Réinventons Grenoble ! - hors-série - Grenoble.fr
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Gre. hors-série JUIN 2019 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE SPÉCIAL PROJETS URBAINS Réinventons Grenoble !
Gre. HORS-SÉRIE JUIN 2019 Spécial LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE projets urbains Anticiper l’avenir sereinement de services publics, de temps et déjà la transition comme une de lieux qui nous fédèrent, dans le nouvelle opportunité pour les en- respect de nos singularités. treprises, petites et grandes. Dans bien des domaines ils sont même On parle souvent de déplace- en avance ! Gre.mag publie son édition spé- ments, d’espaces publics, de ciale sur les grandes métamor- solidarités, de bio. Comment Grenoble se positionne pour phoses de Grenoble. Une ville en Grenoble agit pour accélérer la devenir une capitale verte transition, c’est une ville qui se transition économique ? européenne en 2022. On a nos réinvente ? Chaque décision que la Ville prend chances ? Pour l’avenir, Grenoble doit relever crée une dynamique économique ! Dans les Alpes le climat devient au moins trois défis majeurs. Quand nous fixons l’objectif de fou, deux fois plus vite qu’ailleurs. D’abord tenir la promesse de la 100 % de bio à la cantine, quand On ne peut pas rester les bras COP21, qui confie aux villes un on porte la construction en bois, croisés. L’esprit avant-gardiste de rôle essentiel face au climat qui la rénovation et l’isolation des Grenoble nous aide à prendre un devient fou : réinventons la ville, logements à grande échelle, les temps d’avance et à réinventer la notre rapport aux déplacements, économies d’énergie, quand ville en donnant la parole à cha- à la nature, à la santé, à l’alimen- on piétonnise des rues, qu’on cun. La candidature de Grenoble tation. Ensuite, Grenoble doit construit des écoles, quand on est celle de toutes les Alpes : nous épouser sa vocation de cœur de rénove le patrimoine, qu’on la portons avec la Métropole, métropole : nos espaces publics, développe les services de proxi- les parcs naturels du territoire, notre économie, notre patrimoine, mité, la santé, et les mobilités de avec le monde économique (CCI), nos déplacements doivent être demain, tout cela renforce des universitaire (UGA, GEM), cultu- valorisés et mieux partagés pour filières économiques et encourage rel et associatif. Nous avons les inspirer l’ensemble du territoire. l’emploi durable sur le territoire ! atouts pour gagner et elle est une Jouons collectif ! Enfin, Grenoble Mon rôle est de fixer le cap pour formidable opportunité pour, dès doit cultiver la qualité de vie en que les acteurs puissent anticiper maintenant, accélérer ensemble bas de chez soi. Notre ville est en- l’avenir sereinement, avec audace les transitions essentielles pour core trop fracturée entre quartiers, et créativité ! D’ailleurs, je salue les continuer à vivre bien ici, dans parcours, âges, etc. On a besoin acteurs économiques qui voient cette ville qu’on aime tant ! Journal de la Ville de Grenoble/Direction de la Photographes : Thierry Chenu, Jean-Sébastien Faure, Alain Lucie Anzivino, Frédéric Gourgues, Sonia Lavadinho et communication et de l’animation – Hôtel de Ville 11 Fischer, Sylvain Frappat, Linksium, Florence Pillet, Auriane Boucle d’Or. boulevard Jean Pain BP 1066 38021 Grenoble Cedex 1 Poillet, Architecture Groupe-6, BEAEP, Lucas Frangella, Particules, Terra Publica, Visuel L35, Erick Saillet, Sem Ce magazine est imprimé sur papier 100 % fibres Directeur de la publication (responsable juridique) : Innovia, 6e Sens Immobilier recyclées, labellisé EUFlower (homologuant les produits Éric Piolle Photo de couverture : Sylvain Frappat, Thierry Chenu et services les plus respectueux de l’environnement), et Responsables de la rédaction : Jean-Yves Battagli, Iconographe : Nathalie Couvat-Javelot PEFC (contribuant à la gestion durable des forêts), dans Isabelle Touchard Création graphique : Hervé Frumy et Jean-Noël Ségura une usine certifiée ISO14001 pour son management de Rédacteur en chef adjoint et secrétaire de rédaction : Mise en page : Olivier Monnier – Gravure : Trium l’environnement, et labellisée Imprim Vert pour son Richard Gonzalez Impression : Imaye Graphic élimination conforme des déchets dangereux. Pour joindre la rédaction : 04 76 76 11 48 Magazine composé en typographie Open Source Ont collaboré à ce numéro : Richard Collier, Gilles Esparbet, courriel : journal.ville@grenoble.fr Julie Fontana, Richard Gonzalez, Laurent Marchandiau, Diffusion gratuite toutes boîtes aux lettres à Grenoble Philippe Mouche, Audrey Passagia, Auriane Poillet, Isabelle Nous tenons à remercier particulièrement tous ceux qui – Tirage 100 000 exemplaires. Dépôt légal à parution – Touchard nous ont aidés à réaliser ce numéro et notamment : N°ISSN 1269-6060 – Commission paritaire en cours 2 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
INTRO P.4 sommaire au INTERVIEW D’ERIC PIOLLE P.20 ÉCONOMIE 32 DE PLACE LOGEMENT EN PLACE 6 & QUARTIERS 22 Intégrer le commerce à la vie urbaine • Un nouveau souffle pour la Halle Sainte-Claire • Valoriser Chacun trouve sa place • Grenoble Villeneuve : un écoquartier joue l’atout Cœur • Une grande 8 les magasins de proximité et populaire en devenir • Presqu’Île, les circuits courts • La ville joue place devant Grand’Place • un grand pas vers l’habitat de l’ouverture au sud • Grenoble, Esplanade, des places à vivre • Une demain • Le Châtelet, pleine dynamique et attractive • Une place peu commune • Fais-moi ouverture • Mistral, opération synergie dans l’innovation une placette • « Il faut penser les désenclavement • PLUI sur tout le places comme des parcs» territoire PARTICIPATION 28 MOBILITÉS 36 VILLE VERTE 12 La participation citoyenne tisse Quand la circulation va dans le Le cycle de l’arbre en ville • sa toile • Les Conseils citoyens