Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
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N°68 – MAI 2017 Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole Johanna Rolland @Patrick Garçon-Nantes Métropole Labellisée « Capitale verte européenne » en 2013, la métropole nantaise poursuit une politique volontariste en faveur des énergies renouvelables et du développement durable avec notamment un objectif ambitieux de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre dès 2020 et de 50% en 2030. Cette volonté d’être une métropole de référence engagée dans la transition écologique et énergétique est donc un des principaux objectifs du projet métropolitain. A cette fin, notre métropole s’est dotée depuis une dizaine d'années de compétences sur l'énergie et d'un Plan Climat Énergie. La métropole nantaise fait ainsi partie des toutes premières agglomérations françaises et européennes à s'être engagée aussi fortement dans la lutte contre le changement climatique par la mobilisation de toutes ses politiques publiques (énergie, déplacement, déchets, développement urbain…). Et cela se décline de manière très concrète, à tous niveaux, avec notamment le développement du chauffage urbain, des énergies renouvelables, des bus électriques et également des expérimentations grandeur nature sur l'hydrogène (navette fluviale Navibus H2, station H2 mutualisée, projet européen MULTHY, véhicule Cityjoule, etc ...). Mais sur ce sujet essentiel, nous ne réussirons qu’avec l’ensemble des acteurs. C’est pourquoi j’ai décidé, avec l'ensemble des maires de la métropole nantaise d’ouvrir en 2017 un grand débat citoyen, consacré à la transition énergétique. Clair, transparent, appuyé sur une commission du débat indépendante, il a été l’occasion de mener une grande aventure participative pour répondre au défi de la transition énergétique. Hynovations 68, MAI 2017
Dans ce contexte, je suis très heureuse que Nantes Métropole accueille cette année, la 5ème édition des "journées hydrogène dans les territoires", organisée en partenariat avec l'AFHYPAC et les acteurs régionaux et locaux impliqués dans le développement de la filière industrielle de l'hydrogène (Région, Département, Métropole, CCI, Université de Nantes, Mission hydrogène, ...). Du 20 au 21 juin 2017 à la Cité des Congrès de Nantes, cet événement national permettra de présenter un tour d'horizon des principaux projets hydrogène en France, d'échanger lors de tables rondes, de découvrir l'espace exposition, de tester des véhicules innovants et de participer aux visites techniques organisées sur la métropole nantaise. Je souhaite à tous les congressistes des échanges fructueux pendant ces deux jours de colloque mais également un excellent séjour à Nantes. Johanna Rolland Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole FAIT MARQUANT Course de Kangoo H2 : une première mondiale réussie Le 11 mai dernier, dans le cadre de l’Albi Eco Race, une dizaine de Kangoo électriques et avec pile à combustible ont pu disputer la toute première épreuve du genre. Une course de régularité qui a permis de montrer tout le potentiel des véhicules à hydrogène. Cette épreuve a eu lieu pendant un peu plus d'une heure et demie sur le circuit d'Albi (Tarn), construit en 1959 et dont le tracé mesure 3 565 m. Ce n’était pas une course de vitesse. Il fallait faire preuve de régularité, avec une double contrainte : à la fois tenir un temps imposé (3 mn 14 s) par tout et consommer le moins d’énergie possible en adoptant l’écoconduite. A ce petit jeu-là, c’est l'équipage de la société Ad-Venta, spécialiste du stockage de l'hydrogène, qui a réussi à s’imposer. La jeune pousse a gagné devant La Poste et la commune Onet-le-Château, près de Rodez (Aveyron). A noter qu'un prix spécial a été attribué à EDF à l'issue de l'épreuve. Hynovations 68, MAI 2017
« Cette course a pu avoir lieu grâce aux nouveaux promoteurs du circuit d’Albi, s’enthousiasme Bertrand Chauvet, animateur de la filière hydrogène à travers sa société Seiya Consulting et qui a relayé l’information. Elle a aussi été facilitée par la présence d’une station de remplissage d’hydrogène, appartenant à la SEM Eveer’Hy’Pôle*. La grande différence, par rapport à une course de voitures classiques, c’est que les voitures ne font pas du tout de bruit, et encore moins que les Formule E", souligne Bertrand Chauvet. Vainqueur de la première édition, Jean-Luc Mussot, le PDG d’Ad-Venta, ne tarit pas d’éloges sur cette première. « Dès le début, nous avons trouvé l’initiative intéressante, affirme-t-il. Nous travaillons dans l’hydrogène et cela nous a permis en outre de motiver les troupes en interne. Pratiquement tous les salariés de la société sont venus à Albi, dont un qui avait déjà l’expérience des courses de régularité sur modèle réduit », poursuit le patron de la start-up. Le fait est que c’est surtout la connaissance de la Kangoo H2 qui a été un élément déterminant. « On en a une depuis le mois de décembre dernier, glisse M. Mussot. C’est une voiture qui incite naturellement à une conduite plus apaisée pour préserver l’autonomie ». Il n’a donc pas été nécessaire de suivre des cours d’écoconduite. Concentré sur sa course, et alignant les tours avec une régularité de métronome, alors que d’autres attaquaient sur la piste, l’équipage d’Ad-Venta a su tirer le meilleur parti de son véhicule. Organisée au lendemain de la journée H2 en Occitanie, où certains pilotes étaient intervenus pendant le débat, cette course a permis de montrer que le Kangoo électrique avec prolongateur d'autonomie à l'hydrogène pouvait tenir la distance. Les voitures n'ont pas eu à ravitailler pendant la compétition, grâce à un rayon d'action sensiblement supérieur à celui procuré par une batterie. A peine terminée, la course de Kangoo H2 suscite déjà des vocations. « Bien sûr, nous allons revenir l’année prochaine pour remettre notre titre en jeu, promet Jean-Luc Mussot d’Ad-Venta. Mais, nous étudions aussi la possibilité de participer au e-Rallye de