Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé

 
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Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Gastro-entérites aiguës : démarche
diagnostique, qui et quand traiter ?

           Diem-Lan Vu Cantero, CDC scientifique
           Service des maladies infectieuses, HUG
    Quadrimed - "Notre pain quotidien" – nutrition et santé
                       30 janvier 2020
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge? Mentimeter!
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
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Plan de la présentation (2)
• Tests diagnostiques en 2020
   • Tests moléculaires
       Les pros et les cons
• Résistance aux antibiotiques
• Algorithme de prise en charge
• Conclusion
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Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Introduction

                                              Contexte
           • Gastroentérite aigüe (GEA)
               • Seuls ~10% des cas de GEA aboutissent à une consultation médicale
               • Cause microbiologique?

           • OFSP:
               • Laboratoire: Campylobacter spp, Salmonella spp, Shigella spp
               • Praticien et laboratoire: Listeria monocytogenes, E. coli (EHEC)

               Incidence et prise en charge des GEA en Suisse (Sentinelle 2014)

                                                                                    Schmutz C et al. Infection 2017
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Introduction

                                            Résultats
           • Incidence: 2146 cas/100’000 habitants
           • Age médian: 21 (IQR 5-41)
           • Délai de consultation: 2 jours (IQR 1-3 jours)
           • Etat général (échelle 1-10): 7 (IQR 5-9)
           • 86% incapacité de travail
               • Durée absentéisme: 4 jours (IQR 3-5 jours)
           • Symptômes ~ 90%: diarrhée
           • 3% hospitalisation (>74 ans: 11%)

                                                              Schmutz C et al. Infection 2017
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Introduction

                                               Résultats
           • Analyses microbiologiques 11%            • Traitement antibiotique 8.5%
               • 36% positivité                           • Prescription
                  •   50% Campylobacter spp                  • 60% quinolone
                  •   10% Norovirus                          • 15% macrolide
                  •   5.4% Entamoeba spp                     • 13% métronidazole
                  •   5.3% E. Coli pathogène              • 72% à la première consultation
                  •   3.8% Salmonella spp

                Motif: durée des symptômes, EF, mauvais EG, âge avancé, voyage récent

                        18% abstention de traitement malgré bactériologie positive

                                                                                   Schmutz C et al. Infection 2017
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge? Mentimeter!
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Mentimeter!

                                 Quelle approche?
         1.   Wait and see
         2.   Treat and see
         3.   Treat and test
         4.   Test and see
         5.   A mixture of 1. and 3.

                                                    Bless PJ et al. PloS One 2016
Gastro-entérites aiguës : démarche diagnostique, qui et quand traiter ? - Quadrimed - "Notre pain quotidien" - nutrition et santé
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge?
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
Pathogènes spécifiques: Norovirus

                                    Le norovirus se serait retrouvé dans les fruits de mer suite
                                    à une première épidémie de gastro-entérite humaine en
                                    France. Suite à de fortes pluies, certaines stations
                                    d'épuration n'aurait pas été en mesure de traiter toutes les
                                    eaux usées et le virus se serait alors répandu dans les
                                    eaux de mer, infectant les bassins de production.
Mentimeter!

                                      Norovirus
         1.   Le Norovirus fait partie de la famille des Reoviridae
         2.   Les individus de groupe sanguin B et AB sont moins susceptibles
         3.   L’infection à Norovirus confère une immunité à vie
         4.   La dose infectieuse du Norovirus est élevée
Pathogènes spécifiques: Norovirus

                          Norovirus: N°1 des épidémies virales

           • 9-20% des épidémies de source alimentaire en Europe
           • 3-8 épisodes/personne durant une vie
           • Aliments concernés (prévalence médiane en Europe)
                 • Fruits de mer: 44% (IQR 21-52)
                 • Légumes/fruits crus: 5% (IQR 0.8-20)

                                        Randazzo W et al. Adv Food Nutr Res. 2018; De Graaf M et al. Nat Rev Microbiol. 2016; Guix S et al. Viruses 2019
Pathogènes spécifiques: Norovirus

                          Norovirus: N°1 des épidémies virales
           • Faible dose infectieuse
                 • Infection < 100 particules virales
                 • Excrétion > 10E5 particules virales (vomissement, diarrhées)
           • Grande résistance du virus à l’environnement

           • Spécificités génétiques du virus
                 • Variabilité génétique (pas d’immunité protectrice croisée)
                 • Emergence de nouvelles (population non immune)

