CHARLEVOIX 01 - Atelier 10

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CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
2021 — 2022                             DÉCOUVERTES + INSPIRATIONS + RENCONTRES

              01
                   CHARLEVOIX

                     PAR L’ÉQUIPE DE NOUVEAU PROJET
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
Milieuscolaire
Milieu  scolaire    Communautaire
                   Communautaire         Santéetet
                                        Santé            Petiteenfance
                                                        Petite  enfance
                                     servicessociaux
                                    services  sociaux

   Municipal
  Municipal            Culture
                      Culture           Économie
                                       Économie          Environnement
                                                        Environnement
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
BIENVENUE                               5

Cratère d’abondance

Façonné en grande partie par l’impact d’une météorite
il y a plus de 400 millions d’années, Charlevoix forme
un creuset foisonnant, un concentré de vie.

Le paysage est ici un personnage à part entière et donne
à cette région plantée au cœur du Québec sa signature
inimitable. La terre généreuse, les montagnes impériales
et le fleuve large où pointe l’ile aux Coudres inspirent
les artistes, artisan·e·s et citoyen·ne·s attelé·e·s à construire
un Charlevoix plus soucieux de l’environnement, plus
équitable, dynamique et fier.

Nous vous les présentons ici, avec l’objectif de vous donner
envie d’aller à leur rencontre. De Saint-Tite-des-Caps à
Saint-Siméon en passant par Saint-Urbain, ce tout premier
Guide du Québec nouveau a sélectionné, avec l’aide
de gens du coin, des lieux et des initiatives qui méritent
votre attention.

VÉRONIQUE CHAGNON
RÉDACTRICE EN CHEF
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
Éditeur
Nicolas Langelier

Directrice de la production
Valérie Deault

Rédactrice en chef
Véronique Chagnon

Directrices artistiques                               TRANSITION

Emilie Deshaies et Catherine Gravel,                  Dépolariser le Club Med—p. 8
Quatre par Quatre

Collaboratrices – textes
Diane Bérard, Émélie Bernier,
Marilyne Busque-Dubois

Collaborateur·trice·s – visuel
Alain Blanchette, Alma Kismic

Réviseuses
Liette Lemay (rév. a.), Élisabeth Trudeau

UNE RÉALISATION DE

                                                      VISAGES DU QUÉBEC NOUVEAU
                                                      Anne-Marie Dufour—p. 14
Atelier 10 est une entreprise sociale qui diffuse
les idées susceptibles de favoriser l’émergence
d’un Québec nouveau, plus juste, démocratique
et solidaire, respectueux du monde naturel et
de tous les individus qui peuplent son territoire.

156, rue Beaubien Est
Montréal (QC) H2S 1R2
atelier10.ca
info@atelier10.ca
514.270.2010

–

Imprimé au Québec sur du papier
Enviro100 Print, contenant 100 % de fibres
                                                      BOIRE, MANGER, FAIRE, DORMIR
postconsommation, fabriqué au Québec par
Rolland à partir d’énergie biogaz et certifié
                                                      Les meilleurs endroits pour
FSC MD, Rainforest Alliance MC et Garant des forêts   découvrir Charlevoix—p. 17
intactes MC.

 En couverture
 Le parc des Riverains, à Petite-Rivière-Saint-
 François, vu par la photographe Alma Kismic.         CHARLEVOIX
                                                      Dans leurs mots—p.22
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
01
                             CHARLEVOIX
                              Sommaire
                              Automne-hiver 2021-2022

    Saint-Urbain
        —p. 20 et 21

                                                          Saint-Aimé-des-Lacs
                                                                              —p. 20                    Saint-Siméon
                                                                                                             —p. 18 et 21
                                                                                        Clermont
                                                                                        —p. 17 et 21

                                                              Les Éboulements                             La Malbaie
                                                                  —p. 17, 18 et 21                        —p. 17, 18, 20 et 22

                            Baie-Saint-Paul
                        —p. 15, 17, 18, 20, 21 et 22                     Saint-Joseph-de-la-Rive
                                                                         —p. 15 et 22

                                                                                 L’Isle-aux-Coudres
                                                                                 —p. 15, 17, 21 et 22

                                                Petite-Rivière-Saint-François
                                                —p. 8, 17 et 18

Saint-Tite-des-Caps
                 —p. 18
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
Dépolariser le Club Med
                                                       DIANE BÉRARD

              Charlevoix teste une solution pour sortir de la logique
         d’affrontement entre le développement économique et social.

                         L’hiver s’annonce animé               une démarche qui permet d’anticiper les effets
à­ Petite-Rivière-­Saint-François. Ce village de               —positifs et négatifs—d’une politique, d’un
800 âmes inaugure le premier ­Club ­Med en mon-                programme ou d’un projet sur le ­bienêtre de
tagne en ­Amérique du ­Nord. « ­Un gros projet pour            la population. Dévoilée en décembre 2020, l’EIS
une petite municipalité », reconnait le maire,                 ­Charlevoix marque un précédent : en sol québé-
­Gérald ­Maltais. En novembre 2017, l’annonce de                cois, il s’agit du premier exercice de ce type por-
 l’arrivée de ce géant du tourisme a suscité l’envie            tant sur un projet privé. « ­Le promoteur, le ­Groupe
 de plusieurs municipalités. Mais le développement              ­Le ­Massif, s’est montré ouvert et courageux »,
 économique a aussi un cout : dans une région où                 convient ­Sonia ­Racine, conseillère en déve-
 le salaire annuel moyen atteint à peine 24 000 dol-             loppement collectif chez ­Communagir, qui ac-
 lars, il peut accroitre les inégalités en faisant pres-         compagne les acteur·trice·s du développement
 sion, par exemple, sur le prix des logements et                 social de ­Charlevoix dans cette démarche.
 des propriétés.
     On ne fait pas d’omelette sans casser des                 Les billots de la discorde
 œufs, ­dit-on, mais on peut éviter d’en casser trop           En principe, l’EIS est effectuée bien avant la
 en ajustant les ingrédients de la recette. C’est le           première pelletée de terre. Celle de ­Charlevoix a
 but de l’évaluation d’impact sur la santé (EIS),              été réalisée trois ans après l’annonce du projet.
                                                                  C’est l’abattage d’arbres centenaires dans
Photo : Émilie Dufour, co-coordonnatrice du DSI Charlevoix,    une érablière, au cours de la fin de semaine
Julie Richard, citoyenne, et André Roy, directeur général du   de l’Action de ­Grâce 2018, qui a tout déclenché.
Groupe Le Massif, ont travaillé ensemble pour donner vie
à l’EIS Charlevoix. Alma Kismic
                                                               Des coupes menées avec la bénédiction de la
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
TRANSITION                                                           9