Monte-Carlo en 2018. Ce sera l’occasion de mieux faire connaître la voiture à hydrogène, qui devient de plus en plus une réalité, poursuit-il. Par ailleurs, nous aimerions motiver les conducteurs de Kangoo H2 de la région Rhône-Alpes-Auvergne en organisant une épreuve similaire à celle d’Albi, mais plus près de chez nous. Cela pourrait se faire par exemple sur le circuit du Castellet, où roule déjà la Green GT H2 », espère M. Mussot. *Centre d’essais pour véhicules et équipements à hydrogène. TRIBUNE L’hydrogène n’est pas de la science fiction, c’est une réalité ! Discours de clôture de Philippe Boucly, 1er Vice-Président de l’AFHYPAC, à la Conférence Hydrogène et Transports : mythes et réalités, organisée par le pôle Mov’éo le 17 mai 2017 à Rouen. En tant que 1er Vice-Président de l’AFHYPAC, c’est un grand plaisir pour moi que de conclure de cette journée consacrée à la mobilité électrique à hydrogène. En introduction à mon propos, je voudrais rappeler quelques dates. Hynovations 68, MAI 2017
Je ne ferai pas un historique détaillé des différents évènements qui ont jalonné les progrès de la filière hydrogène depuis janvier 2014 mais la date de publication du Rapport de l’OPECST , l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques constitue véritablement un tournant ; c’est, me semble-t-il, depuis cette date que les choses se sont accélérées, la publication en 2011 de la Feuille de route Hydrogène élaborée par l’ADEME et les industriels restant l’acte fondateur de la filière. Mai 2014 : publication du Plan Mobilité Hydrogène France : 600 stations de recharge, 800 000 véhicules prévus à l’horizon 2030 dans le cadre d’une démarche originale basée sur le développement de clusters de flottes captives. Mai 2015 : L’hydrogène fait partie de la solution « Mobilité Ecologique », l’une des 9 solutions industrielles de l’Industrie du Futur. Août 2015 : promulgation de la Loi de Transition Ecologique pour la Croissance Verte et notamment les articles 37, 38 et 40 destinés à promouvoir une mobilité propre. Depuis, les décrets d’application sont parus. Certes, le Plan de développement du stockage des énergies renouvelables par hydrogène décarboné et en particulier le déploiement d’une infrastructure de stations à hydrogène prévus par l’article 121 ne sont pas encore parus mais tout est prêt et n’attend que le prochain Ministre. Mai 2016 : publication du rapport conjoint du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) et du Conseil Général de l’Economie, de l’Industrie, de l’Energie et des Technologies(CGEIET) commandé par les Ministres Royal et Macron : o Ce rapport énonce un certain nombre de recommandations pour développer les applications de l’hydrogène. o Il affirme que le développement de l’hydrogène ne peut se concevoir que dans une approche globale, holistique, ce qui correspond exactement à notre approche, et qu’il convient en particulier de prendre en compte les externalités pour bien mesurer les avantages que peut fournir l’hydrogène. Le jour même de la publication de ce rapport, le 4 mai 2016, était lancé un appel à projets « Territoires Hydrogène » pour confirmer l’approche globale selon laquelle le développement de l’hydrogène devait être appréhendé. Début 2017, nous avons eu la transposition de la Directive « Combustibles Alternatifs ». Cette transposition donne une place certes peu ambitieuse à l’hydrogène mais elle a le mérite de le placer parmi les différentes mobilités propres et nous profiterons des révisions de cette transposition pour réévaluer les objectifs à l’avenir. Un fait majeur également à souligner : le 18 janvier dernier à Davos, 13 grands industriels se sont réunis pour créer l’Hydrogen Council. Parmi eux, 4 français : Air Liquide, Engie, Total et Alstom. Cinq constructeurs automobiles : BMW, Daimler, Toyota, Honda et Hyundai. Et également Linde, Anglo American et Kawasaki. Leur but est de promouvoir les solutions qu’apporte l’hydrogène. D’ici 2022, les membres de l’Hydrogen Council envisagent d’investir chaque année plus de 1,9 GEUR consacrés à la R&D et au déploiement. Dans le même temps, la filière française de l’hydrogène s’organise : o L’Initiative France Hydrogène se met en place : plus de 25 industriels se sont déjà déclarés intéressés. Il est trop tôt pour en parler mais cette initiative permettra, j’en suis persuadé, à la recherche française (CEA et CNRS notamment) de rester au premier plan et à maintenir le niveau d’excellence qu’elle a atteint. o L’AFHYPAC a pris la mesure de l’élan qui porte l’hydrogène : nous avons recruté une Déléguée Générale, Mme Christelle Werquin. Hynovations 68, MAI 2017
nous sommes davantage présents à Bruxelles au sein de Hydrogen Europe et du FCH-JU. Mme Valérie Bouillon-Delporte, Vice-Présidente de l’AFHYPAC est également membre du Directoire du FCH-JU nous sommes mieux structurés : un groupe de travail « Affaires institutionnelles » rassemble les représentants de quelques entreprises qui veulent contribuer à l’élaboration des positions de l’association et les porter auprès des ministères et des élus. Une attention particulière devra être portée aux orientations du Clean Energy Package, publié l’hiver dernier par la Commission Européenne. un groupe de travail « Modèles Economiques » s’efforce aussi de dégager les conditions de « business cases » rentables. En particulier, une plaquette illustrant quelques « Business cases « de la Mobilité sera présentée en juin prochain. Plus généralement, nous nous efforçons d’améliorer la proposition de valeur pour les membres de l’association. Et de façon concrète, le nombre d’adhérents de l’Association se développe : depuis 2014, AXA, la Compagnie Nationale du Rhone, TOYOTA, Plastic Omnium, EFI Automotive, MICHELIN, DCNS nous ont rejoints au côté d’ENGIE, Air Liquide, GRTgaz et d’autres : 12 grandes sociétés ou grands groupes au total. Côté PME-PMI : leur nombre a été multiplié par 3 depuis 2014, passant de 13 à 38. o la bonne nouvelle de l’automne dernier a été l’annonce des résultats de