ETUDE POUR LA PROMOTION DES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES - CENTRE AGRO-ENTREPRISE (CAE/ CHEMONICS)
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CENTRE AGRO-ENTREPRISE (CAE/ CHEMONICS) ETUDE POUR LA PROMOTION DES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES Volume VIII : ANALYSE DE L’ETAT DE LA FILIERE POISSON Etude réalisée par : YIRIWA CONSEIL B.P. E-456 Tél/Fax : 22 32 89 Bamako Bamako, Février 2001
SOMMAIRE SIGLES ET ABREVIATIONS ...............................................................................................................3 I - INTRODUCTION GENERALE .........................................................................................................4 1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES.......................4 2. OBJECTIFS DE LA PRESENTE ETUDE ................................................................................4 3. METHODOLOGIE DE L’ETUDE .............................................................................................5 4. PLAN GENERAL DU RAPPORT ............................................................................................6 II - PRÉSENTATION DE LA FILIERE .................................................................................................7 III - POLITIQUE, CADRE LEGISLATIF, ASSISTANCE A LA ...............................................................8 FILIERE ET LES ORGANISATIONS DE PECHEURS .........................................................................8 I. POLITIQUE DE LA FILIERE ..........................................................................................................8 2. CADRE LÉGISLATIF ....................................................................................................................8 3. ASSISTANCE À LA FILIÈRE ........................................................................................................8 4. LES ORGANISATIONS DE PÊCHEURS ....................................................................................10 IV - LA PRODUCTION HALIEUTIQUE ..............................................................................................12 1. LES PÊCHEURS ........................................................................................................................12 2. LES ENGINS DE PÊCHE ...........................................................................................................13 3. RÉPARTITION DES CAPTURES ...............................................................................................14 V - TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION .......................................................................15 1. TRANSFORMATION ..................................................................................................................15 2. LA COMMERCIALISATION ........................................................................................................16 VI - ASPECTS ÉCONOMIQUES........................................................................................................20 VII - LA PSCICULTURE .....................................................................................................................21 VIII - ATOUTS ET OPPORTUNITES .................................................................................................22 1. ATOUTS ...............................................................................................................................22 2. OPPORTUNITES .......................................................................................................................22 IX - CONTRAINTES...........................................................................................................................23 1. POLITIQUE, CADRE LÉGISLATIF ET ASSISTANCES À LA FILIÈRE .......................................23 2. PRODUCTION HALIEUTIQUE ...................................................................................................24 3. TRANSFORMATION / COMMERCIALISATION .........................................................................25 4. PISCICULTURE .........................................................................................................................26 IX - RECOMMANDATIONS ...............................................................................................................27 1. D’ORDRE GÉNÉRAL .................................................................................................................27 2. RECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES ......................................................................................27 2
SIGLES ET ABREVIATIONS APRAM : Association des Pêcheurs Résidents au Mali BADEA : Banque Arabe de Développement Agricole CAE : Centre Agro-Entreprise CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CILSS : Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel CNPI : Centre National de Promotion des Investissements DGRC : Direction Générale de la Réglementation et du Contrôle DNAMR : Direction Nationale de l’Appui au Monde Rural FAO : Organisation Mondiale pour l’Alimentation GTZ : Agence Allemande de Coopération International IER : Institut d’Economie Rurale MICT : Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Transports ODRS : Office de Développement de Sélingué OERHN : Office d’Exploitation des Ressources Hydrauliques du Niger PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PROCELOS : Projet De valorisation des produits locaux au Sahel UEMOA : Union Economique et Monétaire de L’Ouest Africain USAID : Agence Américaine pour le Développement International 3
