DEPHY en NORMANDIE Résultats et pratiques remarquables - Ministère de l ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
DEPHY en NORMANDIE Résultats et pratiques remarquables MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
es DEPHY Le dispositif Ferm EDITO en Normandie Les exploitations Fermes DEPHY normandes Les travaux des Fermes DEPHY normandes Fermes DEPHY en Normandie, c’est 106 agriculteurs impliqués dans des démarches de raisonnement de leurs systèmes et de leurs pratiques. Agriculteurs, éleveurs, ou légumiers, tous sont bénévoles, volontaires et motivés par l’objectif de maintenir un bon niveau de production, d’optimiser leurs marges et Dieppe Neufchâtel d’adopter des pratiques avec des impacts limités sur l’environnement. en-Bray Pour cela, ils travaillent sur différentes pistes : optimisation des intrants Fécamp Cherbourg (phytosanitaires, fertilisation, alimentation du troupeau,…), organisation du travail à la ferme, observation, formation, adaptation des itinéraires techniques des cultures, Le Havre etc… ROUEN Ces 106 exploitations sont réparties dans 11 groupes sur l’ensemble de la Normandie Deauville Bayeux Elbeuf et portés par différents partenaires (cf. carte page précédente), chaque groupe étant CAEN accompagné par un conseiller-animateur, appelé ingénieur-réseau. C’est avec ce Lisieux SAINT-LÔ Vernon conseiller que les agriculteurs testent des pratiques innovantes alternatives ou Coutances Bernay économes en produits phytosanitaires. L’idée n’est pas de se passer totalement des EVREUX traitements chimiques mais de ne les utiliser qu’en dernier recours. Falaise Granville Vire Les rencontres individuelles avec le conseiller et les temps d’échanges avec le reste du Argentan Verneuil sur-Avre groupe permettent à chacun d’engager des réflexions sur leurs systèmes de culture, Avranches Flers d’agir en préventif, d’appréhender les difficultés et de tester de nouvelles techniques. Les nombreuses expériences et références produites par ces agriculteurs normands Mortagne au Perche ont pour but de servir au plus grand nombre de conseillers et d’agriculteurs en ALENÇON Normandie. Dans l’attente de parutions ultérieures intégrant davantage la dimension économique, cette publication présente les premiers résultats et pratiques remarquables d’exploitations impliquées dans Fermes DEPHY en Normandie. RESEAUX polyculture-élevage Economies en intrants et durabilité des systèmes ......................................................... p 4-5 Chambre d’agriculture du Calvados Progresser sur la gestion des adventices et réduire les herbicides .............................. p 6-7 Chambre d’agriculture de l’Eure Intégrer la prairie dans le système de culture ............................................................... p 8-9 FR CIVAM Basse-Normandie Une diversité d’acteurs pour un grand éventail de solutions ......................................... p 10-11 Chambre d’agriculture de la Manche Moins de phytos et plus d’autonomie .............................................................................. p 12-13 Chambre d’agriculture du Calvados Sécuriser le système fourrager tout en réduisant les phytos ........................................ p 14-15 CERFRANCE Normandie Maine RESEAUX grandes cultures Un travail déjà engagé depuis plusieurs années.............................................................. p 16-17 AGRIAL Raisonner à l’échelle du système de culture................................................................... p 18-19 CERFRANCE Normandie Maine Des rotations cohérentes agronomiquement.................................................................. p 20-21 Défis ruraux Concilier économie et performance dans des systèmes avec cultures industrielles .... p 22-23 Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime RESEAU légumes Note : Améliorer l'efficience pour diminuer les intrants et privilégier la substitution ............ p 24-25 IFT : Indice de fréquence de traitement SILEBAN IFTH : Indice de fréquence de traitement herbicides Le dispositif EXPE DEPHY en Normandie............................................................................. p 26-27 IFTHH : Indice de fréquence de traitement hors herbicides Découvrez aussi le dispositif EXPE DEPHY à la fin du document ! 2 3
Animateur du réseau Jacques GIRARD Z•OOM sur... GAEC de la Bouhardière, Polyculture-élevage Chambre d’agriculture du Calvados, Région Plaine représenté par Fabrice BEUCHER j.girard@calvados.chambagri.fr • Localisation : St-Mars d’Egrenne (sud-ouest de l’Orne) Tél. 02 31 53 55 07 • Polyculture-élevage (lait) Dieppe Neufchâtel en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre ROUEN Economies en intrants Bayeux CAEN Deauville Elbeuf et durabilité des Motivations de l’agriculteur SAINT-LÔ Lisieux systèmes Vernon Coutances Bernay EVREUX Granville Vire Falaise Elles sont d’abord économiques et organisationnelles. Verneuil Avranches Flers Argentan sur-Avre Son système fourrager mixte valorise très bien l’herbe, et génère un coût alimentaire bas. Groupe de 8 exploitations dont Sur les cultures, Fabrice BEUCHER vise de bonnes marges en se fixant un objectif de Mortagne au Perche 6 en production laitière. Systèmes de ALENÇON rendement «dans la moyenne» et en adoptant des pratiques pour limiter les intrants. Il culture combinant des fourrages (maïs cherche également à limiter le temps passé aux traitements. majoritairement et prairies temporaires) Depuis 10 ans il travaille la préservation des sols avec l’arrêt du labour. et des grandes cultures. Fabrice BEUCHER a déjà testé des techniques innovantes sur son exploitation avec la Objectifs du groupe : Chambre d’agriculture de l’Orne. Il souhaite aussi s’informer et échanger sur la réduction • optimiser les marges, au travers de la maîtrise des intrants et en particulier des produits des intrants, et en particulier sur des systèmes en TSL. phytosanitaires, • maintenir ou augmenter l’autonomie alimentaire pour le troupeau, • préserver les sols, limiter les risques d’érosion et de pollution des eaux superficielles, • prévenir les risques sur la santé, optimiser le temps de travail, et montrer des