Diagnostic du territoire - périmètre d'étude - révision de la charte - janvier 2007 - janvier 2007 diagnostic du territoire
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édito Créé en 1991, le Parc naturel régional des Marais L’atlas cartographique du territoire que vous du Cotentin et du Bessin a révisé sa charte une avez entre les mains est le fruit d’un long travail première fois en 1998. Pour anticiper sur le terme interne, enrichi des contributions de nombreux fixé par décret du 13 mars 2008, la procédure de partenaires. Il présente une vision synthétique mise en révision a été officiellement lancée par et thématique des caractéristiques du territoire, le Conseil Régional de Basse-Normandie le 24 met en valeur ses forces et ses faiblesses et tente juin 2005 avec un avis favorable sur le périmètre d’établir les enjeux et perspectives d’avenir d’étude proposé par le Syndicat mixte. selon les secteurs. Le document est structuré autour de grandes composantes descriptives Ce nouveau périmètre d’étude s’élargit à 6 et explicatives d’un territoire, à savoir, une nouvelles communes portant ainsi le territoire du présentation géographique, une présentation Parc naturel régional des Marais du Cotentin et de ses patrimoines (naturel, paysage et culturel) du Bessin de 149 à 155* communes dont 4 dans la et l’ensemble des thèmes liés à la présence et Manche et 2 dans le Calvados. à l’activité humaine (démographie, économie, aménagement du territoire, etc.). Dans sa proposition, le Parc a clairement réaffirmé son appartenance à des zones humides Ce travail a servi de base à l’élaboration des d’intérêts écologiques majeurs (zones humides mesures de l’avant projet de charte. continentales et maritimes), dans le prolongement de sa première révision de 1998. Cet outil offre un panorama complet et actualisé sur ce territoire d’exception. Dans l’avenir, il Pour construire son futur projet de territoire de sera utile à chacun pour mieux comprendre développement durable pour 12 ans avec les tendances, les opportunités, les menaces à l’ensemble des partenaires (élus, habitants, moyen et long terme et ainsi mieux les intégrer partenaires techniques et financiers), le Parc dans ses décisions futures. a établi un bilan complet de ses actions suivi d’une évaluation et un atlas cartographique du Rolande Brécy territoire. En effet, “La charte est établie ou révisée à partir d’un inventaire du patrimoine et d’une analyse de la situation culturelle, sociale et économique * Au moment de l’établissement du du territoire en fonction des enjeux en présence“ Présidente du Parc naturel régional diagnostic en 2006, tout le travail s’est (Décret n°94-765 du 1er septembre 1994). des Marais du Cotentin et du Bessin basé sur 155 communes. Le 14 février 2007 deux communes adhérentes du Parc ont fusionné : Graignes et Le Mesnil-Angot formant désormais la commune de Graignes-Mesnil Angot. Le périmètre d’étude devra être rectifié par arrêté afin d’intégrer ce changement et porter dorénavant sur 154 communes.
2 Contexte géographique 4 2 Territoire Evolution de 1991 à 2008 6 Géographie physique Géologie - Occupation du sol Protection du patrimoine naturel sommaire Flore et végétation Faune 10 Patrimoine naturel Biodiversité 8 10 12 14 16 18 Paysages 20 Hydrologie 22 Qualité des eaux de surface 20 Eau 25 Gestion de l’eau 28 Patrimoine architectural Culture et 28 patrimoine 30 32 Culture Niveaux d’équipements Aménagement 32 du territoire 34 Énergie 36 Démographie 38 Population active 36 Approche sociale 40 Logement 42 Education 44 Entreprises Développement 46 Artisanat et commerce 44 économique 48 Tourisme 52 Données structurelles 54 Productions et signes de qualité 52 Agriculture 56 Acteurs 58 Organisation du territoire Acteurs 58 institutionnels 60 Planification - Urbanisme Chiffres clés Sources 62 64 65 Lexique 62 Annexes Carte repère Communes
Situation sommaire Cherbourg Quettehou Manche 02 D9 la Sin op e Valognes N13 Montebourg Briquebec Espaces urbanisés Iles Saint-Marcouf Espaces boisés MANCHE UT D904 AH BE Landes boisées AC STE-MERE- D2 H EGLISE Espaces littoraux et dunaires Barneville- le M Carteret ST-SAUVEUR- Pointe du Hoc e r d er et LE-VICOMTE Baie D514 Zone humide des Veys la Dou Om ve ah a rget be Portbail leGo ac h Limite du périmètre d’étude du Parc naturel régional le Port-en-Bessin el N1 3 n D903 Se Cours d’eau principal l’Aure la CARENTAN Canal LA HAYE- ISIGNY- DU-PUITS SUR-MER TREVIERES D6 Réseau routier principal Bayeux 50 CAEN PARIS Voie ferrée ue Limite départementale l'Esq LESSAY CAEN 71 ve Sè s D9 la PARIS ST-JEAN- Chef lieu de canton la Torto CARENTAN DE-DAYE Le Molay t e Tau -Littry ire la PERIERS nne la V le Lo N174 zo N n D90 72 0 D5 l’A y l’Ell 0 10 Km Calvados e Coutances Granville Le Mont St-Michel St-Sauveur St-Lô A 84 -Lendelin RENNES Marigny RENNES Territoire