                                                                            De Graaf M et al. Nat Rev Microbiol. 2016
Pathogènes spécifiques: Norovirus

                          Norovirus: N°1 des épidémies virales
           • Incubation 12-48h
           • Durée des symptômes 1-3 jours
           • Porteurs asymptomatiques
                 • Milieu de la restauration > milieu de la santé
           • Déterminants génétiques liés au groupe sanguin peuvent être
             protecteurs (HBGAs)
           • Contagiosité précédant le début des symptômes et persistant après la
             fin des symptômes

                                      Randazzo W et al. Adv Food Nutr Res. 2018; De Graaf M et al. Nat Rev Microbiol. 2016; Sabria A et al. J Clin Virol 2016
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge?
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
Epidémiologie

                OFSP, 2019
Mentimeter!

                             Campylobacter spp
         1. La première épidémie fut décrite en 1938 et attribuée à vendeur
            de poulet rôti dans l’Illinois
         2. Les animaux domestiques ne sont pas un réservoir
         3. Les antibiotiques sont très efficaces pour les GEA à Campylobacter
         4. Il y a une association entre Campylobacter et le syndrome de
            Guillain-Barré
Pathogènes spécifiques: Campylobacter spp

                                            Campylobacter spp

          • Réservoir animal: volaille > bovins > animaux domestique, porc,
            invertébrés!
                • 1 poule contaminée > reste de l’élevage contaminé en quelques jours
          • Retrouvé dans 60-80% des volailles mis sur le marché en EU!
                • Grand capacité de persistence (semaines)

                                                Chlebicz A, Slizewska K. Int. J. Environ. Res. Public Health 2018; De Cesar A, Adv Food Nutr Res. 2018
Pathogènes spécifiques: Campylobacter spp

                                            Campylobacter spp
          • C. Jejuni (95%)
                • Réservoir=volaille
          • C. Coli (5%)
                • Réservoir= porc
          • C. Fetus (~2%): opportuniste, exposition professionnelle
                • Réservoir bovin, moutons
                • Dissémination systémique 25-40%
                      • Méningo-encéphalite, ostéomyélite, abcès pulmonaires, arthrite, anévrysmes
                        mycotiques, endocardites, vasculites
                      • Infections périnatales (fausses-couches), 65% mortalité chez le nouveau-né

                                                                                            Wagenaar JA et al. CID 2014
Pathogènes spécifiques: Campylobacter spp

                                            Campylobacter spp
          • Faible dose infectieuse (500-800 microorganismes)
          • Incubation: 1-3j
          • Durée des Sx: 5-7j, auto-résolutif.
          • Diarrhée inflammatoire, dlr abdominales (iléocolite)
          • Complication: GBS
                • Infection à Campylobacter précède 20-50% des GBS
                • Incidence 1/1000 infections
          • AB: peut diminuer la durée des Sx (-1.3j)

                                                             Chlebicz A, Slizewska K. Int. J. Environ. Res. Public Health 2018
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge?
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
Mentimeter!

                                 Salmonella spp
         1. Les poulets sont l’unique réservoir animal pour la Salmonelle
         2. Les quinolones sont le traitement de choix pour la Salmonelle
         3. L’infection systémique et récidivante à Salmonelle est une maladie
            définissant le SIDA
         4. La dose infectieuse est basse
Pathogènes spécifiques: Salmonella enterica non typhi

                                     Salmonella enterica non typhi

           • Réservoir animal:
                 • Volaille (poulet, oie, dinde, canard)
                 • Animaux domestiques: tortue, chien, chats, oiseaux
           • Aliments concernés (prévalence Europe)
                 • Volaille: 6-7%
                 • Porc: 2%
                 • Œufs: 0.3%

                                                                        De Cesar A, Adv Food Nutr Res. 2018
Pathogènes spécifiques: Salmonella enterica non typhi

                                     Salmonella enterica non typhi
           • S. Enteridis, S. Typhimurium, S. Cholerasuis
           • Incubation: 6-72h
           • Diarrhée inflammatoire 2-7 jours, auto-résolutif
           • Complications: ostéomyélite/arthrite, infection de prothèse,
             anévrysme mycotique, méningite
                 • Incidence 5%
                 • Ages extrêmes, IS, co-infection HIV, malaria, malnutrition
                 • S. Typhimurium ST 313, S. Cholerasuis
           • AB: efficacité relative (shedding prolongé)
                                                                                Crump JA et al. Clin. Microb. Rev. 2015
Plan de la présentation (1)
• Introduction
   • Programme surveillance Sentinelle 2014
• Quelles approches de prise en charge?
• Pathogènes spécifiques: Mentimeter!
   •   Norovirus
   •   Campylobacter spp
   •   Salmonella spp
   •   Autres: Listeria spp, EHEC
Mentimeter!