l’appel à projets « Territoires Hydrogène » : avec plus de 70 projets sur une centaine de sites. Ces projets ont pour l’essentiel été labellisés et auront donc accès à des financements. Ce seront autant de démonstrateurs des solutions que peut procurer l’hydrogène. Beaucoup de mobilité dans ces projets. Cela nous encourage également à œuvrer pour la création d’un Fonds Mobilité Propre. Dans le monde qui vient, les énergies renouvelables vont prendre de plus en plus d’importance. Leur coût a été considérablement réduit, d’un facteur 20 en 10 ans (pour le photovoltaïque et aussi pour les piles à combustible). En conséquence, ces énergies ont de moins en moins besoin de soutien financier mais leur développement met en évidence des problèmes nouveaux : leur variabilité, leur caractère intermittent, conduit à trouver des solutions de stockage notamment. En outre, se posera également la question de la stabilité des réseaux électriques. On réalise en effet que les machines tournantes (turbines, alternateurs) sont des éléments de stabilité du réseau électrique. Avec le développement des renouvelables, ces éléments de stabilité disparaissent et il est nécessaire de trouver de nouvelles solutions et de nouveaux « business models ». Nous sommes convaincus que l’hydrogène peut apporter ces solutions, que ce soit dans le domaine du stockage local, régional ou national ou dans l’autoconsommation avec des solutions innovantes telles que l’électrolyse Haute Température, dans tous les secteurs (industrie, résidentiel, mobilité) avec des synergies entre secteurs. En matière de mobilité, la lutte contre le changement climatique et la nécessité d’améliorer la qualité de l’air des villes obligent également à trouver des solutions soutenables. Nous sommes convaincus que l’électromobilité est appelée à se développer. Seule une combinaison de véhicules électriques à batterie et à hydrogène permet de concilier des impératifs tels que « zéro émission », confort de l’utilisateur et flexibilité des usages, à un coût raisonnable. Cependant les coûts des solutions Hydrogène restent élevés. Pour réduire ces coûts, il faut bien sûr poursuivre les efforts de R&D, l’Initiative France Hydrogène développée dans le cadre de l’Industrie du Futur va y contribuer. Hynovations 68, MAI 2017
Mais il faut aussi MASSIFIER pour industrialiser. Or le temps industriel est un temps long ; c’est pourquoi la mobilité de demain doit se penser dès aujourd’hui. Les industriels français (grands groupes, PME-PMI et start-ups) sont prêts. Il faut simplement les aider à amorcer les marchés et à traverser ce qu’on appelle « la Vallée de la Mort ». En conclusion, l’hydrogène, ce n’est ni un MYTHE, une belle histoire fondatrice qui nous vient du passé, ni de la SCIENCE FICTION, une fiction radieuse qui adviendrait dans des temps indéterminés, NON, l’hydrogène, c’est une REALITE. La journée d’aujourd’hui l’a clairement montré ! De plus en plus d’acteurs économiques, de collectivités notamment, le comprennent. Je citerai en particulier les propos d’un monsieur qui était à l’époque Maire du Havre et Député de Seine-Maritime et qui, le 23 mars 2016, en introduction aux Rencontres Internationales du Havre consacrées à l’hydrogène déclarait : « J’ai compris que l’hydrogène peut constituer un moyen d’intervenir sur des problématiques de mobilité, de préservation de l’environnement, de stockage de l’énergie. Ces problématiques sont d’ordre scientifique mais sont également éminemment politiques, parce qu’elles permettent de transformer la façon dont nous vivons, dont nous nous développons, et dont nous concilons des impératifs contradictoires – la liberté de mobilité et dans le même temps les effets collectifs de cette mobilité. » Je forme le vœu que, malgré un agenda très chargé, fort de sa compréhension des problèmes, notre Premier Ministre ait l’énergie et les moyens de soutenir la filière hydrogène, de l’aider à progresser et à surmonter les obstacles qui sont encore nombreux pour réaliser ce qui, pour nous, est une contribution majeure au monde de demain. Philippe Boucly ZOOM SUR... L’hydrogène aura sa place au sein de la maison du futur A travers plusieurs projets de bâtiments sobres en énergie, à Nantes, La Rochelle comme à Angoulême, l'hydrogène montre tout son intérêt pour stocker l’électricité issue d’énergies renouvelables et contribuer également à une mobilité plus écologique. DELTRA GREEN : UNE VISITE PRÉVUE DANS LE CADRE DES JOURNÉES HYDROGÈNE DANS LES TERRITOIRES C’est une opportunité à ne pas rater, dans le cadre des journées que l’AFHYPAC organise à Nantes. Le 20 juin, en fin d’après-midi, il sera possible de visiter le bâtiment Delta Green à Hynovations 68, MAI 2017
Saint-Herblain. Lancé il y a deux ans, le projet* s’est concrétisé sur le Parc Ar-Mor à Saint- Herblain (44). La conception de ce programme, porté par le promoteur GALEO pour le compte du groupe Delta (prestation de services en bâtiment), s’articule autour de la performance énergétique et de l’autonomie pour obtenir la certification Passivhaus. Ce label allemand est attribué aux bâtiments à très faible consommation énergétique. Le bâtiment de 4600 m2 va notamment accueillir 1000 m2 de panneaux photovoltaïques,, fournis par Armor Green. Un tiers de l’énergie sera consommé sur place et les deux tiers restants seront revendus à EDF. Le groupe Delta va profiter de ce bâtiment à énergie positive pour stocker l’énergie électrique sous forme d’hydrogène (grâce à un électrolyseur produisant de l'hydrogène alimentant une pile à combustible). Le budget de l’opération s’élève à 8,5 millions d’euros. *Labellisé projet innovant 2013-2014 par le Cluster NovaBuild et la Région Pays de la Loire. ATLANTECH : UNE VITRINE UNIQUE EN EUROPE La maison du futur commence à se profiler à Lagord, près de La Rochelle (Charente-Maritime). Une première brique est déjà visible sous la forme d’une ancienne halle militaire de 6 000 m2, reconvertie en plateforme d’innovation « bas carbone ». Son nom : Le Lab’In’Tech. C’est