FAMILLE UNE - SOS Villages d'Enfants
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BUREAU DE DÉPÔT :
BRUXELLES X P202205
N° 235 - Printemps 2022 (avr. - mai. - jui.)
Magazine trimestriel de
l’ASBL SOS VILLAGES D’ENFANTS BELGIQUE
Sous le Haut Patronage
de Sa Majesté la Reine
UNE
FAMILLE
POUR CHAQUE ENFANT
le magazine de
Ukraine
Près de 700 enfants
évacués et accueillis
© Katerina Ilievska
2 3
ACTUALITÉS
ÉDITO
Plus de 100 enfants victimes de la « Nous serons là pour aider
guerre retrouvent un lieu sûr dans les Ukrainiens à reconstruire
nos projets en Autriche leur vie, leur pays et leur avenir »
L’escalade de la violence en Ukraine a bouleversé la vie
de millions d’enfants en quelques jours. Nos équipes aux
quatre coins de l’Europe ont immédiatement uni leurs
forces pour leur venir en aide. Plus de 100 enfants et leurs
accompagnateurs ont par exemple été accueillis fin mars Soutenez nos
projets en Ukraine Comme vous tous, je suis extrêmement choquée par la guerre décisive pour protéger les enfants de la menace d’un conflit. Grâce
dans plusieurs de nos projets situés en Autriche. « Après
avec un don en en Ukraine ainsi que par les images et les témoignages qui nous à l’implication et à l’expérience de nos collègues sur place, qui
les expériences amères qu’ils ont vécues chez eux, après
scannant le code QR : parviennent. Les mots me manquent pour exprimer la souffrance connaissent la réalité du terrain et les besoins de la population
le vol et le voyage difficiles jusqu’en Autriche, les enfants
humaine. et qui travaillent depuis des années avec les autorités et les
et les jeunes peuvent désormais se sentir en sécurité et
Autriche partenaires locaux, nous pouvons mettre en place rapidement une
se remettre de leurs épreuves », précise Wolfram Brugger, J’ai rencontré fin mars ma collègue polonaise. Depuis quelques
aide d’urgence adéquate.
directeur de SOS Villages d’Enfants Autriche. semaines, elle est en première ligne avec son équipe à la frontière
entre la Pologne et l’Ukraine pour tenter de trouver chaque jour Mais ce qui est le plus important et le plus fort dans ce réseau
Cet accueil est tout un symbole : c’est en Autriche qu’a
un lieu sûr pour des enfants, des mères et des grands-mères. En SOS, c’est que nous continuerons d’être là pour les enfants et leurs
débuté l’histoire de SOS Villages d’Enfants il y a plus de
entendant leurs histoires, je ne peux qu’admirer le courage de ces familles après la guerre. Nous serons là pour aider les Ukrainiens à
70 ans, pour offrir un foyer aux enfants orphelins victimes
personnes devant fuir et de nos collègues, tant en Ukraine que reconstruire leur vie, leur pays et leur avenir. Et nous serons là pour
de la Seconde Guerre mondiale. 70 ans plus tard, nous
dans les pays voisins, qui travaillent sans relâche pour soutenir soutenir les enfants et les familles qui, aux quatre coins du monde,
sommes toujours présents pour prendre soin des enfants
autant d’enfants et de familles que possible. Tous se battent sont confrontés à des situations difficiles.
victimes de la guerre en Ukraine.