                              Kesako?

              1.   Listeria
              2.   EHEC
              3.   EPEC
              4.   ETEC
Pathogènes spécifiques: E. coli enterohémorragique (EHEC)

                                                            EHEC/STEC

      • 4000 patients infectés
      • 900 SHU
      • 55 décès
      • Souche rare:
         • EHEC O104:H4
Pathogènes spécifiques: E. coli enterohémorragique (EHEC)

                                                            EHEC/STEC

      • 4000 patients infectés
      • 900 SHU
      • 55 décès
      • Souche rare:
         • EHEC O104:H4
Pathogènes spécifiques: E. coli enterohémorragique (EHEC)

                                                            EHEC/STEC

      • 4000 patients infectés
      • 900 SHU
      • 55 décès
      • Souche rare:
         • EHEC O104:H4
Pathogènes spécifiques: E. coli enterohémorragique (EHEC)

                                                              EHEC/STEC
                            Ingestion EHEC

                     3-4 jours                                              • EHEC O157:H7
                                                        10%                 • Réservoir: bovin > maladie du hamburger
                     Crampes abdominales
                                                               Résolution
                    Diarrhées non sanglantes                                • Incubation: 2-10j
                                                                            • Absence de fièvre! Diarrhée sanglante
                                           90%
                                                        90%
                       Diarrhées sanglantes                    Résolution

Adapté de Mariani-Kurkdjian P. mt pédiatrie 2013
Pathogènes spécifiques: E. coli enterohémorragique (EHEC)

                                                                EHEC/STEC
                            Ingestion EHEC

                     3-4 jours                                                     • EHEC O157:H7
                                                          10%                      • Réservoir: bovin > maladie du hamburger
                     Crampes abdominales
                                                                      Résolution
                    Diarrhées non sanglantes                                       • Incubation: 2-10j
                                                                                   • Absence de fièvre! Diarrhée sanglante
                                           90%
                                                          90%                      • Shiga-like toxine: risque de SHU/PTT
                       Diarrhées sanglantes                           Résolution
                                                                                   • Antibiothérapie: proscrite! Lyse
                     7 jours               10-20% chez le sujet âgé
                                                                                     bactérienne augmente sécrétion de la
                                                                                     toxine Stx
                                    SHU
                                                                                   • Azithromycine: peut diminuer la synthèse
                                                                                     de toxine Stx

Adapté de Mariani-Kurkdjian P. mt pédiatrie 2013
Mentimeter!

                                      Listeria spp
         1. Parmi les 17 espèces de Listeria, seul L. Monocytogenes est
            pathogène pour l’homme
         2. Il n’y a pas de risque d’infection à Listeria si la chaîne du froid est
            respectée
         3. La Listeria a failli éradiquer le vacherin Mont-d’Or
         4. 1. et 3. sont justes
Pathogènes spécifiques: Listeria Monocytogenes
Pathogènes spécifiques: Listeria Monocytogenes

                                            Listeria Monocytogenes

           • Capacité de croissance 4-10°C, pH 4.4-9.4
                 • Inactivation totale à 75°C
           • Dose infectieuse dépend de la souche et de l’immunité de l’hôte
           • Ubiquitaire!
           • 99% des cas associé à un aliment contaminé
                 • Prêt-à-manger
                 • Lait/fromage

                                                            Chlebicz A, Slizewska K. Int. J. Environ. Res. Public Health 2018
Pathogènes spécifiques: Listeria Monocytogenes

                                            Listeria Monocytogenes
           • Incubation: 1-70 jours!
                 • ~1j pour la gastroentérite (6h-10j)
           • Durée des Sx: 1-3j
           • Diarrhée sécrétoire, céphalée, arthralgie
           • Complications: sepsis, méningo-encéphalite (rhomboencéphalite),
             fausse-couches, sepsis/méningite du nouveau-né
                 • Ages extrêmes, femmes enceintes, immunosupprimés
                 • Mortalité 10-30%

                                                            Chlebicz A, Slizewska K. Int. J. Environ. Res. Public Health 2018
Pathogènes spécifiques: réservoirs et mode de contamination

