CurieXplore Fiche Argentine - généré le 22 janvier 2021

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CurieXplore
                                Fiche Argentine
                                généré le 22 janvier 2021

Politique d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation
Orientation stratégique
La politique d’enseignement supérieur et de recherche est définie par l’Etat via deux ministères (l’Education
nationale qui recouvre tout l’enseignement jusqu’au doctorat et les Sciences, technologie et innovation pour la
recherche), ainsi que par les universités elles-mêmes ; ces dernières jouissant d’une grande autonomie. Il convient
de préciser en préambule certains traits caractéristiques profonds de l’université en Argentine. Tout d’abord
l’université fonde son organisation, sa stratégie et son action sur trois piliers fondamentaux : la formation, la
recherche et l’«extensión universitaria». Ce dernier pilier spécifique traduit l’engagement traditionnellement puissant
de l’université argentine vis-à-vis de la société civile, engagement à la fois d’ordre général et en lien avec le territoire
dans lequel elle évolue. Par ailleurs, les étudiants occupent traditionnellement une place centrale dans la
gouvernance des établissements depuis la « réforme universitaire » de 1918 de Cordoba, révolte étudiante dont les
conséquences ont concerné tout le pays.

L’Argentine est un pays fédéral. L’organisation de l’enseignement supérieur argentin repose sur de nombreuses
institutions situées à différents niveaux. On trouve tout d’abord les organes du ministère de l’Éducation, chargé
notamment de l’enseignement supérieur:

●    le Secretaría de Políticas Universitarias (SPU) est l'instance chargée de gérer les politiques universitaires
(programmes pour l’égalité de l’accès à l’enseignement supérieur, de diffusion du savoir scientifique produit en
milieu universitaire) ainsi que de mettre en place et diriger les programmes internationaux (en particulier à travers
le PIESCI)

●   l’Instituto Nacional de Educación Tecnológica (INET) est chargé de coordonner la mise en œuvre des politiques
publiques dans les provinces relatives à l’enseignement technique et professionnel aux niveaux secondaire comme
supérieur

●     l’Instituto Nacional de Formación Docente (INFoD) impulse et met en place les politiques fédérales de formation
initiale et continue des enseignants sur la base d’une concertation avec les 24 ministères locaux de l’éducation, du
dialogue avec les acteurs impliqués (spécialistes, syndicats, autres ministères et ONG) et des avancées de la
recherche.

D’autres institutions coordonnent les ministères de l'Éducation des différentes provinces, comme le Consejo Federal
de Educación, l’organe qui approuve et coordonne la politique éducative nationale afin d’assurer l’unité et
l’articulation du système éducatif national. Présidé par le ministre de l’Éducation de la Nation, il est composé de la
plus haute autorité éducative de chaque juridiction (les ministres de l’Éducation des Provinces) et de 3
représentants du Conseil des universités.

Au niveau provincial, existent également les Consejos Regionales de Planificación de la Educación Superior. Chacune
des 7 régions argentines -ainsi formées par le regroupement de plusieurs provinces- est coordonnée par un conseil
régional, composé des ministres de l’Éducation des provinces de la région et des recteurs des universités publiques
et privées.

Afin d’être représentés au niveau national, les établissements argentins se sont regroupés au sein de deux conseils:

●   le Consejo Interuniversitario Nacional (CIN) est l’équivalent de la Conférence des présidents d’universités
française pour les universités nationales (publiques)

●   le Consejo de Rectores de las Universidades Privadas (CRUP) représente les recteurs des universités privées.

Les politiques publiques en SI visent depuis 2003 en Argentine à promouvoir non seulement la création de
connaissances originales à travers la recherche fondamentale, mais aussi le transfert effectif vers le secteur
productif et la demande sociale.
Le Ministère de la Science, la Technologie et l’Innovation est chargé de formuler les politiques publiques en SRI
(science, recherche et innovation) et de développer des plans, programmes et projets visant à renforcer la capacité
sectorielle du pays en biens et services de majeure densité technologique. Il finance la recherche, fournit des
infrastructures, promeut le lien entre les systèmes académique et productif, et encourage la divulgation des
connaissances produites par l’activité scientifique et technologique et ses applications.

La politique scientifique est déclinée en plans pluriannuels. Le Plan « Innovadora 2020 », dernier en date axe les
priorités sur les secteurs : agro-industrie, développement durable, développement social, énergie, industrie, santé.
Tous ces secteurs sont traversés par les technologies dites de propos général (TPG) : biotechnologie,
nanotechnologie et technologies de l’information et les communications (TIC).

La recherche fondamentale en Argentine est conduite dans des « Unidades Ejecudoras » (UE) du CONICET
(équivalent de nos UMR) et dans les Unités propres des Universités.

La majeure partie du financement de la recherche est assurée par l’Agence Nationale de Promotion de la Science et
la Technique (ANPCyT ou ANP). La recherche fondamentale est conduite également dans une vingtaine d’instituts
du Système National de Science et Technique (SNTC), comme la Commission Nationale d’Energie Atomique (CNEA),
l’Institut National de Technologie Agropastorale (INTA), l’Institut National de Technologie Industrielle (INTI),
l’Administration Nationale des Laboratoires et Instituts de Santé (ANLIS), etc. Ils sont sous tutelle conjointe des
ministères sectoriels et du Ministère de la science. Le CONICET et l’ANPCyT sont sous tutelle exclusive du MINCYT.
Les autres institutions sont par ailleurs réunies autour du Conseil Interinstitutionnel de Science et Technologie
(CICyT), coordonné depuis le MINCYT.

