Colza : Bilan de campagne 2018-2019 Région Centre-Val de Loire
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Colza : Bilan de campagne 2018-2019 Région Centre-Val de Loire 09 août 2019 Julien CHARBONNAUD – 270 Avenue de la pomme de pin – 45160 Ardon j.charbonnaud@terresinovia.fr En collaboration avec Véronique Quartier et Jean-Claude Lacotte Les éléments marquants de la campagne 2018-2019 sont nombreux : baisse importante des surfaces, conditions de productions très sèches, pressions ravageurs hors normes… La baisse très importante des surfaces s’explique en majorité par les conditions très sèches lors des implantations qui ont conduit soit à du non semis ou soit à l’absence de levée. La baisse des surfaces dépasse les 40 % à l’échelle régionale. Les conditions de production qui ont suivi ont été particulièrement difficiles (pressions ravageurs automne et printemps, sécheresse printanière et encore plus lors de la floraison) et ont mis à mal le potentiel de nombreuses parcelles. Les valeurs de rendements sont ainsi comprises entre quelques quintaux et plus de 50 q/ha tout de même sur certaines parcelles. Le rendement régional devrait atteindre les 30 q/ha notamment grâce aux sols à bonne réserve utile mais aussi par la part importante des surfaces de l’Eure-et-Loir dans la sole régionale – 2/5 des surfaces. Ce rendement comme celui de la campagne dernière reste parmi les plus mauvaises années. Pour ce bilan de campagne 2019, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints : - Bilan de campagne colza 2018-2019 Centre-Val de Loire en illustrations - Bilan BSV campagne colza 2018-2019 Centre-Val de Loire. Ce bilan de campagne utilise les données mises à disposition par de nombreux partenaires régionaux, notamment par le groupe DIA colza Centre-Val de Loire ainsi que les observateurs BSV Centre-Val de Loire, que je remercie. Retrouvez toutes les synthèses variétales 2019 sur myVar®
Caractéristiques de la campagne La chute des surfaces atteint au global plus de 100000 40 %. Il faut revenir plus de 20 ans en arrière Surface (ha) pour retrouver ce niveau de surfaces. Mais 80000 l’équilibre régional était à l’époque différent 60000 puisque le Cher et l’Indre étaient les premiers départements producteurs de la région alors que 40000 cette campagne, ils prennent les dernières places ! 20000 0 350000 Surface 300000 (ha) 18 - Cher 28 - Eure-et-Loir 250000 36 - Indre 37 - Indre-et-Loire 41 - Loir-et-Cher 45 - Loiret 200000 Figure 2 : Evolution des surfaces par département pour 150000 la Région Centre-Val de Loire (Agreste – juil. 2019) 100000 50000 Il faut rajouter à cela, la destruction de parcelles supplémentaires suite à la découverte de lots de 0 semences contaminées par des OGM d’origine 1979 2001 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 argentine. Figure 1: Evolution des surfaces en Région Centre-Val de La carte ci-dessous propose une première Loire depuis 1979 (Agreste – juillet 2018) estimation des niveaux de rendements à l’échelle départementale. Il existe une très forte Les variations entre départements sont très hétérogénéité au sein d’un même département. importantes puisque l’Eure-et-Loir enregistre Dans les départements du sud de la région, la une baisse de 18 % contre plus de 70 % pour le valeur minimale de 0 q/ha été observé. Des Cher et l’Indre. valeurs inférieures à 10 q/ha sont aussi Cette baisse de surface est principalement liée observées. A l’inverse, des rendements proche au déficit hydrique important jusqu’à la fin de 50 q/ha sont signalés dans le nord de l’Indre- octobre et observé sur la majorité des et-Loire, les dépassant même en Eure-et-Loir. départements. Elle est fortement accentuée dans les régions à forte proportion de sols argileux. Des surfaces supplémentaires ont été détruites au fil de la campagne suite à l’action combinée des ravageurs présents en nombre cette campagne tout au long du cycle et des conditions de sécheresse importante au moment de la floraison conduisant à l’absence de mise en place de siliques. Figure 3 : Estimation des rendements moyens et des minimums, maximums dans les départements de la région Centre-Val de Loire (Partenaires – août 2019) Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 2/13