                         Réservoirs et mode de contamination
                                        Salmonella            Campylobacter       EHEC           Listeria             Yersinia
                                         non typhi
           Classique                   Volaille, oeuf            Volaille         Bœuf       Environnemental            Porc
           Autre                        Porc, bovins          Porc, bétail*,      Ovins,      Bétail, volaille,   Volaille, bétail*,
                                                                animaux          chevaux,     porc, chevaux,         rongeurs,
                                                              domestiques/       animaux     poisson, oiseaux         animaux
                                                                sauvages       domestiques     fruits de mer       domestiques
           Contamination                    Viande contaminée, contact direct avec animal infecté, environnement souillé
                                                        (légumes, eau), lait non pasteurisé, produits laitiers
           Dose infectieuse                élevée                 faible          faible        moyenne               élevée

           *bovin+ovin
Pathogènes spécifiques: population particulière

                                                  MSM
           • 56% microbiologie positive
           • 43% co-infection ≥ 2 pathogènes
           • 89% bactérie: Shigella 30%, Campylobacter 17%
                 • Evolution favorable chez 11/14 patients non traités
           • 26% virus: 60% Norovirus
           • 40% parasite: 50% Giardia
           • Taux de résistance aux antibiotiques élevée
                 • Evolution favorable chez 4/27 patients traités avec un antibiotique non
                   efficace
                                                                                   Newmann LK et al. CID 2019
Plan de la présentation (2)
• Tests diagnostiques en 2020
   • Tests moléculaires
       Les pros et les cons
• Résistance aux antibiotiques
• Algorithme de prise en charge
• Conclusion
Tests diagnostiques

                      Diagnostic clinique GEA

                                       World Gastroenterology Organisation Global Guidelines 2012
Tests diagnostiques

                           Rappel des tests diagnostiques

           • Culture, examen microscopique
                 • Mise en évidence d’un pathogène
                 • ±Croissance/ réplication

           • Tests immuno-enzymatiques (ELISA)
                 • Mise en évidence d’un antigène

           • Tests moléculaires
                 • Mise en évidence de séquences d’ADN/ARN
Tests diagnostiques

                          Rappel des tests diagnostiques

           • Culture, examen microscopique
                 • Mise en évidence d’un pathogène
                 • ±Croissance/ réplication

                         A chaque pathogène correspond un test
           • Tests immuno-enzymatiques (ELISA)
                    la demande du clinicien suppose un diagnostic
              • Mise en évidence d’un antigène
                                             présomptif
           • Tests moléculaires
                 • Mise en évidence de séquences d’ADN/ARN
Tests diagnostiques

                      Panels de détection moléculaire
                            BDmax Biofire   BDmax Biofire

                                                            Rochat L et al., RMS 2017
Tests diagnostiques

                      Taux de positivité

                      • Routine: 8.3%
                      • Panel A: 28%
                      • Panel B: 20%

                      Khare R et al., J. Clin. Microb. 2014
Tests diagnostiques

                           Spécificité biologique ≠ clinique

           • 24% détection chez contrôles asymptomatiques
           • 14-27% détection de plusieurs pathogènes
           • Pathogénicité
                 • C. difficile, astrovirus, Aeromonas, EPEC, EIEC, EAEC
           • Relevance épidémiologique
                 • Vibrio cholerae, E. histolytica, Plesiomonas, Aeromonas

                                         Tilmanne A et al. CMI 2019; Bruijnesteijn van Coppenraet LES et al. CMI 2015; Khare R et al. J. Clin. Microb. 2014
Tests diagnostiques

                          Panels de détection moléculaire
                              PROs
           • Rapidité (1-6h), technique,
             diminution des coûts
                 • Un test pour un syndrome avec
                   plusieurs pathogènes possibles
           • Sensibilité
           • Réduction d’examens
             complémentaires, d’usage d’AB
           • Réassurance du patient/clinicien
Tests diagnostiques

                          Panels de détection moléculaire
                              PROs                                    CONs
           • Rapidité (1-6h), technique,            • Interprétation
             diminution des coûts                      • Co-infection, asymptomatique
                 • Un test pour un syndrome avec    • Trop sensible
                   plusieurs pathogènes possibles
                                                       • Spécificité clinique?
           • Sensibilité                               • Surtraitement?
           • Réduction d’examens                    • Non ciblé (tous pathogènes)
             complémentaires, d’usage d’AB
                                                    • Trop ciblé (cible génétique >
           • Réassurance du patient/clinicien         variant?)
Plan de la présentation (2)
• Tests diagnostiques en 2020
   • Tests moléculaires
       Les pros et les cons
• Résistance aux antibiotiques
• Algorithme de prise en charge
• Conclusion
Mentimeter!