une « maison-test » qui sert à éprouver les nouveaux matériaux de construction, ainsi que des vitrages, plusieurs systèmes de ventilation et de chauffage. Ces innovations sont développées par un pôle d’ingénierie et de recherche, baptisé Tipee (Technological and innovative platform for environnemental efficiency). Cet organisme a aussi vocation à former les professionnels du bâtiment aux nouveautés. L’école d’ingénieurs Cesi y forme les futurs techniciens tandis que la pépinière d’entreprises accueille des jeunes pousses spécialisées dans l’éco-construction. Il ne s’agit là que d’une partie du projet Atlantech, du nom d’une association qui anime un projet ambitieux initié et porté par la Communauté d'Agglomération de La Rochelle et concernant un parc de 27 hectares. Le projet se veut une véritable vitrine technologique, économique et sociale du quartier durable de demain. Il a débuté en 2011 et va se poursuivre jusqu’en 2025. « Atlantech concerne globalement la gestion de l’énergie, explique Anne Rostaing, Responsable Innovation au Service Développement Economique de l’agglo. Nous voulons tester différents usages autour des bâtiments tertiaires et des logements, poursuit-elle. Le projet comprend entre autres une boucle d’énergie qui fait appel à la fois à des batteries et à de l’hydrogène, et qui sera mise en service fin 2018. Une pile à combustible sera utilisée pour stocker l’excédent d’énergie issu de panneaux photovoltaïques ». Et Mme Rostaing d’expliquer : « l’hydrogène ainsi obtenu sera utilisé pour alimenter des véhicules à pile à combustible » (des utilitaires en autopartage et des vélos à hydrogène seraient à l’étude). La Responsable Innovation de l’agglo révèle au passage que le projet Atlantech pourrait aussi servir à fournir l’hydrogène d’une nouvelle navette maritime, qui viendra seconder le bateau électro-solaire déjà opérationnel à La Rochelle. Le montant global de ce projet est de 20 millions d’euros, réparti entre l’Europe, l’Etat (Ademe, Investissements d’Avenir), la Région, le département et la Communauté d’Agglomération de La Rochelle. Hynovations 68, MAI 2017
TECHNOPARC : LE GRAND ANGOULÊME MISE SUR L’HYDROGÈNE Prévu pour une mise en service en 2019, le Technoparc est une une extension de 1 795 m2 de la pépinière d’entreprises de l’agglomération, située sur le parc d’activités du Grand- Girac, à Saint-Michel (Charente). Destiné à accueillir des entreprises innovantes, ce bâtiment à énergie positive (Bepos) sera couvert par plus de 400 m2 de panneaux photovoltaïques. Le Technoparc va surtout permettre d’expérimenter un système de production, de stockage et de restitution d’énergie sous la forme d’une pile à combustible. La pile a été développée par Nexeya, une société toulousaine implantée à La Couronne, et le CEA Tech. L’électricité fournie par les panneaux photovoltaïques sera, soit immédiatement utilisée, soit convertie en hydrogène pour un stockage à plus long terme. L’hydrogène sera emmagasiné dans des cuves extérieures, où il pourra être à nouveau transformé en courant électrique au gré des besoins. Le bâtiment pourra subvenir à 98 % de ses besoins énergétiques, annonce la société Nexeya. Ce spécialiste du stockage de l’énergie va surveiller de près la consommation du bâtiment. Ce projet, qui s’inscrit sur le long terme, ouvre la perspective de nouveaux marchés pour Nexeya, avec par exemple l’autonomie en électricité de sites isolés. Le montant global de l’investissement est de 4,3 millions d’euros, financés par la Région, l’État et Grand-Angoulême. LES BÂTIMENTS PUBLICS NEUFS DEVRONT ÊTRE EXEMPLAIRES À PARTIR DU 1ER SEPTEMBRE PROCHAIN Les constructions neuves réalisées à partir du 1er septembre 2017 sous maîtrise d'ouvrage publique devront répondre à des caractéristiques de performance énergétique et environnementale. Un certain nombre d’exigences sont précisées par un arrêté, paru le 19 avril dernier, qui met en application des principes édictés dans un décret de décembre 2016, se référant lui-même à la loi pour la transition énergétique. Pour être exemplaires en matière de performance énergétique, les bâtiments publics neufs devront être à énergie positive (Bepos). Pour cela, ils devront atteindre le niveau Energie 3 ou Energie 4 du label E+C-. Ils auront des consommations d'énergie limitées et recourront "de façon significative" aux énergies renouvelables (EnR). A titre d'exemple, pour le résidentiel, ce niveau vise une réduction de 20 % des consommations d'énergie non renouvelable et un recours à 20 kWh par m2 par an aux EnR. ACTUALITÉS FRANCE La Honda Clarity s’offre un tour du circuit de Monaco À l'occasion de l'anniversaire de la première victoire d'Ayrton Senna au GP de Monaco sur Lotus-Honda le 31 mai 1987, la Clarity Fuel Cell a pu rouler en lever de rideau sur le tracé mythique du circuit de la Principauté. Le Grand Prix F1 de Monaco a en effet accueilli pour un tour d’honneur la voiture à hydrogène de Honda, qui va ainsi multiplier les apparitions européennes jusqu'en 2022. Hynovations 68, MAI 2017
C'est le Prince Albert II de Monaco a qui en a pris le volant, pour un tour de circuit (3,337 km) en mode zéro émission. La voiture à hydrogène est une réponse aux souhaits émis par le Souverain de Monaco de mieux respecter l'environnement, et par l'Europe qui aimerait que les deux tiers des voitures vendues en Europe soient électrifiées d'ici à 2025. Rappelons que la Clarity a une autonomie de 650 km selon le cycle NEDC. La Joliverie et PolyTech Nantes, champions de l’hydrogène Alors que l’AFHYPAC organise ses journées de l’hydrogène dans les territoires à Nantes, les 20 et 21 juin prochains, saluons la vitalité des écoles de ce territoire. Le Lycée de La Joliverie (Saint-Sébastien- sur-Loire) et l’école d’ingénieurs Polytech Nantes se sont illustrés lors du challenge EducEco de Valenciennes (19 au 21 mai) et au Shell Eco Marathon de Londres (25 au 28 mai). Sur le premier challenge, Polytech Nantes a eu le premier prix dans la catégorie EcoCitadin en hydrogène, avec la Cityjoule (949 km/litre de consommation). A noter que le premier prix du prototype hydrogène a été décerné au lycée Vaucanson de Tours, avec 947 km/litre (en équivalent SP95). Le lycée La Joliverie a pour sa part battu le record en prototype thermique au biométhane avec la Microjoule (1799 km/l), en partenariat avec Del West et GRTgaz. A Londres, Polytech Nantes a fini deuxième dans la catégorie UrbanConcept en hydrogène (241 km/m3) derrière les néerlandais de l’université de Twente. Pour sa part, La Joliverie avait décroché l’an dernier le premier prix dans la même catégorie. La Microjoule a de nouveau dominé en catégorie prototype et bio-méthane, avec un nouveau record mondial à la clé (2504 km/l). 