➢ Automne – Hiver 2018 Il est important aussi de noter la forte hétérogénéité des pluies à quelques centaines de • Des conditions d’implantation très mètres près. sèches Les cartes de cumul mensuel masquent, pour 60 partie, le déficit de pluies observées lors la 50 Pluie (mm) période des semis. En effet, le mois de juillet 40 semble plutôt arrosé, mais l’ensemble des précipitations sont concentrées en début de 30 mois. Pour le mois d’août, les périodes de pluie 20 sont présentes autour du 10-11 août et pour 10 l’ouest de la région vers le 27-28 août. Des pluies 0 de quelques mm sont enregistrées mais D1 D2 D3 D1 D2 D3 D1 D2 D3 n’apportant pas suffisant d’eau pour permettre les levées. Le mois de septembre est très sec. Il juillet août septembre faut attendre mi-octobre pour le retour de pluies EURE-ET-LOIR CHER significatives voire fin octobre. INDRE INDRE-ET-LOIRE LOIR-ET-CHER LOIRET Figure 5 : Pluviométrie 2018 – stations départementales (Source Météo-France) A travers les données DIA Colza, on observe cette campagne un pourcentage beaucoup plus important de parcelles semées avant le 15/08, ce qui est nécessaire dans les sols peu poussants comme les sols argileux. Près de 60 % des parcelles ont été semées entre le 20 et 31 août correspondant plutôt aux zones limoneuses. L’objectif est bien sur la région d’avoir une levée avant fin août pour mettre en place la stratégie d’évitement vis-à-vis des altises adultes et d’avoir des colzas à plus de 4 feuilles à partir du 20 septembre. Si les intentions étaient là, les conditions de sécheresse extrême après les semis n’ont pas donné les résultats escomptés. 40 Figure 4 : Cartes des précipitations pendant les phases 30 % de parcelles d’implantation (source Météo France) 20 Si les conditions de préparation des sols avaient permis de conserver l’eau de début juillet et si elles ont pu se combiner avec la présence de 10 quelques mm après les semis, les levées ont été correctes. Dans le cas contraire, il n’y a souvent 0 pas eu de colza ou souvent pas assez de pieds < 15 au 20 au 25 au 1 au 5 au 11 au > pour garantir un potentiel correct. 15/08 19/08 24/08 31/08 4/09 10 /09 15/09 15/09 L’observation des pluies par décade illustre les Aut 2014 Aut 2015 Aut 2016 Aut 2017 Aut 2018 grandes périodes sèches mais aussi les différences départementales notamment pour Figure 6 : Répartition des dates de semis – Réseau DIA l’Eure-et-Loir. Colza Centre-Val de Loire Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 3/13
• Des températures favorables à la 18 croissance 16 En Novembre - Décembre 2018 Fréquence des parcelles (%) Les températures automnales ont toujours été 14 Biomasse moyenne sur 246 parcelles : au-dessus de la normale. Ceci a permis une forte 12 10 croissance pour les colzas ayant levé 8 précocement, mais aussi de sauver les parcelles 6 à levée tardive. 4 En contre partie, ces fortes températures ont été 2 0 favorables à l’activité des ravageurs d’automne (cf. partie Bilan sanitaire). Biomasse entrée hiver par m² par classe 1600 d'absorption Température moyenne °C 1400 Figure 8 : Biomasse entrée hiver en 1200 Région Centre-Val de Loire Base 0 1000 Au global, avec une moyenne proche de 800 1200 g/m², la biomasse est tout à fait dans la 600 valeur moyenne pluriannuelle. 400 3000 200 2500 Biomasse (g/m²) 0 2000 21/9 11/9 1/10 11/10 21/10 31/10 10/11 20/11 30/11 10/12 20/12 30/12 1/9 1500 Aut 2010 mini Aut 2011 maxi 1000 Aut 2016 Aut 2017 500 115 371 313 360 631 380 337 248 378 833 255 299 307 275 183 389 246 92 62 Aut 2018 Moyenne 1998-2017 0 Aut 2000 Aut 2002 Aut 2004 Aut 2006 Aut 2008 Aut 2010 Aut 2012 Aut 2014 Aut 2016 Aut 2018 Figure 7 : Cumul des températures pendant la période automnale dans l’Indre-et-Loire (Tours - Source Météo-France) Moyenne Médiane 1er Quartile 3ème Quartile Le graphique ci-après illustre la variabilité des Figure 9 : Biomasse moyenne entrée hiver en région biomasses mesurées à l’entrée de l’hiver. On Centre-Val de Loire (Eure et Ile-de-France avant 2015) remarque que les biomasses à moins de 600 g/m² représente près de 20 % des parcelles L’hiver peu rigoureux a conduit à une perte de issue souvent de levées tardives mais aidées biomasse faible entre l’entrée et la sortie d’hiver. quand même par les températures favorables avant la fin de l’année. 