Démographie : la France serait- elle en mal d'enfants ? - Reforme.net

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Publié le 2 juin 2021(Mise à jour le 2/06)
Par Sophie Nouaille

Démographie : la France serait-
elle en mal d’enfants ?
En janvier 2021, les chiffres de l’Insee tombaient : les Français n’avaient jamais
fait aussi peu de bébés depuis les années 1970 ! Ces données ont poussé François
Bayrou, haut-commissaire au Plan, à réagir dans une note publiée le 15 mai
dernier.

La conclusion est sans appel pour François Bayrou, haut-commissaire au Plan
chargé d’une mission de prospective et de planification : il faut « avoir plus
d’enfants » mais également « accueillir des personnes d’autres pays ». Deux
solutions avancées pour remédier au vieillissement du pays, à la baisse de la
population active et à l’effondrement du modèle social basé sur la solidarité des
générations et le système de répartition pour assurer les retraites.

Mais cette baisse n’est pas nouvelle. Elle est même structurelle dans les pays
riches. Certes, l’épidémie du Covid l’a accentuée alors qu’on s’attendait à un
baby-boom après le premier confinement. Le dossier de la natalité est une
préoccupation constante des associations familiales en France. En janvier 2020,
l’Union nationale des associations familiales (Unaf) tenait son colloque « Avoir des
enfants, ça change tout », en lien avec la Mission d’information sur l’adaptation de
la politique familiale française aux défis de la société du XXIe siècle, lancée en
2019. Françoise Caron, présidente de la Fédération nationale des associations
familiales protestantes, veut passer outre les effets d’annonce pour aborder les
questions de fond : « Pourquoi cette baisse de la natalité depuis quelques années ?
Qu’est-ce qui pousse les Français à réfléchir à deux fois avant de s’engager dans
ce projet d’enfant ? Cette analyse préalable est indispensable, c’est ce qui nous
aidera à rejoindre ces futurs parents ou ces parents qui ont déjà un ou deux
enfants. »

Des politiques et des modes de vie peu
favorables
Ce questionnement est finalement de deux ordres : politique et sociétal. Politique,
car même si la France affiche fièrement l’exception de son modèle social, les
mesures envers les familles sont fluctuantes et insuffisantes. « La politique
familiale a connu ces dernières années des changements significatifs en matière
de quotient familial et d’orientation des aides », précise Françoise Caron. Des
propos rejoignant ceux de la présidente de l’Unaf, Marie-Andrée Blanc, qui
estimait en 2019 que « la décision publique prend insuffisamment en compte la
dimension familiale, notamment la charge d’enfants ».

Côté sociétal, une des causes majeures de la baisse de la natalité est une
profonde évolution des modes de vie, comme l’analyse le sociologue Jean Viard.
Selon lui, « les Françaises ne font pas moins de bébés qu’avant, elles les font plus
tard ». Le choix de faire des études longues, de mener à bien une carrière
professionnelle, d’utiliser son temps libre pour soi, allié à des mentalités plus
individualistes et consuméristes… autant d’éléments qui retardent l’âge de la
venue du premier enfant. Le taux de fécondité baissant, le nombre de femmes en
âge de procréer également, le constat est simple ! En outre, Françoise Caron pose
la question du nécessaire accompagnement des familles pour un meilleur
équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, pour l’égalité homme-femme
et la prise en compte des nouvelles configurations familiales, afin que l’enfant
trouve une place, sa place, car au-delà d’un projet, c’est son intérêt qui est
premier.
Une inquiétude                          modérée                chez          les
démographes
Même si ce déficit structurel de 40 à 50 000 naissances par an préoccupe le haut-
commissaire au Plan, les démographes, eux, relativisent et remettent en
perspective les données. Hervé Le Bras, démographe, affirme que le « pacte
national pour la démographie » présenté par François Bayrou dans son rapport ne
sert à rien et qu’il faut dédramatiser. Quant à Gilles Pison, chercheur à l’Institut
national d’études démographiques, il rappelle que la population de la France
continue d’augmenter et que malgré les fluctuations du taux de natalité, les
femmes y ont toujours deux enfants en moyenne, un nombre qui reste le plus
élevé d’Europe. « Globalement, la natalité se maintient en France, insiste-t-il. Sur
les dix dernières années, les trois quarts de l’augmentation de la population sont
dus à l’excédent des naissances et pour un quart seulement au solde migratoire ;
l’apport migratoire est relativement modeste. »

Ainsi, au-delà des velléités de politique nataliste passéiste et du recours
utilitariste à l’immigration, on retient de cette déclaration de François Bayrou le
souhait de « renouer avec la foi en l’avenir en retrouvant la certitude de ce que
nous sommes ». Mais avec la mise en place d’une réelle politique familiale,
adaptée et efficace, pour soutenir la parentalité et assurer aux familles toute leur
place dans une société propice à l’accueil d’un enfant, comme le préconisent les
associations familiales. Un signe fort serait déjà le retour d’un ministère des
Familles et de l’Enfance dans un futur gouvernement français.

