LPO 07 - Etude et inventaire des reptiles Site naturel de Crussol-Soyons
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______________________________________________________________________________________ Etude et inventaire des reptiles Site naturel de Crussol-Soyons Site Natura 2000 FR 820-1662 Espace Naturel Sensible du département de l’Ardèche Site « Contrat Biodiversité » de la Région Rhône-Alpes Site Naturel de la Communauté de communes Rhône-Crussol Le Val d’Enfer © Damien Cocatre LPO 07 Janvier 2013
Etude commandée par : Communauté de Commune Rhône-Crussol 1278 rue Henri Dunant BP 249 07502 GUILLERAND-GRANGES Cedex Réalisée par : Ligue pour la Protection des Oiseaux - Ardèche LPO 07 4 bis rue de la Halle 07110 LARGENTIERE 04 75 35 55 90 ardeche@lpo.fr Prospections de terrains : Roland DALLARD, Eric GAILLARD Exploitation des données, cartographie et rédaction : Nicolas DUROURE ________________________________________________________________ Remerciements Nous tenons à remercier tous les observateurs qui fournissent les données dans la base naturaliste de la LPO Ardèche, par l’intermédiaire du site www.faune-ardeche.org Leurs prospections, suivis d’espèces, inventaires, sont la base de la connaissance de la faune ardéchoise et ont été bien sûr utilisés pour la réalisation de cette synthèse. Dans le même cadre les observations tirées de www.faune-drome.org ont également été utilisées. Merci également aux gestionnaires du site, Laurent Audras et Damien Cocatre qui ont fourni des données. Une mention également aux photographes, Florian Veau, Eric Gaillard, Jean Paul Thomas et Damien Cocatre qui nous permettent d’utiliser leurs images pour illustrer ce document. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 2
SOMMAIRE Introduction ............................................................................................................................ 4 1 – Secteur d’étude ................................................................................................................. 4 2 – Présentation générale des reptiles ................................................................................... 9 3 – Etat des connaissances avant les prospections 2012.................................................... 12 3-1- Synthèse des données existantes ................................................................................ 12 3-2- Espèces recensées avant 2012 .................................................................................... 13 3-3- Localisation des espèces (avant 2012) ....................................................................... 14 4 – Apport des prospections 2012 ....................................................................................... 19 4-1- Méthodologie .............................................................................................................. 19 4-2- Résultats ...................................................................................................................... 30 4-2-1- Résultats des suivis « Plaques refuges » ........................................................... 30 4-2-2- Résultats des prospections Lézard ocellé ......................................................... 31 4-2-3- Etude des populations locales de Lézard ocellé ............................................... 33 4-2-4- Résultats des suivis « Transects » ..................................................................... 37 4-2-5- Données complémentaires ................................................................................. 41 5 – Synthèses et propositions ............................................................................................... 41 5-1- Espèces présentes........................................................................................................ 41 5-2- Fiches espèces ............................................................................................................. 42 5-3- Identification des secteurs favorables........................................................................ 75 5-4- Propositions de gestion ............................................................................................... 79 Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 3
Introduction Ce travail sur les reptiles du site naturel des massifs de Crussol, Soyons, Châteaubourg (Site Natura 2000 FR 820 1662, Espace Naturel Sensible du département de l'Ardèche, Site "Contrat Biodiversité" de la Région Rhône-Alpes, Site Naturel de la Communauté de communes Rhône-Crussol) a été réalisé à la demande de la communauté de communes Rhône-Crussol. Le site naturel de Crussol, Soyons, Châteaubourg représente un secteur naturel d’importance majeure pour le département de l’Ardèche. Ces milieux abritent plusieurs habitats et espèces à fort intérêt patrimonial et des inventaires concernant différents groupes faunistiques et floristiques ont déjà été menés. Pour le groupe des reptiles après une étude réalisée en 2006 par le CORA 07, des compléments d’inventaires semblaient nécessaires. Le contrôle des sites ayant fournis des observations, en particulier pour le Lézard ocellé qui atteint ici sa limite nord de répartition, était également à effectuer. L’objectif de ces prospections étant une localisation précise des espèces et une évaluation des enjeux. Ce travail présente la zone d’étude, le bilan des connaissances avant 2012, puis la méthodologie retenue pour les inventaires. Les résultats obtenus à l’aide des différentes méthodes utilisées (plaques-refuges, prospections spécifiques, transects) puis des fiches, qui présentent les différentes espèces présentes sur le secteur, sont ensuite proposés. Pour terminer, une cartographie des secteurs favorables, et des propositions de gestion favorables aux différentes populations de reptiles sont compilées pour servir d’outils d’aide à la mise en œuvre d’actions et de mesures de gestion pour l’ensemble du site naturel. 