DPC CEFA-HGE - A retenir - Endoscopie digestive et gestion des patients sous AOD mise à jour Mars 2020 - CEFA HGE
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DPC CEFA-HGE – A retenir mise à jour Mars 2020 Endoscopie digestive et gestion des patients sous AOD Christian BOUSTIERE Hôpital Saint-Joseph, Marseille
Introduction • Les anti-thrombotiques sont un enjeu de santé publique en raison de l’augmentation des prescriptions qui est à la fois la conséquence du vieillissement de la population et de l’incidence des maladies cardio- vasculaires . • Les anti-coagulants oraux directs (AOD) apportent un changement considérable par rapport aux AVK qu’ils vont remplacer rapidement du fait des restrictions de prescription du fluindione (Previscan) dans les 2 indications principales : fibrillation auriculaire non valvulaire et thrombo-phlébites. • La connaissance des AOD est indispensable, même pour un non-cardiologue, pour la gestion sécurisée des patients qui doivent réaliser un acte endoscopique programmé ou en urgence et lors de complications hémorragiques.
publications récentes - Guideline USA (ASGE), Gastrointest Endoscopy 2015, 83, 3-13 - Guideline Europe ESGE, Gut 2016 ; 65:374-389 - GIHP/SFAR : revue en ligne, sfar.org, Juillet 2019 texte de référence : - Post-U FMCHGE 2019 : 305-308
Pharmacologie des AOD • Les AOD ont une ½ vie moyenne de 12 h, donc leur activité devient nulle après un arrêt de 3 X ½ vie, c’est à dire un arrêt de 36 à 48 h • Les AOD ont en moyenne un T Max égal à 3 h, donc la pleine action est obtenue en 2 à 4 h après la prise. • En cas d’insuffisance rénale avérée (clairance < 50, Cockroft), il existe un risque d’accumulation du produit et donc un effet prolongé dont il faudra tenir compte en cas d’arrêt de l’AOD en vue d’une endoscopie programmée.
les AOD : Qui sont-ils ? • Dabigatran (PRADAXA®) : - anti-thrombine (anti-II) • Rivaroxaban (XARELTO®) • Apixaban (ELIQUIS®) Anti-Xa (Xabans) • Edoxaban (ND)
Modalités d’action des AOD Ces médicaments ont une action directe sur les dernières étapes de la coagulation intra-vasculaire, soit en bloquant l’activation de la pro-thrombine (Anti-Xa) soit l’activation du fibrinogène (anti-thrombine). Voie Intrinsèque Voie Extrinsèque Facteurs IX, XI, XII Facteurs VII, tissue factor Facteurs Xa Xabans Prothrombine Thrombine dabigatran Fibrinogène Fibrine
Pharmacologie des AOD ½ vie Tmax Biodisponibilité Elimination Dabigatran 14-17h 0,5-2h 6-8% 80% rein 20% foie anti-IIa Pradaxa Rivaroxaban 7-13h 2-4h >80% 33% rein anti-Xa 33% Foie 33% selles Xarelto Apixaban 8-15h 3-4h 50-85% 25% rein 75% foie anti-Xa Eliquis
Classification des actes endoscopiques en fonction du risque hémorragique Faible Risque Haut Risque Endoscopies diagnostiques Endoscopie + polypectomie + biopsies à la pince * Mucosectomie ou ESD Echoendoscopie sans ponction Echoendoscopie + ponction CPRE sans sphinctérotomie ** CPRE + SE ou macrodilatation Dilatation sténoses digestives *biopsies superficielles Traitement des VO ** prothèse possible Gastrostomie per endoscopie ESGE guideline. Endoscopy 2016; 48(04): 385-402
Classification des actes endoscopiques - ACTES à Faible Risque Toutes les endoscopies diagnostiques +/- biopsies Maintien des anti-thrombotiques ou saut de la dernière prise - ACTES à Haut Risque Toutes les endoscopies thérapeutiques Arrêt des anti-thrombotiques
CPRE et AOD • La CPRE sans sphintérotomie est classée comme un acte à risque faible y compris s’il y a pose d’une prothèse qui peut représenter le traitement en urgence en cas d’obstruction biliaire. • De même une dilatation modérée pourrait être une alternative à la sphinctérotomie si l’on veut réaliser un geste en 1 temps (extraction d’un petit calcul) • Par contre toute sphinctérotomie nécessite l’arrêt des anticoagulants qui augmentent significativement le risque de saignement
Les modalités de reprise des AOD • Le relai par HBPM est rarement indiqué même si le geste expose à un risque de saignement retardé, et ce pour 3 raisons principales : – Il y a plus d’accidents hémorragiques lors d’un relai HBPM comme cela a été bien documenté avec les AVK – L’effet rapide « on-off » des AOD est donc équivalent à une héparine injectable et plus simple à gérer – En cas de saignement retardé, la suspension du traitement est aussi efficace que l’arrêt des injections car la durée d’action d’un AOD est voisine d’une HBPM, en l’absence d’insuffisance rénale sévère
HBPM et AOD : cas particuliers • la reprise du traitement par injection d’une héparine fractionnée ou non, n’est pas un relai mais une substitution post-opératoire temporaire en cas de : – Insuffisance rénale sévère (
GIHP Juillet 2019
AOD : complications hémorragiques et antagonistes En cas de saignement grave et non contrôlable, on peut obtenir maintenant dans de nombreux centres le dosage plasmatique de produit résiduel : - le temps de thrombine dilué pour le dabigatran ou "pradaxémie » - l'activité anti-Xa spécifique pour l'apixaban et le rivaroxaban Si ce taux circulant reste élevé, on peut utiliser des concentrés hémostatiques standards ou enrichis (CPP-FEIBA) en milieu spécialisé. On peut maintenant avoir recours à des antidotes spécifiques : - idarucizumab (Praxbind®) pour le dabigatran - andexanet (Ondexxya®) pour les Xabans . Le recours à ces antagonistes est réservé à des accidents hémorragiques mettant rapidement le pronostic vital en jeu.
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