contre vents et marées pour leur offrir un peu de chaleur et
d’humanité afin de contrebalancer la violence et la destruction
générées par cette guerre insensée. « Tous se battent contre vents et
Dans ce genre de situations d’urgence particulièrement extrêmes, marées pour offrir aux enfants un
je constate aussi l’énorme force de notre organisation : ensemble,
nous formons un réseau international capable d’agir de manière peu de chaleur et d’humanité. »
Colophon
E.R. : Hilde Boeykens
SOS Villages d’Enfants Belgique ASBL SOS Villages d’Enfants est une welcome@sos-villages-enfants.be • www.sos-villages-enfants.be
Rue de l’Hôtel des Monnaies 40/1CD organisation internationale, Rédaction : SOS Villages d’Enfants - terminée le 4 avril 2022
1060 Bruxelles indépendante et non gouvernementale Photos : Archives SOS, Rafif Ben Messalem, Katerina Ilievska, Lars
Tél : 02 538 57 38 - Fax : 02 537 31 31 qui agit depuis 1949 en faveur des Just, Alejandra Kaiser, SOS Villages d’Enfants Haïti, Matthias Ziegler Aleksandra Granada (à gauche), directrice de SOS Villages d’Enfants Pologne, et notre directrice
IBAN : BE17 3100 4034 5521 enfants qui ont perdu ou risquent de Mise en page : www.magelaan.be • Impression : Symeta Hilde Boeykens (à droite) ont discuté ensemble de l’aide d’urgence mise en place pour les enfants
BIC : BBRUBEBB perdre l’accès aux soins parentaux. Dit magazine kan op aanvraag verkregen worden in het Nederlands. ukrainiens en Belgique et en Pologne.
SOS Villages d’Enfants
adhère au Code éthique
de l’AERF
4 5
« Nous voulons que les enfants grandissent sans haine. »
Notre priorité : protéger les chaleureux : « Les enfants étaient tellement
enfants contre la violence fatigués qu’ils n’avaient pas la force de
DOSSIER Serhii Lukashov : « Notre première priorité
manger ou de boire. Tout ce qu’ils voulaient,
c’était dormir et se reposer. Ils sont
est de protéger autant d’enfants que heureusement sains et saufs. Ils sont suivis
Merci : votre possible. Nous voulons qu’ils grandissent par des médecins et des psychologues », UKRAINE
sans haine. » SOS Villages d’Enfants témoigne Aleksandra Granada, directrice
soutient des familles d’accueil ukrainiennes nationale de SOS Villages d’Enfants
soutien fait la qui s’occupent d’enfants ne pouvant pas
grandir auprès de leurs parents. Plusieurs
Pologne, après l’arrivée d’un groupe
le 27 février.
différence pour jours avant l’invasion de l’Ukraine le 24
février, la majorité des enfants et parents
Nos collègues et familles SOS font leur
maximum pour créer une bulle de sécurité
d’accueil de la région de Louhansk, à l’est,
les enfants et les ont déjà été évacués vers l’ouest pour
retrouver un peu de sérénité.
dans laquelle les enfants peuvent à
nouveau jouer, faire du sport, dessiner, fêter
leur anniversaire… Nos équipes offrent
Nos actions pour
les enfants et les familles
familles d’Ukraine La propagation du conflit à l’échelle
nationale a finalement forcé la plupart des
en parallèle un soutien psychologique
aux enfants et aux adultes, car devoir
victimes de la guerre en
fuir son pays peut être une expérience Ukraine jusqu’à présent
familles d’accueil de Louhansk et de notre
Village d’Enfants SOS de Brovary, près traumatisante.
de Kyiv, à quitter le pays. Dès la première Entretemps, ce sont désormais près ukrainiens sont
semaine de la guerre, plus de 100 enfants de 700 enfants et 230 adultes qui sont
Près
évacués et pris en
© Katerina Ilievska
et parents d’accueil SOS d’Ukraine ont été de 700
accueillis en lieu sûr dans plusieurs de charge.
Nos collègues sur le terrain, près pris en charge dans nos villages d’enfants enfants
nos projets d’accueil dans une dizaine
d’un poste frontière en Pologne. en Pologne et en Roumanie. Quelques de pays d’Europe : Pologne, Roumanie
familles d’accueil SOS ont fait le choix de mais aussi République tchèque, Lituanie, reçoivent une aide
rester en Ukraine. Lettonie, Autriche, Belgique… Il s’agit aussi 60 000 d’urgence via nos
bien d’enfants et de familles de nos projets personnes partenaires.
