Europe du Sud-Est RAPPORT DE PARRAINAGE 01|2020
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ÉDITORIAL | 3 Sommaire Éditorial ÉDITORIAL 3 Chers parrains, chères marraines, la catastrophe internationale qui se profile manière dont nous investissons vos à l’horizon. Aux quatre coins du monde, précieuses contributions. En Europe du VUE D’ENSEMBLE DE NOS PROJETS 4 L’histoire ne se répète pas. Jetons un des enfants et des adolescents protestent, Sud-Est, près de 35 000 enfants profite- regard 100 ans en arrière et revenons nous appelant à modifier notre mode de ront en 2020 des huit projets en cours en dans les années 20, époque troublée vie afin de sauver ce qui peut encore l’être. Moldavie, en Macédoine du Nord et en FIN D’UN PROJET FRUCTUEUX 6 par de grandes incertitudes. Une guerre Une génération de jeunes personnes ma- Serbie, mais aussi d’un nouveau projet EN MOLDAVIE mondiale avait provoqué une souffrance tures aurait-elle émergé pour nous montrer dans chacun de ces trois pays. Les cartes indescriptible au sein de l’humanité. Cette la voie à suivre? sur la page suivante mettent en évidence période était imprégnée de conflits natio- les régions dans lesquelles se déroulent UN FILET DE SÉCURITÉ POUR LES PLUS 8 nalistes et de combats dont l’objectif était Nous sommes en droit de penser que nos actions principales ainsi que leurs DÉFAVORISÉS DE LA SOCIÉTÉ de remporter la partie la plus grande et la ces jeunes ont forgé leurs opinions grâce objectifs respectifs. plus lucrative du monde qui soit. Après la à l’éducation reçue. Dans de nombreux guerre, les populations ont cherché plus pays, les enfants bénéficient aujourd’hui Merci de votre soutien précieux, IMMERSION IMMÉDIATE DANS LA VIE 10 de repères et de sécurité, tandis que le d’un environnement favorable pour étudier. PROFESSIONNELLE monde était en proie à des évolutions de La numérisation des savoirs et une géné- plus en plus rapides. ration qui acquiert quasiment au berceau ses compétences informatiques sont une LE QUOTIDIEN SCOLAIRE DANS L’UNE DES 12 Un siècle plus tard, il est possible de dres- chance formidable. Cependant, tous les RÉGIONS LES PLUS PAUVRES DE SERBIE ser des parallèles avec notre époque. Le enfants ne bénéficient pas des mêmes changement climatique est une menace possibilités. Chers parrains et marraines, à laquelle il est sans doute possible de ré- vous offrez à davantage d’enfants un ac- DERNIÈRE PAGE 16 pondre. Pourtant, de nombreuses nations cès à une éducation pertinente de qualité! agissent uniquement dans leur propre intérêt et n’œuvrent pas comme elles le En vous présentant le rapport suivant, Thomas Witte, devraient et le pourraient pour désamorcer nous souhaitons vous informer de la Directeur Marketing et Communication
4 | VUE D’ENSEMBLE DE NOS PROJETS 5 Moldavie Macédoine du Nord Vue d’ensemble du projet en Europe Moldavie du Sud-Est Serbie Macédoine du Nord Serbie Chișinău Skopje Belgrade 192 écoles du projet Projets existants en Moldavie 35 030 Projets existants en Macédoine du Nord enfants Insertion scolaire d’enfants défavorisés Renforcer la Cohésion interethnique bénéficiaires Projets existants en Serbie Égalité des chances pour les écoliers Éducation aux droits de l’enfant Inclusion des enfants roms ayant abandonné l’école Intégration d’une formation interculturelle dans le cursus Ensemble à l’école secondaire des futurs enseignants Compréhension interculturelle et tolérance Nouveau projet 2210 Nouveau projet Inclusion des enfants aux besoins éducatifs particuliers enseignants Objectif: développement d’un concept pour une bénéficiaires Intégration éducative et psychosociale des orphelins sociaux éducation inclusive Objectif: développement d’un modèle d’accompagnement pour l’intégration des orphelins sociaux
