux des crédits immobiliers toujours attractifs ainsi qu’un léger assouplissement des recommandations des autorités prudentielles concernant l’octroi des crédits à l’habitat. Nombre de transactions de logements anciens Estimation du nombre de transactions mensuelles 1 100 cumulé sur 12 mois, en milliers de logements anciens, en milliers 120 1 050 110 1 000 950 100 900 90 850 80 800 750 70 700 60 650 50 600 550 40 mai 2016 mai 2017 mai 2018 mai 2019 mai 2020 févr. 2016 févr. 2017 févr. 2020 févr. 2021 févr. 2018 févr. 2019 août 2016 août 2017 août 2018 août 2019 août 2020 nov. 2016 nov. 2017 nov. 2018 nov. 2019 nov. 2020 500 Corrigée des variations saisonnières (CVS) Non CVS Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales, LBP Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 6
Marché du neuf – National (ventes promoteurs) Très fort recul de la commercialisation de logements neufs En 2020, La commercialisation de logements neufs a été considérablement affectée par les mesures de confinement entre mi-mars et mi-mai. Malgré la reprise de l’activité à la suite du déconfinement dès la seconde quinzaine de mai, le repli n’a pas pu être corrigé. Pour l’ensemble de l’année, les ventes ont reculé de 24,1 % par rapport à 2019. Le repli a été plus marqué pour les logements collectifs (- 24,2 %) que pour les logements individuels (- 22,0 %). Du côté des mises en vente la baisse a été un peu plus forte (- 27,5 %). Une contraction plus importante de l’offre a été observée du côté des maisons (- 28,6 %) que de celui des appartements (- 27,5 %). Au 4ème trimestre 2020, les annulations de réservations ont augmenté de 17,0 % sur un an ( représentant 19,2 % des réservations). Ventes et mises en vente de logements Ventes et mises en vente de logements neufs (CVS) - par trimestre neufs (CVS) - par trimestre 42000 37000 35000 37000 33000 32000 31000 29000 27000 27000 25000 22000 23000 17000 21000 19000 12000 17000 janv.-09 janv.-20 janv.-98 oct.-00 oct.-11 juin-04 juin-15 déc.-98 août-02 déc.-09 août-13 déc.-20 févr.-97 nov.-99 févr.-08 nov.-10 févr.-19 sept.-01 sept.-12 avr.-06 avr.-17 mars-96 mai-05 mars-07 mai-16 mars-18 juil.-03 juil.-14 Ventes Mises en vente Ventes Mises en vente Source : Ministère du Logement, LBP Source : Ministère du Logement, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 7
Marché du neuf – National (ventes promoteurs) (suite) Pour le 2ème trimestre 2021, de plus en plus de promoteurs immobiliers estiment que la capacité des ménages à financer l’acquisition de logements neufs va augmenter dans le mois à venir. Ils sont plus nombreux à avoir constaté une hausse de l’apport personnel des acquéreurs depuis le début de l’année. Ainsi, l’opinion des promoteurs immobiliers sur la demande de logements neufs s’améliore nettement (source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l’Insee d’avril 2021). Corrigée des variations saisonnières, la part des ventes aux investisseurs (49,4 % au 4ème trimestre 2020) s’est progressivement redressée après l’inflexion survenue au 2ème trimestre. NB : En raison des difficultés liées à la période de confinement, aucune enquête n’a pu être effectuée pour le 2ème trimestre. Solde d'opinion des promoteurs sur la tendance de la Part des ventes de logements neufs aux demande de logements neufs, en %, CVS investisseurs 40 57% 30 52% 20 10 47% 0 -10 42% -20 -30 37% -40 32% -50 -60 nov.-02 nov.-15 janv.-05 janv.-18 juil.-98 mai-09 juil.-11 oct.-01 juin-10 oct.-14 août-99 août-12 mars-07 mars-20 sept.-00 sept.-13 déc.-03 févr.-06 déc.-16 févr.-19 avr.-08 avr.-21 Corrigée des variations saisonnières (CVS) Non CVS Source : FPI (Fédération des promoteurs immobiliers) Source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l'Insee, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 8
