Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique - Edimark

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Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique - Edimark
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                                          Bronchopneumopathie
                                          chronique obstructive
                                          et maladie veineuse
                                          thromboembolique
                                          Chronic obstructive pulmonary disease
                                          and venous thromboembolism
                                          L. Bertoletti*, O. Sanchez**, F. Couturaud***

                                          L
                                                a bronchopneumopathie chronique obstructive      La BPCO est-elle un facteur
                                                (BPCO) et la maladie veineuse thromboembo-       de risque de MVTE
                                                lique (MVTE) sont 2 maladies fréquentes. La
                                          prévalence de la BPCO est estimée à 7,6 % dans la      comme les autres ?
                                          population générale (1). La MVTE peut se présenter
                                          sous 2 formes cliniques : la thrombose veineuse        La BPCO est en soi un facteur de risque modéré
                                          profonde (TVP) et l’embolie pulmonaire (EP).           de MVTE : les patients atteints ont en effet un
                                          Dans la population générale, l’incidence annuelle      odds-ratio compris entre 2 et 9 par rapport aux
                                          d’un premier épisode de TVP est aux alentours de       patients sans BPCO (3). Le cas typique est le
                                          1/1 000 habitants quand celle de la première EP est    patient immobilisé pour une pathologie infec-
                                          de 0,5/1 000 (2). Il faut noter le rôle important de   tieuse aiguë ou une exacerbation aiguë (EA) de
                                          l’âge dans la survenue de ces pathologies : après      BPCO. Les patients peuvent aussi être immobilisés
                                          65 ans, la fréquence de la BPCO est multipliée         pour une autre raison (chirurgie par exemple) et
                                          par 5 (1). De façon intéressante, l’avancée dans       la BPCO agit alors comme un facteur de risque
                                          les tranches d’âge augmente globalement le risque      supplémentaire de MVTE. Ces situations sont
                                          de MVTE ainsi que, plus fréquemment encore, le         fréquentes. Dans la première étude de thrombo-
                                          risque d’EP (2).                                       prophylaxie chez les patients hospitalisés pour une
                                          BPCO et MVTE surviennent souvent chez le même          pathologie médicale aiguë (MEDENOX), 1 malade
                                          patient, ce qui pose des problèmes diagnostiques       sur 2 était porteur d’une BPCO (4). Quinze jours
                                          et thérapeutiques. Pour le pneumologue, la prise       après inclusion dans l’étude, 15 % des patients
* Groupe de recherche sur la throm-       en charge diagnostique et thérapeutique d’une          du bras placebo avaient présenté un événement
bose, EA3065, université Jean-Mon-        suspicion de TVP est peu modifiée par l’existence      thromboembolique veineux (principalement une
net, Saint-Étienne ; CIC-CIE3, Inserm,
Saint-Étienne ; Médecine et théra-        d’une BPCO. Notre véritable difficulté est de          TVP). Dans une étude française s’intéressant à des
peutique, CHU de Saint-Étienne.           savoir quand et comment évoquer une EP chez            patients atteints de BPCO et présentant une EA
** Université Paris-Descartes, Paris-     les patients ayant une BPCO. Or, des données           nécessitant une ventilation invasive, une TVP était
Sorbonne-Cité ; service de pneumo-
logie et soins intensifs, hôpital euro-   épidémiologiques récentes confortent l’importance      diagnostiquée chez près d’un tiers des patients
péen Georges-Pompidou (AP-HP) ;           de l’association entre BPCO et EP. De nouveaux         exposés au placebo (5).
Inserm U765, Paris.
*** EA3878, IFR 148, CIC Inserm           travaux épidémiologiques et thérapeutiques sont        Le risque de développer une MVTE semble donc
502, université de Bretagne occiden-      nécessaires afin de préciser ces relations et de       important chez les patients atteints de BPCO, en
tale ; département de médecine in-
terne et pneumologie, CHU de Brest.       proposer des thérapeutiques efficaces et sûres         particulier lorsqu’ils sont hospitalisés pour une EA.
                                          pour nos patients.                                     Nous avons vu que la présentation usuelle de la

208 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011
Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique - Edimark
Mots-clés
Points forts                                                                                                              Broncho-
»» L’embolie pulmonaire (EP) est la présentation clinique principale de la maladie veineuse thromboem-
                                                                                                                          pneumopathie
bolique (MVTE) chez les patients avec BPCO.                                                                               chronique obstructive
»» L’évocation du diagnostic d’EP chez les patients avec BPCO, en particulier devant un tableau compatible                Maladie veineuse
avec une exacerbation, est difficile.                                                                                     thromboembolique
»» En cas de suspicion d’EP, les algorithmes diagnostiques validés doivent être suivis, sous peine d’un                   Embolie pulmonaire
moins bon pronostic pour les patients.                                                                                    Thrombose veineuse
»» En cas de MVTE confirmée, la prise en charge thérapeutique est conventionnelle, mais l’évolution des                   profonde
patients ayant une BPCO est médiocre, avec un haut risque de décès par EP fatale et/ou d’hémorragie
                                                                                                                          Embolie pulmonaire
sous traitement.
                                                                                                                          fatale