24 H de Saint-Jo : de nouveaux records Lors de la dernière édition de la course d'endurance des 24 H de Saint Jo près de Boulogne (Pas-de-Calais), qui se déroulait les 5 et 6 mai derniers, avec des voitures radiocommandées à l’échelle 1/10, la première voiture a parcouru 373 km et 4141 tours de circuit. Record battu ! Et c’est un prototype à hydrogène, la Peugeot 908 CRSA du lycée Saint-Joseph qui a gagné. Hynovations 68, MAI 2017
A noter que dans le top 10, on dénombre 3 véhicules à hydrogène. Le 4 ème et dernier véhicule à hydrogène se classe à la 13 ème place, sur un total de 23 concurrents. Les prototypes à hydrogène ont été mis au point en collaboration avec les sociétés Createchnologie, Horizon fuel cell technologies et les professeurs de STI2D ITEC du lycée Saint Joseph. 50 Kangoo H2 pour ENGIE Cofely Lors de la matinale de l'innovation, organisée par ENGIE et qui avait lieu le 10 mai dernier, le PDG de Symbio a annoncé une commande de 50 véhicules équipés de son prolongateur d’autonomie avec pile à combustible. Ces véhicules sont destinés à ENGIE Cofely, en région parisienne. La filiale de l’énergéticien aura la plus grosse flotte de véhicules à hydrogène de France. Pour la circonstance, Engie va implanter une station de recharge hydrogène sur son site de Gennevilliers (92). Celle-ci sera déployée par GNVert, opérateur de mobilité verte du Groupe ENGIE et leader dans la distribution de GNV depuis près de 20 ans. L’hydrogène utilisé pour la recharge de ces véhicules sera produit à partir d’une électricité 100 % renouvelable fournie par le groupe Engie. A noter que la station sera accessible à "tous les professionnels désireux de s’engager dans la voie de transport zéro émission". L’an dernier, à l’occasion d’une levée de fonds, l’énergéticien ENGIE est entré à hauteur de 20 % au capital de Symbio. ALPHABET livre un premier véhicule à ENGIE Alphabet (groupe BMW), le quatrième loueur longue durée de véhicules en France, a remis le 10 mai dernier les clés d’une Hyundai ix35 Fuel Cell à ENGIE. La commande a été traitée dans le cadre de son service AlphaElectric. Les clés ont été remises à Didier Holleaux, directeur général adjoint d’ENGIE. Avec cette nouvelle livraison, le nombre d’exemplaires de l’ix35 Fuel Cell en circulation sur les routes européennes se rapproche des 400 unités. ATAWEY et ENGIE Cofely vont proposer des stations à hydrogène clés en mains Le premier propose des stations de production et de distribution d’hydrogène, peu encombrantes et destinées à des petites flottes de véhicules zéro émission (de 1 à 20 voitures). Hynovations 68, MAI 2017
Le second fournit de l'hydrogène vert (EFFI H2) produit localement, au plus près des usages. Les deux partenaires s’associent donc pour proposer une offre clé en main de production et de distribution visant à valoriser l’énergie renouvelable locale des territoires, et permettant de répondre aux besoins de mobilité verte. Elles se destinent aussi bien aux collectivités qu'aux entreprises, aux loueurs et aux concessionnaires. Ces stations intègrent une technologie de production d’hydrogène protégée par un brevet mondial, avec une électrolyse à haute performance environnementale sans produits corrosifs. Une innovation qui, d’une part, simplifie et sécurise les opérations de maintenance et d’autre part, prolonge la durée de vie des équipements. Sept stations, conçues par Atawey, seront opérationnelles, d’ici septembre 2017 sur le territoire français. Rouen ouvre sa station d’hydrogène Depuis quelques jours, le chef- lieu de la Seine-Maritime dispose d'une station de remplissage à l'hydrogène, place du Boulingrin en plein centre-ville. Rouen devient ainsi la seconde ville de Normandie après Saint-Lô (Manche) à mettre en service une station de distribution d’hydrogène. Cette nouvelle étape s’inscrit dans le cadre du projet EASHYMOB, initié par la Région et le département de la Manche, et en partenariat avec le Groupe ENGIE dans le cadre de l’appel à projet (AAP) « Territoires Hydrogènes ». Il prévoit l'installation de 15 stations d'ici 2018 pour la mobilité hydrogène. Ce premier point de remplissage est financé par la Métropole Rouen Normandie à 50 %, par l’Europe à 35 % et par la Région Normandie à 15 %. Conçue et installée par McPhy Energy, l’infrastructure permet de recharger les véhicules à hydrogène en cinq minutes à une pression de 350 bars. Avec une capacité de 20 kg d’hydrogène par jour, elle est capable d’alimenter le parc de véhicules à hydrogène circulant dans la Métropole (dont des Kangoo H2). La station est opérée par GNVERT, une filiale du Groupe ENGIE spécialisée dans la distribution de carburants alternatifs. Après les bornes de recharge, le Morbihan passe aussi à l’hydrogène Après avoir équipé le département de bornes de recharge (rapides et à charge accélérée), pour les véhicules électriques à batterie, Morbihan énergies se lance dans l’hydrogène. Le syndicat d’énergie entend utiliser le surplus d’électricité issue de ses panneaux photovoltaïques sous forme d’hydrogène. Il va construire à cette effet une station de production et de distribution dans ses locaux, à Vannes. La station servira notamment à alimenter une Hyundai ix35 FC que le syndicat a décidé d’utiliser. D’ores et déjà, Morbihan énergies travaille sur un autre projet, avec Michelin qui souhaiterait disposer d’une station partagée sur son site de fabrication. L’hydrogène serait utilisé pour ses besoins en interne, le surplus pouvant être distribué via une station en accès public. Hynovations 68, MAI 2017