sommaire Les Parcs naturels régionaux de Basse-Normandie Les 44 parcs naturels régionaux français Caps et Cherbourg Marais d'Opale BELGIQUE Lille Scarpe-Escaut Fort-de-France Avesnois MANCHE Boucles Amiens de la Seine LUXEMBOURG LE H A V R E Normande Boucles de la Marais Rouen Oise-Pays Martinique Marais Seine Normande du Cotentin Vexin de France Reims Metz et du Bessin Caen du français Montagne Vosges du Nord Cotentin de Reims Lorraine ROUEN Paris et Haute-Vallée Strasbourg Normandie-Maine de Chevreuse du Bessin CAEN Armorique Perche Gâtinais ALLEMAGNE Forêt d'Orient Cayenne Rennes français Ballons des Vosges SAINT-LO Orléans SURINAME GUYANE Brière BRÉSIL Besançon CALVADOS Nantes Loire- Morvan Anjou-Touraine MANCHE Dijon Guyane française SUISSE Brenne B A S S E - N O R M A N D I E Poitiers Haut-Jura Millevaches Clermont Massif en Limousin -Ferrand Lyon des Bauges Limoges Livradois -Forez Chartreuse Périgord-Limousin Volcans Pilat ORNE d'Auvergne ITALIE Vercors Bordeaux Queyras Monts Causses d'Ardèche Landes de du Quercy Corse Normandie-Maine Gascogne Grands Causses Luberon Ajaccio Verdon N ALEN C O N Toulouse Montpellier Camargue Haut-Languedoc Perche Marseille 0 25 Km Narbonnaise en Méditerranée N Pyrénées Catalanes 0 250 Km ESPAGNE Un territoire de Normandie L’identité culturelle du Parc, présente dans La Basse-Normandie, une région Le réseau français le bâti, la toponymie, les savoir-faire et les riche de 3 Parcs Le Parc naturel régional des Marais du us et coutumes, reflète dans sa diversité Après quarante ans d’existence, la Cotentin et du Bessin est situé dans la région l’histoire de ce territoire “entre terre et eau” Des Marais du Cotentin et du Bessin au France compte en 2006, 44 Parcs naturels Basse-Normandie sur les départements de modelé par l’activité humaine. nord, en passant par Normandie-Maine qui couvrent 12% du territoire (7 millions la Manche et du Calvados. au sud et le Perche au sud-est, les Parcs d’hectares) et regroupent 3 millions représentent 23% de la superficie pour d’habitants. L’ensemble des 23 régions Représentatif des grands ensembles 14% de la population. Ils se répartissent est représenté par 68 départements, soit paysagers de cette région : bocage, sur les trois départements régionaux et sur un réseau de 3 689 communes. lande, littoral et marais, il s’organise 326 communes. autour d’une vaste zone humide d’intérêt écologique international. Contexte géographique
Le périmètre en 1991 et en 1998 sommaire Région : Basse-Normandie Un projet de territoire Départements : Manche et Calvados Manche en évolution Décret de création : le 14 mai 1991 Décret de révision : le 13 avril 1998 MANCHE STE-MERE- EGLISE ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE 1991 - 1998, naissance 2008 - 2020, le défi d’un du Parc naturel régional nouveau projet de territoire CARENTAN ISIGNY- LA HAYE- SUR-MER A partir du début des années 1980, un groupe Le Conseil Régional de Basse-Normandie a DU-PUITS TREVIERES de travail composé d’élus, de représentants délibéré le 24 juin 2005 pour le lancement de la des différents acteurs, et de techniciens ont deuxième révision de la charte tout en réaffirmant réfléchi au devenir des marais. La charte de l’appartenance de ce territoire à des zones LESSAY ST-JEAN- DE-DAYE Calvados zones humides, en juin 1989, concrétisait cette humides continentales et maritimes d’intérêt PERIERS démarche et initiait les premières réflexions pour écologique majeur. l’élaboration d’un Parc naturel régional dans les Marais du Cotentin et du Bessin. Le Comité Syndical du Parc conduit depuis, cette N longue procédure qui doit aboutir à un nouveau 0 10 Km Au cours de l’année 1990, les premières projet de territoire mis en oeuvre dorénavant sur communes ont délibéré favorablement pour une période de 12 ans. adhérer aux grands objectifs de la première charte constitutive, qui va aboutir à la création le Cette nouvelle révision propose d’étendre le 14 mai 1991 du Parc naturel régional des marais territoire des 149 communes du périmètre de 1998 du Cotentin et du Bessin et à son classement pour à 6 nouvelles communes périphériques soit 155 Manche les dix prochaines années. communes concernées par le nouveau projet de Parc naturel régional des Marais du Cotentin et MANCHE 1998 - 2008, la première révision de Charte du Bessin. La loi Paysage du 8 janvier 1993, de par ses L’ensemble de ces 155 communes, les Conseils nouvelles dispositions, a conduit le Conseil Généraux du Calvados et de la Manche ainsi STE-MERE- EGLISE Régional de Basse-Normandie à lancer une que le Conseil Régional de Basse-Normandie ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE procédure de révision de charte à partir de 1996. devront délibérés courant 2008 sur leur adhésion Le Comité Syndical, en tant qu’organe décisionnel à ce nouveau projet de territoire du Parc naturel du parc naturel régional a mené cette démarche régional des Marais du Cotentin et du Bessin. de révision. CARENTAN ISIGNY- LA HAYE- SUR-MER DU-PUITS TREVIERES Cette première révision sera l’occasion d’étendre le périmètre à 26 nouvelles communes dont le territoire présente des zones humides ayant une LESSAY ST-JEAN- étendue relative, une qualité comparable et en DE-DAYE Calvados continuité avec les zones déjà présentes. PERIERS Territoire
sommaire Le périmètre d’étude de 2008 Morsalines Evolution du territoire Crasville Année Nombre de communes Aumeville- Lestre périmètre adhérentes Manche Calvados d’étude Lestre 1991 123 108 91 17 Manche Quinéville 117* 104* 19* Fontenay- sur-Mer 1998 149 143 122 21 St-Marcouf MANCHE 145* 124* 21* Hemevez Magneville Ecausseville Ravenoville Urville 2008 155 131 24 Le Ham Bocage Foucarville Golleville Fresville St-Germain- *Avec les adhésions en cours Beuzeville de-Varreville Néhou Gourbesville -au St-Martin-de- zones nb Neuville- -Plain nb de superficie Varreville humides d’habitants Ste-Colombe Orglandes au-Plain communes en ha. en ha. (RGP 99) Audouville- Amfreville la-Hubert 1991 123 119 500 25 000 61 500 STE-MERE- Turqueville Crosville- EGLISE La ST-SAUVEUR- sur-Douve Ecoqueneauville 1998 149 140 000 27 000 65 000 Bonneville Rauville- Chef- Boutteville Ste-Marie- LE-VICOMTE la-Place du- du-Mont Etienville Pont Sébeville Picauville 2008 155 148 000 27 500 72 252 Taillepied Carquebut Blosville Hiesville Cricqueville- Grandcamp-Maisy Les Moitiers- en-Bessin Catteville en-Bauptois Canville- Neuville-en Vierville Brucheville Géfosse- Beuzeville- Liesville- la-Rocque Beaumont Fontenay la-Bastille sur-Douve