Entrer dans l'écrit à l'école maternelle - Programmes B.O Mars 2015 - Wattignies
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les nouveaux programmes de 2015 sont vraiment spécifiques dans ce domaine : Découvrir l'écrit n'est plus un domaine à part entière, mais une partie du domaine Le langage dans toutes ses dimensions.
DOMAINE 1: LE LANGAGE DANS TOUTES SES DIMENSIONS Le langage écrit : est présenté aux enfants progressivement jusqu’à ce qu’ils commencent à l’utiliser, il les habitue à une forme de communication dont ils découvriront les spécificités et le rôle pour garder trace, réfléchir, anticiper, s’adresser à un destinataire absent. Il prépare les enfants à l’apprentissage de l’écrire-lire au cycle 2.
Comparatif 2008 / 2015 2015 Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions L'oral : Objectif 1 : oser rentrer en communication Objectif 2 : comprendre et apprendre 0bjectif 3 : échanger et réfléchir avec les autres 0bjectif 4 : commencer à réfléchir sur la langue et acquérir une conscience phonologique. L’écrit: Objectif 1: Ecouter de l’écrit Objectif 2: Découvrir la fonction de l’écrit Objectif 3: Commencer à produire des écrits et en découvrir le fonctionnement Objectif 4: Découvrir le principe alphabétique
Attendus à la fin de l'école maternelle 2015: Communiquer avec les adultes et avec les autres enfants par le langage en se faisant comprendre. - S'exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis. Reformuler pour mieux se faire comprendre. - Pratiquer divers usages du langage oral : raconter, évoquer, expliquer, questionner, proposer des solutions, discuter un point de vue. - dire de mémoire et de manière expressive plusieurs comptines de poésies. - Comprendre des textes écrits sans autre aide que le langage entendu - Manifester de la curiosité par rapport à l’écrit. Pouvoir redire les mots d’une phrase écrite après sa lecture par l’adulte, les mots du titre connu d’un livre ou d’un texte. - Participer verbalement à la production d’un écrit. Savoir qu’on écrit pas comme on parle. -repérer des régularités dans la langue à l’oral en français (éventuellement dans une autre langue) - Manipuler des syllabes - Discriminer des sons (syllabes, sons-voyelles ; quelques sons-consonnes hors des consonnes occlusives - Reconnaître les lettres de l’alphabet et connaître les correspondances entre les trois manières d’écrire: cursive, script, capitales d’imprimerie. Copier à l’aide d’un clavier. - Ecrire son prénom en écriture cursive, sans modèle - Ecrire seul un mot en utilisant des lettres ou groupes de lettres empruntés aux mots connus.
Roland Goigoux est venu présenter mardi 15 septembre 2015 à Paris les premiers résultats d’une étude sur la lecture et de l’écriture en CP. Il en ressort que l’apprentissage de la compréhension est une faiblesse de l’école française. Il montre que l'influence de la famille est importante. Dès l'entrée au CP, on remarque qu'1/3 des élèves issus de catégories favorisées sont au stade orthographique, alors qu'ils ne sont plus que 10% (1/10) dans les catégories sociales défavorisées et très défavorisées (ou 50 % des élèves en sont encore qu’au stade pré-syllabique). Chaque signe graphique représente un phonème de la langue
Le fait que l'école, qui sollicite un rapport distancié à la langue, n'explicite pas assez aux élèves comment on fait pour réussir, contribue à creuser l'écart et met les élèves qui ne sont pas habitués à ce regard réflexif d’emblée en situation d’échec. Pour favoriser l'équité scolaire, il faudra donc expliciter davantage.
• La compréhension du principe alphabétique et de son fonctionnement se construit lors d'activités de productions d'écrits. • L'idée est que l'on amène à la compréhension du système : faire comprendre que les mots que l'on entend sont composés de phonèmes qui peuvent être isolés à l'oral (phonologie: syllabes, phonèmes), ces segments oraux peuvent être codés à l'écrit par une lettre ou par une suite de lettres. • L'idée n'est pas d'apprendre donc le nom de toutes les lettres et leur valeur phonologique. • L’élève doit avoir compris que il y a un rapport entre quantité d'oral et quantité d'écrit il y a une linéarité de l'écrit l'écrit code des sons
C’est en commençant à écrire seuls, en pratiquant des essais d’écriture autonomes dans un cadre signifiant. Ce n’est pas apprendre les lettres et les sons. L’écriture linéarise la parole de manière conventionnelle, elle est orientée. → Amener à produire des écrits signifiants: cahier des écrits de l’élève E FERREIRO souligne le fait que, très souvent à l’école, les relations fondamentales entre parole et écriture sont inversées : on exige de l’apprenti-lecteur qu’il prononce depuis le début comme c’est écrit : " Ce ne sont pas les lettres qui " se prononcent " d’une certaine manière, ce sont les mots qui s’écrivent d’une certaine façon ". Le langage écrit prépare à l’apprentissage de l’écrit-lire au cycle 2. Faire écrire les enfants est une urgence pédagogique.