La loi 25.467/2001 définit les fonctions du Cabinet Scientifique et Technologique (GACTEC), du CICyT et du Conseil
Fédéral de Science et Technologie (COFECyT) et codifie l’élaboration du Plan National de Science et Technologie,
ensuite approuvé par une loi. La programmation de la recherche s’inscrit dans les Objectifs du Développement
Durable définis par les Nations Unies. Au sein du MINCyT, c’est le Secrétariat à la Planification et aux Politiques en
Science, Technologie et Innovation (SePP) qui coordonne ce processus de planification.

Financement
L’Argentine dispose d’un principe de gratuité totale des études dites de grado dans les établissements
d’enseignement supérieur publics. L’État finance totalement les universités publiques et une partie des universités
privées, qui complètent leurs ressources grâce aux frais d’inscription des étudiants. Le montant dont l’étudiant doit
s’acquitter pour entrer dans une université privée est variable selon les établissements et selon chaque cursus. Il est
par ailleurs révisé régulièrement en fonction de l’inflation traditionnellement forte dans le pays en raison de
nombreuses crises économiques. Le prix moyen constaté est de 3 000 à 6 000 € par an. Les plus chères universités
privées sont aussi considérées comme faisant partie des meilleures: il s’agit de l’Universidad de San Andrés,
l’Universidad Torcuato Di Tella et l’Universidad Austral.

En Argentine, les dépenses publiques pour l’éducation représentaient 5,5% du PIB en 2017, contre 6,7% du PIB en
France en 2018 selon le Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse.

Par ailleurs, le Ministère de l'Education propose une offre d'octroi de bourses aux étudiants argentins, comme la
"Beca Progresar", la "Beca de Desarrollo Deportivo en la Escuela Media", et pour les Argentins en échange à
l'étranger, la "BEC.AR" et d'autres bourses internationales.

La dépense pour la recherche en Argentine en 2017 a été de 57.644 millions de ARS (pesos argentins)
correspondant à environ 2 300 millions d’€ d’alors, incluant la dépense du secteur public, des universités publiques
et privées, des entreprises et des organisations sans but lucratif, ce qui représentait 0,55% du PIB (contre 0.63 % en
2016). Le budget national public en R+D en 2017 était de 21.463 millions de ARS (pesos argentins, environ 900
millions d’€), entre les organismes publics et les universités publiques.

L’ANP octroie des ressources à titre de subventions et crédits ; en 2017 elle a octroyé 2.800 millions ARS à 2.992
projets, soutenant une tendance de croissance interannuelle des engagements financiers. A travers quatre grands
Fonds (FONCYT, FONTAR, FONSOFT et FONARSEC) l’Agence lance des appels à projets pour financer des institutions
et entreprises publiques ou privées sur des activités R+D, des bourses, des ANR (apports non remboursables) à des
jeunes entreprises et des entrepreneurs, à des entreprises de base technologique, et à des projets stratégiques.
Evaluations
La procédure d’évaluation de l’enseignement supérieur est définie par la CONEAU (Comisión Nacional de Evaluación y
Acreditación Universitaria), un organe dépendant de la SPU du ministère argentin de l’Éducation. Créée en 1995, soit
plus de 10 ans avant son homologue français, la CONEAU est une structure reconnue au niveau international. Ses
12 membres, nommés par le gouvernement selon leurs mérites académiques et scientifiques, valident les travaux
menés par les membres de l’équipe technique qui instruisent les dossiers.

Il existe en réalité deux procédures distinctes.

Tout d’abord une procédure d’évaluation institutionnelle visant l’évaluation des projets de création d’universités
publiques et privées d’une part et l’évaluation des universités en fonction d’autre part. Dans ce cas le processus
commence par l’autoévaluation de l’institution dans laquelle sont présentés l’organisation, le fonctionnement, la
politique et la stratégie de l’établissement. Le processus est répété tous les 6 ans.

Il existe ensuite une procédure d’accréditation des formations et projets de formation, pour 6 ans également, selon
des critères validés par le ministère de l’Education : des formations de niveau grado pour celles dites d’« intérêt
public » (équivalent de nos professions réglementées), mais aussi de toutes les formations de niveau posgrado
(Especialización, Maestría y Doctorado).

Un accord de coopération a été signé à Buenos Aires le 14 mai 2019 entre la CONEAU et le Haut Conseil de
l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), l’autorité administrative indépendante
française chargée de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Les agences ont ainsi
signifié leur volonté de travailler ensemble dans le cadre d’évaluations conjointes d’institutions d’enseignement
supérieur, mais également d’évaluations de programmes, particulièrement de doubles diplômes franco-argentins.

L'évaluation de la recherche est effectuée en amont du financement, au sein de l’ANP, à travers le Système
d’Evaluation des Projets Scientifiques et Technologiques (SEPCyT), sur des critères de qualité intrinsèque du projet,
de pertinence par rapport aux appels à projets, et de transparence par des commissions ad-hoc de spécialistes.

Par ailleurs, le CONICET évalue périodiquement son Réseau Institutionnel en ST pour maintenir l’excellence de son
système scientifique. Ce réseau institutionnel comprend les Centres Scientifiques Technologiques (CCT), les Centres
de Recherches et de Transfert (CIT), les Unités d’Exécution (UE) et les Unités Associées (UA).