6 | FIN D’UN PROJET FRUCTUEUX EN MOLDAVIE FIN D’UN PROJET FRUCTUEUX EN MOLDAVIE | 7 Un véritable changement sans coup de théâtre Le dialogue au lieu de la division, la pitre. Les armoiries nationales ressortent le pays qui connaissent ses dysfonc- exemples d’utilisation pour le quotidien compréhension mutuelle au lieu des fièrement sur un fond blanc. Empreints tionnements et montrent la manière d’y à l’école. Par ailleurs, il était essentiel de préjugés. Ce que neuf années de de fierté, les adolescents qui sont venus remédier.» travailler avec le ministère de l’Éducation dialogue interculturel ont changé en des quatre coins du pays pour célébrer afin d’ancrer durablement la formation Moldavie et l’après-projet. la diversité ethnique de leur patrie le sont Des partenariats pour l’avenir interculturelle dans le système éducatif aussi. Au travers de courtes pièces de de Moldavie. Ceci a eu pour effet d’inté- «Quand je vois que nos enfants et théâtre, ils thématisent les problèmes Depuis neuf ans, la Fondation Village grer, au début de l’année 2019, l’éduca- adolescents sont heureux, dynamiques rencontrés au quotidien. Souvent, ces si- d’enfants Pestalozzi travaille en colla- tion interculturelle à la matière scolaire et enthousiastes, je crois à l’avenir de tuations se déroulent hors de l’école, ex- boration avec la CNTM pour donner à «Éducation pour la société». notre pays.» Cette femme pleine de plique Ana Climisina. «Il s’agit également des enfants et adolescents d’origines ferveur s’appelle Ana Climisina. Installée de montrer aux adolescents comment ethniques et économiques totalement En outre, le gouvernement moldave a aujourd’hui dans la capitale moldave de fonctionne la société en Moldavie.» Ian différentes des compétences intercultu- fait de ce thème une priorité nationale au Chisinau, Ana est la coordinatrice locale Godonoga a accompagné les trois der- relles utiles pour leur avenir. «Cependant, sein de la stratégie révisée pour le sec- chargée de l’accompagnement des nières éditions de l’événement comme discuter uniquement avec les jeunes teur de la jeunesse en 2020. «Ce projet adolescents des écoles participantes bénévole de l’Organisation National ne suffit pas», souligne la coordinatrice était pour nous une plateforme essen- au projet lors d’une activité de théâtre Youth Council of Moldova (CNTM). De du projet, Galina Petcu, «car souvent, tielle à la construction de réseaux locaux interculturel. ce fait, le jeune homme de 18 ans est en la discrimination est exercée par les fa- Ils s’inspirent et nationaux avec des organisations et terrain familier lorsque les adolescents milles et par l’école.» Au cours d’ateliers, mutuellement et des personnes clés», résume Galina La vision des jeunes sur les discutent des problèmes sur lesquels il des enseignants ont été formés, dont veulent contribuer Petcu. Lorsque la Fondation Village à l’avenir de la problèmes de la société s’est lui même penché. Ian Godonoga plus de 3500 personnes durant les trois Moldavie: des jeunes d’enfants Pestalozzi s’est retirée de cette se dit très ému de voir que des thèmes dernières années seulement. Parallèle- durant un exercice collaboration à la fin de l’année 2019, ce La grande salle du centre communau- comme la discrimination peuvent être ment, des programmes scolaires, des d’échauffement au partenariat a endossé la responsabilité taire sur la Strada Bulgara ressemble à abordés grâce à différentes mises en courts métrages et des manuels sur théâtre interculturel de continuer ce projet sur base de ce qui un théâtre: des gradins, des housses de scène théâtrales. «C’est inspirant de des thèmes interculturels ont vus le jour de Chisinau. a déjà été réalisé. siège beige-brun, une scène avec un pu- rencontrer des personnes venant de tout au cours des années: ils exploitent des
