AVIS de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Avis de l’Anses Saisine n°2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Le directeur général Maisons-Alfort, le 7 novembre 2017 AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à « l'évaluation des niveaux de risque influenza aviaire et leur évolution » 2ème partie : réponse aux questions 3 à 5 L’Anses met en œuvre une expertise scientifique indépendante et pluraliste. L’Anses contribue principalement à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de l’environnement, du travail et de l’alimentation et à évaluer les risques sanitaires qu’ils peuvent comporter. Elle contribue également à assurer d’une part la protection de la santé et du bien-être des animaux et de la santé des végétaux et d’autre part à l’évaluation des propriétés nutritionnelles des aliments. Elle fournit aux autorités compétentes toutes les informations sur ces risques ainsi que l’expertise et l’appui scientifique technique nécessaires à l’élaboration des dispositions législatives et réglementaires et à la mise en œuvre des mesures de gestion du risque (article L.1313-1 du code de la santé publique). Ses avis sont publiés sur son site internet. L’Anses a été saisie le 3 octobre 2017 par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) pour la réalisation d’une expertise scientifique sur l'évaluation des niveaux de risque influenza aviaire et leur évolution. 1. CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE Dans le contexte de l’épizootie 2016-2017 d’influenza aviaire hautement pathogène IAHP à H5N8, touchant l’avifaune et de nombreux élevages d’oiseaux domestiques dans différents pays d’Europe, l’Anses avait été saisie le 24 novembre 2016 par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) pour la réalisation d’une expertise scientifique relative à l’ajustement des niveaux de risque d’infection par les virus IAHP, prévus par l’Arrêté du 16 mars 20161. Il s’agissait de proposer une démarche méthodologique « pouvant permettre de façon pragmatique d’être en capacité de procéder avec la meilleure réactivité possible à l’ajustement des niveaux de risque ». Cette démarche figure ainsi dans l’Avis de l’Anses 2016-SA-0245, partie 2, du 10 juillet 20172. En application de l’arrêté du 16 mars 2016, le niveau de risque a été qualifié de négligeable sur l’ensemble du territoire en France le 4 mai 20173. 1 Arrêté du 16 mars 2016 modifié relatif aux niveaux de risque épizootique en raison de l’infection de l’avifaune par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène et aux dispositifs associés de surveillance et de prévention chez les volailles et autres oiseaux captifs 2 https://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2016SA0245.pdf 3 Arrêté du 4 mai 2017 qualifiant le niveau de risque en matière d'influenza aviaire hautement pathogène Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 14 rue Pierre et Marie Curie, 94701 Maisons-Alfort Cedex Téléphone : + 33 (0)1 49 77 13 50 - www.anses.fr
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Suite à cette épizootie 2016-2017, il a été constaté, de manière inhabituelle, le maintien de la circulation du virus H5 de clade 2.3.4.4, pendant tout l'été 2017, avec notamment des déclarations de cas d'IAHP de sous-type H5N8 dans l'avifaune et des foyers en élevage, dans des pays frontaliers de la France. C’est dans le cadre de cette persistance des cas d’IAHP à H5N8 dans des pays voisins de la France, que la DGAL a saisi l’Agence en urgence sur cinq questions. Les réponses aux deux premières questions, considérées plus urgentes par la DGAL, ont fait l’objet d’un premier avis le 11 octobre 2017. Le présent avis porte sur les questions 3 à 5 suivantes : Question 3 : « Par ailleurs, dans la saisine 2016-SA-0245, les experts proposent une définition des couloirs actifs de migration, dans lesquels le risque est majoré. En 2005- 2006, les zones à risque ont été définies en fonction de la fréquentation de trois espèces ‘phares’ considérées comme majeures en termes de mouvements migratoires et d’effectifs présents parmi les anatidés qui étaient potentiellement porteurs