Marché du neuf – National (stocks promoteurs) Baisse du stock de logements neufs et du délai d’écoulement L’encours de logements proposés à la vente a connu une nette baisse en 2020 (- 9,1 % par rapport à 2019) en lien avec un niveau plus élevé des ventes par rapport aux mises en vente. Pour faire face à la crise, les promoteurs ont aussi adapté leur politique en s’orientant vers d’autres modes de commercialisation des logements neufs, notamment la location et les ventes en bloc aux bailleurs sociaux ou privés. De fait, la durée moyenne d’écoulement des stocks est descendue à 11 mois de vente au 4ème trimestre 2020 (après 11,6 mois au 3ème trimestre et 12,4 mois au 2ème trimestre 2020). Stock de logements neufs à la vente - 21 France métropolitaine 120000 19 100000 17 15 80000 13 60000 11 9 40000 7 20000 5 3 0 janv.-98 janv.-09 janv.-20 oct.-00 oct.-11 juin-04 juin-15 nov.-99 nov.-10 déc.-98 sept.-01 août-02 déc.-09 sept.-12 août-13 déc.-20 févr.-97 avr.-06 févr.-08 avr.-17 févr.-19 mars-96 mai-05 mars-07 mai-16 mars-18 juil.-03 juil.-14 Stock (ech. D) Stock en mois de ventes (ech. G) Source : Ministère du Logement, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 9
Marché du neuf - National (construction) Mises en chantier toujours en repli Après une chute de près de 40 % durant les mois affectés par le confinement (mars à mai par rapport aux 3 mois précédents), les permis de construire se sont redressés au second semestre 2020. Depuis la fin d’année, ils se sont quasi-stabilisés (+ 0,5 % sur la période décembre 2020 à février 2021 sur 3 mois glissants) mais sont encore en dessous de leur niveau d’avant-crise (- 12,4 % par rapport à la période décembre 2019 à février 2020). L’évolution est cependant contrastée entre les autorisations de logements individuelles (+ 4,0 %) et les logements collectifs ou en résidence (- 2,1%). De leur côté, les mises en chantier se sont repliées depuis le confinement au mois de novembre 2020 (- 3,1 % sur la période décembre 2020 à février 2021 par rapport aux 3 mois précédents et - 7,1 % sur un an). Le recul est plus marqué pour les logements collectifs ou en résidence (-3,9 %) que pour les maisons individuelles (- 1,8 %). Les études menées par la Fédération Française du Bâtiment anticipent un recul de l’activité cette année suite au retard observé sur les permis de construire. En outre, le nombre de promoteurs immobiliers indiquant une augmentation des mises en chantier est en baisse (source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l’Insee d’avril 2021). TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 10
PRIX IMMOBILIERS
Marché de l’ancien - National (prix) Net ralentissement attendu pour 2021 Les prix de l’immobilier dans l’ancien sont restés très dynamiques en 2020 (5,6 % en moyenne sur l’année). Si une décélération a été observée sur les 3 premiers trimestres, le 4ème trimestre a été par un rebond (+ 6,4 % sur un an). Cette hausse généralisée au niveau national a été soutenue par le dynamisme des transactions l’année dernière. Cependant, les indicateurs des avant-contrats des notaires indiquent une évolution contrastée des prix dans les prochains mois tant en Île-de-France qu’en province. La demande s’orienterait plus vers les maisons maintenant ainsi une pression toujours haussière sur les prix de ces dernières. Pour les appartements, l’augmentation des prix ralentirait nettement à l’image de ce qui a été observé dans la capitale depuis le 3ème trimestre 2020. Dans certaines grandes villes, les prix pourraient même baisser comme à Bordeaux (baisse attendue de 5 % sur un an fin mai 2021). PRIX IMMOBILIERS 12