Lire également :

  France, la baisse de la natalité continue

  Question éthique de la semaine : faut-il faire moins d’enfants pour sauver la
  planète ?

  Courrier des lecteurs : le tabou de la démographie
Démographie : « Cessons de faire peur avec la surpopulation »

Publié le 22 mai 2021(Mise à jour le 21/05)
Par Cathy Gerig

Un podcast pour expliquer le
bouddhisme
Le bouddhisme, on en entend beaucoup parler, mais qu’est-ce que c’est au juste ?
Un podcast l’explique en toute simplicité aux enfants, et aux adultes curieux d’en
savoir plus, sans tomber dans les clichés et sans avoir à se débattre avec des mots
savants.

Ce n’est pas qu’une histoire de méditation, de végétarisme et encore moins de
yoga. Pour le moine Matthieu Ricard, la meilleure définition consiste à dire que le
bouddhisme est un chemin de transformation qui va de l’ignorance à la
connaissance, mais aussi de la souffrance à la libération de la souffrance.

Comment font les bouddhistes pour améliorer leur connaissance ? Ils peuvent
compter sur une multitude d’histoires, de paraboles et même de contes
didactiques. Après un temps de présentation – sans doute un peu compliquée
pour les plus jeunes – le podcast entre dans le vif du sujet. On y apprend
notamment que la méditation n’est pas une sieste, pour ceux qui seraient tentés
de le croire, et que si on n’y arrive pas du premier coup, c’est normal. Mieux, ce
n’est pas grave. Chaque personne avance à la vitesse qui est la sienne. Ce qui
compte, c’est d’arriver à comprendre qui on est pour devenir meilleur.

Voir le positif
Quant aux histoires qui aident les bouddhistes à avancer dans leur quête de
sagesse, elles ressemblent à celles que l’on raconte aux enfants. Elles expliquent
que l’impatience n’est pas une bonne chose. Qu’il faut aussi apprendre à faire
plus attention aux autres (humains et animaux) et donc, ne pas penser qu’à soi. Il
faut encore accepter que les choses et les personnes évoluent. De cette manière,
on évite bien des frustrations. Et en essayant de voir les choses positives, sans
nier les injustices, le regard porté sur le monde change.

Ce podcast donne la parole aux jeunes auditeurs, à l’aide d’un micro-trottoir
réalisé en amont de l’émission. La spontanéité est garantie, comme les éclats de
rire.

À écouter :

“Le bouddhisme expliqué aux enfants : cultiver la sagesse”, sur France Inter.
Durée : 54 minutes.
Publié le 20 mai 2021(Mise à jour le 21/05)
Par Cathy Gerig

Un webdocumentaire à la mémoire
de Louise Pikovsky, tuée parce que
juive
Louise, une lycéenne parisienne douée, n’a pas pu vivre l’existence brillante à
laquelle elle semblait destinée parce qu’elle était juive. Au travers de courriers
retrouvés au hasard d’un déménagement, un web-documentaire se penche sur
son histoire au-delà du 22 janvier 1944 où sa famille a été arrêtée.

Louise Pikovsky est morte à Auschwitz en 1944. L’ancienne élève du lycée Jean-
de-La-Fontaine, à Paris, n’est pas la seule de cet établissement à avoir été
déportée. Durant l’été 1942, l’adolescente juive a entretenu une correspondance
avec mademoiselle Malingrey, sa professeure de latin et de grec. Puis une
dernière lettre sera envoyée en janvier 1944.

Ces missives ont été mises au jour en 2010, lors d’un déménagement au sein de

l’établissement situé dans le 16e arrondissement de la capitale. Six ans plus tard,
elles sont remises à Khalida Hatchy, professeure documentaliste, par une
collègue qui a essayé d’en apprendre davantage sur leur jeune auteure. En vain.
Une quête insistante de vérité débute alors. L’enseignante a mené des recherches
pendant des mois, pour apprendre ce qui était arrivé à Louise Pikovsky. Elle a
également fait plancher des élèves sur son histoire.