et transporteurs de virus H5N1 HP : canard colvert, sarcelle d’hiver et fuligule milouin. Au vu de la réceptivité et de la sensibilité des différentes espèces d’oiseaux aux nouveaux virus ayant circulé depuis 2006, ces trois espèces ‘modèles’ de 2005-2006 sont-elles toujours les seules plus pertinentes à prendre en compte pour l’évaluation du risque d’introduction du virus IAHP par l’avifaune ? » Question 4 : « Les zones à forte densité d’élevage plein-air sont également des zones où la probabilité d’exposition au virus est plus importante, comme indiqué dans la saisine 2016-SA-0245. Pouvez-vous définir plus précisément les critères quantitatifs (en densité d’élevages et/ou d’animaux, toutes espèces de volailles confondues) devant conduire à classer une zone d’élevage comme zone à forte densité ? » Question 5 : « En cas de variation significative du niveau de risque et d’élévation de ce niveau vers ‘modéré ‘ ou ‘élevé’, les experts identifient-ils certaines mesures imposées au titre de l’AM du 16 mars 2016 qui auraient un impact nul à négligeable sur le risque d’introduction de virus à partir de l’avifaune dans les élevages domestiques ? L’ensemble des mesures à mettre en place en niveau de risque ‘élevé’ sont détaillées par les instructions n° 2017-297, 2017-367 et 2017-756, jointes à la présente saisine ». L’intégralité de la saisine figure en annexe 1. 2. ORGANISATION DE L’EXPERTISE Le présent Avis porte sur les trois dernières questions de la saisine, posées par la DGAL en urgence. L’Anses a confié le traitement de cette saisine au Groupe de travail (GT) IAHP, qui s’est réuni en conférence téléphonique le 20 octobre 2017. Les analyses et conclusions du GT formulées lors de cette réunion, ont été consignées dans un rapport par la coordination scientifique. Après vérification, le GT a proposé celui-ci à la Direction Générale de l’Anses le 26 octobre 2017. Cette expertise a été réalisée dans le respect de la norme NF X 50-110 « Qualité en expertise – Prescriptions générales de compétence pour une expertise (Mai 2003) ». Pour son expertise, le GT s’est appuyé sur les arrêtés cités en note de bas de page et les instructions techniques jointes à la saisine (cf. question 5 supra), Page 2 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 3. ANALYSE ET CONCLUSIONS DU GT IAHP ET DU CES SABA 3.1. Réponse à la question 3 : espèces d’oiseaux sauvages d’intérêt pour l’évaluation du risque d’introduction de virus IAHP H5 par l’avifaune 3.1.1. Rappel des critères ayant conduit à la définition des zones à risque particulier en 2005-2006 Lors de l’épizootie d’IAHP à H5N1 en 2005-2006, il avait été demandé aux experts de se prononcer sur les facteurs et les niveaux de risque d’introduction en France des virus IAHP H5N1, en lien avec l’avifaune sauvage. Le facteur de risque principal d’introduction dans ce contexte avait alors été défini comme étant les oiseaux migrateurs susceptibles d’hiverner en France, et en provenance de pays où des cas d’infection par le virus avaient été détectés. Une cartographie de la France avait alors été élaborée en identifiant des zones à risque particulier, définies comme suit : « Au sein du territoire national sont définies des zones écologiques, appelées zones à risque particulier, dans lesquelles la probabilité de l’infection de l’avifaune sauvage par un virus de l’IAHP est jugée plus élevée que dans le reste du territoire »4. Il s’agissait des zones humides qui concentraient le plus grand nombre d’oiseaux hivernant des espèces migratrices les plus susceptibles de porter les virus H5N1, à savoir la sarcelle d’hiver, le fuligule milouin et le canard colvert (même si cette dernière espèce comporte de très nombreux individus sédentaires). L’épizootie d’IAHP de 2016-2017 étant liée à un autre virus IAHP H5 de la lignée asiatique A/goose/Guangdong/1/1996, (comportant notamment le sous-type H5N8), il importe de vérifier si les espèces d’oiseaux ciblées restent pertinentes. 