Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample

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Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epilepsie, tumeur, prévention ?

         Hôpital Européen
           Laurent Suchet

             23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, Définitions
       • Crise: « Occurrence transitoire de signes et/ou symptômes
             dus à une activité neuronale excessive ou anormalement
             synchrone »
       • Epilepsie:
               – Au moins 2 crises non provoquées (ou réflexes) à plus de
                 24h d’écart
               – Une crise non provoquée (ou réflexe) et une probabilité
                 d'autres crises similaires au risque de récidive générale (au
                 moins 60%) après deux crises non provoquées, survenant
                 au cours des 10 prochaines années
               – Diagnostic d’un syndrome épileptique

Abramovici et al Handbook of Clinical Neurology, Vol. 138
(3rd series) Neuroepidemiology 2016                         23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, Définitions
• Trois grandes causes chez l’adulte (monde):
     •   Post traumatique
     •   Vasculaire
     •   Infections cérébrales
     •   Ensuite: maladies neurodégénératives, tumeurs, autres
         maladies du SNC

• Une cause n’est retrouvée que dans 14 à 39%
  des cas  Cryptogénique

                          23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, Définitions
                            Figure 2. Causes of epilepsy (children and adults).

Susan T. Herman Neurology 2002;59:S21-S26    23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, Définitions
          Figure 1. Relative risk for unprovoked seizures after common brain injuries.

Susan T. Herman Neurology 2002;59:S21-S26   23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, crises provoquées
       • Crises provoquées: Les crises symptomatiques aiguës surviennent
         en relation temporelle étroite avec une atteinte du système
         nerveux central due à une pathologie métabolique, toxique,
         structurale, infectieuse ou inflammatoire. L’intervalle de temps au
         cours duquel une crise peut être               considérée comme
         symptomatique aiguë, varie en fonction de la situation clinique:
                        • 1. Une semaine pour les suites d’un accident vasculaire cérébral, un
                          traumatisme crânien, une intervention neurochirurgicale intracrânienne, une
                          anoxie cérébrale ou une infection du système nerveux central. Un intervalle
                          plus long peut être retenu en traumatologie crânienne en cas d’hématomes
                          sous-duraux.
                        • 2. Tant que persistent des signes cliniques et/ou biologiques évolutifs au cours
                          des maladies infectieuses
                        • 3. Tant que dure le saignement dans le cas des malformations artério-
                          veineuses
                        • 4. Durant les 24h qui suivent la constatation de certaines anomalies
                          biologiques.

Prise en charge d’une première crise d’épilepsie de l’adulte
Société Française de Neurologie
Label HAS                                                      23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie, crises provoquées

       Les crises sont considérées comme symptomatiques d’un sevrage alcoolique,
       lorsqu’elles surviennent (Fédération Européenne de Neurologie)
                       a. Dans les 7 à 48h suivant la dernière prise d’alcool
                       b. Si l’abus chronique d’alcool est avéré
                       c. Si la consommation régulière est associée à une tentative récente de diminution
                       d. S’il s’agit d’une crise généralisée tonico-clonique et qu’elle est associée à des signes cliniques
                       compatibles avec un sevrage alcoolique tels que la tachycardie, les sueurs, les tremblements

Prise en charge d’une première crise d’épilepsie de l’adulte
Société Française de Neurologie                                23 Novembre 2017
Label HAS
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Epidémiologie - fin
• Crises provoquées  Epilepsie !
• L’épilepsie (et donc le traitement) ne se définit
  pas par l’existence de crises provoquées
• Implications pour la prise en charge
• Le traitement doit être pensé en terme de
  probabilité de crises non provoquées

                     23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Quelques grands cadres
     hors tumeur

        23 Novembre 2017
Epilepsie, tumeur, prévention ? - Hôpital Européen Laurent Suchet - Stample
Post traumatique

Christensen Semin Neurol 2015;35:218–222   23 Novembre 2017
Post traumatique

• Résultats négatifs sur la prévention des crises tardives (VPA, CBZ, Phénytoine)

• Résultats positifs sur la prévention des crises précoces (CBZ, levetiracetam)

Christensen Semin Neurol 2015;35:218–222   23 Novembre 2017
Encéphalites virales
        • « We did not find any high-quality
          clinical trials that assessed whether
          the use of antiepileptic drugs in
          patients with no seizures or one
          seizure is more effective than placebo
          in preventing seizures and improving
          the outcome in viral encephalitis »

Pandey et al Cochrane Database of Systematic   23 Novembre 2017
Reviews 2016, Issue 5. Art. No.: CD010247
Thrombophlébites
   «We did not find any studies that assessed
   the effects of AEDs for
   the primary or secondary prevention of
   seizures related to ICVT»

Price et al Cochrane Database of Systematic Reviews 2016   23 Novembre 2017
Issue 4. Art. No.: CD005501.
Post AVC

Tanaka, T., Ihara, M., Post stroke epilepsy, Neurochemistry    23 Novembre 2017
International (2017)
Post AVC

Tanaka, T., Ihara, M., Post stroke epilepsy, Neurochemistry    23 Novembre 2017
International (2017)
Post AVC
       • La crise précoce est un facteur de risque de crise tardive
       • La crise tardive ou non est un facteur de risque de récurrence