I - INTRODUCTION GENERALE 1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES Sous l’effet de programmes de reformes structurelles et de meilleures conditions climatiques, l’économie malienne a connu depuis le début des années 1990 des progrès remarquables sur le plan des indicateurs macro-économiques. Cependant, en dépit de ces performances, les conditions de vie des populations ont tendance à se dégrader et la situation socio-économique demeure préoccupante. Alertées sur l’aggravation de la pauvreté aussi bien en milieu urbain que rural, les autorités nationales en relation avec certains partenaires au développement ont déclenché une série d’actions et de programme en vue d’une inversion de la tendance. La présente étude, axée sur l’identification de politiques et stratégies de renforcement des filières agro-industrielles, a été initiée dans ce cadre. En effet, le secteur primaire, de par son importance tant par le pourcentage de la population qu’il occupe (80 %) que par sa contribution au Produit Intérieur Brut (40 à 45 %) et aux recettes d’exportation (3/4) doit être au centre de toute politique malienne de développement économique et social. De l’indépendance à maintenant, tous les plans et programmes nationaux lui ont, à juste titre, accordé une place de choix. Cependant, même avec cette marque d’attention tant du côté national que des partenaires au développement et des investissements importants qui y ont été consacrés, ce secteur tarde à décoller, alors que le pays possède d’énormes atouts et potentialités, surtout en terme de disponibilités d’espaces, de terres aménageables, de ressources hydrauliques, de ressources humaines et de savoir-faire dans certains domaines. Ces potentialités ne sont pas toujours rationnellement exploitées et les productions prioritaires sont faiblement valorisées. Actuellement, le libéralisme, la mondialisation de l’économie et la diminution de l’aide publique au développement incitent tous les états, surtout ceux en développement, à plus d’imaginations pour une meilleure organisation de la production et un accroissement des valeurs ajoutées nationales en vue de faire face à une demande sociale amplifiée par le modernisme et la croissance démographique. Au Mali, cette exigence est d’autant plus urgente que l’ouverture des frontières dans le cadre de la CEDEAO et de l’UEMOA mettra toutes les entreprises et produits sous-régionaux en compétition pour la conquête de marchés nationaux et internationaux. La stratégie nationale qui sous-tend ces démarches est basée sur l’approche filière qui a pour objet de renforcer pour un produit donné non seulement la production, mais aussi les activités en amont et en aval de celle-ci. 2. OBJECTIFS DE LA PRESENTE ETUDE Les filières agricoles sont animées par plusieurs acteurs qui interviennent soit individuellement (producteurs atomisés, transformateurs isolés, intermédiaires indépendants), soit sous forme d’associations diverses (Coopératives Maraîchères, Coopératives de Transporteurs, Chambre de Commerce, d’Agriculture.) Une bonne politique de promotion des filières doit être basée sur une meilleure organisation de la production, de la transformation et de la commercialisation. Par ailleurs, le développement de toute filière agricole est conditionnée à l’existence de débouchés pour le produit. Par conséquent, la mise de stratégies permettant de transformer et de commercialiser les productions agricoles s ‘avère une nécessité. Ces stratégies doivent prendre en compte non seulement le marché intérieur mais surtout les marchés sous-régional et international du fait de la globalisation de l’économie mondiale et des nouvelles perspectives offertes par l’UEMOA et la CEDEAO. Or l’accès au marché extérieur n’est possible que si les opérateurs maliens peuvent offrir des produits compétitifs au double plans de la qualité et du prix. 4
C’est dans ce cadre que le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Transports (MICT) a engagé des initiatives pour l’élaboration d’un « Plan d’Actions de la Politique des Filières au Mali. » qui fait l’objet de la présente étude dont la réalisation a été possible grâce à l’intervention technique et financière du Centre Agro-Entreprise (CAE/ CHEMONICS). L’étude, centrée sur une vingtaine de filières agro-industrielles dans le domaine des céréales, fruits et légumes, bétail/viande, coton, aviculture et pêche comporte : Une présentation de chaque filière et de sa politique de promotion Un plan d’action pour le développement des filières agro-industrielles Une détermination des filières les plus porteuses avec leur stratégie de développement Une proposition de portefeuille de projets prioritaires d’investissement ainsi qu’une stratégie de leur promotion 3. METHODOLOGIE DE L’ETUDE Par rapport aux deux objectifs ci-dessus visés, l’approche méthodologique a été la suivante : a) Visite des structures d’appui et services publics à Bamako Les consultants ont démarré les travaux avec une série de visites effectuées dans les ministères (MICT et MDR), les structures d’appui et les organisations professionnelles. Au cours de ces visites, des entretiens ont eu lieu avec des personnes ressources et parallèlement des documents disponibles sur la question ont été collectés. La liste des structures visitées et celle des principaux documents exploités figurent en Annexe du rapport. b) Tournées à l’intérieur du pays Pour compléter les informations collectées à Bamako, un voyage a été organisé dans les principaux centres de production qui sont : Baguineda, Kati, Ségou, Niono, San, Mopti, Bandiagara, Koutiala, Sikasso, Zantiébougou et Sélingué. Dans toutes ces localités, les consultants ont rencontré : Les autorités administratives et communales Les structures d’appui des différentes filières Les organisations professionnelles des opérateurs et les associations paysannes Les responsables des unités de transformation. c) Discussions avec des groupes focus La première version du document a été présentée d’une part au CAE et au Comité de suivi de l’étude pilotée par le Ministère de l’Industrie du Commerce et des Transports et a fait l’objet d’autre part, de discussions en groupes focus au CNPI avec les principaux acteurs des différentes filières. Les observations recueillies au cours de ces différents entretiens avec les groupes focus ont été prises en compte pour l’élaboration des rapports provisoires d’analyse des filières et du plan d’actions. d) Séminaire/ atelier de validation Les rapports provisoires corrigés suite aux discussions avec les groupes focus ont été soumis à l’appréciation de personnes ressources lors d’un atelier organisé les 5 et 6 février 2001par le CAE/ CHEMONICS et le MICT dans les locaux du CNPI. Trois commissions de travail ont été constituées pour discuter les rapports provisoires : Commission pour les filières céréales et coton Commission pour les filières fruits et légumes et oléagineux Commission pour les filières animales (bétail, aviculture et pêche) 5
Les listes des membres de ces trois commissions figurent en Annexe du présent rapport qui a intégré l’ensemble des résolutions provenant dudit séminaire/ atelier. 4. PLAN GENERAL DU RAPPORT Le rapport de « l’étude pour la promotion des filières agro-industrielles » qui comprend dix (10) volumes est structuré comme suit : Volume I : Document de synthèse Volume II : Analyse de l’état des filières céréalières Volume III : Analyse de l’état des filières des oléagineux Volume IV : Analyse de l’état des filières fruits et légumes Volume V : Analyse de l’état de la filière coton Volume VI : Analyse de l’état des filières élevage (Bétail) Volume VII : Analyse de l’état de la filière avicole Volume VIII : Analyse de l’état de la filière poisson Volume IX : Plan d’actions Volume X : Fiches projets d’investissement prioritaires Le présent rapport concerne l’Analyse de l’état de la filière poisson au Mali comprenant les chapitres suivants : Une présentation de la filière dans sa généralité Une évaluation de la politique, de l’assistance et de l’organisation des différents acteurs de la filière Une analyse de la pêche dans ses aspects de production, transformation et commercialisation, y compris l’identification des atouts, opportunités et contraintes Une proposition de recommandations pour le développement de la filière. 6
II - PRÉSENTATION DE LA FILIERE La pèche revêt une grande importance dans l’économie malienne avec une contribution au produit Intérieur Brut ( PIB ) de 4,2% (30 milliards de F CFA par an, un apport estimé à 3 milliards de F CFA) au budget d’Etat sous forme de divers impôts et taxes. Le Mali compte environ 70.000 pêcheurs, regroupés en 33.000 ménages. Dans le monde rural, 3,6% de la population, soit 260.000 personnes sont impliquées dans les activités de pèche qui sont pourvoyeurs d’emploi aussi bien en milieu rural et urbaine. Les atouts de la filière sont grands. Au plan du commerce extérieur La pêche a constitué, durant de longues années, un vaste courant d’exportation du Mali en direction du GHANA, de la COTE D’IVOIRE et du BURKINA FASO. Après un ralentissement de plusieurs années, surtout pendant les périodes de grande sécheresse, ces exportations ont commencé à progresser sensiblement après la dévaluation du F CFA de 1994. Elles sont estimées actuellement à 5.600 tonnes par an, pour une valeur de 1,3 milliard de F CFA, soit 1% des exportations totales du Mali. La production halieutique moyenne annuelle de 100.000 tonnes, place le Mali parmi les premiers pays africains producteurs de poisson d’eau douce. En effet à titre indicatif, la situation de certains pays africains producteurs de poissons d’eau douce est la suivante : TCHAD : entre 60.000 tonnes et 100.000 tonnes par an (moyenne 89.000 tonnes). Les exportations se font en direction du NIGERIA, du CAMEROUN et de la RCA. Le TCHAD connaît une baisse régulière de production, car certains cours sont devenus improductifs ( selon le bulletin agro-alimentaire du 25 Décembre 1997 du C I L S S/PROCELOS-TCHAD). Burkina Faso: Niger : 4.000 tonnes à 5.000 tonnes . Nigeria : 15.000 tonnes . Sur le plan international, la production africaine ne représente que 0,2% de la production mondiale. Notons que la Chine produit, à elle seule 25 millions de tonnes par an. Au plan alimentaire c’est la seule source de protéine accessible aux petits revenus, sous forme de poisson séché, fumé, brûlé et en poudre. Sa valeur nutritive est très grande. Selon le bulletin agroalimentaire C I L S S- PROCELOS-TCHAD du 25 décembre 1997, cette valeur serait deux fois plus riche que la viande de bovin, et trois fois plus que celle du Porc. Il serait particulièrement riche en éléments minéraux et oligo-éléments, en vitamines. Pour ses graisses qui protègeraient les artères, le poisson serait vivement recommandé pour la prévention de maladies cardio-vasculaires. La consommation par personne au Mali est d’environ 10,5 Kg par an. La forme la plus prisée est le poisson frais qui, en raison de son prix est devenu une denrée de luxe en milieu Urbain. Pour une question de revenus et souvent aussi de disponibilité, plusieurs ménages citadins consomment aussi du poisson de mer qui coûte souvent, en dépit de sa provenance lointaine, deux fois moins cher que le poisson d’eau douce. Les importations sont estimées à 300 tonnes par an. La production halieutique est quasiment constituée par la pêche traditionnelle. La pisciculture est très embryonnaire. 7