Le CONICET réalise des évaluations académiques de ses chercheurs et des projets qu’il finance. L’évaluation des
projets et du personnel scientifique-technologique se base sur l’avis des pairs, nationaux ou étrangers. Le CONICET
réalise l’évaluation pour l’entrée et la promotion dans la carrière de chercheur, par l’entremise de la Commission de
conseil disciplinaire et la Commission de Qualification et Promotion. Il existe aussi un mécanisme d’évaluation pour
l’octroi des bourses, à travers la Commission de conseil pour les Bourses ; enfin, il y a des Commissions de conseil
par grand domaine scientifique.

La CONEAU, Comisión Nacional de Evaluación y Acreditación Universitaria est un organe décentralisé dépendant du
SPU du ministère argentin de l’Éducation. Ses missions principales sont l’accréditation des filières dont les diplômes
habilitent à l’exercice d’une profession réglementée, l’accréditation des filières de posgrado (niveaux de
Especialidad, Maestría et Doctorado) et l’évaluation de la viabilité et de la consistance des demandes d’ouverture de
nouveaux établissements universitaires, publics et privés.

Un accord de coopération a été signé à Buenos Aires le 14 mai 2019 entre la CONEAU et le Haut Conseil de
l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), l’autorité administrative indépendante
française chargée de l’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Les agences ont ainsi
signifié leur volonté de travailler ensemble dans le cadre d’évaluations conjointes d’institutions d’enseignement
supérieur, mais également d’évaluations de programmes, particulièrement de doubles diplômes franco-argentins.

L’évaluation des activités scientifiques et technologiques est une obligation de l’Etat et des institutions appartenant
au SNCTI. Néanmoins, il n’existe pas de structure nationale d’évaluation des établissements et des laboratoires,
comparable au HCERES. Nonobstant, chaque organisme ou agence dispose de ses propres listes d’experts pour
mener à bien ses évaluations sur activités, dans le cadre de ses activités et des appels à projets ou concours qu’il ou
elle organise. L’ANP et le CONICET sont ici les acteurs principaux.

Pour inciter les organismes de recherche et les universités du pays à mener à bien cette obligation d’évaluation, le
SeCyT a développé le Programme d’Evaluation Institutionnelle (PEI). Ce programme accompagne les institutions
dans le processus d’auto-évaluation en apportant ressources techniques, méthodologiques et économiques,
proposant évaluation externe et aide à la mise en place des plans d’amélioration institutionnelle.

Le programme PRONEP (Evaluación y Fortalecimiento de Programas de Ciencia) vient compléter le PEI : tout
organisme de promotion de la recherche, de l’innovation ou du transfert de technologie peut faire appel au
PRONEP pour obtenir l’évaluation par une équipe multidisciplinaire du déroulement et des résultats d’une activité.
L’assistance technique fournie est gratuite, à la seule condition que le programme évalué soit financé par des
ressources propres.

Politique francophone
L'Argentine compte 53 Alliances Françaises, qui accueillent 14 000 élèves et forment un des réseaux les plus
étendus et anciens du monde. Le premier établissement a été fondé en 1893 à Buenos Aires, où se trouve
actuellement la coordination générale des Alliances Françaises d´Argentine. L’ancienneté et l’ancrage territorial du
réseau d’Alliances constituent une preuve de la vitalité du capital de sympathie dont jouissent la France et la langue
française dans le pays.

Cette proximité avec le français, liée à une francophilie ancienne, explique une assez grande facilité dans le
rapprochement entre les établissements français et leurs homologues argentins.

L’Alliance Française, en tant que partenaire privilégié du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères,
accompagne les initiatives et les actions de coopération universitaire à travers son expertise dans l’enseignement
du français.

Les nombreux Argentins qui sont passés par l’Alliance Française constituent un potentiel d’étudiants ou de
chercheurs francophiles et francophones. L’Alliance Française participe également à la formation linguistique
d’étudiants ou professionnels en mobilité vers la France (via des programmes comme ARFITEC).

L’Argentine a rejoint l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2016 en tant que membre
observateur.

Il existe actuellement dans le pays 19 filières de formation au professorat de français et 3 associations de
professeurs de français avec des représentations provinciales, partenaires indispensables dans l’action en faveur de
la langue française. Un travail constant est mené sur le terrain pour soutenir la formation initiale et continue des
enseignants en concertation entre les institutions éducatives et universitaires argentines et l’Ambassade de France.
Des groupes régionaux de réflexion mettent en place, avec l’appui de l’Institut français d’Argentine, des stages de
formation continue. Des bourses de séjours pédagogiques de courte durée permettent d’envoyer des formateurs
d’enseignants et des conseillers pédagogiques chaque année en France.

Le programme franco-argentin d’échange d’assistants de langue, en collaboration avec le ministère argentin de
l’Éducation et France Éducation International, permet l’intervention de locuteurs natifs au sein de classes de langue
dans les deux pays et contribue directement à l’internationalisation de la formation des enseignants. Les flux
annuels sont actuellement de 18 Français en Argentine et 57 Argentins en France. Plusieurs établissements
scolaires mettent en œuvre des sections bilingues francophones proposant l’enseignement du français et en
français. En 2019, 9 établissements scolaires publics de Buenos Aires, Rosario et Tucumán sont détenteurs du Label
FrancÉducation, ce qui en fait le réseau le plus important d’Amérique latine.

Deux établissements scolaires de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), le lycée franco-argentin
Jean Mermoz et le Collège franco-argentin de Martínez, sont implantés en Argentine. L’AEFE dispose aussi d’un
bureau régional à Buenos Aires, composé d’un inspecteur de l’éducation nationale et d’une conseillère
pédagogique, pour la zone Amlasud.

