Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac

 
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Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
N°68 – MAI 2017

Édito
Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente
de Nantes Métropole
                                       Johanna Rolland @Patrick Garçon-Nantes Métropole

                                       Labellisée « Capitale verte européenne » en 2013,
                                       la métropole nantaise poursuit une politique
                                       volontariste en faveur des énergies renouvelables et
                                       du développement durable avec notamment un
                                       objectif ambitieux de réduire de 30% les émissions
                                       de gaz à effet de serre dès 2020 et de 50% en 2030.

                                       Cette volonté d’être une métropole de référence
                                       engagée dans la transition écologique et
                                       énergétique est donc un des principaux objectifs du
                                       projet métropolitain. A cette fin, notre métropole
                                       s’est dotée depuis une dizaine d'années de
                                       compétences sur l'énergie et d'un Plan Climat
                                       Énergie. La métropole nantaise fait ainsi partie des
                                       toutes premières agglomérations françaises et
                                       européennes à s'être engagée aussi fortement dans
                                       la lutte contre le changement climatique par la
                                       mobilisation de toutes ses politiques publiques
                                       (énergie, déplacement, déchets, développement
                                       urbain…).
Et cela se décline de manière très concrète, à tous niveaux, avec notamment le
développement du chauffage urbain, des énergies renouvelables, des bus électriques et
également des expérimentations grandeur nature sur l'hydrogène (navette fluviale Navibus
H2, station H2 mutualisée, projet européen MULTHY, véhicule Cityjoule, etc ...).

Mais sur ce sujet essentiel, nous ne réussirons qu’avec l’ensemble des acteurs. C’est
pourquoi j’ai décidé, avec l'ensemble des maires de la métropole nantaise d’ouvrir en 2017
un grand débat citoyen, consacré à la transition énergétique. Clair, transparent, appuyé sur
une commission du débat indépendante, il a été l’occasion de mener une grande aventure
participative pour répondre au défi de la transition énergétique.

                                                                              Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
Dans ce contexte, je suis très heureuse que Nantes Métropole accueille cette année, la
5ème édition des "journées hydrogène dans les territoires", organisée en partenariat avec
l'AFHYPAC et les acteurs régionaux et locaux impliqués dans le développement de la filière
industrielle de l'hydrogène (Région, Département, Métropole, CCI, Université de Nantes,
Mission hydrogène, ...). Du 20 au 21 juin 2017 à la Cité des Congrès de Nantes, cet
événement national permettra de présenter un tour d'horizon des principaux projets
hydrogène en France, d'échanger lors de tables rondes, de découvrir l'espace exposition, de
tester des véhicules innovants et de participer aux visites techniques organisées sur la
métropole nantaise.

Je souhaite à tous les congressistes des échanges fructueux pendant ces deux jours de
colloque mais également un excellent séjour à Nantes.

Johanna Rolland
Maire de Nantes,
Présidente de Nantes Métropole

FAIT MARQUANT
Course de Kangoo H2 : une première mondiale
réussie
                                                                Le 11 mai dernier, dans le
                                                                cadre de l’Albi Eco Race,
                                                                une dizaine de Kangoo
                                                                électriques et avec pile à
                                                                combustible ont pu disputer
                                                                la toute première épreuve
                                                                du genre. Une course de
                                                                régularité qui a permis de
                                                                montrer tout le potentiel des
                                                                véhicules à hydrogène.
                                                                 Cette épreuve a eu lieu
                                                                 pendant un peu plus d'une
                                                                 heure et demie sur le circuit
                                                                 d'Albi (Tarn), construit en
                                                                 1959 et dont le tracé mesure
                                                                 3 565 m. Ce n’était pas une
                                                                 course de vitesse. Il fallait
                                                                 faire preuve de régularité,
avec une double contrainte : à la fois tenir un temps imposé (3 mn 14 s) par tout et
consommer le moins d’énergie possible en adoptant l’écoconduite. A ce petit jeu-là, c’est
l'équipage de la société Ad-Venta, spécialiste du stockage de l'hydrogène, qui a réussi à
s’imposer. La jeune pousse a gagné devant La Poste et la commune Onet-le-Château, près
de Rodez (Aveyron). A noter qu'un prix spécial a été attribué à EDF à l'issue de l'épreuve.

                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
« Cette course a pu avoir lieu grâce aux nouveaux promoteurs du circuit d’Albi,
s’enthousiasme Bertrand Chauvet, animateur de la filière hydrogène à travers sa société
Seiya Consulting et qui a relayé l’information. Elle a aussi été facilitée par la présence d’une
station de remplissage d’hydrogène, appartenant à la SEM Eveer’Hy’Pôle*. La grande
différence, par rapport à une course de voitures classiques, c’est que les voitures ne font pas
du tout de bruit, et encore moins que les Formule E", souligne Bertrand Chauvet.
Vainqueur de la première édition, Jean-Luc Mussot, le PDG d’Ad-Venta, ne tarit pas d’éloges
sur cette première. « Dès le début, nous avons trouvé l’initiative intéressante, affirme-t-il.
Nous travaillons dans l’hydrogène et cela nous a permis en outre de motiver les troupes en
interne. Pratiquement tous les salariés de la société sont venus à Albi, dont un qui avait déjà
l’expérience des courses de régularité sur modèle réduit », poursuit le patron de la start-up.
Le fait est que c’est surtout la connaissance de la Kangoo H2 qui a été un élément
déterminant. « On en a une depuis le mois de décembre dernier, glisse M. Mussot. C’est une
voiture qui incite naturellement à une conduite plus apaisée pour préserver l’autonomie ». Il
n’a donc pas été nécessaire de suivre des cours d’écoconduite. Concentré sur sa course, et
alignant les tours avec une régularité de métronome, alors que d’autres attaquaient sur la
piste, l’équipage d’Ad-Venta a su tirer le meilleur parti de son véhicule.
Organisée au lendemain de la journée H2 en Occitanie, où certains pilotes étaient intervenus
pendant le débat, cette course a permis de montrer que le Kangoo électrique avec
prolongateur d'autonomie à l'hydrogène pouvait tenir la distance. Les voitures n'ont pas eu à
ravitailler pendant la compétition, grâce à un rayon d'action sensiblement supérieur à celui
procuré par une batterie.
A peine terminée, la course de Kangoo H2 suscite déjà des vocations. « Bien sûr, nous
allons revenir l’année prochaine pour remettre notre titre en jeu, promet Jean-Luc Mussot
d’Ad-Venta. Mais, nous étudions aussi la possibilité de participer au e-Rallye de Monte-Carlo
en 2018. Ce sera l’occasion de mieux faire connaître la voiture à hydrogène, qui devient de
plus en plus une réalité, poursuit-il. Par ailleurs, nous aimerions motiver les conducteurs de
Kangoo H2 de la région Rhône-Alpes-Auvergne en organisant une épreuve similaire à celle
d’Albi, mais plus près de chez nous. Cela pourrait se faire par exemple sur le circuit du
Castellet, où roule déjà la Green GT H2 », espère M. Mussot.
*Centre d’essais pour véhicules et équipements à hydrogène.

