Dossier Construire pour 2020 - Confédération ...
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Dossier Construire pour 2020 Quelle trajectoire vers le quasi zéro énergie? Imposer une consommation quasi nulle pour toute nouvelle construction dès 2020, tel est l’objectif de l’Europe pour drastiquement renforcer la performance énergétique des bâtiments et promouvoir le Évolution de la PEB recours aux énergies renouvelables. Chaque région du pays a établi Un pays, trois trajectoires régionales 24 sa propre stratégie pour les atteindre. A un tel point que l’on peut aujourd’hui parler d’une PEB à trois vitesses en Belgique. Ces objectifs Témoignages sont-ils réalistes et réalisables? Qu’en pensent les professionnels? Techniquement, tout est réalisable. Le renforcement des exigences PEB Table ronde de constructeurs clé-sur-porte 27 engendre cependant une augmentation des coûts de construction. Un PEB et projets haut de gamme 32 message qui est difficile à faire passer auprès des candidats bâtisseurs, Innovation, la clé? 34 d’autant plus en cette période de crise. D’aucuns préconisent dès lors d’opter pour l’optimum économique permettant de rassurer Préparez-vous le consommateur sur un retour sur investissement raisonnable. Formations PEB à Bruxelles et en Wallonie 31 Les pouvoirs publics ont eux aussi un rôle prépondérant à jouer, en adoptant une fiscalité immobilière incitative. Le secteur est-il prêt pour 2020? C’est la question à laquelle nous tentons de répondre dans ce dossier. construction - décembre / janvier 2010 23
A chaque région sa feuille de route Réglementation PEB à trois vitesses La directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments impose qu’à partir de 2021, tous les nouveaux bâtiments devront présenter une consommation énergétique quasi nulle. Les objectifs 20-20-20 de l’Europe impliquent par ailleurs que d’ici 2020, 20% de toute l’énergie soit issue de sources renouvelables. Comme il s’agit d’une compétence régionale, chaque Région a établi sa propre trajectoire vers le nearly zéro energy. Petit tour d’horizon des perspectives PEB pour les années à venir. La révision de la Directive européenne sur la performance énergé- tique des bâtiments (2010/31/UE) oblige les Etats membres de faire en sorte qu’à l’horizon 2021, tous les nouveaux bâtiments soient à consommation d’énergie quasi nulle. Pour les bâtiments publics, cette obligation est valable à partir de 2019. La définition européenne d’un bâtiment à consommation d’éner- gie quasi nulle reste assez large. Il s’agit d’un «bâtiment aux performances énergétiques très élevées. La quantité quasi nulle ou très basse d’énergie requise doit être couverte dans une très large mesure par de l’énergie produite à partir de sources renou- velables sur place ou à proximité». EN ÉVOLUTION PERMANENTE Cette définition permet à chaque Etat membre d’établir sa propre stratégie pour atteindre ces objectifs. Pendant de nombreuses années, la Flandre a joué les précurseurs par rapport aux autres régions du pays. Elle fut ainsi la première, en 2006, à imposer une réglementation liée à la performance énergétique des bâtiments. Bruxelles et la Wallonie ne suivirent que quelques années plus PEB – Les objectifs finaux sont les mêmes mais les trajectoires diffèrent d’une région tard. à l’autre. Depuis lors, chaque année réserve à l’entrepreneur son lot de modifications des exigences PEB. Soit l’on adapte la méthode nouveaux. Bref, le professionnel doit sans cesse s’adapter et est de calcul, en tenant compte par exemple des nœuds construc- contraint de construire différemment en fonction de la région où tifs, soit chaque région renforce à sa manière certains indica- il est actif. teurs liés à la consommation d’énergie du bâtiment ou en crée de Wallonie Trajectoire loin d’être définitive Avant même la publication de la directive « PEB Recast » Depuis lors, elle a quelque peu revu sa feuille route pour en 2010, la Wallonie s’était montrée ambitieuse dans ses 2020. Précisons d’emblée que contrairement aux deux autres objectifs. C’est ainsi qu’on pouvait lire dans sa Déclaration régions, la trajectoire wallonne est aujourd’hui loin d’être fina- de Politique Régionale (DPR) que les nouvelles constructions lisée. Nous vous donnons donc ici les grandes lignes de cette devraient respecter la norme très basse énergie à partir de hypothétique trajectoire imaginée par les édiles wallonnes, 2014 ; la norme passive ou équivalente dès 2017, et même, en bien qu’elle devrait encore connaître des modifications 2019 respecter au minimum la norme zéro-net et tendre vers dans les mois à venir, notamment en raison des objections des bâtiments à énergie positive (production d’énergie renou- du secteur (voir encadré). Nous nous focaliserons ici sur la velable supérieure ou égale à la consommation d’énergie feuille de route qui est actuellement en négociation pour les primaire non-renouvelable, sur base annuelle). bâtiments résidentiels. ➞ construction - février 2014 24