                       Résistance aux antibiotiques
         1. L’azithromycine devient l’AB de choix à cause de l’émergence de
            résistances
         2. En Suisse, la prévalence d’Entérobactéries résistantes aux
            antibiotiques est négligeable
         3. Les patients des généralistes qui ont voté «Treat and see» sont
            davantage porteurs de bactéries résistantes
         4. Les bactéries (ou virus) de la Chine ne nous affectent pas
Résistance aux antibiotiques

                                    ABE, février 2019:
                                41% des crevettes crues en
                               provenance du Vietnam sont
                               porteuses de bactéries multi-
                                       résistantes
Résistance aux antibiotiques

                               Campylobacter spp

        60% résistance
        aux quinolones

                                                   www. anresis.ch
Résistance aux antibiotiques

                                           Campylobacter spp
           • Fluoroquinolones
                  Quinolones dans la production animale et milieu vétérinaire
                 Développement rapide de résistance des souches isolées chez l’homme
                       • Asie: ~ 80% (Chine: 95-99%!), Europe: ~ 40-50%
                  Emploi contrôlé des quinolones
                 Prévalence de souches R reste bas
                       • Australie, Danemark
                 • 60% des Campylobacter de retour de voyage sont R quinolones vs 13% des
                   souches acquises localement (US)
                 • Acquisition de résistance après 24h sous traitement (10%)

                                                                    Wieczorek K, Osek J. Biomed Res Int. 2013; Tribble DR. J Travel Med. 2017
Résistance aux antibiotiques

                                            Campylobacter spp
           • Macrolides
                 •   Thérapeutique et stimulateurs de croissance
                 •   Barrière de résistance plus élevée
                 •   Usage augmenté depuis la haute prévalence de souches R aux quinolones
                 •   Souches R aux macrolides dans les élevages
                       • Chine: 26% R à l’azithromycine (C. jejuni)
                       • Pologne: doublé en 20 ans!

                                                                          Wieczorek K, Osek J. Biomed Res Int. 2013
Résistance aux antibiotiques

                               Salmonella spp

       15% résistance
       aux quinolones

                                                www. anresis.ch
Plan de la présentation (2)
• Tests diagnostiques en 2020
   • Tests moléculaires
       Les pros et les cons
• Résistance aux antibiotiques
• Algorithme de prise en charge
• Conclusion
Algorithme de prise en charge

                                Diagnostic différentiel de la GEA

           Pathogène              Contage, épidémie        Contamination           Dysenterie          Retour de voyage
           Durée des                                        alimentaire
           symptômes                                         spécifique
           Virus                  Norovirus, rotavirus,      Norovirus                                Norovirus, rotavirus,
           2-5j                       astrovirus                                                          astrovirus
           Bactérie                     Shigelle          EHEC, Salmonelle,      EHEC, Shigelle,       ETEC, Salmonelle,
           > 72h                                           Campylobacter,        Campylobacter             Shigelle,
                                                              Listeria            (Salmonelle)          Campylobacter
           Parasite                     Giardia,                                      Amibe             Giardia, Amibe,
           > 7-10j                  cryptosporidies                                                     Cryptosporidies,
                                                                                                           Cyclospora

                                  Diarrhée > 14 j: rechercher une cause non infectieuse (IBS, MICI)
Algorithme de prise en charge

                                Algorithme de prise en charge
                                        GEA chez l’adulte

                  Pas de RED FLAGS

             Traitement symptomatique

   Résolution des Sx
Algorithme de prise en charge

                                 Algorithme de prise en charge
                                               GEA chez l’adulte

                  Pas de RED FLAGS                     RED FLAGS:
                                                       - Clinique sévère: AEG, dlr abdo sévère, déshydratation, confusion
                                                       - Signe de dysenterie: sang±lc dans les selles, selles>6-10/j
                                                       - Patients à risque: âge, diabète, athérosclérose, prothèse
                                                         endovasculaire/articulaire, valve cardiaque, IS, grossesse, MSM, MICI
             Traitement symptomatique

   Résolution des Sx            Evolution des Sx>72h              Analyse des selles±hémocultures
                                +/- retour de voyage

                                                                        GEA: gastro-entérite aigüe; Sx: symptômes; AEG: altération de l’état général: dlr: douleur; Lc: leucocytes;
                                                                        IS: immunosuppression; MSM: men sex with men; MICI: maladie inflammatoire chronique intestinale
Algorithme de prise en charge

