É Égliseglise de Tournai - Diocèse de Tournai
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Bureau de dépôt Mouscron – P505076 Editeur responsable : Olivier Fröhlich - Place de l'Évêché, 1 - 7500 Tournai É ◗ Avril 2020 de ◗ Mensuel n°04 diocese-tournai.be Église glise Tournai 04 2020
◗ Sommaire avril 2020 ◗ 04 ◗ Notre Evêque nous parle 235 John Henry Newman, pour une Eglise inscrite en son temps (III) 245 La messe chrismale - Agenda de Mgr Harpigny ◗ Avis officiels 248 La messe chrismale - Les prêtres et diacres jubilaires 251 Décret des évêques de Belgique sur le Catéchuménat 255 Nominations - Démission - Décès - Rencontres avec l'Evêque - Collecte diocésaine ◗ Décès 257 Funérailles de l'abbé Nestor Paul ◗ Fabriques d'église et ASBL 262 Révision des obituaires - Réforme du bail à ferme ◗ Conseil Presbytéral 265 Rapport de la rencontre du conseil presbytéral du 5 décembre 2019 ◗ Initiation chrétienne et catéchèse 278 Une dynamique réenclenchée : les espaces de partage de vie et d'évangile ◗ Liturgie et pastorale sacramentelle 280 Messe chrismale à Mouscron : le mot du doyen Michel Vermeulen ◗ Pastorale territoriale 282 24h pour Dieu à Tournai-Ouest ◗ Pastorale des jeunes 283 Le festival Choose Life - Marche des jeunes ◗ Pastorale des couples et familles 286 Une Saint-Valentin pas comme les autres 289 Journée des familles à Soleilmont ◗ Pastorale de la santé 290 Saint-Alfred : une institution pleine d'énergie, d'idées et de projets 294 Des nouvelles de la pastorale de la santé ◗ Formation 296 Tournai : après-midi de réflexion avec Dietrich Bonhoeffer ◗ Séminaire 297 Nouvelles du Séminaire ◗ Cathédrale 298 Tournai : le 70e Chemin de Croix du Vendredi-Saint ◗ Art, Culture et Foi 299 Concert à Enghien - La Vierge à l'enfant dans la sculpture en bois du Hainaut 302 Lessines : la procession des pénitents - L'icône de Pâques - Atelier de peinture 306 Blandain : la restauration de la chapelle Saint-Eleuthère 308 Wasmes-Audemez-Briffoeil : des vitraux pour Saint-Martin 312 Des « anges » qui veillent sur la Cathédrale ◗ Solidarité 314 Justice climatique pour Haïti et notre maison commune ! - « Faim de vie » ◗ Pèlerinages 319 Les reliques de sainte Bernadette accueillies à Bon-Secours et Tournai 320 Le catalogue 2020 est disponible ◗ Recensions 322 ◗ Mesvin 325 ◗ Messes Radio TV 326 234 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle John Henry Newman, pour une Eglise inscrite en son temps (III) L’acte de foi, d’après le Concile Vatican II À Dieu qui révèle est due « l’obéissance de la foi » (Romains 16,26 ; cfr Romains 1,5 ; 2 Corinthiens 10,5-6), par laquelle l’homme s’en remet tout entier et librement à Dieu dans « un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui révèle (Vatican I, De fide catholica, chapitre III) » et dans un assentiment volontaire à la Révélation qu’il fait. Pour exister, cette foi requiert la grâce prévenante et aidante de Dieu, ainsi que les secours intérieurs du Saint-Esprit qui touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne « à tous la douceur de consentir et de croire à la vérité (IIème Concile d’Orange, canon 7) ». Afin de rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation, l’Esprit Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite (Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum, 5). A l’accueil de la Révélation divine, la Parole de Dieu, la constitution Dei Verbum, ajoute un n° 6 : Par la Révélation divine, Dieu a voulu se manifester et se communiquer lui-même ainsi que manifester et communiquer les décrets éternels de sa volonté concernant le salut des hommes, « à savoir de leur donner part aux biens divins qui dépassent toute pénétration humaine de l’esprit (Vatican I, De fide catholica, chapitre II) ». Le saint Concile reconnaît que « Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées » (cfr Romains 1,20) ; mais il enseigne qu’on doit attribuer à la Révélation « le fait que les choses qui dans l’ordre divin ne sont pas de soi inaccessibles à la raison humaine, peuvent aussi, dans la condition présente du genre humain, être connues de tous, facilement, avec une ferme certitude et sans aucun mélange d’erreur » (Vatican I, De fide catholica, chapitre II). Eglise de Tournai - avril 2020 235
◗ Notre évêque nous parle Quelques questions Nous avons ici un modèle d’équilibre entre l’accueil de la Parole de Dieu et la connaissance de Dieu par la lumière naturelle de la raison humaine. En d’autres termes, que voulons-nous dire quand nous disons que nous croyons ? En quoi consiste notre « acte de foi » ? Il ne s’agit pas seulement de dire que nous connaissons Dieu comme un « objet » de connaissance. Il y a autre chose qui se passe en nous. Au XIXème siècle, les penseurs chrétiens ont beaucoup analysé les « preuves » de l’existence de Dieu ; les « signes » qui accompagnent la révélation, la Parole de Dieu ; les motifs de crédibilité de la foi ou le chemin qui nous conduit, dans notre intelligence, dans notre cœur, à poser un acte de foi ; ou encore la liberté, la volonté qui sont inhérentes à l’acte de foi. Comment se fait-il que nous puissions chercher longuement Dieu et que, tout d’un coup, nous affirmons : je crois en Toi, Seigneur ? Avons-nous une raison, plusieurs raisons pour dire que ce que nous affirmons, je crois en Toi, Seigneur, est vrai, raisonnable ? Nous sommes même prêts à mourir pour défendre notre foi. Nous sommes prêts à réclamer la liberté pour affirmer que nous croyons. Nous sommes prêts à témoigner auprès de ceux qui nous en demandent compte (1 Pierre 3,15). Au XIXème siècle, nous avons des philosophes qui cherchent à « démontrer rationnellement » que Dieu n’existe pas et que, par conséquent, la foi, l’acte de foi repose sur « rien de rationnel ». Certains diront : l’objet de l’acte de foi, Dieu, est un « concept vide ». Quelques éclairages de John Henry Newman C’est au milieu de ces mouvements d’idées que John Henry Newman va avancer ses convictions, ses réflexions. Vers l’âge de 70 ans, il publie la Grammaire de l’assentiment (1870), une longue réflexion sur le fait de croire, l’acte de foi. Nous y découvrons plusieurs affirmations ou convictions. Croire est naturel L’exergue du titre, Grammaire de l’assentiment, est une citation de saint Ambroise de Milan (340-397) : Ce n’est pas par la dialectique qu’il a plu à Dieu de sauver son peuple (De fide ad Gratianum, I,5,42). A quoi Newman pense-t-il en faisant cette citation ? 