CORRECTION TERMINALE S - PONDICHÉRY 2019 - Bac-S.net

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CORRECTION TERMINALE S - PONDICHÉRY 2019 - Bac-S.net
PONDICHÉRY 2019

             CORRECTION TERMINALE S

                                           SUJET 1
                        Les mémoires : lecture historique

        Ce sujet devait permettre à l’élève de reprendre les notions abordées dans le seul
chapitre, intitulée le rapport des sociétés à leur passé du thème 1 : L’historien et les mémoires
de la Seconde Guerre mondiale en France / L’historien et les mémoires de la Guerre d’Algérie.
Le chapitre implique de voir le rôle des historiens et l’évolution de la mémoire dans l’un ou
l’autre des conflits. Le professeur choisissait l’un des deux conflits : il fallait bien sûr choisir le
conflit qui avait été étudié en classe.

    Sujet 1a : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre
                                            mondiale

DÉMARCHE
Une composition suppose tout d’abord d’avoir bien défini les termes du sujet
    -   Mémoire : la mémoire s’appuie sur le souvenir et le témoignage d’acteurs qui ont
        vécu les événements et cherchent à le transmettre aux populations. Selon
        l’historien Pierre Nora, la mémoire entretient un rapport affectif au vécu.
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Cependant, cette mémoire peut être erronée, ou biaisée par des informations
       extérieures ou bien par le vécu de la personne qui a mémorisé les faits. Attention,
       le sujet utilise le pluriel : les mémoires, il y a donc plusieurs types de mémoires.
   -   Les historiens : il faut donc prendre en considération les personnes qui étudient
       l’histoire. L’historien s’appuie sur l’analyse critique de sources et évite toute
       implication personnelle. L’histoire doit donc être dénuée de toute subjectivité
       afin d’atteindre une vérité historique la plus exacte possible
   -   Borne chronologique de début → 1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale,
       début du mythe résistancialiste.
   -   Borne chronologique de fin → de nos jours : développement d’une mémoire plus
       complète

       Il ne faut pas oublier de faire une problématique : une problématique n’est pas
une simple répétition des termes du sujet sous forme de question : il faut intégrer une
nouvelle notion. Elle doit rappeler que les historiens ont travaillé pour l’élaboration
d’une mémoire plus liée à la réalité, après le développement de nombreuses mémoires
officielles, erronées ou tronquées.
   -   En quoi les historiens ont-ils progressivement mis en évidence les différentes
       mémoires de la Seconde Guerre mondiale ?

       Le sujet stipule de travailler sur une période longue : il est donc plus judicieux de
faire un plan chronologique. Cela oblige à trouver des bornes chronologiques pour
chaque partie.

I. Une histoire immédiate tronquée (1945 – fin des années 1960)

A. L’image d’une France majoritairement résistante se développe dès la fin de la guerre
Argument : Idée de mythe résistancialiste, soutenue par De Gaulle, ancien chef de la
Résistance française. Volonté d’oublier le régime de Vichy et la politique de
collaboration, mais oubli également des victimes du génocide.
Exemple : nombreuses célébrations organisées pour glorifier le souvenir de la
Résistance, comme le transfert des cendres de Jean Moulin le 19 décembre 1964 au
Panthéon.
B. Le parti communiste cherche à faire oublier le pacte germano-soviétique et se
proclame parti des « 75 000 fusillés »
Argument : Volonté d’oublier une entrée dans la résistance tardive suite au pacte de
non-agression entre l’Allemagne et l’URSS. Le parti communiste obtient de plus en plus
de voix suite aux succès de l’URSS dans la guerre.
Exemple : Les intellectuels sympathisants comme Aragon ou Sartre participent à
l’héroïsation du PC.