MVTE est de 2 TVP pour une EP dans la popula-            immobilisés soit du fait d’une chirurgie, soit dans          Highlights
tion générale (2). Certains facteurs de risque de        le cadre de la variable “immobilisation pour raison          »» Pulmonary Embolism (PE) is
MVTE (comme la chirurgie de prothèse totale de           non chirurgicale à l’exception des exacerbations             the main clinical presentation
genou) exposent principalement au risque de TVP.         de BPCO”. À noter tout de même qu’un tiers                   of Venous Thromboembolism
Or, l’analyse post hoc de données extraites de           des patients avec BPCO avaient été immobilisés               (VTE) in patients with chronic
registres administratifs et fondées sur des codages      pour raison non chirurgicale, 1 fois sur 3 pour une          obstructive pulmonary disease
diagnostiques a suggéré que l’augmentation du            exacerbation aiguë.                                          (COPD).
risque de MVTE chez les patients ayant une BPCO          L’EP était la principale présentation clinique de la         »» Evocation of PE in case of
s’exprimait principalement par une augmenta-             MVTE chez les patients avec BPCO (1 761 patients             COPD, particularly in front of a
                                                                                                                      possible COPD exacerbation, is
tion du risque d’EP (6, 7). Ainsi, par rapport aux       soit 59 %) et était significativement plus associée
                                                                                                                      challenging.
patients sans BPCO, alors que le risque de TVP           à la BPCO (OR = 1,64 ; IC95 : 1,49-1,80).                    »» If VTE is suspected, validated
est en moyenne augmenté de 30 %, le risque               Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce                    algorithms must be followed,
d’EP est, lui, multiplié par 2 à 5,5. Cette hypo-        résultat. Premièrement, on ne peut éliminer un               because of a worst prognosis
thèse – sensible à un biais d’évaluation par la          biais d’évaluation, mais la proportion d’examens             if they are not followed.
nature des études citées – semble confortée par          réalisés (iconographie thoracique, doppler veineux           »» If VTE is confirmed, standard
une étude clinique récente fondée sur le registre        des membres inférieurs) était identique dans les             therapy is required, but the
RIETE (Registro Informatizado de la Enfermedad           2 groupes. Deuxièmement, on ne peut éliminer le              prognosis is poor, with a high
TromboEmbólica) [8].                                     fait que certaines de ces EP sont en fait des lésions        risk of fatal PE, as bleeding
                                                                                                                      under antithrombotic therapy.
RIETE est un registre prospectif international           de thrombose in situ. Dans une petite série de
(Espagne, France, Italie, Israël, Suisse, Allemagne),    25 patients avec BPCO stables et sans antécé-
multicentrique, en cours, incluant les patients          dents de MVTE, A. Russo et al. (9) décrivaient en            Keywords
consécutifs avec MVTE symptomatique et objec-            échographie cardiaque transœsophagienne des                  Chronic obstructive
tivement prouvée. Après inclusion, tous les patients     images endovasculaires chez près de 1 patient                pulmonary disease
sont suivis pendant 3 mois, afin de relever les décès,   sur 2. Deux tiers de ces images siégeaient dans
                                                                                                                      Venous thromboembolism
les récidives de MVTE et les événements hémor-           l’artère pulmonaire droite et évoquaient, sur le
                                                                                                                      Pulmonary embolism
ragiques. Tous les événements (décès, récidive,          plan échographique, des images compatibles avec
hémorragie) ont été adjudiqués.                          une thrombose in situ, comme cela est décrit dans            Deep venous thrombosis
Un premier travail a été réalisé chez près de            certaines hypertensions pulmonaires. Ces résultats           Fatal pulmonary embolism
30 000 patients présentant un épisode aigu               n’ont jamais été confirmés depuis. Cependant,
symptomatique de MVTE et parmi lesquels                  plusieurs travaux plus fondamentaux mettent en
2 984 (10,3 %) souffraient d’une BPCO (8). La            évidence un état procoagulant chez les patients
présentation clinique de la MVTE des patients avec       porteurs de BPCO, en particulier au niveau de
BPCO était comparée à celle des patients sans            l’endothélium vasculaire pulmonaire, siège d’une
BPCO connue. Les patients présentant une BPCO            dysfonction endothéliale (10-12). Ces différents
avaient le risque d’être immobilisés pour exacer-        travaux ouvrent des hypothèses nécessitant confir-
bation, contrairement à ceux qui n’en étaient pas        mation, car il n’est pas certain que les traitements
atteints, aussi une variable “immobilisation pour        antithrombotiques soient efficaces sur une éven-
raison non chirurgicale, à l’exception des exacerba-     tuelle dysfonction endothéliale pulmonaire.
tions de BPCO” avait-elle été créée. Les caractéris-     Il apparaît donc que la BPCO est associée à un
tiques initiales incluant la description clinique de     risque majoré d’être accompagnée d’une EP plutôt
la MVTE sont présentées dans le tableau I, p. 210.       que d’une TVP chez les patients avec BPCO. La
En résumé, les patients avec BPCO étaient plus           présence d’une EP doit donc rester à l’esprit du
fréquemment de sexe masculin, d’un âge supérieur         clinicien s’occupant de patients souffrant de BPCO.
à 75 ans et obèses (indice de masse corporelle           Intuitivement, il semble cohérent de se poser la
[IMC] ≥ 30 kg/m 2). Parmi les facteurs de risque         question de l’impact de la BPCO sur le rendement
de MVTE, les patients avec BPCO étaient moins            des algorithmes validés dans la prise en charge des
nombreux à souffrir d’un cancer ou à avoir été           patients suspects d’embolie pulmonaire.

                                                                           La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 |   209
Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique - Edimark
MISE AU POINT
                                      Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique

                                   Tableau I. Présentation de la MVTE en fonction de l’existence d’une BPCO dans le registre RIETE (8).
                                                                                                                         Analyse             Analyse
                                                                                 BPCO             Pas de BPCO           univariée          multivariée
                                              Caractéristiques                (n = 2 984)         (n = 25 936)         BPCO versus         BPCO versus
                                                                                                                       pas de BPCO         pas de BPCO

                                                                               n/N (%)              n/N (%)           Odds-ratio (IC95)   Odds-ratio (IC95)

                                                                                                                             2,30                2,72
                                   Sexe masculin                              2005 (67,2)      12 216/25 936 (47,1)
                                                                                                                         (2,12-2,49)         (2,46-3,01)

                                                                                                                             1,13                1,31
                                   Obésité (IMC ≥ 30 kg/m2)                 596/2 022 (29,5)   4 697/17 385 (27,0)
                                                                                                                         (1,02-1,25)         (1,18-1,45)

                                   Âge (années)                               75 (68-80)           70 (55-78)                –                   –

                                                                                                                             1,75
                                   Âge ≥ 75 ans                               1 503 (50,4)     9 519/25 936 (36,7)                        2,08 (1,89-2,29)
                                                                                                                         (1,62-1,89)

                                   Facteurs de risque de MVTE

                                                                                                                             1,06
                                   – Antécédents personnels de MVTE           488 (16,4)       4 033/25 936 (15,5)                               NS
                                                                                                                         (0,96-1,18)