Leur travail est consultable grâce au webdocumentaire – un article interactif
accessible en ligne – réalisé par Stéphanie Trouillard. La journaliste de France 24,
spécialisée dans les sujets liés à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, a
également participé aux recherches. Si l’histoire de l’adolescente n’est pas
unique, elle n’en est pas moins émouvante. Les illustrations sont nombreuses et
les lettres, toutes consultables.

“Nous sommes tous arrêtés”
À la manière d’un livre, ses chapitres permettent de faire connaissance avec
l’adolescente, ses parents et ses trois frères et sœurs. De découvrir, également,
son attachement pour mademoiselle Malingrey et son amour pour
l’apprentissage. Dans sa dernière missive, Louise écrit : “Nous sommes tous
arrêtés. Je vous laisse les livres qui ne sont pas à moi et aussi quelques lettres que
je voudrais retrouver si je reviens un jour. Je pense à vous, au Père et à Melle
Arnold, et je vous embrasse”.

L’enquête ne s’est pas arrêtée là. Grâce à des archives et aux souvenirs de
rescapés, elle a permis d’apprendre ce qui était arrivé à la famille Pikovsky, et
aussi comment elle était arrivée d’Ukraine en France. Tout ce travail a permis
qu’aujourd’hui, une plaque honore la mémoire de l’adolescente juive et de ses
camarades également disparues à cause de la folie des nazis. Et une BD a
également été publiée.

À lire et à regarder :

“Si je reviens un jour”, le webdocumentaire.
Publié le 13 mai 2021(Mise à jour le 17/05)
Par Agnès Morel

Parents isolés, enfoncés dans la
pauvreté par la crise sanitaire
Alors que la campagne de vaccination semble annoncer le retour des jours
heureux, les plus précaires restent sur le bas-côté. Un rapport, remis le 12 mai à
Jean Castex par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et
l’exclusion sociale (CNLP), analyse l’impact de la crise sur les catégories les plus
fragiles, dont les familles monoparentales.

Fruits, légumes, viande… Une fois par semaine, Juliette, 28 ans, vient à la
distribution alimentaire du Centre d’action sociale d’Osny, dans le Val-d’Oise,
chercher un colis qui lui permet de nourrir son fils de sept ans. Mère isolée, elle
gagnait le Smic, ce qui lui permettait de subvenir à ses besoins jusqu’au premier
confinement. Mais elle qui était déjà sur le fil, n’a plus pu faire face : ses revenus
ont chuté, du fait du chômage partiel, tandis que ses dépenses, avec la fermeture
de la cantine, se sont accrues. Et, malgré son CDI, elle a dû se résigner à
demander de l’aide : elle n’y arrivait plus.

Les dégâts de la pandémie
Comme celle des travailleurs précaires, des étudiants et des sans-abri, la situation
des familles monoparentales – en majorité des femmes seules avec leurs enfants –
s’est dégradée depuis mars 2020 : ces femmes sont aujourd’hui « deux fois plus
nombreuses à venir à la distribution alimentaire », observe Dominique Célestine,
bénévole de l’association familiale protestante Maranatha d’Osny (Val-d’Oise).
« Et l’association a dû proposer des créneaux supplémentaires. »
Comment, lorsqu’on est seule, réussir à nourrir, mais aussi à habiller, à loger et à
soigner ses enfants depuis la crise ? « La plupart des parents isolés se débrouillent
comme ils peuvent, jusqu’à ce que l’équilibre familial soit rompu », explique
Françoise Caron, la présidente de la Fédération nationale des associations
familiales protestantes, qui alerte sur un risque majeur : qu’ils tombent dans la
précarité. Car sans que la société en prenne conscience, la paupérisation a gagné
ces parents isolés, dont, selon l’Insee, 35 % vivaient déjà en 2019 sous le seuil de
pauvreté. Aujourd’hui, la situation s’est aggravée et d’après une étude réalisée en
novembre dernier par la Fondation de l’Armée du Salut sur un point de
distribution, presque toutes les mères isolées, ainsi que 23 % des enfants, ont dû
réduire leur consommation alimentaire.

La culpabilité de ne pas y arriver
Sur le terrain, ces familles peuvent se tourner vers les associations qui ont réussi
à continuer de fonctionner. L’Armée du Salut propose des hébergements
d’urgence aux mamans en grande précarité, comme le centre du Palais de la
femme à Paris, qui accueille 50 mères et leurs 58 enfants. Si les vestiaires n’ont
pas encore rouvert partout, il est aussi possible de solliciter une aide ponctuelle.
Enfin, beaucoup proposent un accompagnement global, plus large qu’une aide
matérielle, en incluant aide administrative, soutien au lien parent-enfant, cellule
psychologique, etc.