3.1.2. Principales espèces susceptibles d’introduire les virus H5N8 L’épizootie qui a touché l’Europe en 2016-2017, liée aux virus H5 du clade 2.3.4.4, a touché de nombreuses espèces d’oiseaux sauvages5. Selon le bilan réalisé par la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale dans sa note du 29 mai 20176, 78 différentes espèces d’oiseaux ont été trouvées atteintes par les virus H5 du clade 2.3.4.4 en Europe. Dans cette liste, le Groupe de Travail a retenu pour sa réflexion, les espèces qui sont : effectivement sauvages ; principalement migratrices ; régulièrement présentes en France. Ces espèces retenues, avec leurs familles respectives, sont présentées ci-après : Accipitridés : Autour des palombes, Buse pattue, Buse variable, Anatidés : Bernache cravant, Bernache nonnette, Canard chipeau, Canard colvert, Canard pilet, Canard siffleur, Cygne de Bewick, Cygne chanteur, Cygne tuberculé, Eider à duvet, Fuligule milouin, Fuligule milouinan, Fuligule morillon, Garrot à œil d'or, Harle bièvre, Macreuse noire, Nette rousse, Oie cendrée, Oie des moissons, Oie rieuse, Sarcelle d'hiver, Tadorne de Belon 4 Arrêté du 16 mars 2016 relatif aux niveaux du risque épizootique en raison de l’infection de l’avifaune par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène et aux dispositifs associés de surveillance et de prévention chez les volailles et autres oiseaux captifs, abrogeant l’Arrêté du 24 janvier 2008 5 Lors de l’épizootie de 2006-2007 liée au virus IAHP H5N1, d’autres espèces d’oiseaux avaient été touchées : le grèbe à cou noir, le vanneau huppé, le pluvier doré, la barge à queue noire, le combattant varié, la sarcelle d’été, le canard souchet (extrait de la Décision de la Commission du 13 avril 2007 concernant la réalisation de programmes de surveillance de l’influenza aviaire chez les volailles et les oiseaux sauvages dans les états membres et modifiant la décision 2004/450/CE) 6 https://www.plateforme-esa.fr/article/situation-epidemiologique-des-virus-iahp-issus-du-clade-2344-en-europe-depuis- octobre-2016-2 Page 3 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Ardéidés : Butor étoilé Ciconiidés : Cigogne blanche Colombidés : Pigeon ramier Falconidés : Faucon pèlerin, Laridés : Goéland argenté, Goéland brun, Goéland cendré, Goéland leucophée, Goéland marin, Mouette rieuse, Sterne pierregarin Phalacrocoracidés : Grand cormoran Podicipédidés : Grèbe huppé Rallidés : Foulque macroule Scolopacidés (limicoles) : Chevalier cul-blanc, Courlis spp. Sturnidés : Etourneau sansonnet Turdidés : Merle noir, Grive litorne, Grive musicienne 3.1.3. Rôle des différentes espèces d’oiseaux dans l’introduction des virus IAHP en France Si de nombreuses espèces d’oiseaux sédentaires figurent dans la liste ci-dessus, le Groupe de travail (GT) souligne que les premiers oiseaux sauvages trouvés morts lors de l’émergence d’un épisode d’influenza aviaire (IA) ont été, à une très large majorité, des oiseaux migrateurs de la famille des anatidés. Les espèces sauvages sédentaires trouvés infectées se sont avérées, au cours des différentes épizooties, être surtout le reflet de la persistance des virus dans l’environnement, après leur introduction. Hormis les risques de diffusion de l’infection par des espèces sauvages sédentaires au niveau local (de part et d’autre d’une frontière, par exemple), qui sont gérés au cas par cas, le risque d’introduction en France de virus IAHP depuis de longues distances, reste donc bien lié aux oiseaux migrateurs, essentiellement de la famille des anatidés. En effet l’analyse infra d’autres familles d’oiseaux souvent trouvés infectés conduit à les exclure pour la prise en compte des zones à risque particulier : o Au vu des circonstances de découvertes de rapaces infectés, il s’avère que ceux-ci se contaminent essentiellement par consommation d’oiseaux sédentaires infectés, domestiques ou sauvages. o Certains laridés ont été trouvés infectés au cours de l’épizootie de 2016-2017. Il convient de noter à leur propos que leur répartition sur le territoire français est très large (aucune zone particulière) et que, même si certaines espèces de laridés peuvent être migratrices sur de longues distances, leur prise en compte dans les critères de risque d’introduction des virus IAHP ne permettrait pas de définir de zones à risque particulier. La découverte