COMMENTAIRE VOS INTÉRÊTS ENVELOPPE EXTÉRIEURE En ce qui concerne l’enveloppe des bâtiments, depuis cette année, on le sait, on est passé d’un K45 à un K35 et les coeffi- CCW : «N’allons pas trop vite» cients de transmission thermique des parois ont également été «La feuille de route PEB 2014-2020 pour la Wallonie, au vu renforcés, notamment pour les murs en façade. Cette évolu- de l’évolution économique et sociale, s’écarte aujourd’hui tion se poursuivra vraisemblablement les prochaines années. de la réalité économique», souligne Francis Carnoy, direc- Selon les objectifs formulés aujourd’hui par le gouvernement, teur général CCW. «Les surcoûts liés à des exigences PEB on passerait ainsi en 2016 à un K30. Cet indicateur disparaîtrait trop ambitieuses rendent la construction de nouveaux par la suite pour être remplacé en 2018 par les besoins nets en logements inaccessibles pour une tranche toujours plus énergie pour le chauffage (BNE). Celui-ci tiendra compte des importante de la population. La capacité de financement déperditions par transmission, par ventilation et par in/exfil- des ménages atteint ses limites». tration, ainsi que des apports solaires et internes dans un bâti- ment résidentiel pour calculer les besoins pour le chauffage. LA HAUSSE DES PRIX DES NOUVELLES CONSTRUCTIONS EN Pour 2018, ce BNE devrait ainsi être ≤30 kWh/m².an, et dès PASSE D’ÉTOUFFER LE MARCHÉ. 2020, ≤15 kWh/m².an. Il ressort d’une récente enquête auprès de nos affiliés que les exigences de 2014 ont atteint l’optimum économique. CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE Dans le contexte économique actuel, la CCW demande Comme pour l’enveloppe extérieure, rien n’est officiel non dès lors que les exigences ne soient plus renforcées avant plus quant à l’évolution des exigences liées à la consomma- plusieurs années. En voulant aller trop vite et trop loin, tion d’énergie primaire (Espec) des bâtiments. Voici les objectifs les objectifs de développement durable ne pourront être contenus dans l’actuelle feuille de route: atteints. Les prescriptions urbanistiques doivent elles DOSSIER - 2014: Ew 65 et Espec ≤110 kWh/m².an; aussi évoluer en parallèle des exigences PEB. En outre, le - 2016: Ew 55 et Espec ≤90 kWh/m².an; renforcement des exigences devra s’étaler sur une plus - 2018: Ew 45 et Espec ≤70 kWh/m².an; longue période (min. 3 ans) que celles présentées dans - 2020: Espec ≤55 kWh/m².an (disparition de l’indicateur Ew). l’actuelle feuille de route. La réglementation devra également laisser une plus INFO grande liberté de conception. Dans cette optique, il serait nicolas.spies@confederationconstruction.be préférable de laisser les balises de 2014 sur l’enveloppe et de renforcer le niveau de performance global (BNE et Espec). Flandre Recours aux énergies renouvelables dès 2014 SECTEUR & MÉTIERS Depuis cette année, les nouvelles constructions en Flandre devront atteindre un niveau E de maximum 60. Les proprié- taires devront également effectuer un investissement complé- mentaire dans des installations d’énergie renouvelable au choix (boiler solaire, panneaux photovoltaïques, biomasse, pompe à chaleur, …). Des exigences qualitatives et quantita- tives sont prévues en fonction du type d’installation choisie. Notons toutefois que cette dernière obligation tombe si l’habi- tation dépasse de 10% la norme imposée. Autrement dit: Si celle-ci atteint un niveau E de 54, elle pourra échapper à l’obli- gation de recourir à des énergies renouvelables. Des amendes salées sont prévues en cas de non-respect de ces nouvelles obligations. ENERGIES RENOUVELABLES – La Flandre impose depuis cette année le recours aux énergies renouvelables pour toute nouvelle construction à moins d’isoler En 2021, toute nouvelle construction en Flandre devra être au-delà des normes en vigueur. «quasiment neutre en énergie». Cette transition s’opérera par étapes: E50 en 2016, E40 en 2018, E35 en 2020 et E30 en 2021. été prévues: un E55 maximum dès 2016, un E50 max. dès 2018 PROJETS & ENTREPRISES Les exigences fixées feront l’objet d’une évaluation biannuelle et un E50 max. en 2020. Pour les bâtiments et écoles publics, et les niveaux de performance seront adaptés en fonction de la Flandre a mis la barre encore plus haut, puisque ils devront l’évolution des coûts pour rester au plus proche de l’optimum déjà atteindre un niveau E40 dès 2019 (E50 en 2016 et E45 en économique. 2018). NON-RÉSIDENTIEL INFO Les efforts à fournir pour les nouveaux bureaux et bâtiments scolaires seront eux aussi étalés dans le temps. Pour atteindre gerrit.degoignies@vcb.be en 2021 un niveau E maximum de 40, les étapes suivantes ont construction - février 2014 25