Faurecia s’associe à Stelia Aerospace dans le réservoir à hydrogène L'équipementier automobile annonce avoir conclu un accord avec Stelia Aerospace, une filiale d'Airbus, dans le domaine des réservoirs à hydrogène. Celui-ci prévoit "un accès exclusif à la propriété intellectuelle et au savoir- faire industriel de Stelia Aerospace Composites dans le domaine des réservoirs à hydrogène en composite", apprend-on par un communiqué. ? "Faurecia est désormais capable de concevoir, industrialiser, et commercialiser pour les véhicules électriques des réservoirs d'hydrogène à haute pression fabriqués en composite de fibre de carbone", a précisé l'entreprise qui veut, selon son directeur général Patrick Koller, "devenir un leader dans la technologie de la pile à combustible". Cette acquisition complète l’investissement récent de Faurecia dans Ad-venta. Cette entreprise a inventé une vanne unique, compacte et fiable permettant la gestion et la réduction de la pression de 700 bars à 10 bars, pour faciliter l’approvisionnement de la pile à combustible. Faurecia est le second grand équipementier automobile français en moins d'un an à annoncer s'intéresser de près à la technologie des voitures à hydrogène, après Plastic Omnium. La filiale de PSA estime qu'à l'horizon 2035, "cinq millions de véhicules équipés de la pile à combustible pourraient être en production". La CGT milite… pour l’hydrogène L'union locale de la CGT de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) porte un projet de développement de la filière hydrogène afin de maintenir l'emploi dans le célèbre bassin de Lacq, rendu célèbre par son gisement de pétrole et de gaz. Le syndicat souhaite produire ce gaz, qui peut aussi être mélangé en petites proportions au gaz de ville, afin de diminuer l’empreinte carbone du gaz domestique. L’idée est aussi de décarboner les rejets industriels, en mélangeant de l’hydrogène et du CO2 pour fabriquer du méthane de synthèse qui circulerait dans les gazoducs en lieu et place du gaz naturel. L’hydrogène est aussi présenté comme un carburant propre pour l’automobile, rappelle la CGT, qui a demandé qu’une étude de faisabilité soit faite sur ce projet. À ce jour, la centrale attend toujours une réponse de Total et du ministère de l’Industrie (regroupé au sein du portefeuille de l’Economie dont le titulaire est Bruno Le Maire) à qui elle demande de financer cette étude. Hynovations 68, MAI 2017
ACTUALITÉS INTERNATIONALES UPS lance un camion à hydrogène Le spécialiste de la livraison a mis en service en Californie un camion à hydrogène de classe 6. Ce prototype a été mis au point dans le cadre d’un projet soutenu par le Département de l’Energie et financé à hauteur de 10 millions de dollars. Il y aura en tout 17 véhicules d’ici la fin 2018. Ces camions à hydrogène seront utilisés pour livrer des paquets, avec les mêmes contraintes que les autres véhicules à moteur thermique. UPS a fait le choix d’intégrer une pile à combustible de 32 kW, alimentée par un réservoir de 10 kg d’hydrogène, et qui sera associée à un pack batteries de 45 Kwh. Le cahier des charges a fixé une durée de vie de 5000 heures pour la pile. Les véhicules de livraison à hydrogène seront tous utilisés en Californie, un Etat qui a la particularité de proposer des stations de remplissage. Ballard et Kenworth s’associent dans le camion à hydrogène Ballard Power Systems va fournir une pile à combustible de 85 kW au constructeur Kenworth, afin de l’intégrer dans un prototype de camion hybride pour le transport de conteneurs. La pile sera utilisée en complément de batteries au lithium sur un véhicule de classe 8. Elle permettra d’augmenter l’autonomie en mode zéro émission, limitée à 30 miles (46 km) avec les seules batteries. Le camion sera utilisé dans le cadre d’un projet pour acheminer des containers en mode zéro émission, entre les ports de Los Angeles et de San Diego vers des entrepôts. L’expérimentation est soutenue par le Département de l’Energie et des partenaires de l’Etat de Californie. Le Canada va se doter d’une stratégie zéro émission d’ici 2018 Par l’intermédiaire de Marc Garneau, Ministre des Transports, et de Navdeep Bains, Ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement Economique, le Canada a annoncé qu’il préparait pour l’année prochaine une stratégie nationale visant à augmenter le nombre de véhicules zéro émission sur les routes. Hynovations 68, MAI 2017
Cette stratégie inclura aussi bien les véhicules électriques à batterie que les hybrides rechargeables et les véhicules à pile à combustible. Ce document s’appuiera sur des initiatives déjà existantes sur le plan local, ainsi que sur un groupe de travail réunissant des représentants de l’administration, de l’industrie, de consommateurs, d’ONG et du monde académique. Le Canada souhaite harmoniser les bonnes pratiques et développer la recherche. Le gouvernement avait déjà investi 62,5 millions de dollars canadiens dans le budget 2016 et 120 millions de plus en 2017 pour financer le développement de l’infrastructure (bornes de recharge, stations de remplissage pour le gaz naturel et l’hydrogène). Michelin invite l’hydrogène à son événement Movin’on 2017 Organisé du 13 au 15 juin à Montréal, au Canada, l'événement Movin'On remplace le Challenge Bibendum qui a longtemps servi de vitrine à Michelin pour mettre en valeur les solutions de mobilité durable. Combinant conférences et démonstrations en extérieur, ce rendez-vous permet de valoriser les énergies alternatives. Pour l'édition 2017, l'accent sera mis sur la mobilité électrique. On verra notamment des Tesla autonomes de niveau 3, la navette électrique et autonome d'Easymile, le premier véhicule de course électrique et autonome (DevBot, participant au championnat Roborace, concomitant