pratiques innovantes aux élèves pour le Lycée agricole de Sées. Répartition des cultures : assolement 2013 Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Evolution de l’assolement sur 4 ans 100 % Prairies permanentes Variétés résistantes Désherbage mécanique 80 % Prairies temporaires (Ray Gras Anglais, luzerne-dactyle Mélanges de variétés ou d'espèces ou autres) Densité de semis céréales à la baisse Introduction cultures étouffantes 60 % Méteil fourrage Rotation alternée et/ou longue Maïs Déchaumage(s) ou faux-semis 40 % Labour quasi-systématique Colza Alternance labour et non labour Orge 20 % Blé Pas de semis de céréales trop précoces Objectifs de rendement "dans la moyenne" Protéagineux % Exploitations 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 0% 2011 2012 2013 2014 Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) Évolution des IFT sur les exploitations du réseau Pratiques remarquables Exploitations 1 2 3 4 5 6 7 8 du réseau Travail Labour Labour Alternance Alternance 100 % TSL 100 % TSL 100 % TSL 100 % TSL • Depuis 10 ans et lors du passage en non labour : diversification des cultures (blé, orge, du sol fréquent fréquent Labour/TSL Labour/TSL maïs, colza) et augmentation des cultures de printemps (pois de printemps et féveroles IFT Herbicides de printemps). Indice de Fréquence de Traitement 2,5 A retenir : On constate une plus • Sur des surfaces fluctuantes : mise en place d’une rotation avec les prairies temporaires 2 grande difficulté à réduire le en luzerne / dactyle et réalisation de tests avec des méteils ensilés. 1,5 • Valorisation en fourrage des couverts graminées / trèfle entre le blé et le maïs. recours aux herbicides. Sur 1 3 ans, les IFT herbicides • Variétés de blé cultivées en mélange, sans régulateur et résistantes à la septoriose, supérieurs à 1,4 sont fré- fusariose, rouille jaune et à la verse. 0,5 quents dans des systèmes • Utilisation d’insecticides sur colza uniquement en cas de pression extrême. 0 en Techniques Sans Labour 1 2 3 4 5 6 7 8 Exploitations du réseau (TSL) permanentes depuis IFTH système initial IFTH 2012 IFTH 2013 au moins 10 ans. IFT de référence herbicides polyculture élevage en Basse-Normandie = 1,4 IFT Hors Herbicides 3 A retenir : Indice de Fréquence de Traitement 2,5 Pour les autres produits (fongicides, insecticides 2 et régulateurs de crois- 1,5 sance), des réductions no- toires sont plus facilement 1 observées. 0,5 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Exploitations du réseau IFTHH système initial IFTHH 2012 IFTHH 2013 IFT de référence hors herbicides polyculture élevage en Basse-Normandie = 2 4 5
Z•OOM sur... EARL Jean-Paul JOURDAIN Polyculture-élevage Animateur du réseau Bertrand OMON • Localisation : Mandeville Chambre d’agriculture de l’Eure bertrand.omon@eure.chambagri.fr (Nord du plateau du Neubourg - Eure) Dieppe Neufchâtel Tél. 03 44 15 20 62 • Exploitation de Polyculture Elevage (lait) en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre ROUEN Progresser sur la gestion des adventices Deauville Bayeux CAEN Lisieux Elbeuf Motivations de l’agriculteur Vernon et réduire les Coutances Bernay SAINT-LÔ EVREUX herbicides Falaise Granville Vire Verneuil Jean-Paul JOURDAIN exploite 90 ha sur le plateau du Neubourg. Les sols sont des Argentan sur-Avre Avranches Flers limons assez profonds mais battants. Mortagne au Perche Groupe de 12 exploitations dans l’Eure Son système de culture est classique de cette région, associant des fourrages dont de la ALENÇON travaillant sur des systèmes de culture prairie temporaire à des cultures type SCOP et du lin fibre. intégrés bien avant d’adhérer au Ses principales motivations sont d’avoir un système qui fonctionne bien économiquement, dispositif Fermes DEPHY (10 à 15 ans non bio, bâti sur une organisation durable et confortable du travail en élevage, et avec d’antériorité). l’objectif de minimiser l’usage de la chimie et de limiter ses impacts associés vers Objectifs du groupe : l’extérieur. • améliorer la durabilité de leurs systèmes de culture d’un point de vue environnemental, social et économique, • maintenir et conforter leur faible utilisation de produits phytosanitaires en progressant Pratiques remarquables sur les herbicides pour atteindre un IFT Herbicides proche de 1. Un des systèmes de cultures présent sur l’exploitation Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Prairie Temporaire 3 ans Travail individuel et en groupe : réflexions sur les systèmes de cultures et les stratégies à mettre en œuvre, reconception et suivi des systèmes de culture. Blé Maïs Stratégies pluriannuelles : Stratégies annuelles : • des rotations de 4 à 9 ans, • pour limiter la rencontre avec les • 3 à 4 périodes de semis, bio-agresseurs : 3/4 des semis de • un labour tous les 3 à 4 ans, blé après le 20 octobre et retard • des cultures de printemps qui représentent du 1er apport d’azote au printemps, Colza Blé 1/3 de l’assolement, semis du colza vers le 15 août, • un travail du sol assez important durant éviter les variétés peu couvrantes, l’interculture, • désherbage mécanique : herse • éviter l’application de glyphosate si possible étrille sur céréales et protéagineux ; Blé Lin avant le semis en non labour. binage sur maïs, betterave et féveroles. Une stratégie à moyen terme : • rotation longue intégrant la prairie temporaire, Évolution des IFT sur les exploitations du réseau • pratique du labour occasionnel qui permet de limiter le risque «adventices», 6 • parcellaire redécoupé et plantation de haies pour limiter l’érosion et favoriser 2010 2011 la biodiversité. Indice de Fréquence de Traitement 2012 2013 5 IFT de référence polyculture élevage en Haute- Normandie Des pratiques annuelles : 4 50 % de l'IFT de référence polyculture élevage • décalage des semis de blé après le 20 octobre, 3 en Haute-Normandie • conduite type blé rustique avec une limitation de la fertilisation azotée, • utilisation de variétés résistantes aux maladies et à la verse, 2 • binage du maïs lorsque les conditions météorologiques le permettent. Des systèmes qui sont économes en produits 1 phytosanitaires en particulier en fongicides et en Une «certaine tolérance» vis-à-vis