Bruxelles Version adoucie du passif dès 2015 Via notamment ses multiples appels à projets de Bâtiments ventilation – A, B, C et D – pourra être installé. Il sera possible exemplaires, la Région de Bruxelles-Capitale a voulu soutenir de répondre aux exigences passives bruxelloises en privilégiant et stimuler depuis 2007 le renforcement de la performance alors d’autres interventions contribuant à améliorer la perfor- énergétique des bâtiments. Dans son objectif d’atteindre le mance énergétique du bâtiment. quasi zéro énergie en 2021, la région se montre même très ambitieuse, en imposant une version adoucie du passif dès Autre différence de taille par rapport au passif classique: l’exi- 2015, pour toute nouvelle construction ou rénovation lourde. gence d’étanchéité à l’air sous 50 Pa (inférieure ou égale à Précisions immédiatement que la version bruxelloise du passif 0.6 vol/heure) ne sera d’application qu’à partir de 2018. D’ici qui s’appliquera l’an prochain diffère de la norme classique, là, le gouvernement aura pu examiner si des exigences pous- afin de mieux coller aux spécificités du bâti de la capitale et sées sont réalistes et réalisables. En outre, lorsque la configu- aux réalités du terrain. ration du bâtiment est défavorable, à savoir de faibles apports solaires (ombrage, mauvaise orientation) et/ou une mauvaise La philosophie du gouvernement bruxellois est donc de dimi- compacité, un régime de dérogation automatique sera d’appli- nuer en priorité les besoins en énergie primaire des bâtiments. cation. Un facteur d’assouplissement de 20% des critères est C’est ainsi que dès 2015, la consommation en énergie primaire également d’application pour les rénovations lourdes. pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et les auxiliaires élec- triques devra être inférieure ou égale à 45 kWh par m² et par Enfin, la région bruxelloise n’a pas fixé d’exigences spécifiques an. Le besoin net de chauffage devra être inférieur ou égal à en matière d’obligation de recourir à des sources d’énergie 15 kWh. renouvelable. Contrairement à la norme passive classique, qui prévoit par INFO exemple un système de ventilation double-flux (système D) avec récupération de chaleur, les concepteurs auront à celine.deschryver@confederationconstruction.be Bruxelles davantage de liberté. Ainsi, tout type de système de Des produits de construction? Faites votre vous présente: marché en ligne! Vous êtes entrepreneur et vous voulez rester à la pointe dans votre domaine? Vous souhaitez être informé et décou- vrir ce qui se fait de mieux dans la construction? N’attendez plus et surfez sur www.onlinemarcheconstruction.be Les produits les plus récents liés à votre activité sont désormais à portée de clics. WWW.ONLINEMARCHECONSTRUCTION.BE Découvrez notre Aimez-nous sur Facebook! nouveau site web! http://www.facebook.com/ BouwmarktMarcheDeLaConstruction construction - février 2014 26
Vision des constructeurs clé-sur-porte VOS INTÉRÊTS «Défi majeur: Construire durable tout en restant abordable» Les maisons en 2020 seront plus petites, plus compactes, moins énergivores, plus étanches à l’air et surtout… plus chères qu’aujourd’hui. C’est ce qui ressort d’une table ronde réunissant quatre grands acteurs du marché résidentiel en Belgique: Thomas & Piron, T.Palm, Durabrik et Bostoen. Bien que les réglementations PEB diffèrent d’une région à l’autre, futures exigences pour le consommateur. Voilà comment ces les professionnels du résidentiel s’accordent à dire que le grand quatre constructeurs se sont préparés aux évolutions de la PEB. défi pour ces prochaines années sera de bâtir des habitations «La difficulté n’est pas tellement d’atteindre les exigences PEB, moins énergivores, tout en rencontrant le pouvoir d’achat des mais plutôt de construire encore des habitations payables pour consommateurs. nos clients», explique Joost Callens, le patron de Durabrik. «Nous DOSSIER avons toujours voulu avoir quelques années d’avance sur les Nous avons demandé à quatre promoteurs constructeurs de nous normes en vigueur pour améliorer notre façon de construire et donner leur point de vue sur l’évolution de la PEB et ses impli- intégrer ainsi les innovations.» cations concrètes au sein de leur entreprise. Nous avons inter- rogé Yves Arnould (directeur commercial Thomas & Piron), Même son de cloche du côté de T.Palm et de Thomas & Piron Pierre Pirard (directeur commercial T.Palm), Joost Callens (CEO qui, avant même l’entrée en vigueur de la PEB, avaient pris part Durabrik) et Youri Van Daele (directeur commercial Bostoen). à l’action Construire avec l’énergie, entre 2004 et 2011, qui visait Leurs points de vue convergent sur la faisabilité technique des à l’époque déjà à concevoir et bâtir des habitations plus perfor- exigences PEB à venir, mais les avis divergent par contre quant mantes que ne l’exigeait la réglementation en vigueur. aux feuilles de route établies dans chaque région pour atteindre les objectifs européens du nearly zéro en 2021. Les marchés au «Nous sommes désormais aguerris pour construire des loge- nord et au sud du pays diffèrent bien entendu, ce qui explique ments très performants au niveau énergétique, allant jusqu’au aussi en partie les stratégies différentes d’un constructeur à critère passif, que ce soient des maisons unifamiliales, bureaux, l’autre. crèches, …», nous confirme Yves Arnould (Thomas & Piron), tout en lançant directement un pavé dans la mare: «Nous constatons Evolution des réglementations et cependant qu’actuellement en Wallonie, quasi aucune demande ne nous parvient pour ce type de logements, pour la bonne et techniques SECTEUR & MÉTIERS simple raison qu’ils sont budgétairement inaccessibles pour