Angoville- St-Sauveur- Houesville Vindefontaine Cretteville Houtteville au-Plain de-Pierrepont Doville Varenguebec La Cambe Cardonville St-Côme- Brévands St-Nicolas- Prétot- du-Mont Osmanville Longueville de-Pierrepont Ste-Suzanne Appeville Coigny St-Germain- Canchy Baudreville Neufmesnil du-Pert Les Veys Aignerville Baupte CARENTAN Bolleville St-Symphorien- St-Hilaire- Catz St-Jores Monfréville Ecrammeville le-Valois Auvers Petitville ISIGNY- Lithaire SUR-MER Mandeville- Colombières St-Pellerin en-Bessin LA HAYE- Le-Plessis- Vouilly TREVIERES DU-PUITS Lastelle Méautis Bricqueville Mobecq Rubercy Montmartin- en-Graignes Neuilly- Gorges la-Forêt Bernesq Angoville-sur-Ay St-Georges- Saon St-Germain- Laulne Saonnet de-Bohon sur-Ay Vesly Nay Sainteny St-André- de-Bohon Graignes Lison St-Patrice- Gonfreville LESSAY de-Claids ST-JEAN- Le Le Mesnil- DE-DAYE St-Germain- Mesnil- Vénéron sur-Sèves Auxais Angot Airel Créances Raids St-Fromond Tribehou Le Dézert PERIERS St-Sébastien- de-Raids Moon- sur-Elle Calvados Millières Marchésieux Rémilly- Les Champs- Cavigny sur- de-Losque Le Hommet- Lozon d'Arthenay La Feuillie St-Martin- Pirou Vaudrimesnil d'Aubigny Le- Le- Pont-Hébert La Meauffe N Mesnil- Mesnil- St-Aubin- Vigot Eury du-Perron Feugères Amigny Le Lozon Rampan 0 10 Km Muneville-le-Bingard Mesnilbus CARENTAN Evolution de 1991 à 2008
sommaire Une opposition entre haut et bas-pays La Normandie entre Terre et mer La presqu’île du Cotentin, La Normandie est un territoire dont l’Isthme du Cotentin… la morphologie est marquée par la Bordé à l’ouest au nord et à l’est par présence du Bassin parisien à l’est la Manche, la dépression qui s’étend constitué de roches calcaires et du du havre de Lessay aux marais de Bassin Armoricain à l’ouest constitué Carentan constitue la base de la de roches plus anciennes (schistes, Presqu’île du Cotentin et forme l’isthme grés et granits), présentant un réseau du Cotentin, la convergence de la hydrographique dense. Douve et la Taute s’ouvre sur la baie des Veys. Dans le cas où le niveau de Le territoire du Parc : une la mer s’élèverait de quelques mètres, topographie peu contrastée le secteur ainsi délimité se trouverait coupé du continent La majeure partie du territoire se retrouve dans une vaste dépression Un climat océanique formée par un ensemble de très larges vallées (Douve, Taute, Vire, Aure). Le climat océanique humide qui Dans ce secteur de marais dit “bas- couvre le territoire du Parc offre des pays”, l’altitude y avoisine les valeurs températures moyennes assez douces nulles, les pentes des coteaux y sont oscillant autour de 11°C. L’amplitude lâches et douces. Dans le “haut pays”, thermique est assez modérée entre les les altitudes montent jusqu’au 50 saisons d’hiver et d’été (températures mètres. Le relief du territoire ne s’élève minimales moyennes entre 1 à 4,5°C que dans la partie ouest, autour du pour janvier et entre 18,5°C à 22°C secteur Saint-Sauveur-le-Vicomte - la pour juillet) avec de rares gelées. Haye-du-Puits et de ses cinq monts : Castre, Etenclin, Doville, Besneville qui Les précipitations présente une culminent autour des 130 mètres, à hauteur moyenne annuelle de 800 l’exception de celui de Taillepied, 98 à 950 mm dans la partie des marais. mètres. Les cumuls augmentent dans la partie nord et sud du territoire avec le relief, les moyennes annuelles varient autour de 1050 mm par an. Ces précipitations sont plutôt peu intense mais régulière, de type “crachin” (pas au sens breton habituel). Le nombre de jours de N précipitations supérieures à 1 mm 0 10 Km varient entre 120 à 160 jours par an. Territoire
sommaire QUETTEHOU Anse la du cul Hougue de loup de 200 à 250 de 150 à 200 VALOGNES de 100 à 150 de 50 à 100 MONTEBOURG BRIQUEBEC de 25 à 50 Iles Saint-Marcouf de 15 à 25 de 10 à 15 MANCHE UT AH de 5 à 10 Be STE-MERE- ac EGLISE h de 0 à 5 ST-SAUVEUR- Mont le BARNEVILLE- de LE-VICOMTE M e r d e r et Pointe du Hoc
sommaire Un sous-sol varié Le territoire du Parc présente un Le haut pays éventail presque complet des formations géologiques de la Au nord et à l’est, la zone humide région. est encadrée par des terrains calcaires du secondaire en prolongement du bassin Parisien. Les marais Ils sont presque horizontaux et se Le fossé d’effondrement très traduisent par une topographie de ancien où se situe actuellement plateau; plateaux du Plain et du les marais est à l’origine de Bessin. l’isthme du Cotentin. Comblé STE-MERE- EGLISE par des sédiments tertiaire A l’ouest, les terrains primaire ST-SAUVEUR- (calcaires et sables coquilliers), du massif armoricain, plissés de LE-VICOMTE riches en eaux souterraines, nombreuses fois, sont à l’origine il a été finalement recouvert d’un relief vallonné. Ce secteur, au quaternaire par des dépôts au sous-sol essentiellement marins constitués d’argile et de schisteux, est parcouru par un tangue. chevelu de petits cours d’eau. LA HAYE- CARENTAN ISIGNY- Il laisse émerger des monts DU-PUITS SUR-MER TREVIERES Durant cette dernière période, gréseux : monts de Doville, la plus récente, des cordons d’Etenclin, de Besneville et mont sableux ont barré le fond de la Castre. Au sud, des terrains baie des Veys empêchant les encore plus anciens, datant du LESSAY eaux douces de s’écouler. Le précambrien, viennent effleurer PERIERS ST-JEAN- DE-DAYE développement de la végétation le territoire du Parc. Ce sont les puis son accumulation dans ces schistes du briovérien (de briovère eaux stagnantes durant 5000 ans ancien nom de Saint-Lô). sont à l’origine de la formation de la tourbe. La mer est finalement Il convient aussi de souligner la revenue dans les parties aval présence de terrains “houillers”, des vallées pour déposer de la exploités durant plus d’un siècle tangue. (XVIIIe et XIXe) dans les mines du secteur du Plessis, ainsi que des recouvrements argileux parfois très épais comme ceux de la N fin du primaire. Ceux-ci ont été utilisés pour la fabrication de 0 10 Km briques, de tuiles et de poteries. Territoire - Géologie