Comment les arbres sont-ils 14 bon sens • Des bus qui soignent indépendants (CCI) et les Tables de leurs lignes • Chronovélo, un sélectionnés ? • Les avantages de quartier • Les ateliers de projet • réseau cyclable pour aller plus la Nature en ville • « La Nature joue L’important c’est de participer loin • La piétonnisation arrive à un rôle sur notre santé mentale » destination • L’A480 : la ville veille • Vers un RER grenoblois BERGES 16 CONSTRUCTION 30 Les berges de l’Isère invitent18 à un L’écoquartier Flaubert touche du retour aux sources • L’Isère a de beaux projets devant elle bois • L’école Simone-Lagrange : du bois de première classe • PATRIMOINE 40 Biomax, cœur de chauffe de la Les atours de la tour Perret • transition énergétique L’Abbaye, droit de cité • Touche pas à ma cheminée • La Bastille, de verdure et de culture • Second souffle pour quatre lieux TRIBUNES POLITIQUES P.46 Photos, vidéos, interviews… plus d’infos sur Gre-mag.fr SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 3
à Gre les projets p j urbains COEUR DE VILLE T TELE TOUR CHA PERRET QUARTIER MISTRAL FLAUBERT © Florence Pillet école Parc Flaubert Jean Verlhac BEAUVERT 4 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
interview Sonia Lavadinho Recréer des espaces publics à forte biodiversité de désirs. Anthropologue, experte des sujets urbains, bonne santé, de vivre en multipliant les expériences dans Sonia Lavadinho observe l’évolution des modes la découverte et le plaisir. La ville doit répondre à ça : nous de vie et notre manière d’appréhender les avons envie de vivre plusieurs vies. Il en découle aussi que nous devenons moins tolérants à perdre ce temps. Partout nouveaux espaces à vivre dans la ville. Gre.mag sur nos trajets on attend plus d’équipements, plus de l’a rencontrée à l’occasion de la préparation de ce services, pas forcément dans une logique marchande, pour numéro. remplir ce temps. Je rajouterai que c’est aussi la ville du dehors qui émerge à Comment voyez-vous la ville se transformer ? nouveau, alors que depuis les années 1950, on était plutôt Une révolution s’opère partout dans le monde. La ville mul- de plus en plus enfermés. On le voit avec l’augmentation timodale est entrée dans les mœurs pour une grande par- de la taille des balcons dans les éco-quartiers, les ter- tie de la population. Ceux qui ne se déplacent qu’en voiture rasses collectives sur les toits et la multiplication des lieux ne sont plus si nombreux, 10 % peut-être. La plupart sont partagés. des usagers occasionnels de plusieurs modes de transport, à l’affût d’expériences nouvelles de mobilité. Qu’est-ce qui peut rendre une ville plus désirable ? Nous sommes dans une décennie charnière, celle de la L’attractivité d’une ville se mesure désormais à sa capacité grande convergence entre l’habitat et la mobilité. Cela à concevoir des espaces publics qui intéressent les diffé- se traduit par la nomadisation des lieux rentes populations, y compris les familles et de travail et d’apprentissage, l’émergence les CSP +. Son attractivité se mesure aussi à de tiers-lieux, etc. C’est un juste retour des «La ville doit son ouverture aux autres villes, à la rela- choses : les humains sont fondamentale- répondre à ça : tion qu’elle tisse avec son environnement ment nomades dans l’âme. nous avons envie extérieur. Or, le développement des grandes de vivre plusieurs surfaces en périphérie, typique de l’aména- Comment accompagner ce gement en France, crée des barrières : d’un nomadisme retrouvé ? vies.» centre-ville à un autre, entre les villes et Cet essor de la mobilité crée une culture les campagnes… Le projet Cœurs de ville, du trajet : les habitants sont davantage en prise avec leur Cœurs de métropole est intéressant dans la mesure où il ville. D’où la nécessité de fabriquer la ville de la rencontre, apporte de nouvelles solutions d’habitabilité, d’attractivité la ville de l’intensité. Les villes doivent recréer des espaces et d’ouverture. publics à forte biodiversité en termes de publics, de désirs Propos recueillis par Richard Gonzalez et d’expériences. Se pose aussi la question de l’habitabilité : le confort, le plaisir d’être bien là où on est. Il est important d’injecter de l’habitabilité dans les espaces urbains, de la même manière qu’on en a créé dans nos voitures. Et du coup, notre rapport au temps change… Ces changements s’accompagnent d’une prise de conscience de la limitation de notre temps. L’espérance de vie augmente et avec elle l’envie de vivre longtemps en SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 5
à Gre les projets p j urbains La place Grenette dans ses espaces tout neufs. ©Sylvain Frappat Chacun trouve sa place Les places occupent une fonction un peu à part au sein d’une ville. Lieux de rassemblement et d’échange par excellence, souvent centrales au sein d’un quartier, elles sont l’endroit privilégié pour se retrouver, se poser… Ou repartir dans toutes les directions. En termes d’usage, il doit donc être à la fois agréable de s’y arrêter et facile d’y circuler. Ce double enjeu peut être paradoxal : si la voiture demeure le mode de déplacement principal, le café est forcément servi avec son nuage de CO2… Pour concilier les deux, la Ville favorise les modes de déplacement doux dans tous les projets d’aménagement des places. Elle veille parallèlement à conserver ou amener de la verdure et de la fraîcheur, notamment grâce aux arbres et aux points d’eau. Tour d’horizon des aménagements terminés, en cours ou à venir… Dossier préparé par Audrey Passagia. Dans une ville qui assume son orientation des aménagements terminés, en cours Un second axe naturel visera, dans les scientifique, on ne nous en voudra pas si ou lancés à très court terme. Il relie les années à venir, à mieux connecter le parc l’on dit que les places sont à l’urbanisme places de la Cymaise, aux Herbes, puis Paul Mistral à l’hyper-centre. C’est dans ce que les noyaux sont aux réseaux de Grenette, Victor-Hugo et Championnet ce cadre notamment qu’une étude est en neurones… Au centre de Grenoble, à jusqu’à la caserne de Bonne, via le car- cours autour de la place André-Malraux et ce jour, un premier axe de circulation refour entre le boulevard Gambetta et le du quartier Hoche. (douce) entre les places se dessine, cours Berriat, qui sera bientôt réaménagé ponctué de places et placettes, avec pour prendre une allure de placette. 6 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