Marché de l’ancien - Paris (prix) Inflexion des prix dans la capitale A Paris, les transactions immobilières n’ont baissé que de 4,0 % au 4ème trimestre 2020 par rapport à la même période de 2019. Sur l’ensemble de l’année la baisse a été plus importante (- 16,0 % par rapport à 2020) suite aux conséquences de la crise sanitaire. Du côté des prix des appartements anciens, la progression a encore été soutenue (+ 5,4 % sur un an au 4ème trimestre 2020) mais un net ralentissement a été observée depuis le début de l’année (+ 8,1 % sur un an au 2ème trimestre et +7,0 % sur un an au 3ème trimestre). D’un trimestre à l’autre, les prix sont même en baisse de 0,2 % au 4ème trimestre. D’après les avant-contrats des notaires du Grand Paris, le prix moyen redescendu à 10 680 euros le m² en février 2021 devrait se stabiliser à ce niveau d’ici fin juin (source : Notaires-Insee). Globalement, le marché francilien qui a connu une baisse de 12,0 % sur un an du volume de transactions en 2020 devrait aussi connaître une décélération des prix dans les mois à venir. Le prix des appartements n’aurait augmenté que de 2,0 % sur un an en avril 2021 (contre + 6,0 % fin décembre 2020). Le ralentissement du côté des maisons aurait été plus modéré (+ 5,5 % sur un an fin avril 2021 contre + 7,0 % fin décembre 2020), ces dernières ayant récemment retrouvé plus d’attractivité. Prix des appartements anciens - Paris Nombre de ventes trimestrielles d'appartements anciens à Paris au 4ème trimestre 11000 10000 20 10000 9000 15 8000 10 8000 7000 6000 5 6000 5000 0 4000 4000 -5 3000 2000 -10 2000 juin-04 juin-15 mars-96 mars-07 mars-18 sept.-01 sept.-12 avr.-06 avr.-17 févr.-97 août-02 févr.-08 févr.-19 janv.-98 janv.-09 août-13 janv.-20 mai-16 nov.-99 mai-05 nov.-10 juil.-03 juil.-14 déc.-98 déc.-09 déc.-20 oct.-00 oct.-11 0 Glissement annuel (%, ech. D) Prix en euro/m² (ech. G) moyenne 1999-2007 2018 2019 2020 Source : Notaires Paris - Île-de-France, LBP Source : Notaires Paris - Île-de-France, LBP PRIX IMMOBILIERS 13
Pouvoir d’achat immobilier dans l’ancien par grandes villes Au 1er trimestre 2021, l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des ménages français est contrastée dans les métropoles. Par rapport à fin 2020, les seules villes ayant connu un gain de pouvoir d’achat sont Marseille et Montpellier. Pour la plupart, la capacité à acquérir un bien immobilier est restée stable et pour Lille, Strasbourg ainsi que Bordeaux, une baisse a été observée. En outre, cette baisse est généralisée pour l’ensemble des grandes villes en comparaison à 2019, période d’avant crise. Le pouvoir d’achat n’arrive pas à s’améliorer à cause du niveau conséquent des prix et ce malgré une très forte attractivité des taux de crédits à l’habitat Pouvoir d'achat immobilier des ménages dans l'ancien - en m2 Pouvoir d'achat immobilier des ménages dans l'ancien - en m2 Ville déc-20 mars-21 Rang Progression déc-19 déc-20 mars-21 Marseille 64 68 1 Marseille 70 Montpellier 64 66 2 Paris 60 Montpellier Lille 62 61 3 50 Toulouse 60 60 4 Bordeaux 40 Toulouse 30 Strasbourg 60 57 5 20 Nantes 53 53 6 Nice 50 50 7 Lyon Lille Bordeaux 45 44 8 Lyon 39 39 9 Nice Strasbourg Paris 21 21 10 Nantes Source : LBP à partir des données meilleurtaux.com Source : LBP à partir des données meilleurtaux.com Lecture : nombre de m2 qu’un ménage peut acheter dans une ville donnée pour 1 000€ de mensualité sur 20 ans au meilleur taux fixe proposé dans la ville. Méthodologie : chaque mois, meilleurtaux.com établit le classement des taux les plus compétitifs dans les dix plus grandes villes de France sur la base des meilleurs taux négociés (sous conditions) entre le 1er et le 10ème jour du mois par les agences MeilleurTaux auprès des partenaires bancaires de leur région. Le classement est établi sur la base du taux sur 20 ans. Meilleurtaux.com calcule le pouvoir d'achat immobilier pour 1 000 € de mensualité sur 20 ans avec les prix de vente relevés par Seloger.com. PRIX IMMOBILIERS 14