1 – Secteur d’étude 1-1- Présentation du site Les massifs de Crussol, Soyons, Cornas et Châteaubourg se situent dans la moyenne vallée du Rhône, à hauteur de Valence, à l’est du département de l’Ardèche, en limite avec le département de la Drôme. Ils s’étendent sur près de 550 ha sur les communes de Châteaubourg, Cornas, St Péray, Guilherand-Granges, Soyons, Toulaud et Charmes sur Rhône, et, sont répartis sur 3 zones (du Nord au Sud) : Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 4
1) Massif de Châteaubourg (155 ha environ) : massif calcaire de 3 km environ du nord-nord-ouest au sud- sud-est ; Combe de la Goule et pentes dominant le Rhône Communes de Cornas et Châteaubourg Altitude de 110 à 300 m 2) Montagne de Crussol (320 ha) : massif calcaire de 4,3 km environ du nord au sud Communes de Guilherand-Granges, St Péray et Toulaud Altitude de 110 à 410 m 3) Massif de Soyons (75 ha) : massif calcaire de 1,8 km environ du nord-nord-est au sud-sud-ouest Serres de Guercy et d’Aurouze Communes de Soyons et Charmes sur Rhône Altitude de 110 à 250 m 1-2-Contexte et historique du site Les massifs de Châteaubourg, Crussol et Soyons sont concernés tout ou partie par plusieurs protections réglementaires : - un site classé incluant le Château de Crussol et ses abords (environ 75 ha), - un site inscrit autour du Château de Crussol (environ 45 ha), - des grottes classées à l’Inventaire des Monuments Historiques : les grottes de Néron (Soyons) dont le périmètre de protection inclus une partie du site Natura 2000 - un Espace Naturel Sensible du Département de l’Ardèche depuis 2001, - un Contrat Biodiversité de la Région Rhône-Alpes, dans le cadre de sa politique régionale, depuis 1998, - un site Natura 2000 de Soyons, Crussol et Chateaubourg (FR820 1662) dont le document d’objectifs a été élaboré en 2000 et 2001, et validé début 2002. Ce site Natura 2000 appelé aussi « Site B14 » inclus aussi les escarpements calcaires de Chateaubourg et Cornas dominant le Rhône, et une partie des Gorges de la Goule et du plateau calcaire de Châteaubourg. - un site Natura 2000 des Vallons rhodaniens ardéchois (FR820 1663) dont le document d’objectif n’a pas encore été élaboré. Ce site Natura 2000 appelé aussi « Site B15 » regroupe sous la même entité la plupart des vallons affluents en rive droite du Rhône entre Limony et Charmes-sur-Rhône. Les vallons de la Goule et de l’Argentière, contigus au périmètre Natura 2000 du Massif de Châteaubourg, ont été pris en compte dans cet inventaire ornithologique. La mise en œuvre de certaines actions a débuté dès 2002 dans le cadre d’un soutien de l’Etat et de la Région Rhône-Alpes. En 2004, les massifs de Crussol et Soyons se sont inscrits au sein d’un programme européen Life (L’instrument Financier pour l’Environnement), aux côtés de 15 autres sites en Rhône-Alpes. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 5
C’est à l’occasion de ce programme, que la communauté de communes Rhône-Crussol, le Conseil Général de l’Ardèche, la Région Rhône-Alpes et l’Etat français se sont associés pour réaliser, valider et soutenir un plan d’actions de préservation, de gestion et de valorisation du site naturel des massifs de Crussol-Soyons. Réunis le 10 juin 2008, les représentants de la Communauté de communes Rhône-Crussol, du Conseil Général de l’Ardèche, de la région Rhône-Alpes, de la DDAF 07 et le CREN ont souhaité prendre les orientations suivantes pour la gestion du site des massifs de Crussol et Soyons : - la communauté de communes Rhône-Crussol (la commune de Soyons intègrerait la communauté de communes dans un court délai) sera le coordinateur et l’animateur de la mise en œuvre d’un programme unique d’actions de préservation, de gestion et de valorisation des massifs de Châteaubourg, Crussol et Soyons. - Ce programme unique constituerait à la fois le fil conducteur de la gestion et de la mise en valeur des massifs de Châteaubourg, Crussol et Soyons pour : la CCRC, le CG07 dans le cadre de sa politique ENS, la RRA dans le cadre de sa politique en faveur de la biodiversité l’Etat (DDT 07) dans le cadre de Natura 2000. Il couvrira les années 2009-2013. Un plan de gestion intitulé document unique de gestion du Site Naturel des massifs de Crussol-Soyons a donc été réalisé et approuvé par chacune des parties. 