                                                                                                                             0,93                0,88
                                   – Cancer                                   600 (20,1)       5 534/25 936 (21,3)
                                                                                                                         (0,84-1,02)         (0,79-0,99)

                                                                                                                             0,59                0,67
                                   – Chirurgie dans les 2 mois                 239 (8,0)       3 321/25 936 (12,8)
                                                                                                                         (0,52-0,68)         (0,57-0,80)

                                   Immobilisation pour raison
                                                                              968 (32,4)       6 303/25 936 (24,3)           –                   –
                                   non chirurgicale

                                   – Dont exacerbations                        308 (32)                ND                    –                   –

                                   – Thromboprophylaxie                        306 (32)            1 492 (23,7)              –                   –

                                   Immobilisation pour raison
                                                                                                                             0,88                0,89
                                   non chirurgicale – à l’exception           660 (22,1)           6 303 (24,3)
                                                                                                                         (0,81-0,97)         (0,80-1,00)
                                   des exacerbations de BPCO

                                   Présentation initiale MVTE

                                   Embolie pulmonaire                                                                        1,59                1,64
                                                                              1 761 (59,0)        12 314 (47,4)
                                   symptomatique                                                                         (1,47-1,72)         (1,49-1,80)

                                   Impact de la BPCO sur la prise                                  d’EP était en moyenne de 6 jours pour les patients
                                   en charge de patients suspects                                  avec BPCO contre 2 jours pour les patients sans
                                                                                                   BPCO (14). Deuxièmement, pour une raison mal expli-
                                   d’embolie pulmonaire                                            quée, l’existence d’une BPCO augmentait de 40 %
                                                                                                   environ le risque de prise en charge inadaptée, dans
                                   La BPCO est une des principales comorbidités chez               une étude française portant sur plus de 1 500 patients
                                   les patients suspects d’EP (13). Sa fréquence est               suspects d’EP (15). À noter que, dans cette étude,
                                   environ de 10 % dans les principales études évaluant            les patients pour lesquels les algorithmes n’étaient
                                   les stratégies diagnostiques devant une suspicion               pas suivis présentaient dans les 3 mois des risques
                                   d’embolie pulmonaire.                                           de décès et de MVTE significativement supérieurs à
                                   L’existence d’une BPCO se répercute probablement                ceux pour lesquels la prise en charge était adaptée.
                                   négativement sur la prise en charge des patients                Par ailleurs, même lorsqu’ils sont correctement suivis,
                                   suspects d’EP. Premièrement, c’est un facteur de                le rendement des algorithmes diagnostiques semble
                                   retard diagnostique. Dans une étude ancillaire d’AN-            diminué par l’existence d’une BPCO (16). La première
                                   TELOPE (qui était une étude validant une stratégie              étape de la prise en charge d’un patient suspect d’EP
                                   diagnostique de la suspicion d’EP), le délai entre le           est l’évaluation de la probabilité clinique, principa-
                                   début des symptômes et l’évaluation de la suspicion             lement à l’aide de scores (17). Les 2 scores les plus

210 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011
MISE AU POINT

utilisés sont le score de Genève révisé (18) et le score      Tableau II. Principaux scores d’évaluation de la probabilité clinique d’EP.
de Wells (19) [tableau II]. Chaque score dispose de           Score révisé de Genève (18)                        Score de Wells (19)
limites que le clinicien doit connaître. Le score de
Genève (18) n’est validé que chez des patients ambu-          Âge > 65 ans                                1,0
latoires ou hospitalisés depuis moins de 48 h. Il n’est       Ancienne TVP ou EP                          3,0    Ancienne TVP ou EP                     1,5
donc pas recommandé de l’utiliser chez des patients
                                                              Néoplasie active                            2,0    Néoplasie                              1,0
déjà hospitalisés depuis plus de 48 h. De son côté, le
score de Wells est influencé par le sens clinique du          Chirurgie ou fracture dans le mois          2,0    Chirurgie récente ou immobilisation    1,5
médecin, avec l’item “diagnostic alternatif moins             précédent
probable” (19). On comprend bien que l’existence              Fréquence cardiaque                                Fréquence cardiaque                    1,5
d’une BPCO chez un patient se présentant avec des             75-94 (par mn)                              3,0    > 100/mn
symptômes respiratoires compatibles avec une EP               ≥ 95                                        5,0
peut influer de façon importante sur la réponse à             Douleur à la palpation le long des veines   4,0    Signes cliniques de TVP                3,0
cet item, ces symptômes pouvant facilement être               d’un membre inférieur
rattachés à une exacerbation. Ainsi, dans une cohorte         Douleur unilatérale d’un membre             3,0
de patients avec EP, 63 % de ceux ayant une BPCO
étaient initialement classés en EP “peu probable”             Hémoptysie                                  2,0    Hémoptysie                             1,0
contre 19 % des patients sans BPCO (20). Le rende-                                                               Diagnostic alternatif moins probable   3,0
ment du dosage sanguin des D-dimères peut aussi être                                                             que l’EP
diminué par la présence d’une BPCO, cette dernière
                                                              3 catégories                                       3 catégories
étant fréquemment associée à un syndrome inflam-
matoire systémique. Le nombre de patients à tester            Faible                                      0-3    Faible                                 6
de BPCO inclus dans l’étude CHRISTOPHER (21). De
la même façon, le nombre de scanners thoraciques à                                                               2 catégories
réaliser pour diagnostiquer une EP passait de 3,2 en
                                                                                                                 PE improbable                          ≤4
moyenne dans la population générale à 4,2 pour les
patients ayant une BPCO (21).                                                                                    PE probable                            >4
Il est donc important de suivre les algorithmes validés
dans la prise en charge des patients suspects d’EP. À         fréquence de ces exacerbations tend à les banaliser.
l’avenir, il faudra aussi s’assurer de la sécurité d’utili-   Dans une série rétrospective de patients décédés
sation de ces algorithmes chez les patients souffrant         après avoir été hospitalisés pour une exacerbation
de BPCO. Malheureusement, la principale difficulté est        de BPCO, une EP (non évoquée en pré-mortem) était
encore de savoir chez quels patients BPCO il est justifié     découverte dans 20 % des cas (24). Or, la prévalence
d’évoquer une EP, notamment en cas d’exacerbation.            de l’EP chez les patients avec un tableau d’exacerba-
                                                              tion de BPCO n’est pas clairement établie, oscillant
                                                              entre 1,5 et 25 % en fonction des études (25-27).
Chez quels patients BPCO                                      Cette très grande variation peut s’expliquer princi-
faut-il suspecter une embolie                                 palement par des fortes différences dans les popu-
pulmonaire ?                                                  lations étudiées. Ainsi, O.T. Rutschmann et al. (26)
                                                              retenaient une EP chez 1,5 % des patients atteints
Une des principales difficultés dans la population géné-      de BPCO se présentant aux urgences pour exacerba-
rale est l’absence de spécificité des symptômes d’EP.         tion dans une étude bicentrique suisse. À l’inverse,
Ainsi, malgré une grande vigilance, l’EP reste sous-          dans une étude monocentrique française, I. Tillie-
diagnostiquée. Elle est évoquée seulement chez un             Leblond et al. (25) retrouvaient une EP chez 25 %
tiers des patients décédés d’EP fatale (22). Dans cette       des patients ayant une BPCO et hospitalisés pour
étude, l’existence d’une BPCO était le principal facteur      une exacerbation de cause non déterminée. Aucune
prédictif de non-diagnostic d’EP en pré-mortem.               donnée clinique ou gazométrique ne différenciait
L’évocation d’une EP peut être difficile chez les             les patients ayant une BPCO avec EP de ceux n’en
patients atteints de BPCO du fait de symptômes                ayant pas (25).
similaires (23). Un contexte d’EA de la BPCO                  Il apparaît donc nécessaire de déterminer avec
constitue clairement la situation la plus délicate. La        précision la fréquence des EP chez les patients avec