de place en place Grenette, Victor-Hugo : Grenoble joue l’atout Cœur Les places Grenette et Victor-Hugo représentent sans doute le binôme central du projet Coeurs de Ville, Coeurs de Métropole. Les travaux sur la première étant finalisés, ils sont en passe de démarrer sur la seconde… Les travaux réalisés en 2018 sur la place Quant à la fontaine (le château d’eau Afin d’« ouvrir la place », certains élé- Grenette ont mis l’accent sur sa dimen- Lavalette, qui date de 1825), elle a eu ments seront amenés à disparaître, sion originelle. À la fin du XVIe siècle, suite droit à un bain de jouvence. Les angelots, comme les murettes actuelles qui à l’élargissement des remparts, la place en tous cas, semblent ravis de barboter délimitent sérieusement son pourtour. de la Granaterie devenait en effet un lieu régulièrement depuis sa remise en eau. D’autres seront ajoutés, notamment du d’échange central, accueillant les foires et mobilier en bois jouant sur des lignes marchés aux bestiaux. Adoucir l’espace courbes et des surfaces ajourées pour À ce jour, lieu quasi incontournable sur Plus récente que la place Grenette adoucir les contours du square. Ces le plan touristique, la place a été aména- puisqu’elle date du XIXe siècle, la place bancs et assises tabulaires se déploie- gée dans un souci de valorisation et de Victor-Hugo est caractérisée par ses ront autour d’îlots de végétation et de confort pour les usagers. Outre la répara- immeubles haussmanniens. Afin de nouveaux arbres seront plantés pour tion du sol, les changements de luminaire raviver le regard sur cette place « car- offrir des pelouses ombragées autour du et la plantation de nouveaux arbres, pour rée et cossue » mais surtout faciliter la bassin. Pour le sol enfin, l’utilisation de des pauses plus naturelles et fraîches en circulation à l’intérieur même du square différents bétons déclinant des tons très été, l’emplacement des terrasses a été et dans son articulation avec l’extérieur, doux a été retenue pour accentuer encore retravaillé : diminuées en largeur, elles des travaux auront lieu dans les mois qui l’effet des surfaces lisses et des lignes ont été étirées en longueur. arrivent. arrondies. La place Victor-Hugo bientôt repensée pour valoriser le centre-ville. © Terra Publica SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 7
à Gre les projets p j urbains Libérer l’espace autour de Une grande Grand’Place pour un lieu plus accueillant et humanisé. place devant Grand’Place L’aménagement d’un vaste parvis devant Grand’Place représentera la première phase du projet Centralité Sud. Dans le cadre du projet Centralité Sud © Visuel L35 porté par la Métropole, qui s’étend sur les communes de Grenoble, Eybens et Échirolles, le cœur du projet, qui - de voitures, + de verdure piétonnier et de ponctuer de grandes constitue également sa première phase, L’un des changements majeurs concerne surfaces bétonnées par des arbres et de la concerne les abords de Grand’Place. la destruction de l’autopont de l’avenue végétation. Dans un souci de diminution Tandis que le centre commercial lui- Marie-Reynoard, qui sera remplacé par de l’impact du trafic routier et toujours même (qui relève du secteur privé et sera une rue végétalisée. De cette « mise à dans la ligne « moins de voitures, plus de requalifié par son propriétaire) prévoit la plat » de l’espace de circulation naîtra verdure », le cours de l’Europe et l’arrêt rénovation de la façade nord et l’implan- un parvis, dont l’aménagement dans les de tram seront eux aussi repensés, afin tation de terrasses et de restaurants, détails est actuellement soumis à concer- de rendre l’accès à pied ou à vélo plus l’espace public qui l’entoure sera lui aussi tation. Ici encore, l’ambition est de libérer confortable et plus sécurisé. réaménagé. de l’espace à destination de l’usage Esplanade, des places à vivre © HDZ L’installation de l’Observatoire du Temps présent préfigure la vocation, à terme, de l’Esplanade : celle d’un espace à vivre. Si l’on parle depuis longtemps de la de travaux (2022-2026). Elle s’élèvera au « place de l’Esplanade », le site devrait milieu d’un espace piéton, assimilable offrir à terme un vaste espace struc- à une petite place, qui s’étendra au pied turé en réalité en plusieurs « places ». du jardin des Dauphins et jusqu’aux La grande Esplanade tout d’abord, sur commerces du quartier, rendus plus laquelle les travaux débuteront en 2021 accessibles. Ceci en réponse notamment (pour une livraison en 2022), verra le à la forte demande de proximité qui parking remplacé par ce qui ressemblera émanait de la co-construction. Enfin, un davantage à un parc à une place. Un dernier espace qui ne relève ni d’un parc grand tapis de verdure, sillonné de voies ni d’une place, mais plutôt d’un long de circulation dédiées aux piétons et aux « parvis-terrasse », et qui pourra bénéfi- vélos, pérennisera l’installation de la foire cier de l’ombre des platanes centenaires, des Rameaux ou d’autres manifestations, se déroulera tout au long de l’actuel bou- tout en offrant un nouveau lieu de loisirs levard de l’Esplanade. Cette large « allée et de rencontre. verte » devrait constituer un lieu dédié à La Porte de France, quant à elle, sera la flânerie et la convivialité... réaménagée lors de la deuxième phase 8 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