SOS en Ukraine que d’enfants provenant
La guerre en Ukraine menace la vie de 7,5 millions d’enfants. Grâce à la force Une vague de solidarité pour d’institutions ou de familles d’accueil
de notre réseau international et à notre présence en Ukraine et dans les pays accueillir les familles en fuite extérieures à nos programmes. bénéficient d’une
2 000 assistance financière
voisins, nos équipes sur le terrain font tout ce qu’elles peuvent pour protéger familles
Nos collègues en Pologne et en Roumanie pour répondre à leurs
et prendre soin d’autant d’enfants et de familles que possible.
ont mis tout en œuvre pour offrir aux besoins essentiels.
familles SOS déplacées un accueil
98 000 enfants en institution Nous accordons une attention particulière
aux enfants qui sont livrés à eux-mêmes
L’escalade du conflit a obligé de ou qui grandissent sans famille. 98 000
nombreuses familles à faire un choix enfants vivent par exemple dans des
extrêmement difficile : rester sur place ou institutions, comme des orphelinats et
fuir. Certaines familles vivent encore dans des internats. Les équipes qui entourent
des zones particulièrement dangereuses où ces enfants se réduisent et les ressources
la crainte d’une attaque pèse sur leur vie. dont elles disposent diminuent. « Plusieurs
Celles qui ont dû fuir ont dû laisser derrière milliers d’entre eux se trouvent encore
elles leur maison, leurs affaires et souvent dans le pays », prévenait début mars
un ou plusieurs membres de leur famille. Serhii Lukashov, directeur national de SOS
Beaucoup de mères sont seules avec leurs Villages d’Enfants Ukraine. « Certains sont
enfants, puisque les hommes de 18 à 60 en très grande difficulté. »
ans ne peuvent pas quitter le pays.
Par le jeu, notre psychologue en
Ukraine apprend aux enfants à réagir
en cas de bombardement.
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Des besoins humanitaires Les équipes de SOS Villages d’Enfants Et, parce que notre expérience nous a
gigantesques pour ceux restés dans les pays voisins planifient aussi de appris que les personnes ayant dû fuir leur
renforcer leurs actions pour les familles et pays ont souvent vécu des événements
sur place Près de 20 ans de soutien aux enfants et aux
les enfants via des abris temporaires, un traumatisants qui nécessitent une prise
Des familles d’accueil SOS à la frontière
soutien psychosocial, des espaces dédiés en charge adaptée, nous réfléchissons familles en Ukraine
entre l’Ukraine et la Pologne. Si 4,2 millions de personnes1 ont quitté
aux enfants, une assistance en espèces à la meilleure façon de soutenir, en
l’Ukraine, des millions d’autres vivent SOS Villages d’Enfants est actif en Ukraine depuis 2003.
et via des bons, mais aussi en facilitant collaboration avec nos partenaires, des
encore dans le pays. Les besoins Cette expérience est une base solide sur laquelle nous
la réunification des familles séparées par familles ukrainiennes en Belgique et des
humanitaires en Ukraine sont énormes. construisons notre programme d’aide d’urgence.
la guerre, en offrant une prise en charge familles belges s’étant proposées pour
« Nous sommes loin de chez
C’est pourquoi nos équipes en Ukraine alternative provisoire aux enfants non les héberger. Ce soutien offrirait à la Jusqu’au début de la guerre, nous offrions un soutien à environ
nous et nous ne savons pas si se mobilisent pour mettre en place un accompagnés… fois un appui psychosocial et un espace 25 familles d’accueil offrant un foyer chaleureux à 120 enfants.
et quand nous rentrerons » partenariat avec plusieurs organisations d’écoute et de partage. Nous réfléchissons
Nous accompagnons aussi des familles en situation difficile
locales. L’objectif : soutenir des enfants également à la possibilité de créer des
à Kyiv depuis 2008 et à Louhansk depuis 2012 grâce à nos
vivant en institution et des familles Nos équipes belges soutiennent espaces dédiés aux enfants dans lesquels
Viktoria, Lena, Hanna et Natalia*, programmes de renforcement de la famille. Avant la guerre,
(d’accueil) en fuite en leur fournissant un de jeunes ukrainiens pourraient à nouveau
quatre mamans ukrainiennes, n’ont aussi les familles ukrainiennes ces programmes soutenaient 640 adultes et 920 enfants.
abri sûr, des produits de première nécessité jouer, s’amuser et être simplement des
pas eu d’autre choix que de fuir pour Depuis le début du conflit armé dans l’est du pays en 2014, nos
et un soutien psychosocial. Plus de enfants.