C. La mémoire pétainiste essaie de justifier les actes du maréchal pendant le régime
de Vichy
Argument : Procès de Pétain en juillet 1945. Théorie forgée par son avocat : « bouclier
de la France » : Pétain aurait accepté de collaborer avec l’Allemagne pour préserver
l’avenir du pays. Mémoire non durable, même si elle ressurgit suite à la découverte que
Mitterrand fleurit chaque année la tombe de Pétain.
Exemple : La thèse est défendue par l’écrivain Robert Aron (1898-1975) dans Histoire
de Vichy publié en 1954 et ouvrage de référence jusqu’aux années 1970.

II. Une approche historique mémorielle à la fin des années 1960

A. La fin du mythe résistancialiste laisse apparaître une France peu résistante
Argument : Idée apparaît selon laquelle peu de gens ont été résistants : la majorité de
la population a laissé faire. L’ouvrage La France de Vichy de Paxton paru en 1973 montre
que c’est le régime de Vichy qui a eu l’initiative de la collaboration et de la législation
antisémite.
Exemple : Le film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls (sorti en 1971) démontre, à
travers l’exemple de Clermont-Ferrand en 1940 à 1944, que la Résistance était un
phénomène minoritaire. Il met l’accent sur les comportements quotidiens à l’égard de
l’occupant, ambigus ou de collaboration.

B. Le développement d’une politique mémorielle
Argument : Afin de perpétuer la politique mémorielle, des lieux de mémoires sont
élaborés dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils permettent d’honorer les
participants à la résistance, comme les soldats venant des colonies ou de lieux
emblématiques de la Seconde Guerre Mondiale.
Exemple : Exemple de persécution des civils, comme le Centre de la Mémoire
d’Oradour-sur-Glane qui commémore un massacre de 642 civils par des SS en juin
1944.

C. Le début de la mémoire de la Shoah
Argument : La déportation dans les camps nazis est évoquée pour montrer la violence
de la guerre, mais la mémoire ne parle pas d’un génocide juif ou tzigane. Seuls 3% des
déportés juifs sont revenus des camps. Progressivement une mémoire de la Shoah se
développe avec la multiplication des témoignages et le procès d’Eichmann (1961),
dirigeant nazi qui a été reconnu coupable des déportations juives pendant la guerre.
Exemple : Les témoignages écrits se multiplient, notamment celui de Primo Levi, paru
en 1987 en France (alors qu’il est paru en Italie en 1947).

III. De nouveaux enjeux mémoriels à la fin du XXe siècle et au XXIe siècle

A. Le devoir de mémoire
Argument : Devoir de mémoire se centre sur la commémoration du génocide juif. Mise
en place d’une transmission officielle de la mémoire : ainsi, l’État met en place des lois
mémorielles. Mais ces lois sont souvent critiquées par les historiens.
Exemple : Loi Gayssot, en 1990, interdit le négationnisme.

B. La recherche des coupables implique la création de procès
Argument : Le procès Eichmann provoque la multiplication de grands procès dans les
années 1980-1990 en France, après le vote de la loi introduisant le caractère
imprescriptible du crime contre l’humanité. Ainsi, des dirigeants du régime de Vichy ou
du IIIe Reich sont jugés en France.
Exemple : Procès Klaus Barbie, à Lyon en 1987 : ancien chef de la Gestapo, il a été jugé
à Lyon. Son procès a été entièrement filmé, permettant de l’utiliser en tant que
témoignage historique.

B. Les reconnaissances officielles permettent de mettre en lumière des faits occultés
Argument : La reconnaissance politique de la responsabilité de l’État français dans la
déportation des Juifs par Jacques Chirac en 1995. Déclaration de repentance des
évêques en 1997 qui évoque le génocide et leur neutralité.
Exemple : Les Français qui ont caché des Juifs sont aussi célébrés, sous le nom de
Justes. Titre octroyé par les personnes qui ont contribué à sauver des Juifs.

       Ceci n’est qu’un plan très détaillé : en effet, chaque sous partie nécessite un argument
bien développé et un exemple précis. Des schémas peuvent être réalisés au sein de la
dissertation pour préciser les informations données dans le développement.