de place 5 3 10 en place Recréer 1 2 11 9 de l’espace 7 La Ville a programmé la refonte et la création d’une dizaine de places, aux quatre coins du territoire urbain. 6 1 Grenette 7 Commune de 1871 4 2 Victor-Hugo 8 Grand’Place 3 Esplanade 9 Championnet 4 Place Mistral - 10 Lionne Eaux-Claires 11 Gambetta 5 Mandela 6 Parvis de la Bifurk - Cœur de Flaubert 8 Une place peu commune Dans le cadre de la requalification du quartier de l’Abbaye, la place de la Commune 1871 représente un élément-clé du vivre-ensemble pour tout un secteur de la métropole. Le projet porte une attention particulière midi, dévolue uniquement au station- Travaux en 2021 aux espaces publics en général, et à la nement. « Pour en faire un lieu vivant et L’une des clés résidera dans la mise place de la Commune 1871 en particulier. agréable tout au long de la journée, outre en relation avec d’autres lieux : MJC, Pour une réhabilitation qui affiche des des aménagements qui pourraient être bibliothèque, école, commerces, etc. En ambitions sociales autant qu’architectu- ajoutés dans un second temps, l’agence attendant la mise en œuvre des travaux rales, on comprend en effet que la place, a préconisé la valorisation de l’existant. prévus en 2021, la façade de la MdH lieu de vivre-ensemble par excellence, La Maison des Habitants est un lieu très arbore une fresque participative, réalisée représente un enjeu majeur. Comme sur important, fédérateur pour ce quartier. par Benoît (Groek) et Vincent, du collectif toutes les places en projet (moins de Nous avons proposé d’y aménager un Sorry Graffiti. Elle met à l’honneur quatre circulation, part belle faite aux marcheurs parvis, ainsi qu’une terrasse pour le café femmes qui, aux yeux des habitants, et cyclistes, aménagement paysager, associatif la Pirogue. » incarnent ou représentent le quartier. plantation d’arbres), la redéfinition de ce lieu comme espace de rencontre et de © Gilles Esparbet partage était donc essentielle. Dessiner un lieu vivant Fabienne Boudon, architecte urbaniste de l’agence Particules, revient sur la première phase : « Pendant plusieurs semaines, jour et nuit, nous avons observé qui fréquentait la place à quel moment, et nous avons questionné les habitants. » Résultat : une place occupée le matin par le marché et très fréquentée à ce moment-là, mais quasi désertée l’après- SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 9
à Gre les projets p j urbains © Terra Publica - Illustration BEAP Fais-moi une placette Outre les travaux menés sur les grandes places centrales, quelques autres, plus petites, ont été repensées dans leur usage ou créées de toutes Rue de Lionne pièces. Toujours dans le cadre du projet Espaces publics et Nature en ville. de ruban serpentera en lieu et place Cœur de ville, quelques placettes Par ailleurs, un aménagement au des actuels bancs de bois. ont été créées. Attenant à la place croisement du cours Berriat et du Plus au sud de la ville, deux espaces aux Herbes, le carrefour entre les boulevard Gambetta réduira net- vont être redynamisés. Arbres et rues de Lionne, Chenoise, Renaudon tement le carrefour au profit des mobilier urbain agrémenteront la et Madeleine notamment, a été espaces piétons et sera traversé place Mistral - Eaux-Claires, déjà ani- entièrement piétonnisé, permettant par une piste Chronovélo. Il laissera mée par un marché depuis quelques de supprimer du mobilier (comme émerger une placette afin que les mois. Enfin, à un horizon plus lointain, les potelets) et de créer ainsi un tables des cafés n’entravent plus les c’est au cœur du quartier Flaubert « effet place ». Le projet a abouti il piétons, les cyclistes, les trottinettes que naîtra un espace de rencontre et y a quelques semaines « suite à de et les poussettes ! Quant à la place de détente. Sa vocation sera double : nombreuses concertations avec les Championnet, elle verra disparaître la offrir à la fois un parvis pour la Birfurk habitants et grâce à leur implication », végétation de la tonnelle qui « assom- et une nouvelle entrée sur le parc précise Lucille Lheureux, adjointe brit l’espace », et une assise en forme Flaubert. Presque une île Située au centre de la Presqu’Île, Center, vaste projet tertiaire pour les quartier en plein essor, la place startups, qui lui conférera un nouveau Nelson-Mandela a vocation à visage. Et au fil du temps, la livraison devenir un lieu de vie. de nouveaux logements ainsi que l’implantation de commerces au Au cœur de la Presqu’Île, la place sein de toute l’éco-cité pourraient la Nelson-Mandela serait presque… une île transformer en véritable lieu de vie… inversée, fortement symbolisée par son Enfin, la petite place Paul-Huillier, îlot central, un grand bassin elliptique. située à mi-chemin entre la place Cette double lame d’eau qui reflète le Nelson-Mandela et les berges de © Thierry Chenu / Sylvain Frappat ciel, scindée par les rails du tram, a été l’Isère, fera l’objet d’un réaménage- imaginée par l’architecte Christian De ment dans les années qui viennent. Portzamparc et conçue pour dialoguer Toujours dans une logique de « mail- avec les bâtiments qui l’entourent. lage », elle ponctuera le parcours de Restée jusqu’ici orpheline, la place verra ceux qui traverseront la passerelle entre autres, d’ici fin 2019, le début de reliant l’Esplanade et le quartier de la construction de l’Open Innovation la Presqu’Île. 10 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