                                                                                    La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 |   211
MISE AU POINT
                                      Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique

                                   BPCO se présentant pour un tableau compatible               sions de ces études étaient positives, il serait possible
                                   avec une EA dans une grande étude multicentrique.           d’évaluer l’efficacité et la tolérance de modulations
                                   Dans un deuxième temps, il faudra analyser les              de doses pour le traitement d’entretien des patients
                                   facteurs prédictifs d’EP, afin de cibler plus préci-        ayant une BPCO avec MVTE, particulièrement chez
                                   sément la population justifiant une recherche d’EP.         ceux présentant les facteurs retrouvés comme prédic-
                                                                                               tifs d’une hémorragie. Enfin, les patients ayant une
                                                                                               EP associée à une BPCO pourraient avoir (en plus
                                   Améliorer le pronostic                                      d’un potentiel risque plus élevé de récidive) un risque
                                   de la BPCO en améliorant                                    accru de mortalité d’une récidive d’EP étant donné la
                                   la prise en charge de la MVTE ?                             précarité de la fonction respiratoire sous-jacente ; une
                                                                                               étude est actuellement en cours sur la durée optimale
                                   La BPCO est une maladie grave, responsable d’une forte      de traitement des EP idiopathiques (étude PADIS
                                   morbimortalité. Les projections en font la troisième        EP), dont l’analyse du sous-groupe des patients ayant
                                   cause de mortalité en 2020 (1). Parmi notre arsenal         une BPCO sera susceptible d’apporter des éléments
                                   thérapeutique, seuls l’arrêt du tabac et l’oxygénothé-      décisifs (31).
                                   rapie de longue durée (chez les patients insuffisants       S’agissant de la prévention primaire de l’EP chez les
                                   respiratoires) ont un effet significatif sur l’espérance    patients ayant une BPCO, de très sérieux efforts dans
                                   de vie. Un espoir d’amélioration du pronostic peut          la thromboprophylaxie doivent être poursuivis. En
                                   découler d’une meilleure prise en charge des comor-         effet, seul un tiers des patients avec BPCO immobilisés
                                   bidités. La MVTE semble un candidat d’intérêt !             dans les 2 mois précédant le diagnostic de MVTE avait
                                   Chez les patients où l’EP a été confirmée, l’existence      reçu une thromboprophylaxie (tableau I, p. 210) [8].
                                   d’une BPCO est un facteur de mauvais pronostic, en          Pourtant, on sait depuis MEDENOX qu’une throm-
                                   particulier un facteur de risque d’EP fatale (28). Chez     boprophylaxie diminue d’environ 50 % le risque de
                                   les patients avec BPCO suspects d’EP, la mortalité des      développer une MVTE chez les patients hospitalisés
                                   patients ayant une EP confirmée est 2 fois plus élevée      en médecine. Ces données ont été confirmées par
                                   (entre 40 et 50 % à 1 an) que celle des patients avec       plusieurs autres études incluses récemment dans une
                                   BPCO sans EP (27). Dans l’analyse de l’évolution des        méta-analyse démontrant l’efficacité et la sécurité
                                   patients du registre RIETE (8), la principale cause de      d’emploi d’une thromboprophylaxie, par exemple par
                                   mortalité à 3 mois des patients atteints de BPCO était      enoxaparine (32).
                                   une EP, principalement dans les 7 premiers jours. Ces
                                   patients présentaient à la fois plus fréquemment une
                                   récidive de MVTE sous la forme d’une EP mais aussi          Conclusion
                                   plus de complications hémorragiques, sous traitement
                                   anticoagulant.                                              Alors même que la BPCO est un facteur de risque parti-
                                   L’amélioration du pronostic de ces patients peut            culier de MVTE, avec une présentation principalement
                                   s’envisager selon 3 axes thérapeutiques. Première-          sous la forme d’EP, l’évocation du diagnostic reste
                                   ment, il faudrait pouvoir proposer un traitement            un challenge pour le clinicien s’occupant de patients
                                   plus efficace sur le risque d’EP (en particulier d’EP       atteints de BPCO. La situation de l’exacerbation est la
                                   fatale) dans les 3 premiers mois de suivi, mais sans        plus problématique, et une étude multicentrique est
                                   augmentation du risque hémorragique. Ce rationnel           nécessaire. Chez les patients avec une MVTE confirmée,
                                   est celui de l’étude PREPIC 2, qui évalue l’intérêt de      en particulier une EP, la prise en charge thérapeutique
                                   l’insertion d’un filtre cave temporaire chez les patients   est aussi un défi pour l’avenir. La principale cause de
                                   avec EP et TVP présentant des facteurs de risque d’EP       mortalité des patients atteints de BPCO avec MVTE
                                   fatale (29). Les inclusions sont en cours de clôture        est une EP fatale, mais ces patients présentent des
                                   et les résultats sont attendus en 2012. Le deuxième         complications hémorragiques plus fréquemment que
                                   axe serait d’utiliser un traitement anticoagulant           les patients sans BPCO. Les résultats d’études en cours
                                   pour lequel il serait possible de moduler le rapport        (PREPIC 2, PADIS EP, AMPLIFY-EXTENSION) pourraient
                                   “risque embolique/risque hémorragique”. La mise             ouvrir des perspectives d’amélioration du pronostic de
                                   à disposition prochaine de nouveaux anticoagulants          nos patients.                                       ■
                                   pourrait répondre à cette problématique. Par exemple,
                                   l’étude AMPLIFY EXTENSION évalue le rapport risque/         Conflit d’intérêts. L’auteur déclare participer ou avoir parti-
                                                                                               cipé à des interventions ponctuelles et avoir été pris en charge à
                                   bénéfice de différentes doses d’apixaban dans la            l’occasion de déplacements pour congrès par GSK, Bayer, Actelion,
                                   prévention secondaire de la MVTE (30). Si les conclu-       Boehringer Ingelheim.