236 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle Prenant appui sur les travaux de son maître en philosophie, Aristote (384- 322 avant Jésus-Christ), Newman met davantage l’accent sur la logique de la vie – appelée rhétorique - plutôt que sur la logique constituée – appelée dialectique. Aristote veut faire saisir qu’il existe un penser vrai avant même une science qui formalise la découverte de la vérité. Dans la recherche de la vérité, tous les hommes ont une raison pour dire que c’est vrai, mais tous ne peuvent pas donner des raisons pour démontrer que c’est vrai. Il en va de même dans la certitude religieuse : celle-ci ne diffère pas de la question générale de la possibilité d’arriver à la certitude en soi. A partir de cette manière de voir, on peut constater que tenter de prouver l’existence de Dieu sur le terrain de la raison dialectique, faire de Dieu l’objet d’une démonstration, ne convainc pas parce que, dans cette démonstration, Dieu reste un « objet » extérieur à nous, à moi. On est en dehors de la logique de la vie. On est en face d’un discours scientifique « en dehors de moi ». Si on lit Augustin d’Hippone (354-430), on découvre que Dieu est plus intime à nous-mêmes que nous ne le sommes. On ne peut parler de Dieu en vérité que dans la mesure où on parle de soi-même, à titre de témoin, ou de pièce à conviction. Dans un texte très fort, Newman dit : Je suis catholique en vertu de ma croyance en Dieu ; si l’on me demande pourquoi je crois en Dieu, je réponds : c’est parce que je crois en moi-même. Car je sens qu’il est impossible de croire en ma propre existence (fait dont je suis certain) sans croire aussi à l’existence de Celui qui vit dans ma conscience comme un Etre personnel, qui me voit et qui me juge totalement (Apologia pro vita sua, 1864, 1865, 1869). Il faut partir de soi-même, de sa propre existence, pour démontrer l’existence de Dieu Comme je l’ai déjà dit, l’existence de Dieu est pour moi aussi certaine que mon existence propre, même si, lorsque j’essaie de donner une forme logique aux bases de cette certitude, je n’y parviens pas de façon satisfaisante selon les règles de l’art. N’était cette voix qui parle si clairement en ma conscience et en mon cœur, je serais devenu athée, panthéiste ou polythéiste après avoir contemplé le monde (Apologia). Eglise de Tournai - avril 2020 237
◗ Notre évêque nous parle La devise choisie à l’occasion de la création de Newman comme cardinal est : Cor ad cor loquitur, le cœur parle au cœur. Il s’agit en premier lieu de donner à aimer ce que l’on veut montrer. Nous croyons parce que nous aimons. Si l’amour est la porte de la certitude religieuse, il s’ensuit qu’il nous faut apprendre à bien aimer pour être capable de voir la vérité quand elle se montre à nous. C’est ici que Newman parle de la conscience comme d’une voix : Nous avons coutume de parler de la conscience comme d’une voix ; terme que nous n’aurions jamais l’idée d’appliquer au sens du beau ; et qui plus est, une voix, ou l’écho d’une voix impérative et contraignante, comme ne l’est aucun autre commandement dans toute notre expérience (Grammaire de l’assentiment). Il y a une voix en nous qui nous assure de l’existence de quelque chose qui dépasse la terre. Nous ne pouvons analyser, définir et contempler ce qui nous parle ainsi en un murmure. Cela n’a ni contour ni forme tangible. C’est cela qui dans notre cœur nous incite à la religion et condamne et châtie le péché. Et cette aspiration de notre nature est accueillie et soutenue ; elle trouve un objet sur lequel se reposer lorsqu’elle entend parler de l’existence d’un Créateur Tout-puissant et miséricordieux. Elle nous incite à adopter une noble foi en l’invisible (Sermons paroissiaux, 21 mai 1837). La conscience est aussi une émotion : La conscience, également, considérée comme un sens moral, comme un sentiment intellectuel, est aussi un sens d’admiration et de dégoût, d’approbation et de blâme ; mais elle est toujours quelque chose de plus qu’un sens moral ; elle est toujours émotionnelle, ce que le sens du Beau n’est que dans certains cas. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’elle implique ce que ce sens n’implique que quelquefois ; à savoir : qu’elle implique toujours la reconnaissance d’un objet vivant vers lequel elle est toujours orientée. Les choses inanimées sont incapables d’éveiller nos affections ; celles-ci sont en corrélation avec des personnes. Nous n’éprouvons pas de l’affection vis-à-vis d’une pierre, pas plus que de la honte devant un cheval ou un chien ; ni du remords, ni du regret après avoir transgressé une loi purement humaine ; et pourtant, c’est un fait, la conscience excite toutes ces émotions pénibles ; la confusion, les mauvais pressentiments, la condamnation de soi-même ; en sens contraire, elle répand sur nous une paix profonde, un sentiment de sécurité, une résignation et une espérance, qu’aucun objet sensible, aucun objet terrestre n’est capable de susciter (Grammaire de l’assentiment). 