Un travail sur la gouvernance linguistique dans l’enseignement supérieur a été lancé par l’Ambassade de France
avec les partenaires universitaires et institutionnels argentins afin que les politiques d’internationalisation des
établissements puissent être soutenues par des politiques linguistiques et éducatives plurilingues. Plusieurs
formations et concours, proposés par l’Institut français, tels que le « LabCitoyen » ou le programme « Éloquence,
langue française et débat d’idées », permettent chaque année de mobiliser des étudiants apprenant le français et
d’offrir une visibilité à la langue française. D’autres programmes donnent aussi la possibilité de faire évoluer et
d’enrichir les pratiques d’enseignement et d’apprentissage du français tout en adaptant les outils au contexte
argentin.

L’Agence Universitaire de la Francophonie compte 5 établissements membres en Argentine : l’université privée del
Salvador (USAL) et les universités nationales de Tres de Febrero (UNTREF), Tucumán, Cuyo et la Plata. L’USAL a
d’ailleurs inauguré en mai 2019 un nouvel espace dédié à la francophonie dans ses dimensions pédagogiques et de
recherche grâce à l’appui de l’AUF dans le cadre du projet REFRAC (réseau de la Francophonie aux Amériques et aux
Caraïbes). Cet espace constitue principalement un carrefour d’échanges entre enseignants-chercheurs
francophones, ainsi qu’un lieu d’enseignement en et du français.

Enfin, il convient de mentionner le Programme "La Condamine", créé en 1997, dans les domaines des Sciences
Economiques, des Sciences de Gestion et du Droit. Les universités partenaires du programme sont l'université du
Salvador pour la partie argentine et un consortium d'universités françaises : l'université Paris I - Panthéon-
Sorbonne, l'université Toulouse I et l'université d'Evry-Val d'Essonne. Ces universités délivrent aux étudiants en
Argentine, au terme de 4 années d'études universitaires et à la condition d'une bonne maîtrise de la langue
française, deux diplômes : la 'licenciatura' de l'université du Salvador et une première année de master de
l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne ou de l'Université Toulouse I. Ce diplôme est fondamental pour trouver un
emploi aussi bien à l'étranger qu'en Argentine. Il permet aussi aux étudiants de poursuivre leurs études en Europe,
en priorité dans les universités membres du Consortium.

Paysage de l'enseignement supérieur
Les établissements universitaires sont les universités et instituts universitaires, publics et privés, gérés au niveau
national (à l’exception de 5 gérés au niveau provincial). Ces établissements possèdent leur autonomie et leur propre
organe de discussion au sein du ministère: le Consejo de Universidades.

Les établissements non-universitaires, de niveau scolaire et/ou supérieur, sont sous tutelle des autorités
éducatives des provinces (24 avec la Ville Autonome de Buenos Aires) et principalement chargés de la formation des
enseignants et de l’enseignement artistique, technique et professionnel. Cette catégorie est représentée
majoritairement par les Institutos Superiores Técnicos et par les Institutos Superiores de Formación Docente.

Dans le système universitaire argentin, le secteur public représente actuellement environ 51% des établissements
et le secteur privé, 49%.

Les universités sont autonomes et organisées en facultés ou écoles. Au sein de ces dernières se constituent souvent
des instituts de recherche. Les universités peuvent avoir des centres dans plusieurs régions ainsi que des
établissements d’enseignement secondaire rattachés (très prestigieux pour bon nombre d’entre eux). Dotées de
statuts qui régissent leur fonctionnement, les universités nationales sont gouvernées par une assemblée
universitaire, organe suprême où sont représentés tous les secteurs: le recteur, les doyens et les membres des
conseils de direction des facultés. Le recteur, autorité exécutive supérieure, est en charge de la gestion et de la
représentation de l’université. Le concept d’«extensión universitaria», qui n’a pas réellement d’équivalent en France,
constitue une des particularités des universités en Argentine. Il s’agit de mettre l’accent sur la relation entre
l’université et la communauté dans laquelle elle est immergée, sur le dialogue entre l’université et l’ensemble des
acteurs sociaux. Historiquement, l’extensión universitaria visait à apporter des connaissances universitaires aux
secteurs sociaux qui n’avaient pas accès à l’université par le biais de cours, de conférences, de groupes de lecture,
etc. Aujourd’hui, l’idée est que l’université doit s’ouvrir aux problèmes du pays; elle doit les étudier et sensibiliser
socialement ses étudiants par le biais d’activités de diffusion des savoirs acquis via la recherche, au travers
d’expositions, d’ateliers ou de conférences.

L’autonomie des universités leur permet de choisir le système de notation qu’elles souhaitent, il n’y a donc pas de
système de notation commun à tous les établissements du pays. Elle est néanmoins souvent effectuée sur 10
points; c’est aussi l’échelle de notation utilisée dans l’enseignement primaire. Il est généralement possible de valider
un cours avec une note de 4/10 (équivalent à un 10/20). On considère qu’un étudiant a une bonne moyenne à partir
de 7/10. Le système de notation par lettre est aussi utilisé, il est similaire au système répandu aux États-Unis avec
des notes allant de A à F.