Marché du neuf - National (prix des appartements) Décélération progressive des prix En 2020, Les prix des appartements neufs ont progressivement décéléré tout au long de l’année, n’augmentant que de 0,8 % sur un an au 4ème trimestre (après + 0,6 % sur un an au 3ème trimestre, + 2,4 % sur un an au 2ème trimestre et + 3,7 % sur un an au 1er trimestre). Le marché du neuf a été particulièrement affectée par la crise sanitaire et le repli de l’activité s’est fait progressivement sentir sur les prix. Toutefois, l’écart entre l’offre et la demande dans le neuf contribue toujours à la résistance des prix. De plus, la hausse récente des prix de certains intrants (métaux, redressement du prix du pétrole) a renchéri les coûts de la construction, une composante essentielle des prix dans le neuf. Par ailleurs, le nombre de promoteurs indiquant une augmentation du prix moyen dans le neuf est resté stable depuis le début de l’année mais il est tout de même en hausse par rapport à la fin d’année 2020 (source : enquête trimestrielle dans la promotion immobilière de l’Insee d’avril 2021. Prix des appartements neufs - France entière Indice du coût de la construction (base 100 au 12 4300 4ème trimestre 1953) 10 1800 1780 3800 8 1760 3300 6 1740 1720 4 2800 1700 2 1680 2300 1660 0 1640 1800 -2 1620 sept.-01 sept.-12 juin-04 juin-15 mars-07 mars-18 mars-96 août-02 août-13 avr.-06 avr.-17 févr.-97 nov.-99 févr.-08 nov.-10 févr.-19 janv.-98 janv.-09 janv.-20 juil.-03 juil.-14 mai-05 mai-16 oct.-00 oct.-11 déc.-98 déc.-09 déc.-20 1600 Glissement annuel (%, ech. D) Prix en euro/m² (ech. G) Source : Ministère du Logement, LBP Source : Insee, LBP PRIX IMMOBILIERS 15
CRÉDIT À L’HABITAT
Crédit à l’habitat (ensemble du marché) – Crédits nouveaux Début d’année en léger repli Malgré le resserrement des conditions d’octroi des financements en 2020 et la situation exceptionnelle liée à la crise sanitaire, la production de crédits immobiliers ne s’est pas effondrée l’année dernière. Elle a avoisiné le niveau atteint en 2019 (autour de 206 Md€ y compris les rachats externes). Rappelons que la production mensuelle de crédits habitats a fortement reculé pendant le confinement du printemps en 2020 mais le rattrapage des opérations suite au déconfinement mi-mai a permis un rebond de la production avec un pic de juin (données corrigées des variations saisonnières). En effet, la production de crédits à l’habitat est fortement corrélée à l’évolution des transactions surtout dans l’ancien. Cette reprise a été par la suite marquée par des phases intermittentes de baisse et de redressement liées au décalage dans la réalisation des opérations ainsi que par le reconfinement fin octobre 2020. D’après nos estimations, la production de crédits nouveaux (y compris rachats externes) serait en baisse de 2,6 % pour les deux premiers mois de l’année par rapport au début d’année 2020. Marché : Evolution de la production de crédit et des Production de crédits habitat aux ménages, transactions dans l'ancien - corrigée des variations saisonnières tous établissements (hors renégociations internes, en milliards d'euros cumulés sur 12 mois) 25 120 23 250 110 221 21 208 206 100 200 193 189 19 180 170 183 181 90 166 17 15 80 150 141 140 124 122 125 112 114 13 70 109 … 104 11 100 60 9 7 50 50 5 40 - 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Production mensuelle de crédit, en Md€ - Ech. G Production y compris rachats externes Transactions mensuelles dans l'ancien, en milliers - Ech. D Production hors rachats externes Source : CGEDD, ACPR, LBP Source : ACPR, LBP CRÉDIT À L’HABITAT 17
Crédits à l’habitat – Rachats Une part des rachats importante en 2020 En 2020, la part des rachats dans la production de crédits habitats est restée élevée en moyenne (12,1 % contre 9,4 % en 2019). Elle a été surtout importante au cours du 1er semestre (14,1 % en moyenne contre 9,1 % à la même période en 2019). Au second semestre, cette part des rachat a été comparable au niveau atteint qu’au second semestre 2019 (9,6 % en moyenne). Les taux des crédits sont restés relativement faibles en moyenne en 2020 malgré une légère hausse au 2ème trimestre. Cette attractivité des taux a encore soutenu les rachats de crédits l’année dernière. Rachats de crédits externes - en milliards d'euros et en % de la production de crédits à l'habitat - données mensuelles 9 45% 8 40% 7 35% 6 30% 5 25% 4 20% 3 15% 2 10% 1 5% 0 0% janv.-11 janv.-18 juin-17 oct.-12 oct.-19 nov.-16 sept.-15 mars-12 avr.-16 mars-19 août-11 déc.-13 juil.-14 août-18 déc.-20 févr.-15 mai-13 mai-20 Montants des rachats externes du marché, Md€ Part des rachats externes du marché Source : ACPR, LBP CRÉDIT À L’HABITAT 18