municipalité. L’image des billots empilés crée une         mènent des ­EIS depuis plusieurs années ; la
onde de choc : en 24 heures nait la page ­Facebook         région de la ­Montérégie, championne nationale,
« ­Charlevoix, mieux sans ­Club ­Med ». « ­Nous ne         en a une vingtaine à son actif. Mais cette fois, il
cherchions pas la guerre avec le promoteur,                s’agit de convaincre un promoteur privé de se
insiste ­Julie ­Richard, doctorante en santé com-          prêter à l’exercice.
munautaire, et l’une des instigatrices de la page.              La diapositive numéro 10 de la présentation
Nous voulions dialoguer avec lui, pour exprimer            du ­DSI ­Charlevoix marque l’esprit des représen-
de façon rigoureuse nos attentes de développe-             tant·e·s du ­Groupe ­Le ­Massif. « J’y expliquais que
ment solidaire. »                                           le fossé se creuse entre les différents groupes de
      L’épisode de l’érablière mène à une série de          citoyens de notre région, raconte Émilie ­Dufour.
consultations ­semi-publiques, le mois suivant.             On observe davantage de zones très défavorisées
Pour l’occasion, le ­Groupe ­Le ­Massif invite des          et très favorisées. Le promoteur a été troublé par
citoyen·ne·s, sélectionné·e·s selon leur bagage,           ces données : personne ne souhaite contribuer,
à trois soirées d’information sur les aspects so-          en toute connaissance de cause, à accroitre les
ciaux, environnementaux et économiques de son              inégalités. » ­Le ­Groupe ­Le ­Massif accepte donc
projet. « ­Nous étions bien préparés, raconte ­Julie       de participer à la tenue d’une ­EIS. La démarche
­Richard, invitée à la soirée sur l’environnement.         coute 70 000 dollars : le promoteur et le ­DSI
 Nous avons cité le risque de contamination des            ­Charlevoix ont chacun déboursé 20 000 dollars.
 cours d’eau par les sédiments issus de la coupe            Les 30 000 dollars restants proviennent du temps
 des arbres, les glissements de terrain poten-              des professionnel·le·s de la santé publique qui
 tiels, la destruction de la biodiversité associée au       ont contribué à la démarche.
 tourisme de masse, etc. Nous avions des données
 et des faits. Le promoteur a compris que nous             Effet domino
 n’étions pas des chialeux de service. »                   Toute ­EIS débute par une revue des expériences
      Un dialogue s’installe : « ­Nous ne voulons pas      similaires. « ­Avant le ­Club ­Med ­Charlevoix, il y
 nuire à la communauté, assure le représentant             a eu par exemple ­Tremblant et ­Whistler », illus-
 du promoteur, mais que ­pouvons-nous faire ? »            tre ­Denis ­Bourque, professeur au ­Département
 ­ajoute-t-il, un peu dépassé. Les citoyen·ne·s sug-       de travail social de l’Université du ­Québec en
  gèrent d’impliquer le ­Développement social              ­Outaouais et spécialiste du développement ter-
  intégré (DSI) ­Charlevoix, une alliance régionale         ritorial intégré. On dresse ensuite un portrait
  regroupant les acteur·trice·s de la santé, des ser-       de la communauté concernée : revenus des ci-
  vices sociaux, de l’éducation et de l’économie,           toyen·ne·s, parc immobilier, offre de transport
  ainsi que les ­MRC.                                       collectif, réseau routier, habitudes de déplace-
      C’est ici qu’intervient la petite magie               ment, type d’emplois disponibles, etc. Puis, on
qui opère parfois pour donner un coup de                    construit une chaine de causalités. « ­On élabore
main aux processus difficiles. Julie ­Richard               des scénarios démontrant l’effet domino d’un
vient alors de découvrir l’EIS dans un sémi-                projet sur la santé des citoyens », explique ­Thierno
  naire de doctorat, et pressent que cette dé-              ­Diallo, conseiller scientifique au ­Centre de colla-
  marche pourrait permettre de discuter de façon             boration nationale sur les politiques publiques
  objective des impacts du ­Club ­Med sur la commu-          et la santé, et membre des comités d’accompa-
  nauté. ­Elle en parle à son amie Émilie ­Dufour, qui       gnement et de suivi de l’EIS ­Charlevoix.
  est aussi ­co-coordonnatrice du ­DSI ­Charlevoix.
  Cette dernière a ­rendez-vous avec le ­Groupe ­Le
  ­Massif le mois suivant. « J’ai demandé à mes con-             Émilie Dufour recommande...
   tacts de la direction de la santé publique de m’ex-           Les Terres du Séminaire, surnom donné
   pliquer l’EIS, raconte Émilie ­Dufour. Et je l’ai in-         à la Seigneurie de Beaupré, un territoire de
   tégrée à ma présentation. »                                   1 600 kilomètres carrés où abondent les clubs de
                                                                 chasse et de pêche. «Notre lieu secret se trouve en
      Apparue dans les années 1990, l’EIS s’in-                  bordure d’un lac, raconte Émilie Dufour, directrice
   téresse, entre autres, aux effets d’un projet sur             générale du DSI Charlevoix. Pour y accéder, on roule
   l’emploi, le logement et la mobilité. L’objectif              une heure en pickup sur une route de terre. La pêche,
                                                                 c’est un prétexte pour se faire un trip de filles.»
   est d’agir en amont pour atténuer les impacts
                                                                 www.seigneuriedebeaupre.ca
   négatifs et accroitre les impacts positifs. Dans
   le secteur public, les municipalités québécoises
CHARLEVOIX 01 - Atelier 10
10                                                 TRANSITION