des adventices et des maladies tant que cela n’affecte 0 insecticides. pas les marges brutes des différentes cultures. Moyenne groupe Performances de Jean-Paul JOURDAIN Indicateurs économiques au sein du groupe DEPHY 6 En comparant les performances Indice de Fréquence de Traitement Marge Brute (MB) et Charges Opérationnelles (CO) du groupe Fermes DEPHY de 5 en €/ha l’Eure («DEPHY 27») avec un panel 1 500 4 d’exploitation de l’Est de l’Eure («CER Est»), on observe un maintien 3 1 200 des marges brutes avec des charges 2 900 opérationnelles inférieures pour le 1 groupe Fermes DEPHY de l’Eure. 600 0 2009 2010 2011 2012 2013 A retenir : IFT total DEPHY 27 IFT total JP Jourdain 300 • l’IFT moyen du groupe est inférieur IFT de référence polyculture élevage à 50 % de l’IFT de référence, en Haute-Normandie 0 notamment grâce aux économies de 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 50 % de l'IFT de référence polyculture élevage MB CER Est CO DEPHY 27 fongicides et d’insecticides, en Haute-Normandie MB DEPHY 27 CO CER Est • la réduction de l’utilisation des herbicides est beaucoup plus difficile. 6 7
OOM sur... Z• EARL de La Chaumière Polyculture-élevage Animateur du réseau Benoît ENOUF FRCIVAM de Basse-Normandie représentée par Alain DAVY benoit.enouf@civam.org • Localisation : Pointel (bassin versant de La Rouvre - Orne) Tél. 02 31 68 80 58 Dieppe Neufchâtel • Exploitation en polyculture-élevage (lait-viande) en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre Deauville ROUEN Intégrer la prairie dans Bayeux Elbeuf Motivations de l’agriculteur le système de culture CAEN Lisieux Vernon Coutances Bernay SAINT-LÔ EVREUX En 2005, Alain DAVY a participé à une démarche collective, initiée par le syndicat d’eau Granville Vire Falaise Verneuil du Houlme et l’agence de l’eau, et animée par la FRCIVAM. L’objectif était de réfléchir à Argentan sur-Avre Avranches Flers Groupe de 8 exploitations sur le bassin l’évolution des systèmes de production pour contribuer à la préservation de la ressource versant de La Rouvre ou en périphérie, Mortagne au Perche en eau et la santé, en travaillant l’autonomie et l’économie à l’échelle du système. ALENÇON dans l’Orne. Dès lors, Alain DAVY s’est orienté vers différentes pistes et travaux : 4 fermes en Agriculture Biologique (AB) • une contractualisation en 2008 d’une MAE SFEI confortant ainsi sa démarche d’évolution (dont 2 converties depuis la création du vers un système de production plus économe et plus autonome, groupe), 3 fermes en démarche d’Agriculture Durable (dont 2 signataires de la Mesure • des échanges parcellaires successifs en 2008 et 2012, lui permettant d’accroître sa Agro-Environnementale Système Fourrager Econome en Intrants (MAE SFEI)), 1 ferme en surface accessible au pâturage, conduite conventionnelle. • un engagement dans la conversion de son exploitation à l’AB en 2012. Objectifs du groupe : • travailler l’économie et l’autonomie (alimentaire et décisionnelle), à l’échelle du système d’exploitation, avec des systèmes fourragers axés sur la valorisation de prairie pâturée Répartition des cultures : évolution de l'assolement et/ou de fauche, • préserver ou accroître la viabilité et la vivabilité des systèmes laitiers en polyculture- Les 98,5 ha de SAU de 2008 2014 élevage, l'exploitation se répartissent Jachère • réduire ou ne plus utiliser de pesticides afin de contribuer à la préservation de l’eau, l’air, comme suit : Triticale 7 ha le sol, la biodiversité, sans oublier la santé humaine. Maïs 9 ha 1,5 UTH, Prairie grain 9 ha 55 vaches laitières, 24 ha Céréales à Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe 291 000 L de quota, paille Prairie 15 bœufs/an. 31 ha Luzerne-fétuque Luzerne-fétuque 52 ha élevée élevée Exploitation certifiée Efficience : Reconception : Maïs 15 ha 30 ha Agriculture Biologique depuis • meilleure prise en compte des conditions • faux-semis, ensilage mai 2014. d’application des produits, • mélanges variétaux, densité de 22 ha • réflexion sur le choix des produits (nocivité semis réduite et décalage de semis, vis-à-vis de l’environnement et de la santé). • introduction de prairies temporaires Le système de culture DEPHY étudié représente 30 % de la SAU et est composé de Substitution : (courte ou longue durée), de parcelles non accessibles au pâturage des vaches laitières. • désherbage mécanique sur maïs et céréales. mélanges céréales/protéagineux 008 2008 0 2014 Maïs Ensilage/Blé/Triticale Luzerne-Fétuque Elevée/ Les différents leviers mobilisés s’inscrivent dans une démarche d’évolution menée à IFTH : 1,06 Maïs Grain/Triticale l’échelle du système d’exploitation ce qui assure une cohérence dans les changements IFTHH : 1,27 IFT : 0 en cours. L’exploitation autonome à 100 %, a diminué de 70 % sa surface en culture, substitué l’atelier taurillons par des bœufs à l’herbe et adapté son système fourrager (9 mois de Les actions collectives de formations et d’échanges pâturage, ration hivernale : foin et enrubannage luzerne/fétuque élevée + maïs grain menées par le groupe inerté). • Gestion et conduite du pâturage et des prairies de fauche. • Désherbage mécanique des cultures. Pratiques remarquables • Tours d’herbe / de cultures. • Co-conception de systèmes de culture. Evolution liée à la réflexion menée à l’échelle de l’exploitation, et matérialisée par : • Vie et fonctionnement du sol. • l’intégration de prairie de fauche luzerne/fétuque élevée (azote, adaptation aux • Essais de différents mélanges céréales/protéagineux. conditions séchantes, allongement de la rotation), • l’abandon des Techniques Culturales Sans Labour pour la maîtrise des adventices, • la suppression de la 2e paille, • le recours au désherbage mécanique (herse étrille, bineuse). Evolution des objectifs agronomiques de l’exploitant et des résultats attendus à l’échelle du système de culture. Autres indicateurs Soldes intermédiaires de d gestion ti 450 € Entre 2005 et 2012, 396 € VA/1 000 L diminution de la Valeur EBE/1 000 L 312 € RC/1 000 L Ajoutée (VA) par l’arrêt de 305 € 300 € la vente des céréales. 300 € 293 € 260 € Augmentation du Résultat Courant (RC) avant la 150 € 98 € 115 € certification bio, grâce à 65 € l’amélioration de l’efficacité économique. 0 2005 2008 2012 8 9