III - POLITIQUE, CADRE LEGISLATIF, ASSISTANCE A LA FILIERE ET LES ORGANISATIONS DE PECHEURS I. POLITIQUE DE LA FILIERE La politique de la filière piscicole est partie intégrante de la stratégie globale du gouvernement dans le domaine du développement rural qui s ‘articule, globalement, autour de : la libéralisation et la privatisation de l’économie. la décentralisation administrative et la responsabilisation du monde rural dans la gestion des ressources naturelles. En matière de pêche, l’objectif fondamental est la gestion durable des ressources de la pêche et de la pisciculture. Toutes les actions sont détaillées dans le « schéma directeur de développement de la pêche et de la pisciculture ». Ce document a largement été exploité dans le cadre de la présente étude. 2. CADRE LÉGISLATIF Avant 1963, la pêche était réglementée de façon traditionnelle. La hiérarchisation de son organisation lui permettait d’assurer de manière efficace un système interne de contrôle des ressources halieutiques. En 1963, par le décret nº 35, la notion de permis de pêche a été introduite. Ce permis qui était délivré par les Eaux et Forêts, était de dimension nationale et autorisait son détenteur à pêcher dans n’importe quel point d’eau du Mali, sans se plier aux réglementations locales traditionnelles. Cette disposition a totalement bouleversé les us et coutumes locales en matière d’organisation et de contrôle de la pêche. Jusqu’en 1995 les législations anciennes avaient une orientation surtout répressive. Elles devaient gérer le comportement considéré comme destructeur des pêcheurs. Actuellement, l ‘activité pêche est régie par la loi nº 95 – 032 du 2 Mars 1995. Cette nouvelle réglementation a été rédigée dans le sens d’une gestion décentralisée des ressources halieutiques et piscicoles, ce qui laisse la possibilité d’élaboration d’autant de conventions locales que nécessaires et souhaitables par les pêcheurs. La loi est surtout d’orientation générale. Elle fixe les grands principes de gestion et de protection des ressources ( halieutiques et piscicoles ). Le domaine halieutique est réparti selon elle, en trois parties : le domaine public de l’Etat, le domaine des collectivités locales, le domaine des particuliers. Chaque niveau de gestion fixe ses règles d’exploitation et de protection des ressources halieutiques, en tenant compte des grandes orientations édictées par la loi. Certaines dispositions de cette loi doivent cependant être clarifiées, notamment celle relatives à l’octroi et la gestion des permis et autorisations de pêche qui sont susceptibles d’engendrer des situations conflictuelles. 3. ASSISTANCE À LA FILIÈRE a) Structures nationales : 8
Sur le plan administratif, la filière pêche relève du Ministère du Développement rural. Elle a des liens avec toutes les directions de ce département, notamment : La Direction Nationale de l’Appui au Monde Rural ( DNAMR ) dans ses missions d’élaboration de stratégie politique et programme du département, notamment dans les domaines du conseil rural et vulgarisation agricole, formation, promotion des filières agricoles et organisation et animation du monde rural ; La Direction Nationale de l’Aménagement et de l’Equipement Rural ( DNAER ) dans les domaines de la planification du développement des ressources naturelles, de l’aménagement et de l’équipement du monde rural. Cette Direction comprend 3 Divisions dont celle de l’Aménagement et gestion des ressources naturelles, qui contient une section aménagement et gestion des ressources halieutiques. La Direction Générale de la réglementation et du contrôle ( DGRC ), dans ses missions de définition de l’environnement juridique et sanitaire du département formulation des législations, contrôle de l’exécution de celles-ci. Au plan local, chaque grande zone de pêche a sa structure d’encadrement. b) Assistance extérieure : Les principaux programmes et projets dont la filière a bénéficié ont été : Le projet Opération pêche Mopti : financé entre 1972 et 1987 par la communauté européenne. Ce projet a permis dans la zone deltaïque de mettre en place des infrastructures portuaires viables à Mopti ; de diminuer les pertes après captures, d’organiser et encadrer les pêcheurs et de former des cadres et techniciens nationaux. Le projet Delta Central du Niger ( DCN ) de recherche pluridisciplinaire sur les pêches, financé par la coopération française et exécuté par une équipe Franco-malienne IER- ORSTOM, a permis d’analyser finement les problématiques de la pêche dans la zone delta central. Le projet MLI/86/001 « Développement de la pisciculture et rationalisation de la pêche» financé par le PNUD et exécuté par la FAO. Orienté surtout vers le développement de la pisciculture, ce projet a permis de créer un centre piscicole national à Molodo et d’introduire la pisciculture villageoise dans les systèmes de production agricoles dans la zone de Niono. Le volet pêche PAMOS : articulé autour de l’assistance pour la formulation de schémas d’aménagements décentralisés dans la zone deltaïque, à Sélingué et Manantali ; et la définition d’un schéma directeur de la pêche et de la pisciculture. Les programmes de recherche concernant les différents aspects de l’organisation et de l’évolution des pêcheries sont établis le plus souvent dans le cadre de la coopération scientifique IER/ORSTOM. Certains programmes sont en préparation, dont : Le programme régional de valorisation des captures de la pêche artisanale dans les pays de la CEDEAO, financé par l’Union Européenne et basé à Abidjan, qui organise des sessions de formation pour les opérateurs économiques de la filière en session /crédit, 9