la Anticiper les normes à venir, innover, améliorer sans cesse les grande majorité des candidats-bâtisseurs. Nous sommes ainsi processus de construction pour réduire les coûts et l’impact des davantage en faveur de l’optimum économique.» © Thomas & Piron Bostoen s’est pour sa part lancé préco- cement sur le marché des habitations passives. Aujourd’hui, 75% des maisons livrées par cet te entreprise sont passives, dont la majorité sont équipées d’une pompe géothermique. Soutenir l’implé- mentation des innovations PROJETS & ENTREPRISES Youri Van Daele (Bostoen): «Nos habita- tions répondent déjà depuis 2009 aux normes qui viennent seulement d’entrer en vigueur cette année. La technologie est suffisamment mûre pour permettre de construire durablement, tout en restant abordable financièrement. Pour nous, l’évolution des exigences PEB pourrait même aller plus vite. Mais le COÛT - Les exigences énergétiques pour 2020 représenteraient à elles seules un surcoût de 12%. défi aujourd’hui est de soutenir l’implé- construction - février 2014 27
Quel surcoût lié aux exigences énergétiques? Peut-on évaluer quelles seront les répercussions des nouvelles tivement leurs produits. Une situation qui ne sera pas propice et futures exigences énergétiques sur le coût de construction? à stimuler la concurrence entre les producteurs, car ils seront La question reste délicate, puisque bien que l’investissement moins nombreux sur le marché, ce qui aura des répercussions de départ ne fera qu’augmenter au fil des exigences PEB, le sur les prix. Je m’attends d’ailleurs à une augmentation expo- coût d’utilisation de l’habitation, notamment la facture éner- nentielle des prix de construction dans les années à venir.» gétique, ne fera lui que baisser. Le calcul du surcoût dépend aussi du système de construction, de l’expérience du construc- Thomas & Piron estime, pour sa part, à 12% le surcoût liés uni- teur en la matière, de la taille du projet, s’il est possible ou non quement aux objectifs pour 2020, par rapport aux exigences de réaliser des économies d’échelle en optant pour une plus de 2014, soit quelque 20.000 euros pour… économiser 4 à 500 grande standardisation, etc. euros par an. D’où sa demande de privilégier l’optimum écono- mique assurant un retour sur investissement raisonnable pour Cela dit, on peut, au travers des témoignages recueillis, donner les ménages. un ordre de grandeur. Ainsi, selon les estimations de Durabrik, les coûts de construction augmenteraient de 5 à 7.000 euros «Il est dès lors nécessaire de temporiser ces évolutions si nous pour chaque pallier de 10 points E gagnés. voulons pouvoir répondre à la demande des dix prochaines années en matière de nécessité de logements» en conclue-t-on Joost Callens: «En voulant descendre trop rapidement sous chez T.Palm. «Ce n’est que lors d’un retour à la normal du mar- la barre des E60, les producteurs de matériaux et systèmes ché et à la mise en application de programmes de soutien que auront moins de temps pour adapter et faire évoluer qualita- l’on pourra franchir un pas supplémentaire. » mentation de ces innovations au sein des entreprises du secteur. faudrait des exigences minimales pour le bâti existant afin de La recherche et la formation représentent un coût indéniable, s’attaquer plus efficacement aux enjeux climatiques.» que ne peuvent se permettre toutes les entreprises de construc- tion.» Du côté wallon, Pierre Pirard (T.Palm) déplore le manque de communication sur la feuille de route du gouvernement. «Il y «J’estime que la trajectoire flamande vers 2020 reste très ambi- a effectivement eu peu de communication sur cette feuille de tieuse, mais elle a le mérite de la clarté. Les constructeurs route. Les changements intervenus au 1er janvier 2014 ont d’ail- et promoteurs savent ce qui les attend pour les prochaines leurs fait très peu l’objet d’une communication claire auprès du années. Espérons toutefois que ces objectifs n’auront pas pour secteur même, ainsi qu’auprès des maîtres d’œuvre. Chaque effet de freiner la production dans notre secteur», s’interroge changement s’accompagne d’une importante inertie et de pertes Joost Callens. «Il est aussi regrettable que ces exigences se non négligeables assumées par l’entrepreneur: études, essais, concentrent uniquement sur les nouvelles constructions. Il cahier des charges, marketing, instructions à la vente, achats, YOURI VAN DAELE – «L’habitation de 2020 sera plus petite et compacte, ce qui ne YVES ARNOULD – «L’incertitude quant aux aides publiques nuit à notre activité. Une semble pas déranger la nouvelle génération.» plus grande stabilité et prévisibilité est nécessaire.» construction - février 2014 28