238 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle C’est en s’appuyant sur ce type d’analyse et sur bien d’autres sources que Vatican II dit : Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (Constitution pastorale de l’Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et spes, n° 16). Cette expérience est universelle. D’où l’expression newmanienne : le fait de croire est quelque chose de « naturel ». On a raison de croire L’acte de croire dépasse toujours ses raisons. Cela ne veut pas dire qu’il est sans raisons, mais ces raisons ne sont pas du type syllogistique, ou réductibles à une logique pure. Newman parle du « sens illatif », une sorte de tact ou d’instinct intellectuel, un jugement droit qui nous mène à la certitude, en nous faisant saisir spontanément, implicitement, une multitude de probabilités convergentes. C’est une sorte de pivot de notre vie mentale, car sans lui nous ne pourrions jamais être sûrs de rien, même pas que nous ne sommes pas sûrs. Newman donne, à ce sujet, un exemple. A un juge plein de bon sens, on conseillait ceci : donnez vos décisions avec confiance, mais n’avancez pas vos raisons : dix fois sur une, vos décisions seront justes, cent fois sur une vos arguments seront mauvais. L’acte de croire est toujours personnel. En ce domaine on ne peut parler que pour soi, et personne d’autre ne peut le faire à notre place : Si ce n’est pas moi qui y vais, personne d’autre n’ira pour moi. Ce « thème » traverse l’ensemble de la Grammaire de l’assentiment. Au fondement de notre acte de foi, il y a le sens que nous donnons au mot « Dieu », avant de croire qu’Il nous parle. Eglise de Tournai - avril 2020 239
◗ Notre évêque nous parle La pensée de Newman dans la recherche théologique du XXème siècle, avant Vatican II Regardons maintenant comment la pensée de Newman pourrait être intégrée dans la longue présentation de ce qu’on entend par « acte de foi ». Roger Aubert (1914-2009), professeur au Séminaire de Malines, a présenté, en 1945, à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique de Louvain, une thèse de maîtrise intitulée : Le problème de l’acte de foi, Données traditionnelles et résultats des controverses récentes. Je dispose de la deuxième édition de 1950, XVI + 806 pages. A la Faculté de Théologie, la thèse de maîtrise vient après la thèse de doctorat. Après avoir, dans une première partie, parcouru l’évolution de la doctrine de l’Eglise jusqu’au Concile Vatican I (1870), Roger Aubert fait, dans une deuxième partie, l’état de la question en vue de proposer une élaboration spéculative. Des théologiens, qui abordent l’acte de foi, trouvent en Maurice Blondel (1861-1949) une source féconde. Parmi eux nous avons le Père Lucien Laberthonnière (1860-1932), prêtre de l’Oratoire, dont Paul Scolas a scruté la pensée avec patience (L’idée de Dieu chez Lucien Laberthonnière, Faculté de Théologie, Université Catholique de Louvain, 1979). Pour appuyer le développement de leurs recherches, ces théologiens cherchent des garants traditionnels. Newman fait partie de ceux- ci. Roger Aubert établit une synthèse de la pensée de Newman, mais, en même temps, il constate que ceux qui se réfèrent à lui n’ont pas bien saisi le raisonnement de son ouvrage : Grammaire de l’assentiment (Acte de foi, p. 343-356). Le jésuite Pierre Rousselot (1878-1915) dit, lui aussi, qu’il se réfère à Newman. Roger Aubert estime qu’il n’envisage pas l’ensemble de l’œuvre de Newman. Après avoir analysé les théologiens de France, Aubert se tourne vers les théologiens du monde germanique, qui comprennent mieux que les Français la pensée de Newman. Parmi eux, nous avons le jésuite Erich Przywara (1889-1972), partisan du principe de polarité, qui voit dans la réalité la synthèse d’aspects opposés dont l’esprit cherche à retrouver l’unité profonde. 240 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle Il est à la fois le disciple de trois maîtres aux tendances apparemment divergentes, Augustin d’Hippone, « le penseur des profondeurs chrétiennes », Thomas d’Aquin (1224/1225-1274) « le penseur de la totalité systématisée », et Newman, le moderne préoccupé des formes concrètes et spontanées de la pensée. Philosophe plutôt que théologien, Przywara s’intéresse surtout au problème de la connaissance de Dieu, mais la question de la foi à une révélation positive le retient également. Il croit pouvoir y distinguer, à la suite de Newman, trois étapes. Première étape : A l’origine, une orientation religieuse de l’homme est indispensable. Il s’agit d’une prise de conscience de sa véritable situation de créature et de créature pécheresse, engendrant en lui des dispositions d’humilité et de soumission intellectuelle en face de la Personne de son Créateur, et lui faisant espérer de la libre bonté de Dieu un secours auquel il sait bien n’avoir aucun droit. Deuxième étape : Alors, mais alors seulement, intervient l’enquête positive, qui amènera à la reconnaissance du Messie envoyé par Dieu et accrédité par des miracles. Przywara est fort hostile à toute apologétique qui voudrait se borner à comparer le christianisme aux besoins religieux de l’homme et c’est pourquoi il réagit si vivement contre toute interprétation modernisante de Newman : un examen par l’intelligence des preuves positives est indispensable et Newman l’avait bien vu. Seulement, il ne faut pas confondre cet examen avec la connaissance scientifique et systématique qui s’exprime dans des preuves rationnelles (…). C’est un des grands mérites de Newman d’avoir