Comment investir sans se tromper - Résidences étudiantes : lp conseil immobilier
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Marché / IMMOBILIER 37 Résidences étudiantes : comment investir sans se tromper Tous les indicateurs sont au vert pour les résidences étudiantes. La demande ne cesse de croître et les rendements affichés, quoique modérés, surpassent ceux de l’épargne financière. L’arrivée de nouveaux concepts d’hébergement renforce le potentiel de ce marché mature, mais en pleine évolution. L a valeur n’attend pas le nombre qui, selon BNP Paribas Real Estate, Etudes active ainsi plusieurs canaux de des années. En croissance représentera 17 % de la population étu- communication avec des écoles étran- moyenne de plus de 1 % par an, diante en 2025. « Le marché des enfants gères, notamment en Chine où le groupe le nombre d’étudiants en France du baby-boom et de la démocratisation a recruté sept cents étudiants en 2018. devrait dépasser les 2,7 millions et le des études s’essouffle. Les étudiants Un potentiel à exploiter sur un marché nombre de lits en résidences étudiantes étrangers ont pris le relais et la mobilité qui, quoique résilient (en cas de doubler, d’ici à 2020. internationale a considérablement aug- conjoncture morose, les jeunes ont ten- Des perspectives intéressantes pour les menté en dix ans », constate Laurent dance à prolonger leurs études), reste investisseurs en quête de valorisation Jourda, directeur du développement marginal. Sur les 2,6 millions d’étudiants de leur patrimoine. Si les fondamentaux commercial du groupe Réside Etudes. recensés en 2016, dont 64 % vivaient du marché n’ont pas changé, celui-ci, La France est devenue le quatrième hors domicile, les résidences étudiantes en revanche, ne cesse d’évoluer depuis pays d’accueil au monde. « Les rési- n’accueillaient que 125 000 locataires, une vingtaine d’années. dences étudiantes sont le premier récep- soit 5 % de cette population, les autres Premier constat : la part grandissante tacle des expatriés qui arrivent en se tournant vers le Crous ou le parc des étudiants étrangers dans l’Hexagone France », affirme le président. Réside immobilier privé. Décembre 2018 / Janvier 2019 • Investissement Conseils n° 817
38 IMMOBILIER / Marché dynamiques de France est un choix judicieux, selon Olivier Loussouarn, directeur des inves- tissements de Sofidy, « parier sur une grande ville étudiante où il y a un manque de solutions de logements non-comblé par le parc public est, à long terme, payant ». L’écueil à éviter : s’éloigner des villes où le besoin réel n’existe pas ou bien celles où, à l’in- verse, la concurrence du parc Laurent Jourda, directeur Thibault Dutreix, directeur Laurent Strichard, gérant privé y est trop forte. « Les zones du développement commercial général du groupe Coffim. d’Open Partners. tendues où les résidences forma- du groupe Réside Etudes. tées qui répondent aux attentes des étudiants sont à privilé- giées », ajoute-t-il. En croissance moyenne de plus de 1 % par an, Eviter les comportements mou- tonniers est aussi la règle. Trop le nombre d’étudiants en France devrait dépasser d’investisseurs ont tendance à vouloir se regrouper au même les 2,7 millions et le nombre de lits en endroit, dans les très grandes résidences étudiantes doubler, d’ici à 2020. villes. Conséquence : l’offre y est pléthorique et les prix très élevés, à la limite de la bulle immobilière. A Montpellier, par Une offre adaptée aux usages aux besoins des jeunes. On a trop sou- frôle les le lieux de vie ne sont plus conformes exemple, prix de certains programmes 6 000 euros le mètre carré… Malgré la demande forte, l’offre d’hé- vent comparé la chambre d’étudiant à quand, pour la même surface à Brest, ils bergements dans le parc public reste une cellule monacale ! Aujourd’hui, on n’excéderont pas les 3 300 euros. « On déficitaire. « La France a vu progresser parle d’appartement », précise Laurent n’investit pas dans une ville que l’on de + 12,6 % le nombre de ses étudiants Strichard, gérant d’Open Partners. aime, mais là où le marché est bon, avec en France depuis 2015, mais pour La proximité des transports en commun du potentiel », rappelle Benjamin autant, l’Etat ne construit pas ou peu de (moins de vingt minutes) pour rejoindre Nicaise, président de Cerenicimo. résidences étudiantes. Il y a clairement le lieu d’études ou bien le centre-ville De cette façon, le groupe se concentre un besoin identifié sur ce marché », est un prérequis. En outre, la qualité de sur les villes secondaires, mais riches confirme Laurent Jourda. Les résidences la connectivité dans l’enceinte de la rési- en infrastructures universitaires, telles du parc public sont frappées d’ancien- dence est un point clé pour les étudiants, que Saint-Etienne où les prix se font neté et réservées aux boursiers. tous équipés d’une dizaine d’appareils plus sages. Sur le marché privé, l’offre est plus connectés. Un Wi-Fi ultra-rapide et l’ins- Quant à la région parisienne, elle repré- large, mais les logements se révèlent tallation de la fibre sont donc de rigueur, sente, évidemment, le plus gros du bien souvent peu adaptés à ces loca- ainsi que l’aménagement d’espaces de marché, Paris étant considéré comme taires. « Plus que jamais, les étudiants coworking connectés, désormais préfé- la deuxième ville la plus attractive du ont besoin d’être bien logés, dans des rés à la salle du petit-déjeuner. monde par les étudiants étrangers. Si immeubles pensés pour eux, connectés Paris intra-muros est désormais quasi et bien situés », assure Thibault Dutreix, exclusivement réservé aux investis- directeur général du groupe Coffim. seurs institutionnels, il est encore Ce sous-jacent de croissance couplé à des Où investir pour temps de regarder la banlieue pari- taux d’intérêt encore bas – à 1,50 % – bien acheter ? sienne, notamment les communes qui rend le contexte actuel favorable pour La dichotomie centre-ville/périphérie constitueront le futur Grand Paris. Sous l’achat d’une résidence étudiante. A n’est pas un sujet tant que la résidence réserve, cependant, de s’assurer que la condition, toutefois, d’investir dans un est bien desservie par les transports. En résidence étudiante soit connectée aux produit adapté aux nouveaux usages de revanche, le choix de la ville est déter- lignes de transport prévues dans le ses locataires. « Les résidences conçues minant pour la réussite de l’investisse- grand projet d’aménagement de l’Ile- comme des logements et non comme des ment. Cibler les dix métropoles les plus de-France (cf. encadré). Investissement Conseils n° 817 • Décembre 2018 / Janvier 2019
40 IMMOBILIER / Marché Attention au prix d’achat Si un ticket d’entrée assez fai- ble rend l’acquisition d’une résidence étudiante accessible aux primo-investisseurs, pas question, en revanche d’acheter son bien trop cher. « Le prix au mètre carré dans une résidence étudiante est plus élevé que celui de l’immobilier d’habita- tion, car il coûte plus cher à construire et contient davan- Olivier Loussouarn, directeur Benjamin Nicaise, président Philippe Zilberstein, président tage de parties communes. Ce des investissements de Sofidy. de Cerenicimo. de Nexity Conseil et Patrimoine. coût de revient répercuté sur le prix de vente peut atteindre 20 % », calcule Thibaut Dutreix. Pour ne pas se tromper, l’inves- L’écueil à éviter : s’éloigner des villes où le besoin tisseur doit regarder le prix du mètre carré in fine et le compa- réel n’existe pas ou bien celles, à l’inverse, où la rer à celui d’un logement situé dans la même commune. Si concurrence