Paysage de la recherche et de l'innovation
Historiquement, le Conseil National de Recherche Scientifique et Technique (CONICET), est le premier organisme de
recherche argentin, équivalent des CNRS/INSERM français. Il a été créé en Argentine (1958). Une vingtaine d’autres
instituts, à vocation disciplinaire, ont été créés par la suite, dont les plus importants sont l’INTA (agronomie), le
CNEA (énergie atomique), la CONAE (activités spatiales).

 Jusqu’en 2007, il n’y avait pas de Ministère dédiée à la recherche, mais un secrétariat d’Etat, au sein du Ministère de
l’Education. Le premier Ministère de la science a été créé en 2007 et a piloté la politique scientifique jusqu’en
octobre 2018. Relégué alors à nouveau en secrétariat d’Etat, au sein du Ministère de l’Education dans le fil des
réformes consécutives à l’appel au FMI, il est redevenu Ministère de plein exercice en décembre 2019, avec
l’alternance politique.

Le MINCyT (Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Innovation Technologique) est l’organisme responsable
de la définition et du suivi des politiques scientifiques et technologiques nationales, de l’articulation des actions des
différentes institutions composant le SNCTI, de la coordination des activités de recherche et développement dans
les domaines désignés comme prioritaires, de l’évaluation et des contrôles des actions mises en place, de la
promotion et la diffusion de ces activités.

Pour ce faire, deux conseils ont été mis en place : un Conseil Fédéral pour la Science et la Technologie
(COFECYT), organe chargé de la coordination des politiques S&T entre le niveau fédéral et provincial, et un Conseil
Interinstitutionnel pour la Science et la Technologie (CICYT), organe chargé de la coordination des actions entre
les différentes institutions du SNCTI.

Le MINCyT exerce la tutelle du Conseil National de Recherche Scientifique et Technique (CONICET), et a également
autorité sur l’Agence Nationale de Promotion de la Recherche scientifique et technique (ANPCyT), qui finance les
projets de recherche, et sur la Commission Nationale d’Activités Spatiales (CONAE) homologue du CNES.

Le principal organisme de coordination du système ST est le Conseil Interinstitutionnel de Science et Technologie. Il
a été créé dans le cadre de la Loi 25.467 de Science, Technologie et Innovation, et il est composé des présidents des
organismes nationaux de Science et Technologie (OCTs) et par un représentant des universités pour chacune des
sept régions dans lesquelles le Conseil Interuniversitaire National (CIN) structure son action, et un représentant du
Conseil des Présidents d’Universités Privées (CRUP). Il est présidé par le Secrétaire d’Articulation Scientifico-
Technologique du Mincyt. Le Conseil a comme objectifs la coordination des politiques communes dans le système
scientifico-technologique national et une meilleure relation avec le secteur socio-productif.

Environ ¼ de l’activité en R+D en Argentine est réalisé par les acteurs privés que sont les 48 universités privées, les
39 entités sans but lucratif et 973 entreprises privées (nationales et multinationales). L’investissement des
entreprises se concentre dans la région métropolitaine, dans les secteurs pharmaceutique, énergétique,
agronomique et en développement expérimental.

10.893 articles scientifiques argentins ont été recensés sur SCOPUS en 2017. 894 de ces articles ont été co-publiés
avec la France (4ème partenaire).

En ce qui concerne les principaux programmes, le Ministère de la Science, la Technologie et l’Innovation met en
place des instruments pour le financement de projets d’innovation, d’entrepreneuriat technologique, des
recherches en science et technologie, de la formation ainsi que l’encouragement au retour des chercheurs
argentins expatriés, la modernisation de l’infrastructure et les équipements scientifiques. 4 Fonds :

FONCYT : ce fonds finance grâce à divers instruments les projets qui cherchent à développer de nouvelles
connaissances scientifiques et technologiques.

FONSOFT : aide au renforcement des activités de la production de software, à la finalisation de cursus spécialisé, au
soutien aux PME et aux start-ups du secteur TIC

FONTAR : finance les projets destinés à améliorer la productivité du secteur privé par l’innovation technologique

FONARSEC : finance les projets d’amélioration des capacités de recherche et le renforcement du transfert de
technologie dans des secteurs stratégiques, pour un impact optimal sur le secteur productif (les domaines de la
santé, l’industrie agricole, le développement social, les TIC, les nanotechnologies, les biotechnologies et
l’environnement).

Des programmes de bourses.

Des plans sectoriels :

- Plan National Spatial : satellites d’observation SAOCOM 1A et SAOCOM 1B pour la gestion environnementale et
l’agriculture, la géologie, la pêche et la sécurité. Satellite SABIAMAR (projet en pause) pour le relevé des
informations sur la biosphère côtière et océanique Argentine.

- Programme Bio-économie Argentine, destiné à relever les potentialités de ce secteur clef de développement pour
le pays (4ème puissance agricole mondiale). Organisation de formations, d’évènements, création de l’Observatoire et
du Réseau Latino-Américain de Bio économie.
- Programme Pampa Azul : définition des horizons stratégiques pour la Mer Argentine à moyen et long terme ;
organisation de 50 campagnes océanographiques en 2019. Travaux de recherche en sciences de la mer.
Coordination de la flotte scientifique (moyens du Conicet, de la Marine, des Affaires étrangères).

Le financement d’infrastructures :

- Projet Cero+Infinito dans la Cité Universitaire de l’Université de Buenos Aires ; bâtiment dédié à des instituts et des
formations en sciences de l’informatique.

-Le radiotéléscope argentino-chinois CART dans la Province de San Juan

- Projet Llama d’antenne d’observation astronomique dans la Province de Salta

- Projet QUBIC de détection du fond de radiation cosmique dans la Province de Salta.