Car ce dont ont besoin ces familles, face à l’incertitude du lendemain, c’est aussi
de l’écoute. « Pour montrer aux parents que l’association se tenait à leurs cotés »,
Dominique Célestine a doublé, grâce à la visio, la fréquence des réunions du
groupe de parole qu’elle animait. Un espace de parole qui a permis à Juliette, qui
pendant le confinement était seule avec son fils 24 heures sur 24, sans relais, de
pouvoir sortir de son isolement. La jeune femme, qui n’allait « pas bien », y a
trouvé un espace où parler avec d’autres parents de ses difficultés et de ses
angoisses, liées au Covid, mais aussi à sa « culpabilité de ne pas y arriver » : « J’ai
besoin de souffler, est-ce que c’est normal ? », « Mon enfant a du mal à parler, est-
ce qu’il va bien ? », etc.
Comment payer autant qu’un couple ?
C’est parce qu’elle est convaincue des vertus de la solidarité entre pairs que
Sarah Lebailly a monté début 2020 l’association « Collective des mères isolées de
Montreuil » : « On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant, pourquoi est-
ce que nous resterions seules ? Ensemble, nous sommes plus fortes », explique-t-
elle. Besoin de vêtements pour enfant, de l’adresse du centre d’information sur
les droits des femmes et des familles, de réconfort… l’association permet de
s’épauler au quotidien, en communicant grâce à différents fils WhatsApp.
« Beaucoup de questions sont d’ordre financier, type tarif de la cantine ou
complément du mode de garde de la Caf, car, alors que les familles
monoparentales sont souvent en difficulté, elles doivent payer autant qu’un
couple », regrette Sarah Lebailly, qui aimerait que cette situation soit davantage
prise en compte par les pouvoirs publics.

Suite à la publication du rapport du CNLP, intitulé « La pauvreté démultipliée »,
qui pointe les conséquences sanitaires, sociales, économiques et psychologiques
de la crise, l’État prendra-t-il de nouvelles mesures pour limiter l’impact de la
crise sanitaire sur ces populations précaires ? Tout le monde l’espère, car si elle
durait jusqu’à 2022, la crise économique pourrait avoir des effets sur le chômage
et l’endettement des ménages, et se concrétiser, d’ici quelques mois, par des
expulsions de logements. Une véritable bombe à retardement.

Lire également :

  Crise du Covid-19, perte du goût du travail ?

  Joies et difficultés de la famille en confinement

  Télévision: “La Maison des parents”, une émission “vraiment attendue”

  Un podcast pour les parents
Précarité monoparentale

Publié le 23 avril 2021(Mise à jour le 23/04)
Par Sophie Esposito

Jeu vidéo : “PowerZ”, apprendre en
s’amusant
Allier jeu vidéo et éducation ? C’est la vocation du projet innovant PowerZ, à
destination des enfants.

Comment faire un jeu captivant avec lequel les enfants apprennent des choses
utiles ? Voilà ce qui motive Emmanuel Freund, l’initiateur du jeu PowerZ qui veut
dépassionner notre rapport aux écrans et les installer dans un cercle vertueux où
l’éducation et l’apprentissage priment sur la capture industrielle et mercantile de
l’attention. Comment rivaliser avec Fortnite, Animal Crossing ou Super Mario
Odyssey en parlant de magie et d’aventure, d’humour et d’action, d’amour et de
bienveillance mais aussi de calcul mental, de yoga et de langue des signes, et –
pourquoi pas – de philosophie et de physique quantique ? C’est l’objectif
ambitieux de PowerZ, un jeu en monde ouvert, gratuit et participatif.

Comme un livre, le jeu est articulé en chapitres. Après avoir créé son avatar,
l’enfant est téléporté dans un monde parallèle coloré peuplé de personnages à
rencontrer et d’espaces à explorer. Il donne vie à une créature unique et
fascinante : la chimère, qui devient son compagnon de route pour voyager d’île en
île, de quête en quête. Apprendre et progresser seront ses deux missions
complémentaires dans un univers doté d’une intelligence artificielle puissante et
responsable, conçue pour optimiser la transmission des savoirs, comme un
précepteur individuel. L’application parents permet de suivre l’évolution. Alors,
on joue ?

PowerZ (conseillé pour les 6/12 ans)

Publié le 21 avril 2021(Mise à jour le 21/04)
Par Cathy Gerig

La lutte contre le paludisme
freinée par la pandémie de
Covid-19
La journée mondiale de lutte contre le paludisme aura lieu le 25 avril. À cette
occasion, l’ONG Vision du Monde appelle à poursuivre les mesures de prévention
malgré le coronavirus.