212 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011
MISE AU POINT
                                      Bronchopneumopathie chronique obstructive et maladie veineuse thromboembolique

                                   BPCO se présentant pour un tableau compatible               sions de ces études étaient positives, il serait possible
                                   avec une EA dans une grande étude multicentrique.           d’évaluer l’efficacité et la tolérance de modulations
                                   Dans un deuxième temps, il faudra analyser les              de doses pour le traitement d’entretien des patients
                                   facteurs prédictifs d’EP, afin de cibler plus préci-        ayant une BPCO avec MVTE, particulièrement chez
                                   sément la population justifiant une recherche d’EP.         ceux présentant les facteurs retrouvés comme prédic-
                                                                                               tifs d’une hémorragie. Enfin, les patients ayant une
                                                                                               EP associée à une BPCO pourraient avoir (en plus
                                   Améliorer le pronostic                                      d’un potentiel risque plus élevé de récidive) un risque
                                   de la BPCO en améliorant                                    accru de mortalité d’une récidive d’EP étant donné la
                                   la prise en charge de la MVTE ?                             précarité de la fonction respiratoire sous-jacente ; une
                                                                                               étude est actuellement en cours sur la durée optimale
                                   La BPCO est une maladie grave, responsable d’une forte      de traitement des EP idiopathiques (étude PADIS
                                   morbimortalité. Les projections en font la troisième        EP), dont l’analyse du sous-groupe des patients ayant
                                   cause de mortalité en 2020 (1). Parmi notre arsenal         une BPCO sera susceptible d’apporter des éléments
                                   thérapeutique, seuls l’arrêt du tabac et l’oxygénothé-      décisifs (31).
                                   rapie de longue durée (chez les patients insuffisants       S’agissant de la prévention primaire de l’EP chez les
                                   respiratoires) ont un effet significatif sur l’espérance    patients ayant une BPCO, de très sérieux efforts dans
                                   de vie. Un espoir d’amélioration du pronostic peut          la thromboprophylaxie doivent être poursuivis. En
                                   découler d’une meilleure prise en charge des comor-         effet, seul un tiers des patients avec BPCO immobilisés
                                   bidités. La MVTE semble un candidat d’intérêt !             dans les 2 mois précédant le diagnostic de MVTE avait
                                   Chez les patients où l’EP a été confirmée, l’existence      reçu une thromboprophylaxie (tableau I, p. 210) [8].
                                   d’une BPCO est un facteur de mauvais pronostic, en          Pourtant, on sait depuis MEDENOX qu’une throm-
                                   particulier un facteur de risque d’EP fatale (28). Chez     boprophylaxie diminue d’environ 50 % le risque de
                                   les patients avec BPCO suspects d’EP, la mortalité des      développer une MVTE chez les patients hospitalisés
                                   patients ayant une EP confirmée est 2 fois plus élevée      en médecine. Ces données ont été confirmées par
                                   (entre 40 et 50 % à 1 an) que celle des patients avec       plusieurs autres études incluses récemment dans une
                                   BPCO sans EP (27). Dans l’analyse de l’évolution des        méta-analyse démontrant l’efficacité et la sécurité
                                   patients du registre RIETE (8), la principale cause de      d’emploi d’une thromboprophylaxie, par exemple par
                                   mortalité à 3 mois des patients atteints de BPCO était      enoxaparine (32).
                                   une EP, principalement dans les 7 premiers jours. Ces
                                   patients présentaient à la fois plus fréquemment une
                                   récidive de MVTE sous la forme d’une EP mais aussi          Conclusion
                                   plus de complications hémorragiques, sous traitement
                                   anticoagulant.                                              Alors même que la BPCO est un facteur de risque parti-
                                   L’amélioration du pronostic de ces patients peut            culier de MVTE, avec une présentation principalement
                                   s’envisager selon 3 axes thérapeutiques. Première-          sous la forme d’EP, l’évocation du diagnostic reste
                                   ment, il faudrait pouvoir proposer un traitement            un challenge pour le clinicien s’occupant de patients
                                   plus efficace sur le risque d’EP (en particulier d’EP       atteints de BPCO. La situation de l’exacerbation est la
                                   fatale) dans les 3 premiers mois de suivi, mais sans        plus problématique, et une étude multicentrique est
                                   augmentation du risque hémorragique. Ce rationnel           nécessaire. Chez les patients avec une MVTE confirmée,
                                   est celui de l’étude PREPIC 2, qui évalue l’intérêt de      en particulier une EP, la prise en charge thérapeutique
                                   l’insertion d’un filtre cave temporaire chez les patients   est aussi un défi pour l’avenir. La principale cause de
                                   avec EP et TVP présentant des facteurs de risque d’EP       mortalité des patients atteints de BPCO avec MVTE
                                   fatale (29). Les inclusions sont en cours de clôture        est une EP fatale, mais ces patients présentent des
                                   et les résultats sont attendus en 2012. Le deuxième         complications hémorragiques plus fréquemment que
                                   axe serait d’utiliser un traitement anticoagulant           les patients sans BPCO. Les résultats d’études en cours
                                   pour lequel il serait possible de moduler le rapport        (PREPIC 2, PADIS EP, AMPLIFY-EXTENSION) pourraient
                                   “risque embolique/risque hémorragique”. La mise             ouvrir des perspectives d’amélioration du pronostic de
                                   à disposition prochaine de nouveaux anticoagulants          nos patients.                                       ■
                                   pourrait répondre à cette problématique. Par exemple,
                                   l’étude AMPLIFY EXTENSION évalue le rapport risque/         Conflit d’intérêts. L’auteur déclare participer ou avoir parti-
                                                                                               cipé à des interventions ponctuelles et avoir été pris en charge à
                                   bénéfice de différentes doses d’apixaban dans la            l’occasion de déplacements pour congrès par GSK, Bayer, Actelion,
                                   prévention secondaire de la MVTE (30). Si les conclu-       Boehringer Ingelheim.