1-3- Objectifs du document de gestion unique Les massifs de Crussol et Soyons ont deux enjeux majeurs : les pelouses sèches à orchidées et leur rôle social. Les pelouses sèches des massifs de Crussol et Soyons n’ont pas été entretenues depuis plus de 30 ans. Elles sont en cours de fermeture par la végétation ligneuse et/ou par l’accumulation de litière. Aux abords du château de Crussol, la surface des pelouses a diminué de 30% entre les années 1940 et 1960, puis de nouveau de plus de 60% entre les années 1965 et 1996, principalement par l’expansion des fourrés et des boisements (calcul réalisé à partir de photographies aériennes). Les massifs de Crussol et Soyons accueillent plus de 80 000 personnes par an. Certains comportements anarchiques portent atteinte au site, en particulier aux pelouses sèches à orchidées remarquables (cueillette des fleurs en particulier des orchidées, pratiques des sports motorisés, feux, déchets et ordures sauvages, camping, …). Les objectifs d’une démarche unique et mutualisée de préservation, de gestion et de valorisation de ces massifs sont donc à long terme : 1 – Restaurer et préserver les pelouses sèches riches en orchidées remarquables 2 – accueillir et informer le public tout en maîtrisant la fréquentation Ces objectifs ont donné lieu à 4 axes de travail qui se déclinent en fiches actions par axe et par année : Axe 1 – Connaissances, évaluations et suivis scientifiques Axe 2 – Restauration et gestion des habitats et des espèces Axe 3 – Sensibilisation, accueil du public et maîtrise de la fréquentation Axe 4 - Coordination du programme, concertation, administratif Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 6
1-4- Description de la zone d’étude : 3 massifs distincts mais similaires Les Massifs de Crussol, Soyons et Châteaubourg sont 3 îlots calcaires isolés en rive droite du Rhône au pied des plateaux cristallin du Haut-Vivarais. Cet isolement résulte d’un passé géologique et tectonique complexe lié aux mouvements de surrection alpins, aux mouvements de subsidence, aux transgressions marines, aux épisodes glaciaires et aux déplacements du cours du Rhône (Acer campestre – 2008). Il en résulte ces 3 massifs de modeste dimension, moins d’un km de large et 3 km de long pour celui de Crussol, le plus important, mais qui présentent les principales caractéristiques des massifs karstiques : morphologie superficielle de plateau et de falaises, réseaux souterrain … Ce type de géomorphologie se retrouve sur la même rive du Rhône à plus de 10 km au sud avec l’extrémité des plateaux calcaires de Basse Ardèche qui finit en pointe au niveau de La Voulte-sur-Rhône, et à 15 km vers l’est au niveau des premiers contreforts du Vercors. Cette situation induit un phénomène d’insularité biogéographique. La présence de ces 3 sites insulaires alignés le long de la vallée du Rhône, axe de pénétration du climat méditerranéen vers le nord, introduit un gradient biogéographique intéressant à étudier. Le plus haut, la montagne de Crussol culmine à 406 m d’altitude et domine la plaine de près de 300 m. Le massif de Soyons, plus modeste culmine à 246m, il est, comme le site de Crussol, séparé du massif cristallin du Vivarais par un ancien cours du Rhône, drainé vers le nord par le bassin versant Mialan et vers le sud par celui de l’Embroye. Une zone de plaine et de plateau sédimentaire sépare donc ces 2 massifs de la montagne vivaroise. Le massif de Châteaubourg ne présente pas cette particularité, et le passage de la zone calcaire à la zone schisteuse et cristalline est progressif. Au-delà du plateau de Giraud vers 250 m, un relief pentu calcaire s’élève jusqu’à 346 m. où la transition géologique s’opère insensiblement. La partie sud de ce site est profondément entaillée par les ruisseaux de la Goule et de Largentière, qui creusent dans la partie amont schisteuse une vallée en V, très boisé, et dans la partie aval, un canyon karstique très étroit, dans lequel une carrière est en exploitation. La zone d’étude de Châteaubourg inclue la zone calcaire (site B14) ainsi que les versants des deux cours d’eau jusqu’à l’altitude de 414 m. (site B15). L’emprise de cette zone sur ces deux ensembles biogéographiques distincts ainsi que la présence des cours d’eau confèrent à ce site une biodiversité plus grande que sur les deux autres unités étudiées. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 7
Localisation et limites des sites Natura 2000 et ENS Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 8
2 – Présentation générale des reptiles Tirée de « Reptiles et amphibiens d’Ardèche – JP. Thomas » Les reptiles regroupent des animaux terrestres à température variable (ectothermes). Leur corps est souvent allongé et recouvert d'écailles. L’étude des reptiles forme l’une des branches de l’herpétologie, l’autre étant l’étude des amphibiens. La classe des reptiles est bien représentée sur terre avec plus de 9000 espèces répertoriées. Elle regroupe les crocodiliens, les squamates (serpents et lézards) et les tortues. En France les reptiles sont représentés par 2 ordres : - Les Chéloniens, ou tortues, sont des reptiles caractérisés par une carapace osseuse, généralement recouverte d’écailles, qui enveloppe le corps de l’animal. Cette carapace est soudée à la colonne vertébrale et aux côtes. Les mâchoires sont dépourvues de dents et forment un bec corné permettant la découpe des végétaux ou des proies. Seule, la famille des Emydés est représentée en Ardèche par une espèce : la Cistude d'Europe (Emys orbicularis). - Les Squamates qui regroupent les Sauriens (Lézards) et les Ophidiens (Serpents) - Les Sauriens sont des reptiles dont la peau écailleuse se détache par lambeaux lors des mues périodiques. La queue est développée. Ils sont pourvus de pattes à l’exception des Anguidés pour lesquels il ne subsiste plus que quelques vestiges anatomiques internes. Les paupières sont mobiles, sauf celles des Geckonidés qui sont transparentes et soudées L’orifice tympanique, situé à l’arrière de la tête, est généralement visible hormis pour les Anguidés au système auditif atrophié. La queue, développée, peut se couper par autotomie. Les Sauriens possèdent des mâchoires aux muscles très puissants. Les dents, fixées aux rebords internes des maxillaires, servent à la rétention des proies mais non à la découpe ou à leur mastication. Les Sauriens sont représentés par quatre familles en Ardèche : Les Geckonidés – Les Lacertidés - Les Scincidés - Les Anguidés. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 9