8 | UN FILET DE SÉCURITÉ POUR LES PLUS DÉFAVORISÉS DE LA SOCIÉTÉ UN FILET DE SÉCURITÉ POUR LES PLUS DÉFAVORISÉS DE LA SOCIÉTÉ | 9 Une explosion qui met la vie sens dessus dessous Dorina avait sept ans lorsqu’elle a été les enfants et adolescents aux besoins de lecture durant les pauses. Au cours parence du protecteur des enfants et placée au foyer pour enfants Stefan éducatifs spécifiques. Au centre de d’ateliers supplémentaires, Dorina a pu adolescents de Stefan Voda; Les douze Voda. L’attention qui lui est portée ses priorités se trouvent l’intégration à développer des compétences sociales et années qu’il a dû traverser sans sa mère au foyer aide la fillette à prendre l’école, la sensibilisation qui va de pair communicatives. à ses côtés l’ont marqué et ont rempli confiance en elle et à rattraper son de tous les acteurs impliqués ainsi que son cœur d’empathie pour les plus vul- retard à l’école. l’amélioration de la coopération entre les nérables de la société. Il se sent proche foyers et les écoles. «Ma grand-mère est de Dorina, comme le montre l’étreinte Tout commence par une forte explosion. chaleureuse qu’il échange avec elle lors Dans la maison où vivent Dorina, ses L’institutrice Liuba Chetrari se sou- en bonne santé, ma de sa visite à Cioburciu. Après deux ans parents et ses grands-parents, le poêle vient encore de la manière dont Do- mère est heureuse, et demi au foyer pour enfants, Dorina explose soudainement. Sans chauf- rina s’est présentée à elle lors de son alors je suis heureuse peut enfin être récupérée par sa famille. fage, les conditions de logement déjà arrivée en première classe, au milieu de Sa mère Nelea est toujours rongée par précaires de la famille, installée dans le l’année scolaire. «Au début, elle avait moi aussi.» la culpabilité d’avoir dû confier sa fille au Dorina, 10 ans village rural de Cioburciu, deviennent in- des difficultés d’apprentissage et des foyer, même si la joie d’avoir de nou- supportable pour l’enfant. À cela s’ajoute problèmes de comportement, car sa veau son enfant auprès d’elle l’emporte le cancer de sa grand-mère Natalia: situation familiale était très compliquée.» malgré tout. Dorina en témoigne, le sa mère Nelea doit s’occuper d’elle La fillette s’est cependant montrée très Au foyer pour enfants, la fillette de 10 visage rayonnant: «Ma grand-mère est activement durant les années suivantes. talentueuse et curieuse d’apprendre. ans découvre aujourd’hui sa passion en bonne santé, ma mère est heureuse, Le cœur lourd, la famille de Dorina doit Grâce à l’aide reçue dans le centre de pour le chant et la peinture. «Pouvoir alors je suis heureuse moi aussi.» la placer au foyer pour enfants. Ste- ressources et à l’accompagnement s’exprimer de manière créative l’a aidée fan Voda est l’un des six «centres de individuel prodigué par le foyer, elle a à renforcer sa confiance en elle», se placement» de Moldavie où la Fondation pu rapidement rattraper le niveau de réjouit Vadim Dimitreo, le directeur du La joie d’une famille réunie: Village d’enfants Pestalozzi s’investit ses camarades de classe. Par ailleurs, foyer. De grande taille, cet homme aux La mère Nelea, Dorina et sa avec l’ONG locale Centre for Childhood, ces derniers l’ont également aidée à larges épaules et à la poignée de main grand-mère Natalia Adolescence and Family (CCAF) pour améliorer ses aptitudes d’écriture et vigoureuse n’a pas seulement l’ap-