4000 L’aspect visuel de ces parcelles en entrée hiver y = 0.8036x Biomasse Sortie Hiver (g/m²) 3500 semblait rassurant mais plus tard au printemps, R² = 0.6091 3000 certaines parcelles ont décroché progressivement dans un contexte de forte 2500 sécheresse. Il est probable que le système racine 2000 secondaire ne se soit pas aussi bien développé 1500 que la partie aérienne. 1000 500 0 0 1000 2000 3000 4000 Biomasse Entrée Hiver (g/m²) Figure 10 : Evolution de la biomasse pendant l’hiver 2018-2019 en région Centre-Val de Loire Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 4/13
➢ Printemps 2019 • Températures proches de la normale • Mise en place du couvert pour la floraison Si le cumul des températures du printemps semble proche de la normale, on observe tout de Les valeurs de biomasses sont en phase avec les même deux coups de chaud : le premier de mi- variabilités très importantes des niveaux de février à mi mars puis vers la mi-avril. rendements. En effet, elles sont comprises entre 1,5 kg/m² et presque 10 kg/m². Cet écart Mis à part ces deux évènements, les températures sont souvent en dessous de la confirme les fortes différences de croissance normale. rencontrées sur les parcelles selon la disponibilité en eau, le type de sol et la pression ravageurs mais aussi la qualité de l’enracinement. Si par le Température moyenne °C Base 0 2000 passé, on a vu des biomasses très faibles atteindre plus de 20 q/ha, ce n’est pas le cas 1500 cette année, les facteurs limitants s’accumulant pour certaines parcelles. 1000 500 50 0 Rendement (q/ha) 40 31/1 16/1 15/2 16/3 31/3 15/4 30/4 15/5 30/5 14/6 29/6 1/1 1/3 30 2019 2018 Print 2013 mini Print 2007 maxi 20 Moyenne 1998-2017 Figure 11 : Cumul des températures moyennes pour le 10 En attente rendement Cher (Bourges - Source Météo-France) 0 0 2 4 6 8 10 12 Le suivi de croissance régulier pour 2 types de Biomasse verte à F1-G1 (kg/m²) sol sur le secteur de Bourges montre un 2008-2015 2016 2017 2018 2019 redémarrage de la croissance à partir de fin février pour la parcelle limoneuse et plus Figure 13 : Biomasse F1-G1 et Rendement – Réseau tardivement pour la parcelle argileuse. Observatoire Centre + Réseau DIA Colza Centre-Val de Loire (4 kg/m² : seuil minimal ; 6 kg/m² : seuil optimal) On observe mi-avril un plateau de croissance pour la parcelle argileuse probablement en lien avec le stress hydrique qui s’installait. • Les conditions de mise en place des siliques 9 Biomasse fraiche (kg/m²) 8 Le graphique de cumul de l’indice rayonnement 7 sur température semble très favorable à la mise 6 en place de la composante « nombre de 5 siliques par m² » importante. En effet, il faut un 4 équilibre entre la production de fleurs liée aux 3 températures et le taux de nouaison permis par 2 le rayonnement. 1 0 Sem 40 Sem 42 Sem 44 Sem 46 Sem 48 Sem 50 Sem 52 Sem 10 Sem 12 Sem 14 Sem 16 Sem 18 Sem 20 Sem 22 Sem 24 Sem 2 Sem 4 Sem 6 Sem 8 n° Semaine 2019 - 1 2019 - 2 Figure 12 : Suivi de biomasse dans le temps (Subdray – Cher) Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 5/13