La pandémie de Covid-19 a relégué au second plan la lutte contre le paludisme,
une maladie infectieuse propagée par la piqûre de certains moustiques. Cette
année, le 25 avril aura donc une importance toute particulière pour l’ONG Vision
du Monde. L’association de solidarité internationale, qui vient en aide aux enfants
les plus vulnérables partout dans le monde, appelle à poursuivre les mesures de
prévention malgré le coronavirus. “Les mesures de confinement et de
distanciations sociales prises pour lutter contre la Covid-19 sont venues ralentir
les campagnes de prévention du paludisme. L’effort d’urgence s’est concentré sur
la pandémie. Pourtant, les risques d’infection au paludisme sont encore présents
et 400 000 personnes en meurent chaque année”, explique Camille Romain Des
Bosc, la directrice générale de l’ONG.

Depuis le début de la pandémie, la sensibilisation, qui passe par une présence de
terrain, est devenue impossible. Les distributions de moustiquaires imprégnées
d’insecticides ont également été freinées. “Cela risque d’entraîner 100 000 décès
supplémentaires chez les jeunes enfants”, chiffre la directrice. Fragilisés par la
malnutrition, les moins de 5 ans sont les plus vulnérables face au paludisme, dont
94% des cas se concentrent sur le continent africain.

Agir sur le long terme
Dans le contexte actuel, “l’encombrement des services de santé, la peur de
contracter le coronavirus, ou encore la stigmatisation autour du virus ont
participé à la baisse des prises en charge des cas de paludisme”, ajoute-t-elle.
Alors à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, l’ONG
souhaite alerter et sensibiliser les Français aux problèmes d’accès aux soins
rencontrés par les populations les plus vulnérables.

L’occasion, aussi, de dire qu’il est possible d’agir concrètement en soutenant les
programmes de développement mis en place par Vision du Monde grâce au
parrainage d’enfants. “Il s’agit d’un don mensuel de 30 euros, qui va permettre à
l’ONG de mettre en place des centres de santé dans le village de votre filleul par
exemple”, insiste Camille Romain Des Bosc. L’argent des dons, même ponctuels,
permettra aussi de distribuer des moustiquaires imprégnées, de former plus de
personnes aux mesures de prévention. Mais au-delà de l’urgence, Vision du
Monde agit également sur le long terme à travers l’amélioration des services
d’assainissement dans les villages, pour éviter les eaux stagnantes qui favorisent
la prolifération des moustiques contaminés.

Publié le 21 avril 2021(Mise à jour le 21/04)
Par Cathy Gerig

Podcast : entre amour et craintes,
les “tatas” d’enfants de djihadistes
racontent leur quotidien
À leur retour en France, les enfants de djihadistes, parfois des ados, sont confiés
à des assistantes familiales. Trois d’entre elles ont raconté leur quotidien au
micro de France Culture.

Jusqu’en septembre 2016 et la tentative d’attentat dite des bonbonnes de gaz, les
femmes de retour du djihad n’étaient pas systématiquement judiciarisées. Depuis
cet événement, hommes et femmes sont placés en détention provisoire, en
attendant leur procès. France Culture s’est penché sur les autres “revenants” : les
enfants. Séparés de leur mère dès leur arrivée sur le territoire français, ils sont
confiés à l’aide sociale à l’enfance. Placés dans des familles d’accueil, ils ne
maintiennent avec leur mère qu’un lien distant.

“On ne peut pas travailler avec des enfants et ne pas les aimer.” Madame T. reçoit
des enfants de djihadistes depuis deux ans. À leur arrivée, le frère et la sœur
avaient deux ans et demi et trois ans et demi. Elle raconte l’arrivée de bambins
affamés, leur besoin de sécurité, les gestes déroutants de la part d’enfants si
jeunes, leur peur au passage d’un avion, etc. Pour elle, il est primordial que
personne ne sache que ces enfants reviennent d’une zone de guerre et, de la
même manière, que personne ne sache qu’elle accueille de tels enfants.
L’assistante familiale craint qu’ils ne soient l’objet d’une vengeance de la part de
proches de victimes du terrorisme, ou que leurs parents ne cherchent à les
récupérer.