REINTERROGER NOS GESTES PROFESSIONNELS Cela implique, pour les enseignants, de connaître les différents stades de la conceptualisation des liens oral/écrit (cf. Emilia Ferreiro) afin de valoriser les essais qui, même s'ils sont illisibles, peuvent parfois être révélateurs du chemin parcouru par l'élève dans ce sens. Le document ressource Eduscol est une mine... La dimension ludique de l'écrit ne doit pas être oubliée (posture de chercheur, goût de la réflexion, envie de savoir et de progresser). Un tel apprentissage va nécessiter une mobilisation des équipes afin de réécrire les progressions "entrer dans l'écrit" et de produire des outils pour ne pas mettre les élèves en échec dans cette tâche d'écriture et d'invention de mots.
OBJECTIF 1: ECOUTER DE L’ECRIT ET COMPRENDRE Offrir une fréquentation de la langue de l’écrit complétement différente de l’oral de communication Enjeu: les habituer à la réception du langage écrit: L'enjeu est de les habituer à la réception de langage écrit afin d'en comprendre le contenu. Rôle de L'enseignant : il prend en charge la lecture, oriente et anime les échanges qui suivent l'écoute. En équipe: Progressivité réside dans le choix des textes plus ou moins longs et éloignés de l’oral La littérature de jeunesse oui mais ne pas oublier les lectures documentaires Comprendre des textes sans autre aide que le langage entendu
OBJECTIF 2: DECOUVRIR LA FONCTION DE L’ECRIT L’objectif est de permettre aux enfants de comprendre que les signes écrits qu’ils perçoivent valent du langage : en réception, l’écrit donne accès à la parole de quelqu’un et, en production, il permet de s’adresser à quelqu’un qui est absent ou de garder pour soi une trace de ce qui ne saurait être oublié. L’écrit transmet, donne ou rappelle des informations et fait imaginer : il a des incidences cognitives sur celui qui le lit. À l’école maternelle, les enfants le découvrent en utilisant divers supports (livres variés, affiches, lettres, messages électroniques ou téléphoniques, étiquettes, etc.) en relation avec des situations ou des projets qui les rendent nécessaires ; ils en font une expérience plus précise encore quand ils sont spectateurs d’une écriture adressée et quand ils constatent eux-mêmes les effets que produisent les écrits sur ceux qui les reçoivent. Manifester de la curiosité par rapport à l’écrit. Pouvoir redire les mots d’une phrase écrite après sa lecture par l’adulte, les mots du titre connu d’un livre ou d’un texte.
OBJECTIF 3: COMMENCER A PRODUIRE DES ECRITS ET EN DECOUVRIR LE FONCTIONEMENT C’est l’enseignant qui juge du moment où les enfants sont prêts à prendre en charge eux-mêmes une partie des activités que les adultes mènent avec l’écrit. Et comme il n’y a pas de pré-lecture à l’école maternelle, cette prise en charge partielle se fait en production et largement avec l’aide d’un adulte. Toute production d’écrits nécessite différentes étapes et donc de la durée avant d’aboutir ; la phase d’élaboration orale préalable du message est fondamentale, notamment parce qu’elle permet la prise de conscience des transformations nécessaires d’un propos oral en phrases à écrire. La technique de dictée à l’adulte concerne l’une de ces étapes qui est la rédaction proprement dite. Ces expériences précoces de productions génèrent une prise de conscience du pouvoir que donne la maîtrise de l’écrit.
L’acteur principal de l’entrée dans l’écrit est l’enfant et non pas l’adulte. En effet, l’entrée dans l’écrit est conçue comme une construction dont l’enfant est l’acteur et non pas le récepteur.