d’oiseaux morts de cette famille serait, là aussi, à gérer au cas par cas en termes de risque. Il en serait de même avec les vanneaux (qui ont été très touchés lors de l’épizootie de 2006-2007). o Peu de limicoles ont été trouvés infectés. Il convient toutefois de noter qu’il s’agit d’oiseaux de petite taille, probablement plus difficiles à trouver et dont les cadavres disparaissent rapidement. Mais compte tenu : du faible nombre de cas d’IA détectés chez ces espèces (même s’il existe une incertitude quant à la sous-détection), de l’habitat partagé entre les limicoles et certains anatidés, le GT IAHP considère qu’il n’est pas nécessaire de prendre en compte les limicoles de manière spécifique dans l’établissement des cartes de risque IA en lien avec l’avifaune sauvage. Page 4 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Ainsi, les anatidés demeurent la famille la plus pertinente à prendre en compte dans la caractérisation du risque d’introduction en France des virus IAHP, en lien avec l’avifaune sauvage. Parmi les espèces de cette famille, il faut souligner qu’au cours de l’épizootie 2016-2017, de nombreux individus des espèces « fuligule morillon » et « canard siffleur » ont été touchés. Ces espèces ne figuraient pas dans la liste des 3 espèces « phares » de 2005- 2006. Ainsi, si la carte des zones à risque particulier devait être remise à jour, le GT considère qu’il serait pertinent de réaliser cette cartographie sur la base des zones fréquentées par l’ensemble des espèces les plus communes d’anatidés migrateurs susceptibles d’hiverner en France, à savoir : Canards de surface : o Canard colvert o Sarcelle d'hiver o Canard chipeau o Canard pilet o Canard siffleur Canards plongeurs : o Fuligule milouin o Fuligule morillon o Garrot à œil d'or o Nette rousse Oies : o Oie cendrée. o Bernache cravant 3.2. Réponse à la question 4 : classement des zones d’élevages selon leur densité En préambule, le GT souligne que : en l’absence d’accès aux densités animales, il s’est appuyé sur un fichier des ateliers de volailles issu d’une extraction de 2015 de la base SIGAL. Les experts ont choisi de prendre en compte le nombre d’ateliers (ou unités de production), plus précis que le nombre d’élevages. Il convient de souligner que, dans SIGAL, la capacité de chaque atelier (i.e. le nombre d’oiseaux pouvant y être élevés) est une donnée qui peut être enregistrée dans SIGAL et en être extraite, mais son renseignement n’est pas exhaustif ; en l’absence d’études épidémiologiques permettant de relier une cinétique de l’infection à une densité d’animaux ou d’élevages, le GT ne dispose pas d’éléments scientifiques lui permettant de fournir au gestionnaire une valeur absolue de densité « forte ». A défaut, le GT suggère de se baser sur la distribution mathématique (quartiles) des communes en fonction de leur densité d’ateliers de volailles en prenant en compte la situation de la France en termes de densités d’ateliers, présentée ci-dessous. Le GT rappelle par ailleurs que la probabilité de transmission d’IAHP entre élevages dépend non seulement des densités d’animaux / d’élevages, mais également des distances entre les élevages, des mesures de biosécurité mises en place, des types d’élevage et des espèces considérées. Ainsi, les palmipèdes semblent plus réceptifs aux virus IAHP H5N8 que les volailles de type Gallus ; la circulation virale semble également plus importante chez les palmipèdes (Bronner et al 20177). Par ailleurs, la probabilité de contamination d’élevages à partir d’oiseaux sauvages 7 Bronner A, Moisson MC, Calavas D, Hendrikx P, Paul M, Guinat C, Jabert P, Gerbier G, Saussac M, Durand B, Courcoul A (2017). Influenza aviaire hautement pathogène en France en lien avec le virus H5N8 : premiers éléments Page 5 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 contaminés est d’autant plus élevée que le nombre d’élevages, notamment plein air, est élevé. Le GT ne disposait pas de la liste des élevages plein air, ni de leur localisation. Compte tenu des données disponibles, la classification réalisée par le GT s’est basée sur les données relatives d’une part à tous les types d’ateliers