Novembre 2021 Ranto Rabeantoandro Direction des études économiques - La Banque Postale
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Vue d’ensemble Un marché de l’immobilier ancien à son apogée cette année Depuis le début de l’année et même depuis le second semestre 2020, les transactions dans l’ancien sont restées très dynamiques et les prix ont encore progressé de manière soutenue au 2ème trimestre. Sur le marché du neuf, la commercialisation des logements s’est redressée mais le niveau d’avant crise est loin d’être rattrapé. Du côté de la construction résidentielle, les autorisations et les mises en chantier ont aussi rebondi et les prix dans le neuf ont légèrement accéléré. La production de crédits nouveaux s’est considérablement accrue depuis début 2021. Le taux moyen des crédits immobiliers est toujours à son niveau le plus bas jamais observé. Les conditions d’octroi se sont un peu resserrées avec un renforcement de l’exigence des banques en matière d’apport personnel. Par ailleurs, les recommandations du HSCF quant à l’octroi de crédits deviendront obligatoires pour les banques à partir de l’année prochaine. D’ici la fin d’année, le coût du crédit resterait toujours attractif. Le dynamisme des transactions devrait se maintenir et une hausse toujours importante est attendu en 2021 pour les prix dans l’ancien. A l’horizon 2022, le taux moyen pourrait légèrement remonter suivant un redressement du rendement de l’OAT et les prix ne connaitraient pas de retournement majeur. Achevé de rédiger le 04/11/2021 MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 2
Tendances récentes Marché de l’ancien • Transactions : transactions dans l’ancien toujours à des niveaux record (+23 % sur un an, en cumul sur 12 mois, fin août) • Prix : hausse encore importante des prix au 2ème trimestre (+5,9 % sur un an) Marché du neuf • Ventes et mises en vente : commercialisation de logements neufs toujours en dessous du niveau d’avant crise • Stocks des promoteurs : stock de logements neufs et délai d’écoulement toujours en baisse • Construction de logements : légère progression des permis de construire et des mises en chantier • Prix : accélération des prix (+1,7 % sur un an au 2ème trimestre) malgré une accalmie de la hausse du coût de la construction Crédit à l’habitat • Crédits nouveaux : production de crédits toujours en nette progression en moyenne (+28,8 % sur un an sur les neuf premiers mois de l’année) • Taux des crédits : taux des crédits immobiliers toujours au plus bas niveau jamais observé • Critères d’octroi : de plus en plus resserrés et niveau d’apport personnel exigé en nette hausse • Demande de crédits perçue par les banques : demande de crédits toujours en hausse mais modérée au 3ème trimestre MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 3
Perspectives Marché de l’ancien • Transactions : volume de ventes record en 2021 soutenu par des conditions de prêts favorables et possible correction en 2022 • Prix : hausse encore importante en 2021 qui se tempèrerait ensuite Marché du neuf (d’après l’enquête trimestrielle dans la promotion immobilière de l’Insee) : • Volumes : possible redressement des transactions à court terme en contrecoup du repli engendré par la crise sanitaire et perspective de croissance modérée des mises en chantier • Prix : poursuite de la reprise des prix en fonction de l’évolution du coût de la construction Crédit à l’habitat • Taux des crédits : stabilisation à un bas niveau en 2021 puis petite remontée suivant un redressement progressif du rendement de l’OAT 10 ans • Critères d’octroi : resserrement des règles avec l’inscription en loi des recommandations du HCSF • Crédits nouveaux : production encore dynamique suivant l’évolution des transactions et des prix mais limitée par une éventuelle mobilisation de la réserve d’épargne des ménages et du resserrement des critères d’octroi MARCHÉ DU LOGEMENT ET DU CRÉDIT À L'HABITAT 4
TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES
Marché de l’ancien - National (transactions) Transactions dans l’ancien toujours à des niveaux record Depuis la fin du 1er confinement au printemps 2020, le marché des logements anciens est resté particulièrement dynamique. Les transactions dans l’ancien ne cessent de progresser. Ils ont atteint un niveau inédit de 1 208 000 ventes (en cumul sur 12 mois) au mois d’août dernier, soit 23 % de plus qu’à la même période de 2020. La tendance observée jusqu’à présent suggère que le record observé en 2019 sera largement dépassé cette année. En effet, d’après nos estimations, le volume de transactions en cumul depuis le début de l’année est en hausse de 30,9 % sur un an, fin août 2021 et de 16 % par rapport à la même période de 2019. Un effet de base de correction à cette expansion peut donc intervenir l’année prochaine d’autant plus que le marché de l’immobilier évolue dans un contexte de rareté de l’offre dans l’ancien. Le marché reste soutenu par des conditions d’emprunt globalement favorables notamment des taux des crédits immobiliers au plus bas niveau jamais observé. Par ailleurs, l’immobilier préserve toujours son effet de valeur refuge en offrant un bon compromis entre la sécurité par rapport aux placements financiers risqués et la garantie d’un rendement convenable. Nombre de transactions de logements anciens Estimation du nombre de transactions mensuelles 1 225 cumulé sur 12 mois, en milliers de logements anciens, en milliers 1 175 120 1 125 110 1 075 1 025 100 975 90 925 875 80 825 70 775 725 60 675 50 625 575 40 mai 2016 mai 2017 mai 2018 mai 2019 mai 2020 mai 2021 févr. 2017 févr. 2018 févr. 2019 févr. 2020 févr. 2016 févr. 2021 août 2016 août 2017 août 2018 août 2019 août 2020 août 2021 nov. 2016 nov. 2017 nov. 2018 nov. 2019 nov. 2020 525 Corrigée des variations saisonnières (CVS) Non CVS Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales, LBP Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 6
Marché du neuf – National (ventes promoteurs) Commercialisation de logements neufs toujours en dessous du niveau d’avant crise La commercialisation de logements neufs s’est redressée au cours du premier semestre 2021 après le point bas du 2ème trimestre 2020 au cœur de la crise sanitaire. Au 2ème trimestre 2021, les ventes ont augmenté de près de 40 % par rapport à la même période de 2020 mais elles n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise (-13 % par rapport au 2ème trimestre 2019). Les ventes se sont d’ailleurs repliées par rapport au trimestre précédent (-7,8 %) avec le nouveau confinement survenu au printemps de cette année. Les mesures étant moins contraignantes que lors du 1er confinement, les effets sur le marché de l’immobilier ont cependant été bien moindres qu’au printemps 2020. Les logements individuels ont connu une croissance plus modérée (+18,9 % sur un an) par rapport aux logements collectifs (+41,7 % sur un an). Le retard par rapport aux niveaux d’avant crise (2ème trimestre 2019) atteint 17,7 % pour les maisons neuves et 13,5 % que pour les appartements neufs. Les annulations de réservations ont nettement reculé (-27,3 % sur un an) et ont retrouvé un niveau comparable à celui observé en moyenne en 2019. Elles ont représenté 12 % des réservations contre 19 % en moyenne en 2020. Ventes et mises en vente de logements neufs (CVS) - par trimestre 37000 35000 33000 31000 29000 27000 25000 23000 21000 19000 17000 juin-15 juin-17 juin-18 juin-19 juin-20 juin-21 juin-16 déc.-15 déc.-17 déc.-18 déc.-19 déc.-20 déc.-16 sept.-15 sept.-16 sept.-17 sept.-18 sept.-19 sept.-20 mars-15 mars-16 mars-17 mars-18 mars-19 mars-20 mars-21 Ventes Mises en vente Source : Ministère du Logement, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 7