du parc privé y est trop forte. l’écart est trop grand et non jus- tifié, il doit en parler avec le commercialisateur. Pour rappel, la sur- retranchées, le loyer que touche l’in- entre les investisseurs et les gestion- face moyenne d’un T1 dans une rési- vestisseur est significativement infé- naires », anticipe Benjamin Nicaise, dence étudiante est environ de 18,5 m2, rieur à celui demandé à l’étudiant. « Le rappelant que dans un pays en déficit, 22 m2 pour un T1bis et 34 m2 pur un T2. loyer dans une résidence étudiante au l’Etat se montre moins généreux. A Clermont-Ferrand ou Toulouse, les fonctionnement normal ne représente Dans ce contexte, mieux vaut se fier premiers prix démarrent à 60 000- pas plus de 60 % de ce que verse le aux fondamentaux de l’immobilier. 70 000 euros HT pour un studio. A Nice, locataire », signale Philippe Zilber- « Un investisseur achète un bien dans le quartier de l’Arenas, il faut plutôt stein, président de Nexity Conseil et immobilier avec, en face, un loyer et compter 110 000 à 120 000 euros HT. Patrimoine. va mesurer la pérennité de ce loyer. Choisir une résidence bien située, dans Méfiance, donc, lorsque des opérateurs Pour y parvenir, il doit se faire une une zone à fort potentiel, minimise les promettent des rentabilités à 5 ou 6 %. conviction en fonction de l’emplace- risques. A Angers, par exemple, trois Le taux de rendement attendu des pro- ment, de la qualité du gestionnaire et nouvelles écoles s’implanteront à la ren- grammes de résidences étudiantes se des spécificités propres à la résidence trée 2019, en plus des quatre campus situe, en moyenne, entre 3,5 et 4,5 % étudiante », ajoute le directeur. D’où historiques. De fait, surpayer un bien, net. Trop faible, c’est que le bien a été l’importance du choix de l’exploitant. alors que ni la population, ni l’activité vendu trop cher, trop fort, c’est qu’il économique de la ville n’ont connu le cache des faiblesses qui, à terme, obé- développement anticipé par le vendeur, reront la valeur du bien. Confort et contraintes pèse sur la rentabilité et met un frein à A Paris, il faut compter 900 euros pour la revente. Principe de réalité en immo- un studio et entre 350 et 500 euros Les taux de remplissage très élevés des bilier : plus on achète cher, plus le ren- pour la province. Et quel que soit le résidences étudiantes (près de 90 %) dement est faible. rendement annoncé, le pouvoir d’achat ne doivent pas faire oublier la qualité des étudiants, lui, ne varie pas. D’au- du gestionnaire. « Il faut favoriser des tant que le marché reste extrêmement opérateurs qui ont un track-record Des rendements modérés soutenu par les pouvoirs publics, via et disposent d’un certain nombre de les APL. Si demain, ces aides devaient résidences étudiantes sous gestion », C’est le bon ratio loyer/rendement qui être remises en cause partiellement ou conseille Thibault Dutreix. détermine la pertinence de l’investis- totalement, tous les locataires devien- Mieux vaut préférer, également, un sement, et en cela, les conseils d’un draient d’un coup moins solvables. exploitant à un administrateur de bien, CGP sont précieux. Une fois la rému- « Une baisse des APL nécessitera de afin d’éviter la carence locative et les nération du gestionnaire et les charges réaliser un petit ajustement de loyer frais de relocation. Investissement Conseils n° 817 • Décembre 2018 / Janvier 2019