       En conclusion, il faut répondre à la problématique posée au début : les historiens
ont travaillé pour l’élaboration d’une mémoire plus liée à la réalité.

    Sujet 1b : L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie

DÉMARCHE
Une composition suppose tout d’abord d’avoir bien défini les termes du sujet.
   -   Mémoire : la mémoire s’appuie sur le souvenir et le témoignage d’acteurs qui ont
       vécu les événements et cherchent à le transmettre aux populations. Selon
       l’historien Pierre Nora, la mémoire entretient un rapport affectif au vécu.
       Cependant, cette mémoire peut être erronée, ou biaisée par des informations
       extérieures ou bien par le vécu de la personne qui a mémorisé les faits. Attention,
       le sujet utilise le pluriel : les mémoires, il y a donc plusieurs types de mémoires.
   -   Les historiens : il faut donc prendre en considération les personnes qui étudient
       l’histoire. L’historien s’appuie sur l’analyse critique de sources et évite toute
       implication personnelle. L’histoire doit donc être dénuée de toute subjectivité
       afin d’atteindre une vérité historique la plus exacte possible
   -   Guerre d’Algérie : guerre de décolonisation de l’Algérie avec sa métropole, la
       France, qui a duré de 1954 à 1962.
   -   Borne chronologique de début → les mémoires commencent donc à la fin du
       conflit, en 1962.
   -   Borne chronologique de fin → l’élaboration des mémoires perdure aujourd’hui.
Il ne faut pas oublier de faire une problématique : une problématique n’est pas
une simple répétition des termes du sujet sous forme de question : il faut intégrer une
nouvelle notion. Il s’agissait de savoir comment l’historien fait face à la multiplication de
mémoires de cette guerre.
   -   Comment les historiens de la Guerre d’Algérie font-ils face à la multiplication des
       mémoires de cette guerre, de 1962 à de nos jours ?

       Le sujet stipule de travailler sur une période longue : il est donc plus judicieux de
faire un plan chronologique. Cela oblige à trouver des bornes chronologiques pour
chaque partie. Le plan impliquait de montrer les changements de discours et du travail
des historiens au fur et à mesure des années :
   -   L’historien doit travailler avec deux mémoires officielles immédiates
   -   L’historien participe à la déconstruction de cette mémoire officielle, mais se
       heurte au refus d’ouverture des archives
   -   La difficile mise au point d’UNE mémoire

I. L’historien doit travailler avec deux mémoires officielles immédiates

A. La France pratique une politique d’amnistie
Argument : La France se refuse à considérer ce conflit comme une guerre et préfère
pratiquer une politique d’amnistie. Celle-ci est même une clause des accords d’Évian,
empêchant donc les historiens qui souhaitent travailler sur ce conflit de se documenter.
Exemple : Des lois votent l’amnistie de généraux français ayant participé à
l’Organisation de l’armée secrète.

B. L’Algérie considère le conflit comme une nouvelle naissance de la nation
Argument : Le FLN, au pouvoir, cherche à montrer que la guerre de décolonisation a
fait un véritable consensus auprès des Algériens. Cependant, le parti détourne la vérité.
La guerre a permis, selon les membres du FLN, de créer une véritable identité à la nation
algérienne.
Exemple : Exaltation du peuple et du parti, qui passe par la destruction des monuments
commémoratifs français (notamment de la Première et de la Deuxième Guerre
mondiale)

C. Le début du travail des historiens
Argument : Les historiens commencent à travailler sur le conflit, en essayant de fournir
un travail objectif.
Exemple : Le travail de Pierre Nora, dans Les Français d’Algérie en 1961.

II. Des mémoires remises en cause

A. Les mémoires officielles sont remises en cause par l’opinion publique
Argument : L’opinion publique rappelle que ces mémoires sont tronquées, notamment
en Algérie avec les populations berbères. Par ailleurs, la publication de témoignages
permet l’entretien de différentes mémoires, comme celle des harkis. Néanmoins, le
régime estime que la guerre a permis de libérer le pays.
Exemple : Il fait ainsi construire un monument à la mémoire des martyrs à Alger.