Z•OOM sur... GAEC de la Planche Saint Jean, Polyculture-élevage Animatrice du réseau Caroline MILLEVILLE représenté par Christian PHILIPPE Chambre d’agriculture de la Manche cmilleville@manche.chambagri.fr • Localisation : Catteville (Nord de la Manche) Dieppe Tél. 02 33 06 46 72 • Exploitation de Polyculture Elevage (lait) Neufchâtel en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre Deauville ROUEN Une diversité d’acteurs Bayeux Elbeuf Motivations de l’agriculteur Coutances SAINT-LÔ CAEN Lisieux Bernay Vernon pour un grand éventail Granville Vire Falaise EVREUX de solutions La plus grande part de l’exploitation de Christian PHILIPPE se trouve dans le parc naturel Avranches Flers Argentan Verneuil sur-Avre des marais du Cotentin et du Bessin, directement concerné par le réseau Natura 2000. La gestion du jonc dans les parcelles de marais est particulièrement difficile. Le système Mortagne au Perche Groupe de 11 exploitations en est représentatif de la région : un atelier lait avec une référence intéressante (6 100 l/ ha) ALENÇON polyculture élevage laitier réparties dans et des surfaces pour nourrir les animaux. La contrainte des parcelles de marais se le bocage de la Manche. conjugue avec le souci «d’assurer» les rendements en maïs fourrage, tout en contrôlant les interventions pratiquées. Avec le temps, une certaine compétence et un goût évident Particularité : s’expriment dans la conduite économe des cultures ainsi que dans l’optimisation du avoir intégré 4 exploitations de lycées agricoles (Coutances, Montebourg, St Lô/Thère et travail. Vire) et la ferme expérimentale de la Blanche Maison. Objectifs du groupe : • allier systèmes de culture économes en intrants, respectueux de l’environnement et Répartition des cultures : assolement 2013 autonomie pour le troupeau, • bénéficier d’une diversité de références et de supports pédagogiques, rendus possibles Les 101 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : par différentes situations d’exploitation. Le système de culture DEPHY étudié représente 41 % de la SAU de l’ex- ploitation. Maïs Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Prairie 34,5 ha Le système de culture comprend une permanente 39 ha rotation maïs-maïs-blé (voire maïs- Agriculture biologique maïs-maïs-blé occasionnellement) et Désherbage mécanique l’introduction de 2,3 ha de luzerne en Prairie Blé 2009. temporaire 7,5 ha Recours à des variétés rustiques 18 ha Réduction de la densité de semis Luzerne 2,3 ha Décalage de la date de semis Rotation : introduction de cultures étouffantes 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % % Exploitations Pratiques remarquables Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) • Le blé est semé en mélange d’au moins 2 ou 3 variétés assez résistantes aux maladies depuis quelques années, et la densité de semis est modérée. L’objectif : limiter l’appari- Évolution des IFT sur les exploitations du réseau tion de maladies et donc réduire les interventions fongicides. Bien que dans un secteur humide et avec des pratiques limitant les bio-agresseurs, c’est surtout le regard sur la culture qui change. Christian PHILIPPE n’intervient pas dès les premiers signes de maladies, il raisonne en 5 IFT initial fonction des variétés qu’il a choisies, des conditions météo annoncées et du stade de la Indice de Fréquence de Traitement 4,5 IFT 2013 IFT de référence culture. L’IFT total du blé est égal à 1,97. 4 polyculture élevage en 3,5 • Sur le maïs, les interventions chimiques se font à doses réduites. Elles sont fonction du Basse-Normandie 3 salissement de la parcelle qui diffère selon le précédent cultural. L’IFT total maïs est égal 2,5 à 1,21 avec un précédent maïs, mais seulement de 1,07 avec un précédent céréale. 2 • Concernant la luzerne, Christian PHILIPPE intègre quelques hectares de 1,5 luzerne dans ses rotations pour les allonger. La luzerne est sou- 1 vent associée d’un dactyle ou d’une fétuque afin 0,5 de limiter l’enherbement là où la 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 luzerne a plus de mal à s’im- Exploitations du réseau planter. Cette association permet d’éviter le désherba- A retenir : ge de la culture. Si toutefois • les IFT des systèmes suivis sont aujourd’hui inférieurs aux références régionales, une intervention chimique est principalement grâce à des leviers agronomiques et à l’allongement des rotations, nécessaire, il intervient à doses • les exploitations qui ont vu leur IFT système augmenter en 2013 sont en général réduites et ne traite en priorité celles qui continuent d’utiliser des variétés de blé sensibles aux maladies, que les foyers d’adventices en ouvrant et coupant sa rampe de • deux exploitations (cf. exploitations 10 et 11 de l’histogramme) ont arrêté l’usage les pulvérisateur en fonction des be- produits phytosanitaires : l’une par son passage en agriculture biologique, l’autre soins. par la mise en place d’un programme d’expérimentation «Zéro phyto» (ferme expérimentale). Au final en 2013, l’IFT du système de culture est égal à 1,25 soit 36 % de la référence régionale. 10 11
Z•OOM sur... GAEC Anne Godard Polyculture-élevage Animateur du réseau Arnaud LANGLOIS représenté par Bruno ANNE Chambre d’agriculture du Calvados a.langlois@chambagri.calvados.fr • Localisation : Blay (Ouest du Calvados) Dieppe Neufchâtel Tél. 02 31 51 66 34 • Exploitation de Polyculture Elevage (lait) en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre Deauville ROUEN Moins de phytos et Bayeux Elbeuf Motivations de l’agriculteur plus d’autonomie CAEN SAINT-LÔ Lisieux Vernon Coutances Bernay EVREUX Falaise Granville Vire L’exploitation est située sur une aire d’alimentation de captage, classée Grenelle, avec une Avranches Flers Argentan Verneuil sur-Avre Groupe de 8 exploitations en polyculture problématique phytosanitaire forte. Des actions de sensibilisation sont menées sur cette élevage réparties dans l’ouest du Mortagne au Perche zone depuis de nombreuses années. Motivé par la réduction de l’usage de ses intrants, ALENÇON Calvados, le Bessin et le Bocage. Bruno ANNE