de place en place L’Esplanade © HDZ Sylvain Frappat © Thierry Chenu / Parc Flaubert interview Lucille Lheureux © Gilles Esparbet adjointe Espaces publics et Nature en ville. Championnet 2030 : vue d’artiste Il faut penser les places comme des parcs. © Alain Fisher Quels sont les enjeux lorsqu’on des lieux qui étaient plutôt des carrefours de proximité », c’est-à-dire le centre de conçoit ou réaménage une place ? sont transformés dans un esprit de pla- chaque quartier. Certaines sont bien iden- Les places et les placettes sont des points cette. C’est le cas au croisement du cours tifiées, comme la place de la Commune, de rencontre entre des flux, ce qui signifie Lafontaine et du boulevard Gambetta, qui joue ce rôle même si elle est trop que des gens sont amenés à s’y croiser, et et du carrefour entre les rues de Lionne, minérale. Et d’autres sont à créer : sur la l’enjeu pour nous est qu’ils s’y s’arrêtent. Chenoise, Renaudon et Madeleine. Là, rue Stalingrad, il faudra bien créer un jour Ce sont des espaces de respiration, qui on déplace les flux sur le côté pour créer un espace de respiration… nécessitent d’être aménagés comme tels, des espaces de pause au centre, avec des en créant de l’intimité et en apportant assises, de l’eau, de la végétation… Faut-il imaginer les places de la fraîcheur, pour en faire des endroits différemment désormais ? propices au repos, à la douceur et au Quelles sont les places qui vont Jusqu’ici, on pensait les places comme bien-être… changer de visage ou seront créées des rues. Désormais, face aux enjeux prochainement ? climatiques notamment, il faut plutôt Quelles sont les places qui ont reçu Pendant ce mandat, c’est à l’hy- les envisager comme des parcs, avec de le plus d’attention récemment ? per-centre, centre de tous les la gestion de flux certes, mais dans le Les grandes places centrales, comme Grenoblois.e.s et des métropolitain.e.s, même esprit. C’est dans cette dynamique Grenette ou Victor-Hugo, recouvrent des que l’on a porté le plus d’attention. Il était par exemple que l’on a imaginé la place enjeux touristiques, patrimoniaux et éco- nécessaire que chacun y trouve sa place, devant la Bifurk, qui vise à étendre le parc nomiques, mais offraient déjà de larges les piétons, les enfants, les personnes Flaubert… espaces. Elles sont donc améliorées, sans âgées… À l’avenir, il faudra travailler de bouleversement majeur. En revanche, la même manière sur les « centralités SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 11
à Gre les projets p j urbains L’arbre en ville : un équilibre à préserver © Sylvain Frappat On y fait peu attention, et pourtant on dénombre actuellement 36 000 arbres à Grenoble. Entre novembre 2018 et mars 2019, la Ville et la Métropole ont planté 640 arbres à Grenoble. Depuis novembre 2014, ce sont au total 4 252 nouveaux arbres qui verdissent rues, places et parcs grenoblois, avec pour objectif d’atteindre 15 000 arbres plantés d’ici 2030 pour une ville plus verte, plus fraîche, plus respirable. Comment ce patrimoine végétal est-il géré par le service commun de l’arbre au sein du service des Espaces verts de la Ville de Grenoble ? Par Auriane Poillet. Savez-vous planter un arbre à la mode urbaine ? En moyenne, la longévité d’un ne gêneront pas la population et pourront Renouveler le patrimoine arboré arbre de voirie atteint une se développer librement, sans taille. » Une fois planté en voirie, l’arbre vivra en quarantaine d’années. Plusieurs moyenne 40 ans. Jean-Claude Rebuffet étapes sont à respecter avant son Huit ans de soins avant la analyse la situation de ces dernières installation dans les parcs ou le plantation années : « Le service des Espaces Verts long des rues. Tous les ans, la Ville de Grenoble com- s’est organisé pour diversifier les planta- mande des arbres auprès de pépiniéristes tions sur plusieurs années, afin de lisser le La vie de l’arbre en ville nécessite externes. Après un élevage de huit ans en renouvellement des arbres dans le temps. » beaucoup d’attention de la part de ses moyenne, l’arbre transite par le centre Car un arbre en mauvaise santé, peut gestionnaires. Et notamment de savoir technique de production végétale de la devenir dangereux pour les passants. déterminer l’essence adaptée aux sols Ville de Grenoble situé à Saint-Martin- C’est pourquoi les agents municipaux et aux conditions climatiques, comme d’Hères. Il sera ensuite planté sur son procèdent si nécessaire à la coupe d’arbres l’explique Jean-Claude Rebuffet, respon- site d’accueil, généralement en hiver. afin d’assurer la sécurité des usagers et le sable du service des Espaces verts : « Pour Car à cette période, l’arbre fonctionne au renouvellement du patrimoine arboré. Une choisir un arbre, il faut visualiser le volume ralenti. « Pour améliorer les chances de fois l’arbre coupé, son tronc est fendu et qu’il occupera sans contraintes une fois reprise des arbres, il faut les planter avant broyé par une entreprise. Les copeaux sont adulte. Une bonne adaptation des arbres la fin mars », indique le responsable du ensuite réutilisés en compost, en paillage à leur lieu de vie signifie également qu’ils service des Espaces verts. de massifs ou pour la réalisationd’allées. 12 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
ville verte Comment les arbres sont-ils Les avantages sélectionnés ? de la végétalisation Lorsqu’un arbre est taillé, il concentre son énergie à régé- nérer ses branches. Il lui reste alors moins de vigueur pour en ville lutter contre les parasites. Depuis quelques décennies, les paysagistes et les services des Espaces Verts repensent leur manière de choisir les arbres. Leur but : planter le bon arbre au bon endroit. Cela nécessite d’étudier l’environ- 1 Fixation de CO2 et production d’oxygène nement avant de planter un arbre. Sur un trottoir par 2 exemple, le service des Espaces verts préférera planter un arbre qui pousse en hauteur plutôt qu’en largeur pour Fixation de poussières éviter que ses branches ne touchent les bâtiments à proxi- ≈ 27 tonnes par an à Grenoble mité ou ne gênent les piétons et les véhicules. 