“Pays cassé”
Une autre assistante familiale accueille une adolescente, qui porte une burqa et
ne comprend pas qu’une de ses sœurs ait adopté le style vestimentaire occidental.
Il lui arrive de parler à sa tata de son ancien “pays cassé”, des “mauvaises
pensées” qui la saisissent parfois et de son envie de changer. Depuis 2016, 135
enfants français sont revenus en France, dont de nombreux orphelins. Ils sont
encore près de 200, détenus dans les camps syriens. En décembre 2020, le
Comité des droits de l’enfant de l’ONU a estimé qu’ils étaient en danger
immédiat. Les trois témoignages font découvrir le quotidien bouleversant de ces
enfants, les craintes des assistantes familiales pour leurs petits protégés, leur
famille et l’avenir.

À écouter :

Les retours des enfants de djihadistes, sur France Culture. Durée : 28 minutes.
Publié le 7 avril 2021(Mise à jour le 7/04)
Par Augustine Passilly

Protéger l’enfant et respecter ses
droits : entretien avec Jean-Pierre
Rosenczveig
Le 13 avril, Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal pour enfants de
Bobigny, interviendra dans le cadre d’une conférence en ligne organisée par la
Fédération de l’entraide protestante (FEP) sur le thème de la protection de
l’enfance. Il revient à cette occasion sur les avancées et défis qu’il reste à relever
dans ce domaine.

Quelles sont les récentes avancées de la protection de l’enfance en
France ?

La loi, qui arrivera en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 15 avril,
répond à la proposition que nous avancions en 2018 pour obtenir une meilleure
protection juridique des enfants contre les violences sexuelles. Les relations
sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans deviennent
explicitement un crime condamnable de 20 ans d’emprisonnement. Un message
fort est envoyé qui recouvre et dépasse l’inceste et évitera de se retrouver face à
des adultes prétendant avoir cru que l’enfant était consentant.

Ce texte reconnaît en outre l’inceste comme un crime spécifique et non plus
comme une circonstance aggravante. Est enfin adoptée la « prescription
glissante » qui permet d’engager des poursuites contre une personne pour
l’ensemble des crimes sexuels reprochés dès que l’un d’entre eux n’est pas
prescrit. En parallèle de ces évolutions significatives, il faudra plus que jamais
mettre en place des démarches de sensibilisation, en particulier auprès des
enfants, pour leur apprendre à dire « non », améliorer l’écoute des victimes et
développer la justice restauratrice, surtout lorsque des poursuites judiciaires ne
sont pas possibles.

Quels sont au contraire les défis majeurs qu’il reste à relever ?

Il faudrait déjà clarifier les compétences dans le champ de l’enfance : dans le
cercle familial pour déterminer qui s’occupe de l’enfant et qui le protège, mais
aussi dans le domaine public où l’État et les collectivités territoriales doivent
articuler leurs responsabilités sur la protection de l’enfance, notamment
concernant les mineurs étrangers isolés. La future loi dite « 4 D » sur les relations
entre l’État et les collectivités territoriales (présentée au Conseil des ministres
entre fin avril et début mai, NDLR) offre une occasion.

Il faut encore mieux articuler les sphères privée et publique : la liberté des
parents à élever leurs enfants souffre de limites, mais elle doit demeurer
première. Il faut dès lors améliorer les services de proximité pour venir en aide
aux familles, en particulier celles en difficulté. Avec la nécessité, là encore,
d’identifier les missions de chacun pour ne pas laisser les parents seuls dans
l’exercice de leurs responsabilités. À ce titre, il convient d’améliorer la qualité de
l’accueil des enfants pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, par la justice ou
encore au sein de la Maison du handicap. Plus généralement, les enfants doivent
certes être protégés mais doivent pouvoir exercer leurs droits et leurs libertés en
tant qu’individus quitte à devoir rendre des comptes.

Qu’est-ce que le Covid a changé ?

La pandémie accentue, comme dans tous les domaines, les difficultés existantes.
Cela se traduit par une augmentation du nombre d’enfants en situation de
pauvreté, maltraités et ayant des problèmes psychologiques ou psychiatriques.
Nous pouvons donc nous attendre à ce qu’un certain nombre d’entre eux sortent
plus meurtris qu’ils n’étaient de la crise. Nous observons déjà une montée des
signalements de violences physiques et sexuelles. Et nous découvrirons sûrement
par la suite beaucoup de problèmes tus pendant la crise. Sans oublier les mineurs
isolés étrangers, qui représentent seulement quelques dizaines de milliers
d’individus par rapport aux 14 millions d’enfants français, mais se sont pour
beaucoup retrouvés à la rue lors du premier confinement et n’en sont pas sortis
depuis car ils n’ont trouvé personne pour les aider.