se protéger et protéger leurs enfants Chez SOS Villages d’Enfants Belgique, équipes ont aussi développé un programme d’aide d’urgence
60 000 personnes déplacées ont déjà reçu
âgés de trois à quinze ans. Elles ont nous accueillons aussi deux familles dans la région de Louhansk pour les enfants et les familles
de la nourriture, un soutien matériel, des
trouvé refuge dans l’un de nos villages depuis la mi-mars dans notre Village vivant des deux côtés de la ligne de front. Nous soutenions
produits d’hygiène et un abri grâce à nos Notre engagement envers les
d’enfants en Roumanie. d’Enfants SOS Chantevent. L’équipe s’est plus de 140 adultes et 250 enfants avec de la nourriture, une
partenaires.
mobilisée pour leur préparer un cocon enfants et familles d’Ukraine éducation, des soins psychosociaux et médicaux...
« Vous ne vous attendez pas à vous
Dans le Donbass, une région proche de la chaleureux dans l’une des maisons
réveiller un jour, prendre ce que vous
frontière russe, 2 000 familles ont bénéficié familiales afin qu’elles s’y sentent bien. La guerre en Ukraine laissera des traces
pouvez, emmener vos enfants et partir
d’une assistance en espèces et sous forme Notre psychologue est aussi présente durables. SOS Villages d’Enfants soutient
sans savoir quand vous reviendrez »,
de bons pour répondre à leurs besoins pour offrir aux familles un soutien si elles depuis près de 20 ans les enfants et
dit Hanna. Les huit enfants et leurs
essentiels. Nous espérons pouvoir soutenir en ont besoin. les familles dans ce pays. Nous leur
mamans sont désormais en lieu sûr
encore plus de familles grâce à ce type de promettons que (1) nous continuerons de
mais sont séparés de leurs papas, qui Brovary (Kyiv)
soutien. les soutenir durant cette période difficile et
se trouvent toujours en Ukraine.
que (2) nous serons toujours présents bien
« Mon mari me manque et nos enfants après la guerre pour les aider à reconstruire
sont en manque de leur père », explique 1 Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), leur vie. Enfin, nous continuerons ukraine Louhansk
Viktoria. « Leur routine quotidienne a 4 avril 2022 d’encourager une prise en charge familiale
radicalement changé, ajoute Lena. Leur et à petite échelle des enfants ukrainiens
vie est chamboulée. » qui ne peuvent pas grandir à la maison.
Article rédigé le 4 avril 2022.
Lorsqu’on leur demande comment Les informations qu’il contient sont susceptibles
elles se sentent, les mamans d’évoluer selon la situation sur place.
répondent : « Nous devons paraître
fortes pour le bien-être de nos enfants. Nos projets en Ukraine avant l’escalade du conflit en 2022.
Mais, souvent, nous lisons, voyons ou
entendons quelque chose qui nous
brise. La dure vérité nous frappe : nous
sommes loin de chez nous, sans nos
partenaires, et nous ne savons pas si et
quand nous rentrerons. »
* Tous les prénoms ont été modifiés pour Cette famille a été accueillie dans
respecter la vie privée des familles l’un de nos villages d’enfants en Pologne.
© Matthias Ziegler
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Nous abordons chaque trimestre
un nouvel aspect de l’éducation
des enfants sous l’angle de la
pédagogie positive, que nous
adoptons dans nos projets en
Belgique et à l’étranger.
PÉDAGOGIE
Après les attentats de Bruxelles, Lies
« Papa, maman, et son mari Erik de Soir, psychologue, ont
écrit le livre « Dois-je avoir peur maintenant ?
c’est quoi
Aider les enfants en période d’anxiété et
UNE de terreur. » (en néerlandais). Le livre est à
FAMILLE nouveau d’actualité et est republié dans
POUR CHAQUE la guerre ? » une version retravaillée, adaptée à la guerre
en Ukraine. Il peut être commandé via
ENFANT https://bit.ly/bang-voor-de-oorlog.