VOS INTÉRÊTS PIERRE PIRARD – «Temporisons l’évolution des exigences PEB, si nous voulons pouvoir répondre à la demande des dix prochaines années en matière de nécessité de JOOST CALLENS – «Veillons à laisser aux producteurs le temps d’adapter et faire logements.» évoluer qualitativement leurs produits en fonction des réglementations.» DOSSIER formations internes, suivis, … sans oublier les stocks restants et garantie de volume d’achat aux fournisseurs.» Décrochage du prix par rapport au pouvoir d’achat Coût de la construction neuve des ménages Face à ces nouvelles obligations et en cette période de crise, il n’est pas aisé de faire passer la pilule auprès du candidat-bâtis- «Globalement, la clientèle est plus curieuse que demandeuse», seur. Comment réagit-il ? Nous l’avons demandé à nos quatre note Yves Arnould (Thomas & Piron). «La grande majorité doit professionnels du résidentiel, qui confirment que le budget des se rabattre sur un produit aux normes. D’ailleurs, pratiquement ménages n’est pas extensible à souhait et a sans doute déjà 100% des maisons que nous vendons sont basse énergie. De atteint ses limites. nombreux candidats-bâtisseurs sont confrontés à des problèmes SECTEUR & MÉTIERS TVA réduite et maintien du bonus logement La 6e réforme de l’Etat et le transfert de certaines compétences tel que le bonus logement est donc primordial pour notre sec- vers les régions suscitent des inquiétudes auprès des ménages. teur.» L’incertitude autour d’une éventuelle réforme du bonus loge- ment pousserait ainsi un tiers des ménages ayant un projet EUROPE de construction concret à le postposer. C’est ce qui ressortait Bien que l’Europe soit très réticente quant à l’application d’une récente enquête menée par Batibouw auprès de 3.300 de taux réduits de TVA au sein des Etats membres, les quatre Belges. constructeurs demandent en chœur la réintroduction d’une TVA réduite sur une tranche des travaux, comme cela avait Dans un tel climat, les constructeurs demandent une plus été le cas en 2008 et 2009 en tant que mesure anticrise. La grande clarté et prévisibilité des réglementations et davantage Belgique avait mis un terme à cette mesure, e.a. parce qu’elle de soutiens fiscaux. «Les programmes d’aides développés ces ne se référait pas spécifiquement à une politique sociale, rare dernières années par nos politiques ont pour la plupart mal exception acceptée par l’Europe pour l’application d’un taux vécu», déplore Pierre Pirard. «Impacts mal calculés, effets réduit de TVA. La Confédération Construction a depuis lors d’annonce, retrait précipité des aides, incertitude d’obtention, demandé la suppression de cette limitation aux logements lourdeurs administratives… Tout cela a été mal digéré par le sociaux, pour permettre un élargissement de l’application marché. Résultat: le candidat bâtisseur ne peut établir son pro- d’une TVA réduite sur les nouvelles constructions résiden- PROJETS & ENTREPRISES jet «de vie» sur des bases solides et fiables. Les plans et pro- tielles. grammes développés par nos politiques perdent toute crédibi- lité emportant en même temps dans leur sillage le secteur. Ce DÉMOLITION-RECONSTRUCTION climat d’incertitude nuit à notre activité.» Autre point défendu par la Confédération, est l’élargissement à l’ensemble du pays du taux de TVA réduit pour les opérations «Certaines rumeurs, quant au maintien ou non du bonus de démolition suivies de reconstruction. Aujourd’hui, cette logement et l’éventuelle imposition sur les loyers, ont créé le possibilité reste limitée à 32 communes. En outre, ce taux doute dans l’esprit du candidat-bâtisseur et de l’investisseur », réduit devrait également être étendu à la vente de logements regrette également Yves Arnould. «Le maintien d’un incitant construits suite à une démolition. construction - février 2014 29
© T.Palm FISCALITÉ - Sans soutiens publics, le candidat-bâtisseur ne trouvera pas la motivation ni les moyens de construire quasi zéro énergie. budgétaires ou éprouvent des difficultés à obtenir un prêt hypo- par contre davantage les budgets des ménages, en raison notam- thécaire. Par conséquent, attendre d’eux qu’ils investissent ment des coûts de l’énergie qui ne feront qu’augmenter.» davantage est tout simplement illusoire.» Construire autrement Pierre Pirard: «On observe effectivement un décrochage du prix par rapport au pouvoir d’achat du constructeur de demain. A quoi ressemblera l’habitation de 2020? Quelles seront les D’autant plus que les prix de l’énergie se sont stabilisés et que les grandes différences par rapport à celles construites d’au- temps de retour sur investissements sont très longs. Notre clien- jourd’hui? Si l’on en croit nos constructeurs, la tendance ira tèle accepte un surcoût de 10% pour des solutions qu’elle pourra incontestablement vers des superficies plus petites et des quantifier et mesurer en termes de retour sur investissement. constructions plus compactes. Vers une plus grande standardi- Sans aides publiques, le candidat bâtisseur ne trouvera pas une sation aussi, qui permettra de comprimer davantage les coûts et motivation et les moyens de construire nearly zero energy.» réaliser des économies d’échelle. CRÉDITS HYPOTHÉCAIRES Les banques ont un rôle crucial à jouer, alors même qu’elles se Le Belge contraint de revoir montrent plus frileuses et exigent davantage de garanties qu’au- paravant. ses ambitions à la baisse Youri Van Daele: «Acheter ou construire reste un important inves- Et pourtant, le Belge reste attaché à ses rêves de quatre façades, tissement. Les ménages