Systèmes Nationaux d’Equipements et Facilités, pour l’usage partagé des grands équipements de recherche.

Systèmes Nationaux de Données et de Publications (dépôts numériques, registres et données de la mer, registres
et données biologiques, registres et données génomiques)

Système National de Documentation Historique : archives, patrimoine documentaire, bibliothèques, musées,
centres de documentation, entre autres.

Programme d’appui au transfert technologique : appui à la création d’entreprises EBT de base technologique du
CONICET.

Programme INNOVAR : promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation.

Programmes de divulgation de la science.

TECTV : chaine de télévision, production de contenus scientifiques et technologiques

La coopération internationale
Politique d'attractivité
Politique d’attractivité des étudiants internationaux en Argentine: une volonté d'accueillir un public plus divers au-
delà de la sphère d'influence régionale

La politique de promotion du système universitaire argentin à l’étranger, « Estudiá en Argentina », impulsée par le
ministère de l’Éducation vise particulièrement améliorer les séjours d’études des étudiants internationaux en
master, en doctorat, en cours de langue et en séjour de recherche. Le gouvernement souhaite faire de l’Argentine le
pays universitaire par excellence en Amérique latine. Dans sa communication, le ministère de l’Éducation présente
l’offre d’enseignement supérieur comme proposant un panel de 12 000 formations à la fois générales et
spécialisées. Proposant de « découvrir une culture différente mais pas si éloignée », il ne semble pas choisir entre
tenter d’attirer des étudiants européens ou américains et se positionne comme une interface entre les deux
continents, une porte d’entrée vers l’Amérique latine pour les Européens et un pas vers l’Europe pour les étudiants
américains. Le Programme d’internationalisation de l’enseignement supérieur et de coopération internationale
(PIESCI) travaille particulièrement avec l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne, l’Italie, et la France est son premier
partenaire.

Les dispositifs argentins: une impulsion donnée par l’Etat visant à favoriser une mise en cohérence des stratégies
des établissements

Campus Global: une nouvelle plateforme d'information

Campus Global est une initiative du ministère de l’Éducation argentin qui favorise la mobilité internationale des
étudiants, enseignants, chercheurs et artistes argentins à l’étranger et des étrangers en Argentine. Pour ce faire,
toutes les informations et les services liés à l’accès aux bourses internationales et aux procédures administratives
sont mis à disposition sur une plateforme en ligne (https://campusglobal.educacion.gob.ar/) disposant d’un
système de géolocalisation, de filtres et d’abonnements afin de trouver les opportunités qui correspondent le mieux
aux intérêts de chacun.
Le ministère de l’Education : l’architecte des politiques d’attractivité au niveau national

Le Programa de Internacionalización de la Educación Superior y Cooperación Internacional (PIESCI), au sein du
Secrétariat des Politiques Universitaires, est un des protagonistes principaux de l’internationalisation du système
d’enseignement supérieur argentin. Il propose des stratégies de coopération internationale et les dispositifs de
coopération susceptibles de les mettre en œuvre. Le gouvernement finance des programmes et des initiatives afin
d’inciter les institutions d’enseignement supérieur à coopérer au niveau international avec des établissements
étrangers. Parmi ces instruments, on peut citer les programmes de mobilité académique avec la France, ARFITEC,
ARFAGRI et INNOVART, qui visent à contribuer à la structuration de partenariats universitaires internationaux en
promouvant des mobilités étudiantes et enseignants et en encourageant notamment la mise en place de doubles
diplômes.

La Dirección Nacional de Cooperación Internacional, au sein du Secrétariat de coopération éducative et actions
prioritaires, encourage les initiatives de coopération internationale visant à renforcer la politique nationale en
matière d’éducation. Elle élabore des accords de coopération en matière d’éducation, de reconnaissance des études
et de création de commissions bilatérales, afin de renforcer les relations bilatérales, y compris dans un cadre
régional. Elle finance en partie la formation académique des Argentins à l’étranger et des étrangers en Argentine,
par le biais d’accords avec des institutions nationales et internationales, illustré pour la France notamment à travers
le programme bilatéral de mobilté doctorale Saint Exupéry). Elle gère les résidences universitaires du ministère de
l’Éducation argentin en France et en Espagne. En termes de coopération multilatérale, la DNCI conçoit, cofinance et
met en œuvre des actions pour favoriser l’intégration de l’Amérique latine dans le domaine de l’enseignement
supérieur, notamment par le biais de forums régionaux dans des cadres multiples (MERCOSUR, UNASUR, CELAC,
UNESCO et OEA). L’Argentine a toujours manifesté sa volonté d’exercer un leadership à la tête de ces processus,
augmentant ces dernières années sa présence dans les forums de négociations bilatérales et multilatérales et
contribuant activement à la construction d’un agenda de coopération universitaire régionale.

La ville de Buenos Aires : un acteur central du dispositif argentin d’attractivité

Study Buenos Aires est le nom donné par le gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires à sa politique
d'attractivité. Son objectif est de positionner Buenos Aires comme la capitale latinoaméricaine d'accueil des
étudiants internationaux. La ville de Buenos Aires est en effet centrale dans l’enseignement supérieur du pays, elle
accueille 60% de la population étudiante en Argentine et sa principale université, la UBA, est l'une des plus
importantes d’Amérique latine. Study Buenos Aires vise à améliorer l’expérience des étudiants étrangers ainsi qu'à
promouvoir la ville et ses institutions d'enseignement supérieur à l’étranger en développant des partenariats
internationaux. Le dispositif doit aussi générer des informations statistiques fiables pour mesurer l’impact de la
mobilité internationale à Buenos Aires. Campus France a signé en 2017 une convention avec Study Buenos Aires
afin d’encourager et de faciliter la mobilité des étudiants français dans la capitale argentine ainsi que celles des
étudiants de Buenos Aires en France.