minutieusement étudié cette forme de connaissance complexe, vivante, spontanée, concrète, formellement intellectuelle, mais impliquant aussi une attitude totale, faite d’amour et de simplicité. Troisième étape : Après que l’esprit, grâce aux dispositions intellectuelles, morales et religieuses nécessaires, a reconnu à la suite de l’examen des motifs de crédibilité que le message chrétien s’impose à lui comme la parole même de Dieu, il s’incline librement, il s’abandonne à Dieu. C’est la troisième étape, l’acte de foi proprement dit, jusqu’à la vision qui se trouve au terme. La racine de cet acte de foi est à chercher, non dans une évidence ou une intuition, mais dans une soumission respectueuse et dans un amour envers la personne du Créateur. Newman insiste fort sur le fait que la foi s’adresse à une personne concrète et que c’est du contact aimant de personne à personne que jaillit la confiance qui la fonde. Eglise de Tournai - avril 2020 241
◗ Notre évêque nous parle De même qu’elle n’a pas pour objet dernier un système de doctrine mais la Personne divine qui se révèle à travers ces doctrines, la foi ne se réfère pas à des preuves mais à une personne (Acte de foi, p. 569-575). Après l’état de la question, Roger Aubert en vient, dans une troisième partie, aux perspectives d’avenir pour une élaboration spéculative. A la question : comment le motif de foi est-il atteint, deux aspects sont évoqués : la perception surnaturelle du motif de foi ; et la justification rationnelle de l’acte de foi. C’est dans ce second aspect que la position de Newman est intéressante : Cet établissement de la rationalité de la foi ne constitue pas seulement une fonction défensive de celle-ci ; il a à remplir également, dans beaucoup de cas de conversions, comme « removens prohibens », un rôle préparatoire important. La longue enquête intellectuelle d’un Newman, par exemple, qui se sentait poussé depuis des années vers Rome par tout le fond de son être, s’explique par là ; sa raison exigeante demandait, et elle en avait le droit, que les obstacles intellectuels soient au préalable écartés. Mais, en interrompant brusquement par une longue série de points de suspension l’argumentation de son « Essai sur le développement », pour l’achever par le magnifique acte de foi en l’Eglise catholique que constitue l’adjuration finale au lecteur, il figure très bien, par cette disposition du texte, la différence qu’il y a entre l’instruction préparatoire à la cause, qui a pu être longue et difficile, et le caractère simple et instantané de la sentence (Acte de foi, p. 747). Roger Aubert donne cette interprétation de la pensée de Newman en 1945, dans une thèse universitaire considérée comme une référence incontournable. Quelques témoins actuels de la pensée de Newman Depuis lors, bien des études sur Newman ont vu le jour. Nous savons que le Cardinal Joseph Ratzinger voyait dans l’œuvre de Newman des possibilités fécondes qui attendent d’être développées (1990). Le Catéchisme de l’Eglise catholique (1997) a une première section : Je crois – Nous croyons. Au chapitre III, La réponse de l’homme à Dieu, l’article 1 : Je crois comporte en III : Les caractéristiques de la foi. Au n° 157 on lit : 242 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle La foi est « certaine », plus certaine que toute connaissance humaine, parce qu’elle se fonde sur la Parole même de Dieu, qui ne peut pas mentir. Certes, les vérités révélées peuvent paraître obscures à la raison et à l’expérience humaines, mais « la certitude que donne la lumière divine est plus grande que celle que donne la lumière de la raison naturelle. Il s’agit d’une citation de Thomas d’Aquin. Le texte continue : Dix mille difficultés ne font pas un seul doute. Il s’agit d’une citation de Newman, Apologia pro vita sua. Dans l’encyclique Lumen fidei (29 juin 2013), le Pape François écrit : L’unité de la foi est donc celle d’un organisme vivant, comme l’a bien remarqué le bienheureux John Henry Newman lorsqu’il comptait, parmi les notes caractérisant la continuité de la doctrine dans le temps, sa capacité d’assimiler tout ce qu’elle trouve dans les divers milieux où elle est présente et les différentes cultures qu’elle rencontre, purifiant toute chose et la portant à sa parfaite expression. Ainsi la foi se montre universelle, catholique, parce que sa lumière grandit pour illuminer tout le cosmos et toute l’histoire (n° 49). Dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium (24 novembre 2013, il écrit : Il est évident que s’est produite dans certaines régions une « désertification » spirituelle, fruit du projet de sociétés qui veulent se construire sans Dieu ou qui détruisent leurs racines chrétiennes. Là « le monde chrétien devient stérile, et s’épuise comme une terre surexploitée, qui se transforme en sable » (n° 86). Le Pape cite Newman, Letter of 26 January 1833, dans The Letters and Diaries of John Henry Newman, III, Oxford, 1979, p. 204. Pour rédiger cet éditorial, je me suis inspiré de l’ouvrage Le cardinal Newman, La sainteté de l’intelligence, Etudes réunies par Jean-François Armogathe, Parole et Silence, 2019, Communio, 2019 : - Hermann GEISSLER, La doctrine sur la conscience, p. 175-193 - Gregory SOLARI, La croyance au naturel, p. 195-209 - Irène FERNANDEZ, On a raison de croire, p. 211-224 Roger AUBERT, Le problème de l’acte de foi, Données traditionnelles et résultats des controverses récentes, Louvain, 2e édition, Warny éditeur, 1950. Eglise de Tournai - avril 2020 243