sommaire Un territoire Manche Espaces artificialisés travaillé par Espaces boisés (3.4 %) (2.7 %) Espaces littoraux et dunaires (1 %) l’homme Milieux humides (20.1 %) Prairies (52.1 %) Un territoire agricole Si l’on regroupe les Prairies et les Cultures, près de 73% du territoire est occupé par une activité essentiellement agricole. Cette donnée statistique Cultures confirme que le territoire comme rural où prédomine (20.7 %) des espaces de prairies et de marais dans le “bas- pays” qui s’oppose aux cultures du “haut-pays”. STE-MERE- EGLISE Ces espaces s’organisent autour d’un maillage bocager important et historique. ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE Un espace peu boisé Les espaces boisés sont peu présents à l’exception de massifs situés dans les secteurs de Saint-Sauveur- le-Vicomte (Forêt domaniale), de la Haye-du-Puits (monts) et de Lessay (landes boisées). Prépondérance de la zone humide CARENTAN Avec 20% de son territoire classé en zone humide, le territoire du Parc est couvert par un ensemble ISIGNY- LA HAYE- SUR-MER de grandes vallées, de l’Aure dans le Calvados, à DU-PUITS TREVIERES la Vire, la Taute, la Sèves, l’Ay et la Douve dans la Manche. A ces vallées, s’ajoute sur la côte est un vaste espace de marais arrière littoraux. Un faible couvert artificiel LESSAY Calvados ST-JEAN- Le territoire du Parc reste très faiblement artificialisé DE-DAYE (seulement 2,7% contre 8% en France) même si l’artificiel grignote d’années en années des PERIERS terres agricoles. Ces espaces s’organisent autour des chefs-lieux de cantons, qui à l’exception de Carentan, demeurent de gros bourg ruraux. Le reste du territoire se compose de petits bourgs ruraux et d’un maillage de hameaux, de fermes et de maisons isolées, formant un ensemble de bâti N peu dense et lâche. 0 5 Km Occupation du sol La carte de l’occupation du sol, issue des données CORINE Land Cover (2000), représente une image du territoire classée en grands postes thématiques. Pour des fins d’analyse et de représentation, a été intégré le zonage de la zone humide).
sommaire biodiversité : Les sites protégés pourquoi s’en Site Gestionnaire Milieux préoccuper ? Domaine de Beauguillot Ass Claude Hettier de Polders, herbus, vasières Boislambert CPIE du Landes, tourbières Tourbière de Mathon Cotentin et marais Landes de la carrière de CPIE du Carrière, landes, Millières Cotentin tourbières Une dégradation rapide Le Climat : des modifications Par ailleurs, le Parc abrite de nombreuses Landes de la carrière de CPIE du Landes, tourbières importantes en perspective espèces remarquables : Muneville le Bingard Cotentin En France, 36% des mammifères, 18% Les Bohons FDCM Marais tourbeux des oiseaux nicheurs, 22% des poissons, Schématiquement, il va provoquer • 55 espèces de plantes protégées, 39% des reptiles sont menacés à divers la migration (vers le Nord, en altitude • 10 espèces d’oiseaux nicheurs réguliers Cap à Montmartin en Graignes GONm Marais tourbeux degrés. ou en profondeur) des espèces. inscrits à la Directive Oiseaux (Annexe I), Le Grand Marais à Colombières GONm Marais Ce phénomène est déjà perceptible : • 14 espèces d’oiseaux nicheurs réguliers Destruction, fragmentation et dans l’atlantique Nord, 2/3 des espèces inscrits sur les listes rouge ou orange L’Ermitage à St-André de Bohon GONm Marais tourbeux altération des habitats de poissons ont migré vers le Nord de 50 françaises, Pénême à Montmartin en GONm Marais tourbeux à 400 km ou vers des eaux plus profondes Graignes • 23 espèces d’oiseaux migrateurs ou C’est aujourd’hui la première cause de en 20 ans. La Careculée à Saint Hilaire hivernants réguliers inscrits à la Directive GONm Marais tourbeux déclin de la diversité biologique. Au cours Petitville Oiseaux, du XXe siècle, les 2/3 des zones humides Les espèces fragilisées par leur faible Les Défends à Graignes GONm Marais tourbeux • 12 espèces d’oiseaux migrateurs ou françaises ont disparu dont plus de la population, à faible taux de reproduction hivernants réguliers inscrits sur les listes Les Prés de Rotz à Graignes GONm Marais tourbeux moitié entre 1940 et 1990. ou à mobilité réduite risquent de ne rouge ou orange françaises et pour pas pouvoir suivre assez rapidement le lesquels le Pnr accueille plus de 1% de Ile de Terre à St-Marcouf GONm Ile rocheuse Ce processus est souvent accompagné déplacement de leur optimum climatique. l’effectif national, Forêt de La Feuillie ONF Landes, tourbières, d’un morcellement des écosystèmes, Les premières estimations mondiales font pinèdes • 1 des 3 colonies françaises de phoque qui accroît les risques d’extinction des état d’une perte de 35% des espèces Landes, tourbières, veau-marin. Forêt de Pirou ONF populations présentes. d’ici 2050. pinèdes De plus les différents aménagements Forêt de Créances ONF Landes, tourbières, constituent des barrières plus ou moins pinèdes La réduction des habitats, leur franchissables selon les espèces qui fragmentation et leur faible connectivité Forêt de St-Patrice de Claids ONF Landes, tourbières, pinèdes empêchent les échanges de populations vont amplifier ces changements. entre les fragments de milieux naturels Forêt de Vesly-Pissot ONF Tourbières restants. Un territoire reconnu Sangsurière et Adriennerie PNR Marais tourbeux L’altération des habitats (pollutions pour sa biodiversité Les Ponts d’Ouve PNR Marais diverses, modification