- L’ensemble des serpents constitue le sous- ordre des Ophidiens. Ces reptiles dépourvus de pattes, se déplacent par reptation et ondulation du corps. Les paupières transparentes, soudées, forment des lunettes renouvelées comme les autres écailles lors de la mue. L’exuvie se détache d'une seule pièce à partir des lèvres. Dépourvus d’oreilles externes, les serpents ne sont dotés que d’oreilles internes très réduites ne leur permettant de percevoir que les sons de très basses fréquences et les vibrations transmises par le sol. En présence du serpent, beaucoup de gens se sentent menacés par la langue bifide pointée vers eux, or cette langue est tout à fait inoffensive. Agitée à l’extérieur, elle est uniquement chargée de recueillir des informations olfactives et gustatives sur l’environnement immédiat de l’animal. Les particules odorantes recueillies sont analysées au niveau d’un organe particulier, l’organe de Jacobson, situé dans le palais. La gueule des Ophidiens est très déformable et extensible, du fait que les éléments qui composent les mâchoires sont très mobiles et que les demi mâchoires sont libres et non soudées. De nombreuses espèces sont munies de glandes à venin qui sont en fait des glandes salivaires évoluées. La fonction venimeuse participe à l’action de chasse, à la digestion et accessoirement à la défense. Deux familles sont présentes en Ardèche : les Colubridés et les Vipéridés. Particularités biologiques des reptiles Les reptiles actuels sont dotés d’une peau écailleuse, sèche, pauvre en glandes. Les écailles sont parfois doublées de plaques osseuses d’origine dermique. De temps en temps, cette couche cornée de l’épiderme s’exfolie : c’est la mue. Ce processus se répète de quatre à douze fois par an suivant l’espèce et l’âge de l’animal. Le squelette est presque entièrement osseux. A l’exception des Chéloniens, les dents, bien formées, sont plus ou moins complexes et perfectionnées. Chez les espèces ovipares, les jeunes possèdent une petite protubérance cornée appelée "dent de l’oeuf" qui leur permet de déchirer l’enveloppe molle ou la coquille. Elle disparaît peu après la naissance. Aucun reptile même le plus aquatique, ne respire par des branchies. Les reptiles ont toujours deux poumons même chez les Ophidiens chez qui l’un des deux est beaucoup moins développé. Les organes sexuels et excréteurs débouchent dans le cloaque. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 10
L’odorat est particulièrement bien développé. On sait maintenant que les reptiles disposent d’un appareil perfectionné comprenant la langue, les fosses nasales et l’organe de Jacobson. Les particules prélevées par la langue sont l’objet d’une fine analyse olfactive et gustative. Les reptiles ont une température variable en fonction du milieu. Leur nourriture est généralement animale. Contrairement aux batraciens, les reptiles se sont affranchis du milieu aquatique pour assurer leur reproduction. Les oeufs sont pondus à terre, les jeunes arrivent à terme sans passer par un stade larvaire. Indépendant dès la naissance, les nouveau-nés ont des comportements identiques à ceux des adultes. Sous nos latitudes, à l’arrivée de la saison froide, les reptiles sont obligés de se mettre à l’abri du gel en s’enfouissant plus ou moins profondément. Ils s’engourdissent alors rapidement, incapable de lutter contre ce froid qui leur serait fatal. On parle d’hivernage ou d’hibernation selon que leur métabolisme est plus ou moins ralenti. Conservation des espèces Le territoire métropolitain héberge 41 espèces de reptiles. Actuellement, 7 espèces de reptiles sont menacées d’extinction et 6 espèces sont quasiment menacées. Le nombre d’espèces menacées en France pourrait donc doubler dans les années à venir si aucune action n’était entreprise pour améliorer leur situation. L’assèchement des zones humides et le comblement des mares représentent une menace pour la survie des espèces liées aux milieux aquatiques. La pollution des milieux aquatiques a également contribué à la raréfaction des espèces dépendantes de ces habitats naturels. L’évolution des milieux due au déclin du pastoralisme a entraîné une forte régression de l’habitat de toutes les espèces inféodées aux milieux ouverts. L’urbanisation et la construction d’infrastructures routières et ferroviaires jouent également un rôle important dans la régression des habitats favorables et la destruction directe des individus. Vivant en haute altitude, d’autres espèces sont aujourd’hui relativement à l’abri des pressions humaines, du fait de leur localisation dans des lieux inhabités et peu fréquentés par l’Homme. Mais l’aire de répartition très réduite de plusieurs espèces les place en situation de grande fragilité face à toute menace nouvelle qui pourrait survenir, comme la construction de routes, ou l’excès de fréquentation touristique. Le réchauffement climatique pourrait également s’avérer très préjudiciable à l’avenir pour certaines espèces. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 11