encourage la conception / expérimentation de conteneurs isothermes à partir de matériaux locaux pour la commercialisation du poisson frais. Le projet SICOPECHE : qui vise à mettre en place un système d’information sur les prix du poisson, en utilisant les radios rurales. Le programme de développement d’infrastructures et d’équipements ( débarcadères, routes d’accès ) sur la retenue de Sélingué, sur financement BADEA. Un programme de développement d’infrastructures ( routes, écoles, dispensaires ) sur les retenues de Sélingué ( Banque Mondiale ) et Manantali ( GTZ ), dans le cadre de volet d’accompagnement à la construction et l’aménagement des barrages. Au plan local, chaque grande zone de pêche a sa structure d’encadrement. Zone Deltaïque Elle est encadrée par l’opération pêche Mopti qui a comme mission essentielle : l’amélioration des conditions de vie des pêcheurs à travers la réalisation des objectifs ci- dessous cités : l’aquaculture et le ré-empoissonnement. l’amélioration de la gestion des pêcheurs ; l’amélioration des techniques de pêche l’amélioration des techniques de transformation et de conservation des produits de la pêche l’amélioration de l’organisation des centres de commercialisation ; l’animation des actions. Zone lac de retenue Sélingué Elle est encadrée par l’Office de Développement Rural de Sélingué ( O D R S ) qui a été crée en 1997. Auparavant, c’est l’OEHRN qui assurait, en plus de la gestion du barrage pour le volet électricité, l’encadrement des activités agricoles et halieutiques de la zone. La mission de l’O D R S est : l’encadrement des pêcheurs : organisation de l’activité pêche, regroupement en associations, facilitation des rapports entre ces groupements ( pour qui il sert de conseiller ) et les bailleurs de fond. le suivi du respect de la réglementation par rapport à son rôle d’aménageur du Lac. le suivi de la production piscicole et l’analyse de son évolution, à partir de la collecte journalière de données de pêche par espèce. le suivi écologique du Lac ( prélèvement et analyse de l’eau, chaque trimestre ). la gestion des problèmes environnementaux. Notons que Manantali n’a aucune structure locale d’encadrement. 4. LES ORGANISATIONS DE PÊCHEURS Au niveau national, il existe une association des pêcheurs résidents au Mali ( APRAM ). Dans chaque zone aussi, il existe des associations locales ou faîtières de pêcheurs. zone deltaïque : 10
Elle contient environ 10 coopératives de pêcheurs dont 5 regroupées en unions 60 Associations de pêcheurs et 15 associations féminines en zone Opération pêche. zone lac de Sélingué Elle contient 5 coopératives et 8 associations de pêcheurs. 11
IV - LA PRODUCTION HALIEUTIQUE Elle est pratiquée sur toutes les zones aquatiques : fleuves, lacs, mares et marigots. Les principales zones de production sont : le delta central du Niger, le lac Sélingué et le lac Manantali. Le delta central est une vaste plaine alluviale qui s’étend de Markala à Tombouctou : cette zone concentre 80% du potentiel halieutique du pays. Il y a été recensé 130 espèces de poisson. La production y est dense, avec cependant de fortes variations saisonnières et inter-annuelles, tel que le montrent les chiffres ci-dessous : Années Productions en Tonnes 1960 – 70 87.000 1984 – 85 45.000 1997 – 98 141.000 Source : DNAE La production des lacs de retenue est plus stable d’une année sur l’autre : A Sélingué, elle a évalué comme suit : Années 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1997 1998 1999 Productions 2000 1513 1007 1513 1540 1278 1280 2203 2687 2273 2303 3435 3464 4369 4309 Source : ODRS N.B : Les Statistiques de 1995 et 1996 ne figurent pas pour cause d’arrêt des relevés à cause de la restructuration de l’OERHN. A Manantali, la production annuelle est estimée à 1.300 tonnes sur une production potentielle de 3.000 tonnes/ an. L’effort de pêche en fonction du potentiel halieutique, est considéré comme modéré en zone deltaïque où les caractéristiques physiques des pêcheries (dispersion, étendre, hydraulicité variable) ne justifient que marginalement la mise en place de mesure de régulation. Par contre, dans les lacs où les conditions bio-écologiques sont assez stables, il y a lieu d’envisager à moyenne échéance, l’introduction de mesures de régulation de l’effort de pêche. 1. LES PÊCHEURS En zone deltaïque, il existe trois types de pêcheurs Les pêcheurs professionnels migrants qui représentent un peu moins du quart des ménages de pêcheurs, mais assurent 2/3 des captures. Ils se déplacent le long du fleuve, en suivant l’itinéraire des poissons. Ils utilisent une panoplie d’engins et de techniques de capture, en fonction des conditions du milieu. Ils immobilisent dans la pêche, en moyenne 5 fois plus de capitaux que les pêcheurs professionnels sédentaires. Leurs captures moyenne par ménage sont d’environ 4,8 tonnes/ an. Les pêcheurs professionnels sédentaires : ont comme activité principale la pêche, mais maintiennent des relations avec la terre ( agriculture ). Cette catégorie est la mieux placée pour faire la pisciculture extensive sur les parcelles de riz. Leurs captures moyennes par ménage sont estimées à 1,3 tonnes/ an. Les pêcheurs de subsistance : Pour cette catégorie, la pêche est une activité secondaire. Ils ont les engins très rudimentaires. Leurs captures moyennes par ménage sont estimées à 0,2 tonnes/ an. qui sont généralement destinées à l’auto-consommation. Sur les lacs de barrages ( Sélingué et Manantali ) : 12