RÉSIDENCES ÉTUDIANTS COMMUNIQUÉ !"##"$%&'(()*"$+,'%$#"($%&()-"./"($$ !"#$%&'(" 01"/$("%1)/"($+,'%$&*'-)0.*( )*+,-"#./'-"+0 1"2-"%#-"+ %*+,-"34"+ C '%52,3"+#26"4 ’est un fait, les résidences réception, accès sécurisé, linge de 300 000 €, vous pouvez réaliser avec services pour étudiants maison, laverie, ménage, local à jusqu’à 33 000 € d’économies attirent toujours autant les vélos, accès TV/TNT, wifi gratuit. d’impôt (2). +"%6,4"+#"3 investisseurs. Il faut dire que ce type d’habitat réunit des atouts propices Le Groupe ne cesse de développer son parc de logements pour répondre 47,88%"+#9 à convaincre ceux qui ont fait le à la demande croissante, avec des tour du marché de l’immobilier, à Près de 30 ans résidences situées dans des villes la recherche du produit qui rassure. d’expertise. Les résidences pour étudiants ont universitaires de premier plan. la loi de l’offre et de la demande en leur faveur, puisqu’elles sont posi- 23$83@
42 IMMOBILIER / Marché En effet, le turn-over est fréquent chez « Quand on achète une résidence étu- l’investisseur. Bonne nouvelle, en 2019, cette population mobile, pouvant être diante et qu’elle est louée à un opéra- la législation devrait rester inchangée, à amenée à changer de lieu d’études tous teur, ce dernier s’engage avec bail quelques modifications fiscales près les six mois. « Le gros avantage des ferme à créer de la richesse derrière ce pour le Censi-Bouvard (cf. plus loin). produits gérés, c’est que tout est intégré bail », résume Olivier Loussouarn. dans le modèle des exploitants qui déli- Les baux commerciaux (BIC) peuvent vrent aux propriétaires un loyer net », varier de neuf ans renouvelables à LMNP, sur le long terme souligne Benjamin Nicaise. douze ans. Tous incluent une récupéra- Plébiscité par 80 % des investisseurs, le Le confort de gestion est un argument tion de TVA, à savoir que les 20 % statut de loueur en meublé non profes- séduisant pour les investisseurs qui récupérés par l’investisseur au moment sionnel (LMNP) est le dispositif le plus aspirent à un placement serein et peu de son achat devront être reversés au utilisé. Selon l’article 261 D4-b du CGI risqué. Cela n’exclut pas de bien lire le gestionnaire durant la durée de déten- qui stipule que dans le cas des locations bail délivré – et il doit nécessairement tion du bien. Ainsi, un studio vendu meublées offrant au moins trois services l’être – au moment de la signature du 200 000 euros TTC coûtera en réalité para-hôteliers, il est possible d’amortir contrat de réservation. Ce document 160 000 euros à l’investisseur qui, en 85 % de son bien. En clair, le proprié- établit le niveau de charges à payer pour contrepartie, verra cette part de TVA taire ne paie pas d’impôts sur les loyers les étudiants, le montant de la taxe fon- directement imputée sur le loyer net qu’il va toucher. « Sur le long terme, le cière et les charges imputables (taxes versée par le gestionnaire. LMNP est le dispositif le plus intéres- sur les ordures ménagères, frais d’en- sant, car vous pouvez déduire les intérêts tretien, etc.) au propriétaire. d’emprunt du crédit que vous avez sous- A prévoir également, un budget tra- Une fiscalité douce crit du loyer pour calculer votre base vaux-rénovations, tous les quinze ans. imposable et déduire l’amortissement Depuis 2014, la loi Alur oblige les pro- Les avantages fiscaux sont les princi- qui représente environ 80 % du bien priétaires à faire des provisions au paux atouts d’un investissement en rési- acheté », explique Philippe Zilberstein. bout de cinq ans pour les grosses répa- dence étudiante. Le LMNP, le Censi- Sur un rendement de 4 % ramené à 2 % rations. D’une façon générale, les Bouvard et, à la marge, le Pinel sont les après déduction des charges, l’investis- risques sont faibles et le propriétaire trois dispositifs qui permettent d’y accé- seur peut amortir 3 %, engendrant un peut dormir sur ses deux oreilles. der, selon le profil et le foyer fiscal de déficit foncier de 1 %. MyRoom, l’alternative colocation L a colocation a le vent en poupe. L’opérateur MyRoom en a fait sa spécialité en proposant des colocations meublées tournées vers les étudiants et les stagiaires, spécifiquement