10 | IMMERSION IMMÉDIATE DANS LA VIE PROFESSIONNELLE IMMERSION IMMÉDIATE DANS LA VIE PROFESSIONNELLE | 11 «Je veux changer les idées reçues» Elena Lupusor compte parmi la nou- ment des compétences interculturelles té rurale où les éléments de cultures ou impliquée dans différentes activités, ce velle génération d’enseignants qui se chez les enfants. Elena Lupusor compte religions différentes avaient la vie dure. qui a aidé la jeune fille à surmonter les penchent activement sur l’éducation parmi cette nouvelle génération d’ensei- Je veux montrer que tous les êtres hu- barrières linguistiques et à s’intégrer. interculturelle à l’école primaire. En- gnantes. Étudiante en quatrième année mains ont les mêmes droits et opportu- tretien sur ses attentes, ses expé- à l’université de Balti, elle s’apprête à nités. Notamment, les enfants ont besoin À votre avis, quelle connaissance riences et ses connaissances. entrer dans la vie professionnelle. d’avoir accès à l’éducation. Je veux ap- essentielle votre formation vous porter des améliorations dans la société apporte-t-elle? Riche par la diversité de ses cultures, Elena Lupusor, pourquoi souhai- où je vis, celle qui m’a vue grandir. J’ai appris que l’éducation interculturelle la Moldavie lutte cependant contre la tez-vous devenir enseignante? est cruciale pour l’avenir de notre pro- discrimination qui oppose ses différents Travailler avec des enfants est exigeant fession. Nous allons avoir des classes groupes ethniques. Comment parvenir à et je voulais acquérir de plus amples composées d’enfants issus de religions renforcer durablement la compréhension connaissances dans ce domaine. Lors «Je veux apporter des ou pays différents. L’essentiel est, qu’en mutuelle et la tolérance? En se concen- de mon premier stage, je me suis rendu améliorations dans la tant qu’institutrices et instituteurs, nous trant sur ceux qui bâtiront la société de compte qu’il s’agissait de ma vocation, société où je vis, celle soyons équipés des connaissances demain: les enfants. Le projet «Intégra- de ma raison de vivre. Je suis tombée et des méthodes pour encadrer ces tion d’une formation interculturelle dans amoureuse de cette profession. De plus, qui m’a vue grandir.» enfants, gérer cette diversité et leur Elena Lupusor le cursus des futurs enseignants» de je viens d’une famille d’enseignants. permettre à tous de participer à la vie la Fondation Village d’enfants Pesta- Ma mère est institutrice et ma sœur est de la classe. lozzi suit exactement cette approche, également en passe d’exercer le même en ayant même un ou deux coups métier. Vous venez de terminer un stage. d’avance. En intégrant l’éducation inter- Qu’avez-vous appris sur l’éducation culturelle dans les programmes scolaires Quels aspects souhaitez-vous faire interculturelle? des hautes écoles pédagogiques, les évoluer? Par exemple, il y avait dans ma classe futurs enseignants apprennent la ma- J’espère pouvoir changer les idées une jeune fille grecque qui venait d’ar- Elena Lupusor, future institutrice nière de mieux favoriser le développe- reçues. J’ai grandi dans une communau- river avec sa famille. L’enseignant l’a
12 | LE QUOTIDIEN SCOLAIRE DANS L’UNE DES RÉGIONS LES PLUS PAUVRES DE SERBIE LE QUOTIDIEN SCOLAIRE DANS L’UNE DES RÉGIONS LES PLUS PAUVRES DE SERBIE | 13 « Rassembler les connaissances d’hier et Accéder à l’éducation par monts pour mission d’augmenter le taux de de demain.» passage vers le secondaire grâce à des et par vaux mesures de soutien individuelles, à une Penser tôt à son avenir meilleure orientation professionnelle ainsi professionnel qu’à un développement intensif des com- Pauvreté, chômage, analphabétisme: savent qu’il n’hésite pas se retrousser pétences des enseignants et des écoles. Zronko est en huitième classe. Les au sud de la Serbie, Leskovac est une les manches pour qu’ils réussissent leur Sur le