Changement climatique et Terres émergées - Nathalie de Noblet-Ducoudré - Grenoble
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Changement climatique et Terres émergées Nathalie de Noblet-Ducoudré nathalie.de-noblet@lsce.ipsl.fr LABORATOIRE DES SCIENCES DU CLIMAT ET DE L’ENVIRONNEMENT
Une distribution inégale du réchauffement dans l’espace les terres émergées se réchauffent ~2 fois plus vite que le globe Au rythme actuel nous atteindrons 1.5°C ~en 2030 IPCC AR6, SRCCL, 2019
Une distribution inégale du réchauffement dans le temps la saison de plus fort réchauffement n’est pas toujours la même IPCC AR6, SR1.5, 2018
Une distribution inégale du réchauffement dans le temps des extrêmes de plus en plus chauds IPCC AR6, WG I, 2021
Pour chaque ½ degré supplémentaire …. de + en + de zones deviennent ‘inhabitables’ IPCC AR6, WG I, 2021 Dépassement du seuil thermique considéré comme dangereux pour l’homme
Il est encore possible de ne pas dépasser les 2°C (voire les 1,5°C) … d’un point de vue climatique Émissions en 2019: 43,1 GtCO2 IPCC AR6, WG I, 2021
“ Quel est le rôle des terres émergées sur l’évolution passé du climat ? et quel est son rôle potentiel sur l’évolution future du climat ?
Nos usages et exploitations affectent directement plus de 70 % de la surface terrestre libre de glace è Moins d’1/4 de la surface est libre d’influence humaine directe L’humanité utilise actuellement 1/4 à 1/3 de la production primaire nette potentielle pour l’alimentation humaine et animale, les fibres, le bois et l’énergie (confiance élevée) ¼ des terres émergées est IPCC AR6, SRCCL, 2019 considérée comme dégradé 11
Elles contribuent au changement climatique, à l’échelle mondiale, car elles sont à la fois source et puits de gaz à effet de serre Les activités agricoles, forestières et autres N20 activités liées à l’usage des terres représentent environ 23 % du total CO2: 13 % net des émissions CH4: 44 % anthropiques de GES = N2O: 82 % 12 ± 3 Gt CO2e/an 12 IPCC AR6, SRCCL, 2019
La réponse naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme est un puits net d’environ ~29 % des émissions totales de CO2 par an IPCC AR6, SRCCL, 2019
La réponse naturelle des terres aux changements environnementaux induits par l’homme est un puits net d’environ ~29 % des émissions totales de CO2 par an • CO2 : ü puits naturel des écosystèmes terrestres = -11.2 ± 2.6 Gt CO2e/an ü Émissions AFOLU = +5.2 ± 2.6 Gt CO2e/an è puits NET terrestre = -6 ± 2 Gt CO2e/an IPCC AR6, SRCCL, 2019
Le puits net (océans + terres) va diminuer avec l’augmentation de la concentration en GES dans l’atmosphère et le réchauffement associé aujourd’hui puits net 64% IPCC AR6, WG I, 2021
Elles contribuent au changement climatique, à nos échelles de vie, car elles jouent un rôle clé dans les échanges entre la surface et l’atmosphère Le sols et la végétation échangent, en continu, avec l’atmosphère, de l’énergie, de l’eau, des composés organiques, …, IPCC AR6, SRCCL, 2019
A l’échelle mondiale, un bilan pas facile à établir sur les effets historiques de l’évolution de l’usage des sols Difference de température de l’air ambiant entre l’époque pré-industrielle et aujourd’hui, en réponse aux changements d’occupation des terres Un albédo des sols globalement plus élevé Plus d’émissions de CO2 refroidissement réchauffement IPCC AR6, SRCCL, 2019
À l’échelle régionale par contre, tout changement de surface, qu’il résulte de l’usage des terres ou du changement climatique, affecte le climat (local) • L’intensité et la durée des canicules et vagues de chaleur peuvent être modulées par des perturbations des états de surface (confiance élevée). Il en est de même pour les épisodes de fortes précipitations (confiance moyenne). • Là où le couvert forestier augmente, une évapotranspiration accrue peut entraîner des journées plus fraîches pendant la saison de croissance (confiance élevée) et peut réduire l’amplitude des événements caniculaires (confiance moyenne). • Dans les régions boréales: là où la limite forestière migrera vers le nord et/ou la saison de croissance s’allongera, le réchauffement hivernal sera accru en raison de la diminution de la couverture de neige et de l’albédo, tandis que le réchauffement sera réduit pendant la saison de croissance en raison de l’augmentation de l’évapotranspiration (confiance élevée). • Dans les régions tropicales: là où l’on verra une augmentation des précipitations, la croissance accrue de la végétation réduira le réchauffement régional (confiance moyenne). IPCC AR6, SRCCL, 2019