212 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011
MISE AU POINT

  Références bibliographiques
  1. Raherison C. Épidémiologie de la bronchopneumopathie              11. Cella G, Sbarai A, Mazzaro G et al. Plasma markers of                                                       22. Pineda LA, Hathwar VS, Grant BJ. Clinical suspicion of
  chronique obstructive. Presse Med 2009;38(3):400-5.                  endothelial dysfunction in chronic obstructive pulmonary                                                        fatal pulmonary embolism. Chest 2001;120(3):791-5.
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  Groupe d’Étude de la Thrombose de Bretagne Occidentale.              of hypoxia on markers of coagulation and systemic inflamma-                                                     pulmonary disease. Chest 1992;102(1):17-22.
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  on the diagnosis and management of acute pulmonary acute pulmonary embolism: a comparison of presenta-                                                                               lized with COPD exacerbation. Chest 2009;136(2):376-80.
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  Society of Cardiology (ESC). Eur Heart J 2008;29(18):                14. Hartmann IJ, Hagen PJ, Melissant CF, Postmus PE, Prins                                                      chronic obstructive pulmonary disease: prevalence and risk
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                                                                                                                                                                                       26. Rutschmann OT, Cornuz J, Poletti PA et al. Should pulmo-
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                                                                                                                                                                                       nary embolism be suspected in exacerbation of chronic
  thromboembolism in acutely ill medical patients. Prophy-             computed tomographic angiography, and conventional
                                                                                                                                                                                       obstructive pulmonary disease? Thorax 2007;62(2):121-5.
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                                                                       15. Roy PM, Meyer G, Vielle B et al. Appropriateness of
                                                                       diagnostic management and outcomes of suspected                                                                 Respir J 2010;35(6):1243-8.
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                                                                       17. Bounameaux H, Becker F, Bertoletti L et al. Embolie
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                                                                       pulmonaire : rôle des scores diagnostiques et pronostiques.
  disease in patients with chronic obstructive pulmonary               Rev Med Suisse 2010;6(235):282, 284-6.                                                                          29. Mismetti P. [Randomized trial assessing the efficacy
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  COPD patients. Ann Epidemiol 2006;16(1):63-70.                       nary embolism in the emergency department: the revised                                                          optional vena caval filter in the prevention of the recur-
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  embolism and deep venous thrombosis in hospitalized adults                                                                                                                           of embolic recurrences by caval interrupt. Rev Pneumol
                                                                       19. Wells PS, Anderson DR, Rodger M et al. Excluding
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  Med (Hagerstown) 2007;8(4):253-7.                                    imaging: management of patients with suspected pulmo-                                                           30. Bertoletti L, Mismetti P. Les nouveaux anticoagulants
                                                     l e presen-
  8. Bertoletti L, Quenet S, Mismetti P et al. Clinical   c o u r r i enary
                                                                         r dembolism
                                                                              u s p é c presenting
                                                                                         i a l i s t e to the emergency department                                                     dans la maladie thrombo-embolique veineuse. Rev Mal
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  9. Russo A, De Luca M, Vigna C et al. Central pulmonary              G, Sueiro A. [Chronic obstructive pulmonary disease in                                                          versus placebo au décours d’un premier épisode d’embolie
  artery lesions in chronic obstructive pulmonary disease:             patients with acute symptomatic pulmonary embolism].                                                            pulmonaire idiopathique traité six mois : un essai randomisé
  a transesophageal echocardiography study. Circulation                Arch Bronconeumol 2009;45(6):286-90.                                                                            multicentrique en double aveugle. Essai “PADIS-EP”. Rev
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  disease: Links with inflammation and thrombin generation.
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                                                                                                                            ÉDITORIAL
                                                                       COPD or heart failure and in older patients with suspected
                                                                       pulmonary embolism. J Thromb Haemost 2006;4(5):1042-6.
                                                                                                                                                                                       heparin for venous thromboembolism prevention in medical
                                                                                                                                                                                       patients. J Thromb Haemost 2011;9(3):464-72.                       Toute l’actualité
                                                                                                                                                                                                                                                     de votre spécialité sur
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  Abonnez-vous p. 235                                                                                                                               »     Prochain numéro                                                           en co-publication
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ou sur                              www.edimark.fr                                                                                                         à paraître début février 2012                                            de l’Infectiologue

                                                                                                                            CONGRÈS-RÉUNION                                                      Tuberculose
                                                                                                                                                                           Coordonné par Jean-Luc Meynard
                                                                                                                                                                                       et Christos Chouaid
                                                                                                                            • RICAI 2010 : actualités• Nouveaux outils microbiologiques et tuberculose :
                                                                                                                                                                             quelles perspectives ? - V. Lalande
                                                                                                                            en microbiologie
                       spécialiste
        le courrier du

                                                                                                                                                 • Intérêts et limites des tests de détection de l’interféron γ
                                                                                                                                                                           dans le diagnostic de la tuberculose - V. Le Moing
                                                                                                                            • Rencontres Nord-Sud
                                                                                                    12e édition