qui disposent des fonds propres néces- même si la nouvelle génération semble y accordé moins d’im- saires s’orientent plus volontiers vers une maison passive ou portance. «L’habitation de 2020 sera mieux isolée, davantage E54, si besoin est en réduisant quelque peu la superficie ou en étanche à l’air, bien ventilée et équipée d’installations adaptées empruntant un peu plus à la banque ou au sein du cercle familial. aux énergies renouvelables afin qu’elle soit autonome en énergie Mais il est certain que pour les ménages qui n’ont pas de fonds et produise même davantage que ses besoins» prévoit Youri Van propres en suffisance ou qui n’ont pas le soutien de leur banque, Daele. «Par contre, on construira moins grand, au regard des même une nouvelle construction E70 est devenue inaccessible.» budgets que l’on voudra bien encore réserver au logement. La nouvelle génération accorde en effet moins d’importance à la Joost Callens: «Il est primordial que les banques adaptent leur superficie des habitations et par rapport à ses aînés, est bien plus politique de crédit hypothécaire. Elles doivent en effet faire une nomade et a une vision plus flexible de son chez soi.» distinction entre le financement de l’achat d’une habitation exis- tante et celui d’une nouvelle construction, moins énergivore, «Le Belge n’est pourtant pas encore prêt et ouvert à une nouvelle qui sera donc moins chère à l’utilisation sur le long terme. Cette façon de construire», note Joost Callens. «Il s’accroche à sa vision dernière opération comporte d’ailleurs moins de risques pour les d’une grande habitation avec garage et grand hall, conçu par un banques, puisque la valeur du bien se maintiendra. L’habitation architecte qu’il aura lui-même choisi. Ces projets idéaux devien- répond en effet déjà à des normes énergétiques très poussées dront cependant de moins en moins accessibles. Ce changement et ne nécessitera donc pas de grands travaux de rénovation au de mentalité et de culture auprès des consommateurs prendra cours des premières décennies. Une habitation existante grèvera certainement encore du temps.» ■ construction - février 2014 30
Cycle «Energie & Construction» en Wallonie VOS INTÉRÊTS La CCW et le CSTC proposent en 2014 un cycle de cinq formations gratuites consacrées à l’énergie et la construction. Les quatre premiers modules se donneront au Centre Ifapme à Les Isnes, la dernière séance se tiendra quant à elle aux Moulins de Beez à Namur. Module 1 – Techniques d’isolation des toitures plates Module 4 – Conception, installation et entretien des VMC (25/02, 9h30-12h30) (7/10, 9h30-12h30) Etanchéité à l’eau, isolation thermique, étanchéité à l’air, isola- Comment concevoir un système de ventilation performant en tion acoustique, … Cette séance d’information fera le point sur termes de qualité de l’air, d’énergie et de confort? Cette séance les dernières évolutions dans le domaine, les solutions tech- abordera les différentes étapes (dimensionnement, réglage niques d’isolation, les exigences ainsi que les points d’atten- des débits, acoustique, entretien et hygiène, etc.) et présen- tion lors de leur conception et réalisation. tera aussi un outil de calcul bien utile pour vous aider dans ces étapes (disponible sur www.optivent.be). Module 2 – Isolation des toitures inclinées (18/03, 9h30- 12h30) Module 5 – Isolation thermique des murs extérieurs et des Quelles sont les techniques à privilégier pour l’isolation de sols (18/11, 9h30-16h30) toitures inclinées (sur, sous ou entre les éléments de char- Cette journée présentera les diverses techniques d’isolation pente)? Comment placer et combiner la sous toiture, l’isolant des murs extérieurs (extérieur, intérieur et post-isolation des et le pare-vapeur? Cette formation mettra l’accent sur l’étan- murs creux) ainsi que l’isolation des sols. La Procédure d’Avis chéité à l’air ainsi que sur la continuité de l’isolation par la Energétique (PAE 2.0) qui préconise les travaux à réaliser dans prise en compte des nœuds constructifs. les logements audités sera également présentée. DOSSIER Module 3 – Rénovation des châssis existants et remplace- INFO ment du simple vitrage (24/04 , 9h30-12h30) La CCW organise régulièrement d’autres formations tout Cette session d’information fera le point sur les différentes au long de l’année à destination des professionnels du techniques de rénovation des menuiseries existantes en rappe- secteur. Contactez formation@ccw.be ou consultez la lant les performances à prendre en considération. rubrique Agenda sur www.ccw.be. La Plateforme Formation Construction Durable à Bruxelles La Plateforme Formation Construction Durable est un service Dates: 18 & 19 février; 24 & 25 mars; 28 & 29 avril, de 8h à 16h proposé, gratuitement, par la Confédération Construction au CDR à Anderlecht. Bruxelles-Capitale. Elle est votre point de contact privi- Prix: Membres: 310 € HTVA (au lieu de 410 € HTVA). légié pour toute question liée aux formations construction SECTEUR & MÉTIERS durable à Bruxelles. La Plateforme collabore avec divers Constructeur Passif acteurs bruxellois dont l’IBGE, le CDR, le FFC, le