de volailles confondus et, d’autre part, aux ateliers de palmipèdes gras de prégavage (PAG). Concernant tous les types d’ateliers de volailles confondus en France en 2015, à partir du fichier SIGAL, 12 485 communes présentent au moins un atelier de volailles, soit 34,4% des 36 254 communes. La répartition en quartile de ces 12 485 communes en fonction de la densité en ateliers de volailles est la suivante (tableau 1 et carte 1) : Tableau 1 Répartition en quartile des 12 485 communes présentant au moins un atelier de volailles en fonction de la densité en ateliers Borne des quartiles 0% 25% 50% 75% 100% Densité correspondante 0,003 0,092 0,183 0,386 15,789 (nombre d’ateliers/km2) Carte 1 Concernant les ateliers de palmipèdes gras de prégavage (palmipèdes élevés en plein air ou semi plein air), 1 453 communes présentent au moins un atelier de PAG, soit 4 % des 36 254 communes. La répartition en quartile de ces 1 453 communes en fonction de la densité en ateliers PAG est la suivante (tableau 2 et carte 2) : d'interprétation épidémio-clinique. http://plateforme-esa.fr/article/influenza-aviaire-hautement-pathogene-en-france-en- lien-avec-le-virus-h5n8-premiers-elements Page 6 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Tableau 2 Répartition en quartile des 12 485 communes présentent au moins un atelier PAG en fonction de la densité en ateliers Borne des quartiles 0% 25% 50% 75% 100% Densité correspondante 0,007 0,062 0,116 0,220 3,930 (nombre d’ateliers/km2) Carte 2 La répartition des communes en fonction des bornes des quartiles (Q) est présentée dans le tableau 3. Tableau 3 Répartition des communes en fonction des bornes des quartiles (Q) Densité en ateliers de PAG Densité en ateliers de volailles 0 Q1 Q2 Q3 Q4 0 23 768 Q1 3 022 73 22 Q2 2 925 102 50 39 Q3 2 739 115 153 94 26 Q4 2 346 83 131 227 338 Sur la base de ces éléments, le GT suggère que la densité d’ateliers soit considérée comme forte pour les communes : dont la densité en ateliers de volailles (tous types d’ateliers de volailles confondus) est supérieure à 0,386 atelier/km2 (située parmi les 25% des communes présentant les densités d’ateliers de volailles les plus élevées dans les communes ayant au moins un atelier de volailles, ce qui correspond au quartile Q4) ; ou Page 7 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 dont la densité en ateliers de PAG est supérieure à 0,22 atelier/km2 (située parmi les 25% des communes présentant les densités d’ateliers de PAG les plus élevées dans les communes ayant au moins un atelier de PAG, ce qui correspond au quartile Q4). Par cette classification, sur l’ensemble des 36 254 communes, 3 151 présenteraient des densités d’ateliers fortes (cf. carte 3). Carte 3 Il convient de noter qu’il existe une grande variabilité de la surface des communes, comme le montre le tableau 4. Tableau 4 Surface (en km2) des communes en France métropolitaine Min 1er quartile Médiane Moyenne 3ème quartile Max 0,02 6,43 10,76 14,88 18,34 758,2 En se basant sur la surface moyenne des communes (14,88 km2), une densité forte (> 0,386) correspondrait à environ 6 ateliers de volailles (tous types d’ateliers de volailles confondus) par commune ou une densité forte (> 0,22) à 3 ateliers de PAG par commune. Les experts soulignent que les communes de surface moyenne peuvent facilement être classées en forte densité (2 à 3 ateliers de volailles suffisent à classer ainsi une petite commune), ce qui constitue une limite pour cette classification. En outre, les experts se sont interrogés sur l’opportunité de considérer comme étant de forte densité une seule commune ou des communes groupées, conduisant à choisir une autre échelle géographique (canton, …). Considérant (i) la contagiosité de l’infection à IA, (ii) l’échelle de la commune actuellement retenue dans la définition des zones à risque particulier (ZRP), ils ont estimé préférable de rester à l’échelle de la commune. Il appartiendra au gestionnaire de prendre en compte les densités des communes de voisinage en fonction de la situation locale. Page 8 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 En résumé, à défaut d’éléments scientifiques