TRIBUNE
L’hydrogène n’est pas de la science fiction, c’est
une réalité !
                         Discours de clôture de Philippe Boucly, 1er Vice-Président de
                         l’AFHYPAC, à la Conférence Hydrogène et Transports : mythes et
                         réalités, organisée par le pôle Mov’éo le 17 mai 2017 à Rouen.
                         En tant que 1er Vice-Président de l’AFHYPAC, c’est un grand plaisir
                         pour moi que de conclure de cette journée consacrée à la mobilité
                         électrique à hydrogène.

                         En introduction à mon propos, je voudrais rappeler quelques dates.

                                                                           Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
Je ne ferai pas un historique détaillé des différents évènements qui ont jalonné les progrès
de la filière hydrogène depuis janvier 2014 mais la date de publication du Rapport de
l’OPECST , l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques
constitue véritablement un tournant ; c’est, me semble-t-il, depuis cette date que les choses
se sont accélérées, la publication en 2011 de la Feuille de route Hydrogène élaborée par
l’ADEME et les industriels restant l’acte fondateur de la filière.

      Mai 2014 : publication du Plan Mobilité Hydrogène France : 600 stations de recharge,
       800 000 véhicules prévus à l’horizon 2030 dans le cadre d’une démarche originale
       basée sur le développement de clusters de flottes captives.
      Mai 2015 : L’hydrogène fait partie de la solution « Mobilité Ecologique », l’une des 9
       solutions industrielles de l’Industrie du Futur.
      Août 2015 : promulgation de la Loi de Transition Ecologique pour la Croissance Verte
       et notamment les articles 37, 38 et 40 destinés à promouvoir une mobilité propre.
       Depuis, les décrets d’application sont parus. Certes, le Plan de développement du
       stockage des énergies renouvelables par hydrogène décarboné et en particulier le
       déploiement d’une infrastructure de stations à hydrogène prévus par l’article 121 ne
       sont pas encore parus mais tout est prêt et n’attend que le prochain Ministre.
      Mai 2016 : publication du rapport conjoint du Conseil Général de l’Environnement et
       du Développement Durable (CGEDD) et du Conseil Général de l’Economie, de
       l’Industrie, de l’Energie et des Technologies(CGEIET) commandé par les Ministres
       Royal et Macron :
            o Ce rapport énonce un certain nombre de recommandations pour développer
               les applications de l’hydrogène.
            o Il affirme que le développement de l’hydrogène ne peut se concevoir que dans
               une approche globale, holistique, ce qui correspond exactement à notre
               approche, et qu’il convient en particulier de prendre en compte les externalités
               pour bien mesurer les avantages que peut fournir l’hydrogène.
      Le jour même de la publication de ce rapport, le 4 mai 2016, était lancé un appel à
       projets « Territoires Hydrogène » pour confirmer l’approche globale selon laquelle le
       développement de l’hydrogène devait être appréhendé.
      Début 2017, nous avons eu la transposition de la Directive « Combustibles
       Alternatifs ». Cette transposition donne une place certes peu ambitieuse à
       l’hydrogène mais elle a le mérite de le placer parmi les différentes mobilités propres
       et nous profiterons des révisions de cette transposition pour réévaluer les objectifs à
       l’avenir.
      Un fait majeur également à souligner : le 18 janvier dernier à Davos, 13 grands
       industriels se sont réunis pour créer l’Hydrogen Council. Parmi eux, 4 français : Air
       Liquide, Engie, Total et Alstom. Cinq constructeurs automobiles : BMW, Daimler,
       Toyota, Honda et Hyundai. Et également Linde, Anglo American et Kawasaki. Leur
       but est de promouvoir les solutions qu’apporte l’hydrogène. D’ici 2022, les membres
       de l’Hydrogen Council envisagent d’investir chaque année plus de 1,9 GEUR
       consacrés à la R&D et au déploiement.
      Dans le même temps, la filière française de l’hydrogène s’organise :
            o L’Initiative France Hydrogène se met en place : plus de 25 industriels se sont
               déjà déclarés intéressés. Il est trop tôt pour en parler mais cette initiative
               permettra, j’en suis persuadé, à la recherche française (CEA et CNRS
               notamment) de rester au premier plan et à maintenir le niveau
               d’excellence qu’elle a atteint.
            o L’AFHYPAC a pris la mesure de l’élan qui porte l’hydrogène :
                     nous avons recruté une Déléguée Générale, Mme Christelle Werquin.

                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
    nous sommes davantage présents à Bruxelles au sein de Hydrogen
                       Europe et du FCH-JU. Mme Valérie Bouillon-Delporte, Vice-Présidente
                       de l’AFHYPAC est également membre du Directoire du FCH-JU
                    nous sommes mieux structurés : un groupe de travail « Affaires
                       institutionnelles » rassemble les représentants de quelques
                       entreprises qui veulent contribuer à l’élaboration des positions de
                       l’association et les porter auprès des ministères et des élus. Une
                       attention particulière devra être portée aux orientations du Clean
                       Energy Package, publié l’hiver dernier par la Commission Européenne.
                    un groupe de travail « Modèles Economiques » s’efforce aussi de
                       dégager les conditions de « business cases » rentables. En particulier,
                       une plaquette illustrant quelques « Business cases « de la Mobilité
                       sera présentée en juin prochain.
                    Plus généralement, nous nous efforçons d’améliorer la proposition de
                       valeur pour les membres de l’association.
                    Et de façon concrète, le nombre d’adhérents de l’Association se
                       développe : depuis 2014, AXA, la Compagnie Nationale du Rhone,
                       TOYOTA, Plastic Omnium, EFI Automotive, MICHELIN, DCNS nous
                       ont rejoints au côté d’ENGIE, Air Liquide, GRTgaz et d’autres : 12
                       grandes sociétés ou grands groupes au total. Côté PME-PMI : leur
                       nombre a été multiplié par 3 depuis 2014, passant de 13 à 38.
           o   la bonne nouvelle de l’automne dernier a été l’annonce des résultats de
               l’appel à projets « Territoires Hydrogène » : avec plus de 70 projets sur une
               centaine de sites. Ces projets ont pour l’essentiel été labellisés et auront donc
               accès à des financements. Ce seront autant de démonstrateurs des solutions
               que peut procurer l’hydrogène. Beaucoup de mobilité dans ces projets. Cela
               nous encourage également à œuvrer pour la création d’un Fonds Mobilité
               Propre.

