Effets secondaires " cutanés et trophiques " de l'allogreffe de CSH, des corticoïdes et traitements immunosuppresseurs - Rifhop

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Effets secondaires " cutanés et trophiques " de l'allogreffe de CSH, des corticoïdes et traitements immunosuppresseurs - Rifhop
Effets secondaires
  « cutanés et trophiques »
   de l’allogreffe de CSH,
des corticoïdes et traitements
    immunosuppresseurs

Dr Karima YAKOUBEN – service d’hémato-immunologie – Hôpital Robert Debré
    Pr Jean David BOUAZIZ – service de dermatologie – Hôpital Saint Louis
Effets secondaires " cutanés et trophiques " de l'allogreffe de CSH, des corticoïdes et traitements immunosuppresseurs - Rifhop
L’allogreffe de CSH
1958 allogreffes de CSH en
2016 en France dont 205 en
pédiatrie
(Agence de Biomédecine, rapport activité
2016)

                                           Journée RIFHOP 07 Juin 2018
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Elimination de la                                     La modulation de
   moelle malade :                                    l’efficacité du greffon :
  Le conditionnement                              L’immunothérapie post-greffe
                          Allogreffe de moelle

                         Allogreffe de Cellules
                       Souches Hématopoïétique
Remplacement de la        Thérapie cellulaire
  moelle malade :                                   Renforcer les défenses
  Le Donneur et                                     immunitaires post-greffe
    le Greffon

         L’allogreffe de CSH
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L’immunité post-greffe

Effet positif:
Lutte anti-tumorale                                    Effet négatif:
(GvL / GvT)                                            Maladie du greffon
Lutte anti-infectieuse                                 contre l’hôte (GvH)

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La procédure

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TCR du                                  HLA du
  Lymphocyte T                            receveur
  du donneur

Step 1: Priming of the immune response
Step 2: T cell activation and costimulation
Step 3: Alloreactive T cell expansion and differentiation
Step 4: Activated T cell trafficking
Step 5: Immune attack the target tissues by effector T cells.
Step 6: Unregulated immune dysfunction and chronic inflammatory changes and fibrosis
leading to chronic GVHD.
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GVH aigue : mécanisme

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GVH cutanée aiguë : érythème maculo-
papuleux tronc, faces latérales du cou.
Grade I : < 25%
Grade II : 25 à 50%
Grade III : > 50%

Grade IV : bulles et décollements (Lyell)

                    Ferrara et al, Lancet, 2009

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Traitements de la GVH aiguë cutanée

• Corticothérapie IV au début
  – Corticosensibilité/ corticorésistance
  – Corticodépendance
  Facteur pronostic+++

• Photothérapie extra corporelle
• JAKAVI
• Anti R-IL2 : Simulect….
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La GVH chronique (cGVHD)
 Physiopathologie plus complexe que la GVH aiguë
Elle fait intervenir
   -des lymphocytes T
   -le thymus
   -surtout une dys-régulation de la
   coopération entre les lymphocytes T et les
   lymphocytes B
C’est une pathologie dys-immunitaire : allo/auto
immunité
Manifestations cliniques proches des maladies de
système
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INFLAMMATION          FIBROSE

 Epiderme                 Erythème violacé,     Atrophie
 (kératinocytes,          squames (Lichen)
 mélanocytes)             dyschromie
 Derme (fibroblastes          Erythème          Sclérose
 et matrice : fibres de       Sclérodermie
 collagène, fibres            cutanée =
 élastiques)                  Morphée
                              (superficielle)
                              (profonde)
  Hypoderme
  (adipocytes)

   Fascia                     Fasciite

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« Old fashioned »
(Avant 100 jours : GVH aigue.
Après 100 jours : GVH chronique)

 Classification selon les signes cliniques et non la chronologie post-allogreffe :
 GVH aigüe : classique (< 100 jours), à début tardif
 Syndrome de chevauchement : mélange de signes cliniques de GVH aigue et
 chronique
 GVH chronique : progressive (aigue puis chronique), quiescente
 (aigue/RAS/chronique), de novo (pas de GVH aigue)

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Lichen Classique                            Lichen GVHc

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Lichen scléro-atrophique de GVHc

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Sclérodermie
Morphée (sclérodermie
                                                cutanée (Morphée)
superficielle) classique
                                                superficielle GVHc

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Vitiligo                        Lésions vitiligoïdes de GVH

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cGVHD légère = ≤ 2 organes, ≤ score 1

     cGVHD modérée = ≥ 3 organes score 1 ou ≥ 1 organe score 2
     ou poumon score 1

     cGVHD sévère = ≥ 1 organe score 3 ou poumon score ≥ 2
                                                       Filipovich AH, BBMT, 2005
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Gravité de la cGVHD associée à la mortalité sans récidive et à la
survie globale :

. cGVHD légère : 97% de survie à 2 ans

. cGVHD modérée : 86% de survie à 2 ans

. cGVHD sévère : 62% de survie à 2 ans

                                                         Arai S, Blood, 2011
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Traitement cGVH cutanée légère :
-Traitements topiques
Ou
- Corticothérapie par voie générale

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Traitement cGVH cutanée modérée à sévère (1ère ligne) :

- Corticoides +++ (1mg/kg/jour Prednisone)

+/- Ciclosporine (Néoral), Tacrolimus (Prograff)

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Traitement cGVH cutanée modérée à sévère (2ème ligne) : GVHc cortico-
 résistance :
 1PEC (Photochimiothérapie extracorporelle) +++
 Puis