12 000 200 Cumul Rgi / T (J/cm²/°C) 10 000 Quantité d'eau (mm) 150 8 000 6 000 100 4 000 2 000 50 0 0 13/4 16/8 31/8 15/9 30/9 13/1 28/1 12/2 27/2 14/3 29/3 28/4 13/5 28/5 12/6 27/6 15/10 30/10 14/11 29/11 14/12 29/12 1/8 2017 2018 2019 Moyenne 1998-2017 Print 1998 mini Print 2013 maxi RU 50 mm RU 100 mm RU 150 mm Figure 14 : Cumul de l’indice rayonnement/température Figure 16 : Etat de la réserve hydrique - RU 50, 100, 150 pendant la période de floraison mm (Source Météo-France - Chartres – Eure-et-Loir) (Source Météo-France – Chartres - 28) Le nombre de siliques est donc très étalé allant Si ce premier paramètre semblait favorable, un de 800 à plus de 10 000 siliques/m². Bien autre est venu annihiler les espérances. Le déficit entendu, les accidents de cultures autres que hydrique au moment de la floraison a fortement météorologiques viennent amoindrir le potentiel pénalisé la mise en place des siliques. de départ. On observe un déficit marqué sur l’ensemble des On observe sur le graphique suivant 2 pics, un stations météorologiques de la région. Dans les dans la gamme 2500 à 4500 siliques/m² et situations les plus sévères notamment pour le l’autre 6500 à 8500 siliques/m². Par expérience, sud de la région, les sols à faibles réserves utiles ce type de courbe est la résultante des années étaient « vides » dès la fin mars. Il en a été difficiles en colza avec des aspects climatiques rapidement de même pour les sols plus profonds importants comme sécheresse ou hydromorphie qui n’avait pas atteint leur capacité maximale de (observé 2013 par exemple). remplissage pendant l’hiver ! Plus au nord, le 50 scénario est similaire même s’il intervient un peu Fréquence des parcelles plus tard vers la mi-avril avec un retour des 40 pluies plus important sur ces secteurs en mai. 30 150 20 10 Quantité d'eau (mm) 100 0 50 Nombre de siliques/m² 2005 - 73 parcelles 2013 - 82 parcelles 2018 - 84 parcelles 2019 - 43 parcelles 0 Figure 17 : Distribution du nombre de siliques/m² 27/6 16/8 31/8 15/9 30/9 13/1 28/1 12/2 27/2 14/3 29/3 13/4 28/4 13/5 28/5 12/6 15/10 30/10 14/11 29/11 14/12 29/12 1/8 Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire RU 50 mm RU 100 mm RU 150 mm Même si toutes les données siliques ne sont pas encore disponibles à la date de rédaction de ce Figure 15 : Etat de la réserve hydrique - RU 50, 100, 150 mm (Source Météo-France - Bourges – Cher) bilan, le nombre moyen de siliques/m² sur la région devrait rester le plus bas observé depuis la mise en place du réseau en 1996, avec 5200 à 5300 siliques par m². La différence entre le 1er et le 3ème quartile sont parmi les plus importants observés proches de 2013 et 2011. Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 6/13
Le nombre de siliques faible est l’élément • Les conditions de remplissage explicatif majeur des résultats de l’année. L’énergie lumineuse fournit à la silique pour le 10000 grossissement de la graine est proche de la 9000 normale. Cette donnée météorologique Nombre de siliques / m² combinée à la présence de pluie est un élément 8000 plutôt favorable à un PMG au-dessus de la 7000 norme. Mais comme vu précédent toutes les parcelles de 6000 la région n’ont pas reçu sur mai et juin des 5000 quantités de pluie importantes. 4000 104 150000 37 78 33 49 59 80 77 84 91 73 70 91 90 92 98 99 82 92 89 83 79 84 53 Rayonnement (J/cm²) 3000 2016 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2018 100000 Moyenne Mediane 1er Quartile 3eme Quartile Figure 18 : Distribution du nombre de siliques/m² 50000 Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire 0 La superposition des différentes courbes : 15/5 22/5 29/5 12/6 19/6 26/6 1/5 8/5 5/6 besoins, disponibilités en eau et dynamique de de croissance des siliques et du PMG pour un 2017 2018 2019 Moyenne 1998-2017 stade G1 vers la mi-avril montre bien le stress Print 2016 mini Print 2008 maxi subi par les plantes. Le nombre de siliques étant faible, on pourrait s’attendre à une compensation Figure 20 : Conditions de rayonnement pour par un nombre de graines plus important. l’Eure-et-Loir (Chartres - Source Météo-France) Le graphique ci-dessous illustre le fait que le stress se maintient et que la compensation sera limitée. Le retour des pluies à partir de début juin Les premières données disponibles pour le est cependant plus favorable au grossissement nombre de graines par m² confirment des de la graine. valeurs plutôt basses. Les points sont en mm légèrement au-dessus de la courbe de tendance 700 mettant en avant l’effet positif du PMG mais 600 l’effet est plus faible que les autres années. 