Dans le monde qui vient, les énergies renouvelables vont prendre de plus en plus
d’importance. Leur coût a été considérablement réduit, d’un facteur 20 en 10 ans (pour le
photovoltaïque et aussi pour les piles à combustible). En conséquence, ces énergies ont de
moins en moins besoin de soutien financier mais leur développement met en évidence des
problèmes nouveaux : leur variabilité, leur caractère intermittent, conduit à trouver des
solutions de stockage notamment. En outre, se posera également la question de la stabilité
des réseaux électriques. On réalise en effet que les machines tournantes (turbines,
alternateurs) sont des éléments de stabilité du réseau électrique. Avec le développement
des renouvelables, ces éléments de stabilité disparaissent et il est nécessaire de trouver de
nouvelles solutions et de nouveaux « business models ».
Nous sommes convaincus que l’hydrogène peut apporter ces solutions, que ce soit dans le
domaine du stockage local, régional ou national ou dans l’autoconsommation avec des
solutions innovantes telles que l’électrolyse Haute Température, dans tous les secteurs
(industrie, résidentiel, mobilité) avec des synergies entre secteurs.
En matière de mobilité, la lutte contre le changement climatique et la nécessité d’améliorer la
qualité de l’air des villes obligent également à trouver des solutions soutenables.
Nous sommes convaincus que l’électromobilité est appelée à se développer. Seule une
combinaison de véhicules électriques à batterie et à hydrogène permet de concilier des
impératifs tels que « zéro émission », confort de l’utilisateur et flexibilité des usages, à un
coût raisonnable.
Cependant les coûts des solutions Hydrogène restent élevés.
Pour réduire ces coûts, il faut bien sûr poursuivre les efforts de R&D, l’Initiative France
Hydrogène développée dans le cadre de l’Industrie du Futur va y contribuer.
                                                                           Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
Mais il faut aussi MASSIFIER pour industrialiser. Or le temps industriel est un temps long ;
c’est pourquoi la mobilité de demain doit se penser dès aujourd’hui.
Les industriels français (grands groupes, PME-PMI et start-ups) sont prêts. Il faut
simplement les aider à amorcer les marchés et à traverser ce qu’on appelle « la Vallée de la
Mort ».

En conclusion, l’hydrogène, ce n’est ni un MYTHE, une belle histoire fondatrice qui nous
vient du passé, ni de la SCIENCE FICTION, une fiction radieuse qui adviendrait dans des
temps indéterminés, NON, l’hydrogène, c’est une REALITE. La journée d’aujourd’hui l’a
clairement montré !
De plus en plus d’acteurs économiques, de collectivités notamment, le comprennent.
Je citerai en particulier les propos d’un monsieur qui était à l’époque Maire du Havre et
Député de Seine-Maritime et qui, le 23 mars 2016, en introduction aux Rencontres
Internationales du Havre consacrées à l’hydrogène déclarait :

« J’ai compris que l’hydrogène peut constituer un moyen d’intervenir sur des problématiques
de mobilité, de préservation de l’environnement, de stockage de l’énergie. Ces
problématiques sont d’ordre scientifique mais sont également éminemment politiques, parce
qu’elles permettent de transformer la façon dont nous vivons, dont nous nous développons,
et dont nous concilons des impératifs contradictoires – la liberté de mobilité et dans le même
temps les effets collectifs de cette mobilité. »

Je forme le vœu que, malgré un agenda très chargé, fort de sa compréhension des
problèmes, notre Premier Ministre ait l’énergie et les moyens de soutenir la filière hydrogène,
de l’aider à progresser et à surmonter les obstacles qui sont encore nombreux pour réaliser
ce qui, pour nous, est une contribution majeure au monde de demain.

Philippe Boucly

ZOOM SUR...
L’hydrogène aura sa place au sein de la maison du
futur
A travers plusieurs projets de bâtiments sobres en énergie, à Nantes, La Rochelle comme à
Angoulême, l'hydrogène montre tout son intérêt pour stocker l’électricité issue d’énergies
renouvelables et contribuer également à une mobilité plus écologique.

DELTRA GREEN : UNE VISITE PRÉVUE DANS LE CADRE DES JOURNÉES
HYDROGÈNE DANS LES TERRITOIRES
C’est une opportunité à ne pas rater, dans le cadre des journées que l’AFHYPAC organise à
Nantes. Le 20 juin, en fin d’après-midi, il sera possible de visiter le bâtiment Delta Green à
                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
Saint-Herblain. Lancé il y a deux ans, le projet* s’est concrétisé sur le Parc Ar-Mor à Saint-
Herblain (44). La conception de ce programme, porté par le promoteur GALEO pour le
compte du groupe Delta (prestation de services en bâtiment), s’articule autour de la
performance énergétique et de l’autonomie pour obtenir la certification Passivhaus. Ce label
allemand est attribué aux bâtiments à très faible consommation énergétique. Le bâtiment de
4600 m2 va notamment accueillir 1000 m2 de panneaux photovoltaïques,, fournis par Armor
Green. Un tiers de l’énergie sera consommé sur place et les deux tiers restants seront
revendus à EDF. Le groupe Delta va profiter de ce bâtiment à énergie positive pour stocker
l’énergie électrique sous forme d’hydrogène (grâce à un électrolyseur produisant de
l'hydrogène alimentant une pile à combustible). Le budget de l’opération s’élève à 8,5
millions d’euros.
*Labellisé projet innovant 2013-2014 par le Cluster NovaBuild et la Région Pays de la Loire.