du régime C’est un des 23 sites Ramsar français, Marais d’Amfreville PNR Marais hydrologique…) constitue également un distinguant les zones humides les plus Polders de la Pointe de mécanisme de perte importante de la importantes au niveau mondial, soit 3,5% Brévands SyMEL Polders biodiversité. de la superficie nationale des sites Ramsar. Dunes de la pointe du Banc SyMEL Dunes Sa contribution au réseau Natura 2000 est Dunes de Bretteville/St-Germain Introduction d’espèces majeure, puisque le Parc abrite 51% de sur Ay SyMEL Dunes la superficie terrestre proposée en Basse- Au niveau mondial c’est la deuxième Valeurs de la biodiversité Dunes d’Utah Beach SyMEL Dunes Normandie au titre de la Directive Habitats cause de régression de la biodiversité • Réservoir génétique et moléculaire et 88% au titre de la Directive Oiseaux. Dunes de Pirou SyMEL Dunes (exemple: l’algue tropicale Caulerpa • Fourniture de services gratuits Enfin, 32% du territoire est inventorié en taxifolia en Méditerranée). • Résistance aux perturbations Landes du camp SyMEL Landes, tourbières ZNIEFF contre 24,5% au niveau national. • Cadre de vie • Ethique 10 Patrimoine naturel
sommaire Les mesures de protection Manche la Sinope MARAIS DE LA CÔTE EST MANCHE le Merderet LA DOUVE Iles de Saint-Marcouf Utah-Beach La Grande Dune BAIE STE-MERE-EGLISE DES VEYS ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE RN du domaine Pointe du Hoc de Beauguillot RN des Marais de la Sangsurière le Gorget et de l'Adriennerie L'AURE ISIGNY- CARENTAN SUR-MER LA HAYE- TREVIERES la Senelle DU-PUITS Rochers du sommet de la butte du Vieux Château, à Lithaire L'Esque L a To r t o n n e LESSAY ST-JEAN- Havre de Lessay RN de la tourbière de Mathon DE-DAYE Calvados L ' AY PERIERS L'Elle N la Sèves 0 10 Km L A TA U T E le Lozon L a Te r e t t e l a Ve n l o u e LA VIRE Protection du patrimoine naturel 11
Habitats d’intérêt européen sommaire Des milieux Le territoire abrite respectivement 57% et 22% riches des types d’habitats Landes d’intérêt européen bas- et variés normands et français Manche Prés salés Tourbières Le bocage • Les fossés et les mares L’important réseau de fossés Dunes Il ceinture les prairies (53% de la permet le développement d’une surface en 2000) et les cultures flore aquatique et amphibie dans un maillage de taille Habitats maritimes diversifiée. Les berges sont variable. colonisées par des végétations La partie orientale était dominée à hautes herbes, souvent très Zone humide par l’Orme. La graphiose a colorées, ou des roselières décimé cet arbre transformant linéaires. STE-MERE- EGLISE durablement ce bocage. Chêne et Frêne constituent les Les landes ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE essences principales du restant du bocage. Au nord, le Hêtre Elles sont dominées par les se fait plus présent. Enfin, autour bruyères et les ajoncs. Réparti des habitations les prés-vergers selon un gradient d’humidité marquent le paysage. allant des landes tourbeuses aux formations mésophiles sur les Le marais dômes sableux ou sur les monts, elles sont toujours caractéristiques LA HAYE- • Le marais banal de sols pauvres et peu épais. Une DU-PUITS CARENTAN ISIGNY- La végétation dominée par forte proportion de ces milieux SUR-MER TREVIERES les graminées est hygrophile. est aujourd’hui boisée. Le sol est minéral tout au moins en surface. Sur la côte Est et Le littoral dans les polders, une influence maritime plus marquée permet la • Les prés salés LESSAY Calvados présence d’espèces halophiles Inondés seulement par les ST-JEAN- DE-DAYE dans les prairies. marées de coefficient important, • Le marais tourbeux ces végétations se développent PERIERS Là où la tourbe affleure, la flore en haut de l’estran dans les zones est marquée par ce sol aux d’accumulation de sédiments, caractéristiques très particulières. souvent en fond d’estuaire. La Souvent les carex et les joncs zone basse est colonisée par les dominent. Dans les secteurs bien salicornes et les “prairies” de drainés, la flore du marais banal Spartine, tandis que plus haut, on cohabite avec les espèces trouve les pelouses à Puccinelle turficoles. Dans les sols engorgés et les fourrés d’Obione. N d’eau tardivement, de véritables 0 10 Km tourbières se développent. 12 Patrimoine Naturel
sommaire La Gesse des marais La Spiranthe d’été BASSE-NORMANDIE BASSE-NORMANDIE N 0 50 Km • Les dunes • La laisse de mer de la Communauté Européenne et devant faire A titre d’exemple (cartes) : En l’absence d’érosion, quelques graminées, Quelques espèces pionnières comme la l’objet de mesures de conservation spéciale. Le comme le Chiendent des sables, peuvent Roquette de mer s’installent sur le haut territoire du Parc accueille 51% de la superficie • La Gesse des marais : Rare en Basse- s’installer sur le haut de plage. C’est le premier des plages, là où s’accumulent les algues terrestre proposée au titre de cette Directive en Normandie, 80% des localités connues sont pas vers la formation d’une dune. En arrière, la apportées par la marée. Elles forment un Basse-Normandie. Globalement, ce patrimoine situées dans le territoire du Parc. dune blanche dominée par l’Oyat s’installe. Elle habitat linéaire le long des côtes. est en bon état de conservation. • La Spiranthe d’été : Extrêmement rare en est aussi mobile (érosion marine et éolienne). Basse-Normandie, 25% des localités connues La dune grise colonisée par des pelouses Importance du territoire Concernant la flore, de nombreuses espèces sont situées sur le territoire du Parc. riches en herbacées et d’abondants tapis de pour le patrimoine végétal (114) rares et/ou protégées sont recensées. mousses, elle, est normalement soustraite à La très grande majorité d’entre elles sont l’érosion marine. L’Annexe I de la Directive Européenne “Habitats” localisées au sein des habitats naturels d’intérêt recense les habitats naturels menacés à l’échelle européen. Flore et végétation 13