Marché du neuf – National (ventes promoteurs) (suite) De leur côté, les mises en vente ont également connu une nette progression (+46 % par rapport au 2ème trimestre 2020) mais elles sont en recul de près de 12 % par rapport au 2ème trimestre 2019. A l’inverse de la demande, une hausse plus importante de l’offre a été observée du côté des maisons (+54,1 %) en comparaison des appartements (+45,1 %). Il reste néanmoins que les niveaux de mises en vente sont toujours en retrait par rapport à ce qui a été observé avant la crise sanitaire (-2,1 % pour les maisons et -12,7 % pour les appartements par rapport au 2ème trimestre 2019). Ventes et mises en vente de logements neufs (CVS) - par trimestre 42000 37000 32000 27000 22000 17000 12000 janv.-03 janv.-16 oct.-99 oct.-12 juin-08 juin-21 nov.-00 nov.-13 août-97 sept.-98 déc.-01 août-10 sept.-11 déc.-14 févr.-04 mars-05 avr.-06 févr.-17 mars-18 avr.-19 mai-07 mai-20 juil.-09 Ventes Mises en vente Source : Ministère du Logement, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 8
Marché du neuf – National (ventes promoteurs) (suite) Pour le 4ème trimestre 2021, l’opinion des promoteurs quant à la demande de logements neufs est restée quasiment inchangée par rapport au trimestre précédent. En revanche, ils sont moins nombreux à estimer que la capacité des ménages à financer l’acquisition de logements neufs va augmenter dans les mois à venir (source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l’Insee d’octobre 2021). Corrigée des variations saisonnières, la part des ventes aux investisseurs (49,6 % au 2ème trimestre 2021) s’est quasiment stabilisée depuis le début de l’année. NB : En raison des difficultés liées à la période de confinement, aucune enquête n’a pu être effectuée pour le 2ème trimestre 2020. Part des ventes de logements neufs aux Solde d'opinion des promoteurs sur la tendance de la investisseurs demande de logements neufs, en %, CVS 57% 25 52% 15 5 47% -5 42% -15 -25 37% -35 32% -45 -55 janv.-00 janv.-03 janv.-06 janv.-09 janv.-12 janv.-15 janv.-18 janv.-21 juil.-98 juil.-01 juil.-04 juil.-07 juil.-10 juil.-13 juil.-16 juil.-19 oct.-00 oct.-03 oct.-06 oct.-09 oct.-12 oct.-15 oct.-18 oct.-21 avr.-99 avr.-02 avr.-05 avr.-08 avr.-11 avr.-14 avr.-17 avr.-20 Corrigée des variations saisonnières (CVS) Non CVS Source : FPI (Fédération des promoteurs immobiliers) Source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l'Insee, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 9
Marché du neuf – National (stocks promoteurs) Stock de logements neufs et délai d’écoulement toujours en baisse L’encours de logements proposés à la vente est resté bien en dessous du niveau observé les années passées (-6,8 % sur un an au 2ème trimestre 2021 et -15,3 % par rapport au 2ème trimestre 2019 en données corrigées des variations saisonnières). Cette tendance s’explique par l’écart observé entre le niveau de l’offre et celui de la demande de logements neufs même s’il tend à se réduire. La durée moyenne d’écoulement des stocks continue de baisser (9 mois de vente au 2ème trimestre 2021 après 9,8 mois au 1er trimestre 2021 et 11,4 mois en moyenne en 2020). Stock de logements neufs à la vente - 21 France métropolitaine 120000 19 100000 17 15 80000 13 60000 11 9 40000 7 20000 5 3 0 juin-96 juin-01 juin-06 juin-11 juin-16 juin-21 sept.-97 sept.-02 sept.-07 sept.-12 sept.-17 déc.-18 déc.-98 mars-00 déc.-03 mars-05 déc.-08 mars-10 déc.-13 mars-15 mars-20 Stock (ech. D) Stock en mois de ventes (ech. G) Source : Ministère du Logement, LBP TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 10