s’est d’abord engagé dans un Contrat Territorial d’Exploitation (CTE) puis Exploitations avec un atelier cultures dans une Mesure Agro-Environnementale Système Fourrager Econome en Intrant (MAE plus ou moins développé (présence de SFEI). Par ailleurs, il cherche également à accroître son autonomie alimentaire. L'herbe blé et de maïs). est la base de l’alimentation du troupeau. Objectifs du groupe : • gagner en autonomie alimentaire en développant les cultures fourragères et travailler sur des conduites économes en intrants, • partager et échanger autour de ces thématiques. Répartition des cultures : assolement 2013 Les 151 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Blé 28 ha Agriculture biologique Le système de culture étudié dans Prairie le réseau DEPHY couvre 50 ha. permanente Désherbage mécanique Maïs 73 ha Il s’appuie sur une rotation maïs-blé 24 ha Limitation des apports d'azote et répond aux exigences de la MAE Allongement rotation SFEI. Prairie Réduction des doses temporaire Recours à des variétés rustiques 21 ha Luzerne Travail de sol en interculture 5 ha Travail sur les couverts végétaux % Exploitations 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) Pratiques remarquables Econome, il combine une lutte chimique réduite en complément d’une lutte physique (désherbage mécanique, labour systématique) et culturale (limitation de la fertilisation, Évolution des IFT sur les exploitations du réseau choix variétal…). • En 2013, l’IFT du système est égal à 1,43 soit 42 % de la référence régionale. Les performances économiques, notamment les marges des cultures, restent d’un bon 4 niveau. 3,5 • Sur blé, les pratiques se caractérisent notamment par une conduite type blé rustique Indice de Fréquence de Traitement avec une limitation de la fertilisation à 100 unités d'azote, l’utilisation de variétés 3 résistantes aux maladies et à la verse, le décalage des dates de semis, l’absence de 2,5 régulateur et le recours à une lutte fongicide à dose réduite. L’IFT total du blé 2 est égal à 2,04. 1,5 • Sur maïs, l’usage du binage en complément d’une première intervention chimique permet une faible utilisation de désherbant. L’IFT total maïs est de 0,52. 1 0,5 0 1 2 3 4 5 6 7 Exploitations du réseau IFT initial IFT 2013 IFT de référence en polyculture-élevage en Basse-Normandie Note : l’exploitation n°7 de l’histogramme s'est convertie à l'agriculture biologique, affichant un IFT de 0 en 2013. A retenir : • les IFT initiaux sont tous inférieurs à la référence régionale. Les IFT baissent en 2013 pour plusieurs exploitations, • seule l’exploitation n°3 (cf. histogramme) voit son IFT augmenter significativement suite au développement de l’atelier cultures. 12 13
Z•OOM sur... GAEC de Forges Polyculture-élevage Animatrice du réseau Adeline MICHEL représenté par Marc LECHAT CERFRANCE Normandie Maine • Localisation : Curey (sud de la Manche) amichel@nm.cerfrance.fr Tél. 02 31 15 58 24 • Exploitation avec un atelier porc et un atelier bovin lait Dieppe Neufchâtel en-Bray • 4 UTH dont 2 associées et 2 salariées Fécamp Cherbourg Le Havre Bayeux Deauville ROUEN Elbeuf Sécuriser le système Motivations de l’agriculteur Coutances SAINT-LÔ CAEN Lisieux Bernay Vernon fourrager tout en Trois raisons motivent la participation de Marc LECHAT au réseau de Fermes DEPHY. Granville Vire Falaise EVREUX réduisant les phytos D’abord, il s’agit d’anticiper les contraintes environnementales et d’avoir le temps et Verneuil Avranches Flers Argentan sur-Avre l’accompagnement pour s’y préparer sereinement, voire de les transformer en opportunités. Mortagne au Perche Groupe de 8 exploitations dont 6 avec Ensuite, parce que ça fait longtemps qu’utiliser ces produits le perturbe vis-à-vis de sa ALENÇON un atelier lait + porcs, une exploitation santé et de l’image qu’ils véhiculent auprès de la société. laitière et une exploitation en système Enfin, les produits phytosanitaires ont un coût non négligeable qu’il souhaite rationnaliser allaitant. au maximum. Particularités : Si Marc LECHAT travaillait déjà sur la réduction des produits phytosanitaires, son entrée • structures de tailles importantes avec des objectifs de production élevée en élevage et dans le réseau en 2012 lui donne un nouveau souffle. Le groupe lui donne l’occasion de sur les cultures afin d’être le plus autonome possible en céréales et paille, «ne plus être seul dans son coin à travailler sur le sujet et d’échanger». Il joue également • conciliation de 2 types de systèmes de culture : un système dit «fourrager» (blé/maïs un rôle de réassurance pour expérimenter : «On ose plus en groupe». ensilage et prairies temporaires) et un système dit «céréalier» (blé tendre, orge d’hiver, colza et maïs grain). Répartition des cultures : assolement 2013 Objectifs du groupe : engager une réflexion sur le système fourrager pour raisonner et concilier nutrition des animaux et réduction des phytosanitaires. Les 82 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : Assolement moyen en ha Un système de culture DEPHY «céréalier» à rotation courte Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Luzerne 3 ha Prairie permanente 2 ha RGI Mélanges variétaux blé Allongement ponctuel de la rotation Maïs Prairie 25 ha Maïs Variété colza précoce en mélange (méligèthes) temporaire Faux semis 22 ha Orge d’hiver Choix de variétés moins sensibles Progrès dans le raisonnement et utilisation d'OAD* Orge Blé Labour 17,5 ha 17,5 ha Date de semis tardive en blé Blé 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % % Exploitations * Outils d'Aide à la Décision Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) Pratiques remarquables Évolution des IFT sur les exploitations du réseau Depuis 2012, le principal axe de tra- Sur blé vail concerne la gestion des maladies 4,5 4 en céréales. 4,0 Indice de Fréquence de Traitement • En blé, Marc LECHAT a semé un 3,5 3,5 mélange composé de 4 variétés aux IFT initial = 3,01 Indice de Fréquence de Traitement 3,0 3 profils de résistance aux maladies et à la verse complémentaires. 