situées dans les hypercentres des villes. L’investisseur acquiert ainsi un appartement dans un immeuble ou une maison, partagés en colo- cation allant de trois chambres jusqu’à douze, selon la superficie. L’appartement moyen affiche entre 60 et 100 m2 et le ticket d’entrée varie de 250000 à 300000 euros selon les villes. Aujourd’hui présent à Amiens, Compiègne, Bordeaux, Lyon et Grenoble, MyRoom entend se déployer sur cinquante villes universitaires françaises d’ici à 2025, avec un objectif de 4 600 chambres. Pour Frédéric Vast, cofondateur et directeur de MyRoom, ce qui séduit les investisseurs, c’est la souplesse d’un bail non commercial mais assorti des avan- tages fiscaux de la location meublée (LMNP) : « ils voient la liquidité de leur bien dont ils peuvent se séparer quand ils veulent afin d’en récupérer les fonds. Ils ne sont pas prisonniers de leur investissement pendant neuf ou douze ans ». Le seul lien qui lie le propriétaire à MyRoom est un mandat de location et de gestion résiliable à tout moment avec préavis de trois mois. Quant aux charges, elles figurent dans le bail. « Dans la grande majorité des cas, nous proposons des loyers avec forfait de charges », indique le directeur. Ainsi, en plein cœur de Bordeaux, une chambre peut se louer 520 euros comprenant l’électricité, le gaz, l’eau, la connexion Internet et le ménage hebdomadaire dans les parties communes et tous les quinze jours dans les chambres, linge de maison et de lit compris. « Tous ces services sont des éléments différenciants », soutient Frédéric Vast, indiquant que si le loyer est plus cher que dans le parc privé, il est légèrement inférieur à celui des résidences privées. Une équation économique qui repose sur format de résidence plus petit, sans gardiennage ni personnel à rémunérer sur place. MyRoom promet des rendements entre 3,5 et 5,2 % nets de charge. « Le concept s’adresse également aux pro- priétaires d’un bien immobilier. Dans ce cas, nous les conseillons pour optimiser les espaces, meubler et décorer les lieux, et nous assurons la gestion locative de leur bien », ajoute le directeur. Toutes les chambres répondent à un label qualité qui standardise les prestations délivrées par le gérant. Une façon de sécuriser l’investissement et de réserver à distance sans risque de mauvaise surprise. Investissement Conseils n° 817 • Décembre 2018 / Janvier 2019
Marché / IMMOBILIER 43 Au final, il touchera 2 % de ses reve- nus, mais sera imposé sur zéro après Comparatif : rendement net de charges et de fiscalité (Calculs sur la base d’investissement de 100 000 €) amortissement. Ce type de placement, sans obligation de durée de détention, Revenus fonciers LMNP Censi-Bouvard LMNP classique est idéal pour se constituer des revenus complémentaires, en vue de préparer sa retraite, notamment. Rendement brut 3,20 % 3 200 € 4% 4 000 € 4% 4 000 € Rendement net de charges 2,4 % 2 400 € 3,4 % 3 400 € 3,4 % 3 400 € Censi-Bouvard, pour réduire ses impôts Fiscalité (IRPP à 30 % 47,2 % - 47,2 % - 47,2 % - + CSG-CRDS à 17,2 %) On le croyait mort au 31 décembre, mais il s’avère que le Censi-Bouvard devrait Oui Amortissement possible Non - 1 133 € Non - 1 605 € - 189 €* être prorogé pour trois ans encore. En (3 %) contrepartie, le taux d’économie d’impôts Rendement net de charges baisserait progressivement durant les neuf 1,27 % 1 267 € 1,80 % 1 795 € 3,21 % 3 211 € et de fiscalité années de détention. Ce dispositif pré- *(3 400 - 3 000) x 47,2 % = 189 € Source : Cerenicimo sente essentiellement un intérêt fiscal à court terme, pour une réduction d’impôts immédiate. A titre d’exemple, pour un appartement qui procure 4 % de rentabi- Méfiance lorsque des opérateurs lité, il faudra, comme pour le LMNP, déduire 2 % de charges, ce qui ramène le promettent des rentabilités à 5 ou 