                                                                                       Éditorial du Pr Éric
                                                                                                              Caumes :
                                                                                                                                                                                     • Traitement de la tuberculose maladie
                                                                                                                                                             dans les populations particulières - P. Fraisse, C. Barnig, D. Bazin
                                                                                                              est,
                                                                                           « Errare humanum
                                                                                                                    m»
                                                                                              perseverare diabolicu

                                                                                  NUMÉRO THÉMATIQ
                                                                                                                    UE
                                                                                                                            et antirétroviraux en Afrique                                    • Tuberculose extrapulmonaire :
                                                                                                                                                                                aspects thérapeutiques - S. Bouchikh, O. Fain
                                                                                  Actualités dans le VIH
                                                                                   Coordonné par
                                                                                                   le Dr Jean-Luc Meynard
                                                                                                                                                        • Place des fluoroquinolones dans le traitement des tuberculoses
                Société éditrice : EDIMARK
                                             SAS
                                   – ISSN : 0296-9009        Toute l’actualité
                                                                                                     ark.fr
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                                                                                            www.edim
              CPPAP : 0412 T 81501                                          sur
                                                        de votre spécialité

                                                                                                                                                                         • Tuberculose : aspects radiologiques des formes
                 PÉRIODIQUE DE FORMATION
                    EN LANGUE FRANÇAISE                  www.edimark.tv
                          Bimestriel
                                        €
                    Prix du numéro : 24

                Tome XXVI - N° 5
              Septembre-octobre 2011

                                                                                                                                                                                           typiques et atypiques - M.F. Carette
MISE AU POINT

  Références bibliographiques
  1. Raherison C. Épidémiologie de la bronchopneumopathie              11. Cella G, Sbarai A, Mazzaro G et al. Plasma markers of                                                       22. Pineda LA, Hathwar VS, Grant BJ. Clinical suspicion of
  chronique obstructive. Presse Med 2009;38(3):400-5.                  endothelial dysfunction in chronic obstructive pulmonary                                                        fatal pulmonary embolism. Chest 2001;120(3):791-5.
  2. Oger E. Incidence of venous thromboembolism: a commu-             disease. Clin Appl Thromb Hemost 2001;7(3):205-8.                                                               23. Lesser B, Leeper KV, Stein PD et al. The diagnosis of acute
  nity-based study in Western France. EPI-GETBP Study Group.           12. Sabit R, Thomas P, Shale DJ, Collins P, Linnane SJ. The effects                                             pulmonary embolism in patients with chronic obstructive
  Groupe d’Étude de la Thrombose de Bretagne Occidentale.              of hypoxia on markers of coagulation and systemic inflamma-                                                     pulmonary disease. Chest 1992;102(1):17-22.
  Thromb Haemost 2000;83(5):657-60.                                    tion in patients with COPD. Chest 2010;138(1):47-51.                                                            24. Zvezdin B, Milutinov S, Kojicic M et al. A postmortem
  3. Torbicki A, Perrier A, Konstantinides S et al. Guidelines         13. Akram AR, Cowell GW, Logan LJ et al. Clinically suspected                                                   analysis of major causes of early death in patients hospita-
  on the diagnosis and management of acute pulmonary acute pulmonary embolism: a comparison of presenta-                                                                               lized with COPD exacerbation. Chest 2009;136(2):376-80.
  embolism: the Task Force for the Diagnosis and Mana-                 tion, radiological features and outcome in patients with                                                        25. Tillie-Leblond I, Marquette CH, Perez T et al. Pulmonary
  gement of Acute Pulmonary Embolism of the European                   and without PE. QJM 2009;102(6):407-14.                                                                         embolism in patients with unexplained exacerbation of
  Society of Cardiology (ESC). Eur Heart J 2008;29(18):                14. Hartmann IJ, Hagen PJ, Melissant CF, Postmus PE, Prins                                                      chronic obstructive pulmonary disease: prevalence and risk
  2276-315.                                                            MH. Diagnosing acute pulmonary embolism: effect of                                                              factors. Ann Int Medicine 2006;144(6):390-6.
  4. Samama MM, Cohen AT, Darmon JY et al. A comparison                chronic obstructive pulmonary disease on the performance
                                                                                                                                                                                       26. Rutschmann OT, Cornuz J, Poletti PA et al. Should pulmo-
  of enoxaparin with placebo for the prevention of venous              of D-dimer testing, ventilation/perfusion scintigraphy, spiral
                                                                                                                                                                                       nary embolism be suspected in exacerbation of chronic
  thromboembolism in acutely ill medical patients. Prophy-             computed tomographic angiography, and conventional
                                                                                                                                                                                       obstructive pulmonary disease? Thorax 2007;62(2):121-5.
  laxis in Medical Patients with Enoxaparin Study Group. angiography. ANTELOPE Study Group. Am J Respir Critical
  The MEDENOX Study. New Engl J Med 1999;341(11):                      Care Medicine 2000;162(6):2232-7.                                                                               27. Gunen H, Gulbas G, In E, Yetkin O, Hacievliyagil SS.
  793-800.                                                                                                                                                                             Venous thromboemboli and exacerbations of COPD. Eur
                                                                       15. Roy PM, Meyer G, Vielle B et al. Appropriateness of
                                                                       diagnostic management and outcomes of suspected                                                                 Respir J 2010;35(6):1243-8.
  5. Fraisse F, Holzapfel L, Couland JM et al. Nadroparin in the
  prevention of deep vein thrombosis in acute decompensated            pulmonary embolism. Ann Intern Med 2006;144(3):157-64.                                                          28. Laporte S, Mismetti P, Décousus H et al. Clinical predic-
  COPD. The Association of Non-University Affiliated Intensive         16. Bertoletti L, Righini M. Adequate use of PE clinical predic-                                                tors for fatal pulmonary embolism in 15,520 patients with
  Care Specialist Physicians of France. Am J Resp Crit Care            tion rule in COPD patients. Eur Respir J 2010;37(1):218-9.                                                      venous thromboembolism: findings from the Registro Infor-
  Med 2000;161(4 Pt 1):1109-14.                                                                                                                                                        matizado de la Enfermedad TromboEmbolica venosa (RIETE)
                                                                       17. Bounameaux H, Becker F, Bertoletti L et al. Embolie
  6. Curkendall SM, DeLuise C, Jones JK et al. Cardiovascular                                                                                                                          Registry. Circulation 2008;117(13):1711-6.
                                                                       pulmonaire : rôle des scores diagnostiques et pronostiques.
  disease in patients with chronic obstructive pulmonary               Rev Med Suisse 2010;6(235):282, 284-6.                                                                          29. Mismetti P. [Randomized trial assessing the efficacy
  disease, Saskatchewan Canada cardiovascular disease in               18. Le Gal G, Righini M, Roy PM et al. Prediction of pulmo-                                                     of the partial interruption of the inferior vena cava by an
  COPD patients. Ann Epidemiol 2006;16(1):63-70.                       nary embolism in the emergency department: the revised                                                          optional vena caval filter in the prevention of the recur-
  7. Stein PD, Beemath A, Meyers FA, Olson RE. Pulmonary               Geneva score. Ann Intern Med 2006;144(3):165-71.                                                                rence of pulmonary embolism. PREPIC 2 trial: prevention
  embolism and deep venous thrombosis in hospitalized adults                                                                                                                           of embolic recurrences by caval interrupt. Rev Pneumol
                                                                       19. Wells PS, Anderson DR, Rodger M et al. Excluding
  with chronic obstructive pulmonary disease. J Cardiovasc pulmonary embolism at the bedside without diagnostic                                                                        Clin 2008;64(6):328-31.
  Med (Hagerstown) 2007;8(4):253-7.                                    imaging: management of patients with suspected pulmo-                                                           30. Bertoletti L, Mismetti P. Les nouveaux anticoagulants
                                                     l e presen-
  8. Bertoletti L, Quenet S, Mismetti P et al. Clinical   c o u r r i enary
                                                                         r dembolism
                                                                              u s p é c presenting
                                                                                         i a l i s t e to the emergency department                                                     dans la maladie thrombo-embolique veineuse. Rev Mal
  tation and outcome of venous thromboembolism in chronic              by using a simple clinical model and d-dimer. Ann Intern                                                        Respir 2011;28(8):1008-16.
  obstructive pulmonary disease. Eur Respir J 2011 Sep 1 [Epub         Med 2001;135(2):98-107.                                                                                         31. Couturaud F, Pernod G, Pison C et al. Prolongation
  ahead of print].                                                     20. Fernández C, Jiménez D, De Miguel J, Martí D, Díaz                                                          d’un traitement par antivitamine K pendant dix-huit mois
  9. Russo A, De Luca M, Vigna C et al. Central pulmonary              G, Sueiro A. [Chronic obstructive pulmonary disease in                                                          versus placebo au décours d’un premier épisode d’embolie
  artery lesions in chronic obstructive pulmonary disease:             patients with acute symptomatic pulmonary embolism].                                                            pulmonaire idiopathique traité six mois : un essai randomisé
  a transesophageal echocardiography study. Circulation                Arch Bronconeumol 2009;45(6):286-90.                                                                            multicentrique en double aveugle. Essai “PADIS-EP”. Rev
  1999;100(17):1808.                                                   21. Sohne M, Kruip MJ, Nijkeuter M et al. Accuracy of clinical                                                  Mal Respir 2008;25(7):885-93.
  10. Jankowski M, Undas A, Kaczmarek P, Butenas S. Activated          decision rule, D-dimer and spiral computed tomography in                                                        32. Laporte S, Liotier J, Bertoletti L et al. Individual patient
  factor XI and tissue factor in chronic obstructive pulmonary         patients with malignancy, previous venous thromboembolism,                                                      data meta-analysis of enoxaparin versus unfractionated
  disease: Links with inflammation and thrombin generation.
  Thromb Res 2011;127(3):242-6.
                                                                                                                            ÉDITORIAL
                                                                       COPD or heart failure and in older patients with suspected
                                                                       pulmonary embolism. J Thromb Haemost 2006;4(5):1042-6.
                                                                                                                                                                                       heparin for venous thromboembolism prevention in medical
                                                                                                                                                                                       patients. J Thromb Haemost 2011;9(3):464-72.                       Toute l’actualité
                                                                                                                                                                                                                                                     de votre spécialité sur
                                                                                                                            VIH et pré-exposition                                                                                                         www.edimark.tv