2,5 2,5 1,43 IFT 2013 = 1,98 • Les réunions de groupe lui ont éga- 2,0 2 lement permis d’affiner le pilotage du 1,5 0,65 1,5 déclenchement du premier fongicide 1,0 par des observations et l’utilisation 1 0,5 1,58 1,33 de seuils de déclenchement. Ainsi, 0,5 en 2012, un seul fongicide à dernière 0,0 feuille étalée a été appliqué. IFTH IFTHH 0 1 2 3 4 5 6 7 8 IFT de référence du blé en Basse-Normandie Exploitations du réseau Reste pour les prochaines années à IFT initial IFT 2013 travailler sur la gestion du désherba- IFT de référence en polyculture-élevage en Basse-Normandie ge mécanique notamment en maïs. A retenir : • la diminution de l’IFT pour 5 exploitations a été majoritairement permise par l’amélioration de l’efficience des produits phytosanitaires hors herbicides : travail sur le raisonnement du déclenchement, utilisation de variétés moins sensibles… • cette diminution est toutefois atténuée par une forte sécurisation du désherbage entraînant une stagnation, voire une augmentation de l’IFT herbicide, • la gestion du désherbage reste un axe de travail prioritaire pour le groupe avec l’organisation de formations spécifiques par exemple sur le désherbage alternatif en maïs. 14 15
ZOOM sur... Grandes cultures Animatrice du réseau Lucie VIEL • EARL du Domaine Coopérative AGRIAL • Crocy (région de Falaise - Calvados) l.viel@agrial.com Tél. 02 31 45 43 73 • Exploitation de grandes cultures Dieppe Neufchâtel en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre ROUEN Bayeux CAEN Deauville Elbeuf Un travail déjà engagé Motivations de l’agriculteur Coutances SAINT-LÔ Lisieux Bernay Vernon depuis plusieurs EVREUX Granville Avranches Vire Falaise Argentan Verneuil sur-Avre années Installé en 1996, l’exploitant a toujours mis à profit les couverts végétaux pour maintenir Flers une bonne qualité de sol. L’exploitation se situe sur des terres parmi les plus sèches du Mortagne au Perche Calvados dont le potentiel est variable (autour de 85 qtx/ha sur blé). ALENÇON Groupe de 14 exploitations valorisant Multiplicateur de semences pour la coopérative, il se doit de garantir une production de des cultures industrielles comme la qualité irréprochable. Convaincu des progrès possibles pour mieux utiliser les produits betterave sucrière et le lin textile. phytosanitaires, il décide de s’engager dans ce groupe d’agriculteurs passionnés Particularités : d’agronomie. • la réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires s’est amorcée il y a plusieurs années alors que le dispositif DEPHY n’existait pas, • les exploitations présentent des rotations longues et des potentiels de rendement globalement élevés, malgré des types de sol hétérogènes. Répartition des cultures : assolement 2013 Objectifs du groupe : allier performance économique et respect de l’environnement dans une dynamique d’innovation et une meilleure connaissance des processus Les 172,5 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : écosystémiques. Lin 7,5 ha Betteraves 12 ha Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Pois 14 ha Bande mellifère (pollinisation et auxilliaires) Colza Produits de biocontrôle 14 ha Blé Labour tous les 4 ans 75 ha Mélange avec variété précoce sur colza Maïs Déherbage mécanique 20 ha Orge Outils d'Aide à la Décision 30 ha Alternance cultures de printemps/cultures d'hiver Implantation de couverts végétaux Surveillance seuils d'intervention Rotation longue (plus de 5 ans) Choix de variétés peu sensibles 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % Pratiques remarquables % Exploitations Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) • Remise en question permanente. Les cultures industrielles telles que le lin textile ou les betteraves requièrent une grande • S’adapter au contexte. technicité. Sur des rotations longues et diversifiées, les agriculteurs ont développé un • Etayer la stratégie avec les Outils d’Aide à la Décision : modèle d’estimation du risque savoir-faire agronomique qu’ils perfectionnent au quotidien par : d’apparition des maladies sur blé, aide au pilotage de l’azote… • l’agriculture de précision : Outils d’Aide à la Décision pour le pilotage de l’azote, simulation des risques liés aux maladies, surveillance épidémiologique du territoire, • Des tours de plaine fréquents, surveillance et piégeage pour n’intervenir que si les autoguidage des bineuses… seuils d’intervention sont dépassés : exemple de la tordeuse du pois ou de l’altise du • une volonté de valoriser au mieux les processus biologiques : effets des bandes fleuries, colza. des couverts végétaux, observations de pollinisateurs, de la biologie du sol, utilisation ion e pour la gest de produits de biocontrôle dès que possible… ge ur s : ba nd e de colza précoc aux ra va s altises et Alternatives comptage de ve tt e de pi égeage pour cu Évolution des IFT sur les exploitations du réseau s des méligèthe 6 Indice de Fréquence de Traitement 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Moyenne Exploitations du réseau IFT initial (synthèse 3 ans) IFT 2013 IFT de référence grandes cultures en Basse-Normandie A retenir : • 9 exploitations ont vu leur IFT diminuer en 2013, • pour accélérer la réduction de leur IFT, les agriculteurs du groupe multiplient les observations, affinent leurs connaissances et leurs techniques et s’adaptent aux conditions annuelles de pressions des maladies et des ravageurs. 16 17