Faune sommaire F Une faune riche aux évolutions variées F F La richesse de la faune du territoire est • La population de Vanneau huppé nicheur indéniable : a décliné de façon dramatique au cours • diversité et effectifs des oiseaux nicheurs, des 20 dernières années. De 1 000 couples • importance des stationnements d’oiseaux migrateurs et hivernants, environ en 1981, les effectifs ont chuté à 400 couples en 1995 et 200 ces dernières années. F • colonie de phoques veau-marin, poissons Le Râle des genêts et la Bécassine des migrateurs, tritons, insectes rares, etc. marais qui nichaient en effectif relativement important ont eux semble-t-il disparus. F Cependant, l’évolution des populations • On observe depuis quelques années de ces espèces n’est pas uniforme. A titre d’exemple : le retour du Saumon atlantique dans les principales rivières du Parc. Quittant la mer F • La Cigogne blanche a colonisé en Baie des Veys, il traverse le territoire pour naturellement les marais au cours des rejoindre ses frayères majoritairement situées années 70. La population continue encore en amont. aujourd’hui de progresser (42 couples en • L’Azuré des mouillères pond ses 2005). œufs exclusivement sur la gentiane • Les effectifs de Busard cendré varient pneumonanthe. Depuis 1996, le suivi en N selon les années de 1 à 5 couples nicheurs, place permet de constater que plante hôte 0 10 Km malgré des fluctuations importantes, la et papillon maintiennent leurs effectifs. N petite population des marais semble se 0 5 Km maintenir. 14 Patrimoine Naturel
sommaire Anatidés hivernants Oiseaux nicheurs N N 0 10 Km 0 10 Km Faune 15
Inventaire du patrimoine naturel sommaire Des pôles de biodiversité à la nature ordinaire Manche L’inventaire ZNIEFF recense, en France, les sites abritant le patrimoine naturel le plus riche du pays. L’inventaire ZICO s’intéresse, lui, aux sites majeurs pour les oiseaux. La conservation des espaces et des espèces à forte valeur patrimoniale constitue une priorité légitime. Cependant, leur fonctionnement et leur avenir dépendent aussi de la qualité des secteurs environnants qui constitue leur matrice : bassin- versant, espaces d’échanges, etc. Dans la perspective du changement climatique, les possibilités d’adaptation des espèces dépendront autant du bon état des milieux naturels remarquables que des espaces environnants qui joueront le rôle de corridors écologiques (possibilité de migration effective). De plus, l’érosion de la biodiversité, si elle est d’abord perceptible sur les espaces et espèces rares, n’épargne pas leurs homologues plus communs. Des espèces courantes comme l’alouette des champs ou l’hirondelle de fenêtre montrent aujourd’hui des tendances au déclin. Le bleuet, autrefois répandu dans les cultures sur calcaire est devenu une plante rare en Basse-Normandie. Calvados Dans cette nature ordinaire, on trouve les terres cultivées, les prairies, les vergers et les haies du bocage mais aussi, les bords de chemins, les ruisseaux, les mares, les bosquets, les friches, les jardins, les espaces verts des agglomérations, les N talus routiers voire les bâtiments et les ouvrages d’art; et bien sûr les espèces communes qui les 0 10 Km peuplent. Elle constitue 64% du territoire du Parc. 16 Patrimoine Naturel
sommaire Hiérarchisation du patrimoine naturel Lecture de carte Cette carte est le résultat du croisement des différentes données existantes présentées dans cet atlas. Elle permet ainsi de hiérarchiser le patrimoine naturel à l’échelle du territoire du Parc. Niveau 1 Secteurs d’intérêt international, exceptionnel, pôles de biodiversité (marais les plus tourbeux, landes humides ouvertes, dunes de superficie importante, estuaires, principaux sites d’accueil des oiseaux d’eau…), Niveau 2 Secteurs d’intérêt international (Site Ramsar, Directive Habitats, Directive Oiseaux) et rivières (poissons migrateurs, Brochet), Niveau 3 Secteurs d’intérêt national (sur la base de l’inventaire ZNIEFF), Niveau 4 Présence d’espèces remarquables dispersées (chouette chevêche, chauve-souris, triton crêté…) et nature ordinaire. N 0 10 Km L’implication de la nature ordinaire dans la bonne santé des pôles de biodiversité est incontournable. Biodiversité 17
Les paysages de Basse-Normandie sommaire • Le marais entre bocage et mer Pays du haut, • Accompagner les évolutions pays du bas pour maintenir les constrastes et les complémentarités • Le marais, les 30000 ha de zones humides, • Le bocage, se caractérise par son réseau qui ont contribué à la reconnaissance du de haies, par l’habitat et les infrastructures Parc, sont enchâssés dans un paysage qui le traversent. Le maillage bocager est bocager qui couvre la majorité du territoire encore très présent, mais la densité et la 105 000 ha. qualité des haies diminuent. Cette évolution est particulièrement significative dans Les vastes étendues plates et ouvertes le secteur de l’ancien bocage à ormes du marais se découvrent au détour d’un (ouvert et dégradé) qui concerne un tiers chemin et de haies bocagères et plus du territoire. particulièrement l’hiver lorsque le marais blanchit. Ces espaces sont principalement Trois formes d’organisation du bâti se entretenus par l’agriculture. Seules cotoyent : la ferme isolé, le hameau et le quelques petites surfaces (une centaine bourg. d’hectares), abandonnées, se sont boisées de saules. Les caractéristiques paysagères • Les monts, qui culminent à 130 mètres et environnementales de