ATLANTECH : UNE VITRINE UNIQUE EN EUROPE
                                                                La     maison     du     futur
                                                                commence à se profiler à
                                                                Lagord, près de La Rochelle
                                                                (Charente-Maritime).      Une
                                                                première brique est déjà
                                                                visible sous la forme d’une
                                                                ancienne halle militaire de 6
                                                                000 m2, reconvertie en
                                                                plateforme d’innovation « bas
                                                                carbone ». Son nom : Le
                                                                Lab’In’Tech. C’est une «
maison-test » qui sert à éprouver les nouveaux matériaux de construction, ainsi que des
vitrages, plusieurs systèmes de ventilation et de chauffage. Ces innovations sont
développées par un pôle d’ingénierie et de recherche, baptisé Tipee (Technological and
innovative platform for environnemental efficiency). Cet organisme a aussi vocation à former
les professionnels du bâtiment aux nouveautés. L’école d’ingénieurs Cesi y forme les futurs
techniciens tandis que la pépinière d’entreprises accueille des jeunes pousses spécialisées
dans l’éco-construction.
Il ne s’agit là que d’une partie du projet Atlantech, du nom d’une association qui anime un
projet ambitieux initié et porté par la Communauté d'Agglomération de La Rochelle et
concernant un parc de 27 hectares. Le projet se veut une véritable vitrine technologique,
économique et sociale du quartier durable de demain. Il a débuté en 2011 et va se
poursuivre jusqu’en 2025.
« Atlantech concerne globalement la gestion de l’énergie, explique Anne Rostaing,
Responsable Innovation au Service Développement Economique de l’agglo. Nous voulons
tester différents usages autour des bâtiments tertiaires et des logements, poursuit-elle. Le
projet comprend entre autres une boucle d’énergie qui fait appel à la fois à des batteries et à
de l’hydrogène, et qui sera mise en service fin 2018. Une pile à combustible sera utilisée
pour stocker l’excédent d’énergie issu de panneaux photovoltaïques ». Et Mme Rostaing
d’expliquer : « l’hydrogène ainsi obtenu sera utilisé pour alimenter des véhicules à pile à
combustible » (des utilitaires en autopartage et des vélos à hydrogène seraient à l’étude). La
Responsable Innovation de l’agglo révèle au passage que le projet Atlantech pourrait aussi
servir à fournir l’hydrogène d’une nouvelle navette maritime, qui viendra seconder le bateau
électro-solaire déjà opérationnel à La Rochelle.
Le montant global de ce projet est de 20 millions d’euros, réparti entre l’Europe, l’Etat
(Ademe, Investissements d’Avenir), la Région, le département et la Communauté
d’Agglomération de La Rochelle.

                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
TECHNOPARC : LE GRAND ANGOULÊME MISE SUR L’HYDROGÈNE
Prévu pour une mise en service en 2019, le Technoparc est une une extension de 1 795 m2
de la pépinière d’entreprises de l’agglomération, située sur le parc d’activités du Grand-
Girac, à Saint-Michel (Charente).
Destiné à accueillir des entreprises innovantes, ce bâtiment à énergie positive (Bepos) sera
couvert par plus de 400 m2 de panneaux photovoltaïques. Le Technoparc va surtout
permettre d’expérimenter un système de production, de stockage et de restitution d’énergie
sous la forme d’une pile à combustible. La pile a été développée par Nexeya, une société
toulousaine implantée à La Couronne, et le CEA Tech. L’électricité fournie par les panneaux
photovoltaïques sera, soit immédiatement utilisée, soit convertie en hydrogène pour un
stockage à plus long terme. L’hydrogène sera emmagasiné dans des cuves extérieures, où il
pourra être à nouveau transformé en courant électrique au gré des besoins.
Le bâtiment pourra subvenir à 98 % de ses besoins énergétiques, annonce la société
Nexeya. Ce spécialiste du stockage de l’énergie va surveiller de près la consommation du
bâtiment. Ce projet, qui s’inscrit sur le long terme, ouvre la perspective de nouveaux
marchés pour Nexeya, avec par exemple l’autonomie en électricité de sites isolés.
Le montant global de l’investissement est de 4,3 millions d’euros, financés par la Région,
l’État et Grand-Angoulême.

LES BÂTIMENTS PUBLICS NEUFS DEVRONT ÊTRE EXEMPLAIRES À PARTIR DU 1ER
SEPTEMBRE PROCHAIN
Les constructions neuves réalisées à partir du 1er septembre 2017 sous maîtrise d'ouvrage
publique devront répondre à des caractéristiques de performance énergétique et
environnementale. Un certain nombre d’exigences sont précisées par un arrêté, paru le 19
avril dernier, qui met en application des principes édictés dans un décret de décembre 2016,
se référant lui-même à la loi pour la transition énergétique. Pour être exemplaires en matière
de performance énergétique, les bâtiments publics neufs devront être à énergie positive
(Bepos). Pour cela, ils devront atteindre le niveau Energie 3 ou Energie 4 du label E+C-. Ils
auront des consommations d'énergie limitées et recourront "de façon significative" aux
énergies renouvelables (EnR). A titre d'exemple, pour le résidentiel, ce niveau vise une
réduction de 20 % des consommations d'énergie non renouvelable et un recours à 20 kWh
par m2 par an aux EnR.

ACTUALITÉS FRANCE
La Honda Clarity s’offre un tour du circuit de Monaco
                                         À l'occasion de l'anniversaire de la première victoire
                                         d'Ayrton Senna au GP de Monaco sur Lotus-Honda
                                         le 31 mai 1987, la Clarity Fuel Cell a pu rouler en
                                         lever de rideau sur le tracé mythique du circuit de la
                                         Principauté. Le Grand Prix F1 de Monaco a en effet
                                         accueilli pour un tour d’honneur la voiture à
                                         hydrogène de Honda, qui va ainsi multiplier les
                                         apparitions européennes jusqu'en 2022.

                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
C'est le Prince Albert II de Monaco a qui en a pris le volant, pour un tour de circuit (3,337 km)
en mode zéro émission. La voiture à hydrogène est une réponse aux souhaits émis par le
Souverain de Monaco de mieux respecter l'environnement, et par l'Europe qui aimerait que
les deux tiers des voitures vendues en Europe soient électrifiées d'ici à 2025. Rappelons que
la Clarity a une autonomie de 650 km selon le cycle NEDC.

La Joliverie et PolyTech Nantes, champions de
l’hydrogène
                                                             Alors       que     l’AFHYPAC
                                                             organise ses journées de
                                                             l’hydrogène       dans        les
                                                             territoires à Nantes, les 20 et
                                                             21 juin prochains, saluons la
                                                             vitalité des écoles de ce
                                                             territoire. Le Lycée de La
                                                             Joliverie     (Saint-Sébastien-
                                                             sur-Loire)       et       l’école
                                                             d’ingénieurs Polytech Nantes
                                                             se sont illustrés lors du
                                                             challenge       EducEco        de
                                                             Valenciennes (19 au 21 mai)
                                                             et au Shell Eco Marathon de
                                                             Londres (25 au 28 mai). Sur
                                                             le       premier      challenge,
                                                             Polytech Nantes a eu le
                                                             premier prix dans la catégorie
                                                             EcoCitadin en hydrogène,
avec la Cityjoule (949 km/litre de consommation). A noter que le premier prix du prototype
hydrogène a été décerné au lycée Vaucanson de Tours, avec 947 km/litre (en équivalent
SP95). Le lycée La Joliverie a pour sa part battu le record en prototype thermique au
biométhane avec la Microjoule (1799 km/l), en partenariat avec Del West et GRTgaz. A
Londres, Polytech Nantes a fini deuxième dans la catégorie UrbanConcept en hydrogène
(241 km/m3) derrière les néerlandais de l’université de Twente. Pour sa part, La Joliverie
avait décroché l’an dernier le premier prix dans la même catégorie. La Microjoule a de
nouveau dominé en catégorie prototype et bio-méthane, avec un nouveau record mondial à
la clé (2504 km/l).