                                                                D’autres initiatives
    Pour évaluer la santé des populations, il existe            locales pour la transition
une quinzaine de facteurs déterminants. Selon sa
                                                                Un laboratoire de transformation sociale
nature et les caractéristiques de la communauté,                Les Petites Franciscaines de Marie ont fait partie
chaque projet influence des facteurs différents.                de la vie des habitant·e·s de Baie-Saint-Paul
« ­Pour le ­Club ­Med, nous en avons retenu cinq : le           pendant 125 ans. En 2016, la municipalité a acheté
                                                                leur domaine, évalué à 7,4 millions de dollars,
revenu, l’emploi et la ­main-d’œuvre, le logement,              pour 800 000 dollars. C’est ainsi qu’est né Maison
la mobilité, l’activité physique et l’environnement             Mère, un projet ambitieux qui veut combiner un
alimentaire », explique ­Bonaventure ­Mukinzi, spé-             espace collaboratif, La Procure, une exploitation
                                                                agricole inspirée des savoirs des sœurs, et d’autres
cialiste en aménagement territorial et santé pu-                projets encore à définir. Le défi: trouver une forme
blique et cofondateur de la firme ­Développement                d’autonomie financière. Et que les citoyen·ne·s
santé, embauchée pour mener l’EIS.                              s’approprient ce bâtiment imposant.
    Le trio revenu/emploi/­main-d’œuvre per-
                                                                Une chaine pour la sécurité alimentaire
met de bien comprendre le type de projections                   Récupérer, distribuer, transformer et éduquer,
possibles à partir de l’étude. « ­De nombreux ci-               c’est la base de la sécurité alimentaire. Depuis 2019,
toyens de la région travaillent dans le secteur                 avec le Circuit AlimenTerre, Charlevoix s’attaque
                                                                à chacun des maillons de cette chaine : signature
touristique, illustre ­Bonaventure ­Mukinzi. La                 d’ententes de récupération avec les épiceries et les
plupart occupent un emploi saisonnier. Selon                    restaurateur·trice·s; optimisation de la distribution;
le type d’emplois offerts par le ­Club ­Med, et les             acquisition de broyeurs transformant les surplus
                                                                de pain en chapelure pour remplacer la farine dans
salaires, l’effet peut être positif ou négatif. Si ce           certaines recettes; implantation du jardinage parmi
sont des emplois réguliers, la situation des tra-               les activités des camps de jour et création d’ateliers
vailleurs est bonifiée, mais les entreprises locales            culinaires. En novembre 2020 seulement, 1 871
                                                                kilogrammes de nourriture ont été récupérés. DB
qui offrent des emplois saisonniers peuvent se re-
trouver en pénurie. Et si les emplois sont bons,
mais que la ­main-d’œuvre locale n’est pas quali-         étions conscients qu’un hôtel de 300 chambres
fiée pour les occuper, il n’y a aucun gain. Pire          aurait des impacts sur le petit village. Mais, avant
encore : on pourrait observer une augmentation            l’EIS, je ne réalisais pas que ces effets pouvaient
des inégalités causée par l’arrivée de travailleurs       se manifester aussi profondément dans la vie des
extérieurs qualifiés pour occuper ces postes à la         citoyens. »
place des locaux. »                                           L’EIS ­Charlevoix amorce sa phase la plus exi-
                                                          geante : le test de la réalité et les arbitrages qui en
Des retombées intéressantes                               découlent. L’exercice a généralement des effets posi-
Le rapport de l’EIS, déposé en décembre 2020,             tifs. L’expérience de la ­Montérégie nous apprend
comporte divers scénarios et recommandations.             que les participant·e·s des diverses ­EIS ont acquis
Chaque recommandation s’adresse à un acteur               une meilleure compréhension de l’ensemble des
précis : la municipalité, la ­MRC, le promoteur,          déterminants de la santé. À plus long terme, la
les services sociaux, etc. Grâce à cette étude, con-      majorité des acteur·trice·s municipaux·ales res-
firme ­André ­Roy, directeur général du ­Groupe ­Le       ponsables des politiques ou des projets soumis à
­Massif, « nous savons sur quel déterminant nous          une ­EIS ont continué à considérer la santé dans
avons le pouvoir d’agir. C’est le cas pour l’emploi,      leurs mandats subséquents.
par exemple. » ­Ainsi, au printemps 2021, deux co-            « L’EIS ­Charlevoix tombe à point nommé, af-
hortes de travailleur·euse·s locaux·ales étaient          firme pour sa part le professeur ­Denis ­Bourque.
en formation pour combler les besoins du Club              Avec la relance ­post-Covid, les projets se multi-
Med en moniteur·trice·s. « ­Nous avons dévelop-           plient. Et chacun d’eux façonnera le territoire.
pé ce projet avec ­Emploi ­Québec et la commis-           Cette démarche peut contribuer à ce que leur
sion scolaire. »                                          influence soit plus positive que négative. » ­Julie
    Le rapport incite aussi le promoteur à réflé-         ­Richard renchérit : « L’EIS contribue à ébranler les
chir à des enjeux à plus long terme, comme l’ac-           croyances en apportant une information objec-
cès au logement. « ­Est-ce à nous de construire            tive. Les municipalités n’ont pas à autoriser un
du logement abordable ? À la municipalité ? ­Je            projet uniquement parce qu’il crée des emplois ;
l’ignore, dit ­André ­Roy. Il est clair qu’on ne réali-    ces emplois ­combleront-ils les besoins des ci-
sera pas toutes les recommandations. Mais c’est            toyens et ­amélioreront-ils leur bienêtre ? C’est ça,
une démarche utile. Comme développeur, nous                le développement territorial intégré. » •
+