cette zone sont pour le plus haut, offrent des perspectives étroitement liées à des pratiques de fauche sur l’ensemble du territoire. Ces monts et de pâturage. Le réseau de fossés (bocage sont généralement boisés et se détachent aquatique) et la mosaïque de taille des sur l’horizon comme des masses sombres parcelles (avec la présence de très grandes aux courbes douces. Le Mont de Doville N 0 25 Km parcelles appartenant aux communes) est couvert d’une lande rase qui se ferme structurent cet espace plat. Enfin, le rythme progressivement. de montée et de retrait des eaux apportent des contrastes impressionnants. Le maintien • Les landes, anciennement ouvertes et de toutes ces caractéristiques est fortement dédiées au pâturage, ont fait l’objet de lié aux évolutions des exploitations plantations de résineux ou ont été drainées agricoles. pour faire des cultures. le marais l’été l’hiver, le marais Blanc Les limites entre le marais et le bocage • Le littoral, les deux façades du littoral se matérialisent par la présence de avec la baie des Veys et ses polders et le haies, de routes , de hameaux et parfois Hâvre de Saint-Germain-sur-Ay et ses dunes de coteaux. Ces limites deviennent de ouvrent les paysages de l’intérieur sur la mer. plus en plus floues avec la disparition Leur physionomie et leur fonctionnement du bocage (le marais s’agrandit). Ces évoluent sous les pressions simultanées de franges bocagères fonctionnent avec le l’urbanisation et des pratiques agricoles. marais, la déstructuration du bocage et le développement de l’urbanisation ont des impacts visuels importants. 18 Patrimoine Naturel
sommaire Les paysages du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin • Unités paysagères A une échelle donnée, portion d’un territoire présentant des caractéristiques paysagères Manche homogènes découlant de la perception, de l’organi- sation et de l’évolution des caractères suivants : morphologie, relief, hydrographie, végétation, organisation du bâti, nature et qualités des vues… • Limite, Transition & Rupture Deux unités paysagères sont séparées par une limite ou frontière qui peut être de 2 types : transition ou rupture. La transition est une modification progressive des caractéristiques des deux unités, au fur et à mesure que l’on progresse de l’une vers l’autre. Une rupture est au contraire un passage brusque d’une unité à l’autre. STE-MERE- EGLISE • Dans le Parc La plupart des limites entre unités paysagères sont ST-SAUVEUR- des transitions : LE-VICOMTE - Les coteaux entre marais et bocage constituent des zones de transition entre les deux types de paysages : les coteaux permettent d’embrasser les marais du regard et inversement, depuis les marais les coteaux sont très visibles. Ce lien visuel fort explique la sensibilité de ces espaces. - La limite entre bocage et monts est floue : on passe petit à petit d’un bocage relativement plat à un CARENTAN bocage vallonné marqué par les formes des monts. ISIGNY- - La limite entre le bocage et le littoral sur la côte LA HAYE- SUR-MER DU-PUITS TREVIERES ouest est également graduelle… Il existe des cas de rupture entre unités paysagères : les espaces boisés (landes ou forêts), avec une lisière dense, rompent avec les zones de bocages ou de marais où il existe toujours une certaine ouverture. LESSAY ST-JEAN- • Le tracé des limites DE-DAYE Les paysages de marais intègrent les espaces de Calvados coteaux du fait du lien visuel qu’ils entretiennent PERIERS avec les marais. Dans certains cas, le bocage reprenant sur un coteau à très faible dénivellation, les vues sont impossibles du fait de la végétation, la limite est placée à la reprise du bocage. Dans le cas de la limite entre bocage et monts, la transition s’effectue à partir d’une certaine altitude (50 m. N environ), supérieure à l’altitude moyenne des plateaux bocagers. 0 10 Km Paysage 19
Hydrogéologie sommaire Une ressource en eau potable d’intérêt régional Manche L’aquifère du Trias la Présence de trois types Sin d’aquifières sur le territoire op Les sédiments du secondaire (trias e L’aquifère de et jurassique sur Grandcamp- l’Isthme du Cotentin Maisy) ont des faciès hétérogènes et sont donc de Les sédiments récents du productivité variable. La qualité quaternaire qui ont comblé est mauvaise sur l’ensemble du les bassins d’effondrement Trias voire très mauvaise sur les constituent les aquifères de secteurs d’Isigny-sur-Mer et de l’Isthme du Cotentin : bassins Saon (fortes teneurs en nitrates et de Sainteny Marchésieux, bassin pesticides, dépassant les normes STE-MERE- EGLISE de Saint-Sauveur-le-Vicomte, en eau potable). bassin de Lessay, bassin du ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE Merderet et bassin de l’Aure. Les aquifères de socle l e M e rd e r e t Ces aquifères ont été classés Baie (schiste et grès) la Dou d e s Ve y s “d’intérêt remarquable” par rget ve le SDAGE Seine-Normandie. Présent ponctuellement dans leGo Ils sont en effet très productifs et le secteur de Lithaire (zone constituent la ressource en eau de faille), cet aquifère est très le el vulnérable aux pollutions de n souterraine du département Se LA HAYE- l’Aure la de la Manche. Ces aquifères surfaces (nitrates, pesticides). DU-PUITS CARENTAN ISIGNY- SUR-MER peuvent être d’excellente TREVIERES qualité lorsqu’ils sont captifs (bassins de Saint-Sauveur-le- Vicomte et du Merderet), ou de mauvaise qualité sur Créances ue l'Esq (dépassement des 50 mg/l en Sè ve ST-JEAN- s la DE-DAYE Calvados l a To r t o nitrates). Sur les autres bassins, t e au l’eau est de qualité variable LESSAY ire la T nne la V PERIERS selon la protection de la nappe. le Lo zo n l’A N y l’Elle 0 10 Km 20 Eau