                                 Algorithme de prise en charge
                                               GEA chez l’adulte

                  Pas de RED FLAGS                     RED FLAGS:
                                                       - Clinique sévère: AEG, dlr abdo sévère, déshydratation, confusion
                                                       - Signe de dysenterie: sang±lc dans les selles, selles>6-10/j
                                                       - Patients à risque: âge, diabète, athérosclérose, prothèse
                                                         endovasculaire/articulaire, valve cardiaque, IS, grossesse, MSM, MICI
             Traitement symptomatique

   Résolution des Sx            Evolution des Sx>72h              Analyse des selles±hémocultures     Antibiothérapie empirique
                                +/- retour de voyage
                                                                                                      Azithromycine 500 mg/j ≥ 3j
                                                                                                      Ciprofloxacine 2x500mg/j 3-7j
Algorithme de prise en charge

                                 Algorithme de prise en charge
                                               GEA chez l’adulte

                  Pas de RED FLAGS                     RED FLAGS:
                                                       - Clinique sévère: AEG, dlr abdo sévère, déshydratation, confusion
                                                       - Signe de dysenterie: sang±lc dans les selles, selles>6-10/j
                                                       - Patients à risque: âge, diabète, athérosclérose, prothèse
                                                         endovasculaire/articulaire, valve cardiaque, IS, grossesse, MSM, MICI
             Traitement symptomatique

   Résolution des Sx            Evolution des Sx>72h              Analyse des selles±hémocultures     Antibiothérapie empirique
                                +/- retour de voyage

                                                                                    Antibiothérapie ciblée
Algorithme de prise en charge

                                        Traitement spécifique
                                            Indication au traitement spécifique:                           Traitement spécifique
                                       dans tous les cas si clinique sévère/dysenterie
            Salmonella non typhi      IS, patients âgés, infection extra-intestinale ou à risque,   Ceftriaxone/Azithromycine/Ciprofloxacine
                                                            (S. cholerasuis)

            Campylobacter spp                    IS, patients âgés, femme enceinte                               Azithromycine

            Shigella spp                                         oui                                Ceftriaxone/Azithromycine/Ciprofloxacine

            Listeria Monocytogenes               Patients âgés, femme enceinte, IS                                Amoxicilline

            Yersinia enterocolitica                       IS, patients âgés                           Ceftriaxone/Ciprofloxacine/TMP-SMX

            EHEC                                                 non                                                   -

            ETEC                                          IS, patients âgés                                      Ciprofloxacine

            Vibrio spp                            clinique sévère, IS, patients âgés                       Doxycycline/Ciprofloxacine

            Amibiase                                             oui                                     Metronidazole 3x500mg/j 10j
                                                       inclus asymptomatique                             +paromomycine 3x500mg/j 7j
            Giardiase                           IS, patient âgés, diarrhée chronique                             Metronidazole

            Cryptosporidiose                              (IS, patients âgés)                            (Nitazoxanide, paromomycine)
                                                                                                                                  IS: immunosuppression
Algorithme de prise en charge

                                          Prévention
           Cuisson à cœur des viandes
           Lait pasteurisé
           Lavage+pelage des fruits/légumes
           Séparer viandes/poissons crus des
            autres aliments lors préparation
           Hygiène des mains inclus lors de
            contact avec animaux
           Alimentation clean lors de voyages
           Arrêt de travail, éviter les lieux publics
            en promiscuité, piscines…

                                                         www.who.int
Plan de la présentation (2)
• Tests diagnostiques en 2020
   • Tests moléculaires
       Les pros et les cons
• Résistance aux antibiotiques
• Algorithme de prise en charge
• Conclusion
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
             • Globalisation, changement climatique
Conclusion

                                      One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
             • Globalisation, changement climatique

                                                                         2019-nCoV
Conclusion

                                           One Health
             • Risque de contamination alimentaire «From Farm to Fork»
             • Globalisation, changement climatique
             • Portage asymptomatique
                • Enfants
                • Professionnels alimentation/milieu de soins
Conclusion

                                  One Health
             Postulats de Koch (1884)       ≠       «Biocomplexity model» (2000)

                                                        • Pathogène: variant, charge
                                                        • Hôte: immunité, génétique, co-
              1 pathogène= 1 maladie                      morbidité
                                                        • Environnement microbiologique:
                                                          interactions entre les divers
                                                          pathogènes et système immun

                                        Byrd AL, Segre JA. Science 2016; Sultana S et al. Environ Microbiol. 2017; Levine MM et al. CID 2012
Merci pour votre attention
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