Favoriser l’essor
des régions

Dans les communautés rurales et
semi-urbaines du Québec, il existe une
organisation ayant l’envergure et la capacité
financière d’aider des dizaines de milliers
d’entreprises : le Réseau des Sociétés d’aide                                                                                                  Photo : Les Belles récoltes de Charlevoix

au développement des collectivités et des
Centres d’aide aux entreprises.                                                             Le projet Miammm Charlevoix semble être
Lorsque l’appel se fait entendre, ses leviers                                               un bon exemple de prise en charge locale.
s’avèrent efficaces jusque dans le plus                                                     De quoi s’agit-il ?
petit des villages, comme l’explique son                                                    Ce projet d’économie circulaire, qui porte sur la sécurité
                                                                                            alimentaire, est en phase de développement, mais c’est
président, Vallier Daigle.
                                                                                            en effet déjà un exemple probant. Parmi les forces vives
                                                                                            impliquées avec la SADC, on retrouve deux organismes
                                                                                            communautaires et un distributeur alimentaire privé.
                                                                                            Avec Miammm, on s’attarde aux moyens d’optimiser la
Qu’est-ce qui fait la force de votre réseau ?
                                                                                            chaine de valeur tout en limitant le gaspillage. Le but
Il agit comme un carrefour d’échanges. Les C.A. des
                                                                                            ultime est de développer des produits locaux issus des
57 SADC et des dix CAE du Québec ont une identité
                                                                                            denrées non conformes ou non vendues. On veut créer
très locale: ils sont composés de bénévoles issus des
                                                                                            de l’espace pour entreposer ces surplus et remédier au
régions où ils siègent. Ces gens, imprégnés des besoins
                                                                                            manque d’équipement spécialisé pour procéder à leur
des communautés, sont de fins connaisseurs des réa-
                                                                                            récupération. Ce projet risque d’inspirer d’autres ré-
lités et des ressources humaines qui les entourent. Le
                                                                                            gions, et le modèle est adaptable. L’expérience des uns
Réseau fait en sorte que l’expertise voyage entre les ré-
                                                                                            sert aux autres.
gions, mais la prise en charge demeure locale.

                                                                                            En réponse à la crise sanitaire, le Réseau
Outre faciliter la circulation des connaissances,
                                                                                            a par ailleurs distribué des fonds pour la relance ?
quelle est votre mission ?
                                                                                            Le Fonds d’aide et de relance régionale nous a attribué
Offrir un soutien au développement économique lo-
                                                                                            129 millions de dollars pour épauler l’écosystème entre-
cal, de l’aide technique et du financement. Au cours
                                                                                            preneurial des régions. Cette somme nous a permis d’ai-
de l’exercice financier 2020-2021, les SADC et les CAE
                                                                                            der plus de 6 000 petites entreprises supplémentaires,
du Québec ont ainsi aidé plus d’un millier de projets à
                                                                                            et a soutenu quelque 300 projets de développement
voir le jour. Nous soutenons quelque 10 000 entreprises
                                                                                            économique. En région, ce type de soutien peut faire la
chaque année. Les PME aidées par le Réseau ont un
                                                                                            différence entre s’épanouir, survivre ou s’éteindre.
taux moyen de survie de 81 % après cinq ans, ce qui est
excellent. Chacun des projets soutenus vise le dévelop-
                                                                                                                     Développement économique Canada pour les régions
pement durable et le plein potentiel des régions.                                                                    du Québec appuie financièrement les SADC et les CAE.

Ce contenu, réalisé par le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices, a été commandité par le Réseau des SADC et CAE. atelier10.ca/contenu-de-marque-lignes-directrices
Fairmont Le Château Frontenac saura vous séduire avec
son mélange de charme historique et d’élégance contemporaine,
son hospitalité de classe mondiale et sa touche magique !

OFFRE RÉSIDENTS DU QUÉBEC

    30%
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                                     AU FAIRMONT LE CHÂTEAU FRONTENAC, TOUS LES RÉSIDENTS
                                     DU QUÉBEC BÉNÉFICIENT D’UN RABAIS AVANTAGEUX DE 30%
                                     SUR LE PRIX DES CHAMBRES
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INFORMATION ET RÉSERVATION :
1 866 540 4460
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Numéro d’établissement CITQ 040703
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                                                                 Protéger
                                                                le paysage

La lumière dorée de la fin de l’été donne                                                     tracés protègent les écosystèmes et mènent vers les
                                                                                              meilleurs points de vue. Juré, craché.
le gout de profiter du territoire québécois.
Avec ses montagnes grandioses et ses gorges
                                                                                              Repartons avec (tous) nos déchets.
escarpées, Charlevoix a tout ce qu’il faut                                                    Notre cœur de pomme biodégradable lancé de bonne
pour satisfaire nos envies. Mais, devant                                                      foi perturbe l’écosystème. « Les animaux sauvages n’en
                                                                                              ont pas besoin, rappelle Simon Boivin. Quand on les
l’immensité du décor, il est facile d’oublier
                                                                                              nourrit, on les amène à modifier leur comportement en
que chacun de nous a un impact majeur sur
                                                                                              les rendant dépendants et cela affaiblit en quelque sorte
l’équilibre naturel des parcs nationaux.                                                      leur instinct de survie. » Mieux vaut ne leur laisser au-
                                                                                              cune chance de partager nos provisions.

                                                                                              Gardons nos distances.
Dans les mois à venir, nous serons des dizaines de mil-
                                                                                              Ils semblent gentils, ils sont irrésistibles, et on voudrait
liers de touristes à emprunter les mêmes sentiers, à
                                                                                              tant les approcher. « Mais en perdant leur méfiance
planter nos tentes dans les mêmes secteurs, et à ob-
                                                                                              envers les humains, les animaux se mettent à risque,
server, en se pensant seuls au monde, les mêmes
                                                                                              explique Simon Boivin. Une fois leur comportement
rapaces, castors et orignaux. Sur certains sentiers
                                                                                              sauvage modifié et leurs peurs disparues, ils peuvent
vedettes comme le Mont-du-Lac-des-Cygnes, dans le
                                                                                              s’aventurer sur les routes, par exemple, et se faire frap-
parc national des Grands-Jardins, ou l’Acropole des Dra-
                                                                                              per par une voiture, ou encore se faire prendre par un
veurs, dans le parc national des Hautes-Gorges-de-la-
                                                                                              prédateur parce qu’ils auront appris à baisser la garde. »
Rivière-Malbaie, quelque 150 000 jours-visites sont inscrits
                                                                                              Leur méfiance envers les humains fait partie du mode
au registre des statistiques de 2020, uniquement pour
                                                                                              de survie des animaux. Comme on en a pris l’habi-
l’été ! Voici comment profiter des vues spectaculaires tout
                                                                                              tude au cours de la dernière année, on devrait donc...
en prenant soin de la nature.
                                                                                              pratiquer la distanciation physique.