Circulation professionnelle et reconnaissance mutuelle des diplômes

L’Argentine s’est engagée depuis quelques années dans le développement d’un système de reconnaissance des
cursus universitaires au niveau régional et œuvre actuellement pour développer des accords au niveau global. Avec
les pays d’Amérique du Sud disposant de similitudes structurelles au niveau de l'enseignement supérieur, elle a
signé des conventions bilatérales de reconnaissance mutuelle des diplômes de niveau grado, dans le but d’habiliter
à l’exercice professionnel et de construire une véritable circulation des professionnels fondée sur une intégration
universitaire forte (Colombie, Chili, Espagne, Mexique, Bolivie et Équateur). En 2018, un accord de reconnaissance
de diplômes (niveau grado) a été signé par l’Argentine dans le cadre du MERCOSUR afin de faciliter la mobilité
académique et professionnelle dans la région. En 2019, l’Argentine a également adopté la Convention régionale sur
la reconnaissance des études, des titres et des diplômes en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi que la
Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications de l’enseignement supérieur dans le cadre de
l’UNESCO. Ces nouveaux instruments sont actuellement en cours de ratification.

La coopération internationale en SRI au niveau national est conduite depuis la Direction Nationale de Coopération
et d’Intégration Institutionnelle (DNCEII) du Ministère de la Science, la Technologie et l’Innovation. La DNCEII a
l’objectif de l’internationalisation de la STI nationale, le renforcement de la coopération scientifique et
technologique. Les priorités sont la formation des ressources humaines (doctorats et post-doctorats), les missions
de collaboration scientifique des chercheurs juniors et seniors, et le développement de projets. Les coopérations
sont encouragées vers les domaines d’impact dans le secteur productif : bioéconomie, santé, agro-industrie,
énergies renouvelables, TICs, technologies du spatial.

La DNCEII coordonne la coopération bilatérale, multilatérale, avec les Entreprises, avec l’UE, la Liaison Stratégique
Internationale, les programmes RAICES, IAESTE et PRODEQ.

Partenariats étrangers
La principale sphère d'influence de l'Argentine est régionale: il s'agit tout d’abord de l’Amérique australe (Chili,
Uruguay, Paraguay) et l'Amérique latine en général. L'Argentine s'inscrit néanmoins dans une dynamique
d'ouverture aux pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord.

La France

La France est un partenaire stratégique de l’Argentine en matière de coopération universitaire: elle occupe
la 4e place des destinations privilégiées par les étudiants argentins et le deuxième rang parmi les pays
d’accueil européens après l’Espagne. Environ 1 000 étudiants argentins sont accueillis en France en 2018-2019,
dont 70% au sein d'établissements publics, un chiffre certainement sous-estimé en raison du nombre élevé
d’étudiants argentins possédant une nationalité européenne grâce à laquelle ils s’inscrivent plus facilement dans
l’enseignement supérieur français. Le nombre d’Argentins dans l’enseignement supérieur français a augmenté de
24% en 5 ans (entre 2013 et 2018)

L’Argentine est le quatrième pays d’Amérique du Sud qui envoie le plus d’étudiants en France derrière le
Brésil, la Colombie et le Pérou.

60 % du total des mobilités passant par la procédure « Études en France » sont effectuées dans le cadre d’accords
entre les établissements d’enseignement supérieur. En 2018-2019, sur les 460 étudiants argentins (inscrits sur la
plateforme « Études en France ») qui sont partis étudier à l’université en France, la plupart étudient au niveau
master (42 %), tandis que 38% sont en licence et 20% en doctorat. Près de la moitié des étudiants argentins à
l’université en France étudient en lettres, langues et sciences humaines tandis que 17% des étudiants argentins sont
attirés par les sciences exactes et les sciences de l’ingénieur.

En 2019, Campus France a géré les bourses de 44 Argentins en mobilité, dont 11 boursiers d’excellence et 10
séjours scientifiques de haut niveau.

La politique française en Argentine vise à renforcer l’attractivité du système et des établissements français
d’enseignement supérieur à travers notamment la recherche d’une efficacité des actions menées sur le territoire. Ce
dernier, très vaste, est marqué par une dichotomie entre Buenos Aires (32% de la population globale et 60 % de la
population étudiante) et le reste du pays.

La coopération bilatérale universitaire et scientifique franco-argentine est dense et structurée: elle s’inscrit
dans le cadre d’environ 700 accords bilatéraux et 70 doubles diplômes entre les universités françaises et
argentines, qui soutiennent la mobilité des étudiants et des professeurs. Ces accords impliquent la majorité des
universités françaises et génèrent de nombreux programmes de coopération, destinés aux étudiants généralistes,
élèves-ingénieurs, enseignants-chercheurs et jeunes professionnels.