plan personnel, il s’agit également examens finaux sont pour lui la dernière ville en crise. Pour offrir malgré tout entrée à l’école secondaire. de provoquer un changement d’attitude. grande étape avant de se lancer dans la une perspective d’avenir à ces jeunes Un état d’esprit où l’éducation acquiert vie professionnelle. Le jeune homme de 15 gens, un projet a été lancé afin de pré- «Un appel à l’autonomie» une plus grande valeur – autant chez les ans ne se laisse pas distraire pas l’eu- parer les élèves à leur entrée dans la élèves que chez leurs parents. phorie générale, il garde plutôt un objectif vie active à l’aide de plans de progres- La situation initiale n’est pas simple. «Petar précis en tête pendant ses révisions: sion individualisés. Tasic est une école fortement marquée Il est un peu plus de dix heures. Le palier engranger plus de points lors de l’exa- par la ségrégation», commence à nous d’un escalier en pierres massives mène men final. «Je pourrai alors me présenter La cour intérieure de l’école primaire Petar expliquer Goran Filipoviczu. «De nom- à une porte discrète. Derrière celle-ci se dans l’établissement secondaire de mon Tasic est une petite oasis dans le quotidien breux élèves sont d’origine rom et vivent trouve une salle de cours accueillant une choix», explique-t-il. Le système scolaire scolaire exigeant. Au milieu d’un espace dans une grande pauvreté». Beaucoup de bonne dizaine d’élèves qui étudient les serbe prévoit huit années d’école primaire vert de la taille d’un terrain de tennis, un parents poussent leurs recherches d’em- mathématiques avec Jasmina Milosevic. obligatoires. Puis, à l’âge de 15 ans, les pavillon en bois invite s’y arrêter. Une ploi vers des régions très éloignées. Par Assis autour de deux blocs de tables, les jeunes peuvent décider – en fonction de poignée de jeunes viennent de planter conséquent, 80% de ces enfants n’ont pas adolescents travaillent assidûment sur leur leurs notes à l’examen final – s’ils sou- quelques arbres autour de celui-ci. Avec leurs parents à la maison. «Souvent, les cahier. De temps en temps, ils relèvent la haitent poursuivre leurs études dans un fierté, ils posent pour une photo souvenir, parents amènent également leurs enfants tête pour suivre les explications de leur lycée général ou une école secondaire la pelle dans une main, l’autre en signe de au travail avec eux et ils manquent alors professeure au tableau. Les classes pré- professionnelle. Dans des villes extrême- «shaka». Avec ses chaussures vernies, sa deux mois de cours.» paratoires sont axées sur une participa- ment pauvres telles que Leskovac, où des chemise boutonnée jusqu’au col et son tion volontaire. «Un appel à l’autonomie», broussailles sèches prolifèrent sur les toits Un investissement d’avenir à pantalon à pinces foncé, Goran Filipovic Depuis 2017, l’école participe au projet déclare Jasmina Milosevic. Nous avons double sens: le directeur de des usines de textile autrefois florissantes se distingue des autres adolescents en «Ensemble à l’école secondaire» de la également essayé d’imposer leur suivi, l’école Goran Filipovic plante et où les chômeurs tentent en nombre baskets, jean déchiré et veste à capuche. Fondation Village d’enfants Pestalozzi et mais cela n’a pas fonctionné. À la ques- des arbres avec les jeunes impressionnant de trouver du travail dans Quoi qu’il en soit, le directeur de l’école de l’organisation partenaire locale Centre tion de savoir où se situe l’objectif prin- dans la cour intérieure. des régions éloignées, l’éventail d’écoles fait partie de la bande, car les jeunes for Education Policy (CEP). Ce projet a cipal du groupe, la professeure répond: professionnelles est de taille limitée.