Crédits à l’habitat (ensemble du marché) – Taux des crédits Taux des crédits immobiliers au plus bas et allongement des durées D’après les données de l’Observatoire Crédit Logement, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 1,11 % fin mars 2021 (hors frais de gestion et assurance) retrouvant ainsi le niveau le plus bas de décembre 2019. Les taux des crédits restent relativement faibles pour soutenir la demande malgré la montée des risques liés à l’incertitude sanitaire et économique. Par ailleurs, la durée moyenne des prêts s’est encore allongée (236 mois en mars 2021, soit 7 mois de plus que fin 2020). Les ménages les plus modestes ont le plus bénéficier de cette augmentation de durée en ce début d’année. Le taux réel des crédits (c’est-à-dire net de l’inflation) est de nouveau proche de zéro en raison d’un regain récent de l’inflation. Taux des nouveaux crédits immobiliers aux Taux des nouveaux crédits immobiliers aux particuliers (%) - ensemble des marchés particuliers (%) - ensemble des marchés Taux des crédits immobiliers (%) 5,5 5 Taux des crédits immobiliers net d'inflation (%) 5 4 4,5 4 3 3,5 2 3 2,5 1 Mars 2021 : 1,11 2 0 1,5 1 -1 juil.-08 juil.-10 juil.-12 juil.-14 juil.-16 juil.-18 juil.-20 mars-07 mars-09 mars-11 mars-13 mars-15 mars-17 mars-19 mars-21 nov.-07 nov.-09 nov.-11 nov.-13 nov.-15 nov.-17 nov.-19 mars-07 mars-09 mars-11 mars-13 mars-15 mars-17 mars-19 mars-21 nov.-07 nov.-09 nov.-11 nov.-13 nov.-15 nov.-17 nov.-19 juil.-08 juil.-10 juil.-12 juil.-14 juil.-16 juil.-18 juil.-20 Source : Crédit Logement/ CSA, Insee, LBP Source : Crédit Logement/ CSA, LBP CRÉDIT À L’HABITAT 19
Crédits à l’habitat (ensemble du marché) Taux de l’OAT 10 ans en redressement mais taux des crédits immobiliers stable à bas niveaux Historiquement, les taux des obligations d’Etat et les taux des crédits immobiliers partagent une même tendance d’évolution. Cependant, une déconnexion entre l’évolution des taux des crédits immobiliers et celle du taux de l’OAT 10 ans a été observée depuis que ce dernier est passé en territoire négatif en juillet 2019. En février 2021, le taux moyen des contrats nouveaux de crédits habitat (y compris assurances et garanties) était de 1,21 %. Celui de l’OAT 10 ans semble se redresser depuis le début de l’année mais il est toujours négatif. Rappelons que suite au choc économique lié à la crise sanitaire mondiale, les banques centrales (dont la BCE) mènent des politiques monétaires visant à peser sur le niveau des taux d’intérêt des emprunts d’Etat. Crédit à taux fixe (taux moyen des contrats nouveaux de crédits habitat) : il s'agit des taux moyens effectivement offerts à la clientèle, relevés par la Banque de France chaque trimestre. Ils comprennent les frais de dossier, l'assurance invalidité décès et l'assurance chômage. CRÉDIT À L’HABITAT 20