◗ Notre évêque nous parle Je remercie vivement le Père Ferdinand POSWICK, moine de l’abbaye de Maredsous, de m’avoir envoyé le 13 février 2020 : John Henry Newman, Ecrits oratoriens, Edités avec une étude introductive sur la continuité entre son ministère sacerdotal anglican et son ministère sacerdotal catholique par Dom Placid Murray, o.s.b., moine de Glenstal Abbey. Traduction par Dom R.-Ferdinand Poswick, o.s.b., moine de l’abbaye de Maredsous, Paris, Lethielleux, 2010. Bonne fête de Pâques à tous, en particulier aux catéchumènes qui ont fait une belle profession de foi lors de la célébration de la veillée pascale ! 244 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle Eglise de Tournai - avril 2020 245
◗ Notre évêque nous parle Agenda de Mgr Harpigny - Avril 2020 Mercredi 1er 15h Fondation Dignity, Bruxelles Jeudi 2 11h30 Conférence épiscopale, Malines Vendredi 3 au mercredi 8 Vénération des Reliques de sainte Bernadette, en la Basilique de Bon-Secours Vendredi 3 9h Conseil épiscopal Dimanche 5 Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur 10h Procession des Rameaux depuis l’église Saint-Quentin à Tournai et Eucharistie en la Cathédrale Lundi 6 avril 14h Rencontre avec les confirmands de l’Unité Pastorale de Tournai- Centre, en retraite au Foyer Saint-Charles à Wez-Velvain Mardi 7 18h Messe chrismale, en l’église du Bon Pasteur (Nouveau Monde), à Mouscron Mercredi 8 au mardi 14 Vénération des Reliques de sainte Bernadette, en la Cathédrale Mercredi 8 17h Vénération des Reliques de sainte Bernadette, en la Cathédrale Jeudi 9 Jeudi Saint 19h Eucharistie en mémoire de la Cène du Seigneur, en la Cathédrale Vendredi 10 Vendredi Saint 9h Office des Lectures, en la Cathédrale 15h Célébration de la Passion et de la Mort du Seigneur, en la Cathédrale 20h Chemin de Croix public, à Tournai Samedi 11 Samedi Saint 9h Office des Lectures, en la Cathédrale 21h Veillée et eucharistie pascale, avec célébration des sacrements de l’initiation chrétienne, en la Cathédrale Pâques Dimanche 12 10h Eucharistie solennelle de Pâques, en la Cathédrale Lundi 13 11h Eucharistie du lundi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale Mardi 14 10h Départ des Reliques de sainte Bernadette de la Cathédrale 11h Eucharistie du mardi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale 14h30 Bureau du Conseil presbytéral, Mesvin Mercredi 15 11h Eucharistie du mercredi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale Jeudi 16 11h Eucharistie du jeudi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale Vendredi 17 11h Eucharistie du vendredi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale Samedi 18 10h Eucharistie du samedi dans l’Octave de Pâques, en la Cathédrale Dimanche 19 10h Eucharistie du IIème dimanche de Pâques ou de la Miséricorde, avec les Néophytes, en la Cathédrale 246 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Notre évêque nous parle Lundi 20 Journée réservée aux prêtres Mardi 21 14h Conseil de fabrique de l’église cathédrale Jeudi 23 10h30 Rencontre avec les responsables des Points de contact de Belgique francophone, Bruxelles Vendredi 24 9h Conseil épiscopal Dimanche 26 10h Eucharistie du IIIème dimanche de Pâques avec célébration de la profession de foi, de la confirmation et de l’eucharistie-source en l’église Saint-Jacques, à Tournai Lundi 27 10h Rencontre avec les prêtres ordonnés, depuis moins de dix ans à Tournai (Abbaye de Soleilmont, Fleurus) Mardi 28 Journée réservée aux prêtres Eglise de Tournai - avril 2020 247
◗ Avis officiels La messe chrismale Elle sera célébrée le mardi saint 7 avril 2020 à 18 heures en l’église du Nouveau-Monde à Mouscron. La messe chrismale est, au plan diocésain, une célébration qui accueille cette année les jeunes invités par le service des vocations, le service pastoral des jeunes et le service des acolytes. Les jeunes confirmands sont les bienvenus. Merci de les accompagner dans leur démarche de foi. Renseignements pratiques La messe chrismale sera célébrée en l’église du Bon Pasteur à Mouscron le mardi saint 7 avril 2020 à 18 heures (rue de Nieuport, 941). Parking dans les rues autour de l'église. Messieurs les curés ou leurs délégués sont invités à déposer leurs coffrets pour les saintes huiles avant 17h45 à la salle du Bon Pasteur (rue du Nouveau Monde, à 50 m de l'église) où les prêtres et les diacres, munis d’une aube et d’une étole blanche, pourront s’habiller. Après la célébration, tous les participants sont invités à la réception (sandwiches et boissons), qui aura lieu dans cette même salle du Bon Pasteur. Soyez tous les bienvenus. Nous serons heureux de féliciter les prêtres et diacres jubilaires. + Guy Harpigny Evêque de Tournai 248 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Avis officiels Les prêtres et diacres jubilaires de l'année 2020 ◗ Les prêtres Fête ses 5 années d’ordination (2015) Jacques DELVA Fêtent leurs 10 années d’ordination (2010) Christian CHUMA FAKAGE NTAKOBANJIRA, Cédric LEMAIRE, Ihor NAKONECHNYY Fêtent leurs 15 années d’ordination (2005) Blaise AFWANISU, Henri KAMALONDO KAYUMYA, Lucien Pharel MASSENGO, Auguste NYITU NGOMA Fêtent leurs 20 années d’ordination (2000) Pierre DEPELCHIN, Danny-Pierre HILLEWAERT, Pascal LAPLANCHE, José- Adélard MATOKO KHONDE, Luc MOREST, Michel PLEYIERS, Pierre-Célestin SIMPUNGA Fêtent leurs 25 années d’ordination (1995) Philippe DALOZE, Jean GEORGE, José KAKPO MBUI, Marc LAMOTTE, Amand LODI, Richard MOKUBA BABE Fêtent leurs 30 années d’ordination (1990) Norbert-Auguste KITOUMOU-BOUNTSOUEKI, Jean-Pierre LORETTE, Krzysztof NOWAK, Xavier NYS, Jérôme PULULU, Yves VERFAILLIE Fêtent leurs 35 années d’ordination (1985) André CARDINAEL, Marc LECOMTE, Ignace LEMAN, Zbigniew (André) LUCZAK, André OMEONGA, Philippe PETRE, Pierre (P.Daniel) VAN CALOEN Fêtent leurs 40 années d’ordination (1980) Pierre DESSY, Christian DUBOIS Fêtent leurs 50 années d’ordination (1970) Arthur BUEKENS, Jean DEMAY, Germain DUFOUR, Michel HUBAUT, Charles LIENARD, Michel VAN HERCK Eglise de Tournai - avril 2020 249