VDAB et Apprendre à construire passif en trois jours. Cette formation Bruxelles Formation. passera en revue les réglementations en vigueur ainsi que les détails de conception, les installations techniques et le confort des résidents. Vous pourrez en outre vous familiariser avec le Formations Bâtiment Durable de l’IBGE logiciel PHP. Des maquettes grandeur nature vous permettront Dans le cycle de formation ‘Bâtiment Durable’ de l’IBGE, la de passer de la théorie à la pratique. plateforme vous suggère : Dates: 10, 17 & 24 février; 4, 11 & 18 mars; 16, 23 & 30 avril, de 8h30 à 16h30 au CDR à Anderlecht. Gestion de chantier plus durable Prix: Membre: 670 € HTVA (au lieu de 800 € HTVA). Choix des matériaux, gestion des déchets inertes et toxiques, émissions dans l’air, nuisances, … Cette formation de trois Ventilation mécanique double flux en résidentiel jours vous apprendra comment réduire l’impact environne- Les participants apprendront les principes de base, la pose mental de votre chantier. et les points d’attention de la ventilation mécanique d’un Dates: 18, 25 mars & 1er avril 2014 au Mundo-B, système résidentiel, de l’installation à la mise en service. rue d’Edimbourg 26, 1050 BRUXELLES Attention cette formation d’une journée n’aborde pas la Prix : 150 euros (TVAC) conception et le dimensionnement. Info: www.bruxellesenvironnement.be, rubrique Dates: 19 février, 19 mars ou 4 avril, de 8h30 à 16h30, à PROJETS & ENTREPRISES ‘Séminaires et formations’. l’ONEM-VDAB à Anderlecht Prix: Membres: 260 € HTVA (au lieu de 340 € HTVA). Formations de la CCBVB INFO Isolation et étanchéité à l’air (Principes de base) Pour tout renseignement concernant les formations à Ce module de deux jours présente les principes de base et les Bruxelles: Grégory Girotto, 02 545 57 20, gestes techniques au moyen d’exemples concrets et d’un test plateforme.formation@confederationconstruction.be « Blower Door » avec utilisation de la caméra thermique. construction - février 2014 31
Philippe Surkyn «Poursuivons l’innovation sans brûler des étapes» La société EGCO - G. Surkyn & Fils est spécialisée dans la rénovation et la construction de logements de haut de gamme: belles villas avec de grandes baies vitrées et parfois même équipées d’une piscine intérieure. Comment concilier les désirs d’une clientèle exigeante et les futures exigences en matière de performance énergétique? Nous l’avons demandé à son gérant, Philippe Surkyn, qui nous reçoit dans ses bureaux à Uccle. HAUT DE GAMME – Pas toujours évident de combiner exigence énergétique et architecture moderne. Cette entreprise bruxelloise est active dans les trois régions. C’est Cependant, pour les entreprises qui sortent des standards de dire qu’elle a l’habitude de jongler avec les différentes réglemen- construction, la tâche se complique. Pas évident en effet d’at- tations en vigueur. Mais il y en a une qui a du mal à passer chez teindre le passif lorsque le maître d’ouvrage exige de grandes son gérant, Philippe Surkyn: le «passif» dès 2015 à Bruxelles… baies vitrées, une véranda, un feu ouvert, des châssis coulissants, etc. Philippe Surkyn: «J’estime que nos politiques veulent aller trop vite et brûlent des étapes. Nous n’avons pas suffisamment de recul par rapport aux techniques et matériaux que nous mettons «Même dans le haut de aujourd’hui en œuvre. Pourtant, je suis favorable aux innovations dans notre secteur. La construction a réalisé, ces dix dernières gamme, il faut se tenir aux années, un énorme bon technologique, tant en matière de nou- velles techniques de mise en œuvre que du développement de budgets» technologies et de matériaux innovants. Le revers de la médaille, c’est qu’on assiste à une plus grande standardisation des habi- tations: des constructions très compactes rendant plus aisé une Philippe Surkyn: «Notre rôle est de concrétiser les souhaits de bonne étanchéité à l’air. D’ailleurs, les producteurs l’ont bien notre clientèle. Nous travaillons en étroite collaboration avec compris et mettent sur le marché des produits all-in-one compre- les architectes pour trouver les meilleures solutions en tenant nant le revêtement extérieur et l’isolation. » compte du prix, bien entendu. Car même dans le segment du construction - février 2014 32
VOS INTÉRÊTS DOSSIER haut de gamme, nous nous devons de respecter les budgets. Or, PISCINE CHAUFFÉE AU SOLAIRE les nouvelles impositions représentent un surcoût indéniable.» Performance énergétique et projets hors norme ne sont pas pour autant incompatibles. Comme en témoigne cette habi- Isoler davantage semble ne plus poser de problème aux profes- tation bruxelloise équipée d’une piscine intérieure chauffée à sionnels. Même chose en matière de ventilation. L’évolution des l’aide de panneaux solaires. Il s’agit d’une piscine enterrée recou- gaines et des ventilateurs, permet d’envisager plus facilement verte d’une véranda en triple vitrage. Les murs contre terre ont qu’auparavant l’installation d’une ventilation lors de la rénova- été isolés à l’aide de panneaux Eurothane de 16 cm. «Le maître tion d’une habitation. L’enjeu, aujourd’hui, pour les