Crédits à l’habitat – Enquête de la Banque de France auprès des banques Des critères un peu plus favorables pour Demande de crédits en baisse au 1er trimestre soutenir l’activité en 2021 L’année 2020 a été marquée par un resserrement des critères Sur la seconde moitié 2020, le solde d’opinion quant à la d’octroi des prêts. Cela a eu pour effet de pénaliser particulièrement perception de la demande de crédit à l’habitat s’est les acquéreurs moins dotés en apport personnel. nettement redressé suite à la reprise de l’activité et le Récemment, les règles se sont cependant légèrement assouplies moindre impact du 2ème confinement. grâce aux nouvelles recommandations du HCSF de janvier dernier : Au 1er trimestre de cette année, Les banques ont perçu - Taux d’effort passant de 33 % à 35 % (mais maintenant y.c une baisse de la demande malgré l’assouplissement des assurance) critères d’octroi. - Durée de crédit inchangée (25 ans) mais possibilité d’une période différée d’amortissement maximum de 2 ans. - Marge de manœuvre de dérogation à ces recommandations un peu plus élevée (20% au lieu de 15% en 2020) CRÉDIT À L’HABITAT 21
PROJECTIONS
Crédits à l’habitat – Taux de crédits Perspectives : stabilisation à un bas niveau jusqu’à l’été 2021 puis petite remontée En 2021, après un début d’année marqué par la persistance des contraintes sanitaires, la situation économique pourrait s’améliorer au second semestre grâce à la montée en puissance des vaccins contre la Covid-19 et le soutien persistant des politiques budgétaires. De fait, le rendement de l’OAT 10 ans pourrait se raffermir. Il repasserait en territoire positif courant 2022 mais resterait faible. Sous ces hypothèses, le taux moyen des crédits immobiliers devrait se stabiliser à un bas niveau jusqu’à l’été 2021 en soutien au marché. Une petite remontée est probable à l’horizon fin 2022 suivant l’évolution du rendement de l’OAT 10 ans. Projection du taux des crédits immobiliers (définition Crédit Logement/CSA) 5,5% Tx Crédit observé 5,0% 4,5% Tx Crédit Estimé projeté 4,0% OAT 10 ans 3,5% OAT 10 ans projeté 3,0% 2,5% 2,0% 1,5% 1,0% 0,5% 0,0% -0,5% déc.-12 déc.-13 déc.-21 déc.-06 déc.-07 déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-14 déc.-15 déc.-16 déc.-17 déc.-18 déc.-19 déc.-20 déc.-22 Source : Crédit Logement/ CSA, Banque de France, perspectives LBP PROJECTIONS 23
Perspectives des prix des logements anciens Probable décélération des prix cette année Les prix augmenteraient encore en 2021 mais à un rythme moins soutenu. Ils bénéficieraient toujours de la faiblesse des taux de crédits. La remontée du chômage exercerait une pression négative mais la réserve d'épargne accumulée par les ménages en 2020 pourrait neutraliser en partie cet effet. Variation des prix des logements observée puis projetée (%) 17 15,015,5 12,1 11,9 12,0 12 11,0 10,8 8,8 8,7 8,6 7,9 7,1 6,9 6,5 7 5,6 5,9 5,6 5,1 5,2 5,1 4,6 3,9 3,3 3,0 3,0 3,3 3,0 2,0 2 0,9 0,9 0,8 -0,2 -0,4 -0,5 -0,9 -1,4 -3 -2,4 -2,1 -1,8 -1,9 -8 -7,1 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 Source : notaires INSEE, perspectives LBP PROJECTIONS 24
Pour s’abonner à nos Publications Ouvrir ce lien pour s'abonner Direction des études économiques : Philippe Aurain, Directeur des études économiques Alain Henriot, Responsable des études économiques Romain Sarron, Adjoint au responsable des études économiques Flore Deschard, Économiste Ranto Rabeantoandro, Chargé d’études statistiques sur les marchés de l’épargne, du crédit et de l’immobilier Les analyses et prévisions qui figurent dans ce document sont celles du service des Etudes Economiques de La Banque Postale. Bien que ces informations soient établies à partir de sources considérées comme fiables, elles ne sont toutefois communiquées qu’à titre indicatif. La Banque Postale ne saurait donc encourir aucune responsabilité du fait de l’utilisation de ces informations ou des décisions qui pourraient être prises sur la base de celles-ci. Il vous appartient de vérifier la pertinence de ces informations et d’en faire un usage adéquat. La Banque Postale – Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 6 585 350 218 euros Siège social et adresse postale : 115 rue de Sèvres – 75 275 Paris Cedex 06 RCS Paris 421 100 645 – Code APE 64 19Z, intermédiaire d’assurance, immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 023 424
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