La guerre en Ukraine nous touche tous. Les enfants entendent aussi parler à votre enfant inutilement. un langage adapté à un jeune public.
du conflit et posent des questions. Comment aborder ce sujet difficile Lies : « Essayez de garder autant que « Vous savez ainsi ce qu’ils voient,
avec eux ? Lies Scaut, psychothérapeute et coordinatrice du programme possible votre propre anxiété sous ce qu’ils entendent et comment ils y
de troisième cycle sur l’accompagnement en cas de deuil et de perte à la contrôle, car elle est contagieuse. Les réagissent. C’est le moment idéal pour
Haute École PXL (Hasselt), vous donne quelques conseils. enfants cherchent de la sécurité auprès entamer la conversation. »
de vous. »
Regarder ensemble les images
Comment parler de la guerre avec pour eux. « Cela les pousse parfois à
à la télévision
vos enfants ? faire des généralisations : ″S’il y a la
guerre en Ukraine, alors ce sera aussi
Jusqu’à l’âge de six ans, il est
« Les enfants entendent parler de bientôt le cas en Belgique.″ Apportez
préférable de tenir vos enfants Cinq conseils pour parler de la guerre
l’Ukraine et commencent à poser des de la nuance et faites une distinction
éloignés des écrans. Faites en sorte
questions, explique Lies. claire, par exemple en leur expliquant :
qu’ils ne voient ou n’entendent rien. À 1. Adaptez votre langage à l’âge des enfants.
Donnez-leur des explications claires, ″L’Ukraine se trouve à environ 17
partir de l’école maternelle, la guerre 2. Prévoyez du temps pour la discussion. Si vous n’avez que trois
dans un langage d’enfants : ″Les chefs heures de route de la Belgique.″ »
commence à faire son apparition dans minutes dans la voiture, mieux vaut remettre la conversation
de l’Ukraine et de la Russie ont une
Comment gérer le sentiment leur environnement. Vous ne devez à plus tard.
grosse dispute, une dispute entre
de peur ? pas nécessairement commencer à 3. Rassurez et insistez sur les points positifs.
pays.″ Insistez aussi sur les points
parler activement de la guerre avec les 4. Maintenez autant que possible votre routine quotidienne.
positifs : le monde entier fait des
Il est compréhensible que les enfants jeunes enfants, mais observez leurs
efforts pour que la paix revienne le plus 5. Soyez conscient·e de vos propres peurs et essayez de ne pas
et les adultes aient peur. La guerre est jeux ou leur langage et restez ouvert·e
vite possible. Et la guerre a lieu loin de effrayer vos enfants.
terrifiante. « Si votre enfant est anxieux, à leurs questions.
chez nous. »
faites preuve de compréhension,
« Avec les enfants de six ans ou plus,
À l’école primaire, les enfants ont conseille Lies. Mais essayez aussi de
vous pouvez regarder ensemble les
souvent déjà une bonne idée de ce le rassurer : ″Il n’y a pas de menace en
journaux pour enfants », propose Lies.
que la guerre représente. Ils sont Belgique pour l’instant.″ »
Le journal télévisé « Les Niouzz »
influencés par leur entourage et
Il est préférable d’éviter de faire peur aborde par exemple l’actualité dans
l’école. La guerre est donc plus réelle
Lies Scaut,
psychothérapeute
10 11
JE SOUTIENS
JE SOUTIENS « Nous avons pu voir
de nos propres yeux le
Quel cadeau pour faire plaisir à son soutien qui est apporté
enseignant·e à la fin de l’année scolaire ? aux enfants »
« Un don à SOS Irene et Hans ont toujours souhaité soutenir
Villages d’Enfants les enfants qui en ont le plus besoin. C’est
me rend super pourquoi ils ont décidé de léguer une partie
de leur héritage à SOS Villages d’Enfants.