24 H de Saint-Jo : de nouveaux records
                                                   Lors de la dernière édition de la course
                                                   d'endurance des 24 H de Saint Jo près de
                                                   Boulogne (Pas-de-Calais), qui se déroulait
                                                   les 5 et 6 mai derniers, avec des voitures
                                                   radiocommandées à l’échelle 1/10, la
                                                   première voiture a parcouru 373 km et 4141
                                                   tours de circuit. Record battu ! Et c’est un
                                                   prototype à hydrogène, la Peugeot 908
                                                   CRSA du lycée Saint-Joseph qui a gagné.

                                                                            Hynovations 68, MAI 2017
Édito Par Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole - Afhypac
A noter que dans le top 10, on dénombre 3 véhicules à hydrogène. Le 4 ème et dernier
véhicule à hydrogène se classe à la 13 ème place, sur un total de 23 concurrents. Les
prototypes à hydrogène ont été mis au point en collaboration avec les sociétés
Createchnologie, Horizon fuel cell technologies et les professeurs de STI2D ITEC du lycée
Saint Joseph.

50 Kangoo H2 pour ENGIE Cofely
                                                                   Lors de la matinale de
                                                                   l'innovation, organisée par
                                                                   ENGIE et qui avait lieu le 10
                                                                   mai dernier, le PDG de
                                                                   Symbio a annoncé une
                                                                   commande de 50 véhicules
                                                                   équipés de son prolongateur
d’autonomie avec pile à combustible. Ces véhicules sont destinés à ENGIE Cofely, en région
parisienne. La filiale de l’énergéticien aura la plus grosse flotte de véhicules à hydrogène de
France. Pour la circonstance, Engie va implanter une station de recharge hydrogène sur son
site de Gennevilliers (92). Celle-ci sera déployée par GNVert, opérateur de mobilité verte du
Groupe ENGIE et leader dans la distribution de GNV depuis près de 20 ans. L’hydrogène
utilisé pour la recharge de ces véhicules sera produit à partir d’une électricité 100 %
renouvelable fournie par le groupe Engie. A noter que la station sera accessible à "tous les
professionnels désireux de s’engager dans la voie de transport zéro émission". L’an dernier,
à l’occasion d’une levée de fonds, l’énergéticien ENGIE est entré à hauteur de 20 % au
capital de Symbio.

ALPHABET livre un premier véhicule à ENGIE
Alphabet (groupe BMW), le quatrième loueur longue durée de véhicules en France, a remis
le 10 mai dernier les clés d’une Hyundai ix35 Fuel Cell à ENGIE. La commande a été traitée
dans le cadre de son service AlphaElectric. Les clés ont été remises à Didier Holleaux,
directeur général adjoint d’ENGIE. Avec cette nouvelle livraison, le nombre d’exemplaires de
l’ix35 Fuel Cell en circulation sur les routes européennes se rapproche des 400 unités.

ATAWEY et ENGIE Cofely vont proposer des
stations à hydrogène clés en mains
                                                                 Le premier propose des
                                                                 stations de production et de
                                                                 distribution d’hydrogène, peu
                                                                 encombrantes et destinées à
                                                                 des     petites   flottes  de
                                                                 véhicules zéro émission (de 1
                                                                 à 20 voitures).

                                                                           Hynovations 68, MAI 2017
Le second fournit de l'hydrogène vert (EFFI H2) produit localement, au plus près des usages.
Les deux partenaires s’associent donc pour proposer une offre clé en main de production et
de distribution visant à valoriser l’énergie renouvelable locale des territoires, et permettant de
répondre aux besoins de mobilité verte. Elles se destinent aussi bien aux collectivités qu'aux
entreprises, aux loueurs et aux concessionnaires. Ces stations intègrent une technologie de
production d’hydrogène protégée par un brevet mondial, avec une électrolyse à haute
performance environnementale sans produits corrosifs. Une innovation qui, d’une part,
simplifie et sécurise les opérations de maintenance et d’autre part, prolonge la durée de vie
des équipements. Sept stations, conçues par Atawey, seront opérationnelles, d’ici septembre
2017 sur le territoire français.

Rouen ouvre sa station d’hydrogène
                                                                   Depuis quelques jours, le chef-
                                                                   lieu de la Seine-Maritime
                                                                   dispose d'une station de
                                                                   remplissage à l'hydrogène,
                                                                   place du Boulingrin en plein
                                                                   centre-ville. Rouen devient
                                                                   ainsi la seconde ville de
                                                                   Normandie après Saint-Lô
                                                                   (Manche) à mettre en service
                                                                   une station de distribution
                                                                   d’hydrogène. Cette nouvelle
                                                                   étape s’inscrit dans le cadre du
                                                                   projet EASHYMOB, initié par
                                                                   la Région et le département de
                                                                   la Manche, et en partenariat
                                                                   avec le Groupe ENGIE dans le
                                                                   cadre de l’appel à projet (AAP)
                                                                   « Territoires Hydrogènes ». Il
                                                                   prévoit l'installation de 15
stations d'ici 2018 pour la mobilité hydrogène. Ce premier point de remplissage est financé par la
Métropole Rouen Normandie à 50 %, par l’Europe à 35 % et par la Région Normandie à 15 %.
Conçue et installée par McPhy Energy, l’infrastructure permet de recharger les véhicules à
hydrogène en cinq minutes à une pression de 350 bars. Avec une capacité de 20 kg d’hydrogène
par jour, elle est capable d’alimenter le parc de véhicules à hydrogène circulant dans la
Métropole (dont des Kangoo H2). La station est opérée par GNVERT, une filiale du Groupe
ENGIE spécialisée dans la distribution de carburants alternatifs.