ZOOM sur... Grandes cultures Animateur du réseau Adrien BLOUX • David MAILLARD CERFRANCE Normandie Maine • Localisation : Petiville (Vallée de Seine - Seine-Maritime) abloux@nm.cerfrance.fr • Exploitation en grandes cultures Tél. 06 75 90 98 19 Dieppe Neufchâtel en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre ROUEN Deauville Bayeux CAEN Lisieux Elbeuf Raisonner à l’échelle Motivations de l’agriculteur SAINT-LÔ Vernon Coutances Bernay Falaise EVREUX du système de culture Granville Vire Argentan Verneuil sur-Avre L’exploitation de David MAILLARD est située sur des limons profonds à fort potentiel de Avranches Flers Groupe de 9 exploitations présentant production. Sa rotation est constituée de cultures d’hiver et de cultures de printemps. dans leurs systèmes de culture une ouALENÇON Mortagne au Perche Il recherche dans la démarche DEPHY un cadre pour bénéficier du retour d’expériences plusieurs cultures industrielles comme le d’autres agriculteurs, ce qui lui est précieux pour avancer sans prendre trop de risques. lin, la betterave sucrière et la pomme de Il s’est fixé un objectif chiffré : passer de 4,7 à 3,3 d’IFT. Il a notamment mis en place le terre. mélange de variétés en blé et le semis de cultures associées au colza pour atteindre son Exploitations localisées dans des zones de production favorables de la Haute-Normandie. objectif. Objectifs du groupe : faire évoluer les systèmes de culture, pour utiliser moins d’intrants tout en restant très performants sur le plan économique. Répartition des cultures : assolement 2013 Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Les 136 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : Gel annuel + Prairie Bande enherbée 4 ha 1,5 ha Bas volume Couverts associés Colza d'hiver Développement du biocontrôle 15 ha Couverture permanente des sols Décalage date de semis Lin fibre Blé 24,5 ha tendre Mélange variétaux 75 ha Choix des variétés résistantes Rotation allongée Betterave Faux semis sucrière % Exploitations 16 ha 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) Pratiques remarquables Évolution des IFT sur les exploitations du réseau Levier principal utilisé : les mélanges variétaux. David MAILLARD a conçu deux types de mélanges : 8 IFT initial • un précoce : Allez y + Barok + Bermude + Chevron, Indice de Fréquence de Traitement 7 IFT 2012 • un tardif : Rubisko + Cellule + Alixan + Altigo + Pakito. IFT 2013 6 IFT de référence grandes 5 cultures en Haute-Normandie L’objectif est de limiter la nuisibilité de la rouille jaune, de la septoriose et de la fusariose et 4 de limiter les doses de fongicides. De plus, bénéficier de deux mélanges permet d’éche- 3 lonner les dates de semis et de récolte. 2 1 0 1 2 3 5 6 7 8 9 Exploitations du réseau A retenir : • les évolutions d’IFT sont variables : cinq sont en augmentation et trois sont en nette baisse, • les augmentations des IFT sont essentiellement liées aux herbicides. Par exemple avec l’exploitation n°9 de l’histogramme : l’IFT initial est de 2,48 avec 1,34 d’IFT herbicide. Ce niveau d'herbicide n’était pas compatible avec la robustesse agronomique du système d’exploitation. La pression adventice, devenue trop forte, aurait pu mettre en péril la durabilité économique de l’exploitation. La protection contre les adventices a dû être ajustée (+ 1,5 d’IFT l’année suivante), • les IFT fongicides sont en baisse pour quatre exploitations. 18 19
Z•OOM sur... GAEC du Mesnil au Coffre Grandes cultures Animateur du réseau Thomas ROLAND représenté par Jean-Paul COMMARE Les Défis Ruraux • Localisation : Nointot (Pays de Caux - Seine-Maritime) thomas.roland@defis-ruraux.fr • Exploitation de type Polyculture Elevage (Lait) Tél. 02 32 70 43 59 Dieppe Neufchâtel en-Bray • 3,5 UTH Fécamp Cherbourg Le Havre Deauville ROUEN Des rotations Bayeux Elbeuf Motivations de l’agriculteur Coutances SAINT-LÔ CAEN Lisieux Bernay Vernon cohérentes Granville Vire Falaise EVREUX agronomiquement «À mon installation, je n'étais pas sensible aux questions de niveaux d'intrants. C'est Avranches Flers Argentan Verneuil sur-Avre suite à des rendements en blé de 50 quintaux en 1987 que j'ai commencé à raisonner en Groupe de 8 exploitations, dont 6 en termes de marge plutôt que de rendement. J'ai alors recherché à optimiser l'efficacité de polyculture élevage laitier, et présentant ALENÇON Mortagne au Perche mes dépenses, tout en me tournant vers des pratiques moins polluantes.» une grande diversité de cultures de vente typiques du pays de Caux : blé, Jean-Paul COMMARE s'est engagé dans le réseau de fermes DEPHY pour favoriser betterave sucrière, colza, lin textile, les échanges entre agriculteurs, faire émerger de bonnes idées, et tester à plusieurs de pomme de terre. nouvelles techniques, en particulier dans les domaines du désherbage mécanique et des Particularités : la combinaison de ces cultures de vente avec des cultures fourragères intercultures. donne naissance à des systèmes à rotations longues et cohérentes agronomiquement. Objectifs du groupe : atteindre une réduction de plus de 50 % de l'utilisation de produits phytosanitaires, tout en restant performants économiquement. Pratiques remarquables Un des systèmes de cultures présent sur l’exploitation Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe Colza Couverts associés Sur plus de 100 ha des 190 ha exploités, Jean-Paul COMMARE pratique une Désherbage mécanique rotation sur 6 ou 7 ans. Blé Blé Agriculture biologique tendre tendre Bas volume / Réduction de dose Il sème une moutarde comme CIPAN Choix de variétés rustiques et teste des couverts associés de type vesce/avoine, avant de cultiver le maïs, Rotations longues % Exploitations les betteraves et le lin. 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % ( dePomme terre ) Lin Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) Blé Betterave tendre Évolution des IFT sur les exploitations du réseau • Le semis d'une variété très précoce de colza en mélange permet de concentrer sur 7 IFT initial cette variété précoce, la pression des insectes ravageurs au printemps. Le choix de IFT 2012 variétés résistantes permet de s'affranchir des traitements fongicides et insecticides et 6 IFT 2013 ainsi d’atteindre un IFT compris entre 1,6 et 2,6, pour des rendements moyens Indice de Fréquence de Traitement IFT de référence grandes 5 cultures en Haute-Normandie supérieurs à 40 quintaux. • Pour aller plus loin, Jean-Paul COMMARE a commencé à désherber mécaniquement et 4 souhaite mettre en place un binage sur colza afin de réduire, voire supprimer, l'utilisation d'herbicide post-semis. 3 • La conduite intégrée du blé (faible densité de semis, choix de variétés selon la 2 résistance, réduction de doses) permet d'optimiser la marge économique sur la culture, malgré des rendements moindres, autour de 90 quintaux, pour un IFT entre 1,8 et 3,1 1 (moyenne régionale : 5,8). 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Moyenne Exploitations du réseau Note : l’exploitation n°4 de l’histogramme s'est convertie à l'agriculture biologique, affichant un IFT de 0 en 2013. A retenir : • la quasi-totalité des exploitations est inférieure à la référence régionale, • les progrès obtenus sont surtout liés à une réduction de l'IFT hors herbicide, grâce au recours à des variétés moins sensibles aux maladies. Une marge de progrès est encore réalisable pour réduire l'utilisation des herbicides, via le désherbage mécanique notamment, • certaines variations d'IFT sont à nuancer, car elles sont le fruit de variation des conditions climatiques annuelles, qui entraînent des pressions variables en maladie et en flore adventice, • par ailleurs, certains leviers agronomiques, tel l'allongement des rotations, ont un effet à long terme et ne s'observent pas encore aujourd’hui. 20 21