Les pêcheurs sont professionnels. Ils sont généralement originaires du delta central, mais sédentarisés en campements ou villages, autour du lac. Les prises y sont d’environ 5 Tonnes/an/ ménage à Sélingué et 10 tonnes/ an/ ménage à Manantali. 2. LES ENGINS DE PÊCHE Il est généralement confectionné par les pêcheurs, à partir de matériaux disponibles sur place ou importés par des opérateurs économiques. 2.1. NATURE ET COÛT D’ACQUISITION Les pirogues : petites barques de forme allongée et à fond ovale, assurent le transport des pêcheurs. Dans certaines zones, notamment à Sélingué, les petites pirogues sont utilisées pour la capture de poissons qui sont déposées dans les campements de pêche. Le ramassage dans ces points de collecte est assuré par de grandes pirogues à moteur pour les ports de pêche où les grossistes attendent. Les petites pirogues de pêche coûtent entre 125.000 F et 175.000 F CFA, pour une durée de vie d’environ 10 ans, avec quelques entretiens et réparations tous les ans. A Sélingué, les principales causes de détérioration sont la présence de rochers et de troncs d’arbres submergés. Les grosses pirogues de ramassage peuvent coûter 1 million de F CFA auxquels il faut ajouter entre 125.000 F et 900.000 F ( en fonction de la puissance ) pour le moteur hors bord. Les filets maillants : Ils sont constitués par une seule nappe de filets de maillage variant de 10 mm de côté ( pour la pêche d’Alestes, Brycinus, Tilapia de petite taille ) à 100 mm ( pour le citharinus, gymnarchus, etc. ) fixée sur des cordes. Les filets sont généralement en polyéthylène, mais certains emploient le mono-filament invisible, plus efficace, mais beaucoup plus cher, et donc pas à la portée du pêcheur moyen. Ils sont importés essentiellement de Corée, du Japon et de l’Inde. les importateurs de filets et autres matériels de pêche les plus importants résident à Mopti d’où ils commandent directement les pays cités ci-dessus. Leur dynamisme est tel qu’ils détiennent souvent des monopoles leur conférant le titre de représentants dans la sous région de certaines figures étrangères. Ainsi ils approvisionnent plusieurs pays voisins ( Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire, Ghana ). Chaque pêcheur utilise une gamme de filets de maillages différents, de 10 100 yards chacun. En fonction du maillage, les 100 yards de filet coûtent entre 30.000 F et 350.000 F au comptant est entre 60.000 F et 500.000 F à crédit. Deux modes de pêche de filets maillants sont utilisés : filet maillant dormant : où le filet est déposé pour la nuit, en attente du poisson. filet maillant dérivant : où le pêcheur (dans une pirogue ) et son filet dérivent. Le filet, lesté, est relevé toutes les 2 heures pour récolter les poissons. La capture journalière aux filets maillants est d’environ 10 à 15 Kg. L’épervier : de forme conique, est confectionné à l’aide de fil en polyamide lesté par du plomb en bas. Après repérage du poisson, le pêcheur lance son épervier pour l’emprisonner. Cet engin est utilisé généralement dans des eaux non profondes, pour la pêche du Tilapia. La palangre : elle est constituée d’une ligue mère portant des ligues secondaires terminées par des hameçons en fer galvanisé. Certains palangriers utilisent l’appât (petits poissons, 13
grands vers). Les espèces chysichtys Nigrodigitatus, Heterbranchus bidorsalis, Tilapia sont pêchées à l’aide de palangres à hameçon sans appât. Les nasses : appelées localement « Durankoro » ont une forme tronconique et possèdent 3 ouvertures sur les côtés. Elles sont fabriquées par les pêcheurs à partir de nappes de filets en nylon, parfois récupérées sur les filets maillants déchirées. Le pêcheur peut déposer, dans des zones inaccessibles aux autres engins, 40 à 90 nasses, contenant des appâts fabriqués à partir de son de mil ou de riz. La nasse est déposée la nuit et prélevée le lendemain matin. La senne : c’est un grand filet à maillage entre 1 et 2 cm, manœuvré par 2 groupes de personnes ( 18 à 20 ). Les deux équipes manœuvrant chacun de son côté, ramènent progressivement le filet aux berges, avec du poisson emprisonné à l’intérieur. De petites sennes appelées « Golf » ont également été introduites à partir de 1990-91. Elles sont utilisées en pleine eau, donc nécessitent l’utilisation de 2 pirogues. 2.2. MODE D’ACQUISITION DU MATÉRIEL Pour l’acquisition des équipements les pêcheurs passent soit directement par les grossistes importateurs, soit par des commerçants / commerçantes de poisson. L’essentiel des équipements est acquis auprès des grossistes en début de saison, et le reste au cas par cas auprès des commerçantes de poisson. Les achats se font de plus en plus à crédit dans les deux cas. L’autofinancement, en moyenne de 50% il y a quelques années, diminue progressivement en raison de l’amenuisement des revenus des pêcheurs. Actuellement seuls 10% des pêcheurs sont propriétaires de leurs matériels. Pour 90% des cas, le matériel est fourni à crédit, le plus souvent, par des mareyeuses ( femmes commerçantes de gros de poisson ) qui, en retour, se font livrer tout le poisson du pêcheur destiné à la vente. Le remboursement se fait progressivement en nature, sur la base de prix fixé par la mareyeuse. 3. RÉPARTITION DES CAPTURES La pêche est généralement effectuée par les hommes. Après débarquement, tout le travail du poisson revient à la femme : transformation ( fumé, séché, brûler, extraction d’huile ), vente poisson frais ou transformé. En zone deltaïque, en raison de l’éloignement des centres de consommation et des problèmes de conservation, 90% du poisson commercialisé est préalablement transformé. A Sélingué, en raison de la proximité de Bamako ( principal centre de consommation ), 70% sont commercialisés à l’état frais ( et acheminé sur Bamako ) ; 15% sont transformés et expédiés sur Konobougou, 10% concernent les cadeaux et utilisations diverse, 5% sont auto-consommés. 14
V - TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION 1. TRANSFORMATION 90% du poisson produit en zone deltaïque et 15% dans le lac de Sélingué sont commercialisés sous forme transformée. Cette transformation se fait en fonction de plusieurs facteurs à savoir : l’espèce adaptée à tel type de transformation ; la durée et le lieu de transformation ; la situation des marchés d’écoulement ; les prises suivant leur importance les prix pratiqués du moment pour le fumé, le sèché ; ou le brûlé. On peut retenir grosso modo 5 types de transformation à savoir. le poisson fumé pour les espèces à corps nu surtout (clarias : manogo, auchenoglanis :Korokoto, Bagrus : samou, Branchus-polys, Synodontis- Konkon) le poisson séché pour les espèces à écaille ( hydrocynus : Wouloudjèguè, Lates neloticus : Salen ; Alestes : Jaarani, labéo : Bama, Tilapia :tèben, citharinus : Tala etc..) le poisson brûlé est constitué en majorité de Tilapia : Tében l’extraction d’huile de poisson à partir de petits alestes appelés tinèni NB : Certaines espèces s’adaptent au fumage ou au séchage suivant le choix du producteur. Il s’agit de : Capitaine ou Lates Carpe ou Tilapia Distichodus (galia) Manogo ou clarias Aussi convient-il de rappeler que toute brisure de poisson toutes espèces confondues lors des manipulations et du transport peut constituer le poisson en poudre destiné surtout à la volaille. a) Le fumage Le fumage est une technique traditionnelle de conservation de poisson à qui il confère une couleur et un goût particulier, en général très apprécié par le consommateur malien. Le fumage se fait par four dont les variantes sont : fours traditionnels qui utilisent beaucoup de bois. fours traditionnels améliorés, semi-sédentaire. fours combustibles ( barriques) : faciles à transporter fours chorkhors : à claies superposables, assez coûteux En dehors des fours traditionnels, les autres modèles utilisent moins de bois. 15
b) Le séchage La méthode consiste à étaler le poisson directement sur le sol ou sur du gravier. Le séchage se fait par l’action conjuguée du soleil et du vent. Cette technique n’utilise pas de bois, mais demande beaucoup d’efforts physiques, et le prix du poisson séché est faible par rapport aux autres produits de transformation. Cependant il a son marché aussi ( renforcement de toutes les sauces pour toutes les catégories de revenus). Le poisson est systématiquement destiné au séchage quant il connaît un début de décomposition. c) Le brûlage Le poisson est déposé sur une litière en paille et couvert par une couche de paille à laquelle on met du feu. d) L’extraction d’huile : concerne une espèce, les alestes 2. LA COMMERCIALISATION 2.1. LES CIRCUITS Les circuits de commercialisation et de distribution sont assez longs et s’articulent autour de trois types de marchés : marché de gros qui centralisent la production, marchés de demi gros situés dans les centres de production et de consommation, et marchés de détail dans les villes et villages. a) Zone deltaïque Poissons frais Le poisson est collecté soit directement dans les campements de pêche et transporté sous glace à Mopti, soit à Mopti même, par des commerçants grossistes ( généralement des mareyeuses ). Il est ensuite évacué sur Bamako par camionnette bâchée, sous glace. Une partie du poisson frais est livrée au marché de Mopti par les pêcheurs. CIRCUIT DU POISSON FRAIS Zone pêche Bamako Zone pêche - Pêcheurs pissassier grossisses pissassier - Pêcheurs - Capture Transport - Collecte transport - Capture - Pesage Mopti Bamako ½ grossisse Grossisses détaillants ½ grossisse vente marché Bamako Détaillants divers marchés Vente détail 16
Poisson transformé. Les produits, essentiellement transformés, sont évacués des lieux de pêche soit directement par des pêcheurs ou leurs représentants, soit par des commerçants ambulants, soit par des grossisses. Les moyens de transport sont des pinasses ou des véhicules (camion ou bâchés ). La majeure partie de la production est acheminée à Mopti, afin d’être triée, puis emballée par catégorie en fonction de la destination. Certaines quantités sont également stockées dans des magasins situés dans la zone portuaire, dans l’attende de commandes. Les produits sont évacués par camion vers les centres de consommation. CIRCUIT DU POISSON TRANSFORME Zone pêche Pêcheurs Mopti grossisses Zone pêche - capture - transformation - collecte Pêcheurs - conditionnement - capture - stockage - transformation Bamako Autres ville du Mali Grossisses et ½ grossisse Exportateurs étrangers Exportation directe - stockage - stockage Exportation Exportation Bamako Autres ville du Mali Etrangers Etrangers Correspondant Détaillants divers marchés Détaillants Vente détail - stockage Circuit vente Circuit vente b) Zone de Sélingué Poisson frais Les achats de poisson frais ont lieu à différents débarcadères : Carrière et Faraba. Le monopole de ces achats est détenu par des commerçantes de Bamako (mareyeuses). Le poisson ainsi collecté est évacué, sous glace, sur les marchés de Médine et du bord du fleuve. CIRCUIT DU POISSON FRAIS Sélingué Zone pêche Zone pêche Faraba Carrière pissassier - Pêcheurs - Pêcheurs pissassier Collecte Mareyeuses - Capture - Capture Collecte Transport - Collecte Transport - Conditionnement Bamako Marché DIBIDA Bord du Fleuve Mareyeuses usine à marché 17