500 60 400 300 50 200 Rendement (q/ha) Stade G1 40 100 0 30 20 Mars Avril Mai Juin 10 Cumul Besoins (K x ETP) 0 Cumul disponibilité en eau - RU 50 mm Cumul disponibilité en eau - RU 100 mm Cumul disponibilité en eau - RU 150 mm Dynamique schématique type de croissance de la silique Nombre de graines/m² Dynamique schématique type de croissance la graine 2016 2017 2018 2019 Figure 19 : Bilan hydrique 2016 - RU 50, 100, 150 mm (Source Météo-France – Tours - 37) Tendance 96 - 17 Figure 21 : Relation rendement et nombre de graines/m² - Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 7/13
Les premières valeurs de PMG disponibles sont 20 Teneur en GLS (µmoles/g) en phase avec des conditions de remplissage 19 2016 2017 2018 2019 plutôt favorables. Le faible nombre de graines 18 17 est compensé via le PMG. 16 15 14 6 13 12 11 5.5 10 5 PMG 9 % 4.5 4 Figure 24 : Teneur en glucosinolates 3.5 du regroupement Centre 62 54 72 78 65 75 76 77 82 88 84 85 83 68 78 76 70 68 70 45 3 • Conditions de récolte Les conditions de récoltes ont été sèches Moyenne Médiane 1er Quartile 3ème Quartile quasiment sur toute la période de récolte hormis Figure 22 : PMG (à 9 %) régional pluriannuel -Réseau quelques jours fin juillet sur le nord de la région. Partenaires DIA Centre-Val de Loire Le fait marquant est une récolte qui s’étale sur plus d’un mois de début juillet à début août. Des Les teneurs en huile peuvent aussi servir à parcelles étaient encore non récoltées fin juillet caractériser la campagne. Les valeurs par sur l’Eure-et-Loir, ce qui reste relativement rare rapport au témoin pluriannuel semblent en ces dernières années. retrait alors que la fin de cycle ne parait pas très Des récoltes trop précoces ont encore eu lieu défavorable. Il est important de garder à l’esprit cette année car des parcelles ont été récoltées l’effet dilution par rapport au PMG plus élevé que par exemple début juillet en Eure-et-Loir ! les dernières campagnes. L’humidité des graines était basse voire très 46 basse mais il restait des siliques vertes non Teneur en huile aux normes (%) 2016 2017 2018 2019 battues. 45 La seule solution est de supprimer le broyeur lors 44 du premier tour pour chercher la présence de 43 siliques non battues et ceci pour chaque parcelle 42 et selon les variétés. 41 Le 4 juillet, cette parcelle (photo ci-dessous) 40 semble bonne à récolter (humidité 5,7 %), mais après analyse de l’andain, des siliques ne sont pas battues malgré un contrôle visuel sur des plantes arrachées à la main. Pour mémoire, la récolte à sous maturité peut engendrer des pertes proches de 20 %, soit 8 q/ha sur un potentiel de 40 q/ha. Figure 23 : Teneur en huile du regroupement Centre Les teneurs en glucosinolates sont aussi un bon moyen d’estimer le stress rencontré par les plantes en fin de cycle. Les valeur 2019 sont plus faibles que les années passées en lien avec la période mai-juin plus favorable en terme hydrique, mais aussi avec l’effet PMG jouant un rôle de dilution. Figure 25 : Tentative de récolte le 4 juillet 2019 Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 8/13
Bilan sanitaire ➢ Maladies du colza 30 Températures en °C 25 • Phoma, en 2018-19 20 Les conditions extrêmement sèches de l’été mais aussi du début d’automne n’ont pas été 15 favorables à la maladie. En effet, la maturation 10 des périthèces a été quasi inexistante 5 empêchant par la suite l’émission de spores dans l’environnement lors du retour des pluies. 0 Phoma, la communication évolue, consultez Valeur au-dessus de la normale l’article suivant : Valeur inférieure à la normale Phoma du colza : classification des nouveautés et Moyenne 1998-2017 évolution de la communication Figure 26 : Impact de la température sur la présence des insectes à l’automne en 2018 (Source Météo-France – Tours – Indre-et-Loire) • Sclérotinia 2019 L’analyse des données des stades via le réseau BSV Si une fois de plus, les conditions de Centre-Val de Loire indique que seulement 35 % contamination des pétales n’étaient pas des parcelles avaient atteint ou dépassé le stade limitantes comme indiqué par les Kits Pétales 4 feuilles au 20 septembre, date régulière d’arrivée mis en place dans le cadre du réseau BSV des altises adultes dans les parcelles contre 50 % Centre-Val de Loire, les températures très l’automne précédent. Ce fait est le résultat du fraîches lors du mois de mai n’ont pas été manque de pluie après les semis. favorables à l’expression de la maladie. 