Après les bornes de recharge, le Morbihan passe
aussi à l’hydrogène
Après avoir équipé le département de bornes de recharge (rapides et à charge accélérée),
pour les véhicules électriques à batterie, Morbihan énergies se lance dans l’hydrogène. Le
syndicat d’énergie entend utiliser le surplus d’électricité issue de ses panneaux
photovoltaïques sous forme d’hydrogène. Il va construire à cette effet une station de
production et de distribution dans ses locaux, à Vannes. La station servira notamment à
alimenter une Hyundai ix35 FC que le syndicat a décidé d’utiliser. D’ores et déjà, Morbihan
énergies travaille sur un autre projet, avec Michelin qui souhaiterait disposer d’une station
partagée sur son site de fabrication. L’hydrogène serait utilisé pour ses besoins en interne, le
surplus pouvant être distribué via une station en accès public.
                                                                             Hynovations 68, MAI 2017
Faurecia s’associe à Stelia Aerospace dans le
réservoir à hydrogène
                                                                   L'équipementier automobile
                                                                   annonce avoir conclu un
                                                                   accord        avec    Stelia
                                                                   Aerospace,       une   filiale
                                                                   d'Airbus, dans le domaine
                                                                   des réservoirs à hydrogène.
                                                                   Celui-ci prévoit "un accès
                                                                   exclusif à la propriété
                                                                   intellectuelle et au savoir-
                                                                   faire industriel de Stelia
                                                                   Aerospace         Composites
                                                                   dans le domaine des
                                                                   réservoirs à hydrogène en
                                                                   composite", apprend-on par
un communiqué. ? "Faurecia est désormais capable de concevoir, industrialiser, et
commercialiser pour les véhicules électriques des réservoirs d'hydrogène à haute pression
fabriqués en composite de fibre de carbone", a précisé l'entreprise qui veut, selon son
directeur général Patrick Koller, "devenir un leader dans la technologie de la pile à
combustible". Cette acquisition complète l’investissement récent de Faurecia dans Ad-venta.
Cette entreprise a inventé une vanne unique, compacte et fiable permettant la gestion et la
réduction de la pression de 700 bars à 10 bars, pour faciliter l’approvisionnement de la pile à
combustible. Faurecia est le second grand équipementier automobile français en moins d'un
an à annoncer s'intéresser de près à la technologie des voitures à hydrogène, après Plastic
Omnium. La filiale de PSA estime qu'à l'horizon 2035, "cinq millions de véhicules équipés de
la pile à combustible pourraient être en production".

La CGT milite… pour l’hydrogène
L'union locale de la CGT de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) porte un projet de
développement de la filière hydrogène afin de maintenir l'emploi dans le célèbre bassin de
Lacq, rendu célèbre par son gisement de pétrole et de gaz. Le syndicat souhaite produire ce
gaz, qui peut aussi être mélangé en petites proportions au gaz de ville, afin de diminuer
l’empreinte carbone du gaz domestique. L’idée est aussi de décarboner les rejets industriels,
en mélangeant de l’hydrogène et du CO2 pour fabriquer du méthane de synthèse qui
circulerait dans les gazoducs en lieu et place du gaz naturel. L’hydrogène est aussi présenté
comme un carburant propre pour l’automobile, rappelle la CGT, qui a demandé qu’une étude
de faisabilité soit faite sur ce projet. À ce jour, la centrale attend toujours une réponse de
Total et du ministère de l’Industrie (regroupé au sein du portefeuille de l’Economie dont le
titulaire est Bruno Le Maire) à qui elle demande de financer cette étude.

                                                                            Hynovations 68, MAI 2017
ACTUALITÉS INTERNATIONALES
UPS lance un camion à hydrogène
                                                       Le spécialiste de la livraison a mis en
                                                       service en Californie un camion à
                                                       hydrogène de classe 6. Ce prototype a
                                                       été mis au point dans le cadre d’un
                                                       projet soutenu par le Département de
                                                       l’Energie et financé à hauteur de 10
                                                       millions de dollars. Il y aura en tout 17
                                                       véhicules d’ici la fin 2018. Ces camions
                                                       à hydrogène seront utilisés pour livrer
                                                       des paquets, avec les mêmes
                                                       contraintes que les autres véhicules à
                                                       moteur thermique. UPS a fait le choix
                                                       d’intégrer une pile à combustible de 32
                                                       kW, alimentée par un réservoir de 10
kg d’hydrogène, et qui sera associée à un pack batteries de 45 Kwh. Le cahier des charges
a fixé une durée de vie de 5000 heures pour la pile. Les véhicules de livraison à hydrogène
seront tous utilisés en Californie, un Etat qui a la particularité de proposer des stations de
remplissage.

Ballard et Kenworth s’associent dans le camion à
hydrogène
                                     Ballard Power Systems va fournir une pile à
                                     combustible de 85 kW au constructeur Kenworth,
                                     afin de l’intégrer dans un prototype de camion
                                     hybride pour le transport de conteneurs. La pile sera
                                     utilisée en complément de batteries au lithium sur un
                                     véhicule de classe 8. Elle permettra d’augmenter
                                     l’autonomie en mode zéro émission, limitée à 30
                                     miles (46 km) avec les seules batteries. Le camion
                                     sera utilisé dans le cadre d’un projet pour acheminer
                                     des containers en mode zéro émission, entre les
                                     ports de Los Angeles et de San Diego vers des
entrepôts. L’expérimentation est soutenue par le Département de l’Energie et des
partenaires de l’Etat de Californie.

Le Canada va se doter d’une stratégie zéro émission
d’ici 2018
Par l’intermédiaire de Marc Garneau, Ministre des Transports, et de Navdeep Bains,
Ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement Economique, le Canada a
annoncé qu’il préparait pour l’année prochaine une stratégie nationale visant à augmenter le
nombre de véhicules zéro émission sur les routes.
                                                                           Hynovations 68, MAI 2017
Cette stratégie inclura aussi bien les véhicules électriques à batterie que les hybrides
rechargeables et les véhicules à pile à combustible. Ce document s’appuiera sur des
initiatives déjà existantes sur le plan local, ainsi que sur un groupe de travail réunissant des
représentants de l’administration, de l’industrie, de consommateurs, d’ONG et du monde
académique. Le Canada souhaite harmoniser les bonnes pratiques et développer la
recherche. Le gouvernement avait déjà investi 62,5 millions de dollars canadiens dans le
budget 2016 et 120 millions de plus en 2017 pour financer le développement de
l’infrastructure (bornes de recharge, stations de remplissage pour le gaz naturel et
l’hydrogène).

Michelin invite                  l’hydrogène               à     son        événement
Movin’on 2017
                                                                Organisé du 13 au 15 juin à
                                                                Montréal,       au     Canada,
                                                                l'événement           Movin'On
                                                                remplace       le     Challenge
                                                                Bibendum qui a longtemps
                                                                servi de vitrine à Michelin
                                                                pour mettre en valeur les
                                                                solutions de mobilité durable.
                                                                Combinant conférences et
                                                                démonstrations en extérieur,
                                                                ce rendez-vous permet de
                                                                valoriser     les      énergies
                                                                alternatives. Pour l'édition
                                                                2017, l'accent sera mis sur la
                                                                mobilité électrique. On verra
                                                                notamment         des     Tesla
autonomes de niveau 3, la navette électrique et autonome d'Easymile, le premier véhicule de
course électrique et autonome (DevBot, participant au championnat Roborace, concomitant
au Championnat de Formule E), la Hyundai Ioniq, les BMW i3 et i8, un bus à charge rapide
(Proterra) ainsi que des tricycles électriques (UPS e-trike) et des vélos électriques (BMW,
Michelin). L'hydrogène sera aussi de la partie. On annonce la présence sur place de la
Green GT H2, ainsi que du Kangoo H2 (Michelin étant actionnaire de Symbio, le fournisseur
de la pile à combustible du range extender).