Les programmes de formation soutenus par les gouvernements français et argentin en sciences de l’ingénieur
(ARFITEC), en agronomie et médecine vétérinaire (ARFAGRI) et en art, innovation et technologies (INNOVART)
contribuent largement à structurer les coopérations bilatérales entre établissements d’enseignement supérieur et
les échanges d’étudiants. Le programme Saint Exupéry (cofinancement France et Argentine) de mobilités doctorales
argentines en France permet lui le séjour en France d’une quinzaine de doctorants chaque année. D’autre part les
universités argentines participent chaque année au programme PREFALC, géré par le MEAE et le MESRI, soutenant
des projets de niveau master associant un établissement français et au moins deux latino-américains.

Enfin, il convient de souligner la signature en 2015 d’un accord de « reconnaissance mutuelle des diplômes et des
périodes d’études de l’enseignement supérieur » par la CPU et la CDEFI avec leurs homologues argentins, le CIN et
le CRUP. Cet outil a pour but d’intensifier le dialogue entre établissements, de faciliter l’insertion des étudiants
étrangers dans les cursus des établissements du pays partenaire, de faciliter la validation des périodes d’études et
de favoriser la poursuite du développement d’une offre de double diplôme et de programmes encadrés bilatéraux.
Résultat d’un travail constant effectué entre le ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en
France et le ministère argentin de l’Éducation, en étroite collaboration avec les établissements d’enseignement
supérieur des deux pays, cet accord offre un cadre institutionnel afin de promouvoir la mobilité des étudiants entre
la France et l’Argentine.

En fonction des critères (nombre de projets, budget des coopérations, chercheurs accueillis ou envoyés) la France
est une des 3 principaux partenaires scientifiques de l’Argentine. Le programme ECOS-Sud Argentine est le
dispositif phare de la coopération scientifique de la France avec l’Argentine Créé en 1997 par le ministère de
l'Europe et des Affaires Etrangères (MEAE), le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de
l’Innovation (MESRI), et le MinCyT. En 23 ans près de 400 projets conjoints de recherche et de formation soutenus.
Ils ont donné lieu à pas loin de 4000 mobilités de chercheurs et de doctorants.

Créé en 2009 par le MEAE et le MERSI, avec le MinCyT et le CONICET, le programme Bernardo Houssay de mobilités
postdoctorales, destiné à compléter les programmes de mobilité scientifique existants entre la France et
l’Argentine, a été intégré au programme ECOS en 2018 (ECOS PLUS).

En plus des dispositifs bilatéraux, on compte trois programmes régionaux, STIC-AmSud et MATH-AmSud, et depuis
2019 CLIMAT-AmSud, de coopération dans les domaines de la science et technologie de l’information et de la
communication (STIC) et des mathématiques (MATH) et des enjeux climatiques (CLIMAT). Ces programmes sont
soutenus par la France et une dizaine de pays d’Amérique du Sud.

L’Espagne

L’attractivité de l’Espagne s’explique par la langue et l’histoire des deux pays mais également par le système
d’homologation des diplômes qui permet une reconnaissance professionnelle des formations argentines. Le Servicio
Español para la Internacionalización de la Educación (situé en Espagne) a pour objectif de faciliter l’arrivée d’étudiants,
de chercheurs et de professeurs étrangers dans les universités espagnoles, notamment à travers la gestion de
programmes de mobilité avec des gouvernements et des institutions d’autres pays. Le SEPIE a créé récemment un
moteur de recherche des bourses pour les étudiants étrangers. Plus de 500 conventions existent entre l’Argentine
et l’Espagne. Plus de 3 500 étudiants argentins, dont 70% en master et doctorat, ont séjourné en Espagne en 2017-
20181. En Argentine, la Consejería de Educación de l’Ambassade d’Espagne s’occupe de la promotion de
l’enseignement supérieur en Espagne et renseigne les Argentins intéressés. L’Argentine dispose d’une résidence
étudiante à Madrid, au sein de la cité universitaire, le Colegio Mayor Argentina Nuestra Señora de Luján. Le PIESCI,
le SPU et le Colegio offrent un programme d’encouragement de la mobilité des jeunes chercheurs et enseignants
des universités nationales.

Par ailleurs, le ministère de l’Éducation argentin a signé en 2018 un accord avec la Fondation Carolina pour la
formation d’enseignants, et l’offre de stages de recherche postdoctoraux d’une durée d’un à trois mois.

L’Italie

Le Consorcio Universitario Italiano en Argentina (CUIA), organe regroupant les 27 universités italiennes publiques les
plus renommées, est en contact avec tout le système universitaire argentin à travers ses partenaires stratégiques
en Argentine (le CIN et le CRUP). Il contribue au renforcement de la coopération universitaire entre l’Italie et
l’Argentine à travers la promotion et l’appui financier apporté aux échanges entre les deux pays en termes de
mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs, et aide au développement des doubles diplômes,
diplômes conjoints et équivalences des diplômes. Le CUIA est par ailleurs en lien avec le secteur privé à travers des
accords de coopération visant par exemple le développement d’une offre de stages.

Il bénéficie du soutien institutionnel de l’Ambassade d’Italie en Argentine, gestionnaire des bourses d’études. L’Italie
a signé de nombreux accords avec des universités argentines, ainsi qu’avec le CONICET et d’autres institutions
argentines. À cet égard, la création en 2019 du Centro Italo-Argentino de Altos Estudios à l’Université de Buenos Aires,
directement inspiré du Centre franco argentin des Hautes études créé en 1996, prévoit l’organisation de
conférences, séminaires et projets de recherche au sein de l’UBA.

En 2017, l’Italie recevait 443 étudiants argentins en mobilité diplômante, et offrait en 2019, 135 mensualités
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