◗ Avis officiels Fêtent leurs 55 années d’ordination (1965) Jean-Marie DE BACKER, Hubert DECKERS, Jean-Marie FOURNEAU, Louis MOTTOUL Fêtent leurs 60 années d’ordination (1960) Jacques BLANPAIN, Jean-Marie BOUDART, Gérard DAEREN, Michel DONNET, Jean FRANKEN, Alberto GRUSON, Paul GUISSET, Gustave MATHOT, Francis ROSSIGNOL, Michel VANDEWALLE Fêtent leurs 65ème années d’ordination (1955) Pierre LEFEBURE, Jean MARIAGE, Pierre THERASSE Fêtent leurs 70 années d’ordination (1950) André DE BOCK, Max HENRY, Jacques LEFEBURE, André VESTERS ◗ Les diacres Fêtent leurs 5 années d’ordination diaconale (2015) Pierre BERNARD, Patrick BRISON Fêtent leurs 10 années d’ordination diaconale (2010) Philippe DEMETS, Marc VAN HOLLEBEKE Fête ses 15 années d’ordination diaconale (2005) Pierre MEURISSE Fête ses 30 années d’ordination diaconale (1990) Jean BAELE Fête ses 35 années d’ordination diaconale (1985) Angelo MACCHIA Bon anniversaire et sincères félicitations ! 250 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Avis officiels Décret des Evêques de Belgique sur le Catéchuménat Canon 788 § 3 Il appartient à la Conférence des évêques d'éditer des statuts qui organiseront le catéchuménat, en déterminant ce qui est requis des catéchumènes et en définissant les prérogatives qui leur sont reconnues. 1. Toute personne ayant 14 ans accomplis qui souhaite être baptisée dans la province ecclésiastique en Belgique doit suivre le chemin du catéchuménat, tel que prévu par le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, le droit canon (can. 206, 788, 1170, 1183 §1) et le Catéchisme de l'Église catholique (n°1229-1233, 1247-1249). Lors de l’entrée liturgique dans la communauté ecclésiale par le rite d’entrée en catéchuménat (RICA 14-15, 18), le candidat au baptême est appelé catéchumène. 2. L'entrée d’un candidat en catéchuménat est portée à la connaissance de l’évêque (et de son délégué, le responsable pour le catéchuménat nommé par l’évêque). Son nom est inscrit dans un unique registre tenu par le service du catéchuménat concerné près de la Curie diocésaine (cf. can. 788 §1). 3. Lorsqu’un candidat s’est fait connaître, le curé confiera son accompagnement à un chrétien initié au cheminement catéchuménal. Au moment de l’entrée en catéchuménat, en concertation avec le curé, l’accompagnateur constituera une petite équipe de fidèles autour du candidat. Selon l’avancement du cheminement, le catéchumène sera progressivement introduit dans la communauté chrétienne locale. 4. Par leur inscription au catéchuménat, les catéchumènes ont le droit d’être admis à la liturgie de la parole de Dieu et aux autres célébrations liturgiques non réservées aux fidèles chrétiens. Ils peuvent être présents à la célébration eucharistique, mais sans participer activement. Leurs autres droits sont les suivants : le droit de pouvoir recevoir des bénédictions (canon 1170 du CDC) et certains sacramentaux (les cendres, les cierges, les rameaux, les scapulaires, médailles et crucifix) ; le droit aux obsèques ecclésiastiques (canon 1183 § 1 du CDC et canon 875 du CCEO) ; le droit d’agir en justice comme tout baptisé (canon 1476 du CDC et canon 1134 du CCEO) ; ils peuvent s’inscrire à des associations ou mouvements d’apostolat, selon les dispositions Eglise de Tournai - avril 2020 251
◗ Avis officiels des Statuts (canon 307 du CDC et canon 578 du CCEO) ; le droit de s’inscrire dans l’Église latine ou dans n’importe quelle Église orientale sui juris (canon 588 du CCEO) ; le droit de recevoir le baptême si celui-ci est demandé par ceux qui sont dûment disposés à le recevoir (canon 865 §1 du CDC et canon 682 §1 du CCEO). Dans le cas où serait contracté un mariage, entre deux catéchumènes ou entre un catéchumène et une personne baptisée, on suivra les prescriptions de l’Ordo Celebrandi Matrimonium. 5. Il revient à l'évêque d'autoriser le catéchumène à être baptisé. À cette fin, le catéchumène écrira une lettre à l'évêque ou à son délégué préalablement à l’appel décisif. L'évêque discernera en vue de sa décision sur base de cette lettre, et/ou sur base d’une entrevue avec le candidat, après avoir consulté les personnes qui accompagnent le catéchumène. 6.1 Les temps et les étapes du catéchuménat doivent être suivis comme le prescrit le rituel. L’entrée en catéchuménat a lieu lorsque le candidat est prêt. Si on le juge souhaitable, cela peut être proposé lors d’une rentrée paroissiale, d’une activité communautaire ou le premier dimanche de l’Avent. 6.2 Le deuxième temps, de l’entrée à l'appel décisif, dure normalement au moins un an pour que le catéchumène ait participé à toute une année liturgique et qu’il ait eu un temps suffisant de conversion et de maturation. L’appel décisif a lieu liturgiquement le premier dimanche de Carême. 6.3 Durant le Carême, plusieurs dimanches comportent un rite propre au catéchuménat, en particulier trois scrutins qui sont basés sur les évangiles de l’année liturgique A et la tradition (et la reddition) du Credo et celle du Notre Père. 7. Les sacrements d’initiation sont conférés au cours de la Veillée pascale. Trois modèles sont possibles : - célébration du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie par l’évêque dans la cathédrale ou dans une autre église; - célébration du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie par le curé ou le prêtre délégué à cet effet par l’évêque diocésain dans la paroisse du catéchumène ; - célébration du baptême et de la première communion par un prêtre ou un diacre dans la paroisse du catéchumène durant la veillée pascale, suivie de la confirmation par l’évêque dans la cathédrale lors de la Pentecôte. 