permettant de se prononcer sur cette question, le GT suggère, sur la base d’une distribution mathématique (quartiles) des communes en fonction de leur densité en ateliers de volailles réalisée avec les données du fichier SIGAL en France en 2015, de considérer comme étant de densité forte les communes : dont la densité en ateliers de volailles (tous types d’ateliers de volailles confondus) est supérieure à 0,386 atelier/km2 ou dont la densité en ateliers de PAG est supérieure à 0,22 atelier/km2. Le GT rappelle que les densités d’ateliers ne sont pas seules à prendre en compte dans l’épidémiologie des IAHP. Interviennent également les distances entre élevages, les mesures de biosécurité, les types d’élevage et espèces considérés et leur densité dans les ateliers. 3.3. Réponse à la question 5 : mesures imposées au titre de l’arrêté du 16 mars 2016 En ce qui concerne les appelants, le gibier à plumes et les pigeons voyageurs, le GT estime que la situation actuelle ne conduit pas à modifier les mesures réglementaires (cf. tableau 5). Tableau 5 Mesures règlementaires relatives aux appelants, gibier à plumes, pigeons voyageurs et oiseaux utilisées pour la sécurité civile ou militaire selon l’arrêté du 16 mars 2016 modifié Niveau de risque Filière Négligeable Modéré Elevé Lorsque niveau « modéré » dans lieu Lorsque niveau « élevé » dans lieu de de détention ou lieu de chasse, détention ou lieu de chasse, transport et Appelants transport et utilisation interdits dans utilisation interdits, y compris hors des ZRP. ZRP, sauf dérogations Dérogation possible Risque « modéré » dans ZRP Risque « élevé » dans zone d’origine ou de d’origine ou de lâcher transport et lâcher transport et lâcher interdits y lâcher interdits dans ces zones, sauf compris hors des ZRP, sauf dérogations Gibier à plumes dérogations. pour le transport et le lâcher de gibier à Possible transit sur grands axes plumes galliformes et le transport de gibier à routiers sans rupture de charge plumes palmipèdes d’un élevage à un autre élevage de gibier à plumes -Compétitions internationales de -Compétitions avec participation de -Compétitions de pigeons voyageurs interdites pigeons voyageurs avec pigeons pigeons dont le lieu de détention est entre le 1er septembre et le 31 mars originaires d’un pays avec foyers situé en ZR sont interdites -Compétitions entre 1er avril et 31 août, le d’IAHP interdites -Compétitions avec départ, survol ou détenteur des pigeons ne détient pas de -Participation à des compétitions arrivée d’une ZR sont interdites volailles à titre commercial ou non commercial au départ d’un pays avec foyers + transport pour la compétition dans des interdite paniers de transport nettoyés et désinfectés Pigeons voyageurs et -Participation à des compétitions Absence de contact avec une exploitation oiseaux utilisés/ de pigeons originaires d’une zone à commerciale de volailles sécurité civile ou restrictions interdite Limitation de l’accès des bâtiments aux militaire rongeurs, insectes Aliments et litière protégés des contaminations, dont oiseaux sauvages Contact vétérinaire si mortalité anormale Sorties pigeons voyageurs et Sorties pigeons voyageurs et autres Sorties pigeons voyageurs et autres oiseaux/ autres oiseaux/ fins de sécurité oiseaux/ fins de sécurité civile ou fins de sécurité civile ou militaire autorisées civile ou militaire autorisées militaire autorisées ZRP : Zone à risque particulier Page 9 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Le GT rappelle les recommandations qu’il a formulées dans les précédents avis relatifs à ces animaux (avis 2016-SA-02408, 2016-SA-02469 et 2017-SA-005710). La gestion des dérogations relève du cas par cas, en fonction de la situation épidémiologique au regard de l’IA et du contexte local. Pour les autres espèces de volailles, la complexité des différents textes règlementaires, souvent imbriqués les uns avec les autres et, par conséquent, insuffisamment explicites sur les mesures à prendre en fonction du niveau de risque et des espèces à considérer, conduit le GT à surseoir à sa réponse. Un tableau synthétisant l’ensemble de ces mesures, en précisant le texte d’origine, pourrait permettre d’aborder cette question. 4. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE L’AGENCE L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail endosse les conclusions du GT IAHP réuni en expertise d’urgence sur l'évaluation des niveaux de risque influenza aviaire et leur évolution. Dr Roger GENET MOTS-CLES Influenza aviaire, IA HP H5N8, avifaune sauvage, élevage de volailles, niveau de risque Avian influenza, HPAI H5N8, wild birds, poultry farm, risk level 8 Avis 2016-SA-0240 relatif au risque d’infection par l’influenza aviaire (IA) hautement pathogène (HP) H5N8 9 Avis 2016-SA-0246 relatif au risque lié à des aménagements envisagés des mesures cynégétiques dans le cadre de l’évaluation du niveau de risque d’influenza aviaire dans la faune sauvage 10 Avis 2017-SA-0057 relatif à une demande d’actualisation des avis sur le risque influenza aviaire hautement pathogène lié aux compétitions de pigeons voyageurs Page 10 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 ANNEXE 1 Présentation des intervenants PREAMBULE : Les experts membres de comités d’experts spécialisés, de groupes de travail ou désignés rapporteurs sont tous nommés à titre personnel, intuitu personae, et ne représentent pas leur organisme d’appartenance. GROUPE DE TRAVAIL Présidente Mme Barbara DUFOUR – Professeur, ENV Alfort (maladies contagieuses, épidémiologie générale, évaluation de risques qualitative) Membres M. Olivier DEHORTER – Ingénieur de recherches, Muséum National d’Histoire Naturelle (ornithologie, avifaune) M. Guillaume FOURNIÉ – Enseignant chercheur, Royal Veterinary College (évaluation des risques quantitative et qualitative, modélisation, épidémiologie) M. Jean-Pierre GANIÈRE – Professeur émérite, Oniris Nantes (maladies contagieuses, règlementation, zoonoses) M. Matthieu GUILLEMAIN – Ingénieur, Office national de la chasse et de la faune sauvage (unité avifaune migratrice) M. Gérard GUY – Ingénieur chargé d’expérimentation retraité, INRA Bordeaux-Aquitaine (zootechnie aviaire) M. Jean HARS – Unité sanitaire de la faune – maladies transmissibles, Office national de la chasse et de la faune sauvage (pathologie de la faune sauvage libre, épidémiologie) M. Hervé JUIN – Ingénieur de recherches, INRA Centre Poitou-Charentes (zootechnie aviaire) Mme Véronique JESTIN – Ex-directrice de recherche et ex-responsable d'unité et du Laboratoire National de Référence Influenza aviaire, Anses Laboratoire de Ploufragan-Plouzané (virologie, infectiologie, pathologie aviaire, vaccinologie, méthodes de diagnostic, analyse de risque) Mme Sophie LE BOUQUIN – Responsable de l’unité Epidémiologie et Bien-être en Aviculture et Cuniculture, Anses Laboratoire de Ploufragan-Plouzané (épidémiologie, filière avicole, santé publique vétérinaire) M. Daniel MARC- Vétérinaire chargé de recherche, INRA Centre Val de Loire (virologie influenza aviaire) M. Pierre MARIS – Ex-directeur adjoint et référent Biocide, Anses Laboratoire de Fougères Page 11 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 M. Eric NIQUEUX – Responsable du Laboratoire National de Référence Influenza aviaire et maladie de Newcastle, Anses Laboratoire de Ploufragan-Plouzané (virus IA H5 HP et FP, virologie aviaire) Mme Sylvie VAN DER WERF – Responsable du Centre National de Référence des virus influenzae (grippe), Institut Pasteur (virus influenza, santé humaine) PARTICIPATION ANSES Coordination scientifique Mme Catherine COLLIGNON – Chef de projet scientifique dans l’unité Evaluation des risques liés à la Santé, à l’Alimentation et au Bien-être des animaux – Anses Mme Charlotte DUNOYER – Chef de l’unité Evaluation des risques liés à la Santé, à l’Alimentation et au Bien-être des animaux – Anses Contribution scientifique Mme Axelle SCOIZEC – Epidémiologiste, unité Épidémiologie et Bien-Être en aviculture et cuniculture - Anses laboratoire de Ploufragan Secrétariat administratif M. Régis MOLINET – Anses Page 12 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 ANNEXE 2 : LETTRE DE SAISINE Page 13 / 14
Avis de l’Anses Saisine n° 2017-SA-0203, partie 2 Saisine liée n°2016-SA-0245 Page 14 / 14
Vous pouvez aussi lire