Les essais d’écriture de mots : A partir de la moyenne section, et régulièrement en grande section, l’enseignant fait des commandes d’écriture de mots simples... Leurs tracés montrent à l’enseignant ce que les enfants ont compris de l’écriture. Une fois les tracés faits, l’enseignant lit, ou bruite ou dit qu’il ne peut pas encore lire. Il discute avec l’enfant, il explique lui-même les procédés utilisés et écrit la forme canonique.... L’activité est plus fréquente en grande section.... L’enseignant ne laisse pas croire aux enfants que leurs productions sont correctes... il valorise les essais et termine par son écriture adulte sous l’essai de l’élève... »
ELABORER UN CAHIER D’ECRIVAIN Du point de vue de l’enseignant: Les habituer à écrire de plus en plus Assurer une continuité école maternelle/élémentaire Réfléchir en équipe Aménager l’espace Code de l’affichage et des écrits dans la classe, l’école On n’émet aucun jugement de valeur sur la production de l’élève. On peut à sa demande ou sur proposition de l’enseignant lui écrire le mot. On cherche à observer ce que l’élève parvient à faire (procédures, stratégies utilisées), sa démarche ainsi que le résultat.
Du point de vue de l’élève: -Ils permettent de rendre concrets, visibles mais aussi manipulables les matériaux de la langue qu'il va falloir mobiliser. -Ils sont beaucoup plus performants que la lecture en termes de mémorisation. -Ils permettent une différentiation totale et donc la continuité du parcours individuel de la GS au CP. -Ils permettent également à l’élève de « S’engager dans une relation d’utilisation personnelle de l’écrit dans le contexte scolaire, pour le plaisir, pour la relation personnelle...
DEROULEMENT D’UNE SEANCE video01 video02 video3 video4 Video 05
Quelle progressivité ? Une progressivité est difficile à établir en ce qui concerne les phrases proposées car elles sont données en fonction de l’avancée des élèves. Les enfants seront mis en groupes de niveau homogène de manière à permettre à chacun d’évoluer à son rythme. La progressivité s’inscrit sur le long terme et dans la régularité. Cette activité peut commencer à partir de la MS (au printemps) et se poursuivre tout au long de la GS. - un mot ou prénom simple, déjà entendu ne comportant aucun son complexe (exemples : matéo, dora, papa, noël, vélo, locomotive...) - une phrase courte, dont la tournure est proche de l’oral, comportant le prénom de chaque enfant placé en début de phrase ( ex :« Prénom » a un vélo.) - une phrase courte comportant le prénom de chaque enfant, placé en fin de phrase (ex :je m’appelle « Prénom ».) - une phrase courte comportant le prénom de chaque enfant, placé en milieu de phrase (ex :hier « Prénom » a bu.) - des phrases liées au vécu de la classe.
Activités à mener en parallèle pour amener l’enfant à mieux connaître les fonctions de l’écrit et à avoir envie de produire des écrits : Activités dirigées : - Toute activité propice à une dictée à l’adulte (mot affiché dans le couloir pour les parents / compte rendu d’une sortie / invitation à un spectacle / lettre au père Noël / lettre aux correspondants...). L’enseignant se doit de verbaliser son action tout en écrivant (cf programmes) et de relire sa production en pointant chaque mot. - Sorties autour de l’école pour faire prendre conscience que l’écrit nous entoure. - Exploitation de différents supports de l’écrit en fonction des besoins de la vie de la classe (albums/ documentaires/ recettes / affiches / règles du jeu / modes d’emploi...) Activités en autonomie : - aménagement d’un coin bureau avec mise à disposition de différents supports et outils pour écrire (ex : stylos/ crayons/ enveloppes/ tampons/ carnets/ feuilles/ ardoises/ lettres mobiles, magnétiques / ordinateur...