3 – Etat des connaissances avant les prospections 2012 3-1- Synthèse des données existantes Pour la réalisation de ce travail différentes sources de données ont été utilisées : - L’inventaire des reptiles de 2006 réalisé par Gérard Issartel – CORA 07 - La base de données du GHRA (Groupe Herpétologique Rhône-Alpes) - La base de données de Philippe Geniez - Les données récoltées dans la base de données du CORA jusqu’en 2011 - Les données de la base de données actuelle de la LPO 07 : faune-ardeche.org qui centralise depuis 2011 l’ensemble des données de faune du département. - Les données de la base de données de la LPO 26 : faune-drome.org (pour la partie consacrée au Lézard ocellé uniquement) Le nombre peu élevé de 97 données récoltées pour la période allant de l’année 1975 au 31 décembre 2011 confirme la difficulté de la détection des reptiles dans les milieux naturels. Pour mémoire, au 01/11/2012 le total est de 174 données, dont 53 obtenues pendant les inventaires 2012. Tableau 1 - Nombre annuel de données reptiles sur le site depuis 1975 Nombre de données par an 90 80 Nombre de données 70 60 50 40 30 20 10 0 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01 03 05 07 09 11 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 Année Ce graphique montre la répartition temporelle des observations collectées. On voit que les données sont ponctuelles depuis la première donnée de 1975 et deviennent plus régulières depuis l’inventaire de 2006. Les années fournissant le plus grand nombre de données sont bien sûr les années 2006 et 2012 (avec respectivement 29 et 78 données) qui correspondent aux années d’inventaires. On remarque également une tendance à l’accroissement des données recueillies depuis 2010. Comme pour d’autres secteurs du département et d’autres groupes faunistiques, cette augmentation est due à la centralisation des données sur le site www.faune-ardeche.org qui permet la saisie en ligne et favorise très largement la récolte des données et l’amélioration des connaissances sur la faune ardéchoise. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 12
3-2- Espèces recensées avant 2012 L’analyse des données historiques permet de dresser une liste de 15 espèces de reptiles sur la zone d’étude. * Le Lézard des souches n’est noté qu’à titre indicatif car sa présence est peu probable. Une donnée ancienne existe mais un fort doute existe car la confusion avec le Lézard vert est probable. Tableau 2 – Liste et statut des espèces recensées avant 2012 Nom espèce Nom latin PN DH LRF LRR Lézard des souches* Lacerta agilis Pi IV LC VU Lézard vert occidental Lacerta bilineata Pi IV LC LC Lézard ocellé Timon lepidus Pi VU CR Lézard catalan Podarcis liolepis Pi LC LC Lézard des murailles Podarcis muralis Pi IV LC LC Orvet Anguis fragilis Pi LC NT Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus Pi IV LC LC Coronelle girondine Coronella girondica Pi LC NT Couleuvre d'Esculape Zamenis longissimus Pi IV LC LC Couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus Pi LC VU Couleuvre vipérine Natrix maura Pi LC LC Couleuvre à collier Natrix natrix Pi LC LC Vipère aspic Vipera aspis SP LC LC Légende : PN : Protection Nationale Pi : Protection intégrale SP : Statut Particulier (destruction autorisée sous conditions) DH : Directive Habitat-Faune-Flore IV : Annexe IV (espèces qui nécessitent une protection stricte) LRF : Liste Rouge Française VU : Vulnérable LC : faible risque LRR : Liste Rouge Régionale CR : en danger critique VU : vulnérable NT : quasi menacé LC : faible risque Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 13
3-3- Localisation des espèces (avant 2012) A partir de ces données anciennes, il est possible de dresser la carte de répartition pour certaines espèces sur la zone d’étude. De nombreuses données anciennes ne sont cependant que partiellement utilisables pour ce travail, puisque la localisation n’est précisée qu’au niveau du lieu-dit ou parfois de la commune. Les cartes ci-dessous ne reprennent donc que les données précises géographiquement. En considérant l’ensemble des données, des indications sur la répartition connue ou potentielle de certaines espèces sont ensuite indiquées ; l’exploitation des données anciennes fournit également les informations utilisées pour la rédaction des fiches espèces. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 14
Localisation des données anciennes sur Crussol Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 15
Localisation des données anciennes sur Soyons Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 16
Localisation des données anciennes sur Châteaubourg Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 17
Lézard des souches Une seule donnée, très hypothétique, pour cette espèce rare datée du 15/06/1978. L’individu a été capturé sur la commune de Guilherand-Granges, mais la confusion avec le lézard vert est probable. P. Geniez n’a pas retenu cette donnée dans son récent atlas des amphibiens et reptiles du Languedoc-Roussillon. Nous ne mentionnons donc cette espèce qu’à titre indicatif. Elle est éventuellement potentielle sur le secteur, mais sa présence est plus que douteuse dans cette partie du département (elle préfère les habitats frais et d’altitude). Lézard ocellé 9 données pour cette espèce mais seulement 5 sont localisées avec précision. Les autres observations concernent le massif de Crussol (2 données), la commune de Soyons (1 donnée) et la commune de Cornas (1 donnée localisée au lieu dit Chapelle Saint Pierre). Il existe également 2 données un peu plus au nord de la zone sur les communes de Glun et de Mauves. L’ensemble de ces données et les liens entre les différentes populations est analysé plus en détail dans les paragraphes 4-2-2 et 4-2-3 Observations historiques du lézard ocellé La montagne de Crussol apporte donc des données régulières pour le Lézard ocellé. L’espèce est rare et difficile à détecter et la plupart des données sont anciennes. La dernière observation date de 2006. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 18