  Abonnez-vous p. 235                                                                                                                               »     Prochain numéro                                                           en co-publication
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ou sur                              www.edimark.fr                                                                                                         à paraître début février 2012                                            de l’Infectiologue

                                                                                                                            CONGRÈS-RÉUNION                                                      Tuberculose
                                                                                                                                                                           Coordonné par Jean-Luc Meynard
                                                                                                                                                                                       et Christos Chouaid
                                                                                                                            • RICAI 2010 : actualités• Nouveaux outils microbiologiques et tuberculose :
                                                                                                                                                                             quelles perspectives ? - V. Lalande
                                                                                                                            en microbiologie
                       spécialiste
        le courrier du

                                                                                                                                                 • Intérêts et limites des tests de détection de l’interféron γ
                                                                                                                                                                           dans le diagnostic de la tuberculose - V. Le Moing
                                                                                                                            • Rencontres Nord-Sud
                                                                                                    12e édition

                                                                                       Éditorial du Pr Éric
                                                                                                              Caumes :
                                                                                                                                                                                     • Traitement de la tuberculose maladie
                                                                                                                                                             dans les populations particulières - P. Fraisse, C. Barnig, D. Bazin
                                                                                                              est,
                                                                                           « Errare humanum
                                                                                                                    m»
                                                                                              perseverare diabolicu

                                                                                  NUMÉRO THÉMATIQ
                                                                                                                    UE
                                                                                                                            et antirétroviraux en Afrique                                    • Tuberculose extrapulmonaire :
                                                                                                                                                                                aspects thérapeutiques - S. Bouchikh, O. Fain
                                                                                  Actualités dans le VIH
                                                                                   Coordonné par
                                                                                                   le Dr Jean-Luc Meynard
                                                                                                                                                        • Place des fluoroquinolones dans le traitement des tuberculoses
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                    Prix du numéro : 24

                Tome XXVI - N° 5
              Septembre-octobre 2011

                                                                                                                                                                                           typiques et atypiques - M.F. Carette
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