B. Un travail des historiens rendu difficile
Argument : Le travail des historiens est délicat car aussi bien en France qu’en Algérie,
les archives ne leur sont pas accessibles.
Exemple : Ces derniers sont par ailleurs contrôlés, notamment en Algérie.

C. Quelques travaux sont élaborés
Argument : Ces difficultés n’empêchent pas la constitution de travaux, élaborés aussi
bien en Algérie qu’en France.
Exemple : Deux colloques, un en France sur la guerre d’Algérie et les Français en 1988
et un en Algérie contrôlé cependant par l’État sur le retentissement de la guerre (1984).

III. La difficile mise au point d’une mémoire.

A. Les historiens tentent de construire un savoir objectif
Argument : Les historiens tentent de dépasser les mémoires nationales afin de
construire un savoir objectif à l’époque où la France commence à reconnaître la guerre
d’Algérie (1999). Ce travail est facilité par l’ouverture d’une grande partie des archives
françaises sur la guerre d’Algérie.
Exemple : Le travail de l’historien Benjamin Stora, qui publie La Gangrène et l’oubli en
1999.

B. Un travail qui se facilite en Algérie
Argument : Après la libéralisation du régime en 1988, en Algérie, les historiens peuvent
travailler plus facilement sur le conflit, même si cette libéralisation est assez restreinte.
En effet, les archives algériennes restent encore inaccessibles aux historiens.
Exemple : Ainsi, en 2006, le président Bouteflika avait admis que les connaissances sur
cette guerre n’étaient pas complètes.

C. Un conflit toujours présent dans les mémoires
Argument : Le conflit est toujours présent, notamment dans les relations entre les deux
pays qui sont parfois difficiles.
Exemple : L’Algérie évoque parfois l’idée d’obtenir des réparations financières pour les
années de colonisation et de guerre.

        Ceci n’est qu’un plan très détaillé : en effet, chaque sous partie nécessite un argument
bien développé et un exemple précis.

        En conclusion, il faut répondre à la problématique posée au début : les historiens
ont travaillé pour l’élaboration d’une mémoire plus liée à la réalité. Le contexte
particulier de la guerre d’Algérie a nourri plusieurs mémoires, et notamment une
mémoire officielle algérienne. Ces mémoires divergentes existent encore, malgré le
travail des historiens.
SUJET 2
                  Les États-Unis et le monde depuis 1945

       Ce sujet devait permettre à l’élève de reprendre les notions abordées dans la
première partie, intitulée les chemins de la puissance, du thème 2 Grandes puissances
et conflits dans le monde depuis 1945. Le chapitre implique de voir la puissance
américaine, c’est-à-dire les origines, l’évolution, les étapes et les manifestations de la
puissance de ce pays.

DÉMARCHE
Une composition suppose tout d’abord d’avoir bien défini les termes du sujet.
   -   États-Unis : puissance complète, superpuissance pendant la guerre froide puis
       hyperpuissance.
   -   États-Unis et le monde : il s’agit de voir les relations entre les États-Unis et le
       monde.
   -   1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont une
       superpuissance (tout comme l’URSS) et cherchent à imposer leur puissance afin
       de réorganiser les relations internationales.
   -   De nos jours : les États-Unis sont une superpuissance, avec une influence
       mondiale, mais qui subit des contestations.

       Il ne faut pas oublier de faire une problématique : une problématique n’est pas
une simple répétition des termes du sujet sous forme de question : il faut intégrer une
nouvelle notion. Il s’agissait de savoir comment les États-Unis, puissance complète, ont
cherché à régenter les relations internationales, mais que leur influence est peu à peu
contestée.
   -   En quoi les États-Unis, superpuissance, ont-ils cherché à étendre leur étendre
       leur hégémonie dans le monde de 1945 à nos jours, malgré des contestations ?