Propos recueillis par Augustine Passilly

  La conférence de la FEP

  Jean Fontanieu, secrétaire général de la Fédération de l’entraide protestante
  (FEP), précise les objectifs de la conférence sur la protection de l’enfance qui
  se tiendra en ligne le mardi 13 avril de 14 h à 16 h : « Il nous a semblé très
  important de faire un point sur la situation de ce secteur en grande difficulté,
  comme sur les nouveaux projets législatifs ou réglementaires autour de la
  réforme de l’aide à l’enfance. L’objectif consiste à mettre à jour ensemble nos
  informations concernant l’enfance, l’éducation et la crise sanitaire. Cela nous
  permettra, par la suite, de développer une réponse à adopter à travers un
  plaidoyer. Nous avons demandé à Jean-Pierre Rosenczveig, spécialiste de ce
  sujet, en tant que juge à la retraite, d’intervenir pour apporter son expertise
  juridique, judiciaire et sociale, ainsi que son regard très attentif sur la question
  de la jeunesse. Il fera d’abord un exposé, puis répondra aux questions posées
  sur le webinaire auquel les membres de la FEP, ainsi que tous nos partenaires,
  sont invités à participer. »

Lire également :

  L’inceste, un crime passé sous silence

  Face à l’inceste, que faire ?
Histoire : l’inceste, la construction d’un tabou

  Violences sexuelles sur les enfants : les Associations familiales protestantes
  réagissent aux annonces d’Emmanuel Macron

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  Protection de l’enfance : éviter l’éloignement de la famille

  L’Aide sociale à l’enfance (ASE) à bout de souffle

Publié le 31 mars 2021(Mise à jour le 31/03)
Par Raphaël Georgy
Comment parler de Pâques et de la
foi   aux    enfants   et    aux
adolescents ?
Isabelle Gerber, pasteure et inspectrice ecclésiastique à Bouxwiller (Bas-Rhin),
répond aux questions que se posent les jeunes parents.

Que dites-vous aux parents qui cherchent à parler de la foi à leurs enfants
au moment de Pâques ?

Je leur dirais que Pâques est la fête majeure, parce que c’est la fête de la vie. Et
nous pouvons en montrer des illustrations à la sortie de l’hiver avec les fleurs qui
ressurgissent ou le soleil, plus généreux. C’est parlant. Étant moi-même mère, je
me suis toujours dit qu’il fallait trouver des mots qui soient à leur portée. Je
privilégie le langage imagé, sans chercher à aller plus loin que leurs questions.

Si on aborde l’événement Pâques, par où commencer ?

Spontanément, je dirais que ce jour-là, en tant que chrétien nous affirmons haut
et fort que la vie est plus forte que la mort, et que Dieu est le seul qui peut nous
en tirer. C’est la question de la Création. Seul Dieu peut créer à partir de rien.
Quand je prépare un gâteau, je ne peux pas claquer des doigts devant les
ingrédients et faire advenir quelque chose qui n’est pas. De même, nous pouvons
accompagner des personnes en fin de vie, mais pas au-delà de la mort. Dieu est
plus grand que nos horizons et nos possibilités.

Comment accompagner les enfants qui entendent parler de la
Crucifixion ?

Quand mes filles entendaient le mot « Seigneur », elles entendaient « quelqu’un
qui saigne » ! Il peut y avoir un imaginaire morbide qui peut s’installer, et qui
nécessite des explications. Je conseillerais d’approfondir le récit et de dire que ce
Jésus dérangeait trop certaines personnes qui ont essayé de l’écarter jusqu’à un
procès. Puis vient la question de l’injustice : comment se fait-il que cet homme
bon, qui appelle au partage, qui veut faire le bien, finisse sur une croix ? À ce
stade, on peut commencer à discuter des personnes qui souffrent injustement. Et
si l’enfant est plus âgé, nous pouvons dire que Dieu n’est jamais loin de ces
réalités qui nous touchent, même lorsqu’on se sent impuissant devant le mal qui
affecte nos proches. Quand Jésus est au plus bas, Dieu le relève pour en faire un
vivant d’une nouvelle manière. D’une « nouvelle manière », parce que les gens ne
le reconnaissent pas tout de suite.

Dans la première lettre aux Corinthiens, Paul s’adresse aux communautés qui ont
du mal à croire en la Résurrection (chapitre 15), et prend l’image de la graine qui
va vraiment mourir, mais qui va donner naissance à autre chose. En catéchisme,
j’utilise souvent l’image du tournesol. Quand on voit une simple graine de
tournesol, pourrait-on croire qu’elle peut donner une telle fleur ? Nous pouvons
partager avec l’enfant notre confiance, et en même temps avoir la simplicité de
dire que nous n’avons pas toutes les réponses.