heureuse »
Ine Van den Hende est professeure dans d’Enfants. « Vous pouvez par exemple
C’est en Gambie, en Afrique de l’Ouest, marraine d’une petite fille qui grandit dans qui nécessite une certaine réflexion. C’est
l’enseignement secondaire et marraine d’un choisir d’offrir une année d’école à un enfant
que le chemin d’Irene et Hans croise celui l’un de nos projets au Malawi. pourquoi SOS Villages d’Enfants propose
enfant qui grandit dans l’un de nos villages qui, autrement, n’aurait pas eu cette chance. de SOS Villages d’Enfants. En voyage dans un accompagnement individuel et
Aujourd’hui, Irene et Hans ont également
d’enfants. À chaque fin d’année scolaire, elle Ou vous pouvez offrir un accouchement le pays, le couple a alors l’opportunité personnalisé aux personnes qui, comme
décidé de franchir un pas supplémentaire
reçoit traditionnellement des petits cadeaux en sécurité à des mamans quelque part de se rendre au village d’enfants de Irene et Hans, souhaitent faire une place
en léguant une partie de leur patrimoine
Bakoteh, où nous offrons actuellement à nos projets dans leur testament. « Nous
de la part de beaucoup de ses élèves en dans le monde, là où les systèmes de soins à SOS Villages d’Enfants. N’ayant pas
un foyer chaleureux à une centaine voulons encourager d’autres personnes
guise de remerciement. de santé ne sont pas aussi solides qu’en d’enfants, il était important pour eux
d’enfants qui n’ont plus personne pour à faire comme nous car nous avons pu
que leur héritage puisse soutenir les
Belgique. Maintenant que je porte un bébé prendre soin d’eux. « Nous avons apprécié constater que l’argent récolté est utilisé à
Cette année, elle a déjà fait savoir à ses générations futures et avoir un impact à
dans mon ventre, c’est un sujet qui me tient l’attitude attentionnée des travailleurs et bon escient. Les enfants y reçoivent des
élèves que, à côté des boîtes de chocolats, long terme. L’éducation et la santé des
des mères SOS, et nous avons pu voir vêtements, de la nourriture, une éducation
particulièrement à cœur. » enfants sont des sujets qui leur tiennent
elle serait très heureuse de recevoir un de nos propres yeux le soutien qui est et aussi de l’amour, et ils peuvent rester
d’ailleurs particulièrement à cœur.
cadeau venant du webshop de SOS Villages apporté aux enfants », raconte Hans. Une jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge adulte »,
expérience qui a marqué Irene et Hans et Ajouter une bonne cause à son conclut Irene.
les a poussés à devenir ensuite parrain et testament est toutefois une démarche
Vous êtes à la recherche d’un cadeau qui a du sens pour l’enseignant·e de votre enfant ?
Ou d’un cadeau de fête des Mères pour votre maman ou votre partenaire ? Avez-vous déjà envisagé d’aider des enfants grâce à votre testament ?
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notre équipe pour vous accompagner - avec professionnalisme et en toute confiance - dans votre
réflexion. C’est avec plaisir qu’il prendra le temps de répondre personnellement à toutes vos
© Lars Just
questions et préoccupations.
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PENDANT CE TEMPS, CHEZ
SOS Villages d’Enfants
Haïti : deux nouveaux
© Rafif Ben Messalem
espaces pour les enfants
victimes du séisme
Le séisme qui a frappé Haïti en août
2021 continue d’impacter le quotidien
Les employés de DHL de nombreux enfants. C’est pourquoi
Express tous ensemble SOS Villages d’Enfants Haïti a ouvert
pour soutenir nos projets deux espaces dédiés aux enfants en
270 professionnels Premier anniversaire de
novembre, où des jeunes affectés par
Vendre des chaussettes de l’aide à la jeunesse le tremblement de terre trouvent des
la loi devant prévenir la
personnalisées, des masques buccaux participent à notre séparation des frères et
activités de divertissement, un soutien
ou des bougies : les employés de DHL
journée d’inspiration sur psychosocial et des professionnels sœurs
Express se sont donnés sans compter
les Maisons Simba à qui se confier. Plus de 200 jeunes
pendant deux ans pour récolter des Le Parlement fédéral a approuvé l’an
étaient présents lors du lancement du
fonds en faveur de nos projets ! Le Le 10 février, nous avons organisé une passé, à une large majorité, une loi
projet. « Je commençais sérieusement
montant total récolté grâce à leur journée d’inspiration avec l’agence visant à garantir le droit des frères et
à m’inquiéter pour ma fille de neuf ans
incroyable mobilisation contribuera à flamande Opgroeien pour présenter sœurs à grandir ensemble. Nous nous
qui sursaute au moindre bruit. Je me
offrir près de 26 000 moments de prise notre projet pilote des Maisons Simba. sommes battus pendant deux ans
sentais submergée car je ne trouvais
en charge de qualité aux enfants que Les Maisons Simba introduisent une pour y parvenir. Depuis lors, le ministre
pas de solution. Aujourd’hui, je suis
nous soutenons dans nos projets. nouvelle forme de prise en charge flamand de l’aide à la jeunesse a initié
rassurée. Ma fille recevra le soutien
des enfants dans l’aide à la jeunesse une enquête sur le placement des
dont elle a besoin », témoigne une
en Flandre : des parents d’accueil frères et sœurs ensemble. Pleegzorg,
maman de quatre enfants.