35 % à B4 et au-delà contre 50 % à l’automne 2017 ➢ Insectes du colza 100% De nombreux ravageurs du colza ont été Parcelles au stade (%) observés cette campagne et parfois en nombre, 80% pénalisant fortement le potentiel des cultures. 60% • A l’automne 40% Les températures ont un impact direct sur 20% l’activité des ravageurs. L’automne 2018 est relativement chaud et les températures sont 0% régulièrement au dessus de la normale pendant de longue période. Levée en cours A B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8 B9 B10 > 10 feuilles Figure 27 : Evolution des stades – BSV Centre-Val de Loire – 2018-2019 Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 9/13
Altise d’hiver Les premières captures d’altises ont eu lieu vers le 10 septembre. Comme habituellement, les captures se sont généralisées à l’ensemble de la région vers le 20 septembre avec de nombreux colzas qui n’avaient pas atteint le stade 4 feuilles. Les dégâts sur feuilles ont donc posé problème dans un grand nombre de parcelles, les solutions de lutte étant limitées avec la présence d’insectes résistants à la famille des Figure 29 : Simulation d’apparition des différents stades pyréthrinoïdes. larvaires – (Tours, Indre-et-Loire) 100 Le suivi larvaire réalisé dans le cadre du BSV Centre-Val de Loire montre toute la diversité des Cuvettes avec présence (%) 80 situations allant de l’absence de larves à des valeurs supérieures à 6 larves/plante pouvant 60 atteindre 50 individus par plante. 40 45 2015-16/ 22 parcelles 40 2016-17 / 45 parcelles 20 35 2017-18 / 93 parcelles 2018-19 / 85 parcelles % de parcelles 0 30 S34 S36 S38 S40 S42 S44 S46 S48 S50 25 Semaines 20 Période de piégeage Automne 2009 à 2016 15 Automne 2017 Automne 2018 10 5 Figure 28 : Altise d’hiver – Présence en cuvette – BSV Centre-Val de Loire 0 0 > 0 à 0,5 > 0,5 à 1 > 1 à 3 > 3 à 6 >6 Nombre moyen de larves par plante Coté larves, là aussi l’année est atypique. En Figure 30 : Présence de larves d’altises – BSV Colza effet, Deux cas de figures ont été rencontrés : Centre-Val de Loire - le premier concerne les parcelles ayant reçu Lorsque que le résultat berlèses est faible voire soit de la pluie précocement, soit des irrigations. nul et que sa mise en œuvre a été précoce, il est Dans ce cas-là, les conditions de pontes pour les important de renouveler la mesure quelques femelles étaient favorables et elles ont pu avoir semaines plus tard. lieu dès leur arrivée. Les premières larves étaient donc piégeables avec les berlèses dès fin octobre/début novembre. Puceron vert du pêcher - le deuxième cas concerne la grande majorité Le graphique ci-après illustre une fois de plus, le des parcelles de la région avec des conditions de caractère exceptionnel de l’année ! Près de ponte défavorables jusqu’à mi-octobre voire fin 40 % des parcelles du réseau BSV Centre-Val de octobre. Dans ce cas-là, les femelles peuvent Loire ont signalé une présence de pucerons vert faire de la rétention de ponte. supérieure à 60 % de plantes porteuses. Du jamais vu ! Dans ce dernier cas, si les berlèses ont été réalisés trop tôt, le risque était sous évalué avec Cette présence forte est en plus observée dans de la non-présence de larves. Il est donc apparu un contexte particulier d’absence de solution une progression du nombre de larves dans les phytosanitaire, le puceron vert étant à la fois plantes en lien avec des pontes plus tardives. Le résistant aux produits de la famille des maintien de températures douces a été pyréthrinoïdes mais aussi au pyrimicarbe. Les favorable ensuite à la croissance larvaire produits de la famille des néonicotinoïdes avait pénalisant la reprise de végétation par la suite. quant à eux été retirés pour cette campagne. Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 10/13