Marché du neuf - National (construction) Légère progression des permis de construire et des mises en chantier Au 3ème trimestre 2021, les logements autorisés ont crû de 1,4 % par rapport au trimestre précédent mais ils sont encore en dessous de leur niveau d’avant crise (-3 % par rapport à la période décembre 2019 à février 2020). La progression est un peu plus vive pour logements individuels (+2 %) que pour les logements collectifs ou en résidence (+0,8 %). De leur côté, les mises en chantier n’ont aussi augmenté que très légèrement (+1,6 % au 3ème trimestre 2021 par rapport au 2ème trimestre et +0,7 % par rapport au niveau d’avant crise). La hausse est un peu plus marquée pour les logements collectifs ou en résidence (+2,1 %) que pour les maisons (+0,8 %). Par ailleurs, les promoteurs immobiliers sont moins nombreux à indiquer une augmentation des perspectives de mises en chantier par rapport au 3ème trimestre (source : enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière de l’Insee d’octobre 2021). TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES 11
PRIX IMMOBILIERS
Marché de l’ancien - National (prix) Hausse des prix encore soutenue Les prix de l’immobilier dans l’ancien ont encore progressé de manière importante au 2ème trimestre 2021 (+5,9 % sur un an, même progression qu’au 1er trimestre). La hausse a été plus modérée pour les appartements (+4,6 %) que pour les maisons (+ 6,8 %). Par ailleurs, l’augmentation des prix en province (+7 % sur un an) a été plus vive qu’en Ile-de-France (+3,1 %). Cette hausse quasi-généralisée au niveau national a été favorisée par le dynamisme des transactions observé depuis le début de l’année. D’après les indicateurs des avant-contrats des notaires, la poursuite de la hausse des prix serait toujours d’actualité en novembre 2021. Une hausse des prix de logements anciens de 6 % sur un an est attendu en Ile-de-France contre 9 % en province, la progression des prix des maisons restant un peu plus vive que pour celle des appartements. PRIX IMMOBILIERS 13
Marché de l’ancien - Paris (prix) Tassement des prix dans la capitale A Paris, les transactions immobilières ont augmenté de 23 % au 2ème trimestre 2021 par rapport à la même période de 2020. Cela résulte essentiellement d’une comparaison avec le 2ème trimestre 2020 fortement affecté par la crise sanitaire. En cumul sur 12 mois, un repli de 1 % a été enregistré sur un an. Du côté des prix des appartements anciens, un très léger tassement a été observée (- 0,2 % sur un an). D’après les avant-contrats des notaires du Grand Paris, le prix moyen devrait se stabiliser autour de 10 750 euros le m² d’ici la fin de l’année. Globalement, le volume de transactions sur le marché francilien a augmenté de 13 % sur un an au premier semestre 2021 (-2 % par rapport au premier semestre 2019) . En août, le prix moyen des appartements s’est accru de 2,7 % sur un an et de 7,3 % sur un an pour celui des maisons. A l’horizon de la fin d’année, les prix augmenteraient de 2,2 % sur un an pour les appartements et 6,7 % pour les maisons en Petite Couronne. En Grande Couronne, la hausse annuelle serait de 4,3 % pour les appartements et 9 % pour les maisons. Prix des appartements anciens - Paris Nombre de ventes trimestrielles d'appartements anciens à Paris au 2ème trimestre 11000 20 9000 10000 9000 8000 15 8000 7000 10 7000 6000 6000 5 5000 5000 0 4000 4000 -5 3000 3000 2000 2000 -10 sept.-01 sept.-06 sept.-11 sept.-16 sept.-21 mars-99 mars-04 mars-14 mars-19 mars-09 mai-98 janv.-00 mai-03 janv.-05 janv.-10 mai-13 janv.-15 janv.-20 nov.-00 nov.-05 mai-08 nov.-10 nov.-15 mai-18 nov.-20 juil.-97 juil.-02 juil.-07 juil.-12 juil.-17 1000 0 Glissement annuel (%, ech. D) Prix en euro/m² (ech. G) moyenne 1999-2007 2019 2020 2021 Source : Notaires Paris - Île-de-France, LBP Source : Notaires Paris - Île-de-France, LBP PRIX IMMOBILIERS 14