professionnels prennent soin de deux qui réunit les services de placement
à quatre enfants chez eux, à petite en famille d’accueil en Flandre, a aussi
échelle, dans un cadre familial et avec lancé un appel afin de trouver des
beaucoup d’amour. L’agence Opgroeien parents d’accueil pour des fratries.
encourage désormais l’ensemble du Le monde académique a également
À Kinshasa, les familles du projet Limpoba secteur de l’aide à la jeunesse à évoluer accordé une attention particulière à
lancent ensemble cinq entreprises coopératives vers ce type de modèle. C’est pourquoi la question. Enfin, le gouvernement
les acteurs de l’aide à la jeunesse flamand a donné la possibilité au
Dans notre programme de couture dirigée principalement par des
s’intéressent de près à nos Maisons secteur de l’aide à la jeunesse de
renforcement de la famille Limpoba, femmes. Ensemble, elles conçoivent
Simba. Nous sommes fiers d’avoir pu privilégier un accueil similaire à celui
à Kinshasa, plusieurs familles gèrent et vendent leurs propres vêtements et
présenter notre expérience lors de cette de nos Maisons Simba, plus adapté
désormais leurs propres coopératives : continuent de se former pour agrandir
journée inspirante. aux frères et sœurs. Malgré les défis
ces coopératives encouragent les leur collection. Grâce aux revenus
que nécessite le changement dans
familles à s’unir pour mieux produire générés, elles sont ainsi de plus en
la pratique, nous continuerons de
et vendre le résultat de leur travail. plus en mesure de répondre aux
chercher dans les années à venir des
Cinq coopératives sont aujourd’hui besoins de leurs familles et de leurs
solutions pour maintenir les fratries
en activité, dont une coopérative de enfants.
unies.
14 15
Nous croyons en l’importance
de la famille : c’est pourquoi nous
invitons nos lecteurs à prendre la
plume pour rendre hommage à un
proche qui leur est cher. QUELQUES MOTS À QUE SONT-ILS DEVENUS ?
mon frère Claudia et
Adriana :
« Je suis toujours là pour elle,
elle est toujours là pour moi »
Sara a été séparée de son frère quand elle avait deux ans et demi.
Ce n’est qu’à sa majorité qu’elle l’a retrouvé. « Nous étions la pièce
manquante du puzzle dans la vie de l’autre. »
Mon frère (cinq ans à l’époque) et moi (deux ans et demi) avons été séparés lors
du divorce conflictuel de nos parents. Il a été décidé que notre mère d’origine
polonaise ne pouvait pas s’occuper de nous deux car elle n’avait pas de famille
sur laquelle s’appuyer. Je suis donc restée chez ma maman et mon frère chez
mon papa. Je voyais mon frère de façon sporadique. Malgré mon jeune âge, cela
avait un impact sur ma vie. Je sentais et voyais la tristesse de ma maman. À
l’adolescence aussi, je sentais que cette situation me mettait en difficulté dans
la construction de ma propre identité. Quand j’ai rencontré mon premier petit
copain et que je l’ai vu se disputer avec ses sœurs pour avoir la télécommande de
la télévision, j’ai été rattrapée par la sensation que quelque chose « manquait ».