Si habituellement, le risque puceron vert est lié à Charançon du bourgeon terminal sa capacité à transmettre des viroses aux plantes, Si le vol du charançon du bourgeon terminal est cette année le problème était encore plus grave. plus tardif que la campagne passée, il s’est Dans le contexte climatique difficile, la maintenu pendant 5 semaines. Il est présent sur surpopulation des pucerons a été le principal l’ensemble de la région même si les captures souci. Le prélèvement de sève était si important sont plus importantes sur le sud de la région. que les plantes dépérissaient. Sa résistance aux produits de la famille des pyréthrinoïde rend difficile sa gestion, surtout 90 dans le cas d’une présence longue comme cette 2009-2010 2010-2011 80 2011-2012 2012-2013 campagne. 70 2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017 100 60 Cuvettes avec présence (%) % de parcelles 2017-2018 2018-2019 80 50 40 60 30 40 20 10 20 0 0 > 0 à 10 > 10 à 20> 20 à 40> 40 à 60 > 60 0 S46 S47 S35 S36 S37 S38 S39 S40 S41 S42 S43 S44 S45 S48 S49 S50 % de plantes porteuses de pucerons verts Période de piégeage Automne 2009 à 2016 Figure 31 : Présence de pucerons verts – BSV Colza Automne 2017 Centre-Val de Loire Automne 2018 Semaines Figure 32 : Présence du charançon du bourgeon terminal dans les cuvettes Des pucerons cendrés ont aussi été observés BSV Colza Centre-Val de Loire plus localement. Le puceron cendré n’ayant pas à ce jour de résistances connus, les Les données de présences de larves dans les interventions phytosanitaires ont pu être mises plantes sont peu nombreuses. Cependant, on en place. Il est a noté que la présence forte de remarque une présence plus forte que d’habitude pucerons cendrés peut faire mourir des colzas avec des parcelles touchées à 100 %. Dans le même à fort développement. contexte climatique de l’année, ces parcelles ont été peu productives surtout si d’autres accidents se sont ajoutés. 70 2011 - 16 parcelles 60 2012 - 33 parcelles 2013 - 66 parcelles 50 2014 - 58 parcelles % de parcelles 2015 - 51 parcelles 40 2016 - 43 parcelles 2017 - 34 parcelles 30 2018 - 18 parcelles 2019 - 25 parcelles 20 10 0 0 1 à 24 25 à 50 51 à 75 76 à 100 % de plante avec port buissonnant Figure 33 : Impact du charançon du bourgeon terminal sur les plantes – BSV Colza Centre-Val de Loire Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 11/13
• Au printemps enregistré la présence de plus de 2000 insectes par semaine ! Les températures de printemps jouent un rôle de déclencheurs pour le vol des différents 1000 Capture moyenne (hors valeur nulle) charançons et méligèthes. 35 100 30 Températures en ° C 25 20 10 15 10 1 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 5 0 Moyenne deSemaines la période 2009 à 2017 2018 -5 2019 11/1 21/1 31/1 10/2 20/2 12/3 22/3 11/4 21/4 11/5 21/5 31/5 10/6 1/1 2/3 1/4 1/5 Figure 36 : Nombre moyen de charançon de la tige – BSV Colza Centre-Val de Loire T° Max T° Min T° Moyenne Ch Tige Début vol Avec les fortes températures, la capacité à Ch Tige Méligèthe Ch Siliques pondre des femelles a été vite acquise. La grande majorité des traitements a été réalisée Figure 34 : Impact climatique sur la présence des entre le vendredi 22 février et le mardi 27 insectes au printemps 2019 pour l’Indre-et-Loire février. Les femelles n’étaient pas aptes à (Tours - Source Météo-France) pondre le lundi 18 février, mais l’étaient 3 jours plus tard. La réactivité lors des interventions n’a pas Charançon de la tige du colza conduit à de dégâts en plaine. En lien avec une remontée précoce et forte des Cependant, chose inexpliquée, certaines températures à la mi février, le vol de parcelles n’ont pas reçu de protection dans ce charançons de la tige est massif et concentré sur contexte exceptionnel… les dégâts ont été l’ensemble du territoire. importants et sont venus se rajouter aux autres. 