Tout changement de surface affecte le climat à l’échelle régionale et pas uniquement là où nous perturbons la couverture végétale IPCC AR6, SRCCL, 2019
Il existe plusieurs phénomènes qui amplifient ou atténuent le changement climatique, à l’échelle globale comme aux échelles régionales IPCC AR6, SRCCL, 2019
Il existe plusieurs phénomènes qui amplifient ou atténuent le changement climatique, à l’échelle globale comme aux échelles régionales IPCC AR6, SRCCL, 2019
La capacité des terres à absorber une partie du CO2 anthropique è elles sont l’objet de nombreuses convoitises (espoirs?) Différentes stratégies d’atténuation peuvent permettre de réduire les émissions nettes pour concrétiser une trajectoire qui limite le réchauffement planétaire à 1,5 °C IPCC AR6, SR1.5, 2018
De nombreuses solutions atténuation + adaptation + qualité des terres + sécurité alimentaire existent Eviter • La déforestation [0.41 à 5.8 GtCO2 éq/an], et la dégradation des forêts [1 à 2.18 GtCO2 éq/an] • La dégradation des zones humides [0.11 à 2.25 GtCO2 éq/an] et tourbières [0.45 à 1.22 GtCO2 éq/an] • Les pertes et gaspillages alimentaires [0.76 à 4.5 GtCO2 éq/an] **** Incertitude qui reste grande • La conversion des savannes et des prairies naturelles [0.03 à 0.12 GtCO2 éq/an] Transformer nos modèles de production et de consommation • Agro-écologie; Stockage de C dans les sols; Gestion forestière • Systèmes et habitudes alimentaires Systèmes d’alertes [précoces & moyen terme – anticipation des crises] • Gestion des feux, des inondations • Services climatiques • Anticiper risques d’érosion • … IPCC AR6, SRCCL, 2019
De nombreuses solutions atténuation + adaptation + qualité des terres + sécurité alimentaire existent IPCC AR6, SRCCL, 2019
“ Quels sont les risques pour nos terres émergées, en fonction du niveau de réchauffement atteint ? è besoins d’adaptation / d’anticipation
Aujourd’hui, le réchauffement de la planète est associé à des risques modérés Mais les risques augmentent à mesure que la température augmente IPCC AR6, SRCCL, 2019 Dégradation des terres Sécurité Désertification Alimentaire
En fonction de nos choix de société, de nos choix socio- économiques, nous pouvons être plus ou moins ‘à risque’ pour un même niveau de réchauffement IPCC AR6, SRCCL, 2019
Pour certains pays, défis quasi insurmontables IPCC AR6, SRCCL, 2019
Quelques points de vigilance • Échelle très ‘macro’ d’un rapport du GIEC • è traduction à l’échelle régionale / locale pas facile • Dans certains cas un manque énorme de littérature • Absence totale de prise en compte des pollutions è leurs effets sur les productions? Sur la biodiversité (sous-sol et aérien)? è surestimation de plusieurs potentiels • Dans d’autres cas une littérature très partielle • habitudes alimentaires les plus “prometteuses” = diversifiées avec légumineuses è or les impacts du CC ne sont évalués que sur quelques grandes cultures économiquement rentables (blé, riz, maïs, soja, orge)
Quelques points de vigilance Une littérature parfois dominée par un certain Bioénergie avec capture type de modèles: Integrated Assessment Models et stockage géologique du CO2 Pour éliminer ~11 GtCO2/an en 2050 è + ≥ 150 millions de personnes exposées au risque de famine è Jusque +15 millions de km2 de terres en 2100 dans scénario à 2°C è Aggravation de la désertification et de la dégradation des terres mais difficiles à quantifier è Limiter la bioénergie à des terres marginales ou à des terres cultivées abandonnées è Utiliser des essences locales ou adaptées Gestion durable [intégrée dans paysages; utilisation efficace et durable des ressources; soutenue par des mécanismes de gouvernance30appropriés]
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