Le temps long, évoqué par le sujet de cette composition impliquait que le plan soit
chronologique :
-   De 1945 à 1965 : les États-Unis sont les leaders du monde libre et un modèle
       idéologique.
   -   De 1965 à 1991 : le pays est victorieux de la guerre froide après avoir subi des
       difficultés.
   -   À partir de 1991 : les États-Unis sont une superpuissance de plus en plus
       contestée dans le monde.

Voyons ce qu’il fallait aborder pour chaque thème :

I. De 1945 à 1965 : les États-Unis sont les leaders du monde libre et un modèle
idéologique

A. Les États-Unis s’impliquent dans les organisations internationales
Argument : Ils conservent après la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale une
politique interventionniste. Ils participent aux grands procès de la Seconde Guerre
mondiale (à Nuremberg et à Tokyo) et sont à l’origine des grandes organisations
mondiales, comme l’ONU ou le FMI, qui leur permettent d’avoir un poids important sur
les décisions internationales. Ils accueillent également le siège de l’ONU sur leur
territoire.
Exemple : En effet, ils possèdent un droit de veto sur les décisions du conseil de
sécurité, comme les 4 autres membres permanents.

B. Ils se placent en tant que leader du « monde libre »
Argument : Leur modèle, l’ « American way of life », se développe dans le monde. Ils
multiplient les alliances avec les pays du monde entier et sont donc à la tête d’un bloc
occidental, formé notamment d’une grande partie de l’Europe occidentale, de quelques
pays d’Asie et du Moyen-Orient.
Exemple : Le Plan Marshall, qui provoque un développement des échanges entre les
États-Unis et les pays d’Europe.

C. Ils se placent en tant qu’ennemis du communisme et donc de l’URSS
Argument : Dans le cadre de la guerre froide, ils se placent en leader du monde libre
face à l’URSS. Ils soutiennent les pays colonisés qui souhaitent obtenir leur
indépendance (droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) ainsi que les pays qu’ils
estiment menacés par l’expansion du communisme (Corée du Nord). Ainsi, ils prônent
la doctrine de l’endiguement.
Exemple : Ils participent notamment à des conflits contre l’URSS par alliés interposés,
par exemple la guerre de Corée ou la crise des missiles de Cuba en 1962.

II. De 1965 à 1991 : Les États-Unis connaissent des faiblesses mais parviennent
toutefois à gagner la guerre froide

A. Le pays subit des faiblesses intérieures, ce qui réduit son influence dans le monde.
Argument : les États-Unis sont affaiblis par des contestations internes, liées à la
politique extérieure du pays (mouvement hippie) et à la politique intérieure du pays
(ségrégation raciale par exemple).
Un exemple précis de faiblesse : la démission de Nixon suite au scandale du Watergate
en 1974.

B. Le pays subit des premiers revers
Argument : Le pays est de plus en plus concurrencé du point de vue économique. Il est
en plein déficit commercial pour la première fois depuis un siècle et doit annuler les
accords de Bretton Woods en 1971. De plus, la politique extérieure des États-Unis est
contestée par des pays de son bloc, notamment la France (Charles de Gaulle décide de
sortir du commandement intégré de l’OTAN).
Exemple : Sa présence dans la guerre du Vietnam (ils s’impliquent de 1965 à 1973) est
critiquée, notamment l’utilisation d’armes touchant les populations.

C. Les États-Unis gagnent cependant la guerre froide
Argument : Les États-Unis, avec l’arrivée de Reagan au pouvoir (président de 1981 à
1989) mettent en place une politique visant à rendre plus compétitif le pays, tandis que
la guerre froide est relancée. L’URSS ne peut plus augmenter les dépenses militaires. La
guerre froide s’achève en 1991, après la chute du mur de Berlin en 1989 et
l’indépendance des pays dominés par l’URSS (qui implose).
Exemple de succès : Les États-Unis lancent le projet Star Wars (Initiative de Défense
Stratégique, IDS) en 1983.