Marchons dans les sentiers.
Le pied que l’on pose hors sentier pour cueillir des                                                Des soins réciproques
bleuets sauvages ou pour prendre une photo d’un angle                                               Les grands arbres sont des assainisseurs d’air
unique abime la végétation alpine de manière irré-                                                  universels. Ils captent le CO2 et récupèrent une
parable. « Vous ne serez ni la première, ni la dernière                                             bonne partie des polluants en les métabolisant.
personne à vous accorder cette permission en appa-                                                  C’est sans compter les bienfaits de la forêt sur notre
                                                                                                                                                                    Photo : Mathieu Dupuis

rence inoffensive », rappelle Simon Boivin, responsable                                             santé physique et mentale… et son rôle majeur dans
des relations avec les médias à la Sépaq. « Les sentiers                                            l’équilibre planétaire. La nature prend soin de nous ;
ont tous été aménagés en fonction d’un plan de conser-                                              chouchoutons-la en retour.
vation spécifique. » Faisons confiance aux experts : les

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VISAGES DU QUÉBEC NOUVEAU                                                    15

               Anne-Marie Dufour
                   La cofondatrice du Festif! de Baie-Saint-Paul fait
                      rayonner la musique partout où elle passe.

                                            TEXTE ÉMÉLIE BERNIER
                                             PHOTO ALMA KISMIC

                        ­Il en fallait, de l’audace,        ­ aie-Saint-Paul en entier est mise au service de
                                                            B
pour lancer avec trois fois rien un festival de mu-         cette mission. « ­La ville nous inspire ! ­Des festi-
sique et de cirque dans la petite ville proprette de        vals de musique, il y en a partout, mais des villes
­Baie-Saint-Paul, il y a 12 ans. Heureusement, rien         comme ­Baie-Saint-Paul, il y en a juste une. »
 ne résiste à l’intrépide cofondatrice du ­Festif !,            Elle-même a bien tenté l’exode vers la grande
 ­Anne-Marie ­Dufour.                                        ville, mais ses racines doivent baigner dans l’eau
       « ­Notre petit groupe avait en commun de vou-         du fleuve. ­Petite-fille de capitaine, ­Anne-Marie a
  loir vivre dans la région qu’on avait quittée pour        grandi à quelques encablures du chantier mari-
  les études, et on avait envie de retrouver ce qui         time de ­Saint-Joseph-­de-la-Rive et porte fièrement
  nous allumait quand on courait les festivals              au bras un tatouage de goélette. Celle de son
  québécois comme celui de ­Tadoussac, où on                ­grand-père de L’­Isle-aux-Coudres, ­Philippe. « J’ai
  allait depuis notre adolescence. »                        le fleuve en moi, son histoire me fascine. J’adore
       Tandis que son acolyte, ­Clément ­Turgeon, in-        entendre ma belle mamie me raconter son passé
  vestissait ses prêts et bourses dans une première          de femme de marin. ­Ces ­femmes-là étaient in-
  édition de bric et de broc, Anne-Marie, frai-              croyables, elles faisaient tout toutes seules ! ­Elles
  che émoulue de l’Université ­Laval—et un                   ont eu des enfants, des entreprises, elles fabri-
  brin plus raisonnable—, combinait ses rôles                quaient tout… ­Cette ­énergie-là me porte. »
  de prof d’anglais à l’éducation des adultes                   La fibre pédagogue d’­Anne-Marie vibre encore.
  et de cofondatrice du festival. « J’ai pu conti-           Il y a trois ans, elle a mis sur pied ­Le ­Festif ! à
  nuer d’enseigner pendant quelques années,                  l’école, une tournée durant laquelle des artistes
  mais le ­Festif ! grandissait trop vite pour son           se déplacent dans les salles de classe et les audi-
  linge. Il a eu besoin de sa mère à temps plein ! »         toriums. « ­Le ­Festif ! à l’école a commencé dans
  ­rigole-t-elle. Le petit festival marginal auquel          mon ancienne polyvalente et, cette année, la
   2 000 spectateur·trice·s ont assisté la première          tournée a visité 28 écoles secondaires, souvent
   année est rapidement sorti de l’alcôve du parc du         choisies parce qu’elles n’ont pas d’option musi-
   ­Gouffre pour investir tous les recoins de la ville.      que, pas d’instruments, même. Les enfants et les
    Lors du 10e anniversaire, en 2019 (la dernière édi-      ados réalisent que ce sont des humains comme
    tion prépandémique), 45 000 festivalier·ère·s ont        eux qui font de la musique. C’est franchement
    envahi ­Baie-Saint-Paul.                                 beau à voir ! ­Imagine si on réussit à allumer une
       Tout le monde n’a cependant pas accueilli             vocation... ­Sincèrement, j’ai rarement ressenti
    cette croissance avec le même enthousiasme. « ­Au        autant de fierté qu’avec ce projet. »
    début, je prenais les critiques de manière person-          La prof est peut-être sortie de l’école, mais sa
    nelle, puis j’ai compris que les gens réfractaires      vocation de passeuse, elle, reste intacte. •
    affectés du syndrome "pas dans ma cour" vont
    toujours exister. Et ils ont le droit ! Ça nous a
    incités à communiquer davantage, à écouter                  Anne-Marie recommande...
    aussi. Au final, on a été soulevés par une com-             Le bingo radiodiffusé du FM 96,3 Charlevoix. « Le
    munauté qui croyait en nous. »                              bingo CIHO est une tradition familiale dominicale
                                                                chez ma mamie depuis toujours ! Je l’ai fait découvrir
       Et par une passion sans bornes pour la musique
                                                                à tout mon entourage, et à tous mes amis en visite
    québécoise émergente et francophone. Specta-                dans la région. Rire de même… »
    cles la nuit, le jour, dans les cours, sur le quai et       CIHO 96,3 FM, tous les dimanches à 11h
    même sur une scène flottante : durant le ­Festif !,
BOUTIQUE LE RAVITO              BOUTIQUE DE L’USINE
2 Rue Racine, Baie-Saint-Paul   6, rue Paul-René Tremblay, Baie-Saint-Paul
BOIRE, MANGER, FAIRE, DORMIR                                                       17

                                                                 Les meilleurs endroits
                                                               pour découvrir Charlevoix
                                                                                               ÉMÉLIE BERNIER

