Congrès AFS Lille 2021 - appel à communications du - RT48
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Congrès AFS Lille 2021 – appel à communications du RT48 Du changement dans les coordonnées du « problème » de l’articulation travail/famille ? La sociologie de l’articulation des temps sociaux examine les contextes de production du « problème » de la « conciliation » travail/famille. De nombreux travaux ont déconstruit les référentiels qui structurent aujourd’hui l’articulation des temps sociaux et ses tensions, dont ceux dédiés à des activités touchant à l’emploi et ceux relatifs à des activités hors-emploi. Ces travaux permettent de comprendre l’origine de ces tensions, principalement dans les sociétés occidentales contemporaines (mais aussi ailleurs). Dans le même temps, des travaux analysent les expériences concrètes des individus en la matière. Au-delà de la seule description des arrangements opérés par les individus, ces travaux ont particulièrement mis en lumière les inégalités de genre qui y président ou encore la manière dont les cultures professionnelles travaillent ou sont travaillées par cet enjeu quotidiennement renouvelé pour l’immense majorité des individus : comment articuler au mieux engagements et contraintes professionnelles avec les engagements et contraintes liées à d’autres sphères tout au long de la vie (notamment parentaux, civiques, associatifs)? Dans le cadre de ce congrès, nous proposons d’explorer les dynamiques récentes, dont celles liées à la pandémie du Covid-19, qui interrogent les contours actuels du « problème » de l’articulation des temps sociaux : dans quelle mesure certaines transformations ou évènements récents bouleversent- ils les coordonnées du « problème » de la conciliation, cela à l’échelle individuelle des expériences mais aussi à l’échelle collective ?
Nous proposons de réfléchir aux effets de changements normatifs puissants travaillant les sphères de la vie familiale et de la vie professionnelle : l’injonction à une vie familiale de « qualité » en ce qui concerne la famille dont sa globalité en tant qu’agent de socialisation agissant sur les enfants (1) ; la diffusion de normes d’égalité hommes / femmes à des milieux sociaux variés (2) ; l’intensification du travail à distance dans certains segments professionnels (3). Certains de ces changements ont été mis à l’ordre du jour par la pandémie du Covid-19 tout en étant des processus inscrits dans le temps long. En quoi ces transformations renouvellent-elles les pratiques d’articulation des temps sociaux ? A quelles négociations conduisent-elles à l’échelle du couple et de la famille ? En quoi ces dynamiques renouvellent-elles les inégalités telles qu’elles font valoir leurs effets et telles que ces derniers sont vécus par les individus ? Ces réflexions se déclineront en trois axes de questionnements. Axes de questionnement Axe 1 : au nom du bien-être des enfants En quoi la diffusion de certaines normes de parentalité (au nom du bien être enfantin) enjoignant au dialogue et à la présence/disponibilité auprès de l’enfant repose-t-elle la question de l’articulation des temps sociaux à l’échelle de la vie familiale ? Dans les milieux sociaux où la prise en charge des enfants (pour les hommes de milieux populaires par exemple) ou le développement d’une carrière professionnelle (dans le cas de femmes de classes populaires) ne constituaient pas des horizons désirables, dans quelle mesure des changements sur ces deux plans renouvellent-ils la question de l’articulation entre des investissements familiaux, individuels et professionnels ? Quels arrangements ces nouvelles aspirations supposent-elles à l’échelle des familles ? Plus généralement, quels changements la diffusion de normes de parentalité promouvant un certain bien-être