III. À partir de 1991 : les États-Unis conservent une forte influence sur le monde, mais
cette influence est limitée par le développement de contestations

A. Les États-Unis s’engagent alors dans une politique de promotion de la démocratie,
par tous les moyens
Argument :     Le   pays   conserve     une   politique   d’interventionnisme,   entre   le
multilatéralisme et l’unilatéralisme. Par une résolution de l’ONU, ils s’engagent avec
leurs alliés dans plusieurs conflits.
Exemple : La guerre en Afghanistan avec un mandat de l’ONU en 2001, la guerre en
Irak sans mandat de l’ONU en 2003.

B. Le développement de contestations du rôle des États-Unis dans le monde et de leur
influence
Argument : Elle est également une condamnation de l’ « American Way of life »,
exportée massivement dans tous les pays. Il s’agit aussi d’une contestation de
l’imposition des idées politiques (la démocratie) et économique (le libre-échange) que
prônent les États-Unis.
L’exemple type de contestation serait bien sûr les attentats du 11 septembre.

C. L’influence des États-Unis est remise en cause par l’émergence de nouvelles
puissances
Argument : D’une part, sa puissance économique s’érode progressivement : or, celle-ci,
étant la base de leur puissance globale, provoque également une baisse du Hard et du
Soft power américain. Par ailleurs, la puissance économique américaine est
progressivement concurrencée par les pays d’Europe occidentale, réunis dans une
organisation régionale (la CEE puis l'UE à partir de 1993), ainsi que le Japon, qui ont vu
leur économie exploser pendant les Trente Glorieuses (1945-1973). Depuis la fin du
XXe siècle, sa puissance est aussi concurrencée par les puissances émergentes,
notamment la Chine. À la fin des années 1990, les importations du pays représentent
environ ¼ du total mondial, mais leurs exportations ont considérablement chuté
(passant de 25% en 1950 à 9%) : leur balance commerciale devient donc déficitaire. Sa
puissance financière est également mise à mal.
Exemple : la crise des Subprimes, qui commence en 2007.

      Ceci n’est qu’un plan très détaillé : en effet, chaque sous partie nécessite un argument
bien développé et un exemple précis.

      En conclusion, il faut répondre à la problématique posée au début, à savoir que
les États-Unis ont une puissance complète, a influence mondiale. Cependant, depuis
l’acte terroriste du 11 septembre 2001, cette influence subit de plus en plus de
contestations.

           ANALYSE DE DOCUMENTS EN GÉOGRAPHIE
  L’Asie du Sud et de l’Est, les défis de la population et de la croissance

Consigne : Mettez en relation les deux documents pour montrer les
potentialités et les freins que représente la population pour la croissance
de l’Asie du Sud et de l’Est.
Attention à la méthode de cet exercice : il s’agit d’une analyse de document, pas
d’une dissertation. Il faut absolument s’appuyer sur les documents, en les citant au
préalable et en les expliquant ensuite. Tout élément du texte doit être cité à l’aide de
guillemets et il est préférable d’indiquer les numéros de lignes pour que le correcteur
puisse se repérer.
       Il faut également que le travail soit rigoureux (introduction – développement –
conclusion) et que le développement soit construit (plusieurs paragraphes).
L’introduction doit commencer par la contextualisation, doit également comporter une
présentation détaillée des documents (nature, date, auteur, idée, destinataire, sujet). Il
faut aussi reprendre la consigne énoncée au début du sujet avant d’énoncer une
problématique reprenant les éléments de la consigne. Il faut terminer par une annonce
de plan, en évitant d’utiliser les termes « dans un premier temps » « dans un second
temps », etc. Le plan doit reprendre quelques thèmes et non pas suivre une explication
linéaire. La conclusion doit bien montrer l’évolution des idées en fonction du contexte
historique.
Présentation des documents : il s’agit de bien présenter les documents, de façon
précise. Il est possible d’utiliser la méthode CANDDIS (les initiales de tous les éléments
à citer : Contexte – Auteur – Nature – Date – Destinataire – Idée – Source)