profession- d’ouvrage ne souhaitait pas changer sa chaudière. Nous avons nels est de garantir une bonne étanchéité à l’air et d’éliminer les alors opté pour l’installation de 8 m² de panneaux solaires qui ont ponts thermiques. Face à des châssis coulissants ou encore des permis de maintenir l’eau de cette piscine à 27 degrés. Comme feux ouverts, il faut alors faire preuve d’ingéniosité pour combi- le système fonctionnait tellement bien, le maître d’ouvrage a fait ner exigence énergétique et finesse de l’architecture voulue par installer 8 m² de panneaux supplémentaires pour chauffer l’eau la clientèle. chaude sanitaire, sans pratiquement faire appel à la vieille chau- dière», se félicite Philippe Surkyn. Philippe Surkyn: «Bien souvent, les solutions existent déjà, tels SECTEUR & MÉTIERS que les clapets d’étanchéité placés dans le conduit de cheminée, RÉNOVATION ou blochets électriques étanches à l’air, ou châssis coulissant Bien que les réglementations PEB visent essentiellement les nou- à frappe, ... Mais quelle garantie a-t-on sur le maintien des per- velles constructions, l’essentiel de l’effort à produire en termes formances d’ici quelques années? Notre secteur innove, expéri- de réduction de la consommation énergétique des bâtiments mente beaucoup, mais compte-tenu de l’évolution très rapide des devra se faire via la rénovation du bâti existant. Les possibilités réglementations, il lui manque le recul nécessaire.» d’amélioration dépendent non seulement de la typologie du bâti- ment, mais aussi des réglementations urbanistiques, sans oublier le critère le plus déterminant: les budgets disponibles. Philippe Surkyn: «Concrètement, je conseille toujours à ma clien- tèle de viser trois grands postes : le remplacement des châssis, l’isolation de la toiture et le remplacement de la chaudière. En fonction des réglementations urbanistiques, l’on peut aussi envi- sager d’isoler les façades par l’extérieur. Si on ne peut toucher à l’esthétique de la façade pour suivre les prescriptions urbanis- tiques, l’option de l’isolation par l’intérieur peut être envisagée avec les précautions d’usage pour éviter la condensation inté- rieure. Pour supprimer les ponts thermiques sur une façade non PROJETS & ENTREPRISES isolée, il faudra disquer les dalles, refaire les ancrages et placer les isolants pour éviter les contacts avec l’extérieur. Tout ceci combiné à une isolation par l’intérieur.» ■ INFO www.egco-surkyn.be ENERGIE RENOUVELABLE – L’eau de cette piscine enterrée, recouverte d’une véranda en triple vitrage, est chauffée à l’aide de panneaux solaires. construction - février 2014 33
Marc Ceelen «Les objectifs pour 2020? Nous les concrétisons déjà aujourd’hui!» Standardisation des constructions? Des habitations nécessairement plus compactes? Selon l’entrepreneur flamand Marc Ceelen, il est toujours possible de construire de belles demeures et même aller au-delà des prescriptions pour 2020 tout en soignant l’esthétique du bâtiment et en préservant de belles superficies intérieures. La solution serait peut-être d’étaler davantage les investissements énergétiques dans le temps. La sprl Marc Ceelen a plus de 26 ans d’expérience, tant dans le énergétiques. Bien évidemment, plus grande sera l’habitation, résidentiel que le non-résidentiel. Elle s’est spécialisée depuis plus complexe et donc plus chère elle sera. Mais il en a toujours 2009 dans la construction d’habitions très peu énergivores. été ainsi.» Sa dernier réalisation en est un bon exemple: une grande villa quatre façades à Neerpelt, en province du Limbourg. Celle-ci Il n’y a pas de secret, pour atteindre un niveau E19, il faut tout atteint un niveau E19, donc bien inférieur au E30 de la quasi zéro d’abord bien isoler. Cette villa a un K29 qui, vu ses formes com- énergie qui sera imposée dans le nord du pays en 2020. plexes, est un très beau résultat. Une bonne isolation est une chose, mais pour grappiller les derniers points E, cela ne suffit Marc Ceelen: «Et ce, en sachant que cette habitation est pourvue pas. Tous les constructeurs vous le diront, l’étape incontournable d’une grande cave qui a été totalement intégrée dans le volume reste d’assurer une bonne étanchéité à l’air et d’opter pour des protégé pour le calcul du niveau E. Les techniques et matériaux techniques adaptées. existent déjà sur le marché pour atteindre des critères énergé- tiques poussés. La façade de cette villa a par exemple été réali- Marc Ceelen: «Je pense en premier lieu à une bonne ventilation sée à l’aide de matériaux assez courants: maçonnerie, Isofinish double flux avec récupération de chaleur, mais aussi à une pompe et Iso-Façade. Il n’est d’ailleurs pas obligatoire de construire de à chaleur, des boilers solaires, panneaux solaires, chauffage sol, … façon super compacte pour atteindre d’excellentes performances Ce sont donc également le choix des techniques qui détermine- PEU ÉNERGIVORE – Malgré les formes complexes, cette habitation à Neerpelt atteint un K29 et un E19. Les objectifs de 2020 sont donc techniquement réalisables. construction - février 2014 34
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