252 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Avis officiels 8. Après la célébration des sacrements de l’initiation dans la veillée Pascale, le temps de la mystagogie se poursuit jusqu’à la Pentecôte. Le néophyte poursuit sa croissance dans la liturgie et la communauté ecclésiale durant ce temps. Durant toute la première année, les néophytes continuent de recevoir une attention particulière. 9. L'évêque diocésain est le ministre ordinaire du sacrement de baptême des adultes et de la confirmation, même s’il peut mandater un évêque auxiliaire, un prêtre pour cette tâche ou un diacre pour le baptême. « Le baptême des adultes, au moins de ceux qui ont quatorze ans accomplis, sera déféré à l’Evêque diocésain pour qu’il l’administre lui-même, s’il le juge opportun » (can. 863). Dans le cas où l’évêque mandate un évêque auxiliaire ou un prêtre pour le baptême d’un adulte, celui-ci a de plein droit la faculté d’administrer la confirmation à la personne concernée (cf. can. 883, 2°). 10. L'organisation concrète du catéchuménat, en conformité avec les exigences du rituel est une compétence diocésaine, sauf pour ce qui relève de la Conférence des évêques. Chaque diocèse ou vicariat de notre province ecclésiastique dispose, à cet égard, d’un service diocésain ou vicarial pour le catéchuménat, avec un responsable nommé par l’évêque. Au niveau interdiocésain, la compétence en matière de catéchuménat est exercée par les commissions interdiocésaines pour la catéchèse (CIC et ICC), qui peuvent faire le lien avec les commissions interdiocésaines de liturgie. 11. Quand subsistent des doutes sur le fait de savoir si le mariage ou toute autre situation de vie d’un catéchumène fait obstacle à son baptême, l'évêque, après avoir soupesé les facteurs objectifs et subjectifs, prend en dernier ressort une décision fondée « sur base d’un discernement pastoral adapté au bien spirituel » du candidat (Amoris Laetitia, n° 249). L'ouverture et la transparence de la part du catéchumène lui-même en sont les conditions. 12. Il peut être dérogé au présent décret dans des cas exceptionnels, lorsque la situation pastorale, civile ou humaine du candidat l’exige. L'évêque diocésain en décide le cas échéant. Eglise de Tournai - avril 2020 253
◗ Avis officiels Ce décret prend cours le 1 er septembre 2020, début de la nouvelle année pastorale 2020-2021. Malines, le 9 janvier 2020, réunion de la Conférence des évêques de Belgique + Jozef Cardinal De Kesel Monseigneur Herman Cosijns Archevêque de Malines-Bruxelles Secrétaire général Président de la Conférence des de la Conférence des évêques évêques de Belgique de Belgique 254 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Avis officiels ◗ Nominations • Mademoiselle Véronique JAMBE est nommée secrétaire particulière de Mgr Harpigny, secrétaire du conseil épiscopal et chancelier du diocèse de Tournai. • Mr l’abbé Ernest PONTIEN TAMBWE, du diocèse d’Isiro-Niangara, est nommé vicaire pour l’unité pastorale de Beloeil-Bernissart. ◗ Démission Mgr Harpigny a accepté la démission pour départ à la retraite de Maryse HARVENGT comme secrétaire particulière de Mgr Harpigny, secrétaire du conseil épiscopal, porte-parole et chancelier du diocèse de Tournai. ◗ Décès • Mr l’abbé Aymar MICHIELS, né le 30 janvier 1926, ordonné prêtre le 11 juin 1949 à Bruges. Professeur et directeur du Collège Saint-Henri à Comines de 1949 à 1976, curé de la paroisse Saint-Joseph à Ostende. Il est décédé à Ostende le 15 février 2020. La célébration eucharistique de ses funérailles s’est déroulée le vendredi 21 février 2020 en l’église Saint-Joseph à Ostende. Elle a été suivie de l’inhumation dans le cimetière d’Ostende. • Mr l’abbé Nestor PAUL, né le 8 mai 1924 à Fontaine-L’Evêque, ordonné prêtre le 27 juillet 1947 à Tournai. Professeur au collège Notre-Dame de Bon-Secours et professeur de religion à l’Institut du Sacré-Cœur à Binche, vicaire à Ressaix, aumônier des Œuvres du Centre, membre de l’Equipe d’aumônerie des Mouvements du Hainaut-Centre, membre de l’Equipe presbytérale de l’UP de Binche-Estinnes. Il est décédé le 24 février 2020 à Lobbes. La célébration eucharistique de ses funérailles s’est déroulée le samedi 29 février en l'église du Sacré-Cœur à Binche. Elle a été suivie de l'inhumation dans le caveau familial à Fontaine-l'Evêque. Eglise de Tournai - avril 2020 255
◗ Avis officiels ◗ Journées de rencontre avec l’Evêque Chers Prêtres, En lien avec le décret 53 du chapitre III du Cahier des Décrets synodaux, Mgr Harpigny réserve les dates des lundi 20 avril et mardi 28 avril pour parler avec les prêtres qui demandent à le rencontrer personnellement. Dans la mesure du possible, Mgr Harpigny rencontrera à leur domicile, les prêtres qui éprouvent des difficultés à se déplacer. Vous êtes invités à prendre le rendez-vous auprès de Véronique Jambe par mail à véronique.jambe@evechetournai.be ou par téléphone au 069/45 26 59. Merci. ◗ Collecte diocésaine de mars 2020 2ème Collecte du Carême de partage (4 et 5 avril 2020) Entraide et Fraternité est l’organisme mandaté par les Evêques de Belgique pour soutenir la coopération au développement de l’Eglise catholique et animer la campagne de carême. Elle soutient annuellement près de 100 actions de développement dans une vingtaine de pays du Sud. Chaque année durant la période de Carême, Entraide et Fraternité organise une campagne de sensibilisation liée à un thème important pour marquer notre solidarité avec des projets dans les pays les plus pauvres de la planète. Soyons solidaires et soutenons le projet d’Entraide et Fraternité pour que « notre Terre tourne plus juste ». Vous pouvez aussi verser votre don directement sur le compte BE68 0000 0000 3434 d’Entraide et Fraternité (attestation fiscale pour tout don de 40 € minimum par an). ◗ Retraite des prêtres La retraite des prêtres du diocèse de Tournai se déroulera à l’abbaye de Scourmont (Chimay) du 23 au 29 août 2020. Elle sera animée par le Père Armand Veilleux, Père abbé émérite. Le thème qu’il nous propose est : « Notre croissance dans le Christ en vue de la Mission ». Pour vous inscrire : Abbé Yves Verfaillie - rue de l’Eglise, 28 - 7321 Blaton Tél. et fax : 069 /56 10 15 - Adresse courriel : yves-verfaillie@skynet.be 256 Eglise de Tournai - avril 2020