enfantin génère-t-elle sur les organisations familiales ? Axe 2 : Au nom de l’égalité entre les sexes Des questions similaires peuvent être posées au sujet de la répartition des charges parentales et domestiques à l’échelle des membres du couple et de la fratrie. En quoi la diffusion de normes de genre promouvant l’égalité hommes/femmes se traduit-elle par une reformulation de la question de la « conciliation » dans les organisations familiales ? Quels facteurs font varier ces effets (âge des enfants, âge des parents, position dans le parcours de vie, classes sociales, etc.) ? En quoi les normes de l’égalité influent-elles la mise à l’agenda politique des Etats du « problème » de la conciliation travail/famille ? Il s’agit donc de s’interroger sur la reformulation de ce problème dans les familles, mais aussi en termes de politiques publiques. Au-delà des politiques publiques, c’est à l’échelle du débat public que la question peut être posée à travers l’irruption de termes mettant en avant ce problème (tel que, en 2017, la « charge mentale » dans la BD d’Emma et le livre de Titiou Lecoq). Axe 3 : Travail, famille, Covid (axe commun avec le RT33 FAMILLE) L’irruption du Covid-19 dans le courant de l’année 2020 a bouleversé emploi et conditions de travail. Nous proposons de réfléchir à ces transformations sous l’angle de l’articulation travail/famille : comment l’accroissement exceptionnel du chômage et le changement des modalités de travail (le chômage partiel, le télétravail) impactent la famille ? Comment ces changements s’imposent-ils selon les milieux sociaux ? Dans quelle mesure le télétravail renouvelle-t-il les questionnements sur l’articulation travail/famille ? En outre, nous proposons de réfléchir aux pratiques du sociologue et aux frontières sous-disciplinaires : en quoi la question du télétravail impose-t-elle à la sociologie du travail une réflexion sur l’articulation entre les sphères professionnelle
et familiale et à la sociologie de la famille une considération envers la question du travail professionnel ? Nous proposons également d’interroger la manière dont des politiques récentes en la matière ont affecté la manière dont le « problème » de l’articulation des temps sociaux est formulé et pris en charge à l’échelle collective. Comment les partenaires sociaux s’emparent-ils de l’enjeu du télétravail ? Avec quels référentiels ? En quoi la mise à l’agenda journalistique du télétravail par la pandémie Covid-19 affecte-t-elle les acteurs et actrices lors des négociations professionnelles ? Dans quelle mesure les dispositifs récents sur les aidants déplacent-ils la focale du problème de l’articulation travail/famille vers la question de l’accompagnement de la dépendance ? Comment se pose la question de l’articulation travail/famille en lien avec la prise en charge d’une personne âgée dépendante ou d’un enfant en situation de handicap par exemple ? Enfin, quels furent les changements apportés par la situation du confinement et du télétravail dans les usages sociaux du temps à l’intérieur des familles (temps conjugal, professionnel, parental, à soi, etc.) ? Comment les familles (ré)agissent-elles face aux strictes réglementations gouvernementales dues au Covid-19 et dans quelle mesure les nouvelles normes structurent-elles leur quotidien ? Comment ces éventuelles transformations se déclinent-elles socialement ? Contribuent-elles à une reconfiguration des rôles de genre au sein des familles ? Dans quelle mesure la pandémie a-t-elle conduit à une refonte des manières de penser le temps aux échelles individuelle et collective (anticipation, prévision, organisation des temps familiaux) ? Comment ces aspirations à des temps à soi, pour soi, pour les autres, pour le travail, etc. ont-elles été gérées dans le cadre du confinement ? Vos propositions de communication
Les propositions de communication peuvent être envoyées jusqu’au 30 janvier 2021. Elles compteront un titre et un bref argumentaire sur la méthode, les objectifs et les résultats de recherche (max. 1 page). Les propositions doivent être déposées sur le site de l’AFS (http://afs-socio.fr/rt/rt48/) Les réponses seront transmises début mars et les interventions sélectionnées seront inscrites dans le programme que nous vous communiquerons fin mars. Les membres du bureau du RT 48 : Pascal Barbier (Pascal.Barbier@univ-paris1.fr) Myriam Chatot (myriam.chatot@ehess.fr) Bernard Fusulier (bernard.fusulier@uclouvain.be) Julie Landour (julie.landour@dauphine.psl.eu) Marianne Le Gagneur (marianne.legagneur@hotmail.fr) Alexandra Piesen (alexandra.piesen@gmail.com) Sebastian Pizarroe (sebastian.pizarroe@gmail.com) Bertrand Réau (bertrand.reau@lecnam.net) Abdia Touahria-Gaillard (Abdia.Gaillard@ens.fr) Diane Gabrielle Tremblay (diane- gabrielle.tremblay@teluq.ca) Valerya Viera Giraldo (valeryavierag@gmail.com) Charlotte Vampo (vampo.charlotte@gmail.com)
Vous pouvez aussi lire