Reprendre contact avec mon frère a eu une influence positive sur ma vie. Nous
partageons un passé commun, ce qui fait de nous une source inconditionnelle
Claudia (28 ans) et Adriana (29 ans) ont joggings. Nous avons aussi décidé
de soutien et de sécurité émotionnelle l’un pour l’autre. Nous ne nous jugeons
créé fin 2019 leur marque de vêtements de nous séparer temporairement. Le
pas, nous nous offrons du soutien. En reprenant contact, nous remarquons
appelée Pukllas. C’était un rêve style de ma sœur est plus urbain alors
aussi à quel point nous nous ressemblons : nous rions des mêmes blagues, qu’elles chérissaient déjà lorsqu’elles que je préfère les vêtements ethniques
nous pensons et disons la même chose... Il est évident que nous sommes plus grandissaient ensemble dans le Villages et décontractés. » Les deux sœurs
épanouis depuis que nous nous sommes retrouvés. La méfiance qu’avait mon d’Enfants SOS de Cuzco. Grâce à ont vendu leurs propres créations et
frère vis-à-vis du monde extérieur a petit à petit fait place à un sentiment une bourse, elles ont pu suivre une économisé un peu d’argent pour le
« Nous partageons un passé de confiance. Nous sommes aussi devenus plus sociaux et plus positifs dans la formation en mode et en management. réinvestir ensuite dans leur ligne de
vie. Bien sûr, nous nous disputons aussi, mais au final nous restons toujours vêtements commune.
commun, ce qui fait de nous amis. Nous apprenons l’un de l’autre et nous nous complétons. Nous étions la
Les débuts de leur entreprise ne se
sont pas fait sans accrocs. Quatre mois Les sœurs s’apportent beaucoup
une source inconditionnelle de pièce manquante du puzzle dans la vie de l’autre. Le chagrin, les tracas, la
après l’ouverture, un confinement a de soutien mutuellement : « Je suis
soutien l’un pour l’autre. » culpabilité et surtout la solitude ont fait place à la paix et à la sécurité. Nous
été décrété au Pérou. « Au début, nous toujours là pour elle, elle est toujours là
avons pu faire une place au passé. pensions que le confinement ne durerait pour moi. Nous avons vécu beaucoup de
L’année dernière, SOS Villages d’Enfants a contribué à l’adoption d’une loi pas très longtemps, mais nous avons choses ensemble, mais aujourd’hui cela
qui donne le droit aux frères et sœurs de ne pas être séparés les uns des autres. Si ensuite pris conscience que la situation nous motive à être meilleures. » Elles
cette loi avait été d’application il y a vingt ans, notre maman aurait pu se baser
« Nous avons vécu beaucoup n’allait pas s’arrêter de sitôt. Ça a été un sont maintenant fières de ce qu’elles
sur elle pour nous maintenir ensemble. de choses ensemble, mais coup dur. » Elles ont alors repensé leur ont accompli, et à juste titre ! Un coup
offre avec beaucoup de créativité : d’œil sur leur page Facebook « Pukllas »
aujourd’hui cela nous motive « Nous avons commencé à fabriquer vous donnera un aperçu de leurs jolies
© Alejandra Kaiser
à être meilleures » des masques buccaux et nous nous créations. Et l’envie de faire un détour
sommes concentrées sur des vêtements par leur boutique lors de votre prochain
commerciaux, comme des pulls et des voyage au Pérou ?
Souhaitez-vous adresser quelques mots à une personne qui
compte pour vous ?
Envoyez un mail à lola.dumoulin@sos-villages-enfants.be ou
appelez le 02 538 57 57 38.
UN PROJET À L’HONNEUR
100 enfants accueillis
dans les premières
familles d’accueil
officielles d’Éthiopie
De nombreux enfants en Éthiopie sont régulièrement
confrontés à l’abandon dès la naissance ou à un
jeune âge. S’il est fréquent que des familles décident
d’elles-mêmes d’accueillir ces enfants dans leur foyer,
cette pratique informelle ne garantit pas toujours
des conditions sûres et adaptées aux besoins de ces
jeunes enfants.
SOS Villages d’Enfants en Éthiopie a développé le
tout premier programme officiel de prise en charge
en famille d’accueil dans la région de Jimma. Les
parents d’accueil potentiels sont sélectionnés avec
soin et reçoivent un soutien et des conseils sur
mesure de la part de nos équipes : accompagnement
par des parents SOS expérimentés, renforcement
des compétences pédagogiques, soutien financier si
nécessaire... 100 enfants grandissent déjà dans 98
familles d’accueil.
© Lars Just
Aidez des enfants à grandir
dans un environnement
familial sûr.
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