Pouvoir d’achat immobilier Au 2ème trimestre 2021, l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des ménages français était contrastée entre les régions. A l’image du panel de régions présenté ci-dessous, le pouvoir d’achat n’arrive pas à progresser significativement à cause du niveau conséquent des prix, et ce, malgré une très forte attractivité des taux de crédits à l’habitat. Par ailleurs, cela constitue un risque car d’après nos estimations, à un niveau de revenu des ménages fixe et une stabilité des prix, un choc de 100 points de base sur les taux des crédits à l’habitat peut générer jusqu’à 10 % de variation du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Toutefois, ce risque est contenu car une forte remontée des taux de crédits n’est pas à prévoir pour le moment. Pouvoir d'achat immobilier des ménages dans l'ancien - en m² Progression sur Progression Région T2 2020 T1 2021 T2 2021 un trimestre sur un an Île-de-France 76 76 78 Hauts-de-France 147 147 147 Auvergne-Rhône-Alpes 112 109 110 Provence-Alpes-Côte d'Azur 78 78 77 Source : estimations LBP à partir des données Insee et Banque de France Lecture : Le pouvoir d’achat immobilier est calculé en divisant la capacité d’emprunt régional des ménages par le prix moyen au m² des logements dans chaque région. La capacité d’emprunt est déterminée en fonction d’une mensualité fixé à 30 % du revenu disponible et d’un crédit contracté sur une durée moyenne sans apport personnel et un TAEG moyen observés par la Banque de France à fréquence trimestrielle. PRIX IMMOBILIERS 15
Marché du neuf - National (prix des appartements) Accélération des prix malgré une accalmie de la hausse du coût de la construction Le redressement des prix des appartements neufs au 1er trimestre s’est encore prolongé. Une accélération a même été observée au 2ème trimestre (+1,7 % sur un an après +0,9 % au 1er trimestre). L’écart entre l’offre et la demande dans le neuf contribue toujours à la résistance des prix et le renchérissement du coût de la construction en début d’année, composante essentielle des prix dans le neuf, constitue un facteur de soutien important aux prix. Pour rappel, cette évolution résulte de l’augmentation des prix de certains intrants utilisés dans le bâtiment (métaux, pétrole,etc.). Il est toutefois à noter que cette hausse du coût de la construction s’est modérée récemment mais cela peut être juste temporaire dans le contexte actuel de l’évolution de l’inflation. Par ailleurs, même s’ils sont légèrement moins nombreux à indiquer une augmentation du prix moyen dans le neuf par rapport au trimestre précédent, un grand nombre de promoteurs anticipent encore une hausse pour le 4ème trimestre 2021 (source : enquête trimestrielle dans la promotion immobilière de l’Insee d’octobre 2021). Prix des appartements neufs - France entière Indice du coût de la construction (base 100 au 12 4300 4ème trimestre 1953) 10 3800 1800 8 3300 6 1750 4 2800 1700 2 2300 0 1650 1800 -2 juin-96 juin-01 juin-06 juin-11 juin-16 juin-21 août-10 août-15 août-20 août-00 août-05 avr.-97 avr.-02 avr.-07 avr.-12 avr.-17 févr.-98 févr.-03 févr.-08 févr.-13 févr.-18 déc.-98 déc.-03 déc.-08 déc.-13 déc.-18 oct.-99 oct.-04 oct.-09 oct.-14 oct.-19 1600 juin-14 oct.-14 juin-15 oct.-15 juin-16 oct.-16 juin-17 oct.-17 juin-18 oct.-18 oct.-19 juin-19 juin-20 oct.-20 juin-21 févr.-15 févr.-16 févr.-17 févr.-18 févr.-19 févr.-20 févr.-21 Glissement annuel (%, ech. D) Prix en euro/m² (ech. G) Source : Ministère du Logement, LBP Source : Insee, LBP PRIX IMMOBILIERS 16
CRÉDIT À L’HABITAT