100 Cuvettes avec présence (%) 80 Un autre charançon est lui aussi présent en concomitance à cette période, c’est le charançon 60 de la tige du chou. Si habituellement, on n’y fait pas de cas, on a pu observer une présence 40 inhabituellement forte dans les tiges durant cette campagne. Normalement, le charançon de 20 la tige du chou est piégé un peu avant le charançon de la tige du colza donc présent lors 0 de l’intervention insecticide contre le charançon S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 de la tige du colza. Cette année, il a été capturé Période de piégeage 2010 à 2017 un peu après, donc a pu passer à côté des 2018 traitements. 2019 Semaines Ce charançon est considéré comme peu nuisible. Figure 35 : Présence du charançon de la tige dans les Il ne perturbe pas l’alimentation de la plante. En cuvettes – BSV Colza Centre-Val de Loire effet, contrairement au charançon du colza, les œufs sont pondus dans les pétioles et non dans la tige et ensuite la larve gagne la tige en faisant Le nombre d’insectes capturés est lui aussi à un petit trou dans la tige à l’aisselle des feuilles. l’image de cette campagne, démesuré. En effet, La larve va ensuite creuser la moelle médullaire, l’échelle du graphique ci-après a dû être adaptée moelle de support sans conséquence sur pour afficher la campagne en cours et les l’alimentation de la plante. En cas de forte précédentes de façon visible (échelle présence au sein de la tige comme cette année logarithmique). Certaines cuvettes ont pour le sud de l’Indre-et-Loire, leur présence Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 12/13
peut perturber l’alimentation en touchant les et/ou d’autres ravageurs. Ces combinaisons ont parois de la tige et avoir des conséquences sur pu aboutir à des non-floraisons. la croissance, la mise en place du nombre de 12 Nombre moyen par plante siliques… 10 (hors valeur nulle) 8 6 4 2 0 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S19 S8 S9 Moyenne deSemaines la période de 2009-2017 Printemps 2018 Printemps 2019 Figure 39 : Nombre moyen de méligèthe – BSV Colza Centre-Val de Loire Figure 37 : Présence dans la tige du charançon de la tige du chou - Civray sur Esvres – Indre-et-Loire – Mai 2019 Pour les parcelles n’ayant souffert que du sec et d’une pression méligèthes importante, on a pu Méligèthe observer une nouvelle floraison lors du retour des pluies. La présence des méligèthes a été généralisée à l’ensemble des parcelles comme tous les ans Sur certaines parcelles, le cumul des accidents mais c’est le nombre d’individus présents par était trop fort, les plantes conduisant à des plante qui est une fois de plus exceptionnel. absences de floraison. Ces parcelles ont été la plupart broyées. Pour celles conduites jusqu’à la récolte, le rendement était souvent proche de 100 Présence dans les parcelles (%) zéro ! 80 Charançon des siliques et Cécidomyie 60 Forte heureusement, le charançon des siliques 40 fera une apparition discrète et ne sera pas le ravageur marquant de la campagne…. 20 1.0 0 0.8 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S20 S7 S8 S9 Nb insectes moyen (hors valeur nulle) Période de présence de 2010 à 2017 0.6 Printemps 2018 Printemps 2019 0.4 Semaines Figure 38 : Présence de méligèthes dans les parcelles – BSV Colza Centre-Val de Loire 0.2 En effet, le nombre moyen par plante atteint 0.0 10 insectes ! Selon les stades, les seuils de S14 S13 S15 S16 S17 S18 S19 S20 S21 S22 S23 S24 S25 risque sont compris entre 1 et 10 insectes. La Moyenne deSemaines la période 2009 à 2017 présence est forte de fin mars à quasi fin avril. Printemps 2018 Pour toutes les parcelles sans contraintes Printemps 2019 majeures, les choses se sont plutôt bien Figure 40 : Présence du charançon des siliques – passées. Il n’en est rien pour toutes celles qui BSV Colza Centre-Val de Loire subissaient de fortes contraintes hydriques Bilan de campagne Colza – 2018-2019 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 13/13
Vous pouvez aussi lire