Au-delà de Pâques, que diriez-vous aux parents qui veulent éveiller leurs
enfants à la vie spirituelle ?

Je parlerais du baptême. Nous naissons d’abord au monde avant de naître
spirituellement. L’eau symbolise la vie – on ne peut pas survivre sans eau – et
lorsqu’on « plonge » symboliquement l’enfant ou l’adolescent, il meurt à une vie
qui serait seulement humaine pour naître à une vie au-delà de celle que peuvent
lui donner ses parents. La foi, c’est alors participer aux possibilités de Dieu.

Pour les plus petits, nous pouvons dire qu’il y a des moments où nous sommes
face à des impasses, où l’on ne peut plus aider. Le médecin peut soigner, mais il
ne peut pas toujours empêcher quelqu’un de mourir. Là, nous pouvons faire appel
à quelqu’un qui est plus grand que nous. La spiritualité se nourrit de cette remise
à Dieu des choses qui ne dépendent pas de nous. Nous pouvons donner une image
très parlante aux enfants : alors qu’on pourrait croire que Dieu a abandonné Jésus
sur la Croix, nous pouvons dire au contraire que Dieu nous recueille pour nous
récupérer dans nos chutes.

Propos recueillis par Raphaël Georgy

  La prière comme éducation silencieuse

  L’éducation silencieuse concerne tout ce que transmettent les parents
autrement que par des mots. « Les enfants auront peut-être oublié tout ce que
  l’on raconte sur Pâques, mais ils se souviendront par exemple qu’on allumait
  régulièrement une bougie, explique Isabelle Gerber. Et que l’on posait des mots
  sur ce qui s’était passé dans la journée, en disant : “Nous déposons devant Toi
  toutes les belles choses que l’on a vécues”, ou bien : “Je me suis fâché avec mon
  copain”. Il y a des petits gestes qui aident : un petit rituel, faire silence, lire un
  texte, mettre un beau tissu, une fleur, tout cela peut porter et faciliter la vie
  intérieure. Et amener les enfants vers une simplicité de nommer les choses face
  à Dieu pour les lui remettre. »

  Raphaël Georgy

À lire
Collectif Uépal, Mon premier livre de prières, Olivétan, 104 p., 2020, 10 €.

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  Catéchèse : comment parler de Dieu aux enfants

Publié le 17 mars 2021(Mise à jour le 17/03)
Par Cathy Gerig

Une émission de radio parle de
religion aux enfants
Derrière son drôle de nom et son ton léger, Barbatruc parle de religion aux
enfants en toute simplicité. Un art qui pourrait faire reculer les préjugés.

En direct, le dimanche à 17 h sur France Inter, ou en replay sur le site de la radio,
Dorothée Barba anime Barbatruc. Accompagnée de ses invités, l’animatrice
s’interroge. Elle se demande si chaque histoire a une morale. Mais aussi quelles
clés ses personnages offrent aux enfants pour grandir ? Sans oublier de parler
des éventuels stéréotypes véhiculés…

Oser aborder la religion
Aux côtés de personnages de contes, de BD ou de dessins animés aussi variés que
Totoro, la chèvre de monsieur Seguin ou Bambi, l’émission aborde aussi les
exemples de Judas, Noé, Abraham, etc. Cette série spéciale est née d’un constat :
le manque de connaissances qui entoure trop souvent les sujets religieux est
souvent une cause de craintes. Il est possible de remédier, à l’ignorance comme à
la peur, en approchant la religion par petites touches, et pourquoi pas à travers
des personnages. Judas a ouvert le bal. Son histoire pointe les difficultés et les
enjeux de la confiance, du pardon possible et des liens d’amitié. Autant de
thématiques connues des enfants. Pour cet épisode, la théologienne et bibliste
Anne Soupa a été conviée.

Les enfants, acteurs et auditeurs
Chaque fois, les invités répondent aux questions de l’animatrice avec simplicité.
Leurs interventions sont entrecoupées d’extraits (lecture, bande son, etc)
permettant de mieux comprendre chaque récit. Quant aux enfants, ils ne sont pas
cantonnés aux rôles d’auditeurs de l’émission. Ils en sont aussi les acteurs, grâce
à un micro-trottoir réalisé avant chaque diffusion. Leurs réponses aux questions
étonnent, leur naturel fait sourire. De ce partage de visions, si différentes entre
les intervenants et les enfants, les auditeurs adultes pourront également
apprendre ou parfaire leur savoir.

Retrouvez les épisodes déjà diffusés en podcast sur France Inter.
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