Document 1
Contexte : Explosion démographique dans les pays d’Asie du Sud et de l’Est
Auteur : Non mentionné
Nature : Tableau de données
Date : Établi après 2016
Destinataire : Étudiants, chercheurs
Idée : Les pays qui voient leur population augmenter sont les plus dynamiques du point
de vue de la croissance du PIB.
Source : ONU et Banque mondiale

Document 2
Contexte : Développement démographique des pays d’Asie du Sud et de l’Est
Auteur : Nguyën Huy Kham
Nature : Photographie
Date : Avril 2015
Destinataire : Magazines ou journaux
Idée : Montrer le développement urbain du Vietnam
Source : Agence Reuters

I. Les potentialités de la croissance démographique

A. Croissance de la population et croissance économique
Référence au document : L’Inde a une population qui a été multipliée par 2 entre 1980
(697 millions) et 2016 (1 324). En même temps, la croissance du PIB annuel a été de
7,1% en 2016.
Explication : La croissance de la population permet une augmentation du nombre de
travailleurs, donc une main-d’œuvre plus nombreuse. Celle-ci est d’ailleurs de plus en
plus formée pour travailler dans des industries avec une technologie de plus en plus
sophistiquée. Par ailleurs, la nombreuse main d’œuvre attire les délocalisations des pays
du Nord vers les pays du Sud.

B. La croissance de la population aboutit aussi à une croissance urbaine
Référence aux documents : Doc 1 → population urbaine de la Chine : 57%, ou Vietnam :
34%, ou Japon : 94% ; Doc 2 → beaucoup de population à Hanoi.
Explication : Transition urbaine, passage d’une population en majorité rurale à une
population à majorité urbaine. Cela stipule d’abord que l’agriculture soit assez
productive pour que des travailleurs puissent être employés dans l’industrie ou les
services. Ainsi, les pays comme la Chine ou l’Inde sont qualifiés de puissances
émergentes car elles sont entrées récemment dans la mondialisation des échanges.

C. Croissance de la population et jeunesse de la population
Référence au document 1 : part des personnes âgées de 65 ans et plus : Bangladesh
5,1 ; Japon : 26,6.
Explication : Jeunesse de la population dans une majorité des pays, à l’exception du
Japon et de la Corée du Sud, considérés comme des pays faisant partie des « Nords ».
Ils sont marqués par un vieillissement de la population mais aussi par un moins fort
dynamisme économique. Cela peut s’expliquer aussi par l’existence dans les pays
émergents d’une population active jeune en grand nombre.

II. Les freins de la croissance démographique pour l’Asie du Sud et de l’Est

A. Croissance démographique et problèmes urbains
Référence au document 2 : encombrement de la route.
Explication : Le phénomène de transition urbaine s’accompagne de difficultés liées au
fait que le développement urbain n’est que peu anticipé par les pays du Sud. Ainsi, le
développement est anarchique et des logements informels sont construits (bidonvilles).

B. Croissance démographique et économique et environnement
Référence au document 2 : Pollution liée à l’utilisation des véhicules personnels
Explication : L’augmentation du niveau de vie de la population et l’augmentation du
nombre d’habitants aboutissent à un développement de la pollution en ville. De réels
dégâts environnementaux existent dans les pays d’Asie du Sud et de l’Est.

C. Croissance de la population et difficultés sociales
Référence au document 1 : Augmentation rapide de la population → x2 au Bangladesh,
en Inde, etc.
Explication : Difficultés sociales → Certains pays d’Asie du Sud ont, du fait de la
croissance de la population, des difficultés sociales. Problématiques liées à l’éducation,
particulièrement des jeunes filles, mais également au soin et à la médecine. Certains
pays, comme la Chine, ont établi des lois ou ont incité les populations à faire moins
d’enfants.

       Ainsi, il s’agit en conclusion de montrer que la croissance de la population en Asie
du Sud et de l’Est a des conséquences sociales, économiques et environnementales.
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