3 Arbres : solde positif Grenoble compte de nombreux parcs et jardins qui Dégagement d’humidité et d’ombrage accueillent une grande diversité d’espèces végétales, dont de nombreux arbres allant du conifère exotique à l’arbre fruitier. Depuis quelques années, le nombre 4 d’arbres plantés est supérieur au nombre d’arbres cou- Renforcement pés lors des travaux d’aménagement et de sécurité. Ces de la biodiversité derniers mois, la Ville et la Métropole ont notamment planté des arbres rues Félix-Esclangon (9), des Eaux- Claires (7), avenue des Jeux-Olympiques (7), rue Mozart 5 (4), Alfred-De-Vigny (15), avenue Félix-Viallet (45), à Bien-être accru l’école Ferdinand Buisson (4)... pour les habitants interview La Nature joue un rôle important Lucie Anzivino sur notre santé mentale. Pour Lucie Anzivino, « Les arbres aident à la régulation ther- santé physique ! Sur les voiries, l’apport de chargée d’études en santé mique d’une ville, car ils apportent de la végétation va avoir un rôle important dans environnementale et évaluation fraîcheur. L’arbre joue aussi un rôle de la régulation de la température. Depuis la d’impacts sur la santé à filtre et d’épurateur. Il séquestre le carbone nuit des temps, on a planté des arbres sur l’Observatoire régional de la et absorbe les polluants : oxyde d’azote, les grandes avenues. Ce n’était pas juste santé Auvergne Rhône-Alpes, particules fines… Pour autant, ce n’est pas pour faire joli. Sans arbres le long d’une l’arbre en ville et la végétation en parce qu’on va mettre des tonnes d’arbres grande artère, il n’y aurait pas d’ombre et général influent positivement sur sur une avenue qu’on pourra arrêter la pol- ce serait plus difficile pour les piétons de la santé physique et mentale des lution en ville. L’arbre possède aussi une déambuler le long de ces voiries en été. habitants. fonction de régulation dans l’écoulement L’espace vert peut enfin inciter à faire de © Sylvain Frappat des eaux. D’un point de vue esthétique, l’activité physique : on marche au parc, l’arbre améliore aussi le cadre de vie. Les on fait du sport au parc… Ça crée aussi personnes apprécient mieux les endroits du lien social car on discute au parc, les où ils vont s’il y a des arbres, car c’est enfants jouent ensemble… L’espace vert plus agréable, plus joli. L’arbre apporte permet aussi de réduire les inégalités : le aussi un plus au niveau du bien-être et parc permet aux personnes, quel que soit de la qualité de vie que recherchent des leur milieu social, de profiter de la nature, personnes habitant en ville. La nature a un d’un espace qui va apporter du bien- rôle important sur leur santé mentale. Et la être. » santé mentale a aussi une influence sur la SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 13
à Gre les projets p j urbains 14 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
ville verte Une ville verte et bleue SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 15
à Gre les projets p j urbains © Danvin et Fortier 1835 dy © Théodore Jules Gué Les berges de l’Isère invitent à un retour aux sources Quand on regarde les gravures et peintures historiques de la cité grenobloise du XIXe siècle, force est de constater que l’Isère en était un élément central. Peu à peu, la ville s’est distanciée de la rivière qui la traverse, pour se protéger de ses colères… Aujourd’hui, plusieurs énergies convergent pour que l’Isère occupe une place plus importante dans le paysage des Grenoblois.es, et dans leurs activités. En attendant une étude prospective sur la reconquête des berges de l’Isère en lien avec l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise, les projets qui embrassent la rivière sortent de terre. Ceux-ci sont issus de la volonté des collectivités, mais aussi des habitant.e.s, dans le cadre d’une dynamique participative. Par Julie Fontana. La rivière grenobloise tions implantées au bord de l’eau sont À Grenoble, Vincent Fristot, adjoint à l'ur- au fil des siècles détruites. Ainsi, avec le travail d’endigue- banisme à la Ville de Grenoble, témoigne : Si dès le XVIe siècle, l’administration ment et les mesures de prévention mises « Progresser vers les berges est un enjeu royale se préoccupait déjà de protéger en œuvre, le niveau de l’Isère baisse, et urbain fort. Historiquement, la ville s'est la cité alpine des débordements récur- l'écart se creuse entre elle et la nouvelle protégée de l'eau. Aujourd'hui, tout en se rents de l’Isère, c’est au XIXe qu’un travail ville, qui va gagner en hauteur. préservant toujours du risque d'inonda- d’endiguement d’ampleur démarre pour tion, nous sommes dans une tendance qui lutter contre les inondations. Un des Aller au contact de l’eau vise à aller au contact de l'eau, en accé- éléments déclencheurs : la crue de 1859, Mais à vouloir s’en protéger, pour des dant aux berges. Elles sont une richesse qui plongea la ville et ses vallées dans raisons évidentes de sécurité, ne s’est-on en termes de fraîcheur et de réserve pour les eaux pendant plusieurs semaines. pas privé des bienfaits qu’apporte la la biodiversité. Trouver un aménagement Alors, les étapes de mise en retrait de la présence de l’eau en ville ? Proche de qualitatif et paysager, c'est embellir les rivière par rapport à la ville se succèdent. nous, la ville de Lyon nous fait de l’œil rivières qui sont délaissées. C'est aussi un Entre 1815 et 1870, la navigation sur avec l’aménagement de ses quais et ses enjeu de promenade à pied ou à vélo, pour l’Isère disparaît peu à peu, malgré les péniches en cœur de ville, ainsi qu'avec la des destinations de pique-nique ou de chemins de halage et l'aménagement des présence majeure des eaux de la Saône et loisirs. » quais. À cette époque, aussi, les habita- du Rhône dans le quartier de Confluence. 16 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