Crédit à l’habitat (ensemble du marché) – Crédits nouveaux Production de crédits encore en nette progression en moyenne La production de crédits à l’habitat a connu une nette progression en moyenne depuis le début de cette année à l’instar des transactions dans l’ancien avec lesquelles elle est fortement corrélée. D’après nos estimations, la production de crédits nouveaux (y compris rachats externes) serait en hausse de 28,8 % pour les neuf premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2020 (+25,4 % par rapport à 2019). Cette tendance d’évolution mérite une attention particulière pour les prochains mois. D’ailleurs, quelques épisodes d’alternance entre baisse et rebond de la production de crédits ont déjà été observés sur la période récente. Les ménages français ayant accumulé une importante surépargne depuis le début de la crise sanitaire, l’affectation, même partielle, de cette dernière sous forme d’apport personnel pour une acquisition immobilière pourrait influer sur la dynamique de production de crédits. En outre, le resserrement des conditions d’octroi de crédits à partir de l’année prochaine pourrait aussi constituer un frein à la distribution de crédits. En effet, les règles éditées par les autorités prudentielles qui, jusque là prenaient la forme de recommandations, sont rendues obligatoires dès janvier 2022 avec un risque de sanctions pour les banques qui y dérogeront. Marché : Evolution de la production de crédit et des Production non conforme aux recommandations HCSF transactions dans l'ancien - corrigée des variations saisonnières (% production totale de nouveaux crédits) 26 120 50% 48,3% 45,9% 24 110 45% 43,2% 41,1% 22 40% 100 20 35% 18 90 33,30% 30% 30,90% 28,8% 16 28,20% 26,10% 80 23,7% 14 25% 8,80% 20,9% 70 3,70% 0,90% 12 20% 10 60 15% 8 50 10% 20% 20% 20% 15% 15% 15% 15% avr.-18 avr.-19 avr.-20 avr.-21 janv.-18 janv.-19 janv.-20 janv.-21 juil.-18 juil.-19 juil.-20 juil.-21 oct.-18 oct.-19 oct.-20 5% 0% T1-2020 T2-2020 T3-2020 T4-2020 T1-2021 T2-2021 T3-2021 Production mensuelle de crédit, en Md€ - Ech. G Transactions mensuelles dans l'ancien, en milliers - Ech. D Marge de flexibilité Dépassement Source : CGEDD, ACPR, LBP Source : LBP à partir du commniqué de presse septembre 2021 HCSF CRÉDIT À L’HABITAT 18
Crédit à l’habitat – Rachats externes hors renégociations internes Une part des rachats toujours importante depuis le début de l’année L’attractivité des taux des crédits immobiliers constitue un important facteur de soutien des rachats de crédits depuis l’an dernier. En effet, la part des rachats dans la production de crédits habitats est restée élevée en moyenne en 2020 (12,1 % contre 9,4 % en 2019) et cette tendance s’est encore prolongée cette année avec une estimation de la part des rachats à hauteur de 15,7 % de la production sur les neufs premiers mois de l’année. Rachats de crédits externes - en milliards d'euros et en % de la production de crédits à l'habitat - données mensuelles 9 45% 8 40% 7 35% 6 30% 5 25% 4 20% 3 15% 2 10% 1 5% 0 0% janv.-11 janv.-15 janv.-19 janv.-21 janv.-13 janv.-17 sept.-11 sept.-13 sept.-15 sept.-17 sept.-19 sept.-21 mai-12 mai-14 mai-16 mai-18 mai-20 Montants des rachats externes du marché, Md€ Part des rachats externes du marché Source : ACPR, LBP CRÉDIT À L’HABITAT 19
Crédit à l’habitat (ensemble du marché) – Taux des crédits Taux des crédits à l’habitat toujours au plus bas mais légère baisse de la durée moyenne des prêts D’après les données de l’Observatoire Crédit Logement, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 1,05 % fin octobre 2021 (hors frais de gestion et assurance). Ce taux s’est stabilisé depuis le mois d’août, niveau le plus bas jamais observé. Les taux des crédits restent relativement faibles pour soutenir la demande face à la hausse continue des prix de l’immobilier et la montée des risques liés à l’incertitude sanitaire et économique. Par ailleurs, la durée moyenne des prêts a légèrement marqué le pas (233 mois en octobre 2021) par rapport au point haut de juillet dernier (237 mois). Elle reste toutefois en hausse de 4 mois par rapport à la fin d’année 2020. Les ménages les plus modestes ont le plus bénéficié de cette augmentation de durée depuis le début d’année. Le taux réel des crédits (c’est-à-dire net de l’inflation) est sur une forte tendance baissière en raison d’un regain de l’inflation depuis le début de l’année. Il est même redevenu négatif depuis le 2ème trimestre de cette année. Taux des nouveaux crédits immobiliers aux Taux des nouveaux crédits immobiliers aux particuliers (%) - ensemble des marchés particuliers (%) - ensemble des marchés 5,5 Taux des crédits immobiliers (%) 5,5 4,5 5 Taux des crédits immobiliers net d'inflation (%) 4,5 3,5 4 2,5 3,5 1,5 3 2,5 0,5 2 oct.21 : 1,05 -0,5 1,5 1 -1,5 févr.-07 févr.-09 févr.-11 févr.-13 févr.-15 févr.-17 févr.-19 févr.-21 juin-08 juin-10 juin-12 juin-14 juin-16 juin-18 juin-20 oct.-07 oct.-09 oct.-11 oct.-13 oct.-15 oct.-17 oct.-19 oct.-21 juin-08 juin-10 juin-12 juin-14 juin-16 juin-18 juin-20 févr.-07 févr.-09 févr.-11 févr.-13 févr.-15 févr.-17 févr.-19 févr.-21 oct.-07 oct.-09 oct.-11 oct.-13 oct.-15 oct.-17 oct.-19 oct.-21 Source : Crédit Logement/ CSA, Insee, LBP Source : Crédit Logement/ CSA, LBP CRÉDIT À L’HABITAT 20
Crédit à l’habitat – Enquête de la Banque de France auprès des banques Vers plus de resserrement des critères Demande de crédits toujours en hausse au En début d’année, les ménages ont ressenti un léger assouplissement 3ème trimestre des critères d’octroi de crédits suite aux précisions sur les En début d’année, l’opinion des banques quant à la recommandations du HCSF : taux d’effort à 35 %, durée de crédit à 25 demande de crédits s’est dégradée en raison d’un marché ans avec possibilité d’une période différée d’amortissement de 2 ans, immobilier encore affecté par les différentes restrictions liées à marge de manœuvre de dérogation aux recommandations un peu plus la crise. Cette perception s’est nettement redressée au élevée (20% au lieu de 15% en 2020). 2ème trimestre avec la levée progressive des contraintes A l'inverse, les ménages ont perçu un début de durcissement des sanitaires. conditions de crédits à partir du 2ème trimestre en lien notamment avec Pour le 3ème trimestre, elles ont encore perçu une un redressement du niveau de l’apport personnel exigé par les banques augmentation de la demande mais celle-ci semble plus (+ 12,4 % sur les neuf premiers mois de 2021, en glissement annuel, modérée par rapport à la hausse pressentie au trimestre d’après les données de l’Observatoire Crédit Logement). En outre, les précédent sans doute en lien avec le ralentissement observé banques se sont de plus en plus conformées aux recommandations en début d’été. des autorités prudentielles qui revêtent désormais un caractère obligatoire. Au 3ème trimestre 2021, moins de 1 % de la production totale était non conforme aux règles (Cf. diapositive 18). CRÉDIT À L’HABITAT 21
PROJECTIONS
Crédits à l’habitat – Taux de crédits Perspective : légère remontée à l’horizon 2022 Avec l’amélioration de la situation économique et un début de normalisation de la politique monétaire, le rendement de l’OAT 10 ans qui s’est légèrement raffermi au cours des mois récents se maintiendrait en territoire positif courant 2022. Cela suppose que le taux moyen des crédits immobiliers devrait aussi s’accroître car, historiquement, les taux des crédits immobiliers et les taux des obligations d’Etat ont été étroitement corrélés. Cependant, une déconnexion entre l’évolution des taux des crédits immobiliers et celle du taux de l’OAT 10 ans a été observée quand ce dernier est passé en territoire négatif en juillet 2019. D’ailleurs, quand début 2021 le taux de l’OAT 10 ans s’est réorienté à la hausse, le taux moyen des crédits immobiliers n’a pas épousé ce mouvement. Sous ces hypothèses, le taux moyen des crédits immobiliers devrait se stabiliser à un bas niveau cette année avant de connaître une petite remontée à l’horizon fin 2022 suivant l’évolution du rendement de l’OAT 10 ans mais avec une intensité moindre. Projection du taux des crédits immobiliers (définition Crédit Logement/CSA) 5,5% Tx Crédit observé 5,0% 4,5% Tx Crédit Estimé projeté 4,0% OAT 10 ans 3,5% OAT 10 ans projeté 3,0% 2,5% 2,0% 1,5% 1,0% 0,5% 0,0% -0,5% déc.