                                                                                                                                    BOIRE

                                                                                                                                    Cinq bières locales,
                                                                                                                                    et où les déguster
                                                                                                                                    · La Persil de Menaud, sur la plage « du
                                                                                                                                    bout d’en bas », à la pointe est de L’Isle-
                                                                                                                                    aux-Coudres.
                                        MANGER                                                                                      · La Grisette à l’épinette de Menaud,
                                                                                                                                    au pied de la chute Hume-Blake dans le
                                        Champignons magiques                                                                        parc national des Grands-Jardins.
                                        Il n’y a pas que dans le secret des sous-bois que les champignons                           · La Flacatoune de la MicroBrasserie
                                                                                                                                    Charlevoix, en terrasse au Saint-Pub de
                                        poussent à foison. Chez Champignons Charlevoix, au pied du mont                             Baie-Saint-Paul.
                                        Grand Fonds, Danielle Ricard cultive et transforme le soyeux pleu-                          · La P’tite tranquille de la
                                        rote. Des cueilleur·euse·s arpentent aussi les forêts et ramassent                          MicroBrasserie Charlevoix, à la pêche
                                                                                                                                    à l’éperlan sur le quai de Saint-Joseph-
                                        pour elle morilles, chanterelles, chaga, etc., qu’elle intègre à ses                        de-la-Rive.
                                        recettes dont la Préférée des ours, une confiture à base de bleuets                         · La Fumble de la Country Club
                                        et de chaga absolument parfaite. Aux Éboulements, Le Jardin des                             Microbrasserie, après une descente en
                                                                                                                                    ski ou en vélo de montagne au Massif de
                                        Chefs, spécialisé dans la production du piment gorria, accueille                            Charlevoix.
                                        aussi une champignonnière depuis le printemps 2021 : Rose & Lion                            Menaud, 1, rue de la Rivière, Clermont
                                        propose hydnes hérissons et pleurotes roses, royaux ou jaunes. La                           Le Saint-Pub de la MicroBrasserie
                                                                                                                                    Charlevoix, 2, rue Racine, Baie-Saint-Paul
                                        boutique est située sur un des plus beaux rangs du coin.                                    Country Club Microbrasserie,
                                        Champignons Charlevoix, 770, chemin des Loisirs, La Malbaie                                 954, boulevard Monseigneur-De Laval,
                                        Le Jardin des Chefs et Rose & Lion, 53, rang des Éboulements-Centre, Les Éboulements        Baie-Saint-Paul

                                                                                     DORMIR

                                                                                     La nature sans la tente
Photos : Alma Kismic et Repère Boréal

                                                                                     Avec ses coquets chalets en forêt, Repère Boréal a pavé la voie à une multitude de
                                                                                     projets de minimaisons, de boites habitables et d’autres bulles branchées où il fait
                                                                                     bon déconnecter. Dômes Charlevoix et Momentôm Refuges Nature confirment que
                                                                                     la tendance glamping est loin de s’essouffler. De tout pour tous et toutes, que vous
                                                                                     soyez de type tente prospecteur semi-rustique ou bulle écoluxueuse avec spa et
                                                                                     tout le tralala.
                                                                                     Repère Boréal, 3141, route du Fleuve, Les Éboulements
                                                                                     Dômes Charlevoix, 54, chemin Gabrielle-Roy, Petite-Rivière-Saint-François
                                                                                     Momentôm Refuges Nature, 1219, route 138, Petite-Rivière-Saint-François
18                                                   BOIRE, MANGER, FAIRE, DORMIR

                                                FAIRE

                                                Art actuel
                                                Nouveau venu sur la scène culturelle charlevoisienne, le Centre
                                                d’Expo Inouï est sis dans une ancienne épicerie. Une petite sal-
                                                le de projection, où les films sur l’art et les documentaires tien-
                                                nent le haut du pavé, a été aménagée dans l’ancien frigo à bières !
                                                352, rue Saint-Laurent, Saint-Siméon

                                                Le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul accueille toute
                                                l’année des expositions faisant la part belle aux artistes qui écrivent
                                                le plus récent chapitre de l’histoire de l’art du Québec. Il orches-
                                                tre en aout un symposium international franchement intéressant.
                                                23, rue Ambroise-Fafard, Baie-Saint-Paul

                              FAIRE

             Artisanat à emporter
Ponctuée d’une quinzaine de haltes, la Route des métiers d’art
vous mènera d’ateliers en boutiques à la rencontre de ceux
et celles qui triturent la matière pour en faire jaillir la beauté,
l’utilité, ou une délicate alliance des deux. Charlotte ! Atelier-
boutique, sur L’Isle-aux-Coudres, Les Ateliers Charlevoix, à
Saint-Irénée, Lafabriq, à Baie-Saint-Paul et Ô Vitrô et cie, aux
Éboulements, ne sont que quelques-uns des détours obligés.
Pressé·e ? La Corporation des métiers d’art a pignon sur rue à
deux pas du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, et
tient un condensé du travail des membres de la corporation.
Boutique métiers d’art Charlevoix, 11-1, rue Ambroise-Fafard,
Baie-Saint-Paul

                                                                                                      FAIRE

                                                                                       Ski, raquette et glisse
                                                                       Skieur·euse·s de fond ou alpin·e·s, raquetteur·euse·s du dimanche
                                                                       ou aventurier·ère·s à crampons, voici ce que Charlevoix vous ré-
                                                                       serve de beau et de bon.

                                                                       Les fanas de ski de fond seront bien servi·e·s. Le parc régional du
                                                                       mont Grand Fonds, le Centre de plein air les Sources Joyeuses,
                                                                       à La Malbaie, et le Sentier des Caps, à Sainte-Tite-des-Caps,
                                                                       sont appréciés des fondeur·euse·s. L’entretien impeccable et la
                                                                       variété des pistes, semées de refuges et de points de vue eni-
                                                                       vrants, en font des options de choix.
                                                                       Parc régional du mont Grand Fonds, 1000, chemin des Loisirs,
                                                                       La Malbaie
                                                                       Les Sources Joyeuses, 141, rang Sainte-Madeleine, La Malbaie
DORMIR
                                                                       Sentier des Caps, 2, rue Leclerc, Saint-Tite-des-Caps
                                                                                                                                             Photos : Alma Kismic et Alain Blanchette (Le Massif )