4 – Apport des prospections 2012 4-1- Méthodologie Les méthodes classiques de prospections visuelles ne sont pas toujours suffisantes pour réaliser un inventaire herpétologique satisfaisant. La plupart des reptiles de nos régions sont des animaux difficiles à trouver. Leurs moeurs discrètes, leur mimétisme, les longues périodes d’inactivités dues aux trop fortes ou trop faibles températures compliquent les recherches. Certaines espèces ne sont, de plus, présentes qu’en faible densité. Si l’on compare avec d’autres groupes taxonomiques, on peut noter que ces animaux sont généralement sous détectés. Pour tenter de pallier à ces difficultés, nous avons donc utilisé trois méthodes complémentaires pour réaliser cet inventaire. La mise en place de plaques refuges pour créer des abris, des prospections spécifiques dans les milieux favorables au Lézard ocellé et la réalisation de transects permettant d’avoir une vue d’ensemble de la zone d’étude. - Plaques refuges Présentation générale Les reptiles sont des animaux ectothermes, c'est-à-dire à température interne variable, en aucun cas des animaux à sang froid. La température interne des reptiles dépend de celle du milieu ambiant (air et support) et des opportunités qu'offre ce milieu pour l'élever ou l'abaisser (ombre du couvert végétal, refuges souterrains, possibilités d'exposition au soleil), ce qui rend leur activité tributaire des saisons (hivernage) et des conditions météorologiques. La thermorégulation, comportement visant littéralement à réguler la température du corps, occupe une place primordiale chez les reptiles et influe énormément sur leur activité quotidienne, donc sur leur détection. Les lézards et les serpents choisissent avec soin les emplacements dont les caractéristiques thermiques leur permettront de mener à bien cette opération : un sol plus ou moins foncé et humide, des herbes sèches, le couvert d'une pierre plate ou d'une tôle abandonnée…n'ont pas les mêmes caractéristiques. Les vertus isolantes des herbes sèches ou des feuilles mortes seront appréciées lorsque le sol est froid, et le pouvoir conducteur de la tôle utilisé pour se réchauffer rapidement en restant dissimulé aux yeux des prédateurs. Le moyen utilisé pour assurer la thermorégulation varie suivant les adaptations comportementales de chaque espèce. On parle d'héliothermie lorsque les animaux assurent leur thermorégulation par exposition directe. Le terme thigmothermie est utilisé lorsque les animaux se chauffent par contact sous un objet. Lors des prospections classiques, de nombreuses espèces de reptiles ne sont contactées qu’en soulevant des objets recouvrant le sol. Ce constat a conduit à utiliser pour les inventaires, des plaques de type tôle ondulée. Ces plaques créent des abris artificiels pour les reptiles (utiles pour leur thermorégulation et leur alimentation), et sont également utilisées par des micromammifères, qui sont la proie de nombreux serpents. Les plaques favorisent les observations de reptiles, plus particulièrement des serpents, à la fois qualitativement et quantitativement. L’efficacité des plaques augmente avec l’ancienneté de leur pose. La méthode des "plaques refuges" ou "abris artificiels" consiste à déposer à même le sol de grands objets plats, de nature diverse. L'utilisation de ces abris est une bonne technique complémentaire aux prospections classiques pour les inventaires herpétologiques. Pour les espèces très discrètes, cette méthode est d'ailleurs presque indispensable pour déceler avec certitude leur présence ainsi que pour estimer leur abondance. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 19
Les plaques permettent de plus des observations dans des conditions où les animaux ne sont pas observés à découvert. Cette méthode ne doit cependant jamais être utilisée seule, sauf pour des études quantitatives visant des espèces très discrètes comme l'orvet, mais elle doit venir en complément des méthodes classiques de prospection. La saison la plus appropriée pour la mise en place des refuges est l’hiver avant la fin de l’hivernage des Reptiles. Idéalement, ces abris artificiels doivent être disposés à différentes orientations : à l'est, au sud et à l'ouest. Lors du contrôle, l'approche des abris doit être discrète, car il arrive que des reptiles soient présents sur l'abri ou ses abords immédiats et fuient lorsqu'on les approche. Mise en place et suivi Dans le cadre de notre étude 8 plaques en tôle ondulée d’environ 1 m² ont été disposées sur le site le 6 mars 2012. Ces plaques sont géo localisées et leur emplacement est indiqué sur la carte ci-dessous. Une fiche indiquant l’utilité de ces plaques était apposée à celles-ci, pour informer les visiteurs et utilisateurs du site et limiter d’éventuels déplacements ou dégradations. Carte de géo localisation des plaques refuges (coordonnées données en degrés décimaux) Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 20