6 %. rendement à 2 %. Sur ce résultat, l’inves- tisseur va payer des prélèvements sociaux Le taux de rendement attendu des à hauteur de 15 % et des impôts établis programmes de résidences étudiantes se entre 25 et 40 % de la somme, selon la tranche d’imposition sur le revenu à situe, en moyenne, entre 3,5 et 4,5 % nets. laquelle appartient le propriétaire. Si l’économie d’impôt de 11 % vient alléger l’addition dès l’entrée de l’investisseur un administrateur de biens. Ici, pas de Sans le LMNP et le BIC, les charges de dans le dispositif, ce dernier est plus rapi- garantie locative, mais une assurance la résidence étudiante sont 10 à 15 % dement imposable qu’en LMNP. loyer impayé. plus élevées que dans une copropriété Le Pinel offre la possibilité de louer le classique », rappelle Laurent Jourda. bien aux ascendants ou descendants, mais Salle de sport, infrastructures technolo- Pinel, des charges élevées présente l’inconvénient du plafonnement giques pointues, gardiennage, ou des L’achat en Pinel reste marginal sur ce type du loyer et des revenus des locataires espaces de coworking viennent alourdir d’investissement. Rappelons que les rési- alors que les charges de la résidence étu- la note. Toutefois, si elles sont bien pla- dences sous Pinel sont administrées et diantes sont élevées. « Par rapport au cées, ces résidences ont le mérite d’être non gérées. La gestion des entrées et sor- Pinel nu classique, le propriétaire devra des immeubles d’habitation classique ties des locataires est prise en charge par supporter, en plus, les charges gérées. pouvant être loués à n’importe qui. temps », avertit Laurent Strichard, gérant d’Open Partners. Grand Paris : faut-il y aller ? Les retards programmés sur les lignes 15 et 16, les incerti- tudes sur la réalisation des interconnexions des lignes 17 et 18 rendent floues les perspectives de développement de L a promesse du Grand Paris fait rêver bon nombre d’investis- la région. En outre, s’étalant sur plusieurs dizaines de kilomètres, le seurs. La capitale française qui a accueilli 10 % de plus d’étu- fameux Plateau de Saclay ne bénéficie actuellement pas d’un réseau diants en 2017 n’a rien perdu de son capital séduction dont de transport primaire (métro, tramway ou RER directs). Certains pro- bénéficient, par extension, les villes et banlieues limitrophes. L’an- jets se révèlent même être très isolés. « Il ne faut pas s’engager à nonce du Grand Paris et son réseau de transports de 200 km et investir dans une résidence étudiante qui ne serait pas de manière 68 gares reliant l’Ile-de-France à Paris est un nouveau levier pour certaine connectée aux nouvelles lignes ouvertes », insiste Laurent attirer les étudiants. Mais entre les annonces et la réalité, mieux vaut Jourda, directeur du développement commercial du groupe Réside savoir exactement où l’on investit. « Tous les projets lancés autour Etudes. Dans le doute, se tourner vers sur une résidence située à du Plateau de Saclay et de la création d’un pôle universitaire du Massy en face de la gare TGV se révèle sans danger et porteur de Grand Paris, dont on parle beaucoup, peuvent être décalés dans le valorisation lorsque la ligne 18 deviendra (un jour) opérationnelle. Décembre 2018 / Janvier 2019 • Investissement Conseils n° 817