Auberge rajeunie
                                                                       Les Vallons des Éboulements, un petit centre tenu à bout de
Longtemps la préférée des ainé·e·s en quête de                         bâtons par une poignée de bénévoles, propose 15 kilomètres
quiétude, l’Auberge de nos Aïeux est désormais le                      de sentiers de ski de fond en forêt et, depuis l’hiver dernier, un
                                                                       chouette réseau de 50 kilomètres de sentiers de raquette.
repaire d’une faune bigarrée et branchée. Le lieu
                                                                       215, rang Sainte-Catherine, Les Éboulements
est doté d’un espace de cotravail, d’un camping,
d’une piscine extérieure, de cuisines et d’aires                       Le Massif de Charlevoix est le chouchou des skieur·euse·s
collectives; on y vient quelques jours ou quelques                     alpin·e·s, qui aiment ses pistes semblant s’abimer dans les eaux
                                                                       glacées du fleuve. Ceux et celles qui ne sont pas à leur aise sur
semaines, pour se reposer ou pour télétravailler                       les planches ont aussi droit à leur part de vertige grâce à une
dans un décor de carte postale.                                        époustouflante piste de luge de 7,5 kilomètres.
2178, route du Fleuve, Les Éboulements                                 185, chemin du Massif, Petite-Rivière-Saint-François
20                                                    BOIRE, MANGER, FAIRE, DORMIR

                                                                     MANGER

                                                                     Les bonnes tables
                                                                     Faux Bergers et sa petite sœur
                                                                     La quête de la bouchée parfaite semble dicter les
                                                                     gestes de l’équipe qui cuisine ici avec le meil-
                                                                     leur du garde-manger charlevoisien. Attention,
                                                                     la table du trio Sylvain Dervieux–Émile Tremblay
                                                                     –Andréanne Guay est en vogue, alors un con-
                                                                     seil : réservez  ! Sinon, Faux Bergers a une petite
                                                                     sœur au centre-ville de Baie-Saint-Paul, La Louve,
                                                                     buvette gentille.
                                                                     Faux Bergers, 1339, boulevard Monseigneur-De Laval, Baie-Saint-Paul
                                                                     La Louve, 73, rue Saint-Jean-Baptiste, Baie-Saint-Paul

                                                                     Mouton Noir et son petit frère
                              FAIRE                                  Difficile de passer à côté du « Mouton », un in-
      Les sentiers favoris du père                                   contournable de Baie-Saint-Paul où ont fait bom-
     de la Traversée de Charlevoix                                   bance les premier·ère·s échassier·ère·s et leur
                                                                     cour hétéroclite. Quarante-cinq ans plus tard,
Nonagénaire souple comme un saule, Eudore Fortin a tracé
à la semelle de ses bottes des kilomètres de sentiers où aller       une cuisine de haute voltige vous attend dans
à pied, en ski, en raquettes (et muni·e·s d’une carte !). Quelles    cet ancien repaire hippie avec vue sur la rivière du
sont les montagnes qui font battre le cœur du père de la Tra-        Gouffre. Ici aussi, parlons fratrie : de l’autre bord
versée de Charlevoix avec l’ardeur des premiers jours ?
                                                                     du pont, le casse-croute Le Rond Point, petit frère
             Le mont du Lac des Cygnes                               du Mouton, propose une restauration rapide.
« C’est la première montagne que j’ai connue intimement,
                                                                     Mouton Noir, 43, rue Sainte-Anne, Baie-Saint-Paul
si je peux dire : autour de 1946, j’ai gardé la tour des Cygnes      Le Rond Point, 96, rue Leclerc, Baie-Saint-Paul
pendant deux étés. Aujourd’hui, la montagne est très achalan-
dée, mais très bien aménagée. Le lac en forme de cygne qui se
dessine dans la vallée est toujours aussi beau ! »
                                                                     Le Perché gourmand
Parc national des Grands-Jardins, kilomètre 21 de la route 381,      La table d’Alain Morel, abritée par l’Auberge des
Saint-Urbain
                                                                     Falaises, est l’un des secrets les mieux gardés
     Les monts du Lac à l’Empêche et du Four                         du comté. Raffinement et vue plongeante sur le
« C’est le premier sentier que j’ai ouvert. Ce sont deux très        fleuve.
belles montagnes que j’aime pour la vision à 360 degrés au
                                                                     250, chemin des Falaises, La Malbaie ( fermé de novembre à avril)
sommet. On devine la forme du cratère : c’est impressionnant ! »
Zec des Martres, kilomètre 26,8 de la route 381, Saint-Urbain

                   Le mont des Morios
« Les Morios, c’est une des plus belles montagnes qu’on a au
Québec. C’est toute une montée, mais la vue est spectaculaire
de là-haut, et vaut bien l’effort. »
Chemin du Pied-des-Monts, stationnement au lac Boudreault,
Saint-Aimé-des-Lacs

                L’Acropole des Draveurs
« J’aime l’Acropole parce que c’est en partie moi qui l’ai ou-
verte, mais aussi pour le point de vue unique sur Charlevoix.
On comprend ce que ça veut dire, les hautes gorges de la
rivière Malbaie. »
Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie,
500, rue Principale, Saint-Aimé-des-Lacs
                                                                                                                                           Photos : Alma Kismic

                 Le mont Eudore-Fortin
« Le dernier de mes sentiers préférés, je ne l’ai pas ouvert :
c’est le mont qui va porter mon nom ! Ce sera officiel seulement
deux ans après ma mort, alors je ne suis pas pressé… »
Zec des Martres, kilomètre 26,8 de la route 381, Saint-Urbain
BOIRE, MANGER, FAIRE, DORMIR                                                       21

MANGER

Pain béni : les boulangeries
À chacun son pain
On y propose les premières miches certifiées Terroir Charlevoix. Toute la chaine de pro-
duction est comprise dans un rayon de dix kilomètres !
1006, boulevard Monseigneur-De Laval, Baie-Saint-Paul

Boulangerie Bouchard
Il s’agit du fief de la très avenante Noëlle-Ange Harvey, qui incarne à elle seule toute
l’hospitalité insulaire. Il faut gouter la soupe aux gourganes et le pâté croche, ce petit
chausson à la viande en forme de lune qui fut « inventé » par les épouses des canotiers
pour les traversées mouvementées…
1648, chemin des Coudriers, L’Isle-aux-Coudres
                                                                                                              FAIRE

                                                                                                  La cueillette des
                                                                                                     aromates
                                                                                             Les forêts, les berges et les prés
                                                                                             de Charlevoix recèlent mille et
                                                                                             une plantes sauvages à prélever
                                                                                             avec parcimonie, selon les prin-
                                                                                             cipes de la cueillette durable.
                                                                                             Parmi elles, le poivre des dunes,
                                                                                             le sumac vinaigrier, la rose sau-
                                                                                             vage et, bien sûr, le thé du Lab-
                                                                                             rador ! Avant de partir, munis-
                                                                                             sez-vous d’un panier ou d’un
                                                                                             sac de coton, d’un objet con-
                                                                                             tondant de style canif ou petit
                                                                                             sécateur et d’un guide (les pub-
                                                                                             lications de Fleurbec sont d’une
                                                                                             aide précieuse pour cueillir les
                                                                                             bonnes plantes, de la bonne
                                                                                             façon).