-06 déc.-07 déc.-12 déc.-13 déc.-14 déc.-15 déc.-16 déc.-17 déc.-18 déc.-19 déc.-20 déc.-21 déc.-22 déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 Source : Crédit Logement/ CSA, Banque de France, perspectives LBP PROJECTIONS 23
Perspectives des prix des logements anciens Perspective : croissance encore soutenue des prix à l’horizon 2022 La dynamique observée au 1er semestre laisse à penser que les prix pourraient encore connaître une progression importante cette année. En effet, l’ajustement des prix se faisant avec un certain décalage, l’évolution des prix d’ici la fin d’année dépendra majoritairement des contrats signés bien en amont dans un contexte de marché immobilier très dynamique et une faiblesse inédite du niveau des taux de crédits. Les prix des logements anciens se maintiendraient sur une tendance haussière en 2022 même si la hausse pourrait se tempérer sous l'effet du resserrement des critères d'octroi de crédit et l'arrêt de la baisse des taux des crédits. Une partie de la surépargne accumulée par les Français depuis le début de la crise sanitaire pourrait soutenir le marché immobilier. Deux risques macroéconomiques principaux demeurent cependant : outre une éventuelle résurgence des restrictions sanitaires, une remontée brutale et non maitrisée des taux de marché affecterait le marché immobilier. Des éléments plus spécifiques au marché immobilier pourraient aussi jouer (insuffisance des biens disponibles à la vente notamment dans les régions nouvellement prisées, hausse passée du coût de la construction et de la rénovation, tensions sur la disponibilité de main-d'œuvre dans le bâtiment, etc.) Variation des prix des logements observée puis projetée (%) 17 15,015,5 12,1 11,9 12,0 12 11,0 10,8 8,8 8,7 8,6 7,9 7,1 6,9 6,5 7 5,6 5,9 5,6 5,6 5,1 5,2 5,1 4,6 3,9 3,8 3,3 3,0 3,1 3,3 2,0 2 0,9 0,9 0,8 -0,2 -0,4 -0,5 -0,9 -1,4 -3 -2,4 -2,1 -1,8 -1,9 -8 -7,1 1980 1982 1984 1986 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 1988 1990 1992 2020 2022 Source : notaires INSEE, perspectives LBP PROJECTIONS 24
Pour s’abonner à nos Publications Ouvrir ce lien pour s'abonner Direction des études économiques : Philippe Aurain, Directeur des études économiques Alain Henriot, Responsable des études économiques Flore Deschard, Économiste Maël Blanchet, Économiste Ranto Rabeantoandro, Chargé d’études statistiques sur les marchés de l’épargne, du crédit et de l’immobilier Les analyses et prévisions qui figurent dans ce document sont celles du service des Etudes Economiques de La Banque Postale. Bien que ces informations soient établies à partir de sources considérées comme fiables, elles ne sont toutefois communiquées qu’à titre indicatif. La Banque Postale ne saurait donc encourir aucune responsabilité du fait de l’utilisation de ces informations ou des décisions qui pourraient être prises sur la base de celles-ci. Il vous appartient de vérifier la pertinence de ces informations et d’en faire un usage adéquat. La Banque Postale – Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 6 585 350 218 euros Siège social et adresse postale : 115 rue de Sèvres – 75 275 Paris Cedex 06 RCS Paris 421 100 645 – Code APE 64 19Z, intermédiaire d’assurance, immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 023 424
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