au Championnat de Formule E), la Hyundai Ioniq, les BMW i3 et i8, un bus à charge rapide (Proterra) ainsi que des tricycles électriques (UPS e-trike) et des vélos électriques (BMW, Michelin). L'hydrogène sera aussi de la partie. On annonce la présence sur place de la Green GT H2, ainsi que du Kangoo H2 (Michelin étant actionnaire de Symbio, le fournisseur de la pile à combustible du range extender). AVL va ouvrir un centre de développement pour l’hydrogène Partenaire des constructeurs automobiles, à qui elle fournit toute une palette de services pour développer et mettre au point leurs moteurs, la société autrichienne avait déjà pris le virage de l’électrification avec des compétences qui vont de l’hybridation légère jusqu’au 100 % électrique. Elle souhaite désormais se positionner sur l’hydrogène, qu’elle pressent être une tendance majeure pour le futur. Un centre de développement pour l’hydrogène et la pile à combustible va donc ouvrir à Graz d’ici la fin de l’année. AVL travaille sur ce thème depuis déjà 15 ans et a conduit à ce jour une centaine de projets, le dernier en date concernant Nissan avec une pile de type SOFC et un reformeur pour convertir de l’éthanol en hydrogène. Hynovations 68, MAI 2017
Air Liquide inaugure une nouvelle station à hydrogène en Allemagne Le groupe français vient d’inaugurer sa 5ème station publique d’hydrogène à Mülheim an der Ruhr (Rhénanie-du-Nord- Westphalie), en partenariat avec le pétrolier polonais Orlen. Elle succède aux stations ouvertes à Düsseldorf et plus récemment à Offenbach-am-Main, Kamen et Limburg an der Lahn, dans le cadre du Clean Energy Partnership (CEP). La station d'hydrogène conçue par Air Liquide est intégrée à une station essence Star, déjà opérée par Orlen. Ouverte au public, elle permet d’alimenter environ 40 voitures électriques propulsées par une pile à combustible par jour en moins de 5 minutes. Ce nouveau point de remplissage est une étape supplémentaire dans la construction d’un réseau de 400 stations hydrogène sur l’ensemble du territoire d’ici 2023, dans le cadre du Clean Energy Partnership et d’H2 Mobility avec le soutien du gouvernement allemand et de l’Union Européenne. Air Liquide maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène de la production au stockage, de la distribution au développement d’applications pour les utilisateurs finaux, et contribue aux côtés des constructeurs automobiles et des pouvoirs publics au développement de l’énergie hydrogène. Fin 2017, le groupe aura installé près de 100 stations hydrogène dans le monde. Des Suisses transforment le méthane en méthanol avec de l’eau Des scientifiques de l'Institut Paul Scherrer (PSI) et de l'EPFZ ont trouvé un moyen simple de transformer le méthane en méthanol avec de l'eau. Cela permet de le transporter facilement et de l'utiliser comme carburant ou dans l'industrie chimique, selon ces travaux publiés dans la revue Science. Jusqu'ici, le méthane produit sur les champs pétrolifères ou dans les raffineries était simplement brûlé. Sa transformation en méthanol nécessite en effet un processus en deux étapes à haute pression et températures élevées, avec par conséquent des installations coûteuses. Le nouveau procédé en revanche se contente d'une étape et de basse pression. Il requiert un catalyseur qui sépare des molécules de méthane en leurs composants, soit du carbone et de l'hydrogène, qui réagissent ensuite avec l'eau pour former du méthanol. Outre du méthanol, ce procédé permet aussi de produire de l'hydrogène, qui peut également être utilisé comme carburant. Hynovations 68, MAI 2017
AAQUIUS séduit la Chine La société genevoise, qui a mis au point des canettes à hydrogène (concept STOR-H) pour un usage en mobilité, vient de signer un gros contrat avec Censtar, le leader chinois des stations-service (130 000 stations dans le pays). Le contrat a été signé à Pékin, dans le cadre du sommet de la Route de la Soie. En 2018, ce ne sont pas moins de dix mille deux- roues et triporteurs de Nankin qui pourront accueillir les fameuses cartouches à hydrogène, qui seront disponibles dans les stations de Censtar implantées dans cette grande ville. Une première commande de dix milles canettes est prévue pour amorcer la phase du pilote. Le distributeur envisage ensuite de répéter l’exercice dans les trente plus grandes villes de l’Empire du Milieu. La cartouche STOR-H a une taille comparable à celle d’une canette de Coca et peut être réutilisée pendant dix ans. Le Japon va se doter d’un réseau de stations hydrogène à l’échelle du pays 11 compagnies ont décidé de coopérer en vue de la construction à grande échelle de stations d’hydrogène pour ravitailler les véhicules à pile à combustible à l'échelle du pays. Dans la liste, on retrouve sans surprise Toyota, mais aussi Nissan et Honda. En dehors de ces constructeurs, les partenaires sont JXTG Nippon Oil & Energy, Idemitsu Kosan, Iwatani Corporation, Tokyo Gas, Toho Gas, Toyota Tsusho Corporation, Development Bank of Japan et... Air Liquide Japan. Comme dans d'autres pays, le groupe français participe à l'effort de construction de stations H2. Le protocole d’accord signé par ces entreprises a pour objectif de favoriser l’accélération de la construction de stations d’hydrogène. Cette action résulte de la "feuille de route stratégique pour l’hydrogène et les piles à combustible" du gouvernement japonais, qui vise un total de 160 stations d’hydrogène opérationnelles et 40 000 véhicules à pile à combustible en service d’ici l’année fiscale 2020. Les onze entreprises impliquées dans ce projet envisagent de créer une nouvelle entreprise qui serait créée au cours de l’année 2017. Un quartier de Tokyo se chauffe à l’hydrogène Dans le quartier d’Ikebukuro, au nord de Tokyo, 200 000 logements sont dorénavant alimentés en électricité grâce à une pile à combustible. L’hydrogène est obtenu grâce à la cogénération au gaz naturel. Des générateurs ont été installés au dos des maisons individuelles et au pied des immeubles. Ils portent le nom de ENE-farm et sont connectées au réseau du gaz de ville de Tokyo Gas. Le coût de ces systèmes reste encore élevé (15 000 euros par unité), mais le Japon souhaite développer ce mode d’alimentation en énergie. Le gouvernement table sur un nombre de logements équipés proche d’ 1,5 million à l’horizon 2020 puis 5,3 millions d’ici à 2030. Hynovations 68, MAI 2017