       • AHA: pas de prévention primaire (Winstein et al 2016)

       • A noter rôle théorique préventif lévétiracétam et perampanel
         (travaux in vitro, quelques études levetiracetam et
         hémorragies) mais non confirmé à grande échelle

Tanaka, T., Ihara, M., Post stroke epilepsy, Neurochemistry    23 Novembre 2017
International (2017)
Tumeurs cérébrales

      23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?
      • Jusqu’à 70% de prévention systématique péri
        craniotomie
      • Crises post craniotomie
                    • Immédiate : < 24h
                    • Précoce : < 1 semaine
                    • Tardives
      • 15 à 50% des patients crisent dont un certain
        nombre sans crise préopératoire
      • 2/3 des crises dans le premier mois, surtout les
        72 premières heures

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?
      •    53% généralisées
      •    30% focales
      •    17% mixtes
      •    Rationnel de la prévention primaire, la crise:
                    • Perturbe l’évaluation clinique postopératoire
                    • Entraîne des complications (HTIC, séjour en réa long…)
                    • Est associée à des complications secondaires (chutes,
                      hypoxie, neurotoxicité…)
                    • Stigmatise, perturbation sociale, handicap fonctionnel
                    • favorise la crise (modèle animal)
                    • Est associée à un mauvais pronostic tumoral ?
                    • Risque d’état de mal, SUDEP

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?

   Les études Tremont et Sirven sont considérées comme les deux de meilleure qualité
   (scores QUOROM et Oxman-Guyatt les plus élevés)

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?

          Les meta analyses étudiées ne s’intéressent pas toutes aux mêmes choses

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
1- J’opère = je préviens ?

    « the current best available evidence on perioperative AED prophylaxis for
    brain tumor surgery, according to validated quality assessment indices and
    the Jadad decision algorithm for interpreting meta-analyses, indicates that
    this strategy should not be routinely employed due to a lack of improvement
    in seizure control and an appreciable adverse event rate”

    • Problématique malgré tout de l’hétérogénité des études, en terme de tumeur,
      traitement, question posée, et même certaines études mélangeant des causes
      non tumorales de craniotomie
    • D’autre part grande variabilité des protocoles de prévention

Sayegh et al J Neurosurg / Volume 121 / November 2014   23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
                 Méningiome
      • Méta analyse de 39 études observationnelles
        concernant les méningiomes
      • 30% de crises péri opératoires (sur 4709
        patients)

Englot et al J Neurosurg. 2016 June ; 124(6): 1552–1561   23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
              Méningiome

                                           Englot et al J Neurosurg. 2016 June ; 124(6): 1552–1561
                 23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
              Méningiome

                                           Englot et al J Neurosurg. 2016 June ; 124(6): 1552–1561
                 23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
                  Méningiome

                                                          23 Novembre 2017
Englot et al J Neurosurg. 2016 June ; 124(6): 1552–1561
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
              Méningiome
• 30% en moyenne des patients ayant un
  méningiome ont des crises
• 70% des patients ayant des crises
  préopératoires sont guéris par la chirurgie
• 12% seulement des méningiomes sans crise
  préopératoire ont une crise en post
• Peu donc de place systématique à la
  prévention primaire

                    23 Novembre 2017
                                       Englot et al J Neurosurg. 2016 June ; 124(6): 1552
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
             Tumeurs malignes
  • Méthode originale utilisant la base de donné Epistemonikos (licence open source
    Creative Common) qui screene diverses bases de données concernant les ‘Reviews’ et
    leurs études primaires
  • Les données ont été extraites et une meta-analyse a été effectuée sur celles-ci, avec
    application de la méthode GRADE (niveau de preuve) sur les tables de résumé de
    résultats

  • Lien vers la matrice des preuves

Lobos-Urbina et al
Medwave2017;17(Suppl1)                 23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
            Tumeurs malignes

                                           Medwave2017;17(Suppl1)
                                           Lobos-Urbina et al
                 23 Novembre 2017
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
             Tumeurs malignes
   • Cela concerne des patients non opérés et sans crise
   • La balance bénéfice/risque est difficile à apprécier car
     le niveau de preuve sur l’outcome est bas
   • Pas d’évaluation du rapport coût/bénéfice
   • La conclusion est cependant conforme aux
     recommandations du National Comprehensive Cancer
     Network et du European Handbook of Neurological
     Management
   • Aucune étude comparative vs placebo de la prévention
     primaire

Lobos-Urbina et al
                           23 Novembre 2017
Medwave2017;17(Suppl1)
2 – Je trouve une tumeur = je préviens ?
             Tumeurs malignes

    • La prevention primaire des crises ne diminue
      probablement pas le risque de crises chez les
      patients ayant une tumeur cérébrale primitive
      ou secondaire (niveau de preuve bas)
    • L’usage des antiépileptiques est associé
      fréquemment à des effets secondaires (niveau
      de preuve fort)

Lobos-Urbina et al
                         23 Novembre 2017
Medwave2017;17(Suppl1)
Merci de votre attention !

          23 Novembre 2017
https://goo.gl/64kuuU

       23 Novembre 2017
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