44 IMMOBILIER / Marché Conditions de sortie Au moment de la revente, le Pinel peut Exemple de programmes être un handicap, puisque seul le premier acquéreur profite de l’avantage fiscal. Résidence Lemon à Brest Le repreneur peut décider d’en faire sa (fiscalité Censi-Bouvard) • 120 appartements Du T1 (17 m²) au T3 (41 m²) résidence principale – le bien devra donc • A partir de 57 700 € HT (hors frais de être vendu au prix du marché, par consé- notaire et frais de prêt) quent, moins cher qu’à l’achat – ou alors • Rendement de 4,25 % HT sur HT de le maintenir comme produit d’inves- • Livraison 3e trimestre 2020 tissement. Dans ce cas, il sera d’autant • Gestionnaire : Suitétudes/Commercialisa- plus exigeant sur la rentabilité. A l’in- teur : Cerenicimo verse, le LMNP assure au second acqué- reur le même cadre fiscal que le premier, avec des loyers valorisés, donc une meil- leure rentabilité. Résidence Canal Campus à Clamart (fiscalité Censi-Bouvard) Il ne faut cependant pas espérer réaliser • 131 studios de 16 à 27 m² une plus-value à la revente, les prix du • Livraison 3e trimestre 2021 marché restent très stables et l’on mise • Rendement de 3,80 % HT/HT ici davantage sur la sécurité que la per- • A partir de 97 850 € HT formance. En ce qui concerne les condi- • Gestionnaire : tions de sortie, elles sont explicitées dans Studéa/Commercialisateur : Cerenicimo le bail. En cas de sortie anticipée, une indemnité d’éviction s’applique. Dans le cadre du BIC, celle-ci, calculée sur la perte de valeur du fonds de commerce, Résidence Line à Bagnolet peut s’avérer conséquente. Sauf accident • Bâtiment A : 331 logements de la vie, il est alors recommandé de étudiants gérés par Réside Etudes conserver son bien jusqu’au terme du • Il est livré le 31 août 2020 bail et idéalement au-delà, si l’on est en • Bâtiment B : 277 logements LMNP, pour amortir l’investissement. étudiants gérés par Réside Etudes • Il est livré le 31 août 2020 • Bâtiment C : 118 logements étudiants gérés par Kley Résidences nouvelle génération •Il est livré le 31 juillet 2020 • Commercialisateur : Coffim Le potentiel du marché et l’intérêt accru des investisseurs institutionnels, qu’ils soient assureurs (Predica, CNP), gestionnaires d’actifs (Amundi, La porise Philippe Zilberstein. L’adapta- Il est important qu’ils aient des lieux Française) ou même fonds d’investis- tion des produits proposés par les pro- pour rencontrer d’autres jeunes qui sement étrangers (Kley), pour les rési- moteurs immobiliers à l’évolution du deviendront, peut-être leurs premiers dences étudiantes vont rendre le secteur mode de vie des étudiants est incon- collaborateurs », assure le gérant, de plus en plus concurrentiel. Raison tournable. « Si l’on veut le conserver convaincu que les étudiants doivent de plus pour y aller maintenant. pendant quinze ou vingt ans, le loge- trouver dans leur résidence ce qui fait Par ailleurs, des acteurs anglo-saxons ment universitaire doit, dès sa concep- la force des grandes écoles : le réseau arrivent sur le marché avec des tion, intégrer d’autres composantes et l’entraide. Reste à calculer le bon concepts de co-living et les exploitants comme des locaux adaptés aux jeunes équilibre économique de ces résidences historiques s’ouvrent à de nouveaux qui montent une start-up, par exem- nouvelle génération, sachant que les profils de jeunes actifs et même au tou- ple », note Laurent Strichard qui se étudiants, faute de moyens, demeurent risme. « Ce type d’offre mixte décale montre intéressé par les résidences peu consommateurs de services addi- le marché vers une autre typologie de offrant beaucoup de services, notam- tionnels. Bien cibler le prix et les clients tels que les jeunes cadres. On ment dédiés à la vie sociale. besoins, dans un secteur où la concur- peut imaginer qu’une partie des rési- Dans son projet de résidence au Mans, rence est faible, reste le meilleur moyen dences étudiantes leur soit consacrée, Open Partners prévoit un bistrot situé de sécuriser son investissement. mais uniquement dans les villes et les dans l’accueil de la résidence. « Les zones tendues qui en ont besoin », tem- étudiants peuvent souffrir d’isolement. ❚ Eugénie Deloire Investissement Conseils n° 817 • Décembre 2018 / Janvier 2019
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