INTERVIEW DCNS intègre l’AFHYPAC pour partager des problématiques communes à tous les acteurs de l’hydrogène Jean-François Le Bert, Responsable du développement des systèmes de propulsion à DCNS, au centre de Nantes- Indret Nouvel adhérent à l’AFHYPAC, ce groupe industriel français spécialisé dans l'industrie navale militaire, l'énergie nucléaire, les infrastructures marines et les énergies marines renouvelables s’intéresse depuis des années à l’hydrogène. L’un de ses experts nous explique pourquoi. POUR QUELLES RAISONS AVEZ-VOUS ÉTÉ AMENÉ À DÉVELOPPER UNE COMPÉTENCE DANS L’HYDROGÈNE ? Il y a deux raisons principales, dont l’une est historique. En tant que fabricant de sous-marins à propulsion classique électrique pour l’export, nous cherchons à augmenter l’autonomie en plongée de ces navires. En effet, si les sous-marins sont discrets quand ils se trouvent sous l’eau, ils deviennent détectables quand ils refont surface pour recharger leurs batteries, via des Diesel Alternateurs. Le but étant de rester sous l’eau le plus longtemps possible, nous avons donc exploré la technologie de la pile à combustible pour produire de l’électricité en plongée. Avec l’aide de différents acteurs industriels, nous avons qualifié depuis plusieurs années un système anaérobie par hydrogène sur l’ensemble de la chaîne, depuis le reformage du gazole en hydrogène en amont, jusqu’à sa purification pour pouvoir alimenter la pile à combustibl. Notre système actuel a déjà 10 ans d'avance technologique, pour répondre au mieux aux exigences très sévères de performances et d'environnement d'un sous-marin militaire, dans une maîtrise absolue de la sécurité. Pour autant, nous continuons à mener une R&D très active pour les futures générations de systèmes anaérobies, afin de conserver cette avance pour nos clients. Par exemple, nous sommes convaincus que certains équipements civils peuvent être utilisés pour nos applications militaires sous réserve de savoir les intégrer en prenant en compte nos spécificités comme la tenue au choc ou la discrétion acoustique. ET LA SECONDE RAISON ? Elle est plus récente et tient au fait qu’en dehors des navires militaires, nous nous intéressons aussi aux énergies marines renouvelables, qui sont pour la plupart intermittentes. Parmi ces sources, on peut citer notamment les hydroliennes et surtout les éoliennes off-shore. L’hydrogène permet justement de stocker l’énergie électrique produite par ces sources, dans le cadre de centrales avec un électrolyseur. Hynovations 68, MAI 2017
VOUS AVEZ DONC ACQUIS UNE COMPÉTENCE QUE VOUS VALORISEZ À TRAVERS DES PROJETS ? Oui, nous participons par exemple au projet SEP PAC* (Système Energie Propulsion Pile à Combustible), soutenu par l’ADEME et qui s’applique à l’ensemble du monde maritime et fluvial civil. L’idée est de travailler à la fois sur un système de propulsion avec un moteur électrique et sur une solution énergétique combinant les batteries et la pile à combustible. Le projet SEP PAC vise ainsi à développer une filière industrielle française des PAC de forte puissance, entre 200 et 500 kW. Il est coordonné par la société ECA EN, qui gère le système de propulsion. Pour sa part, DCNS travaille sur la partie énergie, avec une contrainte qui est de qualifier un système de pile à combustible qui fonctionne correctement dans une ambiance marine. En mer, l’air est chargé d’embruns qu’il faut filtrer, de façon à ce que la pile n’absorbe pas de polluants. Nous apportons nos compétences en étudiant et testant des composants qui sont développés pour le civil, et qui pourraient avoir par ailleurs une utilité pour nos applications militaires ce qui justifie ainsi notre participation à ce projet civil. Les autres partenaires sont le Bureau Mauric et l’Université de Nantes. *Qui s’appelait auparavant FILHyPyNE et se limitait au seul domaine de la pêche maritime. QU’ATTENDEZ-VOUS DE VOTRE ADHÉSION À L’AFHYPAC ? Ce que nous souhaitons, c’est préparer le coup d’après. Nous avons déjà un système qualifié de production d’électricité à hydrogène pour les sous-marins mais il nous faut préparer l’avenir et anticiper sur les évolutions de la technologie liée à l’hydrogène. DCNS souhaite donc échanger avec l’AFHYPAC sur des problématiques communes qui sont la baisse des coûts, l’augmentation des performances, la possibilité de dualité civil/militaire, les normes, les standards la réglementation. Système actuel pour sous- marin DCNS Le centre DCNS de Nantes- Indret a développé depuis 10 ans un système anaérobie de production d’électricité à pile à combustible. Avec ce système, les sous-marins pourront opérer à petite vitesse durant une durée d’immersion notablement supérieure aux bâtiments classiques non équipés de ce système. Hynovations 68, MAI 2017
ILS NOUS ONT REJOINTS DCNS met au service de projets liés à l'hydrogène pour les applications maritimes et fluviales sa maîtrise de projets complexes et son expertise pour concevoir et réaliser des systèmes de propulsion électrique/pile à combustible répondant aux hauts standards de sûreté et de sécurité. HEROSE est l'un des fabricants leader de vannes pour les applications industrielles en Europe. Depuis plus de 140 ans, HEROSE produit et distribue des vannes pour la cryogénie et la construction de réservoirs sous pression, définit des standards pour l'utilisation en toute sécurité des gaz techniques, vapeurs et liquides. Lettre d'information mensuelle de l'Association Française pour l'Hydrogène et les Piles à Combustible Réalisée avec le soutien de l'ADEME En collaboration avec Laurent Meillaud Hynovations 68, MAI 2017
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