Ces abris artificiels ont été placés dans les micro habitats les plus favorables en tenant compte de l'effet lisière : lisière forestière ensoleillée, bordure d'un fourré ou d'un roncier, pied d'une haie, sommet d'un talus… Ils ont été déposés préférentiellement sur de la végétation herbacée (qui procure un gradient thermique) en évitant le sol nu. Il est préconisé de contrôler 15 à 20 fois ces abris entre avril et octobre pour obtenir des résultats significatifs (minimum 5 fois par an en privilégiant les mois de mai et juin). Les conditions favorables pour le contrôle sont : - En fin de journée, lorsque l'insolation est insuffisante pour l'exposition directe, les animaux profitent de la chaleur accumulée par les plaques. - Par temps chaud (20 à 25°C) mais pas caniculaire (valable à condition que les abris ne soient pas de couleur foncée comme dans notre cas de figure) - Par temps ensoleillé et venteux ; les plaques permettent l'observation de reptiles dans des milieux où ils sont difficilement observables à découvert, par exemple dans les végétations dominées par de hautes herbes ou des broussailles. - Les meilleurs mois de l’année sont mai, juin, septembre et octobre ; cependant, les reptiles peuvent être observés durant tous les mois entre mars et octobre. D’une manière générale, les reptiles ne sont pas faciles à trouver lors des périodes trop chaudes et sèches ou durant des périodes trop froides ou humides. Les journées assez chaudes avec du soleil intermittent suivant des nuits froides et/ou de la pluie, représentent les meilleures conditions pour trouver de nombreuses espèces. Ces plaques ont été contrôlées par les observateurs lors des prospections de terrain les 07/05, 30/05, 07/06, 12/06, 21/06, et 30/06, soit bien moins souvent que les préconisations pour ce type d’inventaire. - Prospections spécifiques Lézard ocellé Un des observateurs (Eric Gaillard) a réalisé des parcours sur les différents sites favorables en recherchant spécifiquement le Lézard ocellé. Ces recherches se font en se déplaçant lentement dans les milieux favorables et font l’objet d'une observation détaillée à l'aide de jumelles (8 X 42) car la distance de fuite du Lézard ocellé peut-être relativement grande (de l'ordre d'une vingtaine de mètres). Les données d’autres espèces ont bien sûr été également collectées pendant ces prospections. Les zones prospectées lors de ces journées d’observation sont données dans les cartes ci-dessous. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 21
Zones de recherche du Lézard ocellé en 2012 sur Crussol Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 22
Zones de recherche du Lézard ocellé en 2012 sur Soyons Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 23
Zones de recherche du Lézard ocellé en 2012 sur Châteaubourg Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 24
- Transects et contrôle des anciens sites connus En plus de ces prospections spécifiques pour le Lézard ocellé, des transects dans les milieux favorables aux reptiles ont été réalisés. Ces parcours reproduisent les parcours réalisés en 2006 et en incluent de nouveaux pour inventorier l’ensemble des zones favorables. Les zones prospectées lors de ces circuits sont données dans les cartes ci-dessous. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 25
Transects toutes espèces 2012 sur Crussol Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 26
Transects toutes espèces 2012 sur Soyons Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 27
Transects toutes espèces 2012 sur Châteaubourg Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 28
Le tableau ci-dessous récapitule l’ensemble des prospections effectuées en 2012. Il était prévu de réaliser 4 journées de prospections spécifiques pour le Lézard ocellé et 3 journées pour les transects. Au total ce sont environ 15 journées / hommes de prospections qui ont été réalisées par Roland Dallard (5 journées) et Eric Gaillard (10 journées). Tableau 3 - Planning des journées de prospection DATE SECTEUR PROSPECTE OBSERVATEURS METEO 06/03/2012 Installation Plaques refuges N. Duroure D. Cocatre 14/03/2012 Crussol (val d'enfer) et Soyons E. Gaillard temps chaud 23/03/2012 Crussol (val d'enfer + vignes) et Soyons E. Gaillard temps chaud 28/03/2012 Crussol et Soyons E. Gaillard temps chaud J.P. Thomas 13/04/2012 Soyons et Crussol E. Gaillard vent du nord - froid 29/04/2012 Soyons E. Gaillard vent du sud 03/05/2012 Crussol (val d'enfer) et Soyons E. Gaillard temps chaud 07/05/2012 Crussol et Châteaubourg E. Gaillard beau et venté R. Dallard 15/05/2012 Crussol (face est puis val d'enfer) et Soyons E. Gaillard beau et vent du nord frais 29/05/2012 Crussol (carrière Ste Esteve) R. Dallard beau et venté 30/05/2012 Crussol (carrière Ste Esteve) R. Dallard beau et venté 30/05/2012 Soyons E. Gaillard beau et venté 05/06/2012 Crussol (val d'enfer et carrières) E. Gaillard beau et vent du nord 07/06/2012 Châteaubourg, Crussol et Soyons R. Dallard chaud D. Cocatre 12/06/2012 Châteaubourg et carrière de La Mure E. Gaillard pluie le matin R. Dallard puis variable 18/06/2012 Crussol E. Gaillard chaud 21/06/2012 Crussol R. Dallard chaud 30/06/2012 Crussol (val d'enfer) R. Dallard très chaud Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 29