◗ Décès ◗ Funérailles de l’abbé Nestor Paul Homélie prononcée par l’abbé Etienne Mayence lors des funérailles célébrées le 29 février 2020 en l'église du Sacré- Cœur de Binche. Notre ami Nestor nous a quittés ou plutôt, il est maintenant dans le cœur de Dieu. Nous sommes nombreux autour de lui ce matin pour lui témoigner une dernière fois notre sympathie. Nous sommes tristes. Mais je crois aussi que nous sommes dans la paix. Quand on allait voir Nestor dans les derniers temps et qu’on lui demandait : « Nestor, ça va ? » Il répondait : « Vieillement ». Il ajoutait avec un sourire : « J’attends la mort ». Les témoignages que nous avons entendus au début de cette célébration sont éloquents. Et nous avons tous, je suis certain, beaucoup à partager sur tout ce que nous avons reçu de Nestor. En général, lorsque quelqu‘un est décédé, on lui découvre tout à coup plein de qualités. Mais vous serez d’accord avec moi pour dire que, même de son vivant, nous ne disions de Nestor que du bien. Quelle belle personnalité. Ce n’est pas par hasard si son totem chez les scouts « Castor », était précisé par l’expression « cœur d’or ». Nestor lisait beaucoup. Il avait une grande culture. Il avait une ouverture d’esprit étonnante. Il savait écouter. Et il était modeste. Il était à l’aise en toutes circonstances. Les témoignages nous ont rappelé la diversité de ses engagements. Environ 45 ans dans l’enseignement, puis changement de cap dans l’engagement dans le monde ouvrier comme aumônier du mouvement ouvrier chrétien et de ses organisations à La Louvière. Un engagement au long cours avec les scouts de Thuin avec lesquels il est resté en lien jusqu’à la fin de la vie. Il a vécu ses derniers camps à l’approche de ses 90 ans. Quelle capacité d’être aussi à l’aise avec les intellectuels, des travailleurs, des jeunes et aussi des précarisés. Nestor était aussi animé par une foi profonde. Il était membre d’une famille spirituelle, la Famille Cor Unum, formée de 4 branches dont un institut pour prêtres séculiers. Il y a exercé d’importantes responsabilités. Il a été ce qu’on appelle premier assistant. Cela l’a conduit à animer des retraites et des sessions, en Belgique bien sûr, mais aussi en France et même en Afrique. Ce mouvement spirituel est d’inspiration ignatienne. Une des phrases fortes de cette spiritualité, c’est « voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu ». C’est pourquoi le premier texte de saint Paul, je crois, a été bien choisi. Saint Paul, homme d’action audacieux mais aussi grand mystique, écrit : « J’en ai la certitude : ni la mort, Eglise de Tournai - avril 2020 257
◗ Décès ni la vie…, ni le présent, ni l’avenir, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre Seigneur ». Nestor vivait sa foi sans ostentation, comme tout ce qu’il faisait, modestement, mais avec ténacité. Nestor a fait longtemps du vélo. C’est en faisant son heure de vélo, avec l’esprit libéré de tous les soucis et contemplant la belle nature, qu’il faisait son heure d’oraison quotidienne. Voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu. Je crois que St Ignace accueille son disciple fidèle avec bonheur ! Le superbe récit des disciples d’Emmaüs parle non seulement des deux compagnons désespérés. Il parle aussi de nous. Nous sommes aussi sur la route de la vie, nous ne sommes jamais seuls, Jésus est notre compagnon de route, mais bien souvent nous ne le reconnaissons pas. Parfois cependant, nous avons le cœur brûlant d’une présence invisible que nous reconnaissons à la fraction du pain. Mais je crois que Nestor avait sur les compagnons d’Emmaüs une longueur d’avance. Nestor avait bien conscience que Jésus l’accompagnait non seulement quand il célébrait l’eucharistie mais à tous les moments de son existence. Nestor est maintenant dans le cœur de ce Dieu qui l’a accompagné tout au long de son existence. Nous avons à rendre grâce, c’est-à-dire dire merci à Dieu : il a mis Nestor sur notre chemin. Quelle chance nous avons eue que notre vie croise la sienne. Nous avons tous beaucoup reçu de lui. Nous sommes rassemblés pour nous souvenir des bons moments passés avec Nestor. Pour aussi trouver un peu de paix. Mais si nous sommes croyants, nous sommes invités à prier. Je me permets de penser que nous n’avons pas à prier pour Nestor. Le Seigneur l’a certainement accueilli les bras grands ouverts. Nous avons plutôt à le prier, lui qui est maintenant dans le cœur de Dieu. Qu’il ne nous oublie pas, qu’il reste à nos côtés. Qu’il continue à nous aider, à nous soutenir, à nous encourager avec l’efficacité et aussi la discrétion qui le caractérisait. Et que ce temps de prière, de silence, de recueillement, quelles que soient nos convictions nous apporte paix, courage, réconfort et espérance. Amen. 258 Eglise de Tournai - avril 2020
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