berges g Parc Mikado Espace naturel aménagé et passerelle Métropole 2019 - 2020 PRESQU’ÎLE Piste cyclable ac Dr rive droite Le En service Une promenade pour Voie Projet les Grenoblois * sur berge paysager Mobilier, street art Ouverte aux Jean Macé Ville de Grenoble piétons et cyclistes Ville de Grenoble Été 2019 le dimanche 2025 E En service Mise AM TR en valeur de la Porte de France TRAM B Apaisement du carrefour Mur d’escalade * 2025 Gare Ville de Grenoble 2016 Parc des Berges de l’Esplanade Parc inondable et passerelle Ville de Grenoble Cours J . Jaurè 2025 - 2030 s BASTILLE HYPERCENTRE Rénovation de l’ancien Un pas vers l’eau * Parlement du Dauphiné Mobilier urbain sur berge Ville de Grenoble CD 38 Été 2019 © Philippe Mouche 2020 - 2021 Villa Clément TR AM A TR Espace et savoirs partagés AM t B Ville de Grenoble erro Gren’ de projets J. P Boucle des Sablons Av. Projet d’espace naturel en 2020 - 2021 prolongement du Parc ÎLE VERTE Paul Mistral Métropole L’Isère Vélorue * Budget Passerelle pour Quai Jongkind Rénovation de la joggers * passerelle St-Laurent participatif Métropole Ville de Grenoble Imminent Grenoble, CD38, Métro Nord C 2017 2018 TRAM 0 500 m SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 17
à Gre les projets p j urbains L’Isère a de beaux projets devant elle Pour la Ville de Grenoble, la reconquête des berges consiste à trouver un nouveau rapport avec l’eau et à déployer cette dimension par rapport à l’évolution du climat. « Nous voulons trouver une relation apaisée avec cet élément : c’est un fil conducteur dans l’ensemble des projets, pour les Grenoblois.e.s et les touristes. L’idée est d’avoir aussi une approche environnementale de l’espace, qui permet de profiter d’espaces plus frais, avec la chaleur d’été qui va se renforcer », explique l’adjoint à l’urbanisme Vincent Fristot. Tour d’horizons des projets en cours ou à venir, qui s’acoquinent avec l’Isère. Sport et loisirs au bord de l’eau, avec le budget participatif ! © Thierry Chenu / Sylvain Frappat Découvrir l’escalade en côtoyant la jardin des Dauphins. « L’idée est rivière de l’Isère, c’est ce qu’a ima- que les gens qui ne connaissent pas giné Stéphane Lathuilière, habitant l’escalade puissent s’essayer à cette de Grenoble et amateur de grimpe, pratique, sans prendre le risque de dans le cadre du budget participatif se blesser. La création de ce site est 2015. Depuis l’automne 2016, ce aussi une manière de se réappro- site de faible hauteur est accessible prier ces berges sous-utilisées qui Participation : à toutes et à tous, en contrebas du apportent pourtant de la fraîcheur en au bord de l'eau, quai de France, à quelques pas du été. C’est agréable aussi car le bruit de l’eau couvre celui des voitures. du nouveau ! © Sylvain Frappat Actuellement, il y a peu de vie à Deux projets issus du Budget Participatif Grenoble autour de l’eau. Voir l’Isère vont remodeler le paysage des berges de comme un lieu de rencontre est l'Isère. Quai Paul-Merlin, l’aménagement intéressant, même si je comprends d’une promenade embellira bientôt la que cela est compliqué technique- digue sur 600 mètres : assises, jalonne- ment, avec la variation des eaux », ment lumineux, parcours de santé… Des complète Stéphane Lathuilière. La panneaux pédagogiques sur la Nature même année, un autre habitant, rappelleront la biodiversité des lieux, Olivier Rebuffet, souhaitait offrir embellis par des interventions artistiques plus de confort aux joggeurs et (un appel à projet est en cours). promeneurs sur les berges. Dans le Sur le quai Perrière, Un Pas Vers l’Eau va cadre du budget participatif égale- rapprocher la ville de l’Isère. Les gradins ment, une passerelle a été créée à la seront à nouveau accessibles après la limite de Saint-Martin-d’Hères, sur dépose des barrières et humanisés avec le chemin de halage qu’empruntent l’installation de bains de soleil et de les coureurs, pour améliorer la mobilier d’agrément en partie haute. Un continuité de leur itinéraire. point d’alimentation électrique sera mis en place pour la création d’animations, Des berges foisonnantes de même que des arceaux à vélo et des de nature pour les loisirs et les corbeilles. L'inauguration des deux pro- promenades des Grenoblois.es. jets est prévue mi-juillet. 18 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
berges g La boucle des Sablons, © Thierry Chenu un lien naturel entre les communes À proximité du centre-ville, sur la commune de La Tronche, Le parc Mikado l’espace naturel de la Boucle des Sablons va faire l’objet d’ici 2021 d’une restauration écologique, portée par Grenoble- joue avec les eaux Alpes Métropole. Actuellement couvert d’un boisement uniforme d’Érables, cet ancien terrain militaire s’étend sur À la confluence de l’Isère et du Drac, un projet plus de 20 hectares. Une fois revalorisé, il se connectera avec d'aménagement et de revalorisation paysagère, le parc Paul Mistral à l’est, et avec le parc de l’Île-d’Amour le parc Mikado, est porté par Grenoble-Alpes dans son prolongement, par le biais d’accès confortables pour Métropole. Il s'étire sur les communes de Fontaine, les promeneurs et les Sassenage, Saint-Martin-le-Vinoux et Grenoble. Sa cyclistes. Côté végétal, vocation : requalifier les composantes naturelles du divers espaces verts se lieu, à savoir les espaces verts et les cours d'eau : déclineront au fil de la le Drac et l'Isère, ainsi que la Petite Saône. L’une promenade, tels que des cinq pièces qui composeront ce parc consiste des prairies humides, en l’aménagement de la pointe de la Presqu’île. Ici, des jardins potagers © Thierry Chenu / Sylvain Frappat dans cet espace de 3,5 hectares, un travail sera réa- et vergers, des haies lisé pour réintroduire un chemin pour les piétons fruitières… avec vue le long des berges, au nord et au sud. La création sur l'Isère. d’un ponton offrira aussi un belvédère sur cet écrin naturel et les eaux. Le parc des Berges, un projet à double facette L’une des pièces majeures du projet la ville. Lors de la co-construction avec les passe d'une nature hostile, à une nature d’aménagement de l’Esplanade