DICTEE A L’ADULTE La dictée à l’adulte se pratique entre un apprenant et un expert, qui va mettre ses compétences au service de l’apprenant. La dictée à l’adulte doit être inscrite dans une situation de communication authentique. Ses enjeux — message qui doit être compris par un ou des destinataires absents — impliquent le respect de conventions qui n’ont aucun rapport avec celles de l’oral, à savoir une structuration cohérente des énoncés, une segmentation de la phrase en mots, une ponctuation, une orthographe. Il est important de varier les supports, les modes de regroupement et les destinataires. Intervention, rôle de l’adulte : Trois rôles : scribe, 1er récepteur du texte et soutien permanent de l’effort de l’enfant L’adulte à qui l’enfant dicte doit : dire ce qu’il écrit mot à mot demande à l’enfant de ralentir son débit (écart entre oral et énonciation écriture) Demande des explications, des éclaircissements sur le contenu s’étonner, répéter, écrire, manifester son embarras devant la forme de l’énonciation proposer certaines corrections (les normes de l’écrit, on ne peut pas laisser l’erreur) relire
Compétence : se faire comprendre pour une restitution fidèle Intervention au niveau de la conformité avec la langue écrite : exemple : « est-ce que cela peut s’écrire ? Je te relis le texte, tu me dis si cela peut s’écrire. » Aide à l’enfant pour : le vocabulaire (on sert de « dictionnaire » quand le mot proposé n’est pas adapté les structures syntaxiques les répétitions (le chat, il est…) la ponctuation proposer certaines corrections (si l’enfant se trompe de mot, déforme les mots, se trompe sur le genre du mot, sur la morphosyntaxe du nombre ex : des cheval, les désinences verbales-il faisa.) le maître relit, pour faire prendre conscience qu’on évite les répétitions, choisit un ordre de présentation commode, qu’on lie les phrases, et pour voir ou l’enfant veut en venir. On doit dire à l’enfant que l’on doit respecter les contraintes de la langue écrite sinon, dérives : l’enfant ne sera plus exigeant envers lui-même. Compétence naissante : respect de la consigne (exemple : on écrit un texte poétique, un récit, une description de personnes, d’un certain point de vue ; une suite à un texte, etc.) le maître ici intervient comme garde-fou par rapport au projet quand on dicte, on ne dicte pas n’importe quoi par rapport à la nature de cet écrit. L’enfant prend conscience des registres différents de l’oral et de l’écrit, et qu’il doit être en conformité avec la langue écrite.
Video 01 dictée à l’adulte
M.S/ G.S
OBJECTIF 4: DECOUVRIR LE PRINCIPE ALPHABETIQUE - Découvrir le principe alphabétique L’une des conditions pour apprendre à lire et à écrire est d’avoir découvert le principe alphabétique selon lequel l’écrit code en grande partie, non pas directement le sens, mais l’oral (la sonorité) de ce qu’on dit. Durant les trois années de l’école maternelle, les enfants vont découvrir ce principe (c’est- à-dire comprendre la relation entre lettres et sons) et commencer à le mettre en oeuvre. Ce qui est visé à l’école maternelle est la découverte de ce principe et non l’apprentissage systématique des relations entre formes orales et écrites.
Construire et maîtriser le principe alphabétique, pour les élèves c’est : - En moyenne section, comprendre que dessiner et écrire sont deux choses différentes. - Comprendre que le mot écrit code le mot oral : ce qui est écrit, c’est ce qui est entendu ; ce n’est pas le dessin de l’objet, indépendamment de la grosseur et la grandeur de cet objet (par exemple, le mot « train » serait plus grand que le mot « locomotive »). - « Tout ce qui se dit, s’écrit » : tout ce qui s’écrit ne se prononce pas nécessairement. Comprendre qu’avec les 26 lettres de notre alphabet, nous pouvons écrire tous les mots. - Comprendre que les lettres sont des signes uniques, individuels, qui, combinés dans un ordre précis, produisent des mots qui ont du sens. -Connaître l’alphabet de manière réfléchie : - Connaître, mettre en lien et utiliser les 3 composantes de chaque lettre : nom, valeur sonore et tracé. - Identifier chacune des lettres qui constituent un mot. - Maîtriser le métalangage : ne pas confondre les mots qui parlent de la langue : lettre, syllabe, mot (puis phrase, texte…).
Importance des premières séances Dans un premier temps, l’enseignant fait émerger les représentations : « à quoi sert l’écrit, comment faire pour écrire ? » L’enseignant doit expliciter aux élèves le but de l’activité menée : chercher ensemble « comment faire pour écrire ? ». Il leur précise qu’ils peuvent s’aider, si besoin, des différents affichages de la classe. L’enseignant doit porter une attention particulière à ces premières séances afin de mettre les élèves en confiance, en leur accordant le droit à l’erreur. Il leur dit qu’il a conscience qu’ils ne savent pas encore tout écrire mais que leurs essais vont leur servir à écrire et lire plus tard.
L’importance de l’écrit « L’écrit : il en faudrait beaucoup et tôt. - Ecrire pour comprendre comment fonctionne la langue. - Ecrire pour comprendre un texte. - Ecrire pour comprendre comment fonctionne un texte. - Ecrire pour comprendre (clarifier sa pensée). Ecrire beaucoup … des mots, des phrases, des textes ». V. Bouysse
Vous pouvez aussi lire