14 | LE QUOTIDIEN SCOLAIRE DANS L’UNE DES RÉGIONS LES PLUS PAUVRES DE SERBIE LE QUOTIDIEN SCOLAIRE DANS L’UNE DES RÉGIONS LES PLUS PAUVRES DE SERBIE | 15 «Cependant, les usines restantes offrent j’exerce ce métier depuis très jeune», Nous sommes peu après midi. Deux toujours du travail», déclare Goran nous confie-t-elle plus tard autour d’un classes traversent Leskovac en com- Filipovic. Le directeur d’école combat la café, dans le pavillon en bois de la cour pagnie du chargé de projet Vitomir situation critique de sa terre natale par la intérieure. Elle est totalement convaincue Stancovic. Finie, la Yougoslavie affaiblie pensée positive. Il se concentre sur les par l’approche individuelle développée du fabricant automobile Zastava, où les possibilités offertes à ses élèves. D’ailleurs, dans le projet et par les formations nids-de-poule jonchaient les bords de il observe des changements, apparus continues ciblées des enseignants. route; finis les petits commerces dont uniquement grâce au projet. «Les enfants «L’augmentation du taux de passage les produits garnissaient le trottoir étroit. commencent à penser plus tôt à leur entre l’école primaire et secondaire est le Objectif du groupe: Srednja hemijsko-teh- avenir professionnel et savent plus préci- plus grand succès du projet.» Au niveau nička škola, l’école secondaire d’ingé- sément ce qu’ils veulent faire plus tard.» interpersonnel, de nombreuses choses nierie chimique. Les étudiants rapportent Un témoignage confirmé par la classe ont également évolué durant les trois der- leur quotidien lors de présentations spécialisée de mathématiques. Antonio et nières années. «Grâce aux stratégies de tandis qu’en laboratoire, les écoliers et Josif veulent apprendre à cuisiner, Zoran passage, les enfants apprennent à faire écolières de primaire ont le droit d’assis- et Zronko préfèrent se tourner vers la davantage confiance aux enseignants. ter à de plus petites expériences et d’y médecine. Et les parents sont plus bien impliqués participer. Lorsque les adolescents ont Préparation aux et ouverts. Ce qui améliore nos rapports pu enflammer dans leurs mains une pâte examens finaux de Un travail éducatif élémentaire mutuels.» Cela n’a pas toujours été le cas. à l’apparence mousseuse, le courant est mathématiques: Jasmina Milosevic se souvient du nombre définitivement passé. Si l’enthousiasme Zronko et Josif. Jasmina Milosevic fait presque partie du de parents sceptiques au lancement et la curiosité sont également inscrits sur Elle enseigne depuis paysage de Petar Tasic. Depuis 1996, du projet, comme si un vent glacial lui le visage de Zronko, le jeune homme de 1996 à l’école primaire l’institutrice y travaille, restant fidèle à ses soufflait au visage. «Lorsqu’ils ont senti 15 ans ne compte pas perdre de vue son Petar Tasic de Leskovac: chevaux de bataille: les mathématiques notre confiance et compris le mécanisme objectif d’avenir à cause des activités Jasmina Milosevic. et sciences physiques. «J’aime travailler du projet, les mères puis les pères ont fini ludiques du laboratoire de chimie. au contact des enfants, c’est pourquoi par se calmer.»
16 Ne plus faire de différence Cette année, la Fondation Village d’enfants Pestalozzi s’est avant tout consacrée au thème du genre. Fille ou garçon, chaque enfant et chaque personne devrait avoir les mêmes droits et les mêmes chances. Malheureusement, c’est encore loin d’être le cas partout. En Europe du Sud-Est aussi, il existe encore de nombreuses différences entre les femmes et les hommes. Saviez-vous par exemple, que … … en 2018 en Serbie, 97 % des … la proportion de femmes enseignants en préprimaire diplômées en Macédoine du Nord étaient des femmes? En primaire, est de 45,1 % dans les filières de ce taux était de 86,3 %. l’enseignement supérieur en sciences, technique, ingénierie et mathématiques? … en Moldavie, 27,8 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne … en Macédoine du Nord, sont ni scolarisés, ni actifs les fillettes ne vont en professionnellement? moyenne que 9,2 ans à l’école, soit un an de moins que les garçons? IMPRESSUM Éditeur: Photos: Fondation Village d’enfants Téléphone + 41 71 343 73 29 Compte postal 90-7722-4 Fondation Village d’enfants Pestalozzi Fax + 41 71 343 73 00 www.pestalozzi.ch Pestalozzi Kinderdorfstrasse 20 info@pestalozzi.ch CH-9043 Trogen
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