                                                                                                            DORMIR

                                                                                                       Camping
FAIRE                                                                                                 authentique
Balades en famille                                                                           Dormir sous la tente est un indéni-
                                                                                             able bonheur pour ceux et celles qui ne
Derrière la Maison Mère de Baie-Saint-Paul, empruntez le chemin                              craignent ni les murmures de la nature
des Sœurs jusqu’à la plage. Un joyeux aller-retour avec déambu-                              ni les intempéries. À Baie-Saint-Paul,
                                                                                             le Camping du Gouffre, au bord de la
lation dans les sentiers du Boisé du Quai, visite aux animaux de                             rivière du même nom, plaira aux famil-
la ferme du Germain Charlevoix et collation ou pause ludique au                              les avec sa jolie plage, sa piscine et sa
Mousse Café en prime.                                                                        fermette. Le Saumonier, bordé par la
                                                                                             rivière Malbaie, propose quelques options
63, rue Ambroise-Fafard, Baie-Saint-Paul                                                     de prêt-à-camper et plusieurs sites pour
                                                                                             les tentes. Les plus aventureux·euses (et
Veaux, vaches, cochons, couvées, mais également émeus et alpagas                             autonomes !) tenteront le fabuleux circuit
                                                                                             de canot-camping de la zec Buteux–Bas-
seront ravis d’avoir la visite de vos poussinots et poussinettes dans                        Saguenay, un paradis sauvage qu’il nous
les différentes fermettes de la région. Chez Alpagas Charlevoix, on                          fait un petit peu mal de partager ici…
peut même faire une randonnée en compagnie de cet ébouriffé                                  Camping du Gouffre, 439, chemin
                                                                                             Saint-Laurent, Baie-Saint-Paul
cousin du chameau. Alerte aux photos mignonnes.                                              Le Saumonier, 25, chemin des Chutes,
Centre de l’Émeu de Charlevoix, 710, rue Saint-Édouard, Saint-Urbain                         Clermont
Alpagas Charlevoix, 2643, route du Fleuve, Les Éboulements                                   Zec Buteux–Bas-Saguenay, 31, chemin du
Ferme Marie-Noëlle Beaulieu, 674, chemin Saint-Laurent, Baie-Saint-Paul                      Lac-du-Port-aux-Quilles, Saint-Siméon
22                                                CHARLEVOIX

                                Dans leurs mots
                                      SÉLECTION MARILYNE BUSQUE-DUBOIS

[Sur L’Isle-aux-Coudres,] j’avais envie                 Une heure plus tard, débarquant du bac
d’être Québécois, de me dire un fleuve, de              qu’ils avaient pris à Saint-Joseph-de-la-
faire l’amour avec mes paysages, de faire               Rive, le Chauffeur et ses trois passagers
naitre des hommes de ma délignée, de                    arrivaient à l’ile aux Coudres. Ils
leur donner droit à la parole.                          montèrent la côte du quai et entreprirent
Pierre Perrault, De la parole aux actes (1985)          le tour de l’ile. Le Chauffeur roulait
                                                        lentement pour leur permettre de gouter
                                                        l’atmosphère de paix qui baignait l’ile et
Nulle part au monde je n’ai connu
                                                        d’admirer les maisons basses en pierre,
chemin de fer plus tranquille. Tout
                                                        les vieux moulins, les champs fleuris et
contre, c’est le fleuve qui lui ne manque
                                                        les oiseaux de mer.
pas de place pour étaler sur vingt-deux
                                                        Jacques Poulin, La tournée d’automne (1993)
milles de largeur son grand corps sans
cesse agité par les forces de la marée.
Gabrielle Roy, Cet été qui chantait (1972)              Il faut s’amener avec le vent
                                                        Un brin de foin entre les dents
                                                        Virer trois fois, crier, chanter
En face, la baie [de La Malbaie]—cette
                                                        Parler aux gens, s’mouiller les pieds
charmante baie que l’on compare à
                                                        Par la Misère ou les Bouleaux
celle de Naples—, à droite des champs
magnifiques, une hauteur richement                      On vient s’assoir au bord de l’eau
boisée, où chantent les oiseaux et les                  Philémon Cimon, « La chanson de St-Joseph-de-la-Rive »
                                                        (2019)
brises d’été; à gauche, la rivière puis le
Cap-à-l’Aigle, sauvage et gracieux, et en
arrière, les montagnes vertes et bleues                 Les bouleaux qui tournent au gris, qui
qui ferment l’horizon.                                  tournent au blanc. En haut des monts, les
Laure Conan, Un amour vrai (1897)
                                                        champs. Au bas des champs, les cèdres.
                                                        Les éboulis, les éboulements. Le bois taillé
                                                        muet, échu là comme une étable.
— J’avais oublié que le Cirque du Soleil 		             Alexis Desgagnés, Banqueroute (pour Clarisse Tremblay)
  avait débuté à Baie-Saint-Paul, dit 		                (2016)

  Myrna en consultant son napperon.
  Il y a des endroits comme ça…                          La maison, sise sur une colline d’où
— Comme quoi? demanda Jean-Guy, de 		                    l’on voyait tout en bas le fleuve bleu et
  retour du petit coin.                                  le village ensoleillé, était une véritable
— Des pépinières, répondit Myrna. De                     usine où l’on fabriquait le pain, le
  créativité. De création. Three Pines en 		             beurre, l’étoffe, la toile, les tapis et
  est une. De toute évidence, Charlevoix 		              même les objets d’art.
     en est une autre.                                   Jean-Charles Harvey, « Chronique littéraire : Other Days,
Louise Penny, Un long retour (2015)                      Other Ways », Le Soleil (1928)
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