est la habitants, cette proposition a obtenu la avec laquelle on va dialoguer », explique création du parc des Berges, un espace quasi-unanimité », précise Vincent Fristot. Baptiste Hernandez de l'agence HDZ, en naturel qui longera l'Isère sur un bon Cet espace de respiration à l'échelle du charge de la conception du projet d'amé- centre-ville et de la métropole bénéficiera nagement de l'Esplanade. Une place d'une desserte en transports en commun importante sera donnée à la biodiversité, appropriée, des accès piétons multiples ainsi qu'à la présence de l'eau dans le et des pistes cyclables reliant les quartiers quartier. De l'autre côté du quartier, au alentour, tels que Jean-Macé. Au-delà de pied des pentes de la Bastille, la réou- sa qualité récréative et de repos, le parc verture du ru de la Chartreuse créera une des berges sera un outil de gestion des relation entre le massif et les berges. Une risques d'inondation : il sera « inondable » phase de co-construction avec les habi- en cas de crue, avec des aménagements tants permettra ensuite de définir plus nivelés. « Historiquement, sur ce site, la précisément le programme. « Cela montre proximité avec le cours d'eau a toujours aussi qu'on peut s'adapter intelligemment été une limite, par rapport aux probléma- au changement climatique : au lieu de tiques de crue. On a mis plutôt des espaces lutter contre le courant, on travaille avec », de circulation : la route nationale, la voie conclut Baptiste Hernandez. © HDZ sur berge, la piste cyclable… Plutôt que kilomètre, en pente douce, à l’horizon des biens ou des personnes. On souhaite 2025. « Cela a pratiquement été le point de aujourd'hui trouver un équilibre entre le départ du projet Esplanade : permettre l’in- territoire urbanisé et les espaces natu- tégration de la rivière et de la nature dans rels, en travaillant ce rapport à l'eau. On SPÉCIAL PROJETS URBAINS | LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 19
à Gre les projets p j urbains Éric Piolle L’énergie est là, les initiatives vont dans le bon sens. Gre.mag publie ce mois de juin un hors-série spécial projets urbains de Grenoble. Rencontre avec le maire, Éric Piolle, pour une revue de projets et de perspectives... Chronovélo, piétonnisation, que nous allons complètement repenser prennent le moins possible à la nature, Presqu’île, Villeneuve : on le voit à tra- pour donner plus de place à la nature, comme le projet ABC. Et nous n’atten- vers ce numéro, toute la Ville accélère aux piétons et aux vélos ! Et bien sûr à dons pas l’État, on fonce ! Nous sommes sa métamorphose. Les chantiers vont- la Villeneuve. L’action va être majeure dans nos opérations d’aménagement ils se poursuivre à ce rythme ? sur ce quartier, où nous allons améliorer 30 % plus ambitieux que la norme. En le cadre de vie des habitants y compris 2022, Grenoble pourra être alimentée uni- Oui, ça bouge ! Près de la moitié de notre sur le parc de logements, qui date d’un quement en énergies renouvelables. Plus ville est « en projet » : Grenoble épouse demi-siècle. d’énergie polluante, plus de nucléaire ! sa vocation de cœur de la Métropole ! Les Le logement doit moins consommer, sa chantiers sont aujourd’hui très visibles Le logement, justement, parlons-en. construction aussi. Grenoble porte au car concentrés autour de la place Victor- Quelle est votre priorité en ce maximum les matériaux comme le bois, Hugo, ce quartier qui appartient à tous les domaine ? la terre ou la paille. Nous devons tirer ces Métropolitains. Les projets vont s’accé- filières. C’est bon pour l’économie, bon la lérer ensuite dans plusieurs quartiers de Priorité à la rénovation de l’existant. Nous planète et bon pour la santé. la ville, pour que chacun profite de tout avons réhabilité depuis 2014 plus de 1 300 le confort au plus près de chez lui. Sur logements sociaux. C’est un début ! À Passons aux mobilités et à la qualité l’Esplanade avec 5 hectares de parcs, la Villeneuve, 1600 logements vont être de l’air. Grenoble vient de créer la plus à Flaubert, à l’Abbaye, à Mistral, aux remis à neuf. À chaque fois, c’est moins de grande Zone à Faibles Émissions de abords de Grand’Place dans le cadre du consommation d’énergie et donc moins France. Où en est-on ? projet de la Centralité Sud. Sur l’avenue de charges pour des ménages souvent Jean-Perrot et le cours Berriat aussi, axes modestes. Le logement constitue une part La situation s’améliore, justement car écrasante du budget des Grenoblois : on notre action sur l’énergie et les mobilités agit là-dessus, c’est un enjeu de climat, de s’accélère. Dans les bouchons, il y a en pouvoir d’achat et de confort. moyenne 1.04 personne par voiture. C’est hallucinant, à l’heure où la planète se Deuxième priorité : produire du logement réchauffe ! Nous accompagnons le chan- accessible. 17 000 personnes attendent gement de pratiques : en développant un logement social sur l’agglo. C’est plus de 40 kilomètres de Chronovélo, gigantesque et révélateur des fractures en activant les transports en commun de notre société. On mobilise nos bail- pour mieux relier l’urbain aux montagnes leurs sociaux pour produire du logement. et aux vallées qui nous entourent avec Plus de 1 300 familles ont pu accéder à le projet du RER grenoblois, un bus à Grenoble à un nouveau logement social haut niveau de service… Et même un depuis 2014. 800 autres logements sont Métrocable ! © Marjorie Hodiesne en chantier ou sur le point de l’être. Il J’insiste sur la voiture. La priorité, c’est y a une urgence sociale, il y a aussi une bien de lui redonner sa juste place. urgence climatique. Désormais, il nous Inventons ici la voiture de demain ! faut des bâtiments autonomes, qui Réduire son emprise et faire en sorte que 20 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE | SPÉCIAL PROJETS URBAINS
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