AVL va ouvrir un centre de développement pour
l’hydrogène
Partenaire des constructeurs automobiles, à qui elle fournit toute une palette de services
pour développer et mettre au point leurs moteurs, la société autrichienne avait déjà pris le
virage de l’électrification avec des compétences qui vont de l’hybridation légère jusqu’au 100
% électrique. Elle souhaite désormais se positionner sur l’hydrogène, qu’elle pressent être
une tendance majeure pour le futur. Un centre de développement pour l’hydrogène et la pile
à combustible va donc ouvrir à Graz d’ici la fin de l’année. AVL travaille sur ce thème depuis
déjà 15 ans et a conduit à ce jour une centaine de projets, le dernier en date concernant
Nissan avec une pile de type SOFC et un reformeur pour convertir de l’éthanol en
hydrogène.

                                                                           Hynovations 68, MAI 2017
Air Liquide inaugure une                                nouvelle           station             à
hydrogène en Allemagne
                                                                     Le groupe français
                                                                     vient d’inaugurer sa
                                                                     5ème station publique
                                                                     d’hydrogène à Mülheim
                                                                     an        der     Ruhr
                                                                         (Rhénanie-du-Nord-
                                                                     Westphalie),         en
                                                                     partenariat avec le
                                                                     pétrolier      polonais
                                                                     Orlen. Elle succède
                                                                     aux stations ouvertes à
Düsseldorf et plus récemment à Offenbach-am-Main, Kamen et Limburg an der Lahn, dans
le cadre du Clean Energy Partnership (CEP). La station d'hydrogène conçue par Air Liquide
est intégrée à une station essence Star, déjà opérée par Orlen. Ouverte au public, elle
permet d’alimenter environ 40 voitures électriques propulsées par une pile à combustible par
jour en moins de 5 minutes. Ce nouveau point de remplissage est une étape supplémentaire
dans la construction d’un réseau de 400 stations hydrogène sur l’ensemble du territoire d’ici
2023, dans le cadre du Clean Energy Partnership et d’H2 Mobility avec le soutien du
gouvernement allemand et de l’Union Européenne. Air Liquide maîtrise l’ensemble de la
chaîne de valeur de l’hydrogène de la production au stockage, de la distribution au
développement d’applications pour les utilisateurs finaux, et contribue aux côtés des
constructeurs automobiles et des pouvoirs publics au développement de l’énergie
hydrogène. Fin 2017, le groupe aura installé près de 100 stations hydrogène dans le monde.

Des Suisses transforment le méthane en méthanol
avec de l’eau
Des scientifiques de l'Institut Paul Scherrer (PSI) et de l'EPFZ ont trouvé un moyen simple de
transformer le méthane en méthanol avec de l'eau. Cela permet de le transporter facilement
et de l'utiliser comme carburant ou dans l'industrie chimique, selon ces travaux publiés dans
la revue Science. Jusqu'ici, le méthane produit sur les champs pétrolifères ou dans les
raffineries était simplement brûlé. Sa transformation en méthanol nécessite en effet un
processus en deux étapes à haute pression et températures élevées, avec par conséquent
des installations coûteuses. Le nouveau procédé en revanche se contente d'une étape et de
basse pression. Il requiert un catalyseur qui sépare des molécules de méthane en leurs
composants, soit du carbone et de l'hydrogène, qui réagissent ensuite avec l'eau pour former
du méthanol. Outre du méthanol, ce procédé permet aussi de produire de l'hydrogène, qui
peut également être utilisé comme carburant.

                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
AAQUIUS séduit la Chine
                                      La société genevoise, qui a mis au point des canettes
                                      à hydrogène (concept STOR-H) pour un usage en
                                      mobilité, vient de signer un gros contrat avec Censtar,
                                      le leader chinois des stations-service (130 000
                                      stations dans le pays). Le contrat a été signé à Pékin,
                                      dans le cadre du sommet de la Route de la Soie.
                                       En 2018, ce ne sont pas moins de dix mille deux-
                                       roues et triporteurs de Nankin qui pourront accueillir
les fameuses cartouches à hydrogène, qui seront disponibles dans les stations de Censtar
implantées dans cette grande ville. Une première commande de dix milles canettes est
prévue pour amorcer la phase du pilote. Le distributeur envisage ensuite de répéter
l’exercice dans les trente plus grandes villes de l’Empire du Milieu. La cartouche STOR-H a
une taille comparable à celle d’une canette de Coca et peut être réutilisée pendant dix ans.

Le Japon va se doter d’un réseau de stations
hydrogène à l’échelle du pays
11 compagnies ont décidé de coopérer en vue de la construction à grande échelle de
stations d’hydrogène pour ravitailler les véhicules à pile à combustible à l'échelle du
pays. Dans la liste, on retrouve sans surprise Toyota, mais aussi Nissan et Honda. En
dehors de ces constructeurs, les partenaires sont JXTG Nippon Oil & Energy, Idemitsu
Kosan, Iwatani Corporation, Tokyo Gas, Toho Gas, Toyota Tsusho Corporation,
Development Bank of Japan et... Air Liquide Japan. Comme dans d'autres pays, le groupe
français participe à l'effort de construction de stations H2. Le protocole d’accord signé par
ces entreprises a pour objectif de favoriser l’accélération de la construction de stations
d’hydrogène. Cette action résulte de la "feuille de route stratégique pour l’hydrogène et les
piles à combustible" du gouvernement japonais, qui vise un total de 160 stations
d’hydrogène opérationnelles et 40 000 véhicules à pile à combustible en service d’ici l’année
fiscale 2020. Les onze entreprises impliquées dans ce projet envisagent de créer une
nouvelle entreprise qui serait créée au cours de l’année 2017.

Un quartier de Tokyo se chauffe à l’hydrogène
                                       Dans le quartier d’Ikebukuro, au nord de Tokyo,
                                       200 000 logements sont dorénavant alimentés en
                                       électricité grâce à une pile à combustible.
                                       L’hydrogène est obtenu grâce à la cogénération
                                       au gaz naturel. Des générateurs ont été installés
                                       au dos des maisons individuelles et au pied des
                                       immeubles. Ils portent le nom de ENE-farm et
                                       sont connectées au réseau du gaz de ville de
                                       Tokyo Gas. Le coût de ces systèmes reste
                                       encore élevé (15 000 euros par unité), mais le
                                       Japon      souhaite      développer    ce    mode
                                       d’alimentation en énergie. Le gouvernement table
sur un nombre de logements équipés proche d’ 1,5 million à l’horizon 2020 puis 5,3 millions
d’ici à 2030.