sommaire Débits des cours d’eau Manche la Sin op e Régime hydrologique des rivières La Vire se distingue des autres cours d’eau du territoire par son régime quasi torrentiel : l’essentiel de son bassin-versant se trouvant sur des terrains de socles, son régime hydrologique se caractérise par de STE-MERE- fortes crues et des étiages très sévères. La EGLISE Vire est la seule rivière du territoire (avec la ST-SAUVEUR- Terrette) à avoir un débit d’étiage QMNA5 LE-VICOMTE le Merderet inférieur au dixième du module. Le dixième Baie du module est considéré par la Loi pêche la Dou d e s Ve y s ve comme étant le débit minimal garantissant rget leGo la vie, la circulation et la reproduction des espèces peuplant les eaux. le el L’Aure inférieure, par son bassin versant n Se LA HAYE- l’Aure réduit, réagit peu aux crues, mais a aussi des la DU-PUITS CARENTAN étiages sévères. ISIGNY- SUR-MER TREVIERES La Douve, la Taute et la plupart de leurs affluents commencent leurs cours d’eau sur des roches de socles : ils réagissent donc assez fortement aux précipitations. ue Par contre, la présence de nappe dans l'Esq LESSAY ve Sè s ST-JEAN- les basses vallées assurent un bon soutien la DE-DAYE l a To r t o d’étiage. t e au ire la T nne la V PERIERS le Lo zo n l’A Calvados y l’Ell e • L’isthme du Cotentin, un réservoir en eau N potable primordial • le Trias, une ressource de mauvaise 0 10 Km qualité et menacée Hydrologie 21
sommaire Particules en suspension la (année de mesures : 2000-2005) Sin op e STE-MERE- EGLISE ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE l e M e rd e re t Baie la D o u ve d e s Ve y s rget leGo le el n Se LA HAYE- l’Aure la DU-PUITS CARENTAN ISIGNY- SUR-MER TREVIERES ue l'Esq LESSAY ve Sè s la ST-JEAN- DE-DAYE l a To r t o t e au ire la T nne la V PERIERS le Des eaux de surfaces Lo zo n N l’A y l’Ell de qualité fragile 0 10 Km e Des rivières de qualité médiocre et les matières azotées. A noter que La Vire subit une forte pression urbaine milieu. La qualité de l’Elle traduit aussi une les stations de Valognes et Périers sont responsable des teneurs importantes pression agricole importante. Le bassin de la Douve subit l’impact de réhabilitées depuis 2005 et 2006, ce qui en phosphore (Stations de Vire, Saint- rejets industriels (Dégussa sur la Sèves) devrait améliorer sensiblement la qualité Lô, Pont-Hébert) ainsi qu’une forte La qualité de l’Aure et ses affluents ou de stations d’épuration obsolètes du Merderet et de la Holerotte. pression agricole (nitrates et particules en correspond à une qualité moyenne ou dysfonctionnants : STEP de Valognes suspension déclassés). de rivières en milieu rural à dominante sur le Merderet, de Montebourg sur la Le bassin de la Taute semble plus soumis d’élevage, soit des teneurs en azote et Durance, de Périers sur la Holerotte, de aux phénomènes de ruissellement et De nouvelles STEP ont été construites à matières phosphorées élevées. L’affluent Picauville sur la Douve et de la Haye-du- lessivage (déclassement des particules Saint-Lô et Vire en 2003 et 2005, mais les la Siette subit en outre les rejets de la Puits sur le Buisson. Ces rejets déclassent en suspension et des nitrates). effets ne se font pas encore ressentir sur le station du Molay-Litry comportant de les matières organiques, le phosphore 22 Eau
sommaire Phosphores Nitrates la (année de mesures : 2000-2005) la (année de mesures : 2000-2005) Sin Sin op op e e STE-MERE- STE-MERE- EGLISE EGLISE ST-SAUVEUR- ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE LE-VICOMTE l e M e rd e re t le Merderet Baie Baie la D o u ve d e s Ve y s la D o u ve d e s Ve y s rget rget leGo leGo le le el el n n Se Se LA HAYE- l’Aure LA HAYE- l’Aure la la DU-PUITS DU-PUITS CARENTAN ISIGNY- CARENTAN ISIGNY- SUR-MER SUR-MER TREVIERES TREVIERES ue ue l'Esq l'Esq LESSAY LESSAY ve ve Sè s Sè s la ST-JEAN- la ST-JEAN- DE-DAYE DE-DAYE l a To r t o l a To r t o t t e e au au ire ire la T la T nne nne la V la V PERIERS PERIERS le le Lo Lo zo zo n n l’A l’A y y l’Ell l’Ell e e nombreux dysfonctionnements. L’Ay Les eaux de baignade ouest, au nord du Hâvre de Géfosse. Les eaux conchylicoles présente aussi une qualité moyenne Par contre, au nord de Ravenoville, au classique d’un secteur rural. Le littoral est le siège de nombreux sud du Hâvre et sur la côte Calvados, La qualité est fragile (classement en B) usages dépendant de la qualité des des déclassements peuvent apparaître en fond de la baie des Veys et au sud du On observe sur l’ensemble des rivières, eaux : baignade, conchyliculture, pêche lors de dysfonctionnements des systèmes Hâvre de Géfosse. Les apports côtiers, la une augmentation des teneurs en nitrates à pieds, etc. d’assainissement des bourgs littoraux, liés courantologie et le contexte estuarien ne depuis 2000, qui semble se stabiliser depuis ou non à des événements pluvieux. favorisent pas l’épuration naturelle des quelques années (années sèches). Les eaux de baignade sont de qualité eaux. Le reste du littoral demeure de bonne satisfaisante. Cette qualité est stable qualité (classement en A). sur les plages de la côte est, au sud de Ravenoville, ainsi que sur la côte Qualité des eaux de surface 23
Qualité des eaux de baignade et zones conchylicoles sommaire 1 Manche 2 la A Sin op e 3 4 5 6 7 8 9 A STE-MERE- 10 EGLISE B ST-SAUVEUR- LE-VICOMTE A B l e M e rd e re t Baie 11 d e s Ve y s la Dou ve rget B leGo le el n Se LA HAYE- l’Aure la DU-PUITS CARENTAN ISIGNY- SUR-MER TREVIERES ue 12 l'Esq LESSAY ve Sè s ST-JEAN- A la DE-DAYE l a To r t o t e au ire 13 la T B nne la V PERIERS le 14 Lo zo N n l’A 15 y l’Ell 0 10 Km e Calvados 24 Eau - Qualité des eaux de surface
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