 2inhibiteur mTOR (sirolimus = rapamycine)
 ou MMF

Journée RIFHOP 07 Juin 2018
Journée RIFHOP 07 Juin 2018
Effets Indésirables de la
     corticothérapie

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E.I. cutanés de la corticothérapie
Schématiquement 3 types d’E.I. cutanés
    –   trophiques
           • vergetures
           • ecchymoses (purpura de Bateman)
           • sécheresse cutanée et difficultés pour cicatriser
    –   infectieux : infection de la base des poils par exemple
    –   divers :
           • Acné
           • augmentation de la pilosité
           • dépigmentation
Fréquence
    –   5 à 70 % des patients
    –   Selon la dose reçue et la population de patients étudiée
Sujets à risque
–   .Les femmes seraient plus à risque de développer des troubles trophiques que les hommes.
–   L’adolescent plus que le petit enfant Traitements
courts versus traitements prolongés
Prévention/traitement
–   Pas de traitement préventif ou curatif
–   Pas d’exposition solaire
–   Bonne hydratation cutanée recommandée
Réversibilité
–   augmentation de la pilosité, acné, infections cutanées réversibles après l'arrêt du traitement.
    – les troubles trophiques peuvent eux persister longtemps après l'arrêt de lacorticothérapie

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L’atrophie cutanée
Au cours de traitements prolongés à dose élevée
Aspect clinique : 4 stades

Stade I
• la peau est fine avec une visibilité anormale du réseau vasculaire
   sous-jacent,
• des aspects pseudocicatriciels (pseudocicatrices stellaires de Colomb)
• une fragilité vasculaire entraînant des hématomes au moindre
   traumatisme et réalisant le classique purpura ecchymotique de
   Bateman.

Stade II
• des déchirures cutanées sont provoquées par le moindre
   traumatisme.

 Stade III
• des érosions superficielles larges et un retard de cicatrisation

Stade IV
• des hémorragies sous-cutanées sont fréquentes, pouvant entraîner
   des hématomes disséquants voire des nécroses superficielles
Les vergetures

• De préférence sur les zones de tension de la
  peau
  •   autour de l’ombilic
  •   sur les seins
  •   le dos
  •   les faces internes des cuisses ou les aisselles.

• Couleur pourpre au début

• Traitement
  • Trétinoïne à 0,1 % permet un blanchiment des lésions
    qui resteront néanmoins définitives
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L’acné cortisonique
• Dans les 2 à 4 semaines suivant l’introduction du
  traitement
• Acné monomorphe, papulo pustuleux
• Début sur le visage, puis le tronc et les bras.
• Après plusieurs mois, les pustules laissent la place à
  des lésions rétentionnelles comédoniennes.
• Cette acné est souvent résistante aux traitements
  classiques (cyclines voire isotrétinoïne) et ne s’atténuera
  qu’avec la baisse, voire l’arrêt de la corticothérapie.

                                             Journée RIFHOP 07 Juin 2018
Les télangiectasies

• Liées à une stimulation des cellules endothéliales
  dermiques
    • dilatations vasculaires superficielles notamment au niveau du
      visage, aspect de couperose plus ou moins sévère.

• Ce tableau peut se compléter d’acné rosacée cortico-
  induite avec présence de papulo-pustules inflammatoires
  caractéristiques.

•   Les traitements
    • peu efficaces si la corticothérapie doit être maintenue.
    • après son arrêt, les cyclines sont le traitement de première
      intention de la rosacée et le laser à visée vasculaire peut
      améliorer la couperose et limiter les télangiectasies
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Retard de cicatrisation

• Au niveau des lésions érosives de
  l’atrophie cutanée
• Mais aussi lors des plaies acquises aiguës
  comme les plaies chirurgicales ou
  traumatiques
• Lors de plaies chroniques, en particulier
  les ulcères de jambe.

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Les E.I. cutanés de la ciclosporine
Hyperplasie gingivale
et hypertrichose

Hyperplasie gingivale
  • 10 à 97 % des patients sous CsA.
  • Les enfants, et surtout les adolescents,
  • Histologie: augmentation de la synthèse
    de collagène
  • réversible en quelques mois à l’arrêt
    CsA
Autres E.I. liés à la ciclosporine

Sont aussi rapportés
• xérose
• prurit,
• flushs/ rashs

 le switch ciclosporine-tacrolimus est
 favorable sur le plan dermatologique
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E.I. cutanés du Sirolimus

1. Les folliculites du visage et du
    cuir chevelu acnéiformes
    #75 % des hommes
2. Des hidrosadénites (> 10 %)
3. Des oedèmes chroniques
    des angio-oedèmes (> 10 %)
4. Une onychopathie chronique : ongles mous, fragiles, poussant lentement
5. Une fragilité globale des muqueuses : aphtes, épistaxis et chéilite
6. Prurit, xérose, les alopécies du cuir chevelu avec tendance à l’hypertrichose
   du visage
7. Cas d’hypertrophie gingivale
8. Retard à la cicatrisation

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E.I. Cutanés du Cell Cept
Aphtes buccaux
  – survenant rapidement après l’introduction du
    traitement
  – dose-dépendants

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Conclusion
• La toxicité cutanéo-muqueuse des
  immunosuppresseurs impacte la qualité de
  vie
• Il en faut une bonne prise en charge pour :
  • améliorer la qualité de vie des patients
  • améliorer l’observance thérapeutique (les
    adolescents ++++)
• Développement d’une consultation
  commune dermatologie/ hématologie à
  Robert Debré
                Journée RIFHOP 07 Juin 2018
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