Z•OOM sur... EARL DEMOULINS Grandes cultures Animateur du réseau Vincent COURTEAUD représentée par Thierry DEMOULINS Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime vincent.courteaud@seine-maritime.chambagri.fr • Localisation : St Sylvain (Caux maritime - Seine-Maritme) Dieppe Tél. 02 35 59 47 47 • Exploitation de grandes cultures (cultures industrielles) Neufchâtel en-Bray Fécamp Cherbourg Le Havre Deauville ROUEN Concilier économie Bayeux CAEN Lisieux Elbeuf et performance dans Motivations de l’agriculteur SAINT-LÔ Vernon Coutances Bernay Granville Vire Falaise EVREUX des systèmes avec Thierry DEMOULINS souhaite utiliser moins de produits phytosanitaires dans son système Avranches Flers Argentan Verneuil sur-Avre cultures industrielles tout en valorisant les forts potentiels de ses sols dans un objectif d’optimiser ses marges. Mortagne au Perche Il s’agit pour lui de montrer qu’il est possible de produire en quantité, en qualité et en ALENÇON respectant l’environnement. Groupe de 8 exploitations présentant Techniquement, il cherche à optimiser sa rotation pour une meilleure conduite agronomique des cultures industrielles comme la et en particulier pour maitriser le stock semencier des adventices (déspécialiser et éviter betterave, le lin et aussi la pomme de la flore difficile). Il veut également profiter du progrès génétique (variétés plus tolérantes terre pour certaines d’entre elles. aux maladies) et utiliser des produits moins dangereux pour l’applicateur et pour Particularités : l’environnement. • localisation en Haute-Normandie sur la façade maritime et plateau du Neubourg, Enfin, il souhaite travailler la prophylaxie et l’efficience de ses traitements pour pouvoir en limons profonds à haut potentiel, sécuriser ses réductions de doses. • exigences de qualité conséquentes pour ces productions. Objectifs du groupe : Répartition des cultures : assolement 2013 • travailler à concilier ces exigences avec une moindre utilisation des produits phytosanitaires, • être acteur d’une agriculture productive et plus respectueuse de l’environnement, Les 110 ha de SAU de l'exploitation se répartissent comme suit : Betterave fourragère • améliorer l’efficience, le raisonnement des interventions, la protection intégrée et les 4 ha Pois protéagineux 6 ha innovations. Des cultures diversifiées sur l'exploitation : 2 céréales à paille, Betterave 17 ha Principaux leviers agronomiques mobilisés au sein du groupe une culture oléagineuse, une légumineuse et deux cultures Lin textile 18 ha Stimulateurs de défenses naturelles industrielles de printemps. Blé Mélanges de variétés + un atelier mineur de vaches tendre Colza Choix de variétés plus tolérantes allaitantes. d'hiver 36 ha Date de semis des céréales 19 ha Orge Réduction de dose (dont 60 % bas volume) d'hiver Broyage des fanes de pomme de terre 10 ha Désherbage mécanique en betterave Travail de sol en interculture (labour, déchaumages,...) Rotation longue et diversifiée 0% 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % Pratiques remarquables % Exploitations Systèmes initiaux Systèmes évolués (2013) • Le système de culture s’appuie sur une rotation longue avec 2 cultures de printemps et Évolution des IFT sur les exploitations du réseau 3 cultures d’hiver. De ce fait, les périodes de semis sont très diversifiées avec des dates de semis de céréales qui ont été retardées. A retenir : • Une attention particulière est apportée à l’interculture : La majorité des exploitations ont des IFT en dessous des références (régionales ou nombreux déchaumages et gestion des recalculées*) en 2013, ce qui n’était pas le cas au départ. résidus. Le choix de variétés plus tolérantes aux maladies est Exploitations sans pomme de terre IFT initial IFT 2013 Indice de Fréquence de Traitement IFT de référence grandes cultures en systématique en céréales et en 7 Haute-Normandie betteraves. La pratique du binage 6 des betteraves est réalisée quand 5 Après une année à la hausse en 2012, les conditions sont favorables. 4 liée à une forte pression sanitaire 3 sur la quasitotalité des cultures, la • Depuis 2013, l’exploitant teste 2 faible pression maladie en 2013 a fait des applications de produit naturels 1 diminuer l’utilisation des phytosanitaires, (Stimulateur de Défenses Naturelles) 0 à l’exception de deux agriculteurs (qui en complément de doses réduites 1 2 3 4 Exploitations du réseau restent cependant au niveau initial). de fongicides classiques, pour lutter contre les maladies. Exploitations avec pomme de terre • Depuis 2014, lors du semis du colza, Indice de Fréquence de Traitement IFT initial IFT 2013 une variété plus précoce est semée avec 10 IFT de référence recalculé avec pomme de terre la variété principale pour mieux gérer les 8 L’optimisation des interventions dans méligèthes. 6 3 systèmes avec pomme de terre (en 4 particulier les réductions de dose) les La mise en œuvre de ces leviers rend plutôt économes par rapport aux agronomiques a permis à l’agriculteur 2 références. de réduire l’utilisation des produits 0 phytosanitaires. Aujourd’hui, c’est une 1 2 3 4 Exploitations du réseau * Etant donné le poids très important de la pomme économie de 30 % en produits phytosanitaires de terre dans les systèmes concernés, les réfé- par rapport aux références régionales, et rences sont recalculées en fonction du ratio de pomme de terre dans ces systèmes. jusqu'à 40 % en utilisation des herbicides. 22 23
Vous pouvez aussi lire