                                                                         Hynovations 68, MAI 2017
INTERVIEW
DCNS intègre l’AFHYPAC pour partager des
problématiques communes à tous les acteurs de
l’hydrogène
                                           Jean-François Le Bert, Responsable du développement
                                           des systèmes de propulsion à DCNS, au centre de Nantes-
                                           Indret
                                           Nouvel adhérent à l’AFHYPAC, ce groupe
                                           industriel français spécialisé dans l'industrie
                                           navale     militaire, l'énergie nucléaire,   les
                                           infrastructures marines et les énergies marines
                                           renouvelables s’intéresse depuis des années à
                                           l’hydrogène. L’un de ses experts nous explique
                                           pourquoi.

                                           POUR QUELLES RAISONS AVEZ-VOUS
                                           ÉTÉ AMENÉ À DÉVELOPPER UNE
                                           COMPÉTENCE DANS L’HYDROGÈNE ?
                                            Il y a deux raisons principales, dont l’une est
                                            historique. En tant que fabricant de sous-marins à
                                            propulsion classique électrique pour l’export, nous
                                            cherchons à augmenter l’autonomie en plongée
                                            de ces navires. En effet, si les sous-marins sont
                                            discrets quand ils se trouvent sous l’eau, ils
                                            deviennent détectables quand ils refont surface
                                            pour recharger leurs batteries, via des Diesel
Alternateurs. Le but étant de rester sous l’eau le plus longtemps possible, nous avons donc
exploré la technologie de la pile à combustible pour produire de l’électricité en plongée. Avec
l’aide de différents acteurs industriels, nous avons qualifié depuis plusieurs années un
système anaérobie par hydrogène sur l’ensemble de la chaîne, depuis le reformage du
gazole en hydrogène en amont, jusqu’à sa purification pour pouvoir alimenter la pile à
combustibl. Notre système actuel a déjà 10 ans d'avance technologique, pour répondre au
mieux aux exigences très sévères de performances et d'environnement d'un sous-marin
militaire, dans une maîtrise absolue de la sécurité. Pour autant, nous continuons à
mener une R&D très active pour les futures générations de systèmes anaérobies, afin de
conserver cette avance pour nos clients. Par exemple, nous sommes convaincus que
certains équipements civils peuvent être utilisés pour nos applications militaires sous réserve
de savoir les intégrer en prenant en compte nos spécificités comme la tenue au choc ou la
discrétion acoustique.

ET LA SECONDE RAISON ?
Elle est plus récente et tient au fait qu’en dehors des navires militaires, nous nous
intéressons aussi aux énergies marines renouvelables, qui sont pour la
plupart intermittentes. Parmi ces sources, on peut citer notamment les hydroliennes et
surtout les éoliennes off-shore. L’hydrogène permet justement de stocker l’énergie électrique
produite par ces sources, dans le cadre de centrales avec un électrolyseur.
                                                                            Hynovations 68, MAI 2017
VOUS AVEZ DONC ACQUIS UNE COMPÉTENCE QUE VOUS VALORISEZ À
TRAVERS DES PROJETS ?
Oui, nous participons par exemple au projet SEP PAC* (Système Energie Propulsion Pile à
Combustible), soutenu par l’ADEME et qui s’applique à l’ensemble du monde maritime et
fluvial civil. L’idée est de travailler à la fois sur un système de propulsion avec un moteur
électrique et sur une solution énergétique combinant les batteries et la pile à combustible. Le
projet SEP PAC vise ainsi à développer une filière industrielle française des PAC de forte
puissance, entre 200 et 500 kW. Il est coordonné par la société ECA EN, qui gère le système
de propulsion. Pour sa part, DCNS travaille sur la partie énergie, avec une contrainte qui est
de qualifier un système de pile à combustible qui fonctionne correctement dans une
ambiance marine. En mer, l’air est chargé d’embruns qu’il faut filtrer, de façon à ce que la
pile n’absorbe pas de polluants. Nous apportons nos compétences en étudiant et testant des
composants qui sont développés pour le civil, et qui pourraient avoir par ailleurs une utilité
pour nos applications militaires ce qui justifie ainsi notre participation à ce projet civil. Les
autres partenaires sont le Bureau Mauric et l’Université de Nantes.
*Qui s’appelait auparavant FILHyPyNE et se limitait au seul domaine de la pêche maritime.

QU’ATTENDEZ-VOUS DE VOTRE ADHÉSION À L’AFHYPAC ?
Ce que nous souhaitons, c’est préparer le coup d’après. Nous avons déjà un système
qualifié de production d’électricité à hydrogène pour les sous-marins mais il nous faut
préparer l’avenir et anticiper sur les évolutions de la technologie liée à l’hydrogène. DCNS
souhaite donc échanger avec l’AFHYPAC sur des problématiques communes qui sont la
baisse des coûts, l’augmentation des performances, la possibilité de dualité civil/militaire, les
normes, les standards la réglementation.

                                                                  Système actuel pour sous-
                                                                  marin DCNS

                                                                  Le centre DCNS de Nantes-
                                                                  Indret a développé depuis 10
                                                                  ans un système anaérobie
                                                                  de production d’électricité à
                                                                  pile à combustible. Avec ce
                                                                  système, les sous-marins
                                                                  pourront opérer à petite
                                                                  vitesse durant une durée
                                                                  d’immersion      notablement
                                                                  supérieure aux bâtiments
                                                                  classiques non équipés de
                                                                  ce système.

                                                                            Hynovations 68, MAI 2017
ILS NOUS ONT REJOINTS

               DCNS met au service de projets liés à l'hydrogène pour les applications
               maritimes et fluviales sa maîtrise de projets complexes et son expertise
               pour concevoir et réaliser des systèmes de propulsion électrique/pile à
               combustible répondant aux hauts standards de sûreté et de sécurité.

                HEROSE est l'un des fabricants leader de vannes pour les applications
                industrielles en Europe. Depuis plus de 140 ans, HEROSE produit et
                distribue des vannes pour la cryogénie et la construction de réservoirs
                sous pression, définit des standards pour l'utilisation en toute sécurité
                des gaz techniques, vapeurs et liquides.

   Lettre d'information mensuelle de l'Association Française pour l'Hydrogène et les Piles à Combustible

                                  Réalisée avec le soutien de l'ADEME

                                  En collaboration avec Laurent Meillaud

                                                                                          Hynovations 68, MAI 2017
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