Bamako Marché DIBIDA Bord du Fleuve Mareyeuses usine à marché 2.2. DEMANDE ET PRIX INTÉRIEURS La demande en poisson au Mali est importante. Les vendeuses de poisson frais arrivent à écouler 95% de leur produits dans la même journée. La demande est moins forte sur le poisson transformé, où des stocks sont toujours disponibles. En matière de prix le poisson frais connaît de grandes fluctuations en fonction de l’offre qui est saisonnière. Dans la même journée, aussi en fonction de l’heure et l’abondance ou non du produit, les prix peuvent varier de 40%. En fonction des espèces et de la taille, les prix peuvent varier du simple à plus du double. Les moyennes de prix pratiqués par espèce de poisson frais sont les suivants, et F CFA : a) zone deltaïque Espèce Prix au producteur ½ gros à Mopti Détail à Bamako Capitaine 250 à 400 1000 à 1500 1500 – 1750 Autres 150 à 200 600 à 800 1000 - 1250 b) zone de Sélingué Espèce Prix au producteur Détail à Bamako Capitaine 1000 - 1250 1500 – 1750 Autres 275 à 600 1000 - 1250 NB : A Sélingué, il y a peu de capitaine. Pour les autres espèces, le poisson est classé en tas en fonction de la taille. Le prix au Kg dépend de la taille des poissons. 2.3- COMMERCE EXTÉRIEUR a) Les opérations Les exportations se font principalement à partir de Mopti. Les pays de destination sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire. Les opérations sont effectuées par des commerçants maliens. Souvent, des opérateurs privés de ces pays viennent acheter le poisson jusqu’à Mopti pour le convoyer chez eux. De petites quantités sont également exportées sur le Niger à partir de Ansongo. Les chiffres de commercialisation de poisson transformé expédié de Mopti sont donnés dans le tableau ci-dessous à titre indicatif. b) Commercialisation de poisson fumé, séché, et brûlé en kilogrammes : Poisson expédié à partir de Mopti. ( kg ) ( kg ) Commerce intérieur Commerce extérieur Années Toutes villes / Mali Côte d’Ivoire Burkina Faso 1994 - 1999 Fumé Séché brûlé Fumé Séché brûlé Fumé Séché brûlé 1994 1141872,93 225293 - 217361 28620 - - - - 1995 2451014 426573 484545 696593 - - 7000 - - 18
1996 2479806 687832 982838 402131 33564 - 27756 1832 - 1997 1731397 480514 1112167 297029 32041 - 159101 19591 33468 1998 1752256 453075 1264165 526869 47824 - 70195 49055 19191 1999 2000462 336807 1121189 728972 73307 66375 2992 48969 Totaux 7499971,93 2610094 4964904 2868955 214765 - 330427 73470 101628 19
VI - ASPECTS ÉCONOMIQUES Une analyse approfondie des aspects économiques se heurterait à l’extrême variabilité des facteurs et conditions Les captures varient du jour au jour en qualités, quantités et tailles des espèces. Les prix fluctuent en fonction de l’abondance des offres, de la qualité et la taille des espèces. De ce fait, les recettes et revenus des différents acteurs de la filière sont difficiles à estimer. La meilleure manière d’appréhender ces aspects économiques est le suivi budgétaire, pendant au moins un an, d’échantillons représentatifs de chaque catégorie d’acteur : famille de pêcheurs, mareyeuses, demi-grossistes et vendeuses de détail. A défaut d’analyse détaillée, il est proposé ci-dessous, à titre indicatif, quelques chiffres relatifs à certains aspects économiques : COMPTE DE RESULTAT DE PECHEURS Catégorie de pêcheur Amortissement et Productions annuelles Marge entretien du matériel ( FCFA) (FCFA) Quantités(K Valeur g) (FCFA) - Professionnels 478 800 4 800 1 488 000 1 009 200 - Sédentaires 204 000 1 300 403 000 199 000 - De subsistance 50 200 200 62 000 11800 NB : Les charges ne comprennent ni l’autoconsommation, ni la main d’œuvre, ni les transports, ni les entretiens courants, ni le coût des crédits. Le poisson est cédé, à la pêcherie, à un prix moyen de 310F. 20
VII - LA PSCICULTURE Depuis les années 1950, des expériences de pisciculture avaient été tentées dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Au Mali, les premières expériences datent de 1979, sur financement USAID, avec la création, à San, dans les périmètres irrigués de l’opération riz d’une station d’égrenage. L’approvisionnement en eau ne fut assuré que pendant 3 à 5 mois dans l’année, ce qui fut compensé par la dotation de la gestion en système autonome de pompage pour prélever l’eau du Bani sur 2 Km. Il en résulte une augmentation notable des coûts de fonctionnement, et le projet s’est avéré non rentable. En 1986, une aide d’urgence de l’OUA fut orientée vers la promotion de la pisciculture en étang en zone Office du Niger. En 1987, l’Association Française des Volontaires du Progrès initia un projet de vulgarisation de la pisciculture villageoise dans la zone de Niono. A partir de ces deux initiatives, plus de 200 étangs furent construits. Le projet de développement aquacole le plus important a été celui qui a été financé par le PNUD et exécuté par la FAO ( MLI / 86/001 ). Il se déroula d’Octobre 1987 à Décembre 1992, pour un montant d’environ 2,2 millions $.E.U et a permis de réaliser : le centre national de formation la formation des cadres et techniciens. trois stations d’alevinage ( Molodo, Kourouma et Sélingué ). A la clôture du projet en fin 1992, la plupart de ses activités furent interrompues. Malgré tous ces efforts les résultats de la pisciculture intensive au Mali, comme dans plusieurs pays africains sont restés limités. Cependant l’élevage extensif suscite actuellement beaucoup d’espoir. Le monde rural s’intéresse à des formes d’élevage extensif dans les étendues offertes par les bancotières (dépressions occasionnées par le prélèvement de banco pour les constructions de maison ), les emprunts ( ballastières établies pour la construction et l’entretien de digues, pistes et routes ) ou les marres et autres petites collections d’eau. La rizi-pisciculture, c’est à dire l’élevage de poisson dans les parcelles de riz est encouragée par les structures d’encadrement des zones à production rizicole ( Mopti , Office du Niger, Sélingué ). A Sélingué, l’ODS intervient par la fourniture d’alevin ( 20.000 environ par au ) aux pisciculteurs. 21
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