- Données complémentaires Comme pour les données anciennes, les observations collectées dans la base de données faune-ardeche.org pendant toute la saison 2012 et dans les différentes bases de données consultées, ont bien sûr été intégrées aux inventaires réalisés cette année. Certaines données ont également été récoltées dans le cadre d'une étude commanditée par la Cemex en 2012 au bureau d'étude Ecomed. 4-2- Résultats 4-2-1- Résultats des suivis « Plaques refuges » La collecte espérée de données grâce à la mise en place de plaques refuges se solde par un échec. Aucune observation de reptiles n’a été obtenue par cette méthode, lors des différents relevés effectués. Deux hypothèses pourraient expliquer cette absence de résultats : - La météo défavorable de ce printemps avec peu de journées propices pour les observations de reptiles. - Des contrôles des plaques en nombre insuffisant (15 à 20 visites sont recommandées) et des passages pas toujours effectués en conditions météorologiques satisfaisantes (les observateurs effectuaient les contrôles lors des passages pour les transects, alors que des contrôles dans des heures précises sont préconisés pour optimiser la récolte de données). Des observateurs locaux pouvant réagir rapidement aux conditions météorologiques seraient sans doute plus efficace. L’efficacité de cette méthode est réputée faible dans les milieux calcaire qui offrent de nombreux abris naturels pour la faune, mais même les plaques disposées dans des zones avec peu de blocs rocheux et à proximité des zones humides (ruisseaux, mares) n’ont pas fourni de résultats. Quelques données mammifères ont cependant pu être notées, et le maintien de ces plaques pourra probablement apporter des informations complémentaires dans les mois et années à venir. En effet l’ancienneté de la présence de ces plaques dans l’environnement favorise généralement leur utilisation par les reptiles. Quelques données récoltées : 30 mai 2006 : plaque n°6 - 1 Mulot sylvestre 7 juin 2006 : plaque n° 2 - 1 nid de Mulot (présence de fourmis sous la plaque n°7) Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 30
4-2-2- Résultats des prospections Lézard ocellé Lézard ocellé © Jean-Paul Thomas L’un des objectifs principal de cette étude était la recherche du Lézard ocellé. Lors des 10 journées de prospections spécifiques réalisées par Eric Gaillard, aucune observation n’a été collectée. Le contrôle des anciens sites qui avaient fourni des données et en particulier celle de 2006 (carrière au Nord Est du lieu dit Le Châtaignier au sud de la montagne de Crussol) s’est également révélé négatif. Les potentialités du milieu sont cependant toujours importantes pour le Lézard ocellé et sa présence reste tout à fait possible sur les secteurs de Crussol et Soyons. Pour confirmer cette hypothèse, on peut noter les deux remarquables observations (hors inventaires) réalisées cette année sur la commune de Châteaubourg qui montrent que le secteur géographique fait bien partie de l’aire de répartition actuelle de l’espèce en Ardèche. Le 29 mai 2012 : 1 femelle au lieu-dit Giraud et 1 couple dans un enrochement neuf de construction d'une maison au lieu dit Les Côtes (observateur Gregory DESO – Données Ecomed – Etude CEMEX). La carte ci-dessous donne la localisation précise de ces observations. Ces 2 observations sont inédites puisque le Lézard ocellé n’avait jamais été observé jusqu’à présent sur la commune de Châteaubourg. Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 31
Observation de Lézard ocellé du 29/05/2012 (Gregory Deso – Données Ecomed – Etude Cemex) Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 32
4-2-3- Etude des populations locales de Lézard ocellé La situation en Ardèche (voir également dans la fiche espèce page 46) Si l’on regarde plus largement la répartition de l’espèce dans le département, on note bien sûr une prédominance de la partie sud ardéchoise pour cette espèce méridionale. Le lézard ocellé semble toutefois se maintenir dans le secteur de la vallée du Rhône auquel est rattachée la zone d’étude. Depuis 1975, plusieurs observations se rapportent aux communes de cette zone : Soyons, Guilherand- Granges, Saint-Péray, Châteaubourg, Cornas, et la plus septentrionale concerne la commune de Mauves (29/04/2011 – D. Ariagno). Des observations plus récentes (voir page suivante) existent côté Drôme encore plus au nord. La carte de répartition actuelle, même si elle ne reprend pas l’ensemble des données anciennes, confirme la présence de l’espèce dans cette partie du département et incite à poursuivre pour les années à venir les prospections dans toutes les zones potentiellement favorables du site naturel de Crussol-Soyons. Carte de répartition du Lézard ocellé en Ardèche (carte tirée du site www.faune-ardeche.org) Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 33
La répartition dans le Nord de la Vallée du Rhône Pour tenter de mieux comprendre la répartition de l’espèce dans cette partie de la vallée du Rhône nous avons analysé l’ensemble des observations connues entre Tournon et Beauchastel en élargissant à la rive gauche du Rhône. Ces données sont rassemblées sur la carte de répartition ci-dessous et dans le tableau récapitulatif présenté en page suivante. Carte des observations de Lézard ocellé sur le nord de la Vallée du Rhône et connexions à surveiller entre les populations (l’année de l’observation